Avec le titre de cet article, on pourrait se croire de nouveau dans les années 1850, 1860 et plus. Repartis dans le passé, un passé où le roman feuilleton était roi. Le roman-feuilleton, ancêtre de nos séries télé préférées, est un genre apparu au XIXe siècle et que tous les écrivains de l’époque ont pratiqué. A l’époque, la publication des romans était réalisée par épisodes dans un journal. C’est ainsi que les écrivains, même les plus renommés, ont commencé.
Par la suite, le roman-feuilleton, populaire jusqu’au début du XXe siècle, a donné naissance à un dérivé “le feuilleton-cinéma”. Autour des années 1990, on commence à voir apparaître les séries télévisées. Certains romans-feuilletons vont alors connaître un grand succès au XXIe siècle, grâce à leur adaptation en films ou en séries. On peut d’ailleurs prendre l’exemple de la série à succès “Lupin”, adaptée des avantures du non moins célèbre “Arsène Lupin”.
Le genre du roman-feuilleton a donné naissance à de grandes fictions, encore célèbres aujourd’hui, telles que “La Porteuse de pain, Le Comte de Monte-Cristo ou Les Trois Mousquetaires”. Au fur et à mesure que le roman-feuilleton se développe, certains genres s’épanouissent particulièrement. Ce qui marque le point commun entre tous ces romans – hormis leur forme – est la conception dramatique : dans tous les cas, il s’agit d’un roman riche en rebondissements, coups de théâtre et passions excessives, axé sur un héros populaire. C’est l’aventure qui domine, que celle-ci se déploie dans le monde moderne, dans le passé ou bien ailleurs qu’en France.
Pour écrire cet article, je me base en partie sur le site Les Artisans de la fiction.
Le retour du roman-feuilleton
Qui n’a pas entendu parler du roman à succès “Blackwater” de Michael McDowell? Alors, si tel n’est pas le cas, ne tardez pas à le lire car il s’agit d’une saga absolument addictive sur un fonds fantastique. Le lecteur est emporté dès les premières pages par une plume efficace. Moi qui ne suis pas fan de l’horreur, je me suis laissée transporter aisément. C’est une oeuvre tout simplement entraînante et vous ne regretterez pas sa lecture!
Cette saga a été publiée sous la forme de roman-feuilleton en six tomes par les éditions Monsieur Toussaint Louverture entre avril et juin 2022. Cette saga familiale a détrôné l’autre saga familiale à succès, “La saga des Cazalet” d’Elizabeth Jane Howard aux éditions de la Table Ronde.
Rappelons-nous, pour les moins anciens d’entre nous, que “Blackwater” a été une série culte aux Etats-Unis en 1983, écrite par Mickael McDowell lui-même. La traduction de la saga en français est assez récente, pour celles et ceux qui ne peuvent pas la lire dans la langue d’origine.
Je ne voudrais pas révéler des pans de l’intrigue, mais dans ce roman-feuilleton, nous suivons les traces de la famille Caskey pendant plus de 50 ans. C’est une riche famille grâce à l’exploitation du bois au bord de la rivière Blackwater qui a donné le nom à la saga. La rivière peut rester calme et apporter la fortune, mais lorqu’elle est en colère et en crue, la ruine se profile. Dans la maison inondée, on finit par retrouver une jeune femme inconnue. Elle est soupçonnée, forcément, car autrement, cela ne serait pas drôle.
Pour attirer le public français, les éditeurs ont publié un tome tous les 15 jours. Car la série, au départ, a été pensée comme un roman-feuilleton et a eu le même traitement qu’à sa sortie en 1983. Cela se ressent dans la construction de chaque tome. Le lecteur suit les personnages sur une période d’environ 10 ans. Dans les dernières scènes de chaque livre, la thématique du tome suivant est annoncée. Le lecteur devient donc impatient de connaître la suite, d’autant plus que chaque tome se termine sur un ‘cliffhanger’.
