
En 2023, on n’écrit plus un roman comme on pouvait le faire au XIXe siècle. Cela n’est pas devenu plus simple pour autant. Autrement, ça se saurait. Les difficultés ne manquent pas non plus, quelle que soit l’époque. Mais, de tout temps, il est des erreurs que l’on peut éviter dans cette belle aventure qu’est l’écriture.
Ecrire un roman peut vite devenir un piège si un auteur a trop recours à des situations banales, à des clichés, à des decriptions sans fin, à des personnages incapables d’évoluer dans leur vie. Le sentier peut être semé d’embûches susceptibles de compliquer la tâche de n’importe quel auteur.
Devenir écrivain ne se fait pas du jour au lendemain. Le processus d’écriture requiert une certaine organisation, discipline, courage et confiance en soi. Pas de panique: tout s’apprend à tout âge et on n’a jamais fini d’apprendre…C’est une bonne nouvelle, non?
Pour écrire cet article, je me suis inspirée notamment du blog La parenthèse imaginaire.
La visite des Muses …?
Aucun écrivain n’écrit sous l’inspiration divine, ni grâce aux dons que d’éventuelles fées lui auraient offert au-dessus de son berceau à sa naissance. Les muses ne l’aident pas plus. Si les auteurs raisonnaient ainsi, peu d’oeuvres auraient vu le jour. Et nous serions des lecteurs très frustrés. L’écriture d’un roman est un long processus, fait de moments d’exaltation, mais aussi de phases de doutes, de difficultés ou tout simplement de manque de motivation. Écrire régulièrement malgré tout est la condition indispensable à l’aboutissement de votre projet de roman.
Le meilleur moyen de trouver l’inspiration régulièrement est de mettre en place une routine d’écriture, d’établir un planning d’écriture et de respecter les choses que l’on a mises en place. Si écrire un roman fait partie de vos rêves, il n’y a plus qu’une chose à faire: passez à l’action!

Crédit photo: demidieux.fandom.com
Les conseils d’écriture …?
Vous vous en doutez, je suis une grande adepte des conseils d’écriture. J’en donne un certain nombre. J’en absorbe pas mal toujours. Selon moi, il s’agit d’une ressource précieuse. Il serait stupide de s’en priver. En revanche, je pense qu’il est fondamental de garder un esprit critique par rapport à ce qu’on lit à gauche à droite. Si certains conseils s’appliquent à tout le monde (exemple : un personnage de roman doit avoir des qualités et des défauts), d’autres varient fortement en fonction du processus de chaque auteur.
Je suis notamment étonnée d’entendre des auteurs dire qu’il est indispensable de bâtir un plan détaillé avant d’écrire, ou à l’inverse, que le plan tue la créativité et qu’il est à bannir … Car je sais d’expérience que cette problématique est propre à chaque auteur, à sa manière de travailler et à son fonctionnement personnel.
Abreuvez-vous de conseils d’écriture, ils sont riches et formateurs ! Mais gardez toujours du recul sur ce que vous lisez, même sur mon blog! Et surtout, trouvez votre manière personnelle de fonctionner … par la pratique et l’expérience.

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Le point final n’est pas la fin …
Vous avez réussi à aller jusqu’au bout de votre envie et vous avez écrit le dernier mot de votre roman. C’est super et je vous dis bravo! Mais, ce n’est pas la fin de votre processus d’écriture. Réussir à écrire le premier jet de votre roman jusqu’au bout est un bel accomplissement, et vous pouvez être fier de vous. En revanche, il serait trompeur de croire que votre roman est fini à ce stade.
Un premier jet ressemble à une pâte à tarte que vous disposez au fond du plat destiné à cet effet. C’est une base fondatrice. Mangerez-vous cette pâte seule une fois cuite? Cette pâte nécessite encore beaucoup de travail avant d’être dégustée. Il en va de même pour un roman.
Il va vous falloir maintenant affiner votre texte pour en faire un roman digne de ce nom et digne d’être lu. Une fois terminé, laissez-le reposer quelques semaines, voire quelques mois, sans le relire et en y pensant le moins possible. Ainsi, quand vous le sortirez du tiroir pour le retravailler, vous aurez pris le recul nécessaire et vous repérerez plus facilement les erreurs.

