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Quel sentiment devrait nous inspirer le personnage? Voilà la question à se poser indéniablement. Il est important que le lecteur ait envie de connaître l’issue d”un conflit opposant deux personnages ou plus. Si un personnage est méchant, il doit l’être dès le début du roman. C’est plus facile à gérer. Rappelons-nous que la plupart des lecteurs aiment suivre des personnages qu’ils apprécient.

Le lecteur s’accroche aux personnages et tire ses propres conclusions, qu’ils soient sympathiques ou détestables. Il faut toujours avoir à l’esprit que le lecteur passe du temps à lire les romans que nous-mêmes écrivons. Tout auteur a intérêt à susciter la sympathie ou la haine chez son lecteur. Même un héros antipathique peut se montrer attachant.

Les personnages, comme les être humains, peuvent faire bonne ou mauvaise impression. Dès leur première apparition, le lecteur commence à apprécier ou à ne pas aimer les personnages d’une histoire. Nous aimons ce qui nous ressemble, pas vrai? Nous aimons les personnages qui nous ressemblent, non? Aucun personnage ne doit ennuyer le lecteur.

Aucun auteur n’est obligé de décrire physiquement le personnage principal. C’est une fausse croyance qu’on peut lire un peu aprtout. En évitant une description, on n’impose aucune vision personnelle de son personnage au lecteur. Cela permet à ce dernier d’entrer plus profondément dans l’histoire. Il/elle fait travailler davantage son imagination. Mais, on ne peut pas se passer totalement de descriptions. Ce n’est pas forcément la description physique qui attirera la sympathie du lecteur.

On décrit que quand c’est nécessaire. L’écrivain débutant commet souvent l’erreur de faire réagir son héros à tous les événements de l’histoire. Le personnage n’est pas qu’une marionnette. Les personnages ont des besoins, des rêves, des espoirs. Plus les rêves des personnages seront importants et difficiles à réaliser, plus la compassion du lecteur sera grande.

Il faut toutefois ne pas exagérer le sentimentalisme. Le lecteur apprécie quand les personnages prennent des risques. Le lecteur aime les personnages courageux et dotés d’un sens du fair-play et se méfie des tricheurs et des lâches. Il aime aussi que les protagonistes sachent comment réagir quand la situation se gâte. Les personnages ne doivent pas se sentir supérieur aux autres, car aucun n’est parfait. Chaque personnage aura des défauts. Hercule Poirot d’Agatha Christie a ses fantaisies loufoques; Sherlock Holmes de Sir Conan Doyle est impoli et cocaïnomane; Scarlett O’hara de Margaret Mitchell a des illusions romantiques, mais agit avec un pragmatisme brutal.

Rendre un personnage détestable est facile pour un auteur. Normalement. Le lecteur retient ce genre de personnage. Il convient de ne pas surexploiter un outil aussi puissant que la méchanceté. Le sadisme est aussi une forme de pouvoir que l’on exerce sur le corps d’un autre. Un simple meurtre n’est pas efficace pour détester un personnage. Le lecteur peut accepter certains crimes quand la cible incarne le mal et l’assassin peut devenir un héros.

Un crime ne fera d’un personnage un vrai méchant que s’il est commis pour des raisons non valables. Le lecteur méprise les gens ternes et ceux sans ambition et ne supporte pas ceux qui font tout pour arriver au sommet. C’est contradictoire, mais c’est ainsi. Les usurpateurs comme Macbeth ne sont jamais sympathiques aux yeux du lecteur. Celui-ci n’apprécie pas un personnage qui s’approprie un pouvoir qu’il n’est pas censé détenir.

Beaucoup de méchants s’expriment avec un langage châtié et très précis. On n’aime pas le méchant quand il est poli et maniéré. On se méfie aussi des gens trop instruits. C’est comme dans la vraie société! Par exemple, pour rendre un personnage détestable, créez-le dénué d’humour et incapable de rire de lui-même. Cela marche à tous les coups. Quand les choses tournent mal, faites-le geindre, pleurnicher et blâmer tout le monde. Quand la situation sera plus positive, il tirera la couverture à lui et se vantera alors de sa réussite. Il ne soucie pas des sentiments d’autrui, il juge les autres avant de les avoir écoutés, il ne fait jamais confiance à personne. Il sera plus agréable avec les gens riches et
influents, il n’aura jamais aucun remords.

