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En feuilletant un ancien magazine Géo du 8 octobre 2020, j’ai découvert un article intéressant sur l’histoire de l’écriture, débutée il y a 5000 ans. Un article sur le même thème a été publié dans le Nouvel Obs du 21 novembre 2020. L’écriture, ça va de la Mésopotamie à l’Egypte ancienne, des idéogrammes chinois au tout premier alphabet. L’écriture termine cette vaste période de plusieurs millions d’années de la Préhistoire.

L’apparition de l’écriture fait entrer les humains dans l’Histoire. Grâce à cette pratique, ils peuvent documenter les événements, tracer les aventures ou faire des échanges commerciaux. Les premières formes d’écriture ne ressemblent en rien aux alphabets que nous connaissons. En tout cas, elles marquent le début de l’Antiquité.

Des signes gravés dans des tablettes d’argile aux pictogrammes de vos textos, des premiers codex – ces ancêtres des livres – au roman qu’un écrivain dictera peut-être, demain, à son ordinateur sans passer par son clavier…c’est aussi ça l’écriture…L’odyssée de l’écriture est fascinante et n’oublions jamais qu’elle a révolutionné l’aventure humaine!

L’apparition de l’écriture

L’écriture est née en Mésopotamie, dans une région entre les rives du Tigre et de l’Euphrate, dans l’Irak actuel. Les premières traces documentées datent de 3400-3300 avant JC. Ce n’est pas une écriture basée sur un alphabet à cette époque, mais sur des pictogrammes. Les pictogrammes sont des représentations schématiques d’objets, de lieux et de concepts.

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Peu à peu, l’écriture va évoluer, en même temps que la technique pour la réaliser. Face à la difficulté de tracer des courbes dans l’argile, les Sumériens vont développer l’écriture cunéiforme. C’est une écriture en “forme de coins et de clous” qu’ils réalisaient avec une pointe taillée en biseau sur des tablettes d’argile humide. Elle consistait en la combinaison de “coins” imbriqués les uns dans les autres pour former des signes. Cette écriture d’une extrême complexité, comme en témoignent les tablettes d’élèves scribes mises au jour par l’archéologie, a continué à évoluer au cours des siècles suivants.

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L’écriture cunéiforme va être employée par d’autres peuples, dans une quinzaine de langues différentes. Le premier alphabet cunéiforme, un signe pour une lettre, apparaît vers le 14ème siècle avant JC. L’utilisation de cette écriture va se prolonger jusqu’au premier siècle après JC.

Vers 1400 avant JC, naît l’écriture chinoise. Les plus anciennes traces ont été trouvées sur des os ou sur des plastrons de tortue, concernant des oracles et témoignent de la relation fondamentale entre la divination et la naissance de l’écriture. L’écriture de type chinoise est d’abord un système pictographique, qui évolue peu à peu vers des idéogrammes.

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Au Proche-Orient, l’écriture est inventée pour compter principalement et désigner ce que l’on compte, pour un usage commercial et pour la distribution de rations.

“La première écriture sert à noter la comptabilité, les noms propres, à cataloguer le monde et les phénomènes naturels, la hiérarchie des titres et des professions du roi à l’artisan ; il faut attendre plusieurs siècles pour qu’apparaissent les textes véritablement littéraires, la transmission orale étant alors considérée comme la vraie tradition” (Béatrice André-Salvini).

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Dans les signes d’écriture, il y a miniaturisation et calibrage des éléments du monde (figures humaines, objets, plantes, animaux, astres) que l’on reconnaît dans les pictogrammes mésopotamiens, les hiéroglyphes égyptiens, les pictogrammes chinois, ainsi qu’un alignement, imitant les sillons des champs. L’écriture opère par ailleurs ce que la parole ne peut pas faire : elle met en tableau et permet ainsi d’avoir sous les yeux simultanément quantité d’informations qui échappent au déroulé de la parole.

Les autres formes d’écriture de l’Antiquité

Si l’écriture est née en Mésopotamie, d’autres peuples ont développé leur propre système d’écriture moins de deux siècles plus tard. Aux alentours de 3200-3000 avant JC, les Egyptiens développent les hiéroglyphes, qu’ils tracent sur des rouleaux de papyrus ou de cuir. Cette écriture est constituée de pictogrammes, de phonogrammes (qui expriment un son) et de déterminatifs dont l’objectif est d’accompagner la compréhension du lecteur en indiquant la catégorie du mot représenté.