La construction des chapitres est logique pour en faire un roman-feuilleton. Les scènes actives et les résumés narratifs alternent, ce qui permet de faire passer les années sans que le lecteur ait la sensation de longueur ou de rater une information. L’auteur sait pertinemment quelle scène mettre en avant et sait transmettre des points importants à ses lecteurs. Des éléments surnaturels apparaissent dans l’intrigue qui ont une importance cruciale pour la suite de la saga.
Une plume efficace
Voici l’incipit de “Blackwater”:
“À l’aube du dimanche de Pâques 1919, le ciel au-dessus de Perdido avait beau être dégagé et rose pâle, il ne se reflétait pas dans les eaux bourbeuses qui noyaient la ville depuis une semaine.” (cf p.7 , éditions Monsieur Toussaint Louverture).
Mickael McDowell- Crédit photo: babelio.fr
Vous aurez constaté par vous-même que le début du roman est efficace. C’est un incipit révélateur de la façon d’écrire de Mickael McDowell. Il arrive à faire défiler les saisons en quelques lignes tout en nous offrant des images saisissantes et des métaphores impactantes. D’ailleurs, il dira dans une interview avec Douglas E. Winter :
“Je suis un écrivain commercial et j’en suis fier. J’aime être publié en livre de poche. Et je suis un artisan. Je suis très impliqué dans cette notion d’artisanat, dans le fait d’améliorer mon écriture, de la rendre claire, concise et de dire exactement ce que je veux dire, exactement ce que je pense, d’améliorer ma plume et de faire de mon mieux dans le genre dans lequel j’écris. J’écris des choses qui seront mises en vente dans une librairie le mois prochain. Je pense que c’est une erreur d’essayer d’écrire pour la postérité. J’écris pour que des gens puissent lire mes livres avec plaisir, qu’ils aient envie d’attraper un de mes romans, qu’ils passent un bon moment sans avoir à lutter.”
Dès que le lecteur s’empare des premières pages de “Blackwater”, il est immédiatement embarqué à Perdido, la ville où se déroule l’action et arrive à diffuser un suspense tout au long de la saga.
Tout est bien orchestré: les scènes réactives, les ellipses, les événements surnaturels, les disparitions mystérieuses, les meurtres, les conflits familiaux et les affaires financières. Le lecteur ne peut rien oublier de ce qu’il se passe. On pourrait dire que l’auteur utilise le principe de réaction en chaîne.
Un univers narratif ancré dans l’Histoire
Le XXe siècle est riche de grands événements historiques, qui sillonnent bien sûr toute la saga. La Grande Dépression des années 30, la Seconde Guerre Mondiale, la chasse au pétrole, tous ces événements représentent la toile de fond dans la vie des Caskey et de Perdido, et vont animer certaines décisions ou grands changements dans les personnages.
On va par exemple voir James Caskey (oncle d’Oscar Caskey) être déchiré par le départ de son fils adoptif pour la guerre, ou des ouvriers semer la zizanie dans la ville lors de la construction de la fameuse digue, ce qui entraînera une intrigue qui impactera la vie de Queenie Strickland (belle-soeur de James) sur le très long terme. Dans “Blackwater”, tout est réfléchi et chaque relation ou événement peut avoir un impact positif ou négatif sur les personnages.
Chaque personnage est excessivement bien travaillé et a droit à son arc narratif (notion que j’ai déjà évoquée dans certains de mes articles de blog). Certains personnages vont s’assumer et prendre confiance en eux, d’autres ne suivront pas la même trajectoire.
Chaque personne s’épanouit de manière positive ou négative. Chaque parcours est différent selon la personnalité des personnages ou des obstacles qu’ils rencontrent sur leur chemin. Certains arriveront à les surmonter, pas les autres. Chaque personnage est en tout cas très bien caractérisé. Certains des personnages sont vraiment fascinants: on les aime ou on les déteste.
Un maître du surnaturel
S’il n’est pas très connu en France, c’est un monument reconnu et apprécié sur le sol américain. Né en 1950 en Alabama et décédé en 1999, Mickael McDowell a essuyé plusieurs refus pour ses premiers écrits (romans et scénarios), mais il a été finalement reconnu comme un auteur d’histoires d’horreur impactantes. Il devint notamment scénariste pour “Beetlejuice” et “L’étrange Noël de Monsieur Jack”, mais aussi pour un épisode de la série des “Contes de la crypte” en 1989.
