Les manies de certains écrivains peuvent paraître étranges aux yeux des autres. Mais, rien ne nous oblige à écrire sagement derrière un bureau. L’écriture est un art qui peut se pratiquer de bien des façons.

Certains des écrivains les plus célèbres ont des tics et tocs par rapport à leur écriture, comme une comédienne ou comédien qui touche ses porte-bonheur avant de monter sur scène. Les auteurs mettent en place quantité de rituels et de manies censés favoriser l’inspiration et la chance…peut-être divine!

Après tout, les écrivains sont des femmes et des hommes comme les autres! Tout est affaire de psychisme paramétré pour lutter contre l’angoisse de la page blanche. Ils mettent en place un dispositif immuable pendant le temps de l’écriture. Les rituels ainsi respectés supposent une vie bien réglée. L’écriture n’est pas une activité ésotérique et il serait stupide de le penser. C’est une activité humaine comme les autres. Etre auteur est un métier au même titre que les autres.

Pour écrire cet article, je me base sur le livre de Catherine Guennec, “Quand la folie fait le lit du génie” aux First Editions.

Ecrire dans son lit

Qu’ont en commun Marcel Proust, Mark Twain, Colette ou Winston Churchill? Ils ont tous écrit dans leur lit …

Certains écrivains écrivent au lit qui devient par la même occasion le centre de leur vie. Kant se faisait réveiller à 5 heures tapantes, Voltaire adorait se prélasser dans ses draps et a passé la plus grande partie de sa vie au lit à travailler, en avalant au moins une douzaine de cafés par jour. Cela n’avait rien à voir avec la grasse matinée de nos contemporains! Le philosophe travaillait entre 18 et 20 heures par jour!

Marcel Proust était lui aussi un insomniaque. Il lambinait jusqu’à 18 heures avant de quitter son lit. Pour s’isoler de l’extérieur, l’écrivain avait fait poser des cloisons de liège sur les murs de sa chambre.

George Orwell a lui aussi écrit dans son lit, jusqu’à la fin de sa vie. Il a corrigé, sur sa machine à écrire, la dernière version de son célèbre 1984 alors qu’il trépassait sur son lit.

Truman Capote écrivait au lit ou allongé sur un canapé, avec une cigarette et un café. Puis, le thé prenait le relais, pour passer ensuite au sherry ou au martini. Il écrivait, toujours dans cette position, ses premiers et seconds jets. Il les reprenait par la suite à la machine à écrire, coincée entre ses genoux. Il est l’auteur de “Petit-déjeuner chez Tiffany” entre autre.

Truman Capote se définissait lui-même comme un auteur horizontal, affirmant que c’était la seule position dans laquelle il était capable de penser et d’écrire.

Edith Warton écrivait également au lit, entourée de ses petits chiens et de domestiques qui ramassaient les feuilles de papier que l’écrivaine laissait tomber par terre une fois remplies.

Quant à Vladimir Nabokov, il gardait toujours une petite fiche sous son oreiller, au cas où l’inspiration lui viendrait pendant son sommeil!

Les cloîtrés volontaires

Victor Hugo dût écrire Notre-Dame-de-Paris avec un délai contraint par son éditeur. Aussi, pour ne pas se laisser distraire, il avait demandé à son valet de lui cacher tous ses vêtements pour éviter de sortir. Il est donc resté cloîtré chez lui pour écrire son chef-d’œuvre. Il passait ainsi ses journées à écrire, n’ayant rien d’autre à faire. Il s’enroulait dans une couverture quand il avait trop froid!

Maya Angelou cherchait toujours un lieu impersonnel pour écrire, comme une chambre d’hôtel qu’elle louait au mois, pour laisser couler sa créativité dans un lieu anonyme. Elle y écrivait chaque matin.

Dominique Fabre ne peut pas écrire chez lui. Il a besoin lui aussi d’un lieu anonyme pour s’enfermer et s’adonner à l’écriture, comme un atelier, une chambre de bonne ou la maison d’un ami parti en vacances.

Les adeptes de l’aube

Ernest Hemingway se levait dès l’aube, à 6 heures, réveillé par la lumière du jour. Il écrivait ensuite sans discontinuer jusqu’à midi.

Honoré de Balzac se levait à 1 heure du matin et écrivait, tout en avalant une cinquantaine de tasses de café.

Haruki Murakami se lève à 4 heures du matin et écrit pendant 5 à 6 heures d’affilée.

Joyce Carol Oates préfère écrire le matin, avant le petit-déjeuner, qu’elle peut prendre vers 15 heures! Elle écrit avant de donner sa première heure d’enseignement de l’écriture.

Les adeptes de l’activité physique

Dan Brown effectue quelques pompes à la fin de chaque heure d’écriture. Il calcule ce temps grâce au sablier posé sur son bureau. De plus, il a pris l’habitude de se pendre par les pieds tous les matins à l’aide de bottes de gravité, pour pallier au manque d’inspiration!

Haruki Murakami, encore lui, fait son jogging de 10 kilomètres ou part nager 15 longueurs de 100 mètres, après sa séance d’écriture.

Philip Roth marchait 1.6 km pour chaque page écrite. Autant dire qu’il a toujours beaucoup marché pour écrire ses livres!

Les excitants pour écrire

Balzac n’est pas le seul à abuser du café, ce qui lui occasionna des soucis de santé. Hunter S.Thompson se dopait à la cocaïne dans la journée pour, selon lui, se rafraîchir les idées, accompagnée de quelques cocktails bien forts à portée de main.

Scot Fiztgerald aimait accompagner son temps d’écriture par des coupes de champagne.

Truman Capote abusait du café et des cigarettes pour pouvoir écrire, sans oublier l’alcool au fil de la journée.

