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Tout le monde connaît Stephen King. On ne présente plus cet auteur américain prolifique. Beaucoup d’entre nous ont au moins lu un de ses nombreux romans. Certains connaissent le livre “Ecriture: mémoires d’un métier” publié aux Etats-Unis en 2000, dans lequel il distille ses souvenirs et ses conseils en matière d’écriture.

Dans ce livre si particulier qui sort des sentiers battus, Stephen King se livre comme jamais et s’est décidé à écrire sur son métier et sur sa vie. Il aurait pu ne jamais écrire ce livre, s’il n’avait pas eu ce stupide accident de la route. Pendant sa convalescence, il s’est mis à écrire, établissant un lien très fort entre la vie et l’écriture.

Ce livre dont il est question dans cet article est à la fois un essai sur la création littéraire et un récit autobiographique. C’est aussi une révélation sur l’alchimie qu’est l’inspiraiton. Stephen King prouve, dans cet ouvrage, qu’il est devenu un immense écrivain, bien plus qu’un maître incontesté du thriller.

Au départ il y eut…

Bien que cela puisse paraître étonnant, Stephen King s’adonna à la musique rock adolescent, persévéra et continua, même en étant devenu un auteur à succès et reconnu. Il fit partie d’un groupe composé…d’écrivains! Cela ne s’invente pas! Il était guitariste. Le groupe connut un petit succès et, suite à une tournée, un livre a été écrit sur cette période. Les musiciens jouaient pour le plaisir de faire de la musique et pour passer un bon moment ensemble. Ils donnaient aussi des conférences, car tous les membres étaient écrivains.

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Il avait depuis longtemps l’idée d’écrire un livre sur l’écriture, mais en pensant qu’il n’avait rien d’intéressant à dire sur le sujet. Il ne trouvait pas l’angle d’attaque, malgré son succès populaire. Il voulait aussi s’interroger sur le langage, chose que personne ne fait en général quand les gens écrivent des guides sur l’écriture. Il refusait d’écrire des “conneries” selon les termes de l’auteur.

Il faut dire que Stephen King a la passion de l’art, au sens noble du terme. Dans ce livre, donc, il explique comment il en est venu à écrire, pourquoi il est devenu romancier et comment il exerce son métier. Il affirme qu’il ne comprend pas très bien ce qu’il fait, ni pourquoi ses romans ont beaucoup de succès, s’ils sont bons, ni pourquoi d’autres ne marchent pas. Ce guide comporte 85 pages, et le conseil le plus précieux que l’auteur américain donne à la page 17, c’est d'”enlever tout mot inutile”.

Stephen King avoue avoir eu une enfance bizarre, chaotique, ayant été élevé par sa mère seule, ayant subi un bon nombre de déménagements. Son père endetté avait déserté la foyer familial quand le garçon avait 2 ans. Il n’a que des souvenirs occasionnels de son enfance. L’ambition, le désir, la chance et un peu de talent ont, tout à tour, joué un rôle dans sa vie. Il est aussi persuadé que nombre de gens possèdent au moins un petit talent d’écrivain et de conteur, qu’il suffirait d’améliorer et d’affiner.

Des anecdotes de l’enfance

Au début de son livre “Ecriture- mémoire d’un métier”, Stephen King, né en 1947, raconte des souvenirs et se souvient avoir fait tomber, à environ 3 ans, un parpaing sur un de ses pieds et d’avoir atrocement souffert. Il se souvient aussi d’avoir été ballotté par un nombre incroyable de babysitters, dont une qui fut agressive et violente. Il a même été enfermé dans un placard par l’une d’entre elles. Il raconte aussi d’autres souvenirs de son enfance qui l’ont marqué.

A l’âge où il aurait dû être scolarisé en CP, il resta 9 mois dans son lit. Ses problèmes de santé commencèrent par une banale rougeole, puis la situation se dégrada. Il eut une infection aux oreilles, qui le fit souffrir atrocement. On dut lui percer les tympans à de nombreuses reprises. Puis le petit Stephen souffrit de la gorge, et on dut lui enlever les amygdales. Il fut consigné à la maison pendant un an.

Pendant ce temps de convalescence, Stephen lut énormément, des bandes dessinées, des récits animaliers peu compatibles avec son jeune âge. C’est à ce moment-là que le garçon commença à écrire ses propres histoires. Il osa montrer ses oeuvres à sa mère, qui en fut charmée, selon les termes de l’auteur. Lui-même fut ravi de la réaction de sa mère. Mais, elle lui conseilla d’écrire et d’inventer sa propre histoire, au lieu de plagier des bandes dessinées.

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Des possibilités infinies

A partir du moment où le jeune Stephen a été encouragé par sa mère, il se souvient d’un fabuleux sentiment de possibilités à l’idée d’écrire. Depuis ce temps-là, il pense qu’inventer des histoires est comme un vaste bâtiment rempli de portes fermées et qu’il est autorisé à ouvrir celle de son choix. Pour lui, il y a plus de portes à pousser qu’on ne peut en franchir dans toute sa vie. Il le pense toujours!

