Il existe pléthore de livres avec des conseils d’écriture. Certains ont même des titres alléchants. D’autres font miroiter un avenir brillant, assorti de promesses irréalisables. Tout cela est fort tentant, je vous le concède. Et démoralisant à qui veut essayer d’écrire, pas forcément pour devenir un professionnel de la plume.
Il existe des méthodes de travail efficaces pour devenir écrivain. Car cette efficacité est cruciale dans le quotidien d’un écrivain. Toute oeuvre doit d’abord être imaginée, être ensuite créée et puis livrée aux lecteurs. Les écrivains n’aiment pas le mot efficacité. Pourtant, certains publient un livre par an pour beaucoup d’entre eux. Ils sont donc efficaces, ce qui leur permet d’être prolifiques.
Pour réussir, un écrivain doit être organisé et s’activer. Il travaille intelligemment. Il a une méthode de travail et la suit scrupuleusement pour réussir. Quel que soit le jour de l’année, Noël et anniversaire y compris. Quelle que soit la météo à l’extérieur. Quels que soient les problèmes du monde. Quelle que soit son humeur du jour.
Pour écrire cet article, je me base sur le livre de Dominic Bellavance, “Comment écrire plus”.
Un auteur est comme un cuisinier
Avant de parfaire n’importe quelle recette, un cuisinier essaie, recommence, tâtonne et finit par réussir la recette. Il en va de même pour un auteur. Un cuisinier a à sa disposition une panoplie de couteaux, de divers objets qui l’aident à parfaire ses essais. Il doit affûter ses couteaux régulièrement pour ne pas se blesser ou écraser les aliments. Le couteau, c’est un outil, pas une finalité.
C’est pareil pour l’écrivain. Pour arriver à écrire dans le style qui nous convient, il faut écrire, tenter, réessayer, et ce, pendant des journées entières. Expérimenter, c’est important. Qui a déjà réussi du premier coup quoi que ce soit sans expérimenter? Cela doit être rare quand même.
Chaque auteur est différent et écrit à son rythme. Chacun a sa vitesse et sa motivation, très différentes d’un individu à l’autre. Le temps est la ressource la plus précieuse des artistes. Un écrivain est un artiste. On ne peut pas écrire dans la précipitation. On peut prendre l’habitude d’être efficace dans un court laps de temps. Cela s’apprend.
Le livre, dont je vous fais un résumé dans cet article, n’est pas un atelier d’écriture traditionnel. Il ne donne pas des conseils pour structurer une histoire ou améliorer ses figures de style. Ce guide s’adresse avant tout aux auteurs de fiction longue, ayant engrangé un maximum d’expérience. Ce guide ne conviendra pas forcément aux débutants, qui n’ont pas trop d’idées de ce qu’est la création littéraire.
Ce livre n’apprend pas comment écrire, mais apprend à écrire de façon plus efficace. Il propose des aides pour les traitements de textes, ou des sites web ou de gestion de tâches. Ces conseils éditoriaux ont aidé Dominic Bellavance sur son travail d’écrivain. Il a changé sa façon de travailler, ce qui lui a permis de gagner en efficacité. Il a dû sortir de sa zone de confort. Il a travaillé, il s’est adapté et a parfois investi de l’argent dans des outils.
Cet ouvrage peut être considéré comme un palmarès des meilleurs trucs et astuces de l’auteur. Il propose des recommandations qui peuvent être utiles avant et pendant l’écriture. Ces trucs sont faciles à appliquer, mais ils demandent un temps d’apprentissage et d’adaptation. Vous l’aurez compris, ce guide contient des méthodes de travail, des astuces pour économiser le temps et des anecdotes. Tout ce que Dominic Bellavance propose, il l’a expérimenté lui-même.
Crédit photo: dominicbellavance.com
Qui est l’auteur?
Dominic Bellavance, auteur québécois, écrit depuis une quinzaine d’années. Il a produit beaucoup de guides sur l’écriture et plus de 10 romans dans des genres variés, comme la fantasy, la science-fiction et l’humour. Il a connu le succès et l’échec. Une de ses trilogies s’est vendue à quelques milliers d’exemplaires dans le monde francophone, tandis que certains de ses titres ont connu l’échec. Il a publié chez des éditeurs reconnus , ainsi qu’en auto-publication.