Robert Louis Stevenson, tuberculeux, abusait lui aussi de la cocaïne, considérée comme un médicament par les médecins de l’époque.

Vladimir Nabokov carburait à la morphine et à l’éther.

Aldous Huxley est devenu accro au LSD, au point qu’il en est mort.

Jean-Paul Sartre ne pouvait se passer de mescaline, et ce dès 1935. Il a gardé cette addiction tout au long de sa vie.

Théophile Gautier carburait au hasch, en étant en plus co-fondateur du Club des Haschischins, qui regroupait Eugène Delacroix, Charles Baudelaire, Gérard de Nerval et Alexandre Dumas.

Alfred de Musset s’est tué suite à ses abus de l’alcool. Il buvait à longueur de journée.

Scott Fitzgerald fuyait ses problèmes en buvant. Il est devenu alcoolique et est décédé d’une crise cardiaque à 44 ans.

Charles Baudelaire prenait du hasch, de l’absinthe et de l’opium.

Arthur Rimbaud s’adonnait à l’opium et à l’absinthe.

Ernest Hemingway était un alcoolique notoire. Il a cependant toujours affirmé qu’il écrivait en état de sobriété.

Chercher son inspiration

Charles Dickens passait toutes ses soirées à déambuler dans les ruelles brumeuses de Londres, pendant plusieurs heures. C’est au cours de ses pérégrinations nocturnes qu’il imaginait la plupart de ses personnages à la vie miséreuse. La marche à pied lui permettait aussi de débloquer son imagination.

Vladimir Nabokov écrivait debout et toujours sur des fiches. Il remplissait ainsi des milliers de fiches pour ses romans.

Les tics et tocs divers et variés

Thierry Hesse lit à voix haute pendant 15 minutes avant de commencer à écrire à 4 heures du matin. Il lit du Faulkner, du Homère ou encore du Shakespeare.

Edmonde Charles-Roux portait des chaussettes en laine, trop petites pour elle et toujours du même modèle pour écrire. Elle disait s’inspirer de l’extravagant Salvador Dali.

Philippe Besson interdit formellement à toute personne, hormis sa femme de ménage, de pénétrer dans son antre d’écriture. C’est un privilège que d’y être invité exceptionnellement!

Emile Zola souffrait d’une compulsion mathématique. Il comptait sans cesse les marches d’escalier, les becs de gaz dans les rues, les fiacres et additionnait les numéros de portes et de fiacres. Pendant longtemps, les multiples de 3 lui parurent favorables. Il sortait aussi toujours de chez lui du pied gauche et touchait les mêmes meubles un certain nombre de fois.

Francis Bacon disparaissait à chaque éclipse de lune.

Pierre Corneille s’enroulait dans des couvertures de bure et se roulait sur le sol dans une pièce chauffée afin de suer. Seulement après, il pouvait se mettre à écrire.

Pierre Mérot est agoraphobe, avec des attaques de panique.

Gérard de Nerval promenait dans Paris un homard géant au bout d’un ruban bleu.

Avant chaque nouveau roman, Catherine Cusset nettoie son appartement de fond en comble dans tous les recoins.

Gustave Flaubert déclamait ses récits dans don fameux “gueuloir”.

Virginia Woolf récitait ses écrits à voix haute en marchant.

Georges Simenon n’écrivait que sur des enveloppes jaunes pour préparer ses textes.

Stendhal relisait une page du Code Civil avant de prendre la plume, à raison de 15 ou 20 pages par jour. Cela lui donnait le ton.

En guise de conclusion

La ritualisation de l’écriture rassure les pratiquants. Il est parfois difficile de dominer son psychisme, alors s’imposer des rituels permet de commencer sa séance d’écriture sous les meilleurs auspices. Bernard Werber commence toujours par une séance de méditation avant d’écrire.

Certains auteurs n’écrivent qu’à la main, ou à l’encre bleue comme Colette ou à l’encre rouge comme Barbey d’Aurevilly, d’autres récitent leur chapelet ou s’entourent de grigris. Personne ne se lance dans l’écriture sans quelque appréhension. C’est pourquoi les auteurs mettent en place toutes sortes de rituels et de manies censés favoriser leur inspiration et leur chance.

Et vous, quels rituels mettez-vous en place pour écrire? Moi, j’ai besoin d’être au calme dans mon bureau, en pouvant observer la nature de tous les côtés. Je vois ainsi les saisons et le temps défiler…

Un guide qui peut vous aider à chasser certaines manies…

Vous l’avez constaté pour certains auteurs, ils ont besoin de mettre en place des rituels pour se donner confiance et écrire.

Et vous? Que mettez-vous en place pour ENFIN vous mettre à écrire?

Car, entre nous, le pire de tout, c’est de toujours désirer écrire…un jour…et de ne jamais le faire!

Que reste-t-il un jour? Que des remords de ne pas avoir fait!

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Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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  • Il ne me semble pas avoir de manie particulière, à part peut-être le fait que je préfère écrire manuellement. Pour moi il y a une sensualité d’écrire à la main, une forme parfois gracieuse, parfois plus vive, des ratures… Je tape mes textes envoyés, pas les autres.
    Certaines manies d’écrivains célèbres sont amusantes.
    Bel été. Au plaisir de vous retrouver en Septembre. Nicole

  • Bonjour.J adore écrire…depuis toujoyrs me semble t il .il ne me semble pas avoir eu à apprendre tellement c était une merveille de savoir lire et écrire un don de la vie grâce à un petit tableau qui vient se mettre au dessus de ma tête dès que j entends une voix parler …depuis ma rencontre avec mon professeur adorable de français au collège….vive le français.

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