La famille est un thème qui a toujours fasciné Mickael McDowell. Beaucoup de ses romans tournent autour des relations familiales et des diffucltés de communication engendrées dans les familles. Il disait ceci dans une interview:
“Cela ne me dit rien d’avoir une famille à moi, mais il faut pourtant qu’il y ait des familles – c’est juste que je n’ai aucune envie d’avoir quoi que ce soit à faire avec elles. Je les trouve violentes, oppressantes, manipulatrices – et pour toutes ces raisons, elles sont aussi intéressantes. Je n’ai pas de famille en ce moment – j’en ai en Alabama, mais pas près de moi. J’ai des amis avec moi, mais les amis ont tendance à être plus ou moins du même âge ou de la même génération. Et même si vous avez des amis de vingt-deux ans et d’autres qui en ont cinquante-cinq, il s’agit en général de relations horizontales.”
Mickael McDowell est décédé en 1999 et se souciait fort peu de la postérité. Comme écrit précédemment, il se targuait d’être un écrivain commercial, un artisan des mots, dont le style a toujours été guidé par la recherche de la clarté et de la précision. Son but a été de donner du plaisir à ses lecteurs. C’était le désir originel de l’auteur de publier sa saga sous forme de roman-feuilleton. Les lecteurs français ont quand même attendu 40 ans pour profiter de cette oeuvre en 6 tomes!
Stephen King était l’ami de Mickael McDowell. Il avait d’ailleurs admiré le procédé de son ami et loué sa réussite. Cette saga est inspirée du mouvement littéraire de Southern Gothic, car l’action se déroule dans le bayou. L’écrivain américain maîtrise son intrigue d’une main de fer.
Blackwater: une saga sociétale?
C’est la question que tout lecteur se posera à un moment donné ou à un autre. Les éléments surnaturels vont et viennent au rythme de l’écriture fluide de l’auteur. Le lecteur avance à tâtons dans le mystère du lien qui unit certains personnages. L’écrivain a aussi distillé de l’horreur par petites touches. Cette saga familiale, bien qu’écrite 40 ans auparavant, fait étrangement écho à des problématiques actuelles de nos sociétés.
On y retrouve de mesquines jalousies, de mesquines revanches. Les femmes évoluent plus que les hommes dans cette histoire, car elles sont forcées de comprendre le fonctionnement de leur cerveau et de leurs émotions, pour échapper à leur sort tout tracé. Les femmes mènent clairement les hommes à la baguette sans que jamais ils ne s’en rendent compte. C’est plutôt jouissif, n’est-ce-pas?
Mickael McDowell traite de certains sujets épineux, notamment aux Etats-Unis. Il n’hésite pas à critiquer la condition des Noirs dans les états américains du sud. Il évoque sans complexe le racisme et les fortes inégalités entre les différentes classes sociales.
En guise de conclusion
Vous l’aurez compris, “Blackwater” est bien plus qu’une simple saga fantastique, qui nous offre en prime un souffle romanesque envoûtant. Elle est à la fois d’une simplicité déroutante et d’une complexité renversante. C’est, en tout cas, un récit dangereusement captivant!
Le lecteur ne peut qu’être emporté dès les premières pages. Même si l’horreur n’est pas votre tasse de thé comme moi, vous pouvez lire cette oeuvre entraînante car vous ne serez jamais déçu au fil des pages! Je tiens quand même à vous préciser que je ne suis pas sponsorisée par les éditions Monsieur Toussaint Louverture et je ne promeus pas les livres de Mickael McDowell. Il me semble au contraire intéressant de développer certains aspects pour comprendre les rouages de ce roman-feuilleton.
Entre amour et haîne, entre manipulations et coups de théâtre à la Dallas (rappelez-vous la famille Ewing dans “Dallas”!), l’atmosphère de la saga reste unique. Notre curiosité est toujours aiguisée entre réalisme et surnaturel.
