
Le titre de cet article peut paraître prétentieux à vos yeux, mais pas aux miens. Si on ne croit pas à ce que l’on fait, on ne commence rien et on reste passif dans sa vie A l’aube du dernier soupir sur Terre, le constat sera amer. Et il sera trop tard, bien évidemment.
Comme j’apprécie d’écrire des guides pratiques sur l’écriture, il me semblait judicieux d’écrire un article sur cette thématique. Internet et les plateformes de vente en ligne regorgent de guides. Il est devenu difficile de s’y repérer et de sortir du lot quand on en écrit soi-même.
Les personnalités connues écrivent aussi des guides. Je peux prendre l’exemple des chefs de cuisine qui nous délivrent des guides culinaires à foison, avec de magnifiques images alléchantes, qui correspondent peu souvent au résultat que nous avons, nous, quand on essaie leurs recettes!
Pour écrire cet article, je me base en partie sur une conférence d’Emmanuelle Soulard, diffusée le 30 septembre 2022.
Une méthode miraculeuse?
Commençons par une vérité que j’énonce souvent dans mon blog : il n’existe pas de méthode miraculeuse pour écrire un guide pratique. Il n’y a pas non plus de technique unique. Alors, quel est l’intérêt de cet article, vous me direz ? L’objectif est de vous présenter les différentes étapes pour l’écriture d’un livre de non-fiction. Les auteurs, autrices, rédacteurs et rédactrices ont un mode de fonctionnement personnel pour rédiger leurs textes.
Mais pour créer sa propre méthodologie, il convient d’observer celle des autres. Les conseils que vous allez lire ne sont pas destinés à être suivis à la lettre, mais je partage avec vous ici ma manière de fonctionner pour l’écriture des articles longs ou de mes guides pratiques. En espérant que cela puisse vous aider à partir de votre idée de sujet pour l’écriture de votre livre.
Pour commencer, il convient d’écrire dans son domaine d’expertise. Je ne bois pas de vin et je n’y connais pas grand chose. Il serait alors malvenu, en ce qui me concerne, d’écrire un guide dans ce domaine. Le but en écrivant des guides est de trouver des lecteurs, donc des clients. Appelons un chat un chat. Et les gens achèteront vos guides s’ils pensent que vous êtes bon et légitime dans le domaine d’expertise choisi.

Les futurs acheteurs ont besoin de preuves suffisantes de votre expertise pour se laisser convaincre et sortir leur carte bancaire. Avec notre guide, on veut aider les gens et surtout les convaincre qu’ils ont besoin d’être aidés. Il faut donc travailler son argumentaire de vente, ce qui n’est pas aussi simple qu’il y paraît.
Mais, il y a souvent un hic: il faut sortir du lot. Alors autant vous dire tout de suite que c’est comme dans une jungle. Ca foisonne de partout. Pour sortir du lot, on doit passionner ses futurs lecteurs, comme pour un roman. On doit devenir la référence dans son domaine. Plus facile à dire qu’à faire… quand tant d’autres experts avant nous ont déjà publié!
Alors, la clé du succès est une combinaison de stratégie, de moyens et de travail. C’est comme pour tout: sans travail, pas de reconnaissance, donc pas de succès. Vous pouvez toujours avoir recours à l’intelligence artificielle pour écrire votre guide. C’est une expert puisqu’il peut référencer les connaissances dans tous les domaines. Cela plaira-t-il aux lecteurs? C’est un autre débat…

Un livre n’est jamais gratuit, surtout s’il a demandé beaucoup de travail dans un domaine d’expertise précis. Il convient donc de sélectionner le type de lecteurs auxquels on s’adresse. Le livre, c’est un produit qui reste, tant qu’il n’est pas retiré du marché.
Un processus de développement personnel?
La rédaction d’un guide pratique est, à mes yeux, un processus de développement personnel. On fait part de son expérience, de son expertise. On se dévoile malgré tout. Et on grandit au fil de l’écriture. Quand j’ai commencé ma collection “APPRENDRE A SE CONNAITRE”, dont 3 guides ont été écrits à ce jour, je me suis rendue compte, au fil de l’écriture, que j’avais changé, car bien évidemment, j’ai réalisé tous les tests que je propose. Sans quoi, cela n’avait aucun intérêt de parler de quelque chose d’inconnu.



