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Cet article n’est pas le premier que j’écris à partir des guides d’écriture de K.M Weiland. Elle en a déjà écrit un certain nombre. Tous ne sont pas traduits en français. “Creating character Arcs” a été publié en 2016. C’est un guide pour développer la structure de l’histoire, de l’intrigue et des personnages. Quand on veut écrire, il n’y a pas de secret: il y a de la maîtrise à acquérir!

Pour l’autrice américaine, les enjeux et la rapidité du rythme d’une histoire sont importants dans de nombreux genres. Mais, il convient de ne pas accélérer les choses non plus, car cela peut devenir contre-productif. En cela, les personnages sont les supports de l’intrigue. Sans personnage intéressant, pas d’intrigue intéressante!

Dans ses guides, K.M Weiland aident les apprentis écrivains à se préparer à l’écriture de leur premier roman. Elle offre des conseils et des ressources utiles sur la planification, l’organisation, la création d’un personnage engageant afin de créer des histoires captivantes.

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Introduction

Il n’y a aucun secret ni de méthode miraculeuse qui consisterait à créer des types de personnages captivants. Pour un auteur, il s’agit avant tout de se connecter avec les lecteurs, d’attirer leurs émotions et de créer des histoires qui vont résonner à un niveau supérieur que d’être simplement un divertissement.

Rien n’est jamais acquis, qu’on se le dise! En fait, créer des types de personnages revient à utiliser 3 points précis:

  1. Le protagoniste commence l’intrigue d’une façon bien précise.
  2. Le protagoniste apprend des leçons de vie à travers l’histoire.
  3. Il/elle finit dans une meilleure position – probablement et normalement!

Voici les 3 principes de base pour créer des personnages. Mais, à part ça, il y a beaucoup à apprendre…

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Bien évidemment, on ne peut gommer le lien qui existe entre les types de personnages et la structure de l’histoire. Ce ne sont pas des entités séparées. Ces deux éléments ne se font pas de concurrence. Aucun des deux n’est plus important que l’autre. L’intrigue et les personnages ne font qu’un pour construire une histoire. C’est comme une équation: enlevez un des éléments et tout s’écroule.

Nous pensons souvent, à tort, que l’intrigue concerne la structure d’un roman et que l’on n’a plus qu’à intégrer des personnages dedans. On ne peut imaginer une histoire sans que les personnages soient imbriqués dans la structure dès le départ. Pour l’auteur américain, Robert McKee, “la structure, ce sont les personnages. Les personnages sont la structure. Ils constituent la même chose et par conséquent, ne peuvent plus importants l’un que l’autre”.

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Les points principaux de toute intrigue tournent autour des actions et des réactions des personnages. Les personnages mènent l’intrigue et celle-ci met en forme les types de personnages. Les personnages que l’on imagine influencent, de plus, le thème du livre. Bien évidemment, c’est assez compliqué d’accorder les 3 éléments donnés tous ensemble – l’intrigue, les personnages, le thème. Cela donne plus d’éléments à contrôler pour que l’ensemble reste cohérent.

Les 3 types basiques de personnages

Les possibilités pour créer et inventer des personnages sont quasiment illimitées, tout comme le sont les milliards d’êtres humains. Malgré tout, on peut distinguer 3 types basiques de personnages:

  1. Le type du changement positif: c’est le personnage le plus populaire, celui qui a un type significatif. Le protagoniste commencera à des niveaux divers d’insatisfaction et de déni. Tout au long de l’histoire, il sera obligé de défier ses croyances sur lui-même et sur le monde qui l’entoure, jusqu’à ce qu’il arrive à maîtriser ses démons intérieurs, pour achever son type de personnage d’une façon positive.
  2. Le type statique: la plupart des histoires populaires caractérisent des personnages qui sont déjà complets en eux-mêmes. Ce sont déjà des héros et ne requièrent donc pas d’évoluer pour renforcer leur force intérieure pour combattre des antagonistes venus de l’extérieur. Ces personnages expérimentent peu de choses, ce qui rend leur type plat ou statique. Ces personnages sont plutôt des catalyseurs pour que le monde autour d’eux change.
  3. Le type du changement négatif: ce genre de type offre plus de variations que les 2 autres types. Les personnages ayant le type du changement négatif finissent dans une situation pire qu’au début de l’histoire.

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Le mensonge auquel le personnage croit

Les gens détestent le changement. Les personnages ne sont pas différents. Ils résistent au changement, comme nous le faisons toutes et tous et c’est une bonne chose en soi. Parce que le conflit naît de cette résistance. Et du conflit naît l’intrigue. C’est simplement l’une des manières dans lesquelles les types de personnages et l’intrigue sont intimement liés. Que ce soit évident ou pas, l’intrigue ne tourne qu’autour du cheminement personnel du personnage.

Dans sa plus simple manifestation, l’intrigue tourne autour du but contrarié du protagoniste. Il veut quelque chose et il ne peut l’avoir, alors il essaie jusqu’à ce qu’il l’obtienne. Il comprend la raison pour laquelle il n’obtient pas ce qu’il veut au moment où il le veut.

