Cela peut paraître incohérent à formuler, mais commencer un roman, c’est savoir comment il va finir. C’est savoir ce que l’on a à dire. Il existe une infinité de manières de commencer un roman, un essai, une pièce de théâtre, ou encore un article de journal. L’incipit est la porte d’entrée de toute histoire. C’est un moment crucial, qu’il ne faut pas rater.
L’incipit, c’est la porte d’entrée de l’intrigue et la vitrine du ton emprunté par l’auteur dans son livre. Sans bon incipit, aucun roman ne peut devenir un best-seller. Trouver la bonne amorce est donc la chose la plus difficile qui soit pour commencer un roman.
Le début de toute histoire est donc un élément critique que tout auteur doit maîtriser. Tout début doit accrocher le lecteur et lui fait tourner la tête et qui fera qu’il tournera la première page si cruciale. Les lecteurs et les éditeurs se basent sur les premières lignes pour juger le reste de toute histoire.
Une tâche ardue
Nous sommes d’accord: écrire un début de roman convaincant n’est pas une tâche facile à accomplir. D’autant qu’en plus de capter l’attention des lecteurs, vous devez les ancrer dans un cadre, établir une voix, faire allusion à un thème et présenter un protagoniste qu’ils pourront suivre et soutenir. Pour écrire un bon début, vous devez répondre aux questions spécifiques que se posent vos lecteurs et en susciter d’autres. L’histoire tourne autour de questions.
Et susciter des questions dans la tête de vos lecteurs leur fera tourner les pages, mais attention, vous les perdrez si vous ne fournissez pas de réponses. Vous le savez bien, l’écrivain et le lecteur sont liés. Alors, si vous voulez que votre lecteur s’engage dans votre histoire, il est préférable d’insérer quelques éléments essentiels dès le départ.
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Voici les questions à se poser:
- C’est l’histoire de qui?
- De quel genre d’histoire s’agit-il?
- Quand et où se passe l’histoire?
- Quelle est l’histoire derrière l’histoire?
Répondre à ces 4 questions précédentes vous aidera à capter l’attention des lecteurs dès les premières lignes. Mais vous devrez faire plus et donner une raison à vos lecteurs de tourner la première page.
Le fil de la pelote
Trouver la première phrase de son roman est comme de trouver le fil de la pelote de laine qui permettra de commencer l’ouvrage. Cette première phrase doit entrer en résonnance totale avec le livre entier. Donc, il est essentiel d’éviter les clichés pour commencer. Dès les premiers mots, l’auteur annonce quelque chose, sans tout dévoiler. Une bonne attaque, ce sont autant de non-dits que de choses dites. Il faut laisser planer le mystère.
Au départ, il n’y a pas besoin d’explication détaillée. Ecrire, c’est l’art de dire et de ne pas dire. Il convient de ne pas trop se laisser influencer par les autres auteurs, par le cinéma pour un bon début de roman. Un auteur n’est pas obligé de donner un cadre ni un décor précis dès les premières lignes. Il est préférable de faire d’abord parler un personnage, plutôt qu’un lieu, comme dans l’incipit de “L’étranger” d‘Albert Camus.
La question à se poser est: comment commencer son roman? Il est certain que commencer un roman par un dialogue est un choix plutôt risqué. En effet, le lecteur n’a pas encore connaissance, à ce stade, des enjeux des personnages. Et si le début de roman ou les dialogues s’éternisent dès le début, le lecteur risque de décrocher.
Crédit photo: ecrire-un-roman.com
Commencer un récit par une description est tout aussi périlleux. Si les premiers paragraphes peuvent être descriptifs, notamment pour esquisser les traits d’un objet ou d’un décor qui est important pour l’histoire ou l’atmosphère, ils ne doivent pas traîner en longueur.
8 façons de commencer une histoire
Vous avez déduit que les premières lignes d’une histoire doivent introduire un personnage dans un cadre, avec un problème à résoudre.
Voici 8 façons convaincantes de commencer un bon récit:
- Démarrer avec une voix “forte”. Par exemple, vous vous souvenez des incipits devenus célèbres de “L’Etranger” d’Albert Camus – “Aujoud’hui, maman est morte” ou du “Voyage au bout de la nuit” de Louis-Ferdinand Céline – “ça a commencé comme ça”. Sans parler du fameux “Longtemps je me suis levé de bonne heure” qui démarre “Du côté de chez Swann” de Marcel Proust. Derrière ces succès se cachent des recettes bien connues. Ce sont des accroches qui restent dans la mémoire, qui choquent aussi, qui arrêtent le lecteur. L’incipit sert d’exposition. Elle doit donc être efficace. L’exposition, c’est aussi donner le ton.
2. Démarrer avec une anecdote pertinente. Une anecdote peut se révéler particulièrement efficace pour démarrer un roman. Elle peut être humoristique, sérieuse ou choquante. Cependant, l’anecdote doit être directement reliée au sujet du livre. Il vaut mieux éviter les histoires connues.
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3. Démarrer avec un mystère intrigant. Je reprends encore ici l’incipit de “L’étranger”. On ne sait pas pourquoi la mère du narrateur est morte. On ne sait pas pourquoi c’est si important pour lui. Cela crée un mystère et le lecteur veut connaître les événements qui ont conduit à cette situation.
