J’ai connu l’écrivain Bernard Werber suite à son livre sur les fourmis, moi qui ne suis pas une adepte passionnée d’insectes. Cet auteur est capable d’écrire sur des bestioles minuscules, mais aussi autour de la science-fiction, ou des polars où biologie, spiritualité et mythologie se croisent et s’entrecroisent pour le plus grand bonheur des lecteurs.
Bernard Werber est donc capable de mêler tous les genres, comme la sage d’aventure, les bandes dessinées, le roman historique ou le conte philosophique. Il mélange les articles informatifs au fil narratif dans ses histoires, créant un genre bien particulier. Il essaie, en tout cas, de donner une certaine cohérence aux idées qu’il développe.
Il s’écarte le plus possible de tout ce qui pourrait se rapprocher des romans type ‘Goncourt’ pour proposer autre chose à son public. C’est tout en son honneur.
Bernard Werber est l’un des auteurs les plus dans le monde. Il vaut le détour assurément!
Qui est Bernard Werber?
D’emblée, Bernard Werber annonce:
Comme à mon habitude, je ne relaterai pas une biographie complète de cet auteur. Il est important, par contre, de savoir que pour lui,
Le ton est donc donné.
Il est né le 18 septembre 1961 à Toulouse. Petit, il rêvait de devenir dessinateur professionnel. A 8 ans, dans le cadre scolaire, il est invité à écrire l’histoire d’une puce se promenant sur un corps humain, ce qui lui offre d’autres rêves.
Il commence alors à écrire. Il se consacre désormais à la lecture et à l’écriture, notamment pour le journal de son lycée. Il met, à ce moment-là, une discipline d’écriture en place, qu’il suit toujours à 58 ans: 4 heures d’écriture tous les matins.
Après ses études en criminologie et de journalisme, il travaille dans divers journaux. Puis, il voyage pour ses articles et la passion de la science apparaît. Il se met à suivre les fourmis Magnans en Côte d’Ivoire pour un magazine.
Il reste 12 ans sans intéresser les éditeurs, Les éditions Albin Michel finissent par publier son livre sur les fourmis en 1991, traduit en 35 langues et vendus à 30 millions d’exemplaires dans le monde.
Bernard Werber est multiforme: il participe, depuis janvier dernier, à l’émission des Grosse Têtes sur RTL. Il est également membre du collectif d’écrivains français, La Ligue de l’Imaginaire, créée en 2008. Il a conçu un one-man show et organise des master classes autour de l’écriture, démarrés en 2017, dans lesquelles il propose des expériences interactives inattendues. Son objectif prioritaire est de partager son savoir-faire afin de libérer la pensée créatrice des participants et structurer leurs histoires.
Cet homme a découvert le yoga, l’hypnose, ses vies antérieures, Serge Gainsbourg, les médiums. Il se base sur les histoires extraordinaires qu’il a vécues pour écrire, qu’il évoque sur son site officiel; dont voici le lien:
http://www.bernardwerber.com/blog/index.php?label=1
A lire et à découvrir sans tarder et sans relâche…
Conseil 1: écrire commence par le désir
Pour commencer à écrire, vous devez ressentir en vous un certain désir et vous demander pourquoi vous avez envie d’écrire. Certes, au départ, nous sommes d’accord, ce n’est pas pour gagner de l’argent, ou vous auréoler de gloire, ni pour être connu dans les médias!
En fait, vous ressentez l’envie d’inventer des histoires, d’inventer un monde, d’inventer des personnages et de les faire vivre, de les faire évoluer, dans des histoires plus ou moins longues. Vous avez des choses à dire et vous éprouvez le besoin de coucher cela sur la papier.
La première des choses est d’éprouver du plaisir à écrire, car, dans le cas contraire, vos lecteurs n’auront pas de plaisir non plus à vous lire. Tout acte d’écriture doit être agréable pour vous. Vous devez prendre du plaisir à raconter une histoire.
Vous allez faire rêver les gens en leur permettant d’imaginer des personnages et des situations qui vont les forcer à se poser eux-mêmes des questions, qui vont les forcer à évoluer.
Les livres ont le pouvoir de faire vibrer les gens entre eux autour de personnages.
Conseil 2: écrire avec régularité
Bernard Werber, comme d’autres écrivains, affirme à juste titre que le talent n’est pas inné. Nous devons le travailler tous les jours. En ce faisant, vous arriverez à comprendre comment fonctionne le suspense, comment vous pouvez créer l’épaisseur d’un personnage.
Ecrire au long cours est comparable à un marathon. Vous ne courez pas plus de 50 kilomètres d’un coup. Il en va de même pour l’écriture. Vous écrirez de courts textes au fur et à mesure, de plus en plus élaborés, en réfléchissant comment faire évoluer la situation et les personnages.
Comme pour le marathon, vous trouverez, au fil du temps, votre souffle avec régularité. Après l’apprentissage et les essais, il n’y a plus d’efforts, vous entrez dans l’émotion de la création. C’est comme tout, plus vous pratiquez, plus c’est facile de pratiquer!
Il n’y a pas de bon écrivain sans rythme de travail régulier, même si c’est une fois par semaine.
Conseil 3: écrire, un travail d’artisan
Pour réussir à écrire, il est courant de dire qu’il faut 3 choses:
- le talent
- le travail
- la chance.
Deux ingrédients suffisent pour Bernard Werber: talent plus travail.
En général, les gens qui possèdent le talent d’écrire, ont déjà pris l’habitude de raconter des histoires à leur entourage. Ils prennent, en général, plaisir à relater des événements vécus ou lus, et, naturellement, on a envie de les écouter. C’est généralement un premier signe, pas obligatoire, certes.
