Vous avez peut-être dévoré la saga Harry Potter. Peut-être même avez-vous vu les films et vous vous êtes intéressé au parcours de J.K. Rowling, presque aussi connue que sa saga, vendue à plus de 500 millions d’exemplaires dans le monde – après des années de galère! JK Rowling a travaillé sur l’histoire d’Harry Potter pendant des années, tout en traversant de grosses difficultés financières et familiales. Elle a essuyé de nombreux refus jusqu’à ce que les éditions Bloomsbury acceptent d’éditer 1000 exemplaires du premier tome d’Harry Potter. La suite de l’histoire, on la connaît tous !
On peut trouver assez facilement les conseils d’écriture de J.K Rowling sur internet. L’écriture de la série Harry Potter m’a toujours personnellement impressionnée. Le style de l’écrivaine britannique y est tellement inventif et vivant, tout en restant accessible, qu’il passe inaperçu au service de l’histoire. C’est fascinant!
Selon l’autrice britannique, il n’y a rien de mal à imiter ses modèles dans un premier temps: il faut maîtriser les règles avant de pouvoir les détourner. Bon nombre d’aspirants-écrivains visent la perfection et l’origninalité à tout prix. Avec l’entraînement, on finit par posséder son propre style et sa propre voix.
Quelques ingrédients du succès de la saga “Harry Potter”
En outre, la narration de l’histoire se veut simple, fluide et directe et suit même une approche cinématographique. Peu d’écrivains décrivent le mouvement dans leur récit. J.K Rowling évoque la distorsion du temps : les scènes au ralenti et les images en accéléré sont très exploitées. L’imagination du lecteur fait le reste.
En bref, peu de descriptions, une mise en alerte permanente de l’attention, un suspense de l’énigme centrale à l’échelle de chaque tome, une lecture au second degré possible, de l’humour, tous ces ingrédients font de la lecture d’Harry un plaisir évident pour beaucoup d’adultes. Mais, qu’est-ce qui fait que concrètement le style de la mère d’Harry Potter est aussi plaisant ?
J.K Rowling apprécie plutôt les phrases courtes. Elle privilégie aussi la voix active, ce qui implique qu’elle s’intéresse plus aux intervenants qu’aux personnages qui subissent l’action. La tension dans une scène repose en grande partie par l’observation et les pensées du personnage principal, Harry. L’autrice préfère la clarté à la complexité de la langue au profit de la narration. Elle utilise plutôt des verbes simples.
Les verbes sont plus percutants et visuels dans les scènes d’action et semblent capturer l’action pour la retransmettre. Les descriptions dans la saga ne sont ni trop longues ni trop courtes. Elles sont très visuelles et non intrusives. Elle aime insérer des métaphores et des comparaisons. J.K Rowling aime utiliser les gérondifs, mais pas les adverbes. Son procédé des ellipses est aussi très efficace. L’émotion est suggérée sans jamais verser dans le mélodrame. Elle est renforcée par le point de vue interne et le discours indirect libre.
Crédit photo: rtl.fr
J.K Rowling apprécie l’humour dans ses romans. Il est suggéré, en général, par petites touches, de manière subtile. En matière de ponctuation, elle abuse du point-virgule, sous-estimé en littérature.
Les 21 conseils d’écriture de J.K Rowling
1- Vous devenez ce que vous écrivez, alors aimez ce que vous écrivez. Avant tout, l’écriture est une histoire de passion. Cette passion prend de plus en plus de place dans votre vie, au point où vous n’arrivez plus à la dissocier du reste.
Crédit photo: facebook.com
2- Si vous voulez devenir écrivain, lisez beaucoup. Comme son confrère auteur américain Stephen King, elle rappelle que l’on ne crée pas sans connaître ce qui se fait ou a été fait. On n’écrit et on ne crée rarement seul. L’art et la culture sont des moyens de dialoguer avec le passé, le présent ou le futur.
Crédit photo: quora.com
3- Écrire, c’est un métier, une discipline. Auteur, ce n’est pas qu’une passion ou un hobby. C’est un travail qui demande rigueur et discipline. Comme un musicien, il faut s’exercer un minimum tous les jours. Mark Twain estimait qu’il devait écrire 1800 mots par jour, Stephen King suggère d’en rédiger 2000.