Avant de commencer l’écriture d’un guide pratique, il faut s’assurer qu’on en connaît suffisamment et de faire le point sur son expertise. Il faut aussi avoir confiance en soi suffisamment pour rédiger ce guide. Il convient de faire sauter les barrières mentales qui nous réfrènent si souvent et gérer les émotions qui vont forcément accompagner l’écriture jour après jour.
On a déjà des connaissances, mais les émotions accosiées de manière inconsciente à son expertise peuvent gâcher le travail. C’est à la fois un atout et un handicap. Il faut alors en faire une force. Le mental est l’élément le plus important. Si on doute de soi sans arrêt, l’écriture va devenir laborieuse et le plaisir de la tâche disparaîtra.
Un parcours d’apprentissage?
Quand j’ai commencé à écrire pour mon blog dans le domaine de l’écriture, j’en connaissais très peu sur cette thématique et j’avais peu écrit jusqu’à la création du blog. Je me suis formée tous azimuts, par des lectures, des conférences, des formations, en participant à des ateliers d’écriture. J’aurais pu me former toute ma vie, mais à un moment donné, il faut se lancer. C’est ainsi qu’est né le guide que je mets gratuitement à la disposition des lecteurs de mon blog: “111 JEUX D’ECRITURE”.

Puis, je me suis lancée dans la rédaction de carnets de voyage, sans prétention aucune, pour me familiariser avec l’écriture. Ce fut un apprentissage intéressant. Ce n’est pas si facile que ça d’intéresser les lecteurs. Les guides qui suivent sont téléchargeables gratuitement sur le blog.


J’ai ensuite complusé tous les textes que j’avais écrits en une année de divers ateliers d’écriture. Ce guide est aussi accessible gratuitement sur le blog.

Cette étape franchie, j’ai passé un an à écrire le guide suivant: “250 CONSEILS POUR MIEUX ECRIRE”. Je tenais absolument à partager les trucs qui m’avaient aidée à écrire et à me lancer.

Puis, j’ai osé me lancer dans l’écriture de mon premier roman, dans lequel il y a beaucoup de moi pour certains détails. J’ai conscience des défauts présents dans ce premier roman, mais il faut bien commencer un jour. J’étais inspirée et l’histoire me trottait dans la tête depuis un long moment déjà!

Dans la foulée, j’ai écrit mon 2e roman, qui est totalement imaginé. J’ai apprécié imaginé un univers avec des personnages de pays différents. J’ai créé deux couvertures différentes …


Puis, pendant un an, j’ai imaginé “365 PROPOSITIONS D’ECRITURE POUR MON CALENDRIER”. Je l’ai publié fin 2022. Je l’ai créé à une période très difficile pour moi, car en plein milieu de l’écriture, ma mère est décédée. J’ai éprouvé de grandes difficultés à l’achever, d’autant plus qu’au moment de l’édition, mon ordinateur est tombé en panne!.

Puis, je me suis remise à écrire des guides pratiques au format plus court. Mon but est que les lecteurs puissent s’en imprégner sans lire de grandes théories sur le sujet. On peut les amener partout, les feuilleter à loisir sans qu’ils ne pèsent trop lourd dans le sac!

J’ai ensuite imaginé, pour rendre service à celles et ceux qui aiment écrire au quotiden sans pour autant écrire des romans, compulsé toutes les propositions d’écriture que je propose sur mon blog depuis sa création en 2019.