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Le lecteur se lassera toujours d’un gentil trop parfait pour être vrai. Il ne refusera presque jamais de croire en un méchant. Un méchant ne doit pas être excessif non plus. Tout auteur se doit de décrire les personnages négatifs aussi honnêtement que les héros. On peut adoucir les méchants en justifiant partiellement leurs actions (leur passé, leur enfance). Un méchant est plus plausible quand même quand il possède quelques vertus.

Les écrivains ont tendance à se tourner vers des personnages qui sortent de l’ordinaire. Les romans d’amour concernent en général les très riches. Les romans policiers nous montrent des détectives justiciers déterminés à traquer les criminels où qu’ils se cachent. Les romans historiques se déroulent dans des époques lointaines, dans des endroits exotiques et narrent les aventures de personnages de haut rang. La Fantasy présente des reines et des rois magiciens. La Science-Fiction nous conduit dans des mondes qui n’ont jamais existé pour nous montrer de nouvelles magies et des humanités différentes.

Tous ces genres sont à l’opposé des excès romantiques et insistent sur le réalisme. Les romans d’espionnage de John Le Carré, par exemple, sont très populaires par ce que leurs personnages
principaux n’ont rien de James Bond: tout comme nous, il leur arrive d’être troublés, malades ou fatigués et de faire des erreurs dont il faut payer les conséquences. Personne n’est parfait, ni dans la réalité, ni dans la fiction!

Le lecteur a tendance à apprécier les personnages qui lui ressemblent, même superficiellement. Il
se désintéresse rapidement d’une histoire si le héros ne parvient pas à sortir de l’ordinaire. On n’a pas envie de se retrouver dans la vie de tous les jours. On lit pour vivre des expériences qu’on ne connaît pas ou pour approfondir notre connaissance de la vie. Le lecteur assimile vite le personnage comme si c’était lui-même ou elle-même. Il s’identifie au héros. Le héros est comme notre professeur ou notre guide.

Les héros donnent l’impression d’affronter des problèmes peu communs. Il faut donner au lecteur des raisons de s’intéresser au héros. Il doit être admirable d’une façon ou d’une autre. Le héros doit inspirer le respect, l’admiration ou la crainte. Le but n’est pas non plus de faire de ses personnages forcément des héros romantiques. Le héros doit aussi être ancré dans la réalité pour permettre
l’identification avec le lecteur, qui sera alors en mesure de le comprendre.

Les personnages comiques ne peuvent pas être aussi crédibles que les autres. La comédie traite souvent de la douleur. Les personnages comiques souffrent presque toujours. Très souvent, l’auteur l’affuble de caractéristiques improbables afin de rendre impossible toute identification. Le but est de faire rire. Le lecteur doit pouvoir rire de ses malheurs. Il est très difficile d’écrire une comédie de qualité. Il y a des personnages comiques dans les œuvres les plus sérieuses. Les personnages les plus sérieux ont des moments comiques.

Un personnage peut minimiser l’importance d’une situation. L’étrangeté est l’outil premier des auteurs de comédies. Les vêtements constituent un stéréotype. On ne va pas habiller un maçon avec un costume trois pièces pour se mettre à l’ouvrage. Habiller un personnage d’une façon inappropriée peut provoquer le rire. Les déguisements sont courants dans la comédie. Cela concerne surtout les personnages mineurs. Légèrement exagérés, certains traits de caractère (comme l’avarice, l’hypocondrie ou la lâcheté ) deviennent amusants. Exagérés à l’extrême, ils deviennent monstrueux et incroyables.

Le rôle d’un auteur est de créer des personnages qui paraissent crédibles et qui sont plausibles
pour les lecteurs. Plus il fournit d’informations sur ses personnages, plus ils seront crédibles. Il faut des détails pertinents et appropriés, sans trop ralentir le rythme de l’histoire. C’est tout un art!

Le lecteur doit comprendre la motivation des personnages . L’auteur peut expliquer toutes les motivations de ses personnages car elles conduisent toujours à des conséquences. La découverte de ces motivations requiert un examen approfondi de leurs pensées, soit à travers les dialogues, soit en révélant leurs réflexions, soit en rapportant des faits nouveaux. Tout ceci se fait au détriment de l’action.

