“L’écriture d’un roman, c’est un petit peu comme le Tour de France”, commente Guillaume Musso. Ou bien encore par analogie “un roman réussi, c’est comme une histoire d’amour réussie”.
Le dernier né des romans de Guillaume Musso, “La vie est un roman”, paru en mai 2020 aux éditions Calmann-Lévy est une lecture à nulle autre pareille. En trois actes et deux coups de théâtre, l’écrivain à succès nous immerge dans une histoire étourdissante et puise sa force dans le pouvoir des livres et la rage de vivre de ses personnages.
Flora Conway est une célèbre romancière et maman de Carrie, trois ans. Alors que la mère et la fille jouent à cache-cache dans leur appartement de Brooklyn à New York, Carrie disparaît soudainement. La porte et les fenêtres étaient pourtant fermées et les caméras de surveillance n’indiquent rien d’inquiétant. Comment est-ce possible?
De l’autre côté de l’Atlantique, à Paris, seul un écrivain détient la clé de ce mystère.
Guillaume Musso place une nouvelle fois son métier d’écrivain au cœur de l’intrigue de son roman. Sa vie d’auteur au travers d’un double littéraire…
Un double littéraire
Après “La vie secrète des écrivains”, Guillaume Musso propose avec ce nouveau roman, “La vie est un roman”, une description aux accents autobiographiques, les traits de caractère de certains personnages lui ressemblant parfois.
“Ce roman, c’était l’idée de prendre le prétexte d’une enquête policière pour donner des petits trucs et ouvrir la boîte noire de l’écriture d’un roman”. Guillaume Musso ajoute : “On est clairement sur un décalque de ma vie d’auteur, pas du tout sur ma vie sentimentale heureusement pour moi parce que ce pauvre Romain Ozorski (le personnage écrivain de l’histoire) a une vie sentimentale difficile”.
Il précise le rôle réel de ce personnage : “C’est un double littéraire qui est prétexte pour répondre un peu aux questions des lecteurs et surtout qui est un témoignage de ma vie professionnelle depuis 20 ans. Depuis 1999, je me lève tous les matins en me demandant qu’est-ce que je pourrais bien raconter et écrire aujourd’hui”.
Des conseils pour écrire un roman
Un livre comme “La vie est un roman“, “vous êtes obligés de commencer à l’écrire en ayant déjà un squelette d’histoire, un canevas sur vingt pages” affirme Guillaume Musso. “Vous avez les rebondissements principaux et connaissez déjà vos personnages. Une fois que vous avez cela, qui est plus quelque chose pour vous rassurer, vous pouvez faire confiance à l’écriture et donc vous pouvez tous les matins espérer qu’on vous amène les idées un peu neuves qui vont enrichir l’histoire”.
L’inspiration vient donc ensuite souvent avec les éléments de votre vie, l’observation ou l’actualité d’après l’auteur à succès.
Guillaume Musso concède également que le travail d’un écrivain peut être fastidieux. Il lui est ainsi arrivé à diverses reprises d’abandonner de nombreuses idées. : “Cela m’est arrivé plusieurs fois de mettre six mois de travail au panier. Six mois d’écriture c’est une centaine de pages parce que vous pensez qu’une idée fonctionne et puis il n’y a pas le petit plus, l’étincelle qui va faire qu’il y ait suffisamment d’excitation pour que vous continuiez”.
Pour l’écrivain, le suspense est vraiment un élément capital. Il se fait donc un devoir d’invention permanente. Il aime que l’histoire raconte quelque chose d’original. Il aime que chaque page en appelle une autre et que chaque fin de chapitre donne envie de lire le suivant.
Guillaume Musso veut aussi que son lecteur vibre et qu’il vive avec les personnages. C’est la raison pour laquelle il construit des personnages complexes qui ne sont pas unidimensionnels et qui ne soient pas des super-héros.
Il essaie de construire ses romans à deux niveaux de lecture: un premier où le lecteur se laisse porter par l’histoire et le suspense, l’ambiance et le désir de tourner les pages; et un second niveau où il essaie d’introduire davantage de réflexion et de traiter certaines thématiques.
Cela dit, Guillaume Musso fuit comme la peste toute idée de ‘recette’ d’écrivain. Il est persuadé que les lecteurs demandent surtout à être surpris, à la fois par des modes de narrations originaux et par des histoires dans lesquelles ne flotte pas le parfum du ‘déjà-lu’.
Le travail du romancier consiste à faire le tri dans les idées, à identifier dans le flot des idées celles qui pourraient éventuellement se transformer en roman.
