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Quand on parle d’auteurs à succès, on évoque toujours d’emblée Guillaume Musso, Marc Lévy, Michel Bussi, Franck Thilliez, Joël Dicker, etc. Et les femmes dans tout ça? On oublie vite que certaines romancières sont plus lues que certains auteurs à succès! Virginie Grimaldi, Aurélie Valognes, Raphaëlle Giordano, Agnès Martin-Lugand, Blandine P.Martin, Mélissa Da Costa, Susie Morgenstern, Julia Quinn ou Diana Gabaldon, ça vous dit quelque chose?

J’aurais pu citer Leïla Slimani, Anna Gavalda, Amélie Nothomb, Virginie Despentes, Maylis de Kerangal, etc. J’ai préféré choisir des noms d’autrices dont on entend moins parler, mais qui vendent à des centaines de milliers d’exemplaires. Elles sont toutes des autrices à succès. Qui en parle vraiment?

Les romancières ont pris le pouvoir dans le monde de l’édition et c’est tant mieux. Car, les lecteurs sont en majorité des lectrices. Mais, la caste des écrivains compte, pour d’obscures raisons, bien davantage d’hommes que de femmes. Et pourtant, ces dernières s’imposent aussi patiemment que sûrement sur le devant de la scène littéraire.

Les icônes de la littérature féminine

Il y a 15 ans, les icônes de la littérature féminine se résumaient à Simone de Beauvoir, Marguerite Yourcenar, Marguerite Duras. Il faut avouer que ces figures de femmes datent un peu et ne peuvent plus capter un large public de nos jours, notamment chez les plus jeunes.

Aujourd’hui, une kyrielle de romancières en vue, des quadras, des trentenaires pour la plupart, voient enfin leur talent reconnu tant par la profession que par le public. Une grande majorité d’entre elles sont publiées au Livre de Poche ou connaissent un succès grandissant sur la plateforme Amazon, comme Jupiter Phaeton. Certaines autrices sont devenues des véritables phénomènes éditoriaux, talonnant Guillaume Musso en termes de ventes.

On entend peu parler de ces femmes; leur notoriété est faible. Elles passent pour des inconnues et sont discrètes dans les médias. De plus, les critiques littéraires les ignorent superbement. Leurs, romans, croyez-moi, font du bien. Le phénomène de ce succès incroyable n’en est qu’à ses débuts. On en déduit que les auteurs qui se vendent très bien ne sont pas tous des stars. Ces autrices à succès n’ont pas besoin de ce statut ronflant.

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De plus en plus de clients viennent dans les librairies pour acheter des livres lumineux, qui leur permettent de s’élever au-dessus de la dureté de la vie. Le succès de ces autrices est facile à comprendre, car leurs romans s’adressent à tout le monde. Chacun peut s’y reconnaître grâce aux émotions et aux sentiments bien présents.

C’est ce qu’on appelle en bon français des romans “feel good” (qui font du bien), qui racontent, en général, comment une femme jeune et moderne évoluant dans la classe moyenne, se sort d’une situation personnelle compliquée par son opiniâtreté et sa vivacité d’esprit. Les héroïnes ont une vie assez commune d’un point de vue sociologique, qui peut faire d’elle la voisine de palier, la meilleure amie, la fille, la nièce de millions de Françaises.

Le génie de toutes ces romancières est de reprendre les thèmes du développement personnel, en les mettant à la sauce romanesque. Il n’y a aucun dédain à avoir face à ces livres. Il n’y a pas non plus à les soumettre à un jugement littéraire classique. Elles ne gagneront pas le prix Goncourt, mais au moins, elles vendent. Ce sont des livres qui réconfortent. On ne se prend pas la tête en les lisant.

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Virginie Grimaldi

Elle est la romancière française qui vend le plus, derrière l’auteur Guillaume Musso. Elle est en général placée au 2e ou au 3e rang sur le podium des ventes. Avant de devenir la romancière la plus lue de France, elle a, comme tant d’auteurs, reçu des lettres de refus. Internet et la communauté de lecteurs créée autour de son blog l’ont aidée à s’accrocher à son rêve et cela l’a finalement portée beaucoup plus loin que ce qu’elle espérait.