La vie d’un personnage peut être horrible, ou sa vie peut être géniale. Mais, sous cette surface, se cache le mensonge. Pour que le personnage évolue dans un sens positif, il faut qu’il commence avec quelque chose qui manque dans sa vie, qui explique que le changement est nécessaire. D’une certaine façon, il/elle est incomplet au départ – de l’intérieur.

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Au départ, le protagoniste ne se connaît pas bien, ou ne connaît pas bien le monde. Cela constitue un obstacle direct qui vient gêner sa capacité à atteindre le but fixé par l’intrigue. Cela devient son talon d’Achille. Le personnage peut aussi ne pas réaliser qu’il/elle a un problème.

Ce mensonge du personnage peut prendre différentes formes:

  1. Thor: la puissance donne raison
  2. Jane Eyre: la seule façon de gagner l’amour est par la servitude
  3. Jurassic Park: ce n’est pas intéressant de s’occuper des enfants
  4. Toy Story: votre unique valeur est de faire partie des favoris
  5. What about Bob?: les gens s’occuperont de vous, seulement si vous êtes fou.

Le mensonge est une croyance spécifique, que l’auteur devrait être capable de résumer en une phrase courte. Cela pourrait inclure des qualificatifs, du genre qui apparaissent dans “Jane Eyre”: elle ne mérite pas d’être aimée, elle peut gagner l’amour d’un homme seulement si elle est d’accord pour être assujettie aux autres, physiquement et émotionnellement.

Pour reconnaître où se cache le mensonge, examinez votre intrigue pour constater s’il n’apparaît pas déjà dans l’intrigue. Ensuite, observez les actions des personnages, et surtout, leurs réactions, surtout si vous constatez les points suivants:

  • la peur
  • une blessure profonde
  • l’incapacité à pardonner
  • la culpabilité
  • des secrets horribles
  • la honte d’avoir fait quelque chose ou d’avoir souffert.

Aucun de ces éléments n’est le mensonge, mais ils sont souvent le produit du mensonge. Prenons l’exemple du roman de K.M Weiland, “Behold the Dawn”: le protagoniste Marcus Annan a pour mensonge que les péchés sont trop graves pour être pardonnés. Ses symptômes sont la culpabilité, la honte, les secrets et un style de vie destructeur. Il veut qu’on lui pardonne et il veut aussi trouver le bonheur, mais il n’arrive pas à se sortir de ce mensonge.

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Voici un autre exemple éloquent dans “A Christmas Carol” de Charles Dickens: la transformation infâme des vacances d’Ebenezer Scrooge prend racine dans sa fausse croyance que la valeur d’un homme peut seulement se mesurer à la masse d’argent qu’il gagne.

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Questions à se poser autour du mensonge auquel le personnage croit

  1. Quelle fausse idée le protagoniste se fait de lui-même et du monde?
  2. Que lui manque-t-il mentalement, émotionnellement ou spirituellement?
  3. Comment ce mensonge impacte le monde extérieur du protagoniste?
  4. Quand l’histoire débute, le mensonge rend-t-il la vie du personnage infernale? Si c’est le cas, comment?
  5. Si ce n’est pas le cas, quel événement ou quel premier point de l’intrigue le met dans une position inconfortable, suite à ce mensonge?
  6. Le mensonge du personnage nécessite-t-il des qualificatifs pour restreindre son étendue?
  7. Quels sont les symptômes du mensonge du personnage?

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Le mensonge auquel le personnage croit est la fondation de son type de personnage. C’est ce qui ne va pas dans son monde. Une fois que vous savez ce qui ne va pas, après vous pouvez vous mettre à le modifier.

Les choses que veut le personnage

Le mensonge auquel le personnage croit explique tous les caractéristiques du personnage. Après tout, si tout va bien pour lui, pourquoi changer? Tout doit appraître propre et brillant de l’extérieur, mais à l’intérieur, ça gronde. Si le personnage veut être heureux, il va devoir aller chercher au fond de lui et supprimer ce qui ne va pas. Mais, il est souvent dans le déni. Il ne veut pas admettre qu’il a un problème. C’est difficile de faire face aux réalités de la vie. Il cherche à prétendre que le problème vient d’ailleurs.

Le premier élément du type du personnage et de l’intrigue est de connaître le but du protagoniste. Que veut-il? Quel est l’objectif principal de sa vie? Chaque histoire commence avec le but du personnage. Mais, ce n’est pas suffisant pour l’intrigue. Ce but va devoir entrer en interaction avec quelque chose qui est important pour le personnage ou qui le fait réfléchir. Il doit le vouloir pour une raison valable.

Cela se passe à un niveau inconscient. A ce moment-là, le protagonsite peut comprendre qu’il a un problème dans sa vie. A ce niveau-là, il n’a pas encore la solution à ce problème épineux qui le gêne pour avancer dans la vie. Il pense qu’il lui suffit d’obtenir ce qu’il désire et que cela suffira.

