La science se penche de plus en plus sur les bienfaits de l’écriture. C’est tant mieux et il était tant! Le mot ‘thérapie’ peut effrayer certaines personnes. Il en existe de tellement de sortes différentes, par la parole, par le sport comme l’équithérapie et par l’art notamment. Si on parle de thérapie, c’est que l’on a besoin d’évacuer des choses qui restent figées en nous. Pas besoin de vivre des choses difficiles dans sa vie pour avoir besoin de coucher sur le papier ses ressentis, ses émotions et tout ce qui va de travers.
L’écriture-thérapie peut prendre diverses formes. Cela peut être un journal-thérapie, un journal intime, écrire un livre, ou même des poèmes. L’écriture permet de prendre du recul sur soi et sur sa vie et de laisser échapper les soupapes de sécurité en cas de souffrance psychologique.
Seul face à soi, les mots peuvent apaiser, guérir, si on ne triche pas avec soi-même, si on s’autorise à être soi-même dans cet exercice, même si tout semble confus à l’intérieur de nous. Seul face à soi, on n’écoute plus les jugements des autres, le regard des autres, souvent paralysant et parfois destructeur.
Les bienfaits de l’écriture
J’ai déjà écrit des articles dans ce blog sur les bienfaits de l’écriture, mais je crois qu’il est bon, de temps à autre, de faire des piqûres de rappel. Pour cet article-ci, j’ai choisi de vous présenter des exemples concrets de personnes, célèbres ou pas, qui ont choisi l’écriture comme moyen de thérapie. Il arrive que les exemples soient plus parlants que de longues explications.
Ecrire, quel que soit le format choisi, permet de se libérer. Les mots que l’on couche sur le papier peuvent être libérateurs, tout comme la parole. Nous sommes nombreuses et nombreux à avoir déjà pris la plume pour livrer nos états d’âme, nos rêves, nos passions, etc. Prendre régulièrement rendez-vous avec soi est un des meilleurs cadeaux qu’on peut s’offrir.
C’est un fait: on ne compte plus aujourd’hui les nombreuses sources de bienfaits de l’écriture. C’est comme une cure thermale, une cure de jouvence. Panser ses maux avec ses propres mots n’est pas une expression galvaudée. C’est bien réel. Ecrire, c’est plus qu’un simple rituel. C’est comme prendre une bonne douche pour se laver. De plus, l’écriture n’a aucune contre-indication. C’est une thérapie naturelle pour reprendre contact avec soi, apaiser ses souffrances et pourquoi pas, guérir de ses maux.
Crédit photo: collectiondememoires.fr
Voici une liste succincte des bienfaits de l’écriture-thérapie:
- Cela détend.
- Cela libère de la charge mentale, notamment due à un monde en pleine mutation.
- Cela permet de lutter contre le stress.
- Cela permet de diminuer l’anxiété.
- Cela permet de faire reculer la déprime.
- Cela permet de se fixer des objectifs clairs.
- Cela permet de relater ses réussites.
L’écriture possède la vertu de panser ses maux, seul, face à soi. Sans s’allonger sur le divan. On couche les mots sur le papier. Il est important de faire le point régulièrement sur son passé ou dans l’instant présent pour appréhender l’avenir avec sérénité. Le simple fait de noter ses émotions permettrait de retrouver sa nature véritable, son « moi profond ». Faire la paix avec soi pour reprendre sa part de responsabilité tout en gagnant en confiance.
Et pour cause, « de nombreux travaux ont établi l’intérêt de l’écriture de ses ressentis intimes : mettre en mots nos expériences de vie douloureuses aide à leur cicatrisation, et améliore notre santé » explique le psychiatre français Christophe André. Ainsi, l’écriture a ce pouvoir de balayer les peurs qui sabotent nos avancées et entravent notre pleine réalisation. Son action soulage l’esprit en livrant les non-dits et les pensées négatives.