Afin de créer un personnage riche et complet, il convient de lui donner une vie. Il a un passé, une
famille, des amis, etc. Il faut débuter l’intrigue au point où le personnage principal devient intéressant et unique. On n’est pas obligé de commencer l’histoire à la naissance du héros. Pour donner un passé à un héros, il y a les flash-back. L’action est alors suspendue. Le flash back, procédé stylistique fort utile, doit fournir des informations supplémentaires. Autrement, il n’a pas lieu d’être.

Avant d’utiliser un flash-back, il faut que le lecteur ait eu le temps de s’intéresser à l’intrigue et aux personnages. Le flash-back doit être court, rare et bref car l’action est suspendue. Le lecteur doit se rappeler les événements antérieurs. Il est plus efficace de faire raconter le passé par un personnage au cours d’une conversation. Il donne alors des informations sans interrompre l’action. Il est possible de créer un passé au personnage sans arrêter l’action, sans même en parler directement. Il s’agit de donner au lecteur l’impression que le personnage a vécu, sans entrer dans les détails.

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Les personnages doivent aussi avoir des habitudes, particulières et révélatrices. Si un personnage a trop d’habitudes, il devient maniaque comme Hercule Poirot. Le réseau de fréquentations du héros doit se manifester aussi d’une façon ou d’une autre. Ces relations servent à renforcer l’effet de réalité. Les gens changent et évoluent; les personnages aussi. Tant du point de vue physique que social. Rien n’est plus dérangeant qu’un changement de nature profonde qui survient brutalement, sans qu’on s’y attende.

Dans la vie, on ne comprend jamais tout à fait ce qui motive les gens. Les personnages de fiction ne sont pas obligés de changer. Tout changement doit être justifié. C’est très importanrt. Il n’est pas nécessaire de montrer les causes du changement avant, ni même pendant qu’il se produit. Plus les changements sont profonds, plus l’auteur doit accorder de la place aux explications. Il faut réfléchir à la nature véritable du changement. Le besoin de comprendre est ancré dans la nature humaine. Il en va de même pour les lecteurs.

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Chaque auteur doit tout savoir de son personnage principal. Réalisez une fiche de vie sur ce personnage, même si vous n’évoquez pas tout dans votre roman. Les lecteurs ne verront peut-être pas beaucoup de ces informations, mais le fait de les connaître éclairera votre écriture. Laissez votre personnage principal se révéler au fur et à mesure que vous écrivez. Veillez simplement à le rendre humain, vulnérable et imparfait – éventuellement héroïque et inspirant, mais pas parfait.

Les lecteurs ne peuvent pas s’identifier à des personnages parfaits. Les obstacles auxquels le personnage est confronté, tant internes qu’externes, doivent le changer fondamentalement.
Plus il aura de défis à relever, mieux ce sera pour votre histoire et l’arc de son personnage. Résistez à la tentation de lui rendre la vie facile. Seuls les défis les plus difficiles et les obstacles apparemment insurmontables transforment les personnages et incitent les lecteurs à s’intéresser à eux. Les grands arcs de caractère résultent du conflit, c’est le moteur de la fiction.

Tout personnage principal est le noyau de l’histoire. Si un auteur n’a pas un personnage fort pour emporter le lecteur, il perdra inévitablement son attention. Le personnage est la seule raison pour laquelle une histoire nous fait ressentir quelque chose. Il humanise l’intrigue, il la rend vivante. C’est parce qu’un auteur s’investit dans son personnage principal qu’il donne du sens aux péripéties et qu’il fidélise son lecteur.

Le personnage est forcément en lien avec son environnement. On ne peut pas faire n’importe quoi non plus. Inventer un personnage central et le faire évoluer dans une intrigue est la plus belle chose qui soit. C’est dur, certes, mais comme c’est passionnant! Chaque personnage a un rôle bien défini à jouer qu’il doit jouer jusqu’à la dernière ligne du roman. On doit toujours avoir à l’esprit que le personnage principal est le moteur du roman.

Quand un auteur commence à écrire, il prend des décisions et il-elle doit s’y tenir. Dans le cas contraire, l’intrigue ne serait pas crédible. Le mieux à faire est de suivre sa ligne directrice sans trop s’écarter. Si l’auteur se noie dans sa ligne directrice, imaginez ce que pourra ressentir le lecteur.




Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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