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Vous avez décidé d’écrire votre premier roman. Bravo à vous! Mais, entre la décision, l’envie et le mot ‘fin’, il existe beaucoup d’étapes et d’obstacles à franchir. L’écriture, vous le savez, est une affaire de travail. Ce n’est pas une affaire de talent inné.

Maîtriser les règles de français, comprendre les différentes méthodes, lire les livres des autres et les étudier pour en comprendre les mécanismes, se poser beaucoup de questions, planifier, construire un plan, écrire chapitre après chapitre…quel boulot en perspective! Cela pourrait en décourager plus d’une ou d’un!

Ecrire un roman nécessite qu’il repose sur des bases solides. Tout récit ne peut se permettre d’être bancal. Il y a des phases à respecter, que vous franchirez avec plus ou moins d’aisance, ou à tâtons. Tout comme n’importe quel film, un livre se prépare avec minutie, sérieux, réflexion, travail, méthode. C’est en persévérant, sur de longues périodes, que l’on obtient des beaux textes qui apporteront de l’émotion aux lecteurs. La plume ne fait pas tout!

Pour écrire cet article, je me base sur une vidéo d‘Hélène Jacob, “Les 6 piliers de l’écriture d’un roman”, diffusée sur Youtube.

Les 6 piliers de l’écriture d’un roman

Pour qu’un roman ne soit pas bancal, celui-ci se doit de comporter des phases primordiales qui montreront que votre livre n’est pas une succession de phrases qui subodorent que vous y êtes allé à tâtons. Nous allons donc voir ce que sont ces 6 piliers du roman à savoir :

  • le concept (la trame de l’histoire)
  • le thème (le message de l’histoire)
  • les personnages (la chair de l’histoire)
  • la structure (le squelette de l’histoire)
  • la mise en scène (le décor et le point de vue de l’histoire)
  • le style, la plume (la voix de l’auteur)

Réfléchir à tous ces points en amont vous fera gagner un temps précieux et vous évitera de reprendre 30 fois chacune de vos pages. Les 4 premiers piliers indiqués sont des piliers de conception et les 2 derniers des piliers d’exécution, c’est-à-dire que ces deux-là s’appliquent directement à la phase d’écriture, tandis que les autres sont les phases de préparation, avant d’écrire une seule ligne.

La méthode indiquée semble la plus complète pour ne laisser passer aucun élément essentiel. Les 6 piliers ont un degré d’importance équivalente, avec des particularités liées au genre du livre dans lequel on écrit. Alors, certains piliers seront plus pu moins déterminants.

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Idéalement, un excellent roman est solide dans chacun des domaines.

Pilier N° 1: le concept

L’idée de départ n’est pas le concept. C’est souvent la confusion entre ces deux notions. L’idée, c’est “je vais écrire un thriller juridique et mon héros sera avocat; il risquera sa vie en se retrouvant englué dans un complot international”. Le concept serait: “je vais écrire un thriller juridique, où mon héros, un avocat anglais misanthrope, apprend qu’il a le cancer et se retrouve, sans le vouloir, à combattre une firme pharmaceutique, qui fait ses profits sur le dos des malades des pays les plus pauvres du monde. Il doit fuir, de pays en pays, pourchassé par des mercenaires, aidé par un hacker paralysé qui vit à New York”.

Un bon concept est la somme organisée et détaillée des idées clés de l’histoire, du début à la fin, en une page environ. Cela correspond à un petit synopsis, à une ébauche des temps forts du roman. Une arme efficace pour passer de l’idée au concept est de vous poser la question « Et si ? » à vos réflexions. Et si finalement mon héros n’était pas tout blanc? Et si tout ceci ne se passait que dans sa tête ? Et si ses problèmes psychologiques ne surgissaient que par intermittences? Vous devez maltraiter votre idée première et vous assurer de fouiller dans tous les coins.

Testez sans aucune pitié chacune de vos idées de votre concept par la critique. Est-ce que cette idée est crédible? A-t-elle de l’originalité? A-t-elle été déjà traitée? Votre concept doit se révéler à toute épreuve pour que ses éléments soient solides. Le concept est le socle incontournable dont dépendent les 5 autres piliers. S’il n’est pas clair ni bétonné, vous aurez beaucoup de mal alors à déterminer quel est votre thème, qui est le pilier suivant. Vous devez savoir, dès le départ, si vous disposez d’assez de matière pour en faire un roman, ou une nouvelle, ou juste une histoire de deux pages.