Ecrire tous les jours, c’est possible!
Vous pouvez vous dire, “oh mon dieu, comment vais-je trouver ce temps pour écrire”? A mes yeux, c’est simple. Vous abandonnez le temps précieux que vous passez sur les réseaux sociaux ou à regarder des émissions peu intéressantes à la télévision. Je suis à peu près sûre que vous avez maintenant une heure bien dégagée devant vous.
Ensuite, vous vous procurez mon calendrier d’écriture, accessible sur tous les sites de vente, à un prix dérisoire, compte tenu du temps passé à le produire.
Je vous propose de vous offrir les 10 premiers jours du mois de janvier. Si vous tenez le défi d’écrire au moins entre 30 et 60 minutes chaque jour à la suite de la proposition d’écriture, je vous garantis que vous aurez sacrément progresser dans votre travail d’écriture.
1er Janvier Pourquoi voulez-vous écrire ? Posez-vous cette question au plus profond de vous-même. Ecrire est une activité artistique au même titre que les autres, qui requiert beaucoup de patience et de travail, voire d’abnégation. | 2 Janvier Vous allez vous décrire : —physiquement —moralement —votre caractère —vos qualités —vos défauts Comment vous voyez-vous ? Quelle personne êtes-vous ? Quand vous composez un personnage, vous devez tout savoir sur lui, même si vous n’utilisez pas tous les éléments dans votre histoire. |
3 Janvier « Le plus grand échec est de ne pas avoir le courage d’oser », Abbé Pierre. Aujourd’hui, vous décidez d’oser écrire. Listez 5 peurs qui vous empêchent d’écrire. Quand on a peur, on chasse ses peurs et on ose écrire ! | 4 Janvier Décrivez la météo du jour en 5 lignes en donnant des précisions sur l’état du ciel, la forme des nuages, le bruit de la pluie, la chaleur du soleil, … La météo tient une place très importante dans les histoires ! Quand il y a de l’orage, cela signifie que la situation va changer ou connaître un climax. |
5 Janvier Quand vous étiez enfant, à quoi aimiez-vous jouer ? Racontez en 8 à 10 lignes, en donnant des précisions, comme bien décrire le jeu. C’est surprenant de constater combien il est agréable de raconter un souvenir. | 6 Janvier Créez un poème acrostiche à partir de votre prénom. Ecrivez chaque première lettre de votre prénom à la verticale et lancez-vous. Vous pouvez créer des rimes. Tout est poésie, même ce qui peut sembler banal ! |
7 Janvier Vous avez un animal de compagnie. Décrivez son caractère en quelques mots. Si vous n’avez pas d’animal chez vous, vous pouvez décrire un animal sauvage, ou l’animal astrologique de votre signe chinois ou l’animal dont vous rêvez. Les animaux font partie intégrante de la vie des personnages. | 8 Janvier Décrivez en quelques lignes ce que vous voyez par une de vos fenêtres. Décrire est un art subtil dans les romans ! |
9 Janvier Quel livre lisez-vous en ce moment ? Quel genre littéraire est-ce ? Qu’est-ce vous aimez dans ce livre ? Déterminer les raisons pour lesquelles on aime écrire tel genre de livre poussera à écrire dans ce genre-là, qu’on apprécie mieux. | 10 Janvier Ecrivez un court texte en utilisant les débuts de phrases suivants : *Je suis —————- *J’aime —————- *Je n’aime plus —— *J’aimerais ———– Plus on apprend à se connaître, plus on peut avancer dans l’écriture ! |
Vous voyez, ce n’est pas plus compliqué que ça. Je vous propose aussi mes guides ateliers d’écriture 2020 et 2019. J’ai rassemblé en un livre les propositions d’écriture que je propose sur mon blog LA PLUME DE LAURENCE sur chaque année concernée, j’ai joint mes histoires et des conseils sur la façon d’aborder chaque proposition d’écriture.
’ai décidé de rassembler les textes que j’ai produits dans mon atelier d’écriture, créé en ligne en 2019.