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Un personnage trop lisse …
Un héros ou une héroïne ne peuvent pas être trop lisses, ni parfaits…la perfection n’existant pas en ce bas monde ni dans la fiction! Tout personnage doit avoir une consistance et une personnalité bien délimitée. Un héros ne peut pas être flou tout le temps. Il doit avoir du relief.
Suivez ces conseils judicieux:
- Faites-en sorte que votre héros ne vous ressemble pas totalement.
- Le héros ne peut pas toujours avoir raison.
- Le héros ne peut pas être parfait et posséder un sens moral à toute épreuve. C’est un humain, pas un robot … à moins que vous ne fabriquiez un nouvel héros du genre Superman…
- Le héros doit provoquer le désir ou l’admiration chez les autres personnages pour des raisons valables.
- Le héros ne peut avoir pas avoir de destin exceptionnel dès le départ. Où serait l’histoire alors?
Pour comprendre ces conseils, lisez “Le Trône de fer” ou “Game of Thrones” en anglais de George R.R Martin car il propose à ses lecteurs une galerie complète de personnages, qui sont tout sauf lisses. Ils sont tous vibrants de vie et de crédibilité. La lecture sera longue, certes, vu le nombre de volumes et le nombre de pages, mais ce sera très instructif.

George Martin- Crédit photo: wilkipedia.fr
Un style ampoulé ou alambiqué …
Un vrai écrivain n’est pas obligé de copier le style ampoulé de Marcel Proust avec des phrases de plusieurs pages, ni de faire des longues phrases complexes, ni d’utiliser des mots savants, pour impressionner ses lecteurs. Je suis persuadée qu’il provoquera l’effet inverse.
Un style ampoulé fait maladroit et renvoie une image d’amateurisme. Nous ne sommes plus au XIXe siècle, les mœurs ont évolué et copier la plume des auteurs des grands classiques n’a pas de sens. Le lecteur accrochera davantage à votre histoire s’il ne doit pas relire vos phrases deux fois pour les comprendre, ni chercher sans cesse des mots dans le dictionnaire.
Privilégiez la clarté du récit et ne faites jamais passer le style avant le sens. Évitez les phrases à rallonge, les structures complexes et les mots obscurs – du moins s’ils ont pour unique objectif de faire paraître votre style plus littéraire.

Crédit photo: bnf.fr
Commencer par une saga …
Il est vrai que de nos jours les saga de fantasy ont le vent en poupe. Vous n’êtes pas obligé d’écrire une saga et même, je vous le déconseille, surtout si vous êtes un auteur débutant. Bien évidemment, vous êtes influencé par la saga Harry Potter, Le Trône de fer et c’est légitime. C’est un phénomène de mimétisme bien normal.
Attention, je ne dis pas que personne ne doit écrire de saga. Mais que ce n’est pas forcément un choix judicieux pour un débutant. Il est déjà ardu d’arriver jusqu’au bout de son premier roman : il faut apprendre à gérer une intrigue mais aussi à construire un univers, à faire évoluer des personnages, etc.
Il vaut mieux commencer par un seul livre et qui ne fasse pas non plus 500 pages d’emblée. C’est le moyen le plus sûr d’arriver au bout du récit. Vous aurez le temps ensuite de vous lancer dans un projet plus ambitieux. L’autre souci, c’est que les maisons d’édition françaises sont frileuses concernant les sagas en plusieurs tomes. J’ai lu, par-ci par-là, qu’elles les acceptaient rarement venant d’auteurs encore inconnus.
Ne faites pas une croix sur votre projet de saga. Lancez-vous en douceur pour votre premier roman. Ce sera une sage décision, de mon point de vue …

Etre original à tout prix …
Les auteurs débutants pensent, à tort, qu’il faut écrire quelque chose d’unique pour sortir du lot et qui ne ressemble à rien de ce qui a déjà été publié. Certes. Le projet d’écrire une histoire totalement nouvelle est illusoire. Tous les types d’univers, de personnages et de structures narratives ont déjà été écrits, d’une manière ou d’une autre.
Il serait illusoire de penser que J.K Rowling a inventé son histoire de sorciers avec Harry Potter. Elle n’a pas inventé le genre. Elle a placé son personnage iconique dans un contexte différent. L’écrivaine réinterprète le cliché fantasy du héros élu – Harry Potter- contre les entités contraires – Voldemort- et elle utilise l’univers éculé de la magie. Son oeuvre n’en reste pas moins géniale et unique en son genre.
Ce qui fera l’originalité de l’histoire que vous allez écrire, c’est le développement que vous allez en faire. Ce sont votre intériorité, votre manière personnelle de voir le monde et votre voix d’auteur qui feront l’unicité de votre roman. D’ailleurs, les œuvres les plus réussies ne partent pas forcément des idées les plus singulières.
Ne cherchez pas l’idée la plus originale, mais celle qui résonne en vous et vous motive suffisamment pour y consacrer du temps et de l’énergie ! Par contre, veillez à y apporter votre touche personnelle. Ce qui marche aussi plutôt bien, c’est de croiser différents thèmes et univers : ces derniers ne seront pas inédits en soi, mais leur association peut donner quelque chose de nouveau et de rafraîchissant. A vous de voir …

