Vous êtes sans doute comme moi: vous lisez beaucoup. Faites-vous vraiment attention aux genres littéraires que vous choisissez? Comment lisez-vous vous? Quels genres d’auteurs-d’autrices choisissez-vous? Lisez-vous des grands classiques? Des livres primés? Ou les livres à la mode? Lisez-vous toujours par plaisir?
Voilà autant de questions que l’on devrait se poser avant d’avoir un livre dans ses mains. Lire ne devrait jamais être une contrainte, mais toujours un plaisir. On ne lit pas juste pour sa culture générale. D’ailleurs, entre nous, la lecture n’est pas l’unique moyen de se former et de développer sa culture générale.
Quand je dis à certaines personnes que je lis un peu de tout, et pas forcément des “grands” auteurs, elles crient au scandale, en prétextant que les autres livres ne sont pas de la littérature. Je contredis leur opinion à ce sujet, me lançant quelque peu dans une forme de polémique. Il existe toujours une certaine croyance que certains livres, certains genres et certains auteurs valent mieux que d’autres. Quelle ineptie!
Lire ce qu’on aime
Chacun et chacune a le loisir d’aimer lire ce qu’il-elle veut. Il n’y a pas de bons livres ou de mauvais. Ne lire que des romans policiers parce qu’on aime ça, c’est bien. Il n’y a aucun jugement à apporter aux goûts des uns et des autres. Le principal, c’est de lire, même des mangas. Moi, ça me va et je ne vais pas faire ma difficile alors que de plus en plus de jeunes s’éloignent de l’écrit. Le but est d’assumer pleinement ses goûts.
Si l’été, on a envie de lire des histoires d’amour à l’eau de rose comme on dit, c’est ok. On a aussi besoin de se détendre. La lecture est avant tout un loisir et un plaisir. Un livre, ça doit être comme un bonbon qu’on déguste. Qui aurait d’ailleurs envie de lire les romans fleuve de Proust l’été, couché sur son tapis de plage? Pas moi!
Depuis quelques années, je me suis prise de passion à découvrir les auteurs-autrices qui se cachent derrière certaines sérieus qu’on peut visionner sur la plateforme de streaming Netlix. C’est ainsi que j’ai pu découvrir Diana Gabaldon avec sa saga Outlander. Ou Julia Quinn avec sa saga sur la famille Bridgerton. Les univers que les auteurs nous proposent sont tellement vastes et variés que ça vaut le coup de les découvrir.
Diana Gabaldon – Crédit photo: bing.com
Julia Quinn – Crédit photo: bing.com
J’aime lire des livres quand l’intrigue est lancée dès les premières lignes et que ça part dans un engrenage, qu’on est lancé et happé dès les premières pages et que les péripéties s’enchaînent. Les rebondissements sont à la hauteur de nos attentes. Mais, il m’arrive aussi de lire des romans fleuves, où il ne se passe pas grand chose. Cela dépend de mes humeurs et de mes attentes du moment.
La façon d’écrire
On devrait aussi écrire selon ses humeurs et ses attentes du moment, comme pour lire. On peut aimer écrire vite, dans une sorte d’urgence, comme si on avait énormément de choses à dire et qu’on voulait passer au prochain roman le plus vite possible. Il n’y a pas de temps prédéfini pour écrire un roman, ni de règles précises. Tout est possible!
Même si la littérature, surtout en France, est placée sur un piédestal, écrire et lire sont des divertissements. Ce sont des activités auxquelles on s’adonne par plaisir, pour vivre des aventures, pour être bouleversés. On ne le fait pas pour la gloire. J’ai lu les “grands auteurs classiques” comme on dit, et je ne le clame pas sur les toits!
Alors, moi, je dis oui et trois fois oui à la littérature de gare, aux romans sentimentaux, à la fantasy, à la science-fiction, aux bandes-dessinées, ou au polar si cela fait lire les gens et qu’ils éprouvent du plaisir et qu’ils passent un bon moment. Il n’y a aucune honte à écrire dans les genres que les gens aiment. Pourquoi les priverait-on de leur plaisir habituel?
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Quand on a envie d’écrire, on peut mélanger les genres littéraires. La beauté de la littérature de genre est son élasticité et sa porosité. On peut écrire un polar dans un contexte fantastique. On peut écrire une romance sur fond d’enquête. On peut écrire un thriller fantastique. Le principal est de ne aps trahir le lecteur. Il faut jsute éviter au maximum de donner l’impression que deux histoires existent en parallèle et pourraient donner lieu à deux romans différents appartenant à deux genres différents.