Je donne des conseils pour aborder chaque proposition d’écriture.
Si vous voulez progresser et écrire des textes longs, voire des romans, il faut d’abord commencer par écrire des textes courts.
C’est le but de mes guides “MON ATELIER D’ECRITURE 2019/2020”.
Vous prenez le temps que vous voulez pour écrire sur les trentaines de propositions d’écriture insérées dans chaque guide.
Voilà un chouette cadeau à offrir pour Noël si vous avez une personne dans votre entourage qui aime écrire ou qui veut se lancer dans l’écriture!
Chaque guide est proposé à la vente à moins de 10€ pour la version papier et à moins de 6€ pour la version numérique (ebook).
Vous trouverez mes guides sur toutes les plateformes sur Internet (Amazon, Fnac, Book on Demand) ou vous pouvez aussi les commander chez votre libraire.
Quel bonheur de se retrouver dans son bureau ou dans l’endroit de son choix et de réfléchir à chaque proposition!
Des heures et des heures de plaisir et de bonheur en perspective!
Voici les 5 premières propositions d’écriture du guide 2020 avec les conseils appropriés.
Proposition d’écriture 1 : acrostiche à partir des mots « Nouvel An »
Consigne : Avec cette proposition d’écriture, vous devez créer des mots à partir de toutes les lettres des mots « Nouvel An ». Mais, vous allez devoir utiliser chaque lettre pour former différents mots imposés et les insérer dans votre histoire. 2 noms (avec les lettres N et O)2 prénoms avec les lettres V et E2 verbes avec les lettres L et A2 adjectifs avec la lettre N Les 8 mots que vous avez ainsi trouvés sont à insérer dans votre histoire. Aucun thème n’est imposé. Vous pouvez tout aussi bien écrire un conte, qui pourrait s’avérer prédictif pour l’année à venir |
Mes conseils
Pour composer votre histoire, vous pouvez rester dans le thème de la nouvelle année. C’est d’ailleurs un thème sur lequel on écrit peu. Il paraît plus facile d’écrire autour de Noël, de raconter ses souvenirs.
Comme c’est souvent la coutume, vous pouvez inventer un personnage qui prend de nouvelles résolutions pour l’année à venir, un peu à la manière de Bridget Jones, dans la célèbre saga du même nom.
Votre personnage peut se montrer réfractaire à écrire les sempiternelles cartes de vœux, qui ne riment à rien pour elle ou lui. Cela ressemble plutôt à une tradition stupide et à une corvée. Cette personne n’aime pas suivre les traditions que nous qualifierons de familiales ou d’obligatoires. Si vous choisissez un personnage de la sorte, son caractère doit se révéler dans ce sens.
Vous pouvez aussi entreprendre des recherches et écrire autour des traditions du Nouvel An dans le monde. Vous alliez ainsi le plaisir d’écrire avec le plaisir culturel de la découverte. C’est comme faire un tour du monde, tout en restant chez soi bien au chaud au cœur de l’hiver. Vous serez limité en nombre de pages, bien entendu, aussi il vous faudra choisir des célébrations insolites pour éveiller la curiosité des lecteurs.
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Proposition d’écriture N° 2 : décrire un personnage
Il serait très ennuyeux de décrire un personnage parfait physiquement, n’est-ce- pas, sans aucun défaut apparent. Cela serait plutôt terne pour le lecteur. Les personnages de Quasimodo de Victor Hugo ou du film Elephant Man sont bien plus intéressants à développer que les princesses de contes de fées.
Dans cette consigne, on se contente de décrire le personnage physiquement. Mais il n’est pas interdit d’évoquer son caractère. Un personnage, comme tout être humain, a des qualités et des défauts. Vous pouvez donc enrichir votre description avec d’autres éléments, comme ses rêves, ses phobies, sa plus grande peur ou ses objectifs dans la vie.
Mais, vous ne pouvez pas vous contenter de décrire uniquement. Votre personnage est le pivot central de votre histoire. Il doit donc être intégré dans une intrigue. Le portrait a pour fonction d’informer pour que le lecteur puisse se représenter le personnage en question. Il a aussi pour fonction de révéler afin de traduire les sentiments ou les pensées cachées du personnage qui se « traduisent » grâce à sa physionomie.