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La chose que votre personnage désire doit toujours venir de l’extérieur ou être quelque chose de physique. Il essaie de sauver son vide intérieur avec des solutions extérieures. Son problème est alors son état dépressif. Il pense qu’en obtenant ce nouveau travail, qu’en changeant pour une femme blonde plus jeune, ou qu’en achetant cet ensemble d’objets de golf, tout ira pour le mieux. Il sera riche, puissant, aimé, respecté, avec une vie bien remplie.

Voici des exemples concrets sur ce que veulent certains personnages:

  • Thor: il veut être roi
  • Jane Eyre: elle veut être aimée
  • Jurassic Park: il veut étudier les ossements des dinosaures au calme
  • Toy Story: il veut devenir le jouet préféré d’Andy
  • Whatt about Bob?: il veut soigner ses problèmes mentaux.

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De quoi le personnage a besoin

Pour résumer, le personnage a besoin de vérité. Il a besoin d’un antidote personnalisé à son mensonge de personnage. C’est l’élément le plus important dans sa vie. Et s’il rate l’étape de la vérité, alors il sera incapable de grandir d’une façon positive. Il restera bloqué dans son dilemne intérieur, ou il partira dans des digressions qui aggraveront son état.

Votre personnage va passer la plupart de l’intrigue à atteindre un but relié à l’intrigue et relié à ce qu’il veut. Sur un plan plus profond, l’histoire est reliée à la capacité du personnage à grandir dans un espace où il peut savoir quel est ce but et le poursuivre, d’abord de manière inconsciente, puis consciente. Et c’est ce dont il a besoin!

Cette chose dont il a besoin n’est pas physique, même si cela prend des allures physiques à la fin de l’histoire. En fait, c’est quelque chose plus proche de la prise de conscience. Dans certaines histoires, cette prise de conscience ne change rien à la vie extérieure du personnage, mais cela transformera l’idée qu’il se fait de lui-même et du monde autour de lui.

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Voici quelques exemples pour bien comprendre:

  • Thor: Il doit apprendre l’humilité et la compassion
  • Jane Eyre: Elle doit se libérer sur le plan spirituel
  • Jurassic Park: Il doit protéger l’avenir sur le passé révolu
  • Toy Story: Il doit être capable de partager l’amour d’Andy
  • What about Bob?: Il doit être aimé pour ce qu’il est.
  • A Christmas Carol: La chose que Scrooge veut est de se faire le plus d’argent possible, peu importe le nombre de personnages qu’il doit gruger. La chose dont il a besoin de savoir est que la vraie richesse se trouve dans ses semblables, les êtres humains.

Comme vous pouvez le contater, ces éléments peuvent être amenés sur le plan physique ou visuel, parce que le type de personnage repose sur ses nouvelles croyances, une fois qu’elles sont claires pour lui.

Les questions à se poser sur ce dont le personnage a besoin

  1. Comment le mensonge retient le personnage?
  2. Comment le mensonge rend le personnage malheureux ou inconsistant?
  3. De quelle vérité a besoin le personnage pour contrer le mensonge?
  4. Comment apprendra-t-il cette vérité?
  5. Que veut le personnage, plus que tout le reste?
  6. Comment son but est-il relié à l’intrigue?
  7. Croit-il que la chose qu’il veut résoudra ses problèmes personnels?
  8. Est-ce que la chose qu’il veut l’empêchera d’aller vers ce dont il a bseoin?
  9. La chose qu’il veut l’empêche-t-il d’obtenir ce dont il a besoin?
  10. Comment sa vie sera-t-elle différente s’il se contente de ce dont il a besoin?

Le conflit intérieur de votre personnage n’est rien d’autre que cette guerre silencieuse entre ce qu’il veut et ce dont il a besoin. C’est le carburant qui alimente le conflit extérieur. Si ces 2 éléments fonctionnent de concert, vous aurez votre intrigue et les personnages interagiront en harmonie.

En guise de conclusion

Je ne vous ai résumé que 2 chapitres de la partie 1 du livre de K.M Weiland. Je vous proposerai les autres chapitres au fil du temps. Chaque auteur/autrice de guide d’écriture a sa propre théorie en la matière. Mais, au fil des lectures de conseils, on finit par se faire sa propre idée sur la façon de construire son roman.

Le défi est là: trouver son propre style, sa façon personnelle d’écrire et d’inventer des personnages. Le but est de construire des personnages inoubliables qui vivent dans un monde réaliste. Le but est d’amener les lecteurs dans une intrigue qu’ils dévoveront sans pouvoir lâcher le livre.

Pour trouver son propre style, il faut écrire, recommencer, sans relâche, sans perdre confiance. L’écriture est un éternel recommencement. Mais, au fil de sa pratique, on apprend sur soi, sur les autres. On apprend aussi sur le monde. L’écriture ne serait-elle pas, au fond, une manière d’apprendre à se connaître mieux? En tout cas, c’est un sacré partage avec soi d’abord, puis avec les lecteurs ensuite.

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Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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