Le style … bon ou mauvais?
Se décourager pendant l’écriture de votre roman en pensant que votre style est mauvais et que vous n’êtes pas fait pour être auteur, vous mettra en difficulté. Alors personnellement, je ne vois pas l’écriture comme un don inné, mais comme une aptitude qui demande beaucoup de travail pour se développer. Cela nous semble logique dans d’autres domaines : l’artisan affûte son art avec la pratique, par exemple. Eh bien c’est pareil pour l’auteur, qui devient meilleur à force de s’entraîner.
Il est normal qu’un débutant ait un ton maladroit et hésitant. C’est en écrivant régulièrement qu’il finira par fluidifier son style et par trouver sa patte … Alors ne vous découragez pas et retroussez vos manches !
Il est inutile de relire vos premières pages tout de suite si vous manquez de confiance en vous. Continuez d’écrire votre histoire en vous concentrant sur le déroulé de votre intrigue. Votre plume s’améliorera au fil de l’écriture de votre roman, et, quand vous aurez posé le point final, vous pourrez toujours revenir en arrière pour réécrire votre premier chapitre, s’il s’avère que celui-ci est plus maladroit que le reste de votre histoire.

Crédit photo: stylo-plume.org
Abandonner à la 1ere difficulté …
La voilà, la plus grande difficulté, quand on écrit un roman, selon moi : l’envie de jeter l’éponge. Et ce piège ne concerne pas que le premier roman, mais les suivants aussi. Concernant les 2 romans que j’ai écrits, j’ai traversé des périodes de doutes, où j’avais envie de tout lâcher pour une nouvelle idée d’histoire, ou parce qu’une difficulté d’écriture me semblait trop difficile à surmonter.
Ce phénomène est normal et on le rencontre presque tous au fil du long processus que représente l’écriture d’un roman. Le problème, c’est que si l’on cède à chaque tentation d’abandonner, on ne finit jamais un seul roman. Et c’est la collection des manuscrits inachevés qui commence et qu’on délaisse au fond d’un tiroir d’une vieille commode.
Reprenez confiance en vous et en votre histoire : il est tout à fait normal de passer par des périodes où notre travail nous semble mauvais. Notez les nouvelles idées de romans dans un carnet pour y revenir plus tard et ainsi éviter de céder à la tentation ! Enfin, essayez de résoudre vos difficultés d’écriture au cas par cas, en faisant des recherches spécifiques : mon blog regorge d’excellents conseils d’écriture, n’est-ce-pas?!

Crédit photo: contentologue.fr
Cela dit, si votre blocage dure depuis des semaines et que vous avez arrêté d’écrire, accordez-vous le droit de passer à un nouveau projet de roman ou à tout autre chose. Il ne s’agit pas de s’acharner quand la sauce ne prend pas, mais plutôt d’éviter d’abandonner systématiquement chaque manuscrit entamé. J’ai pour habitude de terminer toujours ce que j’ai commencé, que ce soit bien ou médiocre. C’est une question de principe à mes yeux!
Quelques erreurs courantes à éviter
- Donner trop de détails et allonger les descriptions. C’est inutile. Vous perdez votre lecteur. La tentation est grande et je la comprends. Mais, le lecteur a aussi besoin de s’imaginer le décor que vous avez créé. Pour entrer dans l’histoire, il a besoin de faire corps avec l’histoire. Il n’a pas besoin de connaître chaque action non plus de vos personnages. Epargnez votre lectorat! Ne les abreuvez pas de détails inutiles qui n’apportent rien à l’histoire!

2. Se laisser aller au verbiage. Un auteur débutant est souvent tenté de rallonger ses scènes en ajoutant des moments, des phrases, des mots, des dialogues parfois inutiles, juste pour le plaisir d’allonger le texte. Ce n’est pas parce que votre roman fait 500 pages qu’il est de qualité. La longueur ne fait pas la qualité, vous le savez bien. Pour garder le lecteur, restez concis et choisssez toujours les mots justes, en adéquation avec le contexte de votre histoire.

