Depuis le mois de septembre 2018, je participe chaque semaine à un atelier d’écriture organisé par la médiathèque de Haute-Saintonge dans ma ville de Jonzac, dans le sud Charente-Maritime.

 

 

Et, ce, gratuitement. Je m’estime heureuse que cette activité existe depuis deux ans et demi et perdure dans une bonne ambiance.

J’ai intégré cet atelier, car j’avais déjà commencé ce blog et je souhaitais me donner un cadre plus contraint pour me mettre à écrire des histoires, et pas seulement des articles pour mon blog. J’avais besoin comme d’un levier pour me pousser à inventer mes propres histoires. Cela me donne des ailes à vrai dire!

Dans cet atelier d’écriture jonzacais, nous écrivons chez nous, à notre aise, à notre vitesse et nous lisons notre production quand nous nous retrouvons le jeudi après-midi, de 15 heures à 17 heures.

Chaque semaine, notre animateur nous donne une contrainte différente et nous composons, selon notre bon vouloir, un texte de notre choix selon cette contrainte, ou pas d’ailleurs. Nous essayons de nous limiter à une page.

Au moment où j’écris cet article, j’ai donc écrit sous la contrainte 17 textes. En l’occurrence, par deux fois, j’ai écrit un texte avec le même personnage Amanda.

 

 

La création de mon personnage d’Amanda

 

Pour la semaine suivante, l’animateur François nous a donné la consigne suivante: « C’était ça. Rien de plus. Le bruit du dégel ».

Ces morceaux de phrases sont issus du dernier livre de John Burnside, « Le bruit du dégel ».

 

 

Au moment où je reçois cette nouvelle consigne d’écriture, je finis un roman écrit par Rosalind Laker, “Rêves de neige”.

 

 

Dans ce roman que j’ai adoré lire, des couturières parisiennes acceptent l’offre de l’impératrice de Russie pour aller exercer leurs talents à la cour impériale, principalement à Saint-Pétersbourg. L’intrigue se déroule durant la période de Louis XV.

Les protagonistes arrivent en plein mois de janvier et découvrent le dégel à la russe en avril. J’ai dans l’idée d’écrire autour de la ville de Saint-Pétersbourg, inconnue pour moi d’ailleurs. Je connais  quelque peu Moscou et Kiev, mais pas cette Venise de la Baltique.

Cette histoire dans ce roman m’inspire. J’ai mon histoire ! J’invente un personnage, que je pensais unique pour une seule histoire au départ.

Voici mon histoire:

 

La Néva d’Amanda

Amanda avait adoré ce pays qu’est la Russie depuis la première fois où elle y avait posé ses pieds au printemps 1978. C’était loin. C’était sous l’ère Brejnev.  C’était un voyage scolaire de deux semaines avec son professeur de russe et ses camarades apprenant le russe comme elle au lycée.

Un enchantement. Des souvenirs plein la tête. Un peuple adorable toujours prêt à rendre service. Une révélation.

Elle s’était promis au retour de ce voyage de résider un jour en Russie. Mais, les vicissitudes de la vie avaient fait qu’elle attendit l’âge de 40 ans pour assouvir son vieux rêve, qui était resté enfoui en elle depuis toutes ces années.

Amanda se lança donc dans une reconversion et passa son diplôme de FLE – français langue étrangère. Elle n’attendit pas longtemps pour obtenir le poste de ses rêves. Justement,  l’Alliance française proposait une place à Saint-Pétersbourg pour cinq ans. Elle sauta sur l’occasion et accepta de suite cette nouvelle vie qui s’offrait à elle.

Elle savait, de par l’histoire entre la France et la Russie, que le français restait une langue respectée et appréciée, même si elle était désormais moins enseignée. Mais, l’ancienne capitale des tsars possédait nombre de cercles littéraires où tout un chacun devisait dans la langue de Molière. Elle saurait se faire des amis et créer des attaches solides dans ce pays qui allait devenir le sien.

Ainsi, elle débarqua un beau matin de janvier sur la terre de ses rêves, au cœur de l’hiver. Elle était arrivée avant la célébration du Noël orthodoxe, autour de la mi-janvier. Il lui restait quelques jours pour arpenter et découvrir la ville alanguie sous son lourd manteau de neige et de glace. Elle fut émerveillée à tous points de vue. La ville étincelait de mille feux, ses dômes offraient au ciel étoilé leurs  flèches dorées. Les tons pastel de nombre de demeures donnaient à la ville un air de bonbon enrobé. 

Amanda était prête à accepter beaucoup de choses, même le froid rigoureux de cette cité aux allures de Versailles, auquel elle n’était pas habituée. Les rives de la Néva et des canaux traversant la ville étaient tous gelés et les patineurs s’en donnaient à cœur joie.

La découverte de Saint-Pétersbourg lui fit l’effet d’une révélation. Elle l’avait  d’abord vue de nuit, puis à la lumière blafarde de l’hiver du golfe de Finlande, sous ces latitudes arctiques. 

Amanda subissait l’hiver russe de plein fouet, mais n’avait pas battu en retraite. Elle s’en accommodait, bien emmitouflée dans des fourrures qu’elle s’était procurées sur un marché.

