Michel Le Brigand, dans son livre “Ecrire pour mieux vivre” publié aux éditions Eyrolles, nous dit qu’écrire, de manière brève et active, a un pouvoir libérateur. Toutes les pensées que nous ruminons, toutes les joies qui nous animent, une fois jetées sur le papier, nous permettent de mieux analyser les situations vécues et de clarifier nos pensées.
Méthodique, le guide de cet auteur propose de prendre rendez-vous avec soi-même. Bien dit, non? Pour cela, il suffit de se munir d’un stylo et d’une feuille de papier. Aussi simple que cela. Cela suffit pour résoudre les dilemmes intérieurs et combattre les pressions extérieures. Grâce à une trentaine d’exercices proposés dans le guide, l’écriture devient une occasion répétée de gérer les situations de la vie courante.
Ce livre s’adresse à toute personne qui souhaite rapidement faire le point sur sa vie quotidienne en s’accordant quelques minutes de tranquillité régulièrement. Ce guide permet de retrouver les ressentis authentiques, construire des réponses et tout simplement mieux vivre. C’est une démarche d’intériorité. C’est comme descendre les marches d’un escalier qui mène à soi-même.
Qui est Michel Le Brigand?
Michel Le Brigand est formateur depuis une vingtaine d’années. Il est spécialiste des métiers de la relation et enseigne dans plusieurs écoles et universités. Du travail sur autrui au travail sur soi, il conseille les professionnels sur la manière d’élaborer les procédés d’ajustements oraux et écrits, nécessaires à leur activité.
Il met de l’écriture dans son métier, sa vie et son activité artistique avec la parution de plusieurs recueils poétiques. Cet homme est aussi devenu, au fil de son expérience, spécialiste des communications complexes. Il agit principalement dans le secteur social-éducation et de la Petite Enfance. Son crédo à lui: faire bouger les lignes en appui sur les Sciences Humaines et toujours avec un peu d’humour.
Crédit photo: Gilles Guyon
Introduction
Le livre “Ecrire pour mieux vivre” de Michel Le Brigand est divisé e, 3 parties et en 9 chapitres:
- Ecrire pour quoi faire?
- On s’y met tout de suite
- Devenir chaque jour l’auteur de sa vie
- Agir sur son image pour la transformer
- J’écris ce qui me nuit, et après …
- Arbitrer les conflits pour les résoudre
- J’avance mot à mot
- Je suis mon meilleur prescripteur
- Créer et transmettre
Le livre de Michel Le Brigand s’adresse aussi bien aux personnes concernées par l’enjeu de l’écriture que celles qui les accompagnent. A notre époque de l’individualisme triomphant, il y a un constat très clair: chacun est seul chez soi face à son miroir. Alors, pour beaucoup de personnes, il est difficile d’être à la hauteur. Notre société nous incite à la réactivité, et nous laisse peu de temps pour la créativité.
Résultat des courses: on se connaît peu, voire pas du tout. On aspire à mieux se connaître, mais tout bouge tout le temps et trop vite. On se perd. Comment trouver sa consistance? Comment se connaître mieux? Comment ralentir cette course? Comment remplir sa vie intérieure? Comment agir et vivre sans vérifier ce qui se passe en soi et autour de soi tout le temps? Comment trouver du temps et de l’énergie pour clarifier sa vie? Comment se motiver davantage? Comment prendre de la hauteur sans pour autant décrocher de la réalité? Comment gagner en maîtrise sur sa propre vie?
Fuir n’est pas la solution. Vous le savez. La solution est en chacun de nous. C’est une solution qu’on doit assumer seul. Cela commence par ne pas se positionner en victime. Ce n’est pas non plus d’accepter d’être de plus en plus performant. C’est de trouver l’isolement pour advenir à soi-même. Personne n’a dit que c’était facile. Personne ne peut être parfait non plus. C’est un défi à relever que de s’occuper de soi.
Notre existence est source de remises en question multiples. Nous avons toutes et tous un besoin d’harmonie et de cohérence. Le besoin d’écrire a des origines claires: une maladie qui est survenue sans crier gare, un décès dans son entourage, un drame, etc. Notons qu’un simple incident sans gravité suffit pour désorganiser une vie. C’est à ce moment-là qu’on se pose plein de questions…auxquelles on n’a pas forcément des réponses immédiates.