Une pratique régulière de l’écriture (10 à 20 minutes par jour suffisent) permettrait alors de se libérer des émotions qui débordent. Une façon efficace de faire de la place dans notre esprit et de s’assurer une bonne santé mentale, vecteur de mieux-être.
Christophe André- Crédit photo: linternaute.com
L’écriture-thérapie selon Bernard Werber
En 2011, l’écrivain français, Bernard Werber, a participé à une conférence TEDxMarseille, alors qu’il avait perdu son père une semaine auparavant. Son père lui a transmis le goût des histoires, parce qu’il lui en racontait beaucoup. Pour lutter contre une maladie génétique ankylosante découverte alors qu’il n’était qu’un enfant, l’écrivain à succès a commencé à développer son imaginaire, à lire beaucoup, notamment les romans de Jules Verne.
L’écritothérapie | Bernard Werber | TEDxMarseille (youtube.com)
Bernard Werber, enfant, cherchait l’évasion à travers les livres, à sortir de son monde normal qui le faisait souffrir. Après avoir lu tant d’histoires, il a eu envie d’en fabriquer. Et la première qu’il a fabriquée à l’âge de neuf ans était liée à cet insecte minuscule qu’est la puce. Et comme vous le savez, il a continué à écrire des histoires géniales sur les insectes, notamment sur les fourmis.
Bernard Werber a choisi d’écrire une ébauche de roman à 16 ans sur les fourmis, car ce sujet lui paraissait inintéressant au possible. Mais, le livre, quand il le faisait lire autour de lui, n’intéressait personne. Il a fallu à l’auteur l’expérience un peu extraordinaire d’une randonnée dans les Pyrénées, pour qu’il comprenne ce qui ne fonctionnait pas dans son roman.
Plus Bernard s’est mis à écrire, plus ses crises de spondyarthrite ankylosante se sont espacées. Il s’est ensuite fixé la règle suivante: tous les ans, il a décidé d’écrire un nouveau roman en essayant à chaque fois d’aller plus loin dans la découverte de ce qu’est l’homme, l’expérience de la conscience et d’aller plus loin dans la manière de tenir les gens au fil de leur lecture.
Bernard Werber a écrit plus de trente-cinq romans à ce jour et il n’a plus eu du tout de crise de spondyarthrite ankylosante au fil des années. C’est comme si le fait d’écrire des livres, comme si le fait d’avoir trouvé son mode d’expression, comme si le fait d’avoir permis à son esprit de sortir pour pouvoir créer une zone de jeu externe l’avait entièrement soigné.
Nous avons toutes et tous une possibilité, selon Bernard Werber, de soigner le corps en se débrouillant pour trouver son mode d’expression, pour faire sortir la pression à l’extérieur de soi.
L’aventure de l’écriture de Laurence Dintrat
Peu de personnes connaissent Laurence Dintrat, car c’est une autrice locale de mon département français, la Charente-Maritime. Laurence est une jeune femme souriante, pétillante, débordante de vie à l’aube de ses 40 ans. Technicienne de laboratoire à l’hôpital de Royan, mariée et maman de deux enfants, Laurence profitait pleinement de cette vie qui lui faisait plein de cadeaux, comme elle l’écrit : « Une enfance heureuse, une adolescence facile avec le grand amour rencontré juste au sortir de l’enfance et qui a la chance de durer encore aujourd’hui. Un métier qui me plaît assez avec des collègues qui sont devenus des amis, une maison dans laquelle je me sens bien dans une station balnéaire ».
Une vie sans ombre donc, sans méchanceté, si l’on excepte des petits bobos ordinaires qui semblaient pourtant bien bénins. Jusqu’à ce jour d’automne 2011. « J’étais très fatiguée depuis plusieurs semaines sans raison apparente. » Le diagnostic sera rapidement établi : cancer de la thyroïde.
Ce 4 novembre 2011 fut un jour particulier pour Laurence. Elle est entrée à l’hôpital pour y subir un traitement d’iode radioactif de plusieurs jours et en même temps elle se met à écrire pour vaincre l’ennui et l’isolement. « À déposer des mots sur le papier », comme elle le dit joliment. « J’aime beaucoup lire, j’avais envie d’écrire depuis longtemps, mais encore fallait-t-il trouver un ”sujet’’ ». Ce 4 novembre, le sujet était tout trouvé !