L’auteur est un technophile diplômé en intégration multimédia. Il a des certificats universitaires en rédaction professionnelle, en littérature et en création littéraire. Il blogue activement depuis qu’il a commencé à écrire son premier livre en 2001. Dans ses articles, il partage ses processus de création, et en plus, il prodigue des conseils aux apprentis auteurs.
La table des matières du livre
Dans “Comment écrire plus”, Dominic Bellavance a divisé son livre en 7 parties:
- Conseils utiles à toutes les étapes d’écriture
- Conseils utiles à l’étape de l’idéation
- Conseils utiles à l’étape du plan
- Conseils utiles à l’étape du premier jet
- Conseils utiles à l’étape de la réécriture
- Conseils utiles à l’étape de l’évaluation par les bêta lecteurs
- Le conseil le plus important
L’auteur propose ainsi 70 trucs indispensables pour écrire. Il avance pas à pas, en suivant l’évolution logique d’un projet littéraire.
Un bon ordinateur
Le premier conseil que donne Dominic Bellavance est d’investir dans un bon ordinateur. Il est primordial d’avoir un bon outil de travail, sans quoi, on peut vite perdre du temps. Le cuisinier doit avoir de bons outils pour réussir ses recettes. C’est aussi vrai pour le dentiste. Ce n’est pas différent pour l’écrivain. Vous pouvez aussi écrire vos romans à la main, si cela vous chante, mais à un moment donné, ils devront être tapés de manière numérique.
La destinée de l’écrivain est liée à la bonne marche de sa machine. Si elle est lente, vous écrirez lentement. Travailler avec un ordinateur performant, qui ne plante pas et qui est rapide, c’est la base. Cela demande de l’investissement, mais qui est rentabilisé en terme d’efficacité.
De même, vous devez opter pour un clavier confortable et ergonomique, tout en offrant une position naturelle pour les mains. Vous ne pourrez pas contineur à écrire si vous finissez par avoir une tendinite à un endroit quelconque. Pour écrire, il faut se trouver dans une posture confortable. Votre posture pour écrire doit être ergonomique.
Crédit photo: postureassise.com
L’ordinateur que vous achetez est pour écrire, alors, choisissez-le bien. Optez pour un PC avec Windows, bien plus pratique que sur Mac. Vous ferez le nécessaire pour ne pas attraper de virus ou être attaqué de l’extérieur. Investissez dans un bon antivirus; vous ne le regretterez pas! Si vous êtes habitué à travailler sur un Mac, continuez le chemin. Certes, ces ordinateurs plantent moins que les autres marques et travaillent mieux, et les virus sont quasi inexistants. En plus, les Mac possèdent la version complète de Scrivener, outil conçu pour les romanciers.
Chaque ordinateur, PC ou Mac a ses avantages ou ses inconvénients. Au bout de quelques années, ils deviennent obsolètes de toute façon. Les PC tendent à durer plus longtemps que les Mac.
Crédit photo: ordinateur-portable.com
Un bon logiciel d’écriture: Scrivener
Depuis les années 1990, les romanciers utilisent principalement Word. Ce logiciel est confortable. On est habitués à écrire sous Word depuis toujours, alors on a du mal à changer de logiciel. On peut quand même avouer que l’interface de Word est claire, et la nouvelle version n’est pas mal du tout. On peut accomplir une panoplie de tâches fort utiles. Il existe plein de boutons, dont on n’utilise que 5% pour nos besoins, faute de savoir à quoi ils correspondent exactement.
Dominic Bellavance préfère utiliser le logiciel Scrivener, qui se spécialise pour écrire des fictions longues et des scénarios. Scrivener possède de nombreux atouts. Il est payant certes, mais on peut télécharger l’application pour un essai de 30 jours, avant d’opter pour la formule payante. L’interface de Scrivener se décompose en 3 parties: un classeur (pour la structure du récit), un éditeur (pour écrire le roman) et un inspecteur (notes personnelles).
Dans Scrivener, le roman est découpé en petits morceaux facilement accessibles. De plus, il permet de préméditer ce que l’auteur va écrire. On peut créer les dossiers et les documents à l’avance, puis on les remplit. Cela permet de retrouver des informations plus rapidement que dans Word. Pour cela, il suffit de cliquer sur le dossier concerné, puis sur le texte en question.
Scrivener proposera le texte final en format Word ou PDF. Les titres de dossiers deviendront les titres de chapitres, et les documents textes seront soudés ensemble. Ce logiciel peut aussi aider à faire des plans avant de commencer à écrire. On peut créer une structure de fichiers avant de commencer à écrire.
