Crédit photo: desmotspourdeshistoires.fr

Les romans sont-ils de simples divertissements? Pas si sûr. Peut-être après tout. La lecture implique les mêmes processus mentaux que ceux qui nous permettent d’interagir avec les autres. Quel que soit notre âge, plonger dans un roman, en tant que lecteur ou auteur, c’est nourrir son esprit, mais aussi sa vie sociale.

Bien sûr, les personnages de roman n’existent pas. Néanmoins, les auteurs et les lecteurs leur donnent vie pour réfléchir aux personnes qu’ils croisent tous les jours. Un roman, que l’on soit auteur ou lecteur, c’est vivre un personnage, le comprendre pour entrer dans une autre réalité.

Un livre, c’est un jeu entre son esprit et celui du lecteur. L’auteur construit une histoire. Le lecteur construit aussi une histoire dans sa tête. L’auteur ressent des émotions en écrivant. Le lecteur les ressent aussi en lisant. Entre les deux, il existe un effet miroir.

Pour écrire cet article, je me base sur une conférence donnée par Emmanuelle Soulard, du blog “Ecrire un livre accrocheur”.

Lire ou écrire un roman, c’est vivre un rêve éveillé

C’est quoi un bon livre? C’est un cadeau que nous fait l’auteur et qui donne envie de le découvrir. En écrivant ou en lisant, nous échappons à notre quotidien. Entrer dans l’univers fictionnel d’un roman fertilise notre empathie et enrichit notre capacité à adopter le point de vue d’autrui. En d’autres termes, lire ou écrire des romans favorise l’évolution de notre personnalité. Le fait de se laisser embarquer par une histoire n’est pas un simple acte solitaire, c’est un exercice d’interaction avec nos semblables. 

Elaine Scary, de l’université d’Harvard, avance qu’un bon auteur de romans ne se contente pas de décrire le monde, mais qu’il donne des « instructions » pour que le lecteur vive une sorte de rêve éveillé. Ainsi la lecture d’une intrigue bien construite peut améliorer, du moins de façon temporaire, nos compétences sociales.

Elaine Scary – Crédit photo: necc.mass.edu

La capacité d’évaluer des émotions à partir de textes est liée à l’efficacité de la théorie de l’esprit mais aussi à la capacité de ressentir de l’empathie. C’est la raison pour laquelle les enfants adorent qu’on leur lise des histoires, même si elles paraissent atroces.

Lire ou écrire pour se relaxer

Lire au coucher a des effets bénéfiques sur le sommeil. Cela permet au corps et à l’esprit d’entrer dans un état propice à l’endormissement. Tout le monde le sait. C’est encore plus vrai avec les enfants. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que la lecture permet de découvrir des univers. On voyage en lisant, ou en écrivant d’ailleurs. Les livres, ce sont des mondes merveilleux à partager.

Nous développons tous notre imaginaire en lisant. Certes. Mais, avez-vous conscience qu’en lisant ou en écrivant, vous diminuez votre stress. Vous apaisez le rythme cardiaque. Ce sont deux activités calmes, de pause, un moment pour soi. Quand j’écris, le monde autour de moi disparaît. Même quand je commence ma session d’écriture fatiguée, une fois terminée, je me sens détendue et en pleine forme, comme après une séance de yoga.

La lecture et l’écriture aident au développement du cerveau. Le réseau de neurones est stimulé par ces deux activités, ce qui aide à comprendre ou penser de manière plus complexe. Elles font également travailler la mémoire.

Crédit photo: santemagazine.fr

Les différentes dimensions de la lecture et de l’écriture

Quand un auteur écrit, il créé une dimension sensorielle pour le lecteur, même si écrire peut paraître compliqué au départ. Un auteur a besoin de deux dimensions de l’esprit:

  • une dimension cartésienne
  • une dimension émotionnelle

Un livre, c’est une somme d’émotions, un partage entre un auteur et un lecteur. Pour quelle raison? Parce qu’un livre qu’on lit ou qu’on écrit est toujours en fait un livre de développement personnel. Nous devons toutes et tous triompher de notre part d’ombre. Le héros aussi.

Au départ, l’objectif de tout personnage est simple: il doit affronter des antagonismes. A la fin, l’objectif est plutôt philosophique et psychologique. Comment le personnage a-t-il fait pour combattre toutes les adversités dressées sur son chemin? A la fin de l’histoire, le personnage doit avoir subi une transformation intérieure.

Crédit photo: alicegrownup.com

Les actions des personnages sont toujours motivées par les émotions. Le lecteur s’identifie au héros. Il va avoir l’impression de vivre ses aventures. Donc, il va suivre toutes les péripéties en s’appropriant toutes les émotions au fil des pages. Tout le monde veut triompher de choses plus fortes que soi.

Pourquoi écrit-on?

L’envie d’écrire n’arrive pas du jour au lendemain. C’est une décision de longue haleine. Pour beaucoup de celles et ceux qui écrivent, c’est un appel qui vient des profondeurs, une envie folle de raconter des histoires, une envie de dévorer le monde aussi. Contrairement à l’idée fréquemment répandue, écrire n’est pas un moyen d’échapper au monde, ni de faire une pause.

Ecrire, c’est aussi une décision quotidienne. L’envie seule ne suffit pas. Elle doit être suivie d’effets pour se mettre en action. Ne nous cachons pas derrière des fausses idées: écrire, c’est difficile. Cela demande du temps, de l’attention surtout, de faire silence en soi et autour de soi pour laisser émerger l’histoire qui attend impatiemment d’être racontée.

