Crédit photo: viator.com

Qui ne connaît pas Tolkien? Qui ne connaît pas les Hobbits, Le Seigneur des Anneaux? Moi, je les connais, même sans avoir tout lu. J’avoue que ces livres sont tout de même fastidieux. Au début du Seigneur des Anneaux, il y a un avant-propos très long de l’auteur. Déjà là, j’étais perdue. Il m’en faut peu, vous me direz! Je n’ai jamais été une grande fervente des unviers compelxes et des descriptions longues.

A l’inverse, j’admire l’auteur, sa créativité, son invention de nouveaux langages et d’alphabets complets, sa productivité. Il a créé un nouveau genre de littérature, la fantasy, qui perdure de nos jours et qui rencontre toujours un succès grandissant. En somme, Tolkien est un génie de la littérature. Il était à la fois écrivain, poète, philologue spécialiste des langues germaniques, essayiste et professeur dans une université britannique.

Tolkien a vécu plus d’une vie en une. Il était un homme à multiples facettes. Il nous a quittés il y a 50 ans. Mais, à tout jamais, il sera toujours connu pour la Terre du Milieu, des Hobbits, où l’imagination est reine.

Qui était Tolkien?

John Ronald Reuel Tolkien était un homme simple, qui aimait fumer la pipe, mais qui était quand même capable des passions les plus débridées, l’entraînant vers des contrées imaginaires et fascinantes. La vie de cet homme est un paradoxe: comment ce timide professeur de littérature médiévale, qui n’aimait rien tant que le tweed, la flanelle, les jardins et les survivances de l’Angleterre victorienne, a-t-il pu donner naissance à une œuvre aussi rayonnante d’imagination, de tumulte et de poésie, capable d’enflammer le cœur de millions de lecteurs de par le monde depuis presque 100 ans?

Comment ce père de famille, qui ne quitta jamais longtemps son pavillon de banlieue, préférant le cercle restreint de quelques intimes, a-t-il pu écrire une poignée de romans si universels qu’ils persistent à transcender les classes et les générations ? Lui-même, à vrai dire, aurait rechigné à répondre à cette question, l’envoyant valser d’une remarque narquoise.

Il s’amusait à rappeler cette conviction solidement ancrée chez lui : Je tiens fermement que retracer la vie d’un écrivain est une manière fausse et entièrement vaine d’approcher son œuvre“. Tolkien naît en 1892 dans l’État libre d’Orange, une ancienne république boer d’Afrique du Sud. Son père, Arthur, descendant d’immigrants allemands spécialisés dans la fabrication de pianos, s’y était installé pour faire fortune dans la banque. Sa mère, Mabel, venait de l’y rejoindre.

Tolkien à 19 ans en 1911 – Crédit photo: ouestfrance.fr

Revenu dans la Worcestershire en Angleterre, Tolkien enfant a pris goût aux paysages colorés de cette région. Il s’y sentait chez lui d’une manière indéfinissable, comme nulle part ailleurs dans le monde, disait-il. Il a pris plaisir à la vie au grand air et a développé un goût très prononcé pour les arbres.

Petit, il a commencé à lire beaucoup et Curdie, le héros de George MacDonald le marqua beaucoup. Il adorait les recueils de contes de fées. Puis, il découvrit l’histoire de Sigurd tuant le dragon Fafnir. J’avais grande envie de dragons, dira-t-il plus tard. ​Bien sûr, mon corps timide ne voulait pas les avoir pour voisins. Mais un monde où se trouvait l’idée même de Fafnir était pour moi plus beau et plus riche, quel qu’en fût le danger”. ​Une autre image vient également hanter ses rêves : celle d’une grande vague venant tout submerger et menaçant de l’engloutir – un  « complexe de l’Atlantide »  ​qu’il exorcisera des années plus tard avec le mythe de Númenor.

Après avoir perdu son père qu’il avait peu connu, à l’aube de l’adolescence, il perdit sa mère. A partir de là, il devint pessimiste, convaincu qu’aucun bonheur n’était possible. Tolkien se passionna pour les langues durant ses études, dévore les légendes anglo-saxonnes de Beowulf et de Sire Gauvain.

Tolkien passa sa vie à écrire les contes et les légendes de la Terre du Milieu, transmettant cet héritage à sa famille, qui continuera à publier, même après sa mort en 1973. Il s’inspira allègrement des légendes nordiques, germaniques et anglo-saxonnes. Néanmoins, les chapitres les plus sombres de son oeuvre sont hantés par ses souvenirs des horreurs de la Grande Guerre (1914-1918), durant laquelle il combattit.

Toute sa vie, il prônera la pacifisme et la tolérance. Tolkien prisait peu la célébrité, même en ayant vendu des millions de livres. Il n’a jamais cessé d’écrire depuis son enfance jusqu’à son dernier souffle. Il a en fait laisser un nombre considérable de productions. Il serait réducteur de ne retenir que ses oeuvres les plus célèbres adaptées au cinéma.