L’avantage, c’est que si on écrit avec un plan, il n’y a pas besoin d’avoir deux fichiers Word (le plan + le texte du roman). Cela engendre une économie de temps non négligeable. On peut aussi intégrer des documents de recherche dans le roman en cours, là où on en a besoin. Scrivener est un logiciel stratégique: il charge en mémoire le court segment sur lequel on travaille, et pas les 300 pages déjà écrites, comme dans Word.
Scrivener permet aussi d’avoir une vue d’ensemble de son oeuvre. La structure du livre est accessible en tout temps dans la colonne de gauche. On peut aisément réordonner les chapitres en les déplaçant.
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Les habitués de Word, selon Domicic Bellavance, trouveront sans doute bizarre cette façon de travailler. Mais le logiciel Scrivener rend bien des services. Dans un seul endroit, on y trouve ses documents de recherche, ses fiches de personnages, ses plans de ville, ses images pour l’inspiration. Tous les documents de travail sont intégrés dans un projet unique. Il existe même une colonne pour écrire ses notes, ses pistes de travail, bref, tout ce qui est susceptible d’aider l’auteur.
Dans Scrivener, même les scènes qu’on jette à la corbeille sont conservées dans un historique consultable, qui s’appelle un Instantané. On peut aussi coller des étiquettes dans les dossiers créés, comme “à faire/ à retravailler/ révisé avec plusieurs déclinaisons/ révisé avec le logiciel Antidote/ final”. Ces différents statuts indiquent à l’auteur où il doit investir ses efforts durant sa phase de réécriture.
Il y a un seul inconvient à Scrivener: il est impossible d’envoyer le fichier texte tel quel à des éditeurs, qui ne reconnaissent pas ce format en dehors de Word ou de PDF. Il est possible de produire un de ces formats à partir de Scrivener. Word, alias Microsoft, n’est pas la seule solution pour écrire un roman. Certes, surmonter la résistance au changement de logiciel n’est ps facile, mais elle est souhaitable, car Scrivener est un sacré gain de temps.
De nombreux écrivains ont laissé tomber Word pour Scrivener, car il leur permet de mieux structurer et de mieux documenter leurs oeuvres.
Des systèmes de sûreté
Vous ne pouvez pas commencer à écrire sans prendre la précaution de sauvegarder chaque document travaillé, sous peine de tout perdre. Vous ne pouvez pas faire confiance à 100% à votre ordinateur, car s’il plante et que vous n’avez pas sauvegardé ailleurs, vous perdez tout, ce qui est fort dommageable. Vous devez faire des copies de sûreté. Les récupérer à partir d’un autre outil de travail ne prend que quelques minutes.
Vous pouvez commencer par tout sauvegarder sur une clé USB ou sur une carte SD. C’est un bon début, certes, mais c’est loin d’être suffisant. On a surtout besoin d’un système de copies de sûreté, qui doit être fait ou vérifié, au minimum, chaque semaine. Pour ce faire, il suffit de connaître les bons outils. Aucun système, soit dit en passant, n’est infaillible.
Dominic bellavance adore sauvegarder ses données sur Dropbox, qui est un service infonuagique de stockage de données accessible sur internet. Une fois installé, vous pouvez déposer tous vos dossiers, qui seront automatiquement copiés sur les serveurs de la compagnie, de même que dans les dossiers Dropbox de tous vos appareils où l’application est activée.
Vous pourrez alors consulter n’importe quel document sauvegardé à partir de n’importe quel appareil, de votre ordinateur de bureau, de votre ordinateur portable, de votre smartphone, avec une connexion internet. On peut parier tout de même que tous les appareils ne vont pas tomber en panne le même jour. Dropbox est gratuit, il serait fort bête de s’en priver.
Les fichiers de votre ordinateur ne sont pas à l’abri du piratage. Donc, il est bon de savoir que les serveurs de Dropbox sont reconnus comme étant très sécuritaires, car leurs fichiers sont chiffrés. De plus, Scrivener et Dropbox peuvent travailler main dans la main. Que demander de plus? Scrivener dépose automatiquement des copies de sauvegarde de votre roman dans un dossier Dropbox, de sorte que vous n’avez pas besoin d’y penser.