Dans sa chambre d’hôpital où elle ne pouvait recevoir personne, si ce n’est le médecin équipé comme un cosmonaute pour lui administrer le traitement radioactif, Laurence s’est mis à coucher sur le papier son « Patchwork 131 ». Écrire des heures et des heures pour exorciser la maladie, mais aussi pour faire ressurgir des souvenirs ; des bribes de souvenirs, d’instants sensibles, de moments heureux passés au bout du monde avec son mari au cours de leurs nombreux voyages. « Voila pourquoi ‘‘Patchwork’’, explique-t-elle. Ce sont des morceaux de voyage, des moments de vie que j’assemble pour positiver et surmonter la maladie et vaincre l’ennui et l’isolement. » Quant au 131, c’est le nom de code de ces petits comprimés d’iode : Iode 131.
Laurence Dintrat a écrit 23 petits chapitres, rédigés en quatre jours seulement, qui commencent chacun par la description pudique de ce morne quotidien hospitalier et qui glissent doucement vers les senteurs de poisson séché à Hong Kong, la balade le long de la rivière au retour de ce petit village près de Kyoto, le spectacle des dauphins dans la baie de San Francisco, les truites qui remontent un ruisseau à Madère.
Chaque fragment de souvenir coloré est une pièce de ce joli plaid chamarré « assez douillet pour s’y lover dedans. Je n’avais pas l’intention de le publier, je voulais simplement l’écrire pour ma famille et mes amis. Et puis ils m’ont encouragé à le faire, alors j’ai cédé. Je pense que cette expérience peut servir à d’autres personnes malades. »
Laurence Dintrat est aujourd’hui guérie, mais ce qu’elle appelle son « aventure » l’a encouragée à poursuivre l’écriture. « La maladie a eu au moins le mérite de me révéler cet aspect de ma personne. » Elle rédige maintenant un roman intitulé « Promis je ne dirai rien », où il est également question de maladie. « Ça avance bien, j’en suis à la page 110.» Laurence n’est pas guérie – et ne souhaite pas l’être ! – de la fièvre de la plume.
Ecrire pour déposer sur le papier ce qui fait mal et empêche d’avancer
Habituellement, lorsqu’on parle d’écrire pour se libérer, on pense tout naturellement au récit de vie, à l’autobiographie et bien sûr au journal intime. Mais ne serais-je pas en train d’oublier le roman comme moyen d’écriture-thérapie? Eh, oui, le roman permet aussi de se sentir plus léger, même s’il s’agit théoriquement d’un ouvrage de pure fiction. Les romanciers n’ont-ils pas tendance à nous livrer à travers leurs écrits, souvent de façon inconsciente, un peu (ou beaucoup) de leur expérience de la vie et de leurs états d’âme ? « À l’évidence, l’autobiographie est partout, qu’elle soit déclarée, camouflée, cryptée, qu’il s’agisse de l’autofiction comme de la fiction …” a écrit le fondateur des Éditions Actes Sud, Hubert Nyssen.
A part les guides pratiques, les ouvrages scientifiques, les livres de cuisine ou les essais (et encore…), on peut affirmer qu’écrire, c’est toujours quelque part livrer une part de soi. Nous savons toutes et tous qu’il est pourtant difficile d’avancer dans la vie en portant des choses lourdes en soi. Vous avez peut-être vécu des choses difficiles dans le passé qui vous empêchent d’être complètement vous-même aujourd’hui, pire, qui vous immobilisent. Comme si lesté d’une lourde pierre autour du cou, vous étiez attiré vers le fond sans pouvoir opposer de résistance. Ou vous pouvez vous sentir comme enfermé dans un labyrinthe dont vous ne trouvez pas la sortie.