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Virginie Grimaldi est née en 1977 près de Bordeaux. L’envie d’écrire lui est venue de sa grand-mère qui adorait la poésie. En 2009, elle a créé le blog Femme Sweet Femme dans lequel elle a rédigé des billets humoristiques sous le pseudonyme de Ginie. Ce blog a gagné en popularité et lui a permis de se lancer dans l’écriture de son premier roman. Toute petite, elle voulait déjà écrire des livres.

En 2014, elle a reçu le 2e prix E-crire Aufeminin, pour sa nouvelle intitulée La peinture sur la bouche. Virginie a publié son premier roman, Le Premier jour du reste de ta vie, en 2015. C’est un bon exemple de ce qu’on appelle la “chick lit”, qui caractérise le genre des romans et comédies sentimentales écrites par des femmes à destination du public féminin. L’ouvrage est devenu un best-seller.

Elle a publié son 2e roman en 2016, Tu comprendras quand tu seras grande. En 2017, elle a publié Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie. En 2018 sera publié Il est grand temps de rallumer les étoiles. Puis Quand nos souvenirs viendront danser en 2019, et Chère mamie au pays du confinement en 2020 avec Et que ne durent les moments doux. L’aventure se poursuit avec Les Possibles en 2021 et Il nous restera ça en 2022.

Ecrire, c’est dans les gênes dans la famille Grimaldi: son grand-père a remporté un concours de nouvelles; sa mère écrivait elle aussi. Néanmoins, elle s’est accrochée à son rêve et Internet l’a considérablement aidée à établir une relation durable avec ses lecteurs. Ses romans reflètent en tout cas un goût prononcé pour le bonheur et pour une certaine forme d’empathie, toujours accompagné d’une bonne dose d’humour.

Virginie Grimaldi écrit, isolée, depuis une cabane dans son jardin. Elle aperçoit des animaux sauvages et elle peut observer la nature à loisir. Elle a besoin de calme pour se concentrer sur son écriture. Pour elle, l’écriture est instinctive.

Mélissa Da Costa

Mélissa Da Costa est passée de l’anonymat aux best-sellers, en toute discrétion. Elle fait partie des 10 écrivains les plus en France et elle connaît un succès foudroyant. Elle est née en 1990 dans l’Ain. Elle a commencé à écrire toute petite. En 2018, elle a déposé son premier roman, Tout le bleu du ciel, sur la plateforme Monbestseller.com. Il est devenu un tel succès en 2019 qu’elle a remporté les prix Alain Fournier et celui du roman cezam pour ce livre.

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Elle est issue d’une famille modeste. Très tôt, elle a fait des ménages dans des hôtels, travaillé dans le service ou les centres d’appels. Elle écrit des romans qui peuvent parler à tout le monde, parce qu’elle est capable de capter ce qu’il y a de plus extraordinaire dans tous les milieux sociaux. Jamais elle n’aurait pensé vivre de ses livres.

Elle a publié 4 romans: Les lendemains en 2020, Je revenais des autres en 2017 et Les douleurs fantômes en 2022. Ses romans font partie de la littérature “feel good”. Elle traite de sujets très graves, comme la maladie, le deuil, la dépression, mais elle termine toujours ses histoires sur des notes positives dans lesquels les héros sortent toujours victorieux de leurs épreuves. Ses romans sont subtils mais bouleversants, allant vers un chemin de résilience.

Mélissa Da Costa a vendu plus de 1.3 millions de livres depuis 2019, malgré son absence de réseau dans le monde de l’édition. Au départ, elle ne pouvait pas se permettre de payer pour faire imprimer et envoyer ses manuscrits aux maisons d’édition. Elle est donc devenue autrice dans l’autoédition, ce qu’elle conseille à tous les auteurs. Cela permet de se confronter directement aux retours des lecteurs. Elle adore les romans de Katherine Pancol et de Sandrine Collette, pour sa capacité à jongler entre la noirceur et l’espoir.

