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La page blanche: voilà la grande peur de tout auteur! C’est même décrit comme un syndrome. Or, si j’en crois la définition du dictionnaire, un syndrome est un ensemble de symptômes en rapport avec un état pathologique donné, permettant d’orienter le diagnostic.

Un peu de calme. Ne plus être capable d’aligner des mots sur une page n’est pas un état pathologique. Ce qui le devient, c’est la réaction de la personne face à la situation. Il arrive souvent que l’auteur en panne ne souffre pas vraiment du syndrome de la page blanche.

Cette page blanche devient le pire des maux. Serait-ce la même chose si on s’avisait de prendre des pages de couleur pour écrire? On parle du même problème d’ailleurs si on écrit sur son ordinateur. Et cet état ne concerne pas seulement les auteurs, mais toute personne qui utilise sa créativité dans ses loisirs ou dans son activité professionnelle. Au fait, si vous ne le saviez pas encore, le syndrome de la page blanche s’appelle la leucosélophobie.

Le syndrome de la page blanche, c’est quoi?

L’expression est mal construite et ne correspond pas à la réalité du terrain. On peut avoir du mal à écrire certains jours, ou manquer d’inspiration. On peut être fatigué certains jours et penser à ses problèmes, ce qui freine l’élan créatif. Pour moi, écrire quelques mots, même si ce n’est pas relié à l’écriture du livre en cours, devrait pouvoir régler la situation bloquée.

Le syndrome de la page blanche est simplement un blocage momentané de la concentration et de l’inspiration. Dans ce cas-là, il vaut mieux sortir dans la nature, aller respirer et se changer les idées, plutôt que de passer une partie de la journée à regarder sa feuille blanche, au point d’en être obnubilé et de frôler un état dépressif.

Il y a des jours où chacun et chacune d’entre nous est plus ou moins fatigué, ou est plus ou moins motivé que les autres jours. Nous sommes des humains, pas des robots. On ne peut pas être au top de sa forme tous les jours. Il y a des jours où je m’accorde le droit de ne pas écrire parce que j’ai des choses à régler. En ce moment, je prépare le dossier de retraite de mon conjoint, et je peux affirmer qu’après avoir donné satisfaction aux organismes concernés, je vais prendre l’air. Si je m’obligeais à écrire après ce temps dédié à l’adminsitration, je pense que mon cerveau se mettrait à fumer!

Crédit photo: monbeaulivre.fr

Le syndrome de la page blanche peut avoir aussi comme origine le fait que la trame du livre en cours ne soit pas suffisamment construite et que l’on commence à patiner dans l’intrigue. Elle nous file entre les doigts parce qu’on est bloqué pour la suite des aventures. Au début du livre, on sait où l’on va, puis la panne sèche arrive.

Le manque de préparation en écriture

On ne s’improvise pas auteur du jour au lendemain. Il y a des étapes à franchir au préalable. Tout travail d’écriture, au long cours ou pas, demande un temps de préparation. On ne peut pas se mettre devant son cahier ou son ordinateur comme ça et aligner les mots en claquant des doigts. Rien ne va couler tout seul. C’est un leurre que de le penser.

Pour arriver à écrire régulièrement, voire tous les jours, il est primordial de créer une routine d’écriture, ce dont j’ai déjà souvent parlé dans mes articles sur le blog. Le cerveau, pour bien fonctionner, a besoin d’une routine qui se répète souvent. On doit lui apprendre à se mettre en condition d’écriture, à se plier à nos exigences d’auteur.

Le cerveau, lui, si on ne lui impose pas une routine de travail, va au plus facile pour faire le moins d’efforts possible. Par essence, le cerveau fonctionne comme un muscle. Si vous ne faites pas travailler vos muscles régulièrement, ils s’atrophient. Ensuite, au moindre effort, on abandonne parce que c’est trop dur. Il en va de même avec le cerveau.