3. Multiplier les répétitions. Le lecteur, même si son niveau de français n’est pas à la hauteur, ne tolèrera pas a pauvreté de votre style. Il a besoin de grandir en vous lisant! De plus, les répétititons alourdissent le texte. Il existe en votre possession un tas de possibilités, alors utilisez-les: expressions anaphoriques, synonymes.

4. Bâcler le dénouement. La fin de votre roman doit être à la hauteur du début. La fin doit être bien amenée. Le but est de laisser une bonne impression au lecteur pour qu’il souhaite lire votre roman suivant. La fin de votre roman ne peut absolument pas finir en queue de poisson ou sur un cliché. Vous-même, en tant que lecteur, vous n’appréciez pas cela.

5. Ne pas maîtriser le français. Cela pourrait paraître une évidence, mais c’est loin d’être le cas. Beaucoup d’auteurs débutants se lancent dans l’écriture de leur premier roman sans vraiment connaître les bases du français. Je ne peux que leur conseiller de s’entraîner d’abord, par exemple, avec le Projet Voltaire. Il est primordial d’améliorer ses aptitudes en français – orthographe, grammaire, conjugaison. On peut tout réapprendre à un moindre coût. Cette méthode est très efficace. La langue française est l’outil principal d’un auteur, alors autant la respecter!

6. Mettre en scène des personnage plats. Chaque personnage inséré dans une histoire doit avoir un rôle, aussi minime soit-il. Le lecteur a besoin de s’identifier aux personnages, même de second plan. Un personnage n’est ni un robot ni un pantin. Considérez chaque personnage comme un être humain qui interagit avec son environnement.

7. Affiner ses recherches. Vous ne pouvez pas écrire un roman policier si vous ne savez pas comment fonctionne une enquête criminelle ou si vous ne connaissez pas la loi. Vous ne pouvez pas tout inventer. Vous risqueriez de ne pas être crédible. Tout projet d’écriture demande un minimum de recherches, surtout s’il se déroule dans des endroits inconnus de vous. Si vous ne pouvez pas vous déplacer faute de moyens ou de temps, nous avons la chance à notre époque d’avoir Internet, qui regorge d’informations riches. C’est une caverne d’Ali Baba pour un auteur. Il y a aussi les bibliothèques qui peuvent aider.

8. Accorder beaucoup d’importance à la cohérence. Par exemple, le personnage de « Justine » aura les yeux bleus à la page 5, et les yeux bruns à la page 26. De la même manière, « Alexandre » serait présenté au début comme un grand sensible, alors qu’au milieu de l’histoire, il ferait preuve d’une froideur extrême — et aucun évènement majeur ne l’aurait transformé entre temps. Vous comprenez que la cohérence dans un récit, c’est comme les fondations d’une maison. Elle doit être solide!

9. Respecter les points de vue. Lorsque vous écrivez une histoire, vous devez choisir comment vous la racontez, et ce, même avant de commencer. Prenez conscience du type de narrateur que vous souhaitez mettre en oeuvre et appliquez les règles correspondantes.

En guise de conclusion
Il est normal de commettre des erreurs. Tout le monde en fait et ce n’est pas une raison pour abandonner. Il en va de même dans le domaine culinaire, par exemple. On persiste et on y arrive! Tous les ingrédients à l’écriture d’un bon roman s’acquièrent au fur et à mesure de la pratique. C’est rassurant, non?
Il s’agit de persévérer et de ne pas se décourager à la première embûche. Comment font les petits enfants lorsqu’ils apprennent à marcher? Ils se relèvent à chaque fois qu’ils tombent, persistent jusqu’à marcher debout avec aisance. Il en va de même pour un auteur, ou tout autre artiste, ou toute autre personne quel que soit son domaine de prédilection.
Je vous livre une réflexion du romancier anglais, William Somerset Maugham: “Il existe trois règles pour écrire un roman. Malheureusement, personne ne les connaît”!
Un guide pour vous aider à écrire dans un atelier d’écriture

Dans ce guide, vous trouverez toutes mes propositions d’écriture de mon blog pour l’année 2019.
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Bien sûr, je vous livre mes textes que ‘javais proposés en 2019, non remaniés.
Mon guide, c’est à chaque page des pépites pour vous faire avancer sur le chemin de l’écriture. Lire des conseils pendant des années, c’est bien. Mais, à un moment donné, il faut se jeter à l’eau. Je suis persuadée qu’on apprend plus en lisant les textes des autres qu’à suivre de sempiternels conseils.
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