La saga “Le Seigneur des Anneaux” de Peter Jackson. Crédit photo: humanite.fr

Ce sont néanmoins les aventures des Elfes, des Hobbits, des Nains et de leurs compagnons humains face aux Orques de Sauron qui forment le cœur de l’œuvre de Tolkien. Il s’est attaqué, dès le début, à “Bilbo le Hobbit”, qui évolue dans un univers imaginaire et complexe pour un petit être aussi inoffensif, vivant dans une utopie champêtre, qui n’est pas sans rappeler la campagne anglaise du XIXe siècle, idéalisée par Tolkien lui-même dans son enfance.

Le film “Tolkien”, de Dome Karukoski en 2019 revient sur la jeunesse et les années d’apprentissage du célèbre auteur.

TOLKIEN | Bande-Annonce [Officielle] VOST HD | 2019 – YouTube

Les 16 conseils d’écriture de Tolkien

Tolkien ne suivait pas de méthode d’écriture rigoureuse, mais plutôt son inspiration. En effet, ses histoires les plus connues étaient d’abord destinées à ses enfants. Il n’avait aucune intention de les publier. Beaucoup de ses oeuvres ont été publiéesà titre posthume, car il lui plaisait d’écrire ce que l’instant lui dictait.

1- Etre Patient et montrer de l’intérêt. Il est évident que Tolkien est l’un des écrivains les plus patients de l’histoire. Il lui fallut 14 années pour clôturer sa trilogie du “Seigneur des Anneaux”. L’auteur portait un très grand intérêt à son travail. C’était de loin un bien grande récompense pour lui, bien plus que le succès auprès de ses lecteurs.

Tolkien était un homme passionné par bien des choses. Il aimait se laisser remplir de l’histoire et des mystères de notre monde, de se laisser habiter par ces récits venus de mythologies et de langues anciennes. C’est ce qui d’ailleurs a su inspirer ses livres; simplement, Tolkien ne vivait pas seulement de cela. Il adorait aussi son mérier de professeur d’université. Il enseigait la littérature et la linguistique. Il a toujours eu la volonté d’en apprendre davantage, tout au long de sa vie.

Crédit photo: radiocanada.ca

2- Etre indulgent. Tolkien montrait beaucoup d’indulgence envers lui-même et son travail. Il savait pertinemment que son travail ne pourrait pas plaire à tout le monde, car les lecteurs ont leurs propres goûts et opinions. Il se montrait très humble quant à son oeuvre. Il savait qu’elle n’était pas parfaite.

Crédit photo: cnc.fr

3- Prendre plaisir. Tolkien tirait un réel plaisir de l’écriture. C’est ce qui a participé au retardement de la rédaction de sa célèbre trilogie. Il adorait avant tout se plonger plus fortement encore dans les mystères de la création. Il imaginait des univers avec leur histoire, des langues complètes qu’il s’est amusé à inventer. Il avait en lui ce besoin irrépressible de créer, de s’exprimer.

Langue de la Terre du Milieu. Crédit photo: wikipedia.fr

4- Laisser la voix au lecteur. Si Tolkien écrivait beaucoup pour sa propre satisfaction, ce n’est pas pour autant qu’il demeurait sourd aux remarques et demandes de ses lecteurs. Ces derniers lui avaient demandé une suite au “Hobbit”. C’est ce qui l’a motivé à écrire sa trilogie, mais il lui aura fallu 14 ans de travail acharné. Pour Tolkien, il était essentiel de réserver aux lecteurs une part active de la pensée et de l’imaginaion.

Crédit photo: wikipedia.fr

5- Ecrire pour faire vivre. Tolkien explique qu’il avait commencé à écrire des histoires par plaisir d’en raconter, pour faire plaisir aux lecteurs, pour les amuser et pour les émouvoir. Il souhaitait confronter ses lecteurs à de nouvelles expériences, empruntes d’émotions, qui pourraient les aider à questionner leurs idées. Il se transformait ainsi en guide spirituel. Il disait qu’il devait d’abord vivre par lui-même de nouvelles choses et se laisser guider par les acteurs de sa vie.

Crédit photo: numedia.fr

6- Ne pas être vaniteux, rester humble. Il savait que tous les écrits de n’importe quel auteur finissaient à la poubelle. Il demeurait très humble face à son succès. Ce n’était pas sa source de satisfaction dans la vie. Il était bien loin de s’imaginer que ses oeuvres auraient eu un tel succès planétaire.

7- Etre courageux. Il fallut presque 7 ans à Tolkien pour achever “Le Hobbit”, l’un des livres les plus vendus au monde, et pas moins de 14 ans pour terminer “Le Seigneur des Anneaux“. L’acharnement dont il a fait preuve pour créer son oeuvre a finalement payé!