4- Écrivez quand vous pouvez. Parfois, vous ne pourrez voler que quelques minutes çà et là. On ne devient pas écrivain à temps complet du jour au lendemain. Parfois, on le reste à temps partiel. Il faut adapter son temps d’écriture à son temps libre. L’idée de Harry Potter est né un jour de 1990, alors qu’elle attendait un train. Elle a profité des quatre heures de voyage pour poser les bases de sa future saga.
5- Parfois, les idées viennent toutes seules. Parfois, il faut suer sang et eau pour les faire naître. Écrire n’est pas un luxe de rentier. Écrire n’est pas seulement une histoire de don. C’est bien un travail, l’inspiration est parfois capricieuse. Il va falloir faire travailler ses méninges pour faire avancer l’histoire ou inventer une nouvelle situation.
Crédit photo: reflechir-pour-mieux-ecrire.com
6- Vous devez accepter de refaire encore et encore, tant que vous n’êtes pas satisfait de votre histoire. La relecture et la réécriture font partie du travail d’un auteur. J.K Rowling a elle-même recommencé quinze fois son premier chapitre de la saga avant d’en être pleinement satisfaite.
Crédit photo: revue-solaris.com
7- Avant d’écrire l’histoire, donnez-lui des règles, un cadre, un univers. J.K Rowling a développé pendant cinq ans l’univers d’Harry Potter avant de se mettre à écrire le premier chapitre. Le storyworld se définit avant la narration ! Surtout si votre monde est imaginaire: fantasy, science fiction, fantastique, uchronie, dystopie,…
Crédit photo: fr.slideshare.net
8- L’échec est inévitable, soyez fort, soyez persévérant. Rowling a essuyé de nombreux refus et a patienté de nombreuses années avant d’avoir son premier ouvrage publié. Et quand on voit le chemin parcouru depuis, force est de constater que le succès n’est pas toujours immédiat.
9- Protégez votre temps d’écriture. Soyez impitoyable et protégez vos temps d’écriture, c’est-à-dire, ne cédez pas aux demandes en tous genres. Sachez que, malgré les années, vous aurez toujours à imposer votre temps d’écriture à votre entourage et… à vous-même. Imposer son temps d’écriture est particulièrement difficile pour celles et ceux qui ont une famille. Nos proches passent souvent au premier plan, mais cette importance ne doit pas faire oublier à nos proches que nous avons aussi besoin de temps pour écrire. Fixer des limites raisonnables est donc une étape cruciale pour un écrivain.
Crédit photo: YouTube.com
10- Considérez votre écriture comme un travail. Vous devez considérer votre écriture comme un travail. C’est une question de structure et de discipline. Il est facile d’oublier que l’écriture constitue un travail. D’ailleurs, parfois, faute d’inspiration, nous n’avons pas toujours envie d’écrire. Mais pour progresser et terminer un projet d’écriture, nous devons accepter d’écrire même lorsque nous n’en avons pas envie.
11- Considérez-vous comme un écrivain. Un coureur court. Un peintre peint. Un cuisinier cuisine. Alors vous écrivez… donc vous êtes un écrivain ! Acceptez-votre sort. Battez-vous pour le croire et soyez étonné de voir jusqu’où cela vous peut vous mener.
12- Ecrivez ce que vous savez: vos propres intérêts, vos sentiments, vos croyances, vos amis, votre famille et même vos animaux de compagnie seront vos matières premières si vous commencez à écrire. Cela ne signifie pas que vous ne devez pas écrire d’histoires d’extraterrestres. Cela signifie juste que toutes les bonnes histoires ont toute une base universelle : ce que l’on connaît le mieux ! Servez-vous de ce qui vous entoure. Écoutez les gens autour de vous et faites preuve d’empathie.
Crédit photo: YouTube.com
13- Persévérez encore et encore. La persévérance est absolument essentielle, non seulement pour produire tous ces mots, mais pour surmonter la critique et le rejet. Car il se peut que votre manuscrit soit beaucoup rejeté par les éditeurs ! Le monde de l’édition est impitoyable.
14- Ne jamais vous arrêtez d’écrire à cause des rejets. Les rejets ne doivent pas vous faire cesser d’écrire. Continuez d’écrire. Ne vous arrêtez pas. Quand vous êtes rejeté, prenez votre ordinateur et continuez. Quand vous vous sentez vraiment découragé, dites-vous que si quelqu’un n’aime pas votre livre, il se peut simplement qu’il ne soit pas votre lecteur idéal ou l’un lecteur de votre public cible.