Il faudra attendre 1822 et Jean-François Champollion, un spécialiste français, pour que puissent être déchiffrés, pour la première fois, les hiéroglyphes. En Crète et en Grèce, on observe les premières traces d’écriture au second millénaire avant JC, alors qu’en Chine les premiers idéogrammes apparaissent aux alentours de 1100 avant JC.

Jean-François Champollion- Crédit photo: histoire-image.org
La Pierre de Rosette au British Museum à Londres- Crédit photo: francearchives.fr
Hiéroglyphes égyptiens – Crédit photo: wikipedia.org

Les différents supports de l’écriture

Qui dit écriture dit forcément supports et matières différentes. Utiliser d’abord comme support d’écriture ce dont on dispose facilement dans son environnement proche est un invariant dans toutes les civilisations. C’est dans la pierre que les civilisations anciennes ont gravé, pour l’éternité, leurs codes administratifs, tandis que des planchettes de bois ou des tablettes, brutes ou enduites de stuc ou de cire, ont couramment été employées du IIIe millénaire avant J.-C et jusqu’au XXe siècle pour l’apprentissage et les écrits utilitaires. Les matières précieuses, elles, qu’il s’agisse de l’or, de la soie ou de l’ivoire, ont toujours été réservées aux dieux et aux princes.

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Les premiers supports de l’écrit sont l’argile, la pierre, l’os, le papyrus, le bois, le cuir, le métal, le tissu. Au IIe millénaire, on emploie couramment des cailloux trouvés sur place pour noter quelque fait qui vient de se produire, ou bien une liste d’objets à commander, un reçu, une lettre…
Dans le Sud-Ouest asiatique, où le bambou pousse en abondance, il est facile, dans l’urgence, de couper une partie de tige pour y écrire une missive.

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Moins coûteux que le papyrus, les débris de vases, voire de simples éclats de pierre, pouvaient être utilisés en Égypte comme supports d’écriture improvisés. Ces innombrables ostraca (du grec ostrakon, qui signifie “coquille”), étaient couramment utilisés pour noter des actes de la vie de tous les jours, lettres, documents administratifs, listes et comptes. Ils sont écrits en écriture cursive, hiératique, puis à partir du VIIe siècle avant J.-C., démotique. Ils constituent aujourd’hui des témoignages privilégiés de la vie quotidienne au temps des Pharaons.

Les inscriptions dans la pierre sont quasiment universelles. Mieux que d’autres matériaux plus périssables, la pierre a gardé trace des premiers signes d’écriture, mais surtout, elle a été choisie avec une volonté délibérée chaque fois qu’on a voulu donner à l’écrit durée, solennité et publicité : matériau presque indestructible, la pierre pérennise le message qu’elle porte. Aussi, elle fut le support de prédilection des textes fondateurs de nombreuses civilisations, qu’ils émanent d’autorités religieuses ou politiques.

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Même si le métal, lui aussi, offre une garantie de durée – il est toujours utilisé pour les plaques commémoratives – c’est la pierre qui, dans son emploi pour les inscriptions funéraires, illustre finalement le mieux la quête humaine d’éternité.

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A Rome, un livre conçu à partir du papyrus égyptien, matière accessible, coûtait quand même l’équivalent d’une journée de solde d’un légionnaire.

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En Chine, la soie a été le support du livre avant le papier, à peu près en même temps que les lattes de bambou, qui étaient, elles, d’usage courant. Matière coûteuse, la soie devait alors être réservée à l’élite impériale. A partir du IVe siècle, avec l’emploi généralisé du papier, elle resta le matériau des livres de luxe.

Crédit photo: classes-bnf.fr

Au Moyen-Age, on utilisait du parchemin (soit de la peau d’animal) pour concevoir les livres, qui deviennent donc des objets rares.

Crédit photo: classes-bnf.fr

Il a fallu que l’Occident invente l’imprimerie avec Gutenberg, acclimate le papier (une invention chinoise passée aux Arabes), pour que la diffusion de masse commence.

Crédit photo: graphiline.com

La naissance de l’alphabet

Vous le savez sans doute, mais le mot “alphabet” provient des deux premières lettres de l’alphabet grec, “alpha” et “beta”.