Au même titre que j’ai acquis de l’expérience tout au long de l’écriture de mes guides pratiques et de mes romans, qui fut un apprentissage certain, il faut aussi tenir compte du pacours d’apprentissage du lecteur quand on écrit un guide pratique. C’est la raison pour laquelle j’écris régulièrement des guides pratiques au format court, non pas parce que je manque de connaissances, mais pour que cela soit une première étape pour les gens qui ont envie de se former ou d’évoluer dans un domaine précis.
Le but des guides pratiques et de créer un outil exceptionnel pour le lecteur. Chaque livre doit être intéressant et plutôt ludique. Si c’est rébarbatif, aucun lecteur n’ira jusqu’à la dernière page. On est d’accord entre nous qu’un guide d’expertise n’est pas réservé aux experts. Eux en connaissent déjà un rayon dans leur domaine. On écrit des guides de vulgarisation!
Bien évidemment, un auteur de guides pratiques doit chasser de lui le syndrome de l’imposteur, la peur de la page blanche ou la sacro-sainte procrastination. Ce sont des poisons pour un auteur. On doit aussi régler le problème de l’estime de soi et de confiance en soi, qui est lié, de près ou de loin, à son histoire personnelle. Il est donc très important de travailler sur ses émotions, comme je l’ai déjà évoqué précédemment.

Des conseils pour écrire un guide pratique
La première raison est de savoir pourquoi vous souhaitez écrire un guide pratique. Le but de votre livre doit être clair dès le départ, avant même d’écrire le premier mot. L’objectif doit être précis pour vous servir de guide tout au long de l’écriture. Vous devez déterminer 2 axes:
- Pour qui écrivez-vous et pourquoi? Il s’agit là de votre futur public cible, vos futurs clients potentiels. Réfléchissez bien à ce que vous allez pouvoir leur apporter avec votre livre.
- Quel est le bénéfice pour vous? Il s’agit de déterminer l’impact de votre livre sur votre activité, votre notoriété éventuelle, et votre satisfaction personnelle.
Gardez en tête vos objectifs tout au long du processus d’écriture pour visualiser les bénéfices pour vos lecteurs et pour vous.

Le deuxième conseil que je peux vous donner est de bien savoir de quoi votre livre va parler. Il s’agit bien évidemment de la première chose à clarifier et à préciser. Si vous écrivez à propos de votre passion, d’une compétence ou d’une méthodologie, il est important de déterminer quel sujet, quelle partie vous souhaitez aborder. En somme, sur quoi vous allez mettre l’accent.
Par exemple, si vous souhaitez écrire un guide de cuisine, vous n’allez pas aborder le thème de façon générale puisqu’il est bien trop vaste. Réfléchissez et identifiez ce dont vous allez parler : les recettes de poisson, la cuisine pimentée, la nourriture sans sel, la nourriture sans gluten ou vegan …
Au premier abord, il parait facile et évident de choisir un thème. Cela mérite quand même de vous poser et de bien déterminer le thème spécifique de votre texte. Votre livre doit apporter une vraie réponse sans dévier de votre promesse au lecteur vers le « hors sujet ».
Il s’agit bien évidemment de la première chose à clarifier et à préciser. Si vous écrivez à propos de votre passion, d’une compétence ou d’une méthodologie, il est important de déterminer quel sujet, quelle partie vous souhaitez aborder. En somme, sur quoi allez-vous mettre l’accent.

Le troisième conseil concerne l’angle que vous allez choisir. Par quel côté allez-vous entrer dans la matière? Peut-être avez-vous déjà entendu cette phrase : « tous les sujets ont déjà été abordés, mais pas par vous. » Il s’agit de choisir l’angle d’approche de votre texte.
Les journalistes utilisent ce procédé pour traiter les informations. Pour un même événement ou sujet, chaque média détermine la façon dont il va en parler. Un thème ne sera pas traité de la même façon par Le Monde diplomatique ou par Biba, non pas qu’un média ait plus de valeur que l’autre, mais ils s’adressent chacun à un lectorat différent avec des intérêts différents.
Par exemple, le point d’actualité du zéro déchet ne sera pas abordé de la même manière en fonction de la ligne éditoriale du média. L’angle du sujet peut être écologique, économique, de santé ou politique. Il peut aussi être traité de manière à vulgariser, à convaincre ou à critiquer. Votre guide pratique doit donc avoir un angle précis pour partager votre point de vue et intéresser vos lecteurs.