8-Ecouter les critiques:Tolkien a reçu des critiques de C.S Lewis, l’auteur de “Le Monde de Narnia”, avec qui il noua une profonde amitié. Son ami lui dit qu’il pouvait être meilleur que ça. Tolkien a toujours écouté les critiques, ce qui lui a permis d’écrire de meilleures scènes dans son livre.

9- Laisser ses intérêts guider son écriture. Au départ, Tolkien était passionné par les langues, surtout les vieilles langues germaniques. Avant de devenir écrivain, il s’amusait à créer des langues et à inventer des civilisations basées sur ces dialectes. Progressivement, il créa des histoires autour de ces peuples et la Terre du Milieu émergea. Alors, il n’y a plus qu’à s’inspirer de nos passions pour créer des univers!

10- Utiliser une autre technique en cas de blocage. Si vous avez du mal à trouver l’inspiration, l’auteur du “Seigneur des Anneaux” possède un tuyau en or : fumer de l’herbe de Hobbit! Plus sérieusement, quand Tolkien bloquait dans son écriture, il rédigeait son texte en vers et ainsi, il retrouvait la grâce des muses comme par magie. C’était pour lui un moyen efficace de lutter contre la page blanche.

11- Laisser de la place aux accidents. Il arrive parfois que se tromper peut être une bénédiction. Cela permet d’ouvrir un nouveau chemin prometteur pour la création. Selon Tolkien, c’est par accident que le Hobbit a mené au Seigneur des anneaux. Il dit que le Hobbit a vu de la lumière et qu’il a fait toutes les connections pour le seigneur des Anneaux par accident.

12- Se servir de ses rêves ou de ses cauchemars. A un moment de sa vie, l’auteur faisait un cauchemar récurrent: celui d’une vague inéluctable qui finissait par tout engloutir. Or, s’il s’en servait pour écrire de « mauvais poèmes » selon son expression, ses rêves auront aussi influencé ses oeuvres avec : l’engloutissement de l’Isengard, les Marais Morts, les marées d’orcs envahissant la Terre du Milieu, etc. Les rêves sont une source d’inspiration puissante pour les écrivains.

13- Créer de bons personnages. Saviez-vous que pour créer les personnages de la Terre du Milieu, Tolkien s’est inspiré d’humains de chair et de sang ? Cette astuce lui a permis de créer des personnages réalistes. Il n’y a plus qu’à bien observer votre entourage!

14- Ne pas être surpris par le succès ou l’insuccès d’un livre. Une des leçons du maître, c’est qu’on ne peut pas deviner à l’avance le succès de son livre. L’auteur du Hobbit fut d’ailleurs surpris des performances de ses manuscrits. Il y a tellements de critères qui font le succès d’un livre!

15- Prendre garde à la perception que l’on a de ses livres. Avec le temps, on peut risquer de trouver ses livres mauvais. Tolkien trouvait, au fil du temps, que certaines parties seulement du “Seigneur des Anneaux” étaient bonnes. Les livres que l’on écrit ont plus de talent qu’on ne le pense! Tolkien conseille de faire confiance à son talent, pas à son jugement. Le propre d’un écrivain, c ‘est d’être trop perfectionniste!

16- Continuer à écrire, même dans l’adversité. Tolkien était extrêmement surmené et il a souffert quand un de ses fils s’est engagé dans la Deuxième Guerre mondiale. Même lorsque rien ne va plus, il conseille de continuer à écrire, même quand tout nous pousse à abandonner.

En guise de conclusion

Tolkien est un grand de la littérature et a été un modèle pour un grand nombre d’écrivains. George R.R Martin dit s’en être inspiré pour créer l’univers du “Trône de Fer”. Les mondes qu’il a créés sont fascinants. Ce qui prime chez Tolkien, c’est l’imaginaire visuel. Il a été sensibilisé au dessin, à la calligraphie, à la peinture par sa mère dans sa jeunesse.

Le lecteur se prend tellement au jeu des univers imaginés par Tolkien qu’il a l’impression qu’ils existent réellement. De plus, l’auteur invente des dizaines de langues, ce qui crédibilise encore plus le merveilleux. Ce sont précisément ces langues qui sont à l’origine du “Seigneur des Anneaux, Lord of the Rings” en anglais. Tolkien souhaitait que le lecteur entre dans l’histoire.

L’auteur ne connaîtra le succès avec sa trilogie que 10 ans après sa parution, dans les années 1950, d’abord aux Etats-Unis. C’est l’histoire de peuples après tout qui défendent leur liberté et qui luttent contre l’oppression et la guerre. En tout cas, Tolkien a élevé la fantasy au rang d’art, assurément!


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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