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Ecrire fait appel à l’imaginaire. Utiliser son imagination avec pour but d’inventer une situation est une expérience littéraire. Inventer des personnages pour une nouvelle ou un roman, c’est de l’imaginaire. Tout le monde connaît ce format-là.

Mais, il existe d’autres formes de l’imaginaire dont on parle moins dans le monde de l’écriture. Le Japon l’a bien compris depuis longtemps, avec la multiplication à succès des mangas. La France est le deuxième consommateur de cette littérature, quand bien même on refuse ce nom à ce genre littéraire.

Depuis fort longtemps, les pays anglos-saxons ont pris de l’avance, en développant les films, les jeux vidéo, les romans tirés de licences. Ces genres de l’imaginaire connaissent un succès grandissant, qui ne se dément pas.

Le succès, oui mais…

Tout le monde est d’accord pour reconnaître le succès de Dune ou de la saga Harry Potter. On parvient encore à nous vendre Poudlard en 3D, 21 ans après la publication du premier tome de la saga. Tout le monde s’accorde pour dire que la saga Game of Thrones a attiré les foules. Personne ne peut dire que The Witcher n’est pas une réussite. Je vous rappelle juste, au passage, qu’avant d’être des succès filmés, c’étaient des livres.

Le problème, principalement en France, c’est que les investissements ne suivent pas. Il faut attendre des années avant d’obtenir une licence, comme pour la suite de Lastman. Quand une saga anglo-saxonne se vend bien, elle se décline très rapidement en jeux, en une série Netflix, en un long métrage, voire une bande dessinée, tout cela en quelques années seulement.

Pourtant, les plumes francophones abondent sur le marché de l’écriture. Il faudra toujours du texte, une histoire bien écrite, des personnages attachants. En un mot, tout ce que les autrices et les auteurs sont capables de fournir. Vous pourriez objecter que les jeux vidéo, les films ne sont pas de la littérature. Ce n’est pas tout à fait faux. Je reste ouverte, en tout cas, à tous les genres qui représentent la littérature ou qui s’ en inspirent. Je ne suis pas rigide en prônant la littérature classique à tout prix, comme le font certaines et certains.

Série The Witcher- Crédit photo: actugeekgaming.com

Pour créer, on n’a pas forcément besoin d’investir de grosses sommes d’argent. La récente quasi-résurrection des Livres Dont Vous Etes le Héros prouve cependant que cela peut marcher avec du travail et de l’ingéniosité.

Pangar, ou la voix française

Pangar Studio a été créé pour prouver qu’il existe une “voix française” en littérature, que nous avons notre propre touche, différente des pays anglo-saxons, héritière de notre tradition d ‘écriture. En tout cas, cette voix mérite d’être entendue et défendue. Depuis l’enfance, certaines générations, pour les plus jeunes, ont été bercées au jeu de rôle, qui vit lui aussi une renaissance aussi inattendue qu’inespérée. Les créateurs de Pangar, Maxime Duranté et Marion Roudaut, sont convaincus qu’il est possible de proposer de nouvelles expériences littéraires.

A l’heure où tout le monde possède des outils technologiques de plus en plus sophistiqués, il est plutôt navrant de constater que la littérature n’a pas évolué depuis Gutenberg. Le livre a probablement atteint sa forme parfaite. Il ne s’agit aucunement de le réinventer, mais de proposer autre chose. Je milite pour que la littérature se diffuse largement sur les écrans ou en version audio.

Mon militantisme peut vous choquer. Je constate, au quotidien dans ma profession d’enseignante, que les jeunes lisent de moins en moins les livres papier. Or, je préfère qu’un jeune lise une version numérique ou audio d’un roman, car cela reste, malgré tout, un accès à la littérature. Je tente de rester une femme pragmatique, malgré mes 60 ans bien tassés, qui avance avec son temps, en comprenant les besoins des uns et des autres et l’évolution du monde dans lequel nous vivons.

Ne nous leurrons pas: le renouvellement des générations joue en faveur de l’imaginaire et en faveur d’une multitude de supports différents. Le travail d’écriture, quel que soit le support, restera au centre. La littérature numérique ne se cantonne pas à l’ebook, dont le succès dans le monde francophone n’est pas forcément au rendez-vous, contrairement aux pays anglo-saxons, où elle détrône les livres version papier.

