Je voudrais aborder, une fois de plus, un sujet avec vous toutes et tous, qui nous touchent de près: nos peurs, en particulier, la peur d’écrire. Depuis plus de cinq ans que mon atelier d’écriture existe, la peur d’écrire est la raison invoquée principalement par les gens qui m’écrivent, en me disant qu’ils n’arrivent pas à écrire, ou plutôt ont peur d’envoyer leur texte.
Sachez bien que les peurs ne sont pas nos ennemies. Du temps de nos lointains ancêtres, ces peurs leur permettaient de réagir en temps utile et de survivre. Ces peurs, quel qu’en soit le domaine, ont beaucoup à nous apprendre sur nous-mêmes, bien au contraire. Il est préférable de les affronter que de les laisser dominer notre vie et notre quotidien.
Tout le monde a peur de quelque chose. On a toutes et tous peur quand on commence à écrire. Croyez-vous que j’étais rassurée et confiante quand j’ai commencé ce blog il y a plus de six ans? J’avais cette peur de ne pas réussir et d’être jugée. Cette peur-là est terrible car elle nous empêche très souvent d’avancer. Mais, il n’y a qu’une solution pour se débarrasser de nos peurs: se confronter à elles.
De quelles peurs parle-t-on?
Parfois, on porte des oeillères depuis si longtemps qu’on n’a même pas conscience que nos peurs régissent notre vie d’hommes et de femmes et limitent notre évolution. Voici une liste non exhaustive de 10 peurs qui nous empoisonnent dans notre vie de tous les jours.
- La peur de l’échec: très souvent, on ne peut rien commencer car on pense qu’on va échouer, avant même de commencer quoi que ce soit. Parce qu’on appréhende de ne pas réussir ou de chuter, on n’ose pas.
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- La peur du succès: C’est une peur très fréquente. On a la trouille des répercussions qu’aurait un succès trop rapide ou trop important, alors on se limite inconsciemment. Quel dommage!
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- La peur du regard des autres: cette peur-là commence dès notre plus jeune âge et se renforce à l’école. Qu’on réussisse ou qu’on échoue, dans les deux cas, on craint l’évolution du regard des autres. C’est une peur paralysante.
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- La peur de parler d’argent: c’est une peur moins fréquente dans les pays Anglo-Saxons. Cette peur est directement liée à la croyance limitante “l’argent c’est forcément mal, ça rend les gens mauvais…” . Croyance sacrément limitante. L’argent est une énergie, ni bonne ni mauvaise, mais pour s’en rendre compte, encore-faut-il faire sauter ses blocages ancrés en nous.
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- La peur de l’insécurité: penser que l’on est forcément en position d’insécurité si l’on réussit ou si l’on échoue. Ainsi, on ne commence rien. Plus on essaie, plus on acquiert de la sécurité dans le domaine choisi.
- La peur du manque : d’argent, de sécurité, de confort… cette peur dirige nos choix trop souvent.
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- La peur d’être vulnérable : quand on assimile le fait de se montrer humain, de parler de nos défauts, de nos erreurs. Cette peur-là revient à croire qu’on devient trop vulnérable… à tort. Alors, on préfère rester dans sa coquille et ne jamais trop se dévoiler.
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- La peur de la concurrence : lorsqu’on passe son temps à se comparer aux autres, à se dénigrer soi-même, parce que d’autres proposent d’autres approches. On a peur de ne pas être à la hauteur et cette peur rejoint le syndrome de l’imposteur. On se dit aussi que tout a été écrit, alors à quoi bon…
- La peur de dire non: pour ne pas froisser ou blesser son entourage, on refuse de fixer ses limites au détriment de son propre équilibre. On s’épuise, on a une mauvaise opinion de soi, on se fait aussi marcher sur les pieds par les autres.
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- La peur du manque d’expérience ou de légitimité ou le syndrome de l’imposteur: lorsqu’on estime ne pas avoir le niveau pour proposer quelque chose de cohérent et d’efficace, lorsqu’on se sous-estime au détriment de notre écriture, par exemple.
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Beacuoup de ces dix peurs se rejoignent entre elles et se recoupent. Tout le monde se reconnaît dans au moins une de ces peurs. On les nomme des pensées ou croyances limitantes. Par exemple, pour la peur du manque d’expérience, ou de légitimité, on peut avoir la croyance limitante “si je n’ai pas de diplôme, mon expertise ne vaut rien“. C’est tout bonnement irrationnel. Beaucoup de personnes en souffrent.