Elle eut aussi la surprise de se rendre compte que le printemps était beaucoup plus tardif qu’en France, ce à quoi elle s’attendait. On dit couramment que cette partie du monde ne connait que deux saisons : l’hiver et l’été. Avec un peu de chance, elle espérait que la neige fondrait vers la mi-avril. Mais, à moins d’une douceur exceptionnelle, elle subsisterait encore plusieurs semaines dans les creux des zones d’ombre, et les cours d’eau continueraient à charrier des blocs de glace.

Amanda adorait se balader le long des berges du fleuve impérial. Ce matin-là, sous un pâle soleil printanier, en compagnie d’un collègue, elle arpentait les berges de la Néva, quand, tout à coup, elle entendit un énorme bruit qui la fit sursauter.  Elle crut que l’orage grondait. En regardant de tous côtés, elle vit un ciel clair et pur, dépourvu de toute menace.

Son compagnon de balade lui expliqua alors que le bruit qu’elle avait entendu et qui l’avait effrayée parce qu’inconnu, était le bruit que faisaient les blocs de glace du fleuve qui commençaient à se détacher les uns des autres et qui s’entrechoquaient au fil du courant, pour finir leur course dans le golfe de Finlande.

« C’était ça, réagit Amanda, rassurée. Rien de plus. Le bruit du dégel ».

 Dans cette ville, tout prenait des proportions hors du commun. La nature dictait ses lois, encore plus durement que partout ailleurs.

Et pourtant, ce pays avait déjà marqué Amanda de son empreinte.


 

                                                                Saint-Pétersbourg en hiver

 

Les réactions à mon histoire

 

Les participants ont bien aimé mon texte et auraient aimé une suite. Ils précisent, que grâce à mon texte,  ils ont voyagé là-bas dans le froid hivernal de la Russie du nord et qu’ils y étaient rien qu’en m’écoutant.

Je suis contente que ce texte ait plu, car il m’a plu de l’imaginer, sans aucune fausse modestie de ma part.

Au vu des réactions, cela me donne l’idée d’écrire une suite à ce début d’histoire, voire plusieurs épisodes. A la réflexion, je me dis que je pourrais écrire une nouvelle avec cette idée de base, voire un court roman. L’idée me tente assez, car j’ai de la matière avec la vie en Russie. J’aime écrire à partir d’une base réelle, puis de transformer à l’envie l’évolution du personnage

Je pourrais compléter mon recueil avec mes impressions de  voyage dans ce pays dans lequel je prévois de voyager pendant l’été 2020. Eh oui, je me projette bien en avance, mais il le faut bien pour économiser et s’organiser.

 

Une ouverture de perspective

 

Je pense tenir une idée très intéressante, qui pourrait aboutir à une finalité à laquelle je ne pensais pas en écrivant le premier texte.

La lecture du roman de Rosalind Laker m’a donné des ailes. J’ai constaté que le style était simple, abordable et que l’histoire emporte le lecteur dans le monde de la Russie du XVIIe siècle, avec une belle histoire d’amour en fond.

Je sens que je commence à trouver mon style, que je m’améliore et que je peine moins dans mes descriptions. J’ose écrire ce dont j’ai envie. J’aime les histoires dans lesquelles les personnages évoluent, changent de vie, découvrent de nouvelles choses.

Il y a sans doute beaucoup de moi dans ces ingrédients. J’aime voyager, découvrir de nouvelles choses pour évoluer, imaginer que je change de vie dans ma tête. Mais, Amanda, mon personnage, n’est pas moi du tout. Elle a un tout petit peu de moi. Sans doute réalise-t-elle que je n’ai pas su faire: changer de vie et partir loin vivre autre chose!

Pourquoi le prénom d’Amanda? Ce prénom m’est venu comme ça, sans chercher vraiment. Il fallait bien trouver à nommer mon personnage. Je trouvais que cela sonnait bien!

Pour l’instant, cette femme ne possède pas de nom de famille. Cela viendra en temps et en heure. Je vais lui inventer une vie!

 

En guise de conclusion

 

Le texte que je vous ai proposé est un épisode parmi les deux que j’ai écrits sur la vie d‘Amanda.

J’ai franchement envie de lui écrire une vie complète. Je pense que je vais écrire une suite courte d’une page chaque semaine et remettre les épisodes dans l’ordre chronologique – peut-être.

Dans cette histoire, Amanda change de vie, mais elle a bien eu une vie avant. Il me faudra raconter pourquoi elle souhaite quitter la France, ou fuir ce pays. Quelle enfance a-t-elle eue? Que retient-elle de son enfance? Que s’est-il passé pour qu’elle change de vie à un âge précis? Comment est-elle physiquement? Quels étaient et quels sont ses goûts actuels? Pourquoi a-t-elle a choisi la Russie parmi tant s’autres pays?

Il me faudra bien construire l’histoire et inventer une vie à mon personnage principal. Il me faudra construire mon personnage.

 

 

 


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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  • Je comprends tous ceux qui disent que tu les as fait voyager. C’est ce que je te dis toute les semaines, y compris aujourd’hui. Certes, ce n’est pas toi, mais tu vas chercher dans tes racines, dans des projets jamais réalisés, dans tes joies et tes frustrations, tout ce qui fait ton “ANNA”J’attends la suite avec impatience…

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