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Votre concept ne peut pas être inexistant ou mal travaillé. Si c’est le cas, vous vous contentez alors de faire du remplissage pendant la phase d’écriture, parce que, vous vous rendrez alors compte que vous manquez de matière. Un concept solide vous permettra de savoir, à l’avance, combien de mots votre roman comportera. Vous devez travailler les idées qui sont originales ou prometteuses, pour ne pas tester bloqué en plein milieu du livre.

Avant de commencer à développer vos idées, posez-vous cette question primordiale: est-ce que je tiens une idée ou un concept?.

Pilier N° 2: le thème

Le thème ne doit pas être confondu avec le genre du livre -polar, romance, fantasy, etc.- qui est une simple classification éditoriale. Le thème est le message que vous faites passer au lecteur à travers votre concept. Voici quelques exemples classiques: la vengeance, la quête, le deuil, la culpabilité, l’amour, la rédemption, la révolte, la violence, etc. C’est comme un fil conducteur qui imprègne toute l’histoire.

En conséquence, vous devez avoir un thème principal, assorti d’un ou de deux thèmes secondaires, en fonction du concept que vous aurez préparé. Vous l’aurez compris, le concept et le thème sont des piliers étroitement liés. Soyez clair et cohérent avec votre thème. Il ne peut pas changer en plein milieu du roman. Vos lecteurs ne vous suivraient plus alors et seront déçus ou frustrés.

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Le thème détermine le genre de public qui va vous lire, ses attentes et la manière dont vous allez présenter le livre à vos lecteurs. Vous devez aussi savoir qui sont vos lecteurs. Attention à ne pas trop imbriquer plusieurs thèmes dès le début, surtout si vous êtes débutant. Le thème est ce qui parle au lecteur. C’est ce qui lui permet de s’approprier le concept.

Posez-vous la question de savoir si votre thème est vraiment intéressant, si vous êtes suffisamment à l’aide pour le traiter, si vous savez comment développer ce thème, pour développer des émotions et respecter les codes propres au genre dans lequel vous écrivez et qui sont attendus par les lecteurs.

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Pilier N° 3: les personnages

C’est par les personnages que le lecteur découvre et vit l’histoire, en se projetant en eux. Les personnages font exister le message défini par le thème. Ils doivent donc être en trois dimensions et avoir de la substance pour provoquer des réactions, quelles qu’elles soient. Vos personnages ne peuvent pas laisser les lecteurs indifférents. Les personnages doivent aussi évoluer tout au long du récit pour qu’ils prennent de l’épaisseur et pour le lecteur se connecte à eux et qu’il chemine à leurs côtés tout au long de l’histoire.

Vos personnages ont forcément un passé. Le connaissez-vous vraiment? Vous n’êtes pas obligé de révéler ce passé dans votre livre. Mais, vous, vous devez le connaître parfaitement. C’est notre passé et nos expériences qui font de nous des êtres humains uniques et intéressants. Quelles obsessions, peurs, angoisses, amis, etc. a eu chaque personnage? Vos personnages ne commencent pas à vivre à la page 1 de votre texte. Ils ne peuvent pas devenir des êtres plats, insignifiants, incohérents dans leurs actions d’un chapitre à un autre.

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Chaque personnage a une enfance et un parcours individuel, même si vous n’utilisez pas tous les éléments dans votre histoire. Le lecteur vit le roman, avec son coeur et ses tripes, à travers les personnages que vous avez créés, et non pas grâce à vos descriptions des paysages. Rappelez-vous toujours que votre lecteur s’identifie à vos personnages.

Pilier N° 4: la structure

La structure n’est ni plus ni moins que le squelette de votre roman. C’est une étape plus qu’essentielle. C’est souvent une étape qui n’est pas assez travaillée. Il est commun de dire que plus que la destination, c’est le voyage qui est important. Le voyage que vous proposez dans votre roman doit être digne d’intérêt pour le lecteur. Il lit, non pas pour connaître la fin, mais pour être embarqué par l’histoire.

La structure détermine la dynamique du récit, avec ses temps forts et ses temps plus calmes, les phases de progression, d’interrogation ou de résolution qui rendent la voyage du livre passionnant ou pas. Les temps forts ne peuvent pas tous se trouver au début ou à la fin. Le parcours doit être conçu selon une logique globale, pour qu’il soit agréable et qu’il puisse jouer avec ses émotions.