Le portrait peut avoir une fonction symbolique, une portée qui dépasse ce qu’il décrit. Par exemple, dans la description de salut des Guermantes, Marcel Proust dépeint toute une classe sociale. Le portrait peut être physique ou moral, statique ou dynamique.
Je vous insère un exemple de portrait, extrait du roman « La Débâcle » d’Emile Zola, publié en 1892.
« Le docteur était un homme court, à la grosse tête ronde, dont le collier de barbe et les cheveux grisonnaient. Son visage coloré s’était durci, pareil à ceux des paysans, dans sa continuelle vie au grand air, toujours en marche pour le soulagement de quelque souffrance ; tandis que ses yeux vifs, son nez têtu, ses lèvres bonnes disaient son existence entière de brave homme charitable, un peu brusque parfois, médecin sans génie, dont une longue pratique avait fait un excellent guérisseur. »
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Proposition d’écriture N° 3 : une femme libre
Consigne : Je vous propose d’écrire autour d’une femme qui se sent libre. Enfin ! A vous de l’imaginer ou d’en faire une écriture autobiographique. Vous devrez expliquer le cheminement de cette femme vers sa propre liberté. |
Mes conseils
Qui n’a pas envie d’écrire sur la liberté ? Les mots « écriture » et « liberté » sont des mots qui fonctionnent bien ensemble. Ils s’assemblent, se répondent et s’épanouissent.
J’ai pris le parti d’écrire autour d’une femme qui conquiert sa liberté. L’Histoire nous a prouvé le calvaire que les femmes ont vécu tout au long des siècles, en subissant le joug d’une société patriarcale et dominante.
On peut aussi s’interroger sur le sens qu’on donne au mot « liberté ». Il convient de réfléchir au contexte dans lequel on va placer cette femme, c’est-à-dire l’époque, le milieu social, le milieu familial, le milieu professionnel.
Vous pouvez tout aussi bien décrire comment vous-même avez acquis votre propre liberté. L’autobiographie permet d’écrire, tout en ajoutant des morceaux de fiction. Tout est possible, tout est permis.
Vous pouvez aussi écrire une courte biographie, par exemple de l’écrivaine Colette, éprise de liberté et qui a choqué ses contemporains par son indépendance, sa volonté de vivre sa vie et par ses amours scandaleuses. Elle a dénoncé le mariage, défendu l’avortement et défendu les femmes qui subissaient des violences.
On peut aussi écrire sur les voies qu’ont prises les femmes pour conquérir leur liberté, comme les suffragettes en Grande-Bretagne au début du XXe siècle. On peut évoquer la lutte des femmes pour avoir le droit de prendre une contraception ou d’avorter. On se rappelle bien sûr le discours de Simone Veil devant les députés, alors ministre de la Santé en 1974, et les quolibets et les insultes qu’elle a subis.
Cette consigne peut donc revêtir différents aspects selon son inspiration.
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Proposition d’écriture N° 4 : une vieille dame dans un champ de vigne
Consigne : « Une vieille dame est arrêtée devant un champ de vigne, à 8 heures du matin. Dans sa voiture, elle fume son cigare, au volant, en plein mois d’août ». C’est une scène que j’ai pu observer dans la campagne charentaise. J’ai rajouté quelques détails pour la rendre plus épique. Vous allez décrire une scène avec ce personnage et imaginer le contexte, pourquoi cette dame est un champ, si tôt, pourquoi elle n’est pas chez elle à siroter son café. |
Mes conseils
Quand on réfléchit à une scène, on a tendance à décrire ce qu’on voit. Pourtant, dans la réalité, nous avons 5 sens pour appréhender notre environnement. Il serait, intéressant, dans cette histoire, de faire appel à vos sens.
Les scènes de description sont plus difficiles à écrire qu’il n’y paraît, plus qu’un dialogue ou une scène d’action, car souvent, elles ennuient le lecteur.
