
Dans son livre, “Publier en autoédition”, Nathalie Bagadey livre des conseils pratiques pour publier son manuscrit en autoédition via les plateformes à la demande. Publier fait peur. C’est la raison pour laquelle l’autrice nous livre des clés pour nous autoéditer tout en gardant confiance en nous. Elle nous accompagne étape par étape, tout en donnant une foule de conseils.
L’expérience de s’autoéditer peut s’avérer complexe et semée d’embûches. Néanmoins, pour celles et ceux qui la tentent, cela reste une aventure positive. Trop peu de Français osent se lancer dans l’autoédition, en comparaison avec les Américains. Ce modèle d’édition présente des avantages.
Ce mode d’édition s’apparente à de l’édition indépendante. On ne dépend que de soi et de ses choix. L’aventure peut effrayer, certes, mais elle devrait se développer dans les années à venir, compte tenu de la situation des maisons d’édition, qui publient peu. Le guide de Nathalie Bagadey rend compte de l’expérience de l’autrice. Ses conseils sont précieux et utiles.
Qui est Nathalie Bagadey?
Dans sa première vie, Nathalie Bagadey a été professeure d’anglais pendant 20 ans. Elle s’est consacrée à son métier avec passion et à sa famille avec dévouement. Sans avoir le temps de s’adonner à son autre passion: l’écriture. Jusqu’à cette année fatidique de 2010. Elle a publié une saga d’heroic fantasy, “Une autre vie à Citara”. La même année, elle a commencé un blog pour accompagner son écriture.

Dans la foulée, elle a répondu à 2 appels à textes, un sur les contes de fées et l’autre sur la musique en général. Elle a été sélectionnée pour ces deux textes. Ce super démarrage l’a encouragée à poursuivre dans son écriture.
Le problème avec les maisons d’édition qui l’avaient sélectionnée, c’est que les auteurs ne touchent que très peu de droits (entre 12 et 15% du prix du livre). Suite à la fermeture de la petite maison d’édition qui l’imprimait, elle a fait le choix, en 2014, de tenter l’aventure de l’autoédition via l’impression à la demande. Bien qu’il y ait de nombreux inconvénients à ce choix, elle a malgré tout poursuivi l’expérience.
L’autoédition n’a pas enrichi Nathalie Bagadey, mais cette solution lui a beaucoup apporté moralement. En 2019, elle était toujours enseignante à mi-temps et autrice l’autre moitié du temps. Les situations difficiles devenant de plus en plus nombreuses dans son premier métier, elle a donc décidé de se consacrer entièrement à l’écriture.

En mars 2019, elle a remporté le concours Amazon/Femme actuelle avec le livre devenu un best-seller depuis, “Et si vous réanchantiez votre vie?”. Suite au succès, elle a quitté son métier qui la minait au quotidien pour oser se consacrer entièrement à l’écriture. Elle a franchi le pas en août 2019 en devenant autrice et conférencière à plein temps. Ce choix lui a permis de re-vivre et de se féliciter chaque jour d’avoir pris cette décision, même si ses revenus ne compensent pas ceux de son ancien métier.

C’est quoi l’autoédition via l’impression à la demande?
Ce mode d’édition n’est pas récent puisque Arthur Rimbaud et Marcel Proust y ont eu recours en leur temps. Il s’est développé outre-Atlantique depuis ces 20 dernières années. Depuis quelques années, avec le nombre de personnes déçues par l’édition traditionnelle, ce mode d’édition a connu une forte croissance et semble avoir le vent en poupe. Joël Dicker, l’écrivain suisse à succès, s’y est mis à son tour depuis mars 2021. Publier son livre est de nos jours à notre portée!
On peut s’autoéditer en passant par un imprimeur de manière classique. Je pense que ce n’est pas la formule à choisir, car vous devez avancer les coûts de fabrication du livre et vous débrouiller ensuite pour écouler votre stock, qui aura d’abord envahi votre logement. L’impression à la demande est possible grâce à des plateformes comme Amazon, Lulu, The Book Edition, Book on Demand, etc. L’auteur gère toutes les démarches liées à la publication de son livre. Il revêt, par la même occasion, la casquette d’éditeur. Mais, il n’avance pas d’argent correspondant à la future vente de ses livres et ne se charge pas de la livraison. En conséquence, chaque livre imprimé à la demande est en fonction du nombre d’acheteurs. La plateforme fonctionne donc comme imprimeur et revendeur.