Crédit photo: licares.fr

Il est sûr qu’il est plus facile de se connecter sur les réseaux sociaux et de cliquer sur Netflix que de se forcer à travailler. Comme toute séance sportive, une séance d’écriture se prépare. L’auteur doit se mettre en condition. Il peut être judicieux d’établir un plan (ou une liste) de ce que l’on doit écrire ce jour et de le respecter. Cela donne un cadre et permet d’éviter la page blanche.

Eviter le syndrome de la page blanche

Il est facile de réfléchir à ce que l’on va écrire le lendemain. On peut le faire sous la douche, en se promenant, en se brossant les dents, en faisant du sport. Il faut juste consacrer un peu de temps la veille pour penser la suite du livre en cours. Une fois que vous avez lancé le cerveau sur les objectifs du lendemain, il va rester focalisé sur les étapes à franchir et il va créer les associations d’idées plus facilement. En règle générale, vous n’avez plus quà écrire.

L’autre facteur du syndrome de la page blanche est qu’un auteur pense qu’il peut écrire parfaitement dès qu’il se met à son travail d’écriture. C’est un leurre que de le penser. Tout travail d’écriture nécessite de la lecture, de la relecture et de la correction. Une séance d’écriture ne peut pas être parfaite du premier coup. Et on ne doit pas se décourager pour autant.

James Clear, dans son guide “Un rien peut tout changer” explique bien comment mettre en place des habitudes saines, ou comment en changer certaines. Tout le monde devrait lire ce genre de livres, surtout les auteurs, car cela pourrait grandement les aider, ou du moins, mieux cadrer leur travail d’écriture.

James Clear- Crédit photo: rescuetime.com

Moi aussi, je publie à la rentrée 2023 un guide pour mettre en place des routines pour aller de l’avant et avancer dans sa vie de manière plus saine. Il ne s’agit pas de révolutionner tout dans sa vie, mais de changer juste quelques habitudes pour aboutir à ce que l’on a envie de faire. Si moi, j’y arrive, tout le monde peut le faire, avec un minimum de volonté et d’efforts.

L’idée à travers ces guides est de briser les mauvaises habitudes, qui nuisent à la créativité, pour les remplacer par des habitudes plus saines qui permettent, notamment pour un auteur, d’éviter le fameux syndrome de la page blanche.

J’ai plusieurs solutions à mon actif pour dépasser ce problème de la page blanche, que je ne connais pas vraiment. Premièrement, je pratique le yoga tous les jours. Je me lève 45 minutes plus tôt le matin et je fais l’enchainement de postures avant d’aller prendre ma douche. Cela me met en forme et réaligne mon cerveau avec mon corps.

Ensuite, je marche tous les jours une heure, et plus le weekend. D’abord, parce que mon chien en a besoin et que j’ai besoin, moi aussi, de respirer et d’être au contact avec la nature. Vous avez pris l’habitude de mettre de l’essence dans votre voiture pour qu’elle roule. C’est la même chose pour le cerveau. Il a besoin de s’oxygéner. Il ne peut pas être assailli de réseaux sociaux et de films à longueur de journée. Il s’atrophie à agir ainsi. Il ne peut pas être performant; il est en dormance.

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Le cerveau fonctionne comme un ordinateur. Laissez-vous votre ordinateur allumé en permanence? En général, nous l’éteignons la nuit. Le cerveau a aussi besoin de temps de pause, en dehors du sommeil. Il a besoin de carburant, de mouvement, de respirer l’air de d’extérieur, de se détendre par la méditation, par exemple.

Le cerveau, contrairement aux idées reçues, ne peut pas fonctionner en mode multi-tâches. Il ne fait bien qu’une chose à la fois. Si vous êtes préoccupé dans votre vie quotidienne, vous aurez du mal à écrire. Il faut d’abord libérer le corps d’une façon ou d’une autre, pour que le cerveau soit accessible et performant.