Le lecteur a des attentes et il cherche à savoir ce qui va se passer par la suite. Il veut être amusé, attristé, bousculé, surpris, agacé, manipulé, etc. L’auteur que vous êtes doit répondre aux attentes du lecteur. Il y va de votre responsabilité. Votre livre doit justifier le temps que le lecteur lui a consacré, et l’argent s’il l’a acheté.

La pyramide de FreytagCrédit photo: julienhirtauteur.com

Une absence de structure a des conséquences fort négatives sur votre roman: des chapitres faibles ou sans intérêt, des problèmes de chronologie, des incohérences sur les événements, des parties expédiées, des actions mal amenées ou incompréhensibles, la psychologie des personnages non respectée, un rythme chaotique, etc.

C’est aussi à cause d’un parcours clair que les auteurs butent sur les écueils suivants en cours d’écriture:

  • le syndrome de la page blanche
  • certaines parties de l’intrigue non résolues de manière satisfaisante
  • l’obligation de reprendre tout ou un grande partie du texte parce que certains chapitres débordent d’informations ou d’autres qui manquent de contenus.

Crédit photo: ecrireunroman.fr

Vous ne pouvez pas vous permettre d’avancer en vous disant, “je verrai bien où j’arrive” ou “j’attends que mes personnages m’inspirent”. Quand vous commencez à écrire, vous devez savoir comment se termine votre histoire. Vous ne pouvez pas commencer en attendant de savoir où vous allez. Ayez toujours à l’esprit que la structure, posée en amont avant d’écrire, garantit la qualité de votre futur livre. Pensez, tout au long de votre processus d’écriture, de vous mettre à la place de votre lecteur.

C’est comme au cinéma pour les films ou pour les séries: sans scénario, rien ne se crée. Le réalisateur ne décide pas sur le moment d’allumer sa caméra pour dire à ses acteurs “jouez ce que vous voulez”. Les films et les livres ont tout en commun, à part l’exécution. Prenez la peine d’analyser la construction des films ou des séries que vous aimez.

L’écrivain a beaucoup à apprendre des scénaristes. C’est une approche plus anglo-saxonne, mais il serait bon de s’en inspirer dans le monde francophone. En fin de compte, le lecteur ou le spectateur ont la même attente: accomplir un voyage qui vaille le coup. Vous pourriez bien vous former à l’écriture de scénarios. Il se pourrait que cela vous aide grandement dans votre propre écriture de romans.

Pilier N° 5: la mise en scène

Pour reprendre le parallèle avec le cinéma, c’est le premier pilier d’exécution. Cela correspond, plus ou moins, au placement de la caméra. Cette phase inclut le décor, l’ambiance, les plans, le mode narratif, les flashes back, la chronologie, la longueur et le rythme des chapitres et surtout, le point de vue narratif. La mise ne scène découle des piliers de 1 à 4, si le travail de préparation a été réalisé correctement.

Vous devez vous poser les questions suivantes:

  • Votre mise en scène est-elle adaptée au genre du livre? Selon le genre, les éléments et la technique utilisée ne sont pas les mêmes.
  • Votre mise en scène est-elle cohérente avec les autres piliers? Selon le nombre de personnages, la structure développée à partir du concept.
  • Votre mise en scène est-elle originale et inventive? Est-elle maîtrisée?

Les réponses à ces questions sont des choix principaux que vous devez faire en amont avant même d’écrire. Plus vous agirez ainsi, plus votre roman sera cohérent du début à la fin. Choisissez, dès le départ, le nombre de mots par chapitres, le point de vue de la narration, qui peut changer dans certains chapitres, le nombre de flashes back, etc.

Pilier N° 6: la plume

La plume correspond à la voix et au style de l’auteur, . Si elle est bien travaillée, c’est la “cerise sur le gâteau”. Sachez qu’une belle plume, un beau style ne sauveront pas un livre bourré d’incohérences. Dans ce cas, la plume n’est qu’un masque, un leurre que le lecteur dénichera tout de suite.

Le style n’est pas tout puissant, même si certaines voix sont persuadées du contraire. Un lecteur ne lit pas un roman juste pour se contenter de lire des jolis mots et des phrases excessivement bien tournées. Si j’ai envie de belles tournures, je peux me tourner vers Hugo ou Proust à loisir. Le style n’est qu’une apparence au regard du reste qui est à construire. Bien sûr, le style doit être travaillé, mais il est là pour parfaire tout le reste du roman, pas pour impressionner votre égo. Le style, s’il est bien travaillé, doit se faire oublier.