Très souvent, les gens qui commencent à écrire veulent déposer leur douleur sur le papier ou sur l’écran: un profond sentiment d’injustice, l’impression de ne pas avoir été en enfant désiré et aimé, de ne pas avoir été compris, la violence subie, la maltraitance physique ou psychologique, la manipulation par une personne proche, une rupture amoureuse, un deuil difficile, etc. La liste peut être malheureusement bien longue.
On a beau essayer d’enfouir ces faits et ces sentiments profondément en nous comme pour les étouffer, la douleur rôde toujours tant qu’on n’a pas trouvé d’échappatoire. Pour évacuer ce mal qui ronge, certains d’entre nous ont alors recours à l’écriture. C’est la soupape de sécurité qui prévient les risques d’explosion ou d’implosion. Écrire noir sur blanc sa douleur, la déposer sur le papier pour l’examiner avec davantage de recul, ne serait-ce pas se frayer un nouveau chemin vers la liberté !
Les énormes pouvoirs de l’écriture
Certes, les pouvoirs de l’écriture sont considérables. Toutefois, je vous mets en garde. Écrire sur soi, ce n’est pas se débarrasser de façon magique de ce qui encombre votre mémoire. C’est une démarche exigeante qui demande une certaine discipline et beaucoup de travail. C’est aussi vous confronter à la douleur. C’est enfin un état d’esprit. Il faut de la bienveillance, beaucoup de bienveillance, il ne s’agit pas de traquer uniquement ce qui n’a pas marché dans votre vie jusqu’à maintenant. Il faut aussi reconnaître vos réussites, car il y en a toujours dans une vie. Bien sûr, “bienveillance” ne signifie pas “complaisance”.
Finalement, l’objectif est d’arriver à tourner la page de sa vie sans la déchirer, autrement dit en acceptant ce qui a été pour pouvoir l’intégrer, puis le dépasser. Vous êtes capable de faire cela sans vous décourager. Si tel est le cas, cela veut dire que vous êtes très motivé et c’est une bonne chose. Vous pouvez vous en sortir.
Les bénéfices de l’écriture sur soi sont si importants que les exigences d’un tel exercice vous paraîtront mineures en rapport avec ce que cela va réellement vous rapporter.
Les 7 pouvoirs de l’écriture
L’écriture sur soi possède de nombreux pouvoirs, mais j’en ai relevé 7 principaux.
- Elargir sa vision en prenant de la distance: en couchant sur le papier votre propre histoire, vous disposerez de davantage de recul. Vous n’aurez plus la tête dans le guidon qui vous empêche de voir la route. Vous observerez votre parcours de plus loin, sans doute avec davantage de lucidité et d’objectivité. Vous porterez un autre regard sur votre existence. À partir de votre nouvel observatoire, vous ferez des découvertes. Au fil de l’écriture et de la relecture, vous prendrez conscience de certaines choses, qui, jusqu’à présent, étaient restées dans l’ombre. Comme si, vivant dans une tour, vous aviez regardé votre vie toujours de la même fenêtre.
- Exprimer ses émotions: à condition de lâcher prise, écrire sur soi permet d’exprimer ses émotions, négatives comme positives. De défaire des nœuds. Vous êtes seule/seul devant votre page ou face à votre écran, il n’y a personne pour vous juger. Personne d’autre que vous. Alors, dites-vous tout, confiez-vous ce qui vous tient vraiment à cœur. Si par la suite vous décidez de partager votre prose avec des lecteurs, il sera toujours temps de retirer ce qui vous paraîtra trop intime.
- Clarifier en mettant des mots sur ce qu’on a vécu: écrire sur soi, sur ce qui nous a affecté dans le passé, c’est mettre des mots sur des émotions, une douleur qui jusqu’à là restaient diffuses, sourdes, imprécises. Autrement dit, nous allons formuler sous la forme de phrases, de paragraphes, de chapitres et pourquoi pas de livre, ce qui reste coincé à l’intérieur de nous. Nous allons essayer de délier ce qui est embrouillé. Nous tenterons d’employer les mots les plus justes possible afin de rendre plus clair ce que nous avons vécu. Nous mettrons à découvert ce quoi on n’arrivait pas à mettre le doigt.