Il en est de même avec toutes les peurs. La plupart du temps, elles créent des plafonds de verre en nous empêchant d’évoluer. Dans le milieu professionnel, les femmes connaissent bien ce plafond de verre. Soyons honnêtes envers nous-mêmes: nous créons nous-mêmes toutes ces peurs et nous les laissons diriger notre vie et nos choix, ce qui nous empêche d’avancer et de créer, bien sûr.
Comment se libérer de ces peurs?
Il existe de nombreuses méthodes et d’approches, et tout dépendra de votre propre sensibilité, de votre ouverture à la spiritualité, de vos préférences personnelles, aussi. Cela va dépendre également de l’origine de ces peurs : se sont-elles construites au cours de votre existence ? Sont-elles issues un héritage génétique ou karmique ?
Parmi les approches existantes, la meilleure, selon moi, est de se faire accompagner par quelqu’un d’expérimenté, que ce soit dans une démarche plutôt orientée psychologie, neuroscience, ou spiritualité. Ou les trois à la fois. Le travail sera plus limpide et plus concret, en un temps plus restreint.
Voici quelques techniques qui ont fait leurs preuves:
- l‘EFT (Emotional Freedom Technique): C’est une pratique psycho-énergétique de libération des émotions qui utilisent les méridiens énergétiques chinois. C’est une rpatique proche de l’acupunture et de l’EMDR (Eye Movement Desentisization). L’EFT vise à supprimer les émotions négatives en tapotant des points spécifiques d’acupuncture.
Crédit photo: equilibrance-coaching.org
- L’énergétique: c’est une thérapie de psychothérapie relativement nouvelle. En combinant des techniques de guérison orientales alternatives avec des approches biomédicales et conventionnelles de la santé mentale, la thérapie énergétique favorise une approche holistique du bien-être.
Crédit photo: estienneisabelle-energeticienne.com
- Le thêta Healing: c’est une technique de méditation et une philosophie spirituelle de renommée mondiale fondée par Vianna Stibal. La technique ThetaHealing vous aide à améliorer votre esprit, votre corps et votre esprit en vous reconnectant avec votre moi profond.
- L’hypnose: cette technique permet à une personne de prendre soin de soi et de développer des dispositions internes et comportementales nouvelles.
- Le Reiki: c’est une pratique ancestrale japonaise, qui existe sous différentes formes et consiste en un échange d’énergie entre la praticien et le patient. L’objectif étant d’apposer les mains sur différentes niveaux du corps dont les chakras, afin de soulager au mieux la personne.
- Les Fleurs de Bach: Les 38 Fleurs de Bach® Original ciblent toutes les émotions passagères ou régulières de l’individu et participent à l’harmonie émotionnelle au quotidien.
- Le yoga: C’est une discipline ou pratique commune à plusieurs époques et courants, visant, par la méditation, l’ascèse et les exercices corporels, à réaliser l’unification de l’être humain dans ses aspects physique, psychique et spirituel. C’est la technique que j’utilise au quotidien depuis 27 ans.
Il exsite, bien sûr, d’autres techniques dont je n’ai pas parlé: le Qi Qong, le Taï Chi Chuan et d’autres arts martiaux, tout aussi efficaces pour dominer ses peurs et avancer dans sa vie. Je ne peux que vous inviter à vous renseigner sur ces diverses techniques pour voir celle qui vous conviendra le mieux, si vous avez besoin d’aide.
La peur de plagier un auteur
La peur d’écrire est une peur et une émotion assez répandues chez les personnes qui souhaitent écrire. Cette angoisse peut être liée à différents facteurs, tels que la peur de l’échec, le perfectionnisme, le doute de soi ou même la crainte d’être vulnérable en partageant ses idées. On caresse le rêve d’écrire et on n’arrive pas à passer à la réalité à cause des peurs qui nous paralysent.
On sait qu’une fois un objectif atteint, on est pourtant satisfait et content de soi. On repousse toujours le moment de passer à l’action et d’écrire la première ligne. Je vous rassure, il est tout à fait normal de ressentir cela. Vous n’êtes ni la première ou le premier à ressentir cette expérience de la peur qui précède l’écriture d’un roman ou d’un livre. Tous les auteurs confirmés sont passés par là.