L’avènement de l’alphabet a lieu dans le monde égéen à l’Âge du Bronze. En effet, c’est entre 2000 et 1200 avant notre ère que la Crète voit se succéder trois systèmes d’écriture.

  • Un premier système de type hiéroglyphique entre 2000 – 1650 avant notre ère.
  • Un deuxième système baptisé linéaire A qui comprend 85 signes d’idéogrammes ainsi que des chiffres.
  • Un troisième système, le linéaire B daté de 1450 à 1200 avant notre ère dérivant du linéaire A.
  • Le linéaire B comprend également 85 à 90 signes ainsi qu’une centaine d’idéogrammes.

Il est utilisé en Crète et en Grèce où l’on retrouve plusieurs tablettes dans le palais de Cnossos mais aussi dans le palais de Nestor à Plyos. Si le linéaire A demeure non décrypté, le linéaire B lui est décrypté par les Britanniques Michael Ventris et John Chadwick en 1953 qui ont démontré la naissance d’un des premiers dialectes grecs connus, le mycénien. Ainsi, l’écriture mycénienne est la plus ancienne forme d’écriture du monde grec.

L’écriture mycénienne –Crédit photo: alderan-philo.org

Vers 1000 avant notre ère, au Moyen Orient, émerge le premier alphabet phonétique. Il se développe de la Mésopotamie à la Méditerranée en passant par l’Anatolie et le Sinaï. Cet alphabet connaît un rapide succès et devient notamment l’écriture des Hébreux, des Moabites et des Phéniciens. De plus, ce système fait sortir l’écrit des cercles fermés des scribes permettant l’expansion de la maîtrise du langage écrit dans les sociétés. Tandis que l’alphabet consonantique se développe, le monde Mycénien s’effondre à partir de 1200 avant notre ère. Puis, vers 1150 avant notre ère, la destruction de Mycènes engendre la désintégration de la civilisation mycénienne.

L’écriture des Hébreux- Crédit photo: classes-bnf.fr

Ce n’est qu’à partir du VIIIe siècle avant notre ère que l’écriture grecque évolue vers un système proche de celui du monde sémitique tout en gardant un système syllabique. Cette évolution de l’écriture joue un rôle décisif dans la constitution d’un espace de débat démocratique et également dans l’invention de nouveaux objets intellectuels. Ainsi l’écriture prend une place importante dans le développement des civilisations. Toutefois, il faut attendre le IVsiècle avant notre ère pour que l’unification de l’alphabet se réalise dans le monde grec .

En 403 avant notre ère, Athènes adopte l’alphabet ionien dit de Milet comprenant 24 signes. L’expansion et l’influence de la civilisation grecque dans la Méditerranée entraîne l’émergence d’un grand nombre d’alphabets inspirés de l’alphabet grec. Notamment, en Asie mineure à l’Ouest dans les colonies grecques de Sicile et d’Italie et enfin, dans le centre de la péninsule italienne.

L’alphabet grec – Crédit photo: historie-pour-tous.fr

A partir du VIe siècle avant notre ère, les Étrusques empruntent aux Grecs leur alphabet qu’ils vont répandre dans le monde latin. L’une des plus anciennes inscriptions latine est le lapis Nigerdaté du Vsiècle de notre ère et découvert en 1899. Jusqu’au IVe  siècle, l’alphabet étrusque sert aux Romains, puis ces derniers créent l’alphabet latin.

Grâce à l’expansion romaine, l’alphabet s’impose sur une vaste aire géographique. De la graphie latine qui connaît de nombreuses évolutions naît les lettres capitales romaines. Puis, les lettres capitales rustiques s’imposent et enfin apparaissent les lettres minuscules cursives et des lettres minuscules dite « onciales » sous les Mérovingiens. Sous l’impulsion de Charlemagne, la lettre minuscule caroline est inventée.

L’alphabet étrusque – Crédit photo: arretetonchar.fr

En guise de conclusion

La naissance et l’évolution de l’écriture sont fascinantes à tous points de vue. Nous sommes les dignes héritiers de ces peuples qui ont eu besoin de laisser une trace de leurs activités, surtout commerciales. Il ne faut pas oublier le lien privilégié entre la politique, les religions et l’évolution de l’écriture.