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Les littératures de l’imaginaire: un monde vaste

Les littératures de l’imaginaire se sont imposées depuis la fin du XXe siècle et ont contribué à dynamiser la création artistique. Sous cette appellation, on trouve des contes merveilleux, des récits fantastiques, des romans de science-fiction et d’anticipation, des romans de fantasy. Ces littératures ouvrent sur un autre monde, dont de multiples adjectifs qualificatifs précisent la nature: parallèle, surnaturel, onirique, magique, enchanté, étrange, angoissant, effrayant, …

Ces littératures de l’imaginaire s’adressent autant aux adultes qu’aux jeunes. Ces fictions font ressortir les émotions de l’enfance. Elles font apparaître aussi les grandes questions qu’à travers les récits mythologiques les humains se posent depuis l’enfance du monde.

Ces littératures de l’imaginaire sont accessibles à tout le monde. Mais, elles se vendent bien et connaissent un succès grandissant.

Crédit photo: out-the-box.fr

Je ne vais pas vous détailler les genres et les sous-genres des littératures imaginaires, car on en dénombre pas moins de 40, au minimum. Ce qui est sûr, c’est que les littératures imaginaires font appel à une imagination débridée.

Le cas de J.K Rowling

La saga Harry Potter a été traduite en plus de 80 langues et a été vendue à plus de 500 millions d’exemplaires dans le monde. Qui dit mieux? L’écrivaine anglaise a toujours écrit depuis sa plus tendre enfance. Elle a bâti les fondements et les concepts de son univers sorcier à 25 ans. J.K Rowling a conu le succès en 1997, après bien des galères. Elle est réputée pour aborder des idées et des thèmes profonds avec humour. Elle s’attache à des personnages placés en marge de la société.

En 2010, elle a été nommée “Femme la plus influente de Grande-Bretagne” par les principaux éditeurs de magazines.

Crédit photo: media.gpmagazine.fr

J.K Rowling est fascinée par la magie, car elle pense que cela la connecte à des choses essentielles sur la nature de l’être humain. La saga Harry Potter semble appartenir au genre de la fantasy, de façon assez singulière toutefois, par le ton souvent humoristique et le burlesque de certaines scènes.

Le cas de J.R.R Tolkien

Tolkien n’a écrit en fait que 2 romans, mais quels romans: Le Hobbit etLe Seigneur des Anneaux. Ils tiennent une place à part dans l’unviers de la fiction. Il a commencé à écrire dans les années 1910 pour son plaisir. Il a créé la Terre du Milieu, en élaborant toute une mythologie autour d’une langue parfaitement construite.

Ses romans sont devenus des phénomènes de société dans les années 1960. Tolkien a permis de populariser le genre de la fantasy. Il est même considéré comme l’un des pères fondateurs de ce genre de l’imaginaire. Son oeuvre a eu une influence majeure sur les auteurs de fantasy après lui. On peut même dire qu’il a donné vie au genre de la fantasy. Il a ramené le monde des fées et des mythes dans le giron de la littérature. Il a fondé le genre de l’heroic fantasy.

Tolkien aimait beaucoup la nature. Il tirait du plaisir à contempler les fleurs et les oiseaux, et surtout les arbres. Cet amour de la nature se reflète dans son oeuvre, notamment avec ces “bergers des arbres” dans Le Seigneur des Anneaux. Il possède aussi l’amour des langues, notamment anciennes. Il s’est spécialisé dans ce domaine, qu’il a enseigné à l’université. Il a construit pas moins d’une dizaine de langues dans Le Seigneur des Anneaux. Deux de ces langues, le quenya et le sindarin, sont relativement développées, avec un vocabulaire de plus de 2000 mots et une grammaire plus ou moins définie.

En 2008, Tolkien a été classé, par le Times, en 6e position parmi les 50 plus grands écrivains britanniques depuis 1945.