On est d’accord qu’un auteur ne peut pas écrire une romance qui finit mal. Si les personnages meurent à la fin, ce n’est plus une romance, mais un drame. Ce n’est pas grave. il faut juste bien déterminer dans quel genre on se situe.
Classer son récit
Il est effectivement important de classer son récit. Cela permettra aux futurs lecteurs de s’y retrouver dans la jungle des genres littéraires et des nombreux sous-genres. Par la même occasion, ils ne seront pas déçus par ce qui est annoncé dès le départ. La plupart des rangements dans des catégories littéraires se font par mots-clés lors de la mise en circulation des ouvrages par les éditeurs.
Il existe 5 genres littéraires principaux:
- Le genre narratif (romans, nouvelles, témoignages, autobiographies, contes, …)
- Le genre argumentatif (essais, contes philosophiques, portraits, sermons, …)
- Le genre théâtral (tragédies, comédies, drames, …)
- Le genre épistolaire (lettres)
- Le genre poétique (poésie, chansons, haïkus, fables, odes, sonnets, …)
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Dans chacune de ces catégories, les déclinaisons sont nombreuses, et certains écrits peuvent appartenir à plusieurs de ces genres littéraires. Par exemple, une fable peut appartenir au genre argumentatif mais aussi poétique, une épopée peut appartenir au genre poétique mais aussi narratif. Rien n’est figé dans le marbre.
Les livres qu’on veut écrire
Quel genre de livre désirez-vous écrire? C’est la seule question à vous poser avant de commencer à écrire. Vous pouvez écrire dans un genre qui n’est pas celui que vous affectionnez dans vos lectures.Il existe tellement de possibilités qui s’offrent à vous dans les genres littéraires que vous devez être clair avec vous-même pour que les lecteurs puissent s’y retrouver par la suite.
Aucun auteur ne peut s’affranchir des catégories littéraires. Vous pouvez ne pas faire comme les autres pour vous sentir plus libre. Certes. Il convient d’écrire dans un genre qui nous convient pour l’utiliser à bon escient. Rappelez-vous: à chaque sortie d’un tome de la saga Twilight, on a vu fleurir, comme par hasard, des tonnes d’histoires de dents longues et de coeurs brûlants.
Quand vous commencez à raconter votre histoire, vous créez chez votre lecteur une attente particulière. À vrai dire, elle est déjà présente depuis longtemps, puisque le titre et la couverture l’ont invité à découvrir votre livre et à l’acheter. Un important élément de cette attente est créé par le genre que discerne le lecteur.
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Le genre littéraire est difficile à embrasser, tant ses espèces sont multiples. On y met en vrac les westerns, les comédies romantiques, les tragédies, les romans policiers… en s’efforçant de trouver le point commun, ce qui paraît ardu. Pour mieux comprendre ce que c’est, il faut prendre du recul et dégager le mécanisme plus large. Bien que les bonnes histoires se relisent avec la même intensité, le lecteur ne cherche pas des récits strictement identiques, avec les mêmes personnages et les mêmes actions. Car ce plaisir est aussi lié à la découverte et à la surprise. Pourtant, il veut retrouver un plaisir similaire.
Si un lecteur lit un western, il compte retrouver les ingrédients suivants:
- les chevauchées dans les vastes horizons
- les portes battantes dans des saloons poussiéreux
- des bagarres dans des saloons
- un cowboy solitaire
- un train mencé par des brigands lancés à fond sur leur cheval
- les crépitements des Colts
- etc.
Ce sont des clichés, c’est-à-dire des situations ou des images déjà usées. Pourtant, ils portent en eux le rêve qui leur a donné la vie. Vous avez donc tout intérêt à prendre en compte le genre dans lequel vous écrivez, pour en extraire l’émotion encore chaude et palpitante.
10 étapes pour éviter le piège des genres
Le genre littéraire n’est pas une recette. Il ne suffit pas, bien sûr, de suivre scrupuleusement uns liste de clichés pour écrire une tragédie ou un roman policier. Pensez le genre comme une couleur, une sorte de personnalité.
- Inspirez-vous des genres que vous aimez. Vous ne pouvez pas écrire dans un genre que vous ne connaissez pas.
- Faites donc une liste des genres que vous aimez.
- Notez les éléments de chaque genre que vous préférez. Prenez une feuille par genre. Notez les mots que vous associez à chaque genre.
- Regardez chaque élément avec la plus grande attention et soulignez ceux qui vous marquent le plus.
- Notez les raisons pour lesquelles vous aimez ces éléments. Pourquoi sont-ils importants à vos yeux? Notez votre analyse avec précision, comme si vous deviez l’expliquer à uen autre personne.