- Mieux se connaître: peut-être n’avons-nous jamais pris le temps de nous poser pour nous interroger, sur nous, notre parcours, notre identité. Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Écrire sur soi nous donnera l’opportunité d’y répondre.
- Mieux appréhender l’avenir: c’est en se penchant sur notre passé et en en tirant les leçons que nous pourrons éclairer notre futur, choisir la direction la plus appropriée.
- Mieux se comprendre: à condition de faire preuve de bienveillance, mieux se connaître permettra de mieux se comprendre.
- Redonner du sens à sa vie: n’est-ce pas le plus bel objectif que vous pourriez atteindre en écrivant sur vous ?
Comment l’écriture aide à franchir les obstacles
En écrivant sur sa vie et les moments douloureux, la douleur peut remonter à la surface et devenir vive. Le moment de l’écriture peut être douloureux, tout comme le moment de la relecture. Revisiter son passé pour en extraire les moments douloureux, ce n’est certes pas une démarche facile, loin de là. Il faut s’armer de courage et avancer avec prudence, car on peut être amené à revivre des scènes qui nous ont fait beaucoup de mal. Certaines personnes préfèrent pour cela se faire accompagner d’un thérapeute ou d’un psychologue. C’est louable.
Je vais vous donner 2 conseils. Après la mort de ma mère en 2022 et des révélations familiales douloureuses et horribles en 2023, j’ai senti que ma vie tombait en morceaux, pour ne pas dire en lambeaux, et qu’elle n’avait plus de sens. Je me suis alors obligée à écrire ce qui était trop douloureux, pour que ma poitrine n’éclate pas, pour ne pas devenir folle, pour m’éloigner des tentations de vengeance.
Mon premier conseil est de ne pas commencer directement par les événements douloureux. Ecrivez d’abord sur les plus belles choses de votre vie, sur celles qui vous ont apporté le plus de bonheur. Je ne vous croirai pas si vous me dites que vous n’en voyez pas. En commençant ainsi, ce sera une façon de mettre le pied à l’étrier, de vous échauffer avant d’entrer sur le terrain ou d’entamer les tours de piste.
Mon deuxième conseil est d’éviter d’utiliser “je” dans un premier temps. Ecrivez à la 3e personne du singulier, même en parlant de vous. Cela vous permettra de mettre de la distance entre votre histoire et vous-même. Vous imaginerez qu’il s’agit d’une autre personne que vous. Lorsque vous aurez terminé l’écriture, vous vous sentirez peut-être prêt à changer le “IL” ou le “ELLE” en “JE”.
Vous ne vous sentez pas à l’aise avec l’écriture? Je vous comprends et ce n’est pas un problème. Qu’importe l’orthographe et la maladresse du style ! Écrivez d’abord pour vous, rien que pour vous. Ce qui compte avant tout, c’est de pouvoir vous exprimer. Si par la suite, vous souhaitez partager votre récit, faites appel à votre entourage pour trouver une personne forte en orthographe ou contactez un professionnel si votre budget le permet.
Mais si vous n’êtes vraiment pas à l’aise avec l’écriture, si aligner des mots pour faire une phrase vous pèse, ou si vous n’aimez pas du tout écrire, rien ne vous empêche de vous enregistrer pour vous exprimer à haute voix. Un logiciel pourra par la suite retranscrire la bande son en texte écrit. Il en existe de gratuits inclus dans votre pack sur l’ordinateur.
Si vous ne savez pas par où commencer, peu importe. Commencez n’importe où. Oui, j’ai bien dit n’importe où même si cela peut vous sembler dans le désordre. Rien ne vous oblige à écrire sur votre vie dans l’ordre chronologique. Écrivez ce qui vous semble le plus urgent, ce qui brûle à l’intérieur de vous, c’est la meilleure façon de laisser libre cours à votre inspiration. Une fois l’écriture terminée, la logique d’une construction reprendra ses droits. Vous pourrez tout remettre en ordre, comme vous le feriez avec les pièces d’un puzzle- quand bon vous semblera, quand vous vous sentirez prêt.