Ecrire est un artisanat; et il est de bon ton d’accepter le statut d’artisan. Chaque histoire, nouvelle ou roman, vous enseignera un petit truc nouveau à chaque fois dans la manière de créer et d’insérer des dialogues, de découper l’histoire, de poser vite un personnage, de créer un effet de suspense.
C’est ça l’artisanat. Il ne faut pas se laisser impressionner par les écrivains qui passent dans les médias. Ils sont présents pour vendre leurs produits, et adoptent donc une attitude de circonstance. La seule manière de savoir ce que vaut un écrivain, c’est de le lire.
La seule manière de savoir où vous en êtes dans votre artisanat est de demander à vos lecteurs ce qu’ils pensent de vos histoires!
Conseil 4: écrire, c’est aussi lire
Vous devez lire beaucoup. C’est ce que font tous les grands écrivains. Lisez le genre de livres que vous avez envie d’écrire, pour connaître les grands auteurs, les auteurs à succès, pour vous confronter aux mêmes problèmes.
Vous devez vous forcer à lire aussi des livres de genres que vous n’aimez pas forcément, ne serait-ce que pour savoir ce que vous ne voulez pas faire.
C’est mon cas avec la science-fiction. J’ai lu des classiques, visionné des films, et franchement, c’est un domaine dans lequel je ne pourrai jamais imaginer d’histoire. C’est un univers dans lequel je ne me projette pas et dans lequel je ne me sens pas bien.
Conseil 5: écrire et trouver un maître d’écriture
Vous trouver un maître d’écriture ne signifie pas que vous allez copier ni plagier un auteur. Cela veut dire vous immiscer dans l’esprit, la liberté, la manière de développer les histoires de tel ou tel écrivain. Il faut bien des modèles pour s’inspirer et être inspiré!
Lire inlassablement les ouvrages du maître choisi peut vous permettre de décomposer les structures comme si vous démontiez un moteur de voiture pour voir comment c’est fait de l’intérieur. Cela ne vous empêchera pas de construire des histoires de votre propre cru.
Conseil 6: écrire, c’est trouver l’inspiration
L’inspiration vient souvent de votre vie ou de votre entourage. Si vous souffrez dans votre vie, vous éprouverez le besoin d’en parler par écrit pour prendre le monde à témoin. Si une personne vous fait du mal, vous vous vengerez, par exemple, à l’écrit en créant un personnage à l’effigie de cette personne.
L’adage populaire dit que les gens heureux n’ont pas d’histoire. Je le crois, et Bernard Werber aussi. Si nous sommes complètement satisfaits de notre sort, alors pourquoi se lancer dans l’aventure hasardeuse de l’écriture?
Dans l’écriture, il y a forcément, selon Bernard Werber, une souffrance, une vengeance contre quelque chose ou quelqu’un. Nous avons tous forcément, en tout cas, un sacré défi à relever!
Conseil 7: écrire, c’est être original
Si vous écrivez une histoire ou un livre, cela doit apporter quelque chose de nouveau. Si vous écrivez dans la prolongation de tel auteur ou si vous ressemblez à tel autre, alors ce n’est pas la peine d’écrire. Il faut essayer d’être le plus original possible dans le format et le fond.
Votre histoire ne doit ressembler à rien de connu. Le style doit être neuf. Votre livre doit apporter quelque chose de plus. Mais, ne renoncez pas à un thème s’il a déjà été traité. Bernard Werber, dans sa masterclass, dit de trouver le sujet le plus inintéressant, et à partir de là, de réfléchir comment le rendre intéressant.
Lui, pour son premier roman, il a choisi les fourmis, parce qu’à priori, cela semblait inintéressant.
Il vaut mieux recommencer un roman plutôt que de le rafistoler. il est difficile de tomber sur l’oeuvre parfaite au premier jet. Bernard Werber a réécrit 11 versions complètes de son roman “Depuis L’au-delà”, sans les relire et sans prendre de bouts à gauche ou à droite, sans faire de copier-coller. Il estime que cela fortifie et purifie le livre.
Conseil 8: écrire, c’est connaître la fin avant de commencer
Si le lecteur découvre dès le départ qui est l’assassin ou comment le livre va se terminer dès le début ou vers le milieu, vous n’avez pas rempli votre contrat envers lui. Donc, pour être sûr d’écrire une fin surprenante, il vaut mieux commencer par écrire la fin de votre récit, puis le cheminement qui empêchera le lecteur de la trouver.
En guise de conclusion
Les conseils prodigués par Bernard Werber sont trop nombreux pour être divulgués dans un seul article. Je vous propose donc la fin de ses conseils dans un prochain article.
Il est toujours très intéressant de lire les conseils que donnent les écrivains de renom, et j’écrirai régulièrement des articles à ce sujet. Cela est inspirant et nous permet aussi, nous, fabricants d’histoires, de nous inspirer pour progresser.
De plus en plus, les écrivains à succès nous font partager leurs conseils; je trouve cela inspirant et fort utile, en dehors de toute considération financière. Les écrivains ont tendance, de nos jours, à sortir de leur bulle, et c’est tout en leur honneur pour notre plus grand plaisir!
J’ai lu il y a quelques années, son roman sur les fourmis. A priori, je me suis lancée sans grande conviction, et j’ai vite été happée par l’intrigue qui m’a fait peur, mais on ne peux pas se détacher du livre…Bravo à lui et à toi de le faire ‘peut-être” connaître. Il est super intéressant.