Tout auteur débutant a la peur de plagier un autre auteur. À chaque fois que vous pensez avoir une idée originale, vous avez l’impression qu’elle a déjà été publiée. Vous pensez qu’il ne sert à rien de parler d’un sujet qui a déjà été traité mille fois et que personne ne va s’intéresser à votre livre s’il n’a rien d’original. Au-delà du manque d’originalité, vous avez peur d’écrire quelque chose qui existe déjà et d’être accusé de plagiat. C’est une fausse peur.
À moins d’avoir réellement l’intention de plagier une œuvre, c’est impossible d’écrire exactement la même histoire. Même si deux auteurs traitent du même sujet, ils n’auront pas forcément la même façon d’exprimer leurs idées ni la même sensibilité. Après la sortie de “Hunger Games”, le public n’a pas pu s’empêcher de comparer l’œuvre de Suzanne Collins à “Battle Royale”, le livre de l’auteur japonais Kōshun Takami.
Même s’il y a de nombreux points communs entre les histoires (des adolescents sont livrés à eux-mêmes sur un champ de bataille où ils doivent s’entretuer), il y a également de nombreuses différences. Pour n’en citer que quelques-unes, “Hunger Games” nous introduit dans une Amérique fasciste où des jeux de massacre sont diffusés en direct pour servir de propagandes afin de faire plier les populations. On a, par la même occasion, une critique de la téléréalité en mettant en scène des enfants qui sont contraints de s’entretuer pour divertir une élite qui oppresse leur district.
De son côté, “Battle Royale” est une œuvre qui a fait polémique à sa sortie au sens où il s’agit d’une satire de la pression que subissent les lycéens dans la société japonaise. Au Japon, les adolescents sont poussés à étudier, à travailler comme des forcenés, à se donner à 1 000 % et à réussir coûte que coûte pour décrocher un emploi dans les meilleures compagnies du pays.
L’œuvre de Kōshun Takami met parfaitement en exergue le conflit interne entre la jeunesse et le gouvernement en présentant un Japon totalitaire qui met en place la loi Battle Royale afin de soumettre les lycéens et les empêcher de se révolter. Si Suzanne Collins avait lu “Battle Royale“ avant d’avoir l’idée de “Hunger Games”, aurait-elle dû renoncer à son écriture par peur d’avoir une histoire trop ressemblante ?
Suzanne Collins-Crédit photo: wikipedia.fr Koushun Takami-Crédit photo: babelio.fr
La peur de ne pas terminer son livre
Vous avez une idée de roman qui vous hante depuis longtemps et vous aimeriez bien la coucher sur le papier. Seulement, vous n’avez pas le temps de vous en occuper. Il y a toujours quelque chose d’autre à faire. Vous devez travailler, vous occuper du ménage, vous occuper de vos enfants si vous en avez, voir vos amis, consacrer du temps à vos loisirs, etc. Et écrire un livre est un projet gargantuesque. Quand pourriez-vous trouver le temps de vous y consacrer ?
Après avoir terminé vos tâches quotidiennes ou votre journée de travail, vous ne serez pas toujours motivé pour écrire. Le meilleur moyen d’avancer dans votre projet, c’est d’y aller étape par étape, progressivement, en programmant à l’avance vos séances d’écriture par exemple. Le simple fait de vous mettre à écrire va vous motiver à écrire davantage et ça va enclencher votre processus de créativité. Vous n’avez pas besoin de terminer votre ouvrage en trois mois. Faites juste en sorte que l’écriture fasse partie des tâches que vous accomplissez régulièrement.
Et si vous vous dites que vous n’avez pas le temps d’écrire à cause du travail, des cours, de votre famille… Voyez-le comme une chance. Généralement, plus on a de temps, plus on procrastine ou on trouve autre chose à faire. Si vous avez un temps limité pour vous mettre à l’écriture de votre roman, profitez-en. Même si c’est 15 minutes par jour. Vous verrez que l’imagination ne vous quittera pas même si vous passez à une autre activité. Une fois que le processus est enclenché, c’est gagné !
La peur de ne pas écrire suffisamment bien
Vous repensez à vos livres préférés et vous vous dites qu’il faut avoir du talent pour écrire des histoires aussi riches et passionnantes. Vous seriez incapables de délivrer autant d’émotion et de plaisir à un lecteur potentiel. D’ailleurs, qui voudrait vous lire ? Et qui voudrait vous éditer ? Vous êtes persuadé que vous n’avez pas ce qu’il faut pour plaire et devenir un bon auteur.