Il a commencé par mettre en scène quatre animaux magiques circulant dans une petite voiture qui venaient en aide aux petits enfants. Ce premier récit faisait quatre pages, rédigé au crayon à papier. A la lecture, sa mère apprécia et lui rétorqua que son histoire aurait très bien pu être publiée. Il écrivit quatre histoires avec les mêmes personnages et sa mère lui offrit un dollar pour le récompenser. Le premier dollar que Stephen King gagna dans le business de l’écriture!

Stephen vécut de nombreux déboires en compagnie de son frère David, de quatre ans son aîné. A cause de lui, il eut parfois les pires ennuis. Il éprouvait la nécessité de partager les réprimandes avec son frère.

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Stephen King se souvient d’avoir eu son premier poste de télévision à l’âge de 11 ans et se souvient du premier film qu’il a vu: “Robot Monster”. Il regarda un grand nombre de films, se nourrissant de tout un monde d’aventures qu’il vivait par procuration, notamment de la science-fiction. Il se prit ensuite de passion pour un magazine dans ce genre-là “Famous Monsters of Filmland”. Il osa, en 1960, envoyer une historie à la revue “Spacemen”. C’était la première fois qu’il proposait un texte à une revue avec l’ambition d’être publié.

Des débuts prometteurs

Stephen King publia sa premirèe nouvelle dans un fanzine d’horreur. Un fanzine est une contraction de l’expression anglaise “fanatic magazine”. C’est une publication imprimée ou en ligne de nos jours, créée et réaliséz par des amateurs passionnés pour d’autres passionnés.

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Stephen tient à affirmer qu’il n’existe pas de boîte à idées, ni de centre à histoires. Les idées des bonnes histoires paraissent littéralemet jaillir de nulle part, comme si elles tombaient du haut d’un ciel vide. Les idées sont mises en contact et produisent quelque chose sous le soleil.

Puis, il se résolut à envoyer une histoire au Writer’s Digest, qui fut refusée. A 14 ans, il avait déjà reçu un nombre incalculable de lettres de refus de la part des éditeurs. Il les accrochait à un clou dans sa chambre. A 16 ans, le rédacteur en chef de la revue “Fantasy and science-fiction” lui signifia que son récit était bien, qu’il avait du talent, mais que cela ne correspondait pas à la ligne éditoriale, tout en encourageant l’adolescent à lui envoyer des textes. Dix ans plus tard, la même revue lui acheta la nouvelle refusée plus tôt, alors qu’il commençait à peine à avoir un peu de succès.

A la fin des années 50, l’adolescent Stephen se passionna pour le cinéma, même s’il s’ennuyait souvent à la projection. Dès l’âge de 13 ans, il avait envie de monstres qui dévoraient des villes entières, de cadavres radioactifs. Ce qui le branchait, c’étaient les films d’horreur, les films de science-fiction, ceux sur les bandes d’adolescents en maraude, sur des tarés en moto.

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Après avoir vu “Le Puits et le Pendule”, Stephen décida d’écrire un récit de huit pages qui raconterait ce film. Il l’imprima sur la presse à tambour que son frère avait acquise et en vendit des exemplaires en classe. Sans le savoir, il se livrait à un honteux plagiat. Ce fut son premier best-seller. Il vendit tout son lot. Il fut convoqué par la directrice qui ne comprenait pas pourquoi il écrivait des bêtises pareilles. Il eut honte de ce qu’il avait écrit -sentiment qu’il éprouvera par la suite pendant des années.

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Stephen King avoue avoir attendu d’avoir 40 ans pour se rendre compte que la plupart des auteurs de fiction et de poésie ayant publié ont été un jour accusés de gâcher leur talent. Il y a toujours des gens pour essayer de vous faire croire, dit-il, que vous êtes un minable.

Au lycée, l’adolescent fut désigné rédacteur en chef du journal du lycée, “The Drum”. Raconter les faits divers du lycée l’ennuyait. Il eut donc, un soir, l’idée de créer un journal à sa façon, teinté d’humour stupide, qui lui valut la plus utile des leçons qu’il reçut en matière d’écriture. En effet, il avait inventé des potins, utilisant les surnoms que les élèves avaient donnés à leurs professeurs. Il fut bien sûr convoqué et fut temporairement exclu de l’établissement.

Stephen fut ensuite embauché, pendant deux ans, par l’hebdomaire de sa ville comme journaliste sportif, histoire d’utiliser sa plume à des fins plus constructives. C’était la première fois que quelqu’un l’engageait à le payer pour ce qu’il écrivait. Le rédacteur en chef lui donna une sacrée leçon: il enleva de ses premiers comptes-rendus tout ce qui n’allait pas. Il lui donna un précieux conseil: quand on écrit une histoire, on se la raconte. Quand on se relit, le gros du travail consiste à enlever ce qui ne fait pas partie de l’histoire.