Les sources d’inspiration de Guillaume Musso sont multiples: son propre vécu, la réalité, la fiction sous toutes ses formes. Il aime aussi beaucoup observer les gens, au restaurant, dans les cafés, le métro, les magasins,…Cela lui permet de capter l’air du temps, de saisir des situations, des dialogues, des émotions, …
Alors, dès que quelque chose le marque, il le note tout de suite sur son carnet ou dans son ordinateur. Au bout d ‘un moment, à force de confronter des idées les unes aux autres, certaines vont se relier entre elles et une trame finit par se dégager.
Le processus de création reste toutefois très mystérieux: une étincelle, des flashs qui fusent, des idées qui s’imbriquent et s’agrègent pour, petit à petit, former l’ossature d’une histoire.
Pour créer un roman, l’écrivain garde toujours en tête un principe de base: écrire des livres qu’il apprécierait en tant que lecteur. Il n’essaie pas d’appliquer une formule. Il essaie plutôt de raconter une histoire qui s’accorde avec ses sentiments du moment.
Il met en place une ossature solide et il reste vigilant à la cohérence de l’intrigue. Son but ultime est de faire naître l’émotion chez le lecteur. Il s’attache donc toujours à ce que ses romans procurent un plaisir de lecture et offrent un vrai moment d’évasion.
L’écrivain donne la priorité au côté addictif de l’histoire, à la volonté d’adopter une narration moderne qui entraîne le lecteur dans son univers. Il se laisse désormais plus guider par le déroulement de l’histoire. Il impose ainsi beaucoup de rebondissements pendant la rédaction du roman.
Il jubile quand les personnages essaient de s’imposer pour échapper à leur créateur. C’est de là que naissent les retournements de situation que l’auteur n’avait pas imaginés au départ.
La journée de travail de Guillaume Musso ressemble à celle d’un artisan. Il essaie d’écrire tous les jours et d’avoir une certaine discipline de travail, tout en refusant de se laisser entraver par des rituels trop stricts.
Il essaie de travailler partout: dans son bureau, dans les cafés, dans les TGV, dans les avions, etc. Beaucoup de ses idées lui viennent dans les avions ou à l’étranger.
Guillaume Musso écrit ses chapitres les uns après les autres, sur ordinateur. Il opère ensuite de longues corrections sur papier, puis à nouveau sur ordinateur et ainsi de suite. Il réalise autant d’aller-retours que nécessaire.
Le travail d’écrivain de Guillaume Musso
Guillaume Musso, après autant d’années d’activité, continue à prendre du plaisir à l’écriture. Il confie : “Écrire c’est la chose que je préfère au monde. Il y a une excitation chaque année : qu’est-ce que je pourrais faire pour surprendre les lecteurs, pour faire en sorte de m’amuser. J’ai toujours pensé que l’écriture était un jeu qui se jouait à deux. Un roman, c’est une contribution à part égale entre celui qui l’écrit et celui qui le lit. Ce jeu continue à m’amuser et à me challenger”.
Son travail d’écrivain est aussi celui de distiller diverses références et de rendre la lecture la plus agréable possible. “Écrire, c’est souvent réécrire. Cette impression de fluidité qu’on peut avoir en lisant des histoires est le résultat d’heures de travail pour essayer d’adopter un style fluide. Je considère que c’est une politesse par rapport au lecteur, que d’écrire des romans qui soient accessibles à tout le monde, de fédérer des personnes différentes: que ce soit des profs de faculté, des adolescents, des personnes qui lisent peu ou beaucoup. C’est un peu la magie des romans populaires pour moi qui fédèrent des gens différents. Moi, j’essaie toujours d’écrire mes romans à double niveau de lecture : un premier qui est le plaisir de tourner les pages et un deuxième qui est de traiter des problématiques un peu plus graves et complexes” déclare-t-il.
Guillaume Musso éprouve de la satisfaction et de la fierté parce que, même si l’écriture n’est évidemment pas une compétition, le succès valide d’une certaine façon son travail.
Sa plus grande fierté, c’est d’être arrivé à ce résultat d’un auteur mondialement connu, traduit en 44 langues, et aussi de ne pas appartenir au sérail de l’édition. A l’âge de 23 ans, quand il a envoyé ses manuscrits par la poste à des éditeurs, il ne connaissait personne dans le milieu de l’édition. Il n’était pas parisien. Il n’était recommandé par personne.