Au lieu de décrire avec minutie autour de détails qui peuvent paraître insignifiants, il vaut mieux décrire en utilisant les sens : les sons, les odeurs, le goût et le toucher enrichissent une description.
Le lecteur doit pouvoir s’imaginer la scène comme il le ferait dans la réalité. Elle lui semblera alors bien plus riche et vivante qu’une simple description visuelle.
On oublie aussi souvent de décrire le ressenti du personnage principal. Pourtant, quand il arrive dans un lieu, le ressenti du personnage en dit long sur son environnement. Et c’est plus efficace qu’une longue description.
Il convient d’adapter ces émotions en fonction de la personnalité du héros que vous avez choisi. Je trouve plus pertinent de commencer une scène en présentant l’environnement à travers les actions du personnage, plutôt qu’un long paragraphe descriptif.
Dans la présente consigne, j’ai ajouté des détails concrets qu’il faut penser à utiliser dans l’histoire. Ce n’est quand même pas courant de voir une vieille femme fumer un cigare !
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Proposition d’écriture N° 5: la maison de ma grand-mère
Consigne : « Je suis dans la maison de ma grand-mère. Je reçois un courrier avec un nom inconnu. Je demande de l’aide dans le quartier pour savoir qui est cette personne. Bizarrement, je ne connais pas les gens. Le nom sur l’enveloppe est inconnu » … Les éléments proposés sont à insérer dans votre histoire. Cela peut même devenir l’incipit, si vous le souhaitez. |
Mes conseils
L’utilisation du « je » est importante ici : soit vous êtes le personnage, soit vous inventez un personnage qui s’exprime à la première personne du singulier.
La situation du personnage est d’emblée bizarre : il/elle ne reconnaît pas l’environnement habituel dans lequel vivait sa grand-mère. Si on décortique la consigne, la grand-mère a peut-être quitté ce monde. Autrement, elle aurait renseigné sa petite-fille. Mais cet élément n’est pas obligatoire. On peut imaginer un contexte où la vieille dame est toujours vivante, mais ignore quel est le nom de la personne sur l’enveloppe. Elle peut aussi avoir complètement perdu la mémoire.
L’adresse inconnue du courrier ajoute encore au mystère environnant. A qui est-il adressé ? Que contient-il ? Que dit-il ? Pourquoi est-il adressé à la grand-mère ?
Vous n’êtes pas obligé de réécrire cette phrase telle quelle. Vous pouvez incorporer les différents éléments au fur et à mesure de l’écriture de votre histoire. Ce qui est important ici est de créer une mise en scène crédible.
Ne racontez pas tout. Idéalement, une scène doit montrer plutôt que raconter. En faisant vivre les personnages, le lecteur entre dans votre histoire, au plus près des émotions.
Plutôt que de dire que la petite-fille est inquiète, montrez-la dans cet état. Avec son imaginaire, le lecteur doit pouvoir créer son cinéma intérieur. La fiction prend naissance dans les scènes réussies.
Voici les commentaires reçus sur mon guide:
De Catherine
Je suis en pleine lecture de ton livre qui fourmille de formidables conseils et qui témoigne d’une riche culture. Je suis admirative, vraiment.
De Karine
Je me suis plongée tout de suite dans l’histoire, j’y étais, et j’aime l’avancée. J’aime beaucoup les descriptions, elles sont comme j’aime, simples, précises, évolutives, donc complètes sans être éternelles. L’écriture est facile à lire, ce que j’apprécie, vu mes difficultés. Facile à lire, mais riche, en vocabulaire et en images. J’avais vraiment l’impression des connaître ces femmes et leurs vies. Déjà fini ! Trop court à mon goût, et c’est rare que je sois si emballée dès le premier chapitre. Vivement la suite. Merci !
D’Isabelle
J’aime l’idée, et les personnages, je les trouve attachants.
De Françoise
J’ai téléchargé votre guide écriture à partir de Kindle Amazon. Je suis
dedans ! Très Intéressant, je vais m’en imprégner.