La quatrième conseil est de transmettre des connaissances solides et concrètres dans un langage simple. J’ai en horreur les rédacteurs qui se montrent au-dessus de la masse populaire en utilisant du vocabulaire compliqué. Cela ne donnera pas plus de valeur au guide ainsi rédigé. C’est simplement de la prétention de la part de l’auteur. Ni plus ni moins.
Il va de soi aussi que dans un guide pratique, l’auteur doit fournir des exemples concrets ou insérer des images explicites. La plupart du temps, j’insère des conseils pratiques dans mes guides. Pour certains guides, je le fais à chaque nouvelle rubrique. C’est très important de se mettre à la portée des lecteurs, surtout s’ils découvrent le domaine dans lequel vous écrivez.
Ensuite, il est important de trouver le titre qui convient au guide, si possible accrocheur. Le lecteur doit y porter attention. Il doit voir que vous avez indiqué la solution qu’il cherche sur la couverture.

Le conseil suivant est très important: vous devez structurer votre plan en parties, chapitres, sous-parties, paragraphes. Autrement, comment voulez-vous que le lecteur s’en sorte? Comme vous devez être cohérent dans votre réflexion, vous devez être cohérent dans la structuration de votre guide. Le lecteur doit sentir un réel enchaînement, et non quelque chose de confus, de brouillon qui n’est pas clair.
Une fois votre plan bien établi, vous rédigez votre guide en suivant votre plan. Cela paraît banal de le dire, mais je ne vois pas toujours cela dans les guides que je peux lire. L’auteur se laisse souvent emporté par certaines réflexions et en oublie son plan. Ce n’est pas tolérable. Un guide se doit d’être hyper organisé. Vous gagnerez en crédibilité auprès de votre lectorat.
Une fois l’écriture de votre guide achevé, travaillez la forme de votre texte. Relisez-vous pour corriger ou faites-vous corriger. Vous ne pouvez pas vous permettre de publier votre livre avec des fautes de français. Cette étape terminée, imagez votre texte pour qu’il soit plus vivant et plus agréable à lire. Nous avons tendance à être visuels et ne lire que du texte peut en décourager certains.

Votre livre est prêt à être publié. N’oubliez pas d’insérer un sommaire ou une table des matières, au début ou à la fin, selon votre préférence. Pensez aussi à insérer d’éventuels avertissements, les mentions légales si nécessaire et le copyright, notamment si c’est un produit à vendre.
Aller chercher les clients
C’est sans doute l’étape la plus compliquée pour un auteur. Il doit positionner son livre et s’initier au marketing, ce qui peut faire peur. Il existe des stratégies à mettre en place, surtout si l’on s’édite soi-même. Un des leviers possibles, ce sont les réseaux sociaux (pour une fois que je vante leurs mérites!) où on peut faire de la communication gratuite. Cela exige néanmoins des mois de travail quotidien pour rester présent. La publicité sur les réseaux sociaux est payante et requiert un budget conséquent.
Le marché du livre est un marché concurrentiel et compétitif. Des milliers de livres sont publiés chaque jour et des millions de livres sont disponibles. Pour se distinguer, le marketing concernant la couverture, le résumé de l’auteur et le prix, peut faire la différence.

En guise de conclusion
Le plus dur quand on écrit des guides pratiques, c’est de se faire connaître. Au départ, l’activité peut sembler amusante parce que l’on peut cibler ses centres d’intérêt. Mais cela n’est pas tout. La rigueur est forcément de mise. On ne peut pas se permettre de tromper les lecteurs.
Cela dit, l’avantage avec les guides pratiques, c’est que le potentiel est énorme car les conseils prodigués sont en général universels. Le potentiel peut grandir si votre guide est traduit dans les langues principales. Cela peut devenir un best-seller international. Méfiez-vous tout de même des traducteurs en ligne, car ils ne sont pas vraiment fiables à 100 %.
Vous n’avez plus qu’à vous y mettre. J’ai essayé de vous donner des conseils que j’ai moi-même mis en pratique et que je développe au fur et à mesure de ma pratique. Et je regorge d’idées… mais là, c’est top secret. Je vous dévoilerai mes guides au fur et à mesure de leur publication. A ce propos, je vais intensifier mon rythme d’écriture pour essayer d’éditer 4 guides au format court par an. Mais comme j’ai l’idée d’un format de guide très long, ces petits guides devront attendre, car j’ai besoin d’un an, tout en travaillant, pour finaliser un guide long.