Les professionnels de l’écriture, tels les scribes, avaient une importance capitale dans le fonctionnement de la société. Jusqu’à une période récente au regard de l’histoire de l’humanité, les pauvres n’avaient pas accès à l’écriture. C’était une activité réservée à une élite ou aux moines au Moyen-Age.

Le papier, notre support actuel pour concevoir des livres, est apparu en Europe seulement au XIIIe siècle, alors que les Chinois l’avaient inventé au IIe siècle. Notre époque, elle aussi, diversifie les supports de l’écriture, de l’ordinateur à la liseuse, du smartphone à la tablette.

Les supports d’écriture ont toujours évolué avec les civilisations en cours et ont su s’adapter, de tous temps, à nos besoins de consommation. Quel sera le support d’écriture du XXIIe siècle?

Votre roman de l’été! Il est toujours à votre disposition pour un coût modique! Voici un témoignage pour vous convaincre:

D’Isabelle

J’aime l’idée, et les personnages, je les trouve attachants.

De Françoise

J’ai adoré votre roman. Vraiment, j’ai apprécié votre simplicité dans la forme (j’ai trouvé facile et agréable à lire) , et la profondeur de l’histoire. Au final, cette histoire me touche par écho, pour certaines périodes de la vie d’Amanda.  Je pense que bien des  lecteurs/trices reconnaissent des personnes dans leur vie à partir de cette histoire.

Le dénouement de l’accident de Sébastien est formidablement bien mis en valeur avec cette annonce dans la presse. J’ai été saisie, surprise aussi, et émue bien évidemment. Ça remue un évènement pareil. Bon rebondissement après, vraiment ! Je m’aperçois qu’avec des écrits simples, on peut atteindre les émotions du lecteur, et ça j’adore ! Il y a du suspense aussi, j’avais toujours envie d’en  savoir un peu plus sur la vie d’Amanda. Le retour arrière, période alternée ne m’a pas gêné pour suivre l’histoire. Et la boucle est bouclée juste à la fin… bravo pour concorder le passé et le présent de sa vie. Ce petit tour en Russie est charmant…. vous avez vécu cette  période là-bas, cela se sent.

Tout cela me donne envie d’écrire…

De Karine

Je me suis plongée tout de suite dans l’histoire, j’y étais, et j’aime l’avancée. J’aime beaucoup les descriptions, elles sont comme j’aime, simples, précises, évolutives, donc complètes sans être éternelles. L’écriture est facile à lire, ce que j’apprécie, vu mes difficultés. Facile à lire, mais riche, en vocabulaire et en images. J’avais vraiment l’impression des connaître ces femmes et leurs vies. Déjà fini ! Trop court à mon goût, et c’est rare que je sois si emballée dès le premier chapitre. Vivement la suite. Merci !

Pourquoi ne pas profiter de l’été pour s’imprégner des conseils que je vous livre pour vous mettre à écrire? Pour un coût modique…et accessible sur toutes les plateformes!

Voici des commentaires de lecteurs de mon guide:

De Catherine

Je suis en pleine lecture de ton livre qui fourmille de formidables conseils et qui témoigne d’une riche culture. Je suis admirative, vraiment.

De Françoise

J’ai téléchargé votre guide écriture à partir de Kindle Amazon. Je suis
dedans ! Très Intéressant, je vais m’en imprégner.

De Cécile

J’ai acheté hier 299 conseils pour mieux écrire : une mine d’or même si certains items me sont familiers mais cela fait du bien de relire ce que l’on sait déjà.
Cela m’a boostée. Je me suis bien évidemment reconnue dans ce que vous écrivez.
Je vous remercie Laurence.

De Céline

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De France

J’ai commencé à lire votre guide d’écriture… j’aime beaucoup votre guide qui donne beaucoup de conseils sur l’écriture … je n’ai pas encore fini le livre car il comporte beaucoup de pages… bravo pour le travail que vous avez fourni.. c’est un vrai plaisir de le lire.

De PD

Tes bons conseils dans ton livre 299 conseils pour mieux écrire, que j’ai acheté sans tarder et qui me donnent envie d’écrire plus souvent.

De Béatrice

J’ai plaisir à vous lire et j’ai acheté votre guide pratique qui est très précieux.


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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