Quand on se met à écrire, on se tourne inévitablement vers son intériorité. Il se passe des choses en soi quand on écrit, qu’on le veuille ou non. Ecrire fait émerger des sensations, des émotions, des réactions. Bien sûr, on peut écrire pour se divertir. Mais on est réellement satisfait uniquement quand on parvient à exprimer un aspect existentiel à l’histoire qu’on est en train d’écrire.

Crédit photo: facebook.com

Quand on écrit, on veut toucher à des émotions, si possible universelles. On cherche à exprimer une tension partagée, une émotion que l’on reconnaît chez soi et chez les autres, qui semble être liée au fait d’exister plutôt qu’à des circonstances particulières. Raconter des histoires permet à chacune et à chacun d’effleurer son humanité, sa propre finitude. A mes yeux, l’écriture prend sens quand elle travaille la dimension universelle et existentielle.

La fiction offre des perspectives passionnantes sur la vie. Le rôle de la fiction – quel que soit le genre littéraire- est de raconter un moment de la vie d’un personnage. Ce personnage, fictif, devient réel sous la plume de l’écrivain et sous les yeux du lecteur. Son choix de raconter ce moment précis de l’existence du personnage a pour effet de mettre en lumière un passage de notre propre existence.

Ce personnage devient une sorte de porte-parole d’une tension existentielle. C’est le principe de l’intrigue: identifier et étirer un point de tension jusqu’à ce qu’elle se termine pour clore l’histoire. Ce que l’on choisit de montrer du personnage sert à mettre en lumière un paradoxe, une incompréhension, une incertitude.

Ecrire, c’est ressentir un certain goût pour l’inconfort, la solitude. C’est aussi aller dans ses propres profondeurs. Ce n’est pas toujours facile. Quand on écrit, on se sent relié à quelque chose qui nous dépasse, à quelque chose de vrai qui dépasse les éléments du réel, qui pourtant, servent de décor à chaque histoire.

Quand on écrit, on cherche à partager un bout de sa propre existence avec le lecteur. L’introspection que l’on met en place pour écrire cette histoire sert ensuite à nos personnages, puis à nos lecteurs. en fait, écrire revient à se réapproprier sa propre histoire. Je dirai que l’on écrit pour comprendre, pour comprendre le monde, la vie, et surtout pour se comprendre soi.

On écrit pour savoir, pour transmettre des connaissances, pour faire passer quelque chose – des sentiments, des émotions. Sans doute aussi parce que nous débordons d’émotions. Il faut bien les évacuer d’une manière ou une autre. L’écrivain a besoin de se soulager, de se confesser d’une certaine manière.

Crédit photo: autrement.com

On n’écrit pas forcément pour être lu, mais aussi simplement pour soi. Mais, on écrit pour les autres quand on commence à croire en soi et qu’on n’a plus peur de se dévoiler. On peut écrire pour s’aider soi, ou pour aider les autres aussi. Consciemment ou inconsciemment. De toute façon, écrire est le propre de l’homme. Nous avons assurément chacune et chacun une raison différente d’écrire, bien ancrée au fond de nous et qui change au cours du temps. On écrit aussi parce que les mots ont un pouvoir, celui de faire surgir l’imagination par exemple.

En guise de conclusion

On écrit parce que l’on est humain et bien vivant. On écrit parce qu’on aura beau dire, peu importe la langue, la religion, la qualité d’expression, quand on écrit, on tient le monde dans notre main. On est libre de le façonner à notre goût. Celle ou celui qui ne sait pas écrire part avec un gros désavantage.

Car savoir écrire, c’est se tenir sur un pied d’égalité avec les autres. Mais surtout, on écrit pour changer. Et changer, c’est gagner sa liberté! Ecrire, c’est notre liberté d’expression. Nous avons une chance inouïe dans le monde francophone d’écrire ce que nous voulons quand nous voulons, sans contrôle.

Ecrire, c’est être seul, mais habité par de nombreux personnages. Mais, la pratique reste toujours quelque chose de personnel, d’intime. Pour moi, écrire, c’est me faire évoluer et par ricochet, faire évoluer les lecteurs.

Mes livres

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Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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  • Laurence , je vous trouve très généreuse dans vos conseils . On voit que vous êtes une passionnée et que vous aimez partager cette passion.
    Rachel Taillon, Montréal, Qc.

  • Ecrire est un processus étrange, une passion chronophage, qui se rappelle à nous lorsqu’on imagine la mettre de côté. C’est une manière de penser, de vivre, de respirer. Souvent, je me dis qu’il faut que j’arrête, mais toujours j’y reviens.

  • Merci Laurence, c’était émotionnellement créatif de voyager à travers ces lignes.
    Pour moi, j’ai toujours cette envie d’écrire pour me libérer de l’espace ,de cet autre social, du temps ,de la censure et .. de moi même. A chaque expression , à chaque virgule.. je ressens ce pouvoir unique que chaque lettre m’inspire .. les mots m’offre des ailes pour embrasser un ciel immense et bleu d’un radieux matin de printemps .et je continue à chaque fois que je me fatigue de ce train train quotidien.. et en recommence encore et encore .. les jours tournent en rond et l’écrivain ÉCRIT -en – VAIN pour rendre le temps une ligne droite éternelle !

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