Si vous pensez ne rien avoir raconter, je ne vous crois pas. Nous avons tous quelque chose à raconter. Ce qui fait la force et la richesse d’un récit sous forme d’aveux, ce n’est pas le spectaculaire, c’est l’expression d’un cœur qui bat, autrement dit, les émotions que vous ferez passer.
Les ateliers d’écriture à l’hôpital
Nous sonnaissons toutes et tous la manifestation Octobre Rose pour soutenir la recherche contre le cancer. Il existe, dans certains hôpitaux une Maison Rose qui peut proposer un service d’atelier d’écriture, pour aider les personnes souffrant d’un cancer, les femmes notamment, à traverser cette période douloureuse. La parole se trouve libérée quand ces femmes sont entre elles. Le but est d’apporter du soutien. L’écriture redonne des forces aux femmes secouées par la maladie.
Dans ces cas-là, écrire, c’est dire, c’est exprimer, partager. Dans le cas de la maladie, tout le monde a besoin d’être entendu, reconnu, accueilli et accepté. Un atelier d’écriture dans le cadre d’un hôpital n’est pas un service de coaching. Les bénévoles sont des accompagnants, des écoutants, des soutenants. Vous l’aurez compris à travers cet article, une douleur écrite fait souvent moins mal, surtout si elle est lue avec respect et bienveillance, comme cela devrait être le cas dans tout atelier d’écriture.
Ces ateliers d’écriture à l’hôpital permettent un moment convivial, un moment d’écoute, un moment de partage et un moment de répit dans la maladie ou ses traitements. Les participantes (il y a plus de femmes que d’hommes, il faut bien l’avouer), sont émues, ravies, heureuses. Elles reprennent confiance en elles pour poursuivre le chemin de leur vie.
L’écriture ne guérit pas le cancer, mais elle a le pouvoir de redonner de la force et du courage. Elle a le pouvoir de nous dissocier de nos émotions, de nous en éloigner. Elle apprend aussi à relativiser. Les participants de ce genre d’atelier écrivent sur tout ou rien, sur leur maladie, et cela va du plus futile au plus profond. Ils et elles écrivent sur leur mal, leurs peurs, leurs angoisses et leurs espoirs aussi. Ils et elles écrivent sur ce qui leur passe par la tête.
En guise de conclusion
Nous possédons, toutes et tous, en nous cet outil extrêmement puissant, capable de changer notre vie: la capacité à écrire. En effet, si l’écriture permet de raconter de jolies histoires, elle peut aussi vous aider, dans votre vie quotidienne, à aller mieux. Clarifier ses idées, trouver des solutions, mieux se comprendre, réaliser ses rêves ou simplement se faire plaisir, l’écriture est aussi un moyen de trouver un mieux-être et de soigner ses maux. J’en suis convaincue.
Nous avons eu, toutes et tous, la sensation que c’était un sacré bazar dans notre cerveau, au moins une fois dans notre vie. L’un des avantages de l’écriture thérapeutique, c’est qu’elle se pratique seule/seul et au calme. Impossible de faire le point sur ce que l’on ressent dans un bureau ouvert, serrés comme des sardines. Pour s’y mettre, il faut s’octroyer un un moment calme pour être connecté avec ses émotions, comme pour d’autres activités libératrices à l’instar de l’art-thérapie.
L’écriture-thérapie est aussi un rapport avec le silence, au calme et à l’écoute de soi. Avec une connexion permanente aux réseaux sociaux, ces trois aspects sont de plus en plus difficiles à trouver. Il faut parvenir à s’extraire de tout ça pour avancer. L’écriture thérapeutique, bien qu’encore méconnue et peu étudiée par les scientifiques, est une psychothérapie particulièrement intéressante.