Le cas de George R.R Martin

George Martin est considéré comme le Tolkien américain. Il est bien sûr connu pour sa saga Le Trône de Fer, Game of Thrones. Il dit s’être inspiré de la sage historique Les Rois Maudits de Maurice Druon. L’univers de Martin est sombre et cynique, empreint de mélancolie. Ses personnages ont une dimension tragique et un sort fatal leur est réservé.

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Quelques écrivains français de l’imaginaire

Des écrivaines et écrivains français font vivre cette littérature de l’imaginaire depuis des décennies: Jules Verne, Pierre Boule, René Barjavel, par exemple.

Pierre Bordage se rapproche du monde de Game of Thrones. Il a écrit une trilogie Les Guerriers du Silence en 1993, dans laquelle le lecteur découvre une humanité éparpillée aux quatre coins de la galaxie, traversée par des religions et des forces politiques puissantes. Ses récits de science-fiction sont emprunts de spiritualité, s’inspirant principalement de notions tirées de l’hindouisme et du bouddhisme. Dernièrement, ce “grand maître” de la science-fiction française a aussi fait une excursion du côté de l’heroic fantasy avec le diptyque “Arkane”. Il nous emmène dans une ville labyrinthique sur plusieurs étages, de haut en bas, à l’image de la hiérarchie sociale en vigueur. Cette Cité-État est dirigée d’une main de fer par sept familles.

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Romain Lucazeau emmène ses lecteurs dans la fantasy et le space opera français. Il a probablement écrit le space opera français le plus original depuis le début des années 2000. “Latium”, tomes 1 et 2 (Denoël), est un véritable péplum, étendu aux quatre coins de la galaxie. Dans un futur où c’en est finit de l’Humanité, il perdure des êtres conscients: les “nefs”, de titanesques vaisseaux spatiaux, intelligents, aussi organiques que technologiques. Leur paix éternelle s’avère soudain menacée par une étrange invasion extra-terrestre.

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Jean-Philippe Jaworski, avec Gagner la Guerre, nous plonge dans une humanité face à ses questions existentielles. L’imaginaire se confond avec la politique, avec tout ce qu’elle a de plus sordide.

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En guise de conclusion

Ces littératures de l’imaginaire ont le vent en poupe et elles ont un fort potentiel. Elles sont très populaires auprès des jeunes; elles sont adaptées avec succès au cinéma. Pourtant, les éditeurs déplorent un manque de visibilité dans les médias et dans les librairies. Pourquoi? Tout simplement parce des préjugés stupides collent au genre de l’imaginaire et freinent un élargissement du lectorat.

Alors que le genre de l’imaginaire est fortement développé dans les pays anglo-saxons, il est peu considéré en France. Cette littérature souffre d’une mauvaise réputation, parce qu’en France, les romans dits réalistes sont légitimes. Vous ne trouverez aucun livre de ce genre dans les prix littéraires. Cela ferait mauvais genre!

Le genre de l’imaginaire n’est pas réservé aux seuls enfants. Il est adaptable à tous les publics. Il faut savoir que ce genre bénéficie d’un large potentiel commercial. Le cinéma est aussi un relais qui permet de populariser le genre. Que fait-on quand on lit une oeuvre de l’imaginaire? On regarde le monde d’aujourd’hui pour penser le monde demain!

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Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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  • J’admire l’ ouverture d’esprit que vous avez, ce qui ne doit pas être très répandu dans le monde de l’enseignement.

  • Quand on entre au rayon jeunesse d’une librairie, le genre de l’imaginaire prend beaucoup de place. Je n’ai pas l’impression que ce genre soit minoré. Il existe des prix de l’imaginaire, également, des salons, et de grosses ventes en autoédition. Disons que les prix classiques s’y intéressent moins. Encore que L’anomalie a eu le prix Goncourt en 2019 ou 2020, il me semble. Et puis c’est comme toute la littérature, il y a des livres meilleurs que d’autres, plus riches, mieux écrits, plus complexes.

    • L’imaginaire a le vent en poupe au rayon jeunesse justement, beaucoup moins dans les autres rayons. “L’anomalie”, au sens où je l’entends, ne fait pas tant partie que ça de l’imaginaire…

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