Mélissa da Costa raconte la vie, avec ses hauts et ses bas, le tout enrobé dans un cadre naturel qui transporte le lecteur dans les plus beaux paysages français.

Blandine P.Martin

Blandine P.Martin officie dans le genre de la romance au sens large, plus particulièrement dans le sous-genre “slow burn”. Bien évidemment, l’écriture est sa passion. Elle n’a suivi aucun parcours spécifique qui l’aurait amenée à devenir cette romancière qui connaît un succès sans faille, avec plus de 100.000 exemplaires déjà vendus pour son premier roman. Elle a commencé à écrire à l’âge de 8 ans, en 2014.

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Elle a été formée à la communication et au marketing, des univers assez éloignés de l’écriture. Elle peut vivre désormais de sa plume depuis 2018 en s’autopubliant. Elle n’a pas de limites dans ses ambitions, ni dans sa créativité. Blandine a besoin de liberté pour son processus créatif.

Pour démarrer, elle s’est créée une communauté et a créé du lien avec elle, notamment par le biais d’une newsletter. Avec sa première saga, elle n’a vendu que 50 livres. Mais, elle n’a pas abandonné et a poursuivi son ascension coûte que coûte. C’est une question de persévérance au fil des mois et des années. On est obligé de rebondir, pense-t-elle, mais ça demande du temps. On apprend de ses erreurs. Blandine donne le conseil de continuer à faire ce qu’on aime, sans suivre les modes, en se faisant plaisir. Pour ce faire, il faut aussi être capable de se cerner et de bien se connaître.

Pour Blandine P.Martin, un livre est de qualité quand il transmet des émotions. Il faut marquer le lecteur. Le roman doit donner un panel large d’émotions. Elle conseille surtout de ne pas se comparer aux autres. Chacun a son propre parcours. Il ne faut pas forcément chercher à se différencier par rapport aux autres, et surtout ne pas avoir peur d’être qui on est.

Pour écrire, elle se lève tôt le matin. Quand elle travaillait encore, elle écrivait pendant sa pause déjeuner, plus le soir et le weekend. Elle affirme qu’on peut vivre de sa passion. Il faut déjà y croire pour que le rêve devienne réalité.

Rose Mia

Rose Mia a connu le succès en 2020 avec son premier roman intitulé Noël, avalanche et hésitations. Elle vit près de Bordeaux au milieu des vignes. Elle écrit dans le genre de la romance.

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Après avoir travaillé dans la communication pendant des années, Rose a profité d’une coupure professionnelle pour s’essayer à l’écriture. Le succès a été immédiat. Elle est addict aux romances “feel good”. Elle aime imaginer des histoires jubilatoires avec des héros aux réparties mordantes, qu’on lit au coin du feu en compagnie d’un bon chocolat chaud.

En 2021, elle a publié Un léger malentendu et en 2022, High lover. Elle est devenue une romancière à succès avec ces 3 romans et vit désormais de sa plume. Elle a réalisé son rêve: devenir une écrivaine à plein temps.

Rose Mia a commencé à écrire pendant un burn-out. Elle caressait le rêve d’écrire un roman depuis l’adolescence. Elle avait perdu ses repères et confiance en elle. Ecrire son premier roman lui a fait du bien. Ecrire a été comme une thérapie pour elle. Elle a adoré ça. Elle a commencé par suivre le blog de Jupiter Phaeton, qui connaît un succès impressionnant sur Amazon en s’auto-éditant.

Le premier roman de Rose Mia, “Noël, avalanche et hésitations” s’est vendu à 10.000 exemplaires en 4 mois. Elle vit de sa plume désormais, dans le genre de la romance et de la comédie romantique. Elle veut toujours s’améliorer et se remet beaucoup en question.