Nous sommes toutes et tous tiraillés entre plusieurs personnalités qu’on superpose, mais la réalité se rappelle à nous de toute façon. Notre réflexion peut devenir confuse ou tourner en boucle. Le fait d’écrire sur soi au quotidien permet d’apaiser les tensions intérieures et de les surmonter. Car, tout ce qui n’est pas traité devient de la souffrance. Ecrire sur soi et pour soi de manière fréquente est donc un moyen d’accéder à une meilleure hygiène de vie.
Commencer un cheminement intérieur doit avoir du sens, doit faire sens. Que faire de mieux que de prendre soin de soi et de mieux se connaître? Pourquoi attendre pour devenir le sujet de sa vie?
Ecrire, pour quoi faire?
Personne ne nous incite vraiment à écrire sur soi-même. Pourquoi alors a-t-on envie d’écrire? Quelles sont les causes et les circonstances qui amènent les gens à l’écriture? Pourquoi écrire? Quel est le but? Telles sont les questions que tout un chacun se pose avant de commencer à écrire. Toutes les questions sont légitimes. Aucune n’est meilleure ni pire qu’une autre.
On écrit pour garder la mémoire, pour laisser des traces de notre culture. On ne peut pas tout retenir à l’oral. On écrit pour ne pas oublier. Comme le dit l’adage, “les paroles s’envolent, les écrits restent”. L’écriture sert à gérer notre quotidien, à mieux nous organiser, à anticiper l’avenir et à mieux contrôler nos désirs.
L’écriture permet aussi de mettre les choses noir sur blanc, de rétablir la vérité sur un sujet. Quand nous commençons à écrire, nous sommes vite face à un dilemme: décrire les faits sans les commenter ou analyser ce qui s’est passé. Ecrire permet en général de prendre de la distance face aux événements de sa vie. Pour sa vie intérieure, ce qui compte est ce qui est vrai pour soi. Témoigner sur sa vie quotidienne est une première étape essentielle pour mieux se connaître et qui permet d’améliorer la connaissance de soi.
Crédit photo: evolute.fr
On écrit pour dire ce qui se loge en soi et surtout pour finir par tirer des leçons de son existence. Quand on écrit chaque jour comment on se sent, on opère forcément un transfert vers une sensation, qui se traduit en émotion. Ecrire ce qui est bien ou ce qui ne l’est pas sert à délivrer l’émotion. C’est entrer en soi et commencer par ce qui va mal, pour retenir ce qui va bien. Il est vital d’épuiser les émotions qui perturbent avant de mettre à jour les émotions plus satisfaisantes.
Les émotions nous entraînent le plus souvent à penser à ce qui ne va pas. Les moments que l’on consacre à l’écriture, aussi brefs soient-ils, forment une sorte de traitement de ce qui nous préoccupe. C’est aussi un moment à soi que l’on s’accorde. Pour en mesurer les effets, c’est une opération qu’il faut sans cesse renouveler.
On écrit mieux avec un cadre, dans un but précis. La contrainte est en général libératrice. L’écriture au quotidien permet de toute façon de mieux maîtriser sa vie, parce qu’elle possède la vertu de mettre les choses noir sur blanc.
On a le droit de s’écrire?
La forme la plus connue de l’écriture du vécu personnel est le journal intime. Retenons quand même qu’il est curieux, selon Michel Le Brigand, comme l’écriture intime se pratique avec discrétion. Certes, c’est la condition nécessaire pour qu’elle reste personnelle. Son propre monde intérieur est comme un tabou. Or, dans notre société actuelle, on ne valorise que ce qui est montré dans l’espace public. Le retour sur soi a mauvaise presse.
Cette écriture intime n’a pas vocation à devenir publique de toute façon. Ce type de jorunal reflète des tranches de vie à un moment donné. Nous devenons sous-même le héros ou l’héroïne de notre texte. Le succès des réseaux sociaux n’a pas condamné le journal intime. 74% de celles et ceux qui écrivent un journal intime le font sur papier.