Albert Camus – Crédit photo: lejddfr
4. Démarrer une scène qui rend mal à l’aise. Je peux vous donner l’exemple d’une sculpture qui met mal à l’aise. La statue est visible à Berlin et s’intitule: “Politiciens qui discutent du réchauffement climatique”. Ce qui est valable pour une oeuvre d’art l’est tout autant pour une ouverture de roman.
5. Démarrer avec de l’émotion. Si un auteur souhaite évoquer un sujet grave dans son roman, il peut, dès le départ, susciter l’émotion en évoquand un viol, un père ou grand-père pédophile, un enfant qui perd ses parents dans un accident de voiture, par exemple.
6. Démarrer avec une phrase originale ou surprenante. Voici la première phrase du roman de Jane Austen “Orgueil et Préjugés”. “C’est une vérité universellement reconnue qu’un homme célibataire, en possession d’une bonne fortune, doit vouloir s’engager dans le mariage”. Très surprenant de commencer par une réflexion sur les moeurs de son époque, non?
7. Démarrer avec un personnage intrigant. Voici en exemple issu d’un film célèbre: dans le film “Seul sur Mars“, le premier désir du personnage principal incarné par Matt Damon est de survivre, parce qu’il se retrouve en effet seul sur la planète rouge après une énorme tempête qui a conduit ses collègues à repartir dans l’espace sans lui. En fait, ils ne l’ont pas vraiment abandonné, ils croyaient que ce bon vieux Matt était mort. A quel moment les scénaristes du film ont-ils fait démarrer leur histoire ? Juste avant la naissance du désir de Matt, c’est-à-dire, au moment où la mission spatiale doit être interrompue brutalement à cause du désordre climatique.
8. Démarrer avec un monde qui bascule. Voici un exemple tiré du chapitre 2 (chapitre qui commence vraiment le roman) de “Troisième humanité” de Bernard werber. “Flash spécial: à 9h23 ce matin, les plaques continentales du fond de l’océan Indien se sont craquelées et le frottement a provoqué en surface un tremblement de terre d’une amplitude de 9,1 sur l’échelle de Richter. Le séisme a été suivi d’une vague de trente mètres qui s’est propagée jusqu’à dix kilomètres à l’intérieur des terres.”
Un bon début … par la fin …
Vous l’aurez compris, je vous propose quelques pistes pour démarrer un bon roman. Passer du temps et concentrer vos efforts à créer une superbe ouverture pour votre histoire est un bon investissement. Lorsque vous aurez atteint la fin de votre histoire et que vous aurez une meilleure maîtrise du thème, du ton et des personnages, revenez en arrière et peaufiner un début parfait.
Cette façon de faire peut vous donner l’occasion de terminer votre histoire avec un début qui fait écho à votre fin, en enfermant votre histoire dans une thématique cohérente qui saura satisfaire vos lecteurs.
En guise de conclusion
Il arrive qu’un auteur ressente l’envie d’écrire. Il se demande, dès le départ et parfois de manière oppressante, sur quoi il peut écrire. C’est le premier blocage. Démarrer est souvent le deuxième obstacle. L’autre paramètre important est de donner envie au lecteur de poursuivre sa lecture.
Si vous êtes bloqué dès le départ, osez raconter ce que vous avez de plus personnel, en démarrant avec une anecdote d’enfance par exemple. Ou par un rêve ou un cauchemar. Je suis persuadée que le premier paragraphe doit lancer une action. Je n’évoque aucunement un combat sanglant. Je n’aime pas vraiment les incipit qui démarre de façon statique.
L’important pour bien démarrer est qu’une action soit en cours. Ainsi, vous avez toutes les chances d’embarquer vos lecteurs dès les premières lignes. Evitez les descriptions dès le début. Cela pourrait rebuter.
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Je donne des conseils et des ouvertures possibles pour chaque proposition d’écriture et j’insère le texte que j’ai écrit pour l’occasion.
Cela afin d’aider celles et ceux qui aiment et veulent écrire, sans pouvoir le faire.
Les formations coûtent cher et on n’a pas forcément d’atelier d’écriture à côté de chez soi.
Or, écrire s’apprend à tout âge. Or, l’inspiration n’est pas divine. On évolue en pratiquant. C’est le but de mon livre.
Libérer son écriture, trouver sa voix et aller au bout de ses projets littéraires.
Je mets mon expérience de bloggeuse et d’auteure au service de celles et ceux qui veulent se lancer, sans trop savoir comment commencer, par quel bout prendre leur récit.
Ecrire redonne un nouveau souffle, permet de se libérer, offre une pause bienfaisante, dans un quotidien qui laisse souvent peu de place à la rêverie.
Ecrire, c’est un espace hors du temps, pour explorer sa propre voie en écriture!
Bonjour Laurence . Je vous remercie pour tous ces bons conseils . J e vais les recopier et les mettre dans mon classeur ( oui un peu à l’ancienne 🙂 et ainsi je pourrai m’y référer quand j’en aurai besoin . Je vous remercie pour vos ateliers d’écriture . C’est un plaisir que de lire toutes ces personnes ; que d’écrire de petites histoires . Prenez soin de vous . Belle semaine