Et la non-édition dans tout ça?
0.05%: c’est le pourcentage de manuscrits envoyés aux grandes maisons d’édition qui finissent par être publiés. On entend souvent des manuscrits refusés. J.K Rwoling a essuyé 12 refus avant que le manuscrit d’Harry Potter soit finalement retenu par une petite maison d’édition, qui a fait fortune et a assuré celle de l’autrice en question.
Des années peuvent se passer avant qu’un éditeur ne remarque un auteur “débutant”. Il est aussi possible que cela n’arrive jamais. Il reste la voie de l’appel à textes pour se faire connaître, mais cela risque d’être long. Alors, il se peut que votre manuscrit ait la chance d’être étudié si vous remportez un appel à textes ou un concours de nouvelles.
Pour la première fois en 2009, l’autoédition a dépassé l’édition classique aux Etats-Unis. En 2021, l’autoédition n’a fait que croître. Ce phénomène a augmenté de 263% depuis 2013, dépassant en 2018, un million de titres publiés de cette façon aux Etats-Unis et en Australie. En 10 ans, en France, le nombre de livres autoédités est passé de 7700 en 2010 à 15 451 en 2019.

Les inconvénients de l’autoédition
L’autoédition, du moins en France, a mauvaise réputation. Dommage! Ce mode d’édition ne concerne pas que les écrivains ratés, dont personne ne voulait! La seule catégorie de personnes qui se méfient toujours de l’autoédition, ce sont les auteurs eux-mêmes! Le monde change et évolue dans tous les domaines, l’édition n’y échappe pas.
L’autoédition se choisit de manière délibérée. Ce n’est pas un choix par défaut. Les auteurs autoédités ne sont pas des gens désespérés de ne pas trouver d’éditeur. Cependant, beaucoup de gens ont profité de cette aubaine pour éditer tout et n’importe quoi. Voilà le hic! Certains ouvrages, il faut le dire, sont de piètre qualité.
Toutefois, la plupart des auteurs autoédités sont bien préparés car il existe un bon nombre de blogs qui recensent les erreurs et offrent de précieux conseils pour réussir son autoédition – dont le mien… Certains auteurs autoédités ont eu beaucoup de succès et se sont vus proposer un contrat avec une maison d’édition. Souvent, l’autoédition peut servir de tremplin, comme ce fut le cas avec Agnès Martin-Lugand avec son livre “Les gens heureux boivent du café”, qui a d’abord été autoédité ou comme l’histoire de E.L James avec son succès “Cinquante nuances de Grey”, qui a débuté sur une plateforme de fanfiction, avant d’autoéditer son roman.


Agnès Martin-Lugand
Le problème en autoédition est la solitude de l’écrivain. En effet, on n’a pas d’éditeur pour nous prendre en charge et gérer à notre place. Cela peut être parfois angoissant, je le reconnais. Ou un obstacle pour certains. Etant autoédité, on gère tout. Ce qui est sûr, c’est que les relations entre les auteurs et les éditeurs n’ont fait que se dégrader ces dernières années.
S’autoéditer demande du travail supplémentaire, notamment dans la partie technique. On devient éditeur, infographiste, maquettiste, diffuseur, etc. On peut se prendre la tête un bon moment avant d’arriver à gérer tout ça. Au début, la première fois, j’ai pleuré à chaudes larmes de ne pas y arriver. Maintenant, c’est presque devenu une routine. On met la main à la pâte, on apprend, on rate, on recommence, on patiente. Le temps perdu la première fois diminue au fil de la pratique.
Pour avancer dans son travail d’auteur, il est judicieux d’investir dans le logiciel Antidonte, qui coûte autour de 100€. C’est une aide précieuse et un bon investissement. Si vous ne vous sentez pas la fibre d’un infographiste, il faudra investir entre 200 et 500€ pour une maquette solide. Vous pouvez opter pour le logiciel Fiverr, très bien conçu. Considérez ces achats comme des investissements.

Là où le bât de l’autoédition blesse, ce sont les difficultés de diffusion. Il est rare que les ouvrages autoédités figurent dans les rayons des grandes enseignes, comme Cultura, et encore moins chez les libraires. De plus, l’auteur autoédité est quasi obligé d’avoir recours à Amazon pour diffuser ses livres. Nombreux sont les auteurs qui ne souhaitent pas avoir un compte Amazon et cette plateforme est souvent décriée. A tort ou à raison, peu importe. Il n’y a pas, à mon sens, de débat sur ce sujet!
Un auteur qui refuse de figurer dans la catalogue Amazon est quasi sûr de ne pas voir ses ventes décoller. C’est un manque à gagner considérable. Tous les éditeurs ont leurs livres sur la plateforme américaine. Le boycott d’Amazon n’empêchera pas la plateforme de faire des ventes sur les livres en question.
En étant autoédité, l’auteur doit assurer lui-même la pormotion de ses livres. Ce n’est pas donné à tout le monde de vendre son ouvrage. Cependant, plus vous autoéditez de livres, plus votre réseau de diffusion s’élargit de façon naturelle. Amazon a des millions de lecteurs dans ses bases de données. On peut ainsi contacter plus de monde potentiellement …Après, comment attirer ce potentiel? Telle est la question!