L’écriture intime permet de se libérer de ses démons intérieurs, de transférer ses émotions, de verbaliser ses sentiments afin de s’en débarrasser. Pratiquer une écriture personnelle peut constituer les bases d’une pensée durable, parce que cela amène, peu à peu, à du changement. L’écriture est une étape transitoire pour s’autoconstruire.
Il faut néanmoins accepter que prendre l’initiative d’écrire, c’est se dévoiler et passer par une épreuve. Le journal intime a pour fonction première de déposer les pensées et de commencer à faire le ménage. Il y a toujours un moteur, une motivation qui sa cache derrière l’écriture intime.
Ecrire pour chasser le stress
Le quotidien est désespérant d’ordinaire et de banalité. L’écriture permettrait de retenir le temps qui passe. C’est aussi un défouloir, mais qui évite le ressassement, la répétition. C’est là que l’écriture devient active: on fait le constat de ce qui se répéte, et peu à peu, on commence à amorcer une modification durable.
Généralement, les démarches d’écriture intime s’appliquent dans le cadre de thérapies. Il faut toujours garder à l’esprit que l’écriture personnelle a des verus thérapeutiques éloquentes. On peut même la pratiquer sans assistance. Nous sommes d’accord: elle ne remplace pas une thérapie. L’écriture active possède un pouvoir cathartique en nous libérant des épisodes anxiogènes qu’on a pu vivre. Elle permet de retirer toutes les tensions de stress.
Alors, on peut se permettre de dire qu’on écrit seul pour vivre mieux. L’écrit du qotidien peut se pratiquer tout au long de la vie. Il n’est pas réservé uniquement aux adolescents. L’écriture permet de transformer les drames en positif.
Ce moment d’écriture que l’on s’offre est comparable à la relaxation ou à la méditation. Ecrire oblige à se poser et de faire une pause dans le rythme effréné de notre vie. Ecrire oblige à mettre le doigt sur ce qui ne va pas pour envisager une issue à chaque problème. On n’est pas obligé de garder pour l’éternité les textes que nous produisons. C’est inutile aussi de se forcer à faire de belles phrases, à jouer avec les mots et de faire attention à son style.
Ecrire au quotidien permet d’être moins perméable aux événements, de mieux maîtriser l’ambivalence de ses sentiments, de reconnaître les émotions pour mieux les orienter, de savoir nommer ses désirs et ses intentions, d’affirmer ses choix. Ecrire permet de mieux se connaître et de renforcer l’image de soi-même.
Tout en écrivant, on lâche ses émotions négatives, parce qu’on relit ses écrits, on y revient et on se dit: “comment ai-je pu me mettre dans un état pareil?”. Cette écriture est libératrice et elle nous permet aussi de nous rendre disponible au présent. L’enjeu plus profond de cette pratique est de retouver la joie de vivre comme le sentiment le plus pregnant de son existence. La joie de vivre est liée au moment présent.
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En guise de conclusion
Je ne vous ai résumé que la première partie du livre de Michel Le Brigand, “Ecrire pour mieux vivre”. La manière que l’auteur a de présenter les choses interpelle et je trouve ça bien de prendre le temps de se poser des questions qui me paraissent essentielles. De toute façon, je ne vois pas et je ne comprends pas comment on peut continuer à vivre sans prendre, de temps à autre, des moments pour soi en vue d’une introspection salutaire.
Comme l’écriture permet de libérer son état émotionnel, on finit par aller mieux. Qu’il est bon de pouvoir se libérer avec des mots. La lecture, tout comme l’écriture, est aussi libératrice. On parle de bibliothérapie, d’écritothérapie, de manuscritothérapie. Pour que l’écriture soit libératrice, il convient de s’imposer des règles: se fixer un cadre de travail toujours à la même heure.
Alors, on peut dire qu’écrire, c’est la santé. Tout comme lire d’ailleurs. Daniel Pennac a écrit: “le texte littéraire travaille à la restauration du lien avec autrui”. “Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même”. De nombreuses études l’ont démontré: refouler ses émotions nuit à la santé.
Bonjour
J’ai eu l’occasion d’accompagner des personnes en situation de handicap lors d’un atelier écriture…. j’aimerais poursuivre ce travail, c’est pourquoi je glane quelques conseils. Merci et bonne continuation