Pour bien écrire, il faut écrire souvent. Adage bien connu et répété dans mon blog depuis sa création. Lancez-vous! Écrivez ! Vous n’avez pas besoin qu’on vous donne la permission pour ça. C’est en pratiquant que vous allez développer vos capacités. C’est comme pour tout, l’écriture n’échappe pas aux règles habituelles. Peut-être que votre premier roman ne sera pas aussi bien écrit que ce que vous espériez ou peut-être qu’il le sera, mais si vous ne faites rien, vous ne le saurez jamais.
La peur de ne pas avoir de bonnes idées ou la peur de ne pas savoir quoi écrire
Vous avez des idées, mais vous n’êtes pas sûr qu’elles valent la peine d’être écrites. Vous ne savez même pas comment les énoncer. C’est bien beau d’avoir des morceaux d’histoires par-ci par-là, mais qu’est-ce que vous allez bien pouvoir raconter ? Et si vous vous retrouviez coincé en plein milieu de votre manuscrit sans savoir quoi écrire ensuite ?
Commencez par organiser vos idées et essayez de les développer pour voir si elles ont du potentiel, en faisant un plan par exemple. Si votre histoire a un début, un milieu et une fin précise, c’est encourageant. Même si ce plan pourra évoluer en cours d’écriture, ça vous donne une direction pour faire avancer votre récit vers son dénouement.
Il se pourrait également que vous manquiez un jour d’inspiration. Ne paniquez pas et ne vous forcez pas à écrire si vous n’y arrivez pas. Profitez-en pour vous changer les esprits et faire autre chose pour recharger vos batteries. L’inspiration finira par revenir à un moment ou à un autre.
Crédit photo: osezbriller.com
L’écriture doit rester un plaisir
Ne réfléchissez pas trop, ne vous posez pas trop de questions et commencez tout simplement à écrire. Ne considérez pas l’écriture comme une contrainte et ne soyez pas obsédé par l’idée de terminer à tout prix votre roman à toute vitesse. Au contraire, essayez de vous amuser et de prendre du plaisir en écrivant. Vous n’arriverez jamais à rien de bien en vous mettant la pression.
Considérez chaque séance d’écriture comme un moment privilégié où vous laissez votre imagination déborder. N’ayez pas peur de ne pas être à la hauteur et soyez fier de chaque mot, de chaque paragraphe et de chaque chapitre écrits. Hier, ils étaient un fragment de votre esprit, aujourd’hui, ils existent réellement.
Vous pouvez tout faire, votre pensée et votre imagination n’ont pas de limites et rien ni personne ne doit vous empêcher de rêver. Vous êtes le seul et la seule capable d’écrire ce roman, d’avoir ces idées et de créer ces personnages bien précis. Ils feront un jour la joie de lecteurs qui apprécieront le monde que vous avez inventé.
BLOG LA PLUME DE LAURENCE- LAURENCE SMITS
En guise de conclusion
Ecrire peut parfois paraître effrayant, d’autant plus quand on se lance dans une écriture longue. Certaines personnes ressentent un réel besoin d’écrire. Cela devrait surpasser toutes les peurs qui peuvent nous envahir. Le meilleur conseil que je puisse vous donner, c’est de vous lancer, vaille que vaille.
Il faut dire STOP à vos doutes, à la peur, au manque de confiance en vous, aux exigences diverses et variées, au perfectionnisme, aux autres. Evidememnt, cela est contraignant au début d’écrire, ça peut même faire mal. Alors, écrivez pour vous même, participez à un atelier d’écriture en présentiel. Si c’est trop dur de vous confronter aux autres, j’ai créé un atelier d’écriture un ligne. Vous pouvez retrouver les propositions d’écriture et les textes des participants sur mon site: laurencesmits.com.
Vous ne pouvez pas écrire si vous luttez en permanence contre vous-même. C’est violent et contre-productif. C’est douloureux et destructeur de s’imposer ça. Si vous vous autorisez à écrire comme vous le voulez, la lutte s’arrête et le rêve devient réalité…enfin! Vous sentirez des choses s’ouvrir en vous, une certaine légèreté s’installera en vous et vous sentirez des ailes vous pousser. C’est bon signe!
Chère Laurence, je voulais vous remercier pour cet article qui tombe à point nommé. Je me suis tellement reconnue dans vos lignes ; l’envie sinon le besoin d’écrire qui tenaille et la crainte de se lancer, le bureau qui me nargue et les mots qui se bousculent et cherchent un point de sortie…Alors oui, sans doute que votre article tombe à point nommé 🤗
Je suis heureuse de pouvoir vous aider!