Lisbon High School, le lycée de Stephen King

Stephen King alla par la suite travailler en usine pour aider sa mère et financer ses études à l’unviersité. Cette dernière refusait qu’il s’engage dans la guerre qui sévissait au Vietnam. Vers la fin de ses études, il réussit à vendre une de ses nouvelles pour 200 dolalrs. Il se considéra alors comme riche! Peu de temps après la fin de ses études, alors qu’il travaillait dans la bibliothèque de la faculté, il épousa Tabitha et vit d’ailleurs toujours avec elle. Ils sont tous les deux issus de la classe ouvrière. Stephen faisait partie de ces étudiants qui s’étaient inscrits à l’atelier d’écriture de l’université. Il comprit, dans ces moments-là, qu’un beau texte pouvait être à la fois enivrant et soutenu par une idée.

Le destin en marche

La mère de Stephen King savait qu’il voulait devenir écrivain, mais elle le poussa néanmoins à obtenir son diplôme d’enseignant. Il n’obtint pas tout de suite un poste d’enseignant et repartit travailler en usine. Cela le dégoûtait de manipuler du linge sale dans la blanchisserie qui l’employait. Stephen écrivait pour des revues après le travail, pour avoir un complément de revenus. Cela lui permettait également de s’évader, le temps de l’écriture.

Puis, un jour, il reçut 500 dollars pour l’une de ses nouvelles. Stephen écrivait toujours des histoires courtes dans le genre horreur. Il finit par obtenir un poste de professeur d’anglais (donc de littérature anglaise). C’est à cette époque qu’il commença la rédaction de son premier roman “Carrie”. Mais, la mode n’était pas à l’horreur, ni à la science-fiction, mais plutôt aux récits érotiques. Il désespérait de devenir écrivain, tout en étant professeur.

Il écrivait pendant tous ses loisirs, en bon professeur d’écriture créative qu’il était. Son épouse était sûre du talent de son mari. Elle l’a toujours soutenu depuis le début. Le fait qu’elle croit en lui a toujours fait une sacrée différence à ses yeux, dans ce travail solitaire qu’est le métier d’écrivain.

Pour écrire, Stephen King a besoin que l’histoire en cours l’affecte sur le plan émotionnel. Il doit aussi aimer le personnage principal. Il jeta ainsi le premier manuscrit de “Carrie”. Mais, sa femme l’avait récupéré en lui demandant de poursuivre l’histoire commencée. Elle croyait à cette histoire. Comme la suite lui a donné raison…

Il tenait toute sa carrière dans ce manuscrit. L’auteur peut avoir une vision erronée de ses personnages au départ. Stephen apprit aussi qu’il ne faut pas arrêter d’écrire une histoire, même quand on se dit être bloqué. Il faut continuer même quand on n’en a pas envie. Stephen avoue qu’il n’a jamais aimé son personnage de Carrie, qui a pourtant lancé sa carrière. Il vendit son roman avec une avance de 2500 dollars. Il vendit pour 3 millions de dollars de ce roman.

La maison d’édition Signet Books acquit les droits de poche de “Carrie” pour 400.000 dollars. C’était en 1974. Certains des personnages de King, comme dans le roman “Shining” sont alcooliques. Il l’a été lui-même et a commencé dès le lycée et en étant marié, du moins pendant les 12 premières années de son mariage. Il se justifiait comme Ernest Hemingway, se disant hypersensible en tant qu’écrivain.

En 1985, Stephen King ajouta une dépendance à la drogue, en plus de celle de l’alcool. Il continuait à fonctionner malgré tout, à un niveau de compétence à peu près acceptable. Il était terrifié à l’idée de ne plus y arriver. Il ne savait pas comment vivre autrement à cette époque. Une partie de lui n’acceptait pas l’idée qu’il était alcoolique et de surcroît drogué. Sa femme lui donna un ultimatum et l’aida à se faire soigner. Il se trouvait dans un état de délabrement avancé. En fait, il redoutait de ne plus pouvoir écrire s’il arrêtait toutes ses drogues. Stephen se souvient à peine d’avoir écrit son histoire “Cujo”. Même pendant sa phase de réhabilitation et de guérison, il n’a jamais cessé d’écrire.

En guise de conclusion

A l’issue de cet article, je ne vous ai résumé que les deux premières parties du guide de Stephen King, “Ecriture – mémoires d’un métier”. Ce livre a obtenu le prix Locus et le prix Bram Stoker dans la catégorie des livres non-fictifs. Il est resté 16 semaines best-seller sur la liste du New York Times.

Dans ce livre, on peut voir Stephen King sous un jour pragmatique. Il raconte ce qu’il sait de son activité d’écrivain, sans aucune fioriture. Il ne développe aucune théorie fumeuse. A ses yeux, écrire relève bien d’un métier. C’est une activité qui exige des techniques, des gestes et des rituels spécifiques.

On l’a compris depuis fort longtemps: cet écrivain a une passion dévorante pour les histoires. Pour réussir, il convient de posséder ces trois éléments: le talent, la confiance et la ténacité. Le guide de Stephen King ne livre pas les outils sur un plateau d’argent. Ce n’est pas son style. Tout auteur remplit sa boîte à outils, au fur et à mesure. La créativité a besoin de contraintes et d’habitudes, en y ajoutant un soupçon de magie. Il faut réussir à chasser la procrastination, les chimères abstraites et tout ce qui nuit à la créativité…

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