Il assume pleinement le fait d’être devenu un auteur populaire. Il trouve gratifiant de voir des gens qui lisent ses romans dans le métro ou le bus. La littérature populaire – celle d’Agatha Christie, de René Barjavel et de Stephen King– est celle, qui adolescent, lui a donné le goût de la lecture.
Il n’éprouve donc aucun complexe à être un auteur ‘populaire’ et il en tire plutôt une grande fierté. Sa popularité lui laisse surtout une grande liberté et l’oblige à ne faire aucune concession. Il a toujours désiré écrire des romans où le lecteur se trouve happé par une histoire au point de ne plus pouvoir poser le livre qu’il est en train de lire.
Comment Guillaume Musso est venu à l’écriture
Comme c’est souvent le cas dans les parcours d’écriture, c’est la lecture qui a précédé à l’écriture, chez Guillaume Musso. Son engouement pour les romans remonte à ses dix ans. Sa mère était bibliothécaire, mais jusqu’à cet âge, les livres l’ennuyaient. Il n’aimait en fait que les B.D!
Et puis, tout à coup, il a lu une histoire qui l’a enthousiasmé: “Les Hauts de Hurlevent” d’Emily Brontë. A partir de cette lecture, il a passé beaucoup de ses étés à lire dans un coin de la bibliothèque au lieu d’aller à la plage d’Antibes. Il se souvient ainsi avoir enchainé “Guerre et Paix”, “Anna Karenine“ de Léon Tolstoï, “L’Education sentimentale, Madame Bovary” de Gustave Flaubert, entre autres lectures.
Guillaume Musso n’a pas eu peur de se lancer dans des marathons de lecture!
Puis, la lecture a fait naître un désir d’écriture. Le déclencheur a été un concours de nouvelles organisé par un professeur de français en classe de seconde. Guillaume Musso a écrit une histoire imprégnée de surnaturel qui lorgnait à la fois vers Stephen King et vers “Le Grand Meaulnes” d’Alain Fournier. Il a gagné! Il a été surpris de voir qu’un produit issu de son imagination pouvait trouver un écho chez les autres. Cela l’a encouragé à continuer à écrire.
Pour Guillaume Musso, l’écriture est un prolongement de la lecture, laquelle représente un moyen privilégié de s’évader de la réalité, du quotidien, du côté parfois insupportable de la vie.
La réalité, de ce fait, n’est pas suffisante pour satisfaire les désirs, les appétits, les rêves humains. De ce fait, les gens lisent. La réalité procure souvent de la frustration, mais reste une source indéniable d’inspiration pour le romancier.
Des romans cinématographiques
Le cinéma, pour Guillaume Musso, est l’une de ses grandes sources d’inspiration. C’est naturellement que la construction de ses livres ressemblent à celles de certains films.
Il dit faire partie de la génération magnétoscope: il a découvert les films, non pas dans les ciné-clubs, mais directement sur le petit écran, en ayant la possibilité de se repasser la même scène d’un film, afin d’en assimiler plus facilement les fondations et les techniques. C’est évident que cela a eu une influence sur sa façon d’écrire, avec un côté assez visuel, une structure très découpée et une tension qui court tout au long de l’histoire.
Depuis une quinzaine d’années, l’écrivain dit être influencé par les séries télévisées anglo-saxonnes, comme “Six feet under, LOST, The Sopranos, MI5, 24 heures chrono, The West Wing, Mad Men, the Wire, etc.
C’est souvent dans ce genre d’histoires que se trouvent aujourd’hui les narrations les plus innovantes, les sujets les moins formatés et les auteurs les plus inspirés.
En guise de conclusion
Dans son dernier roman, “Ecrire un roman”, Guillaume Musso s’amuse à surprendre le lecteur et lui offre une histoire pleine de rebondissements. Ce roman est vertigineux et dense. C’est un exercice de haut vol et d’illusionniste sur les interactions d’un auteur avec ses créatures inventées.
L’écrivain embarque le lecteur dans une succession de rebondissements et de fausses pistes, pour conclure sur un coup de théâtre où le lecteur comprend qu’il a été berné depuis le début jusqu’à la fin.
Le rythme est soutenu, l’émotion intense est présente, les héros sont attachants, l’intrigue truffée de références littéraires. Guillaume Musso rend là un bel hommage aux écrivains.
C’est à mon humble avis un de ses meilleurs livres, plus personnel que les autres. Si vous vous laissez à lire ce roman, vous ne serez pas déçu: vous allez vous régaler! Le tout est quelque peu conçu comme une pièce de théâtre, en trois actes.
Vous y retrouverez peut-être un peu de Romain Gary…
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