Rose Mia donne le conseil de comprendre la structure narrative d’un roman quand on le lit, ou d’un film. Elle a suivi des formations, a beaucoup lu dans le genre de la romance pour comprendre pourquoi elle aimait ça. Ce genre lui procure beaucoup d’émotions.

Rose Mia conseille de ne pas copier les autres, de ne pas se comparer aux autres, mais de rester fidèle à soi-même. Elle aime l’humour et le cinéma, ingrédients qu’elle remet dans ses romans. Elle insère beaucoup de dialogues tout de suite et elle écrit au présent. Elle précise que c’est compliqué d’écrire un livre, car cela a à voir avec l’estime de soi.

Susie Morgenstern

Susie Morgenstern, 76 ans, est la reine de la littérature jeunesse. Enfant, on lui a interdit de lire et on ne cessait de lui répéter: “Va dehors prendre l’air!” ou bien encore “tu vas devenir aveugle à force de lire!”. Elle est néanmoins devenue l’une des autrices les plus lues et les plus populaires de la littérature jeunesse, avec plus de 100 livres parus.

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Cette écrivaine américaine est devenue française de coeur par amour à 22 ans. Son public fétiche, ce sont les enfants. Elle publie 2 à 4 livres par an depuis 5 ans. Elle a été diagnostiquée avec un cancer en 2016. Elle écrit dans sa grande pièce qui fait office de cuisine-salle-à-manger-salon. Elle travaille tous les jours de 7 heures à 19 heures. De son bureau à Nice, elle voit le jardin et la mer. Quand elle écrit une phrase qu’elle aime particulièrement, elle s’offre une récompense: un petit morceau de gingembre confit.

Selon Susie, elle a commencé à écrire dans le ventre de sa mère. Avant même de savoir lire et écrire, elle adorait pousser un stylo sur une feuille. Elle faisait des boucles à n’en plus finir. Elle a écrit ses premières histoires et ses premiers poèmes à 7 ans.

Susie continue plus que jamais à écrire, malgré son cancer qui n’est pas guéri. Elle utilise l’humour pour garder la maladie à distance. Elle prend sa maladie pour une aventure, une de plus dans sa vie, parmi les mille aventures qu’elle a déjà vécues, sans dramatiser. Il est à rappeler qu’elle écrit en français, qui n’est pourtant pas sa langue maternelle. L’écriture, c’est ce qu’il l’aide à vivre et à survivre. Elle a été faite Chevalier de la légion d’honneur en 2016 et est devenue Officier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2013.

Susie Morgenstern écrit aussi pour les adultes, notamment avec son best-seller Mes dix-huit exils. Elle se confie facilement sur son besoin obsédant d’écrire. Comme si elle devait justifier d’être toujours vivante. Elle ne pourrait pas envisager la vie sans écrire. C’est juste écrire qui compte pour elle, et lire la nuit! L’écriture, c’est sa colonne vertébrale, malgré son manque d’assurance fondamental, sa peur de ne pas être aimée, tout ça bien caché sous les lunettes roses en forme de coeur et les colliers qu’elle aime porter.

Je vous le dis, cette écrivaine est tout bonnement en remède contre la tristesse, l’ennui, la peur de ne pas être comme il faut. C’est le secret du phénomène littéraire qu’elle représente.

En guise de conclusion

Je ne sais combien de ces autrices vous connaissez. Moi, je les ai découvertes au fil de mes lectures et de mes découvertes littéraires, et je dois avouer que je ne suis pas déçue. J’aurais pu citer aussi Laure Manel qui a déjà vendu plus d’un million d’exemplaires, notamment avec La délicatesse du homard ou La mélancolie du kangourou. Elle a écrit 9 livres en 5 ans.

On parle toujours des mêmes auteurs quand ils publient un nouveau livre chaque année. Pourquoi? Il y en a tant d’autres qui mériteraient un peu d’attention. Les médias ne jouent pas vraiment leur rôle. D’ailleurs, s’ils le faisaient vraiment, ça se saurait, non?

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Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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