Amazon n’est pas la seule plateforme d’dition: il y a aussi Lulu, The Book Edition, Book on Demand, etc. A mon humble avis, Amazon est incontournable, d’autant plus que l’on peut faire des bénéfices. Certes, les inconvénients de l’autoédition sont réels. C’est sûr: vous passerez beaucoup de temps à tout gérer vous-même en vous sentant souvent frustré, voire découragé. Mais, il se pourrait qu’à la longue, cela vous plaise…
Les avantages de l’autoédition
Il faut compter de 6 mois à un an pour finaliser un livre quand on pratique l’auto-édition, de la conception à la diffusion. Ca peut paraître long, mais ce n’est rien en comparaison des délais imposés par les éditeurs, qui peuvent se compter en années. De plus, en édition classique, le livre est mis en avant seulement pendant quelques semaines. Alors qu’en auto-édition, il vit plus longtemps. En s’autoéditant, on est dans l’action, pas dans l’attente.
La majorité des auteurs, encore en 2023, restent frileux devant le processus de l’auto-édition. Alors que d’autres ouvrent la voie…et affichent un courage à toute épreuve! Malgré le fait que certaines maisons d’édition ferment, que les conditions de vie des auteurs se dégradent, que la concurrence va devenir rude avec des évolutions du genre de ChatGPT, s’autoéditer offre encore un vent de liberté.
L’un des avantages de l’autoédition, c’est son apparente facilité. En quelques clics, n’importe qui peut publier…n’importe quoi! C’est le problème principal de ce mode d’édition. Nous avons quand même la chance d’avoir ce moyen à notre disposition. Ne nous leurrons pas: tout livre digne de ce nom se mérite…Prenez le temps de lire les conseils que l’on trouve gratuitement sur Internet … et sur mon blog!.

Avec l’impression à la demande, l’auteur ne s’occupe pas lui-même de faire imprimer son livre. Il n’avance pas les coûts de cette dernière étape en attendant les bénéfices des ventes. Il n’a pas non plus à gérer les commandes et les envois: la plateforme s’en occupe. Avouons-le: c’est pratique et confortable!
Les droits d’auteur
Dans une maison d ‘édition classique, l’auteur touche en moyenne entre 5 et 12% de droits d’auteur. Françoise Sagan ou Jean d’Ormesson touchaient, quant à eux, 20%. Dans le cadre de l’autoédition, l’auteur toche entre 30 et 80% du prix du livre. Amazoon consent à reveser 60% de royalties sur les livres papier.
Beaucoup d’entre vous refuseront de commander sur Amazon. J’utilise ce site de vente, car j’achète des livres en anglais, à des prix bien inférieurs à ceux d’autres sites de vente. Les délais de livraison sotn extrêmement rapides en plus. En tant que cliente, j’ai donc pu apprécier l’efficacité et le sérieux de ce site. Je suis donc confiante en ce qui concerne la diffusion de mes ouvrages.
Amazon ne se charge pas de faire votre promotion. Il faut apprendre à se démarquer, vu les milliers de livres proposés à la vente. Cette partie est très difficile. Le marketing s’apprend et ne se décrète pas, comme une science infuse. Je vous conseille de ne pas vendre uniquement sur Amazon. On ne met jamais tous ses oeufs dans le même panier!

En guise de conclusion
Vous l’aurez compris: à mes yeux, les avantages de l’autoédition l’emportent. C’est un bonheur de créer différentes étapes soi-même, même si c’est difficile. C’est comme tout, on apprend pas à pas! Il ne faut pas hésiter à devenir un auteur hybride, c’est-à-dire publier en autoédition certains livres et pour des gros livres ou des ouvrages spécifiques, faire appel à une maison d’édition.
L’autoédition ne s’adapte pas forcément à tous les projets. C’est plutôt idéal pour les récits intimistes, pour les livres qui ont été refusés par les maisons d’édition, si vous ne voulez pas attendre des mois pour être publié, pour commencer à vous faire connaître pour être ensuite repéré comme Aurélie Valognes.
L’autoédition n’est pas pour les auteurs qui ne souhaitent pas entreprendre toutes les étapes précedamment citées ou qui ne veulent pas “se prendre la tête”. De ce fait, on évite à coup sûr les moments de stress et d’énervement, surtout pour faire la promotion de ses livres – ce qui n’est pas dû à tout le monde!