Quand on ne va pas bien, il est inutile de se mettre de force à son bureau pour écrire. Il vaut mieux, par exemple, écrire sur ce qui ne va pas et pourquoi. Ecrire (et j’ai déjà écrit des articles sur cette thématique) permet de libérer de la place dans son cerveau. Une fois le problème évacué, le cerveau est plus disponible. Le repos est aussi un bon remède pour libérer son cerveau. Une sieste, même courte, fait un bien fou et repose le cerveau.

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15 conseils pour être plus productif en écriture

  1. Prenez le temps d’analyser votre emploi du temps hebdomadaire. Listez les tâches récurrentes que vous effectuez avec autant de précision que possible. Vous vous apercevrez que vous perdez un temps précieux pour des broutilles, pour des activités inutiles. A la place, vous pourriez écrire, ne serait-ce que 15 minutes par jour. C’est possible, non?

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2. Mettez en place une discipline sportive tous les jours pour aérer votre cerveau, quelle que soit la météo. Il est recommandé de marcher 30 minutes par jour minimum pour être en forme. Cela ne nécessite aucun achat particulier. Vous constaterez les bienfaits sur vous.

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3. Mettez en place des routines saines. Prenez le temps de le faire. Si c’est pour durer un mois et que cela vous pèse ensuite et que vous revenez à vos anciennes habitudes malsaines, aucun intérêt. A force de mettre en place des routines saines, vous constaterez les changements et les bienfaits en vous. Je vous le garantis!

4. Trouvez un rythme d’écriture. Mettez en place une routine d’écriture, à laquelle vous ne dérogerez pas sous aucun prétexte. C’est ce que fait Stephen King: il écrit même le jour de Noël ou de son anniversaire. Avant d’être connu et reconnu, il était inconnu. Metez en place une routine de travail, dans le même décor, pour vous ancrer.

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5. Adoptez un mode de vie sain. Si vous vous nourrissez mal, si vous dormez mal, vous ne serez pas productif pendant votre séance d’écriture. Mangez plus de légumes et de fruits, moins de viande et de graisses. Vous constaterez vite les effets bénéfiques sur votre corps, y compris votre cerveau. Vous aurez un meilleur moral, un meilleur sommeil.

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6. Mettez en place une routine d’écriture. Choisissez un endroit propice à votre créativité. Offrez-vous une bonne tasse de café ou de thé. Un carré de chocolat noir, pourquoi pas. Et prévenez votre entourage que vous ne voulez être dérangé sous aucun prétexte pendant votre séance d’écriture. C’est votre moment privilégié et cela doit le rester.

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7. Ecrivez tous les jours. En prenant l’habitude d’écrire un peu tous les jours, votre cerveau intègrera cette routine et à la longue, vous serez plus productif. Ecrivez sur tout. Faites des jeux d’écriture en téléchargeant mon guide gratuit “111 JEUX D’ECRITURE”. Cela titille l’imagination et la créativité, et vous ne resterez pas pantois devant votre page blanche.

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8. Ritualisez votre pratique d’écriture. Autant que possible, écrivez au même endroit, à la même heure, la même durée de temps et le même décor. Vous pouvez faire cela au début pour vous ancrer dans cette habitude. Créez une ambiance que votre cerveau va adorer: parfum, bougie, éclairage, musique. Il est vraiment important, au départ, de ritualiser votre séance d’écriture pour que votre cerveau comprenne que c’est un rituel sacré.

Crédit photo: lelotusetlelephant.com

9. Sanctuarisez votre rituel d’écriture. Pour qu’une habitude soit réellement ancrée en nous, il faut compter 21 jours d’affilée. Donc, pour vous permettre d’écrire, vous ne pouvez pas déroger à la règle. La ritualisation ouvre une autoroute de créativité à votre écriture. Cela devient une routine, comme prendre sa douche ou se brosser les dents.

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10. Cessez de vous refugier derrière des excuses. “Je n’ai pas le temps” est l’excuse numéro 1. N’attendez surtout pas les vacances pour écrire, car on ne le fait jamais, attiré par d’autres activités plus plaisantes. Vous retournez à la vie active après ces vacances sans avoir écrit une ligne, ou presque. Vous êtes ensuite happé par le tumulte du quotidien. N’attendez pas la prochaine occasion; elle risque de ne jamais se produire.