Il existe d’autres services comparables à Dropbox, comme ICloud, Amazon Cloud Drive et Google Drive, qui offrent aussi un espace de stockage. Dominic Bellavance ne connaît pas ces outils, car il préfère Dropbox qui existe depuis 2008. Certains écrivains s’envoient leur roman en cours d’écriture une fois de temps en temps par courriel. C’est une astuce maligne, car ainsi, on peut récupérer son courriel de n’importe quel support numérique.
En cas de doute, vous pouvez tout sauvegarder sur une clé USB ou un disque dur externe. Vous demeurez ainsi en contrôle de vos fichiers, car personne ne peut y accéder, à part vous-même. Vous vous protégez, dans une certaine mesure, contre le piratage et le vol de mot de passe. Vous prenez quand meme le risque d’oublier votre clé USB quelque part ou de la perdre. C’est dangereux. De plus, vous pouvez aussi attraper un virus sur sa clé USB; auquel cas, vous pouvez tout perdre. Ce sont des outils faillibles, comme l’ordinateur.
Les copies de sûreté sont de la responsabilité de chaque utilisateur. Je ne suis pas responsable, par le biais de cet article, de vos agissements informatiques. Nous sommes d’accord. Je ne suis pas non plus garante de votre sécurité informatique. Je ne fais que suggérer des pistes de réflexion, qui émanent du livre de Dominic Bellavance.
Crédit photo: 12h15.fr
Antidote, une solution miraculeuse
En dehors des dictionnaires papier que tout bon écrivain se doit de posséder dans sa bibliothèque, il est bon aussi d’acquérir un dictionnaire des rimes, des synonymes, voire étymologique. Tout cela prend du volume et revient assez cher. On peut tergiverser longtemps avant de passer au tout numérique et de délaisser le papier. Acheter Antidote est un bon investissement sur le long terme. C’est un “MUST” pour les écrivains.
Antidote permet de progresser plus rapidement dans son travail. Il coûte aux alentours de 100€ pour la version complète. On peut aussi se procurer des dictionnaires numériques, ce qui s’avère un sacré gain de place. Dominic Bellavance, quand il est en phase d’écriture, utilise Antidote toutes les 10 minutes.
Antidote propose une collection de dictionnaires variés intégrés. On peut corriger ses textes, accéder à des guides sur la langue française. Il aide à enrichir et à diversifier son vocabulaire, à utiliser des structures de phrases appropriées, tout en donnant un sérieux coup de pouce pour respecter les normes du français écrit.
Antidote peut facilement devenir un des principaux outils de travail pour tout romancier. Il propose un dictionnaire des définitions, de synonymes, d’antonymes, de coocurrences, de conjugaison, de champ lexical, de famille (mots de la même famille), de citations, historique (histoire des mots), etc.
Antidote fournit une sérieuse aide dans la correction. Il ne se limite pas seulement aux erreurs grammaticales, orthographiques ou syntaxiques d’un texte. Il permet aussi d’en analyser le contenu pour y déceler les verbes ternes, les phrases passives, les répétitions de vocabulaire et d’autres faiblesses tylistiques.
N’ayez crainte: Dominic Bellavance, ni moi, n’avons jeté nos dictionnaires papier. Nous les consultons de temps à autre, quand nous avons la nostalgie du papier.
En guise de conclusion
Dans son livre “Comment écrire plus”, Dominic Bellavance propose des outils, et non pas des conseils. Vous l’aurez bien compris à travers cet article. Il propose 50 conseils, et je n’en ai proposé que 4 dans cet article, déjà bien long. Il ne vous reste plus qu’à attendre la suite, un jour ou l’autre, ou à acheter le livre pour en connaître la finalité.
Pour Dominic Bellavance, écrire bien et mieux commence par avoir de bons outils, avant même de commencer. Il a écrit ce guide à partir de sa propre expérience personnelle en la matière sur une quizaine d’années. Il est vrai qu’on donne beaucoup de conseils d’écriture, mais on en lit très peu sur l’outillage nécessaire.
Dans mon guide, “250 conseils pour écrire mieux”, je propose des conseils pour s’organiser afin d’écrire, d’y consacrer du temps. Ce guide est toujours disponible à la vente et de nombreuses lectrices et de nombreux lecteurs l’ont adopté. Une de mes amies m’a dit que mon livre l’avait incitée à écrire un roman, ce dont elle ne se sentait pas capable auparavant.