- Si une idée d’histoire arrive, vous pouvez bien sûr utiliser ces éléments soulignés, sans craindre de mélanger les genres.
- Mettez de côté ces feuilles, sans vous soucier du genre dans lequel vous écrivez. Construisez votre intrigue, donnez vie à vos personnages. Cette étape demande un certain temps, plusieurs semaines en tout cas.
- Une fois que votre histoire est construite, reprenez les feuilles de vos genres préférés et mettez-vous à la place du lecteur. Déterminez dans quel genre vous avez écrit votre histoire.
- Démarrez votre histoire en marquant bien le genre principal, pour le rendre reconnaissable.
- Saupoudrez l’ensemble de votre histoire avec l’ensemble des éléments que vous avez noté, en revisitant les clichés, en les tordant pour les adapter à votre histoire !
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S’essayer à un autre genre littéraire
Dans la vie d’un auteur, plusieurs livres peuvent voir le jour. Des auteurs soumettront leurs plumes à différents genres littéraires, tandis que d’autres se cantonneront toute leur vie à vouer leurs écrits pour la poésie. Par exemple, Eric-Emmanuel Schmitt a écrit des pièces de théâtre, des nouvelles, des contes et aussi des romans.
Vous avez le droit que votre imagination bouillonne d’idées nouvelles qui pourraient mieux convenir à un roman fantasy plutôt qu’à un polar, mais vous avez peur de vous lancer dans l’écriture d’un nouveau genre. La peur de l’inconnu est un sentiment partagé par tous, mais l’incertitude fait partie de la vie. Qui sait si vous n’êtes pas fait pour ça si vous ne vous lancez pas ? Personne ne peut le savoir, et bonne nouvelle ! personne ne vous en voudra d’avoir essayé.
Nul besoin de s’appeler Flaubert pour maîtriser l’écriture de plusieurs genres. Eh oui, chaque auteur peut s’il le souhaite adapter sa plume. Pourquoi ne pourriez-vous pas exceller ailleurs ? Votre style d’écriture ne sera pas dénaturé pour autant. La plume d’un auteur peut se caractériser par le registre de langue qu’il utilise, l’emploi de dialogues, de monologues, de descriptions, de digressions, l’utilisation de tous ces détails qui font que l’on reconnaît votre écriture pourra toujours être ajustée au genre auquel vous vous essayez.
Crédit photo: edilivre.com
On n’a jamais fini de se découvrir en tant qu’auteur. On rêve de décliner sa plume à foison dans tous les genres littéraires. L’intention est louable. Le plus important, c’est d’avoir envie et de se faire plaisir. Au moins, vous aurez réussi à aller jusqu’au but: finir un livre dans un genre que vous ne maîtrisiez pas auparavant.
Il est évident que se confronter à un nouveau genre, à un public qui nous connaît sous un autre jour, c’est un peu comme repartir à zéro dans votre carrière d’auteur. C’est bien de se lancer des défis et de ne pas se cantonner toujours au même genre littéraire. C’est bien d’explorer des zones et de voir ce que l’on est capable de faire en tant qu’écrivain.
Si l’envie est là, il suffit de vous lancer! Plus facile à dire qu’à faire! Je sais, je connais le refrain! Pour sauter le pas, prenez le temps et lisez dans le nouveau genre convoité. Il faut se former et ne pas se précipiter. Autrement, vous risquez de commettre des erreurs irréparables. Vous décevrez vos lecteurs, sans parler de vous.
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En guise de conclusion
Je n’ai qu’un seul conseil à vous donner, chers lecteurs et chères lectrices: n’hésitez pas à écrire ce que vous voulez et comme vous voulez. Faites fi des uns et des autres, faites-vous plaisir. Prenez chez les autres ce qui peut fonctionner pour vous et adaptez-le à votre processus créatif. Je ne peux que vous recommander d’écrire sur ce qui vous passionne et sur ce que vous aimez. la vie est assez courte pour ne pas passer son temps à s’infliger des tortures.
Laissez votre curiosité et votre créativité vous amener à explorer de nouvelles voies, de nouvelles pistes. Vous avez forcément quelque chose à dire, comme tout le monde. Il existe mille façons différentes de dire les choses. Votre désir décrire vous guidera, car il sera une force qui vous tiendra en éveil!
L’écriture est un perpétuel apprentissage et ne pas s’enfermer dans un genre précis procure un immense bonheur. On peut s’intéresser à tous les genres littéraires et passer d’un genre à l’autre sans que cela ne pose problème à certains auteurs, comme Cassandra O’Donnell, qui a affectionné l’urban fantasy au début de sa carrière de romancière. Elle a pris le temps d’étudier les différents genres littéraires, leur construction et leurs codes.
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