Crédit photo: pinterest.fr
15- Acceptez que l’échec fasse partie du processus d’écrire. L’échec est inévitable, alors, faites-en une force ! Vous devez vous résigner à écrire beaucoup avant d’aimer ce que vous écrivez. C’est comme ça. Car au fond, écrire, c’est comme apprendre un instrument. Vous devez être prêt à jouer des fausses notes de temps en temps, voire souvent. Dans le processus d’écriture, comme dans tout autre processus créatif, l’échec est normal. Vous écrirez mal avant d’écrire bien !
Crédit photo: espace-implusion.fr
16- Respectez votre lecteur. Respecter votre lecteur implique de vous jeter tout entier sur la page. Et de donner le meilleur de vous-même. Cela implique de l’empathie. Cela implique de la persévérance et la volonté de s’attaquer à vos problèmes d’écriture. Cela implique aussi de reconnaitre vos peurs et de les surmonter. Enfin, respecter vos lecteurs, c’est aussi accepter d’entendre ce qu’ils ont à vous dire. La critique n’est jamais totalement négative!
Crédit photo: autourduweb.fr
17- Finalisez toujours vos projets même si personne ne vous lit. « Il y a tant de fois, au début des années 90 où j’aurais eu besoin que quelqu’un me dise ça. C’est un très bon conseil pour de nombreuses raisons”, dixit J.K Rowling.
Crédit photo: lesoufflenumerique.fr
18- Ne vous fiez pas aux chiffres de vente pour juger de la valeur d’une oeuvre. « Et d’ailleurs, ce n’est pas parce que vous ne trouvez pas de public que votre travail n’a pas de valeur. »
Crédit photo: allocine.fr
19- Venir à bout d’un travail créatif est déjà en soi un accomplissement majeur. « La discipline que requiert de terminer un projet créatif est déjà quelque chose dont vous pouvez être fier. »
Crédit photo: dobi.be
20- Une fois que le premier pas est fait, la suite n’est qu’une continuité logique. « De quelqu’un qui “réfléchit à”, qui “pourrait” ou qui “essaie”, vous avez réussi à faire de vous quelqu’un qui FAIT. Et une fois que c’est fait… vous saurez que vous pouvez le faire à nouveau. C’est un bon conseil à savoir, extrêmement puissant. Donc n’arrêtez jamais par peur d’être rejeté. »
Crédit photo: monster.fr
21- Tenter sa chance est primordial surtout si l’écriture est vitale. « J’ai écris alors que personne ne voulait me lire et j’écris aujourd’hui parce que j’ai besoin d’écrire. »
J.K. Rowling ne dit-elle pas elle-même : « Pour être honnête, je suis plus fière de moi après avoir accompli quelque chose qui me semblait impossible. Parce que je crois au courage, et je pense que c’est une vertu qui garantit d’avoir toutes les autres. »
En guise de conclusion
J.K Rowling ne possède pas la formule magique de la réussite. « La vérité est que j’ai rencontré le succès en allant dans une direction que la plupart des personnes pensaient être une impasse, en cassant tous les tabous des années 1990 en ce qui concerne les livres pour enfants -les héros garçons sont démodés, les pensionnats sont barbants, aucun livre pour enfants ne devrait dépasser les 45 000 mots », a écrit la romancière britannique.
Harry Potter est né grâce au retard d’un train et a ensuite pris forme au fil d’un deuil (elle perd sa mère), d’un accouchement, d’une séparation et d’une dépression. Rien de bien alléchant pour commencer une saga. Quand J.K Rowling s’est mis à écrire sa saga, c’était comme une forme de thérapie. Elle a créé un univers.
“J’étais convaincue que la seule chose que je voulais vraiment faire c’était écrire des romans, même si mes parents estimaient que mon imagination débordante était une bizarrerie amusante qui ne payerait jamais une hypothèque ni une pension. Devenir écrivaine était mon rêve mais avant cela je n’écrivais que pour moi.” Joanne Rowling, lors d’un Ted Talk à Harvard en 2008.
Cet article rassure… et donne envie de continuer à écrire ! Merci Laurence.