Vous devez réfléchir aux temps narratifs que vous emploierez, à la longueur de vos phrases, aux différents niveaux de langage, à la proportion de dialogues, etc. La plume est avant tout un outil de transmission qui doit servir le récit, et non le contraire. Elle doit se mettre au service du texte, et non l’inverse.

Crédit photo: modele-lettre-gratuit.com

Voici quelques conseils:

  • Votre plume doit être originale, mais pas inutilement compliquée.
  • Elle doit s’adresser au genre du roman et au type de lecteurs.
  • Evitez les tournures alambiquées et les phrases trop longues.
  • Exprimez vos idées avec un minimum de mots et avec clarté, ce qui prouvera plutôt votre maîtrise du style.
  • Votre lecteur ne peut pas buter sur votre style. Celui-ci doit couler et se faire oublier pendant la lecture.
  • Un roman ne peut pas être une performance de style, une compétition.
  • Votre plume doit être adaptée à l’histoire.
  • Cherchez la justesse dans les dialogues.

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En guise de conclusion

Ecrire et construire un roman est un vaste sujet, qui doit être détaillé, étape par étape. Une grande préparation en amont libère l’auteur, qui pourra, alors, profiter de la phase de rédaction. On ne perd du temps à préparer. On le fait bien pour un voyage, alors pourquoi pas pour un roman?

Votre roman est une source d’émotion et non une course d’écriture sur le style. Plus vous structurez votre récit, plus il sera facile à écrire. Si vous débutez, mieux vaut chercher des techniques et des méthodes pour les apprendre. N’hésitez pas à vous former. Petit à petit, vous parviendrez à créer votre propre méthode.

L’équilibre entre tous les éléments du roman est primordial, surtout si vous souhaitez en écrire plusieurs et éventuellement, vivre de votre plume. Et avant tout, croyez en votre projet, travaillez, persévérez et la réussite sera au bout …de votre plume!

Mes romans et guides à offrir à celles et ceux qui veulent écrire

Vous aimez les coups de foudre, les familles royales et leurs coutumes. Embarquez alors pour le royaume d’Adria. Vous ne le connaissez pas? C’est normal; il se situe aux confins de l’Ecosse.
Après une rupture plus qu’éprouvante, Elizabeth, bordelaise de naissance, a besoin de se changer les idées et décide de passer le 31 décembre et la nouvelle année à New York. Quoi de mieux pour se retrouver que de se perdre dans la foule? Elle ne s’attend à rien, elle profite du spectacle. Mais, le destin est là qui rôde. Elle tombe dans les bras d’un inconnu, qui se trouve être le prince du royaume d’Adria. Il est dans la Grosse Pomme incognito pour les fêtes de fin d’année. Il ne rêve que de s’évader des contraintes et du protocole pesant.
La foule en liesse (oui, vous avez bien lu!) entraîne la rencontre entre les 2 étrangers, lui, futur roi d’un minuscule royaume, et elle, citadine dans la capitale girondine.
Leurs chemins, qui semblent tout tracés, vont-ils se rencontrer?

Amanda a toujours voulu devenir professeure d’anglais, depuis sa plus tendre enfance. En cela, Nicole, sa mère, l’a toujours accompagnée avec amour, malgré son enfance chaotique pendant la guerre et sa condition sociale peu élevée.
A 17 ans, elle effectue son premier voyage à l’étranger, en URSS. C’est une découverte fantastique, d’autant plus qu’elle rencontre à Kiev son premier amour, Simon, un jeune anglais, dont elle tombe follement amoureuse.
L’amour de jeunesse peut-il durer? Pas forcément.
Amanda se consacre à ses études et devient professeure d’anglais.
Elle fait une rencontre en la personne du beau Max. Mariage, bébé et tout le tutti. A son contact et à celui de sa belle-mère insupportable, Amanda réalise à quel point elle s’est oubliée.
Un drame survient qui l’anéantit. Elle parvient à remonter la pente.
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Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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  • Chouette, ça fait une belle bibliographie à connaître pour ceux qui veulent en savoir plus sur les techniques d’écriture ! Les trames des contes et du scénario sont vraiment des aides utiles pour imaginer une histoire.

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