De Cécile
Je viens de lire l’article « lire et écrire donne des ailes » et cela m’a redonné une certaine confiance.
Je suis sur un projet d’écriture qui me tient à coeur mais je procrastine beaucoup et cela me met en colère, oui vraiment.
Je me fixe des objectifs de temps, essaie de m’organiser, me fixe une routine d’écriture, mais je me laisse polluer par l’extérieur, et me donne des tas de raison de remettre au lendemain , à plus tard… (mais quand?).
Et pourtant quand j’écris, je suis bien, heureuse d’avancer sur un sujet qui m’est cher (les migrantes avec qui je travaille) et l’envie d’aboutir dans mon projet est très prégnante.
J’ai acheté hier 299 conseils pour mieux écrire : une mine d’or même si certains items me sont familiers mais cela fait du bien de relire ce que l’on sait déjà.
Cela m’a boostée.
Je me suis bien évidemment reconnue dans ce que vous écrivez.
Je vous remercie Laurence.
De Céline
J’ai acheté hier 299 conseils pour mieux écrire : une mine d’or même si certains items me sont familiers mais cela fait du bien de relire ce que l’on sait déjà.
Cela m’a boostée. Je me suis bien évidemment reconnue dans ce que vous écrivez.
Je vous remercie Laurence.
De France
J’ai commencé à lire votre guide d’écriture… j’aime beaucoup votre guide qui donne beaucoup de conseils sur l’écriture … je n’ai pas encore fini le livre car il comporte beaucoup de pages… bravo pour le travail que vous avez fourni.. c’est un vrai plaisir de le lire.
De Jean—Michel
Merci Laurence votre guide est une mine qui réveille les mots enfouis qui fourmillent dans le fond de mes peut-être neurones je creuse vos conseils pas comme un mineur de presque de fond mais comme un lent aéronaute emporté par un ballon de mots que j’espère devenir poétique
De Céline
J’ai trouvé le guide remarquablement complet et bien expliqué. Je vais m’en servir pour faire des jeux cet été avec les enfants. Merci infiniment pour ce beau cadeau.
De Marie—Antoinette
Puis j’ai acheté votre ouvrage “299 conseils pour mieux écrire” que j’ai fait connaître autour de moi et enfin je me suis inscrite afin de recevoir vos propositions d’écriture.
Je trouve vos deux ouvrages formidables. Ils ciblent très bien les difficultés que rencontrent ceux qui souhaitent se lancer dans l’écriture. Toujours encourageante, toujours positive, c’est un plaisir de vous lire : je prends note de vos conseils. Après… eh bien, on a le talent ou on ne l’a pas. Moi je ne l’ai pas, mais…..j’ai plaisir malgré tout à écrire des souvenirs, raconter des faits, ou tout simplement transcrire la beauté de la nature et cela me convient.
Un grand merci à vous
Mon guide pour prendre des habitudes saines dans sa vie au quotidien
Et pour poursuivre l’année 2024 sur de bonnes bases, rien de tel que mon petit guide pratique que vous pouvez emmener partout.
Beaucoup d’entre nous prennent des résolutions à chaque rentrée ou en début d’année, le but étant de les tenir et d’avancer….Combien d’entre vous y parviennent? C’est toujours la même histoire: vous êtes paré de bonnes intentions … qui ne durent jamais dans le temps!
Le guide que j’ai conçu pour vous va vous aider à tenir vos résolutions. En mettant mes 10 rituels en place, votre vie va changer au quotidien. Vous vous sentirez plus libre, plus efficace, plus organisé.
La situation actuelle vous oblige à évoluer et à avancer. Les plus grands de ce monde ont mis en place leurs rituels pour être les meilleurs.
Et vous? Qu’attendez- vous pour mettre en place mes 10 rituels?
A un prix défiant toute concurrence!
Qu’attendez-vous pour vous lancer? La fin de l’année approche et il serait temps de commencer 2024 avec le plein d’énergie!
Quand j’étais gamine dans les années 50/60 existaient aussi les romans-photos, généralement des histoires d’amour. Merci pour tous vos conseils et à bientôt. Nicole