Crédit photo: lemonde.fr

11. Comprenez votre nature. Pourquoi n’écrivez-vous pas quand vous avez le temps? Pourquoi avez-vous du mal à vous mettre à écrire? Pourquoi n’écrivez-vous pas pendant vos phases de repos? Pourquoi rêvez-vous d’écrire un roman au lieu de vous y mettre sérieusement? C’est certes reposant pour votre cerveau de rêver, mais si vous ne passez jamais à l’acte, votre idée de roman restera dans un des tiroirs de votre cerveau et finira dans les oubliettes.

12. Apprenez à vous concentrer rapidement. Fixez-vous un objectif de travail, si minime soit-il, ne serait-ce que d’écrire 100 mots. Vous serez satisfait lorsque cet objectif sera atteint et cela vous encouragera à poursuivre sur la lancée. C’est comme ça que l’on avance. Il n’y a pas besoin de plus pour mettre ou remettre en place l’habitude d’écrire régulièrement et vaincre le syndrome de la page blanche.

Crédit photo: kinesiologue-sante.fr

13. Cessez d’être perfectionniste. Vous le savez pas bien: la perfection n’existe pas. A force de vouloir trop bien faire, vous vous retrouvez à ne plus savoir comment faire. Taisez aussi cette petite voix intérieure qui vous critique ou vous juge dans votre travail d’écriture. Vous ne serez jamais parfait, votre livre non plus, même si vous le corrigez une centaine de fois.

Crédit photo: everlaab.com

14. Adoptez la technique du peintre. C’est bête comme le monde, mais il se pourrait que cela fonctionne. Quand vous êtes bloqué sur une page blanche, notez tout ce qui vous vient par la tête. Tout doit sortir, même si cela n’a ni queue ni tête. Il faut faire cet effort physique d’écrire à la main quand on sent que rien ne vient ou ne va. Il faut vous obliger à engager la dynamique de l’écriture. Les mots doivent juste sortir sur votre page; laissez-les couler comme de l’eau. C’est tout. Généralement, au bout de quelques minutes, vous serez moins angoissé à l’idée de la page blanche et vous serez en mesure de dégager des idées directrices à partir des mots écrits.

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15. Adoptez la méthode Hemingway. Voici ce que disait Ernest Hemingway face au syndrome de la page blanche.  “La meilleure façon d’écrire, c’est de toujours vous arrêter quand vous arrivez à bien écrire et que vous savez déjà ce qui va se passer ensuite dans votre histoire. Si vous faites cela chaque jour, vous n’aurez jamais de blocage ». Arrêtez-vous d’écrire au moment où vous êtes dans le jus, où vous savez ce que vous allez raconter par la suite. Allez-vous vous reposer. Il faut se forcer à arrêter au bon moment.

En guise de conclusion

Si vous vous laissez distraire facilement, si vous êtes fatigué, si vous avez peur du travail que vous fournissez, alors mes conseils vous seront utiles. Le syndrome de la page blanche n’existe pas en tant que tel. Ce blocage a de multiples facteurs, dont la trace est à retrouver dans votre vie.

A mes yeux, pour commencer à écrire, il faut apprendre à mieux se connaître et à réfléchir sur les raisons qui nous poussent à écrire. Ecrire provient d’un désir profond, dont il convient d’en analyser l’origine. Personne n’écrit juste pour écrire.

Il existe un ingrédient efficace pour lutter contre le syndrome de la page blanche: prendre du plaisir à ce que l’on fait! Quand le plaisir disparaît, alors il faut avoir le courage de se remettre en cause et de comprendre pourquoi on en est là. Rien n’arrive par hasard. Il est sain de prendre du temps pour soi et de réfléchir à ce qu’on fait, au lieu de se laisser entraîné en permanence par le tumulte de la vie.


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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