Que c’est agréable de voyager avec vos textes pour la proposition d’écriture N° 152.

Je me suis régalée à vous lire, et ça m’a fait du bien.Je vous souhaite le même plaisir à la découverte de vos pérégrinations.Voici vos textes. Je vous en souhaite une belle lecture.

De Fanny

L’Expatriée

Mon pays n’a pas de nom. Mon pays n’a pas d’odeurs, de couleurs ou d’habitants.
Mon pays est un coup de vent, un tourbillon, une tornade.
Mon pays n’arrête jamais de changer.

Mon pays n’existe pas. Mélange d’odeurs, de couleurs et de souvenirs,
Mon pays est une myriade d’images chatoyantes qui se croisent et se séparent.

Mon pays est inhabituel. Amalgame de traditions, cocktail de coutumes,
Mon pays n’en a que faire des conventions.

Mon pays n’a pas d’hymne mais du rythme. Régulé par les tic-tacs de l’horloge,
Mon pays a suivi la cadence sans perdre pied. Mais le mécanisme est rouillé et
Mon pays, figé.

Mon pays à moi n’existe pas. Mon pays n’existe qu’en moi.
Que deviendra mon pays s’il n’évolue plus ?


De Zouhair

Bertrand atterrit à l’aéroport de Marrakech-Menara à 14 15. C’est la première fois qu’il visite le Maroc.
– Si tu veux te dépayser, c’est à Marrakech où tu dois aller, Bertrand, lui avait affirmé Hamid, son collègue de travail marocain. En plus, le Mont Toubkal, le plus haut sommet d’Afrique du Nord, n’est qu’à deux heures de route de la ville. Toi qui aimes les randonnées en montagne, tu y trouveras ton compte !
Pour l’instant, Bertrand ne regrette pas son choix et se félicite d’avoir suivi le conseil de son collègue. Déjà, depuis le hublot de l’avion qui engage les manœuvres d’atterrissage, Bertrand est émerveillé par cette terre ocre sur laquelle se détachent, ici et là, de grands carrés de cultures d’un vert intense. Car malgré la sécheresse qui sévit au Maroc depuis plusieurs années, les agriculteurs trouvent toujours une source ou creusent un puits pour arroser leurs plantes. Les palmeraies, elles, n’ont pas besoin d’eau. Les palmiers qui la constituent se servent eux-mêmes en plongeant leurs racines profondément dans la terre. La palmeraie de Marrakech est l’une des plus belles du sud marocain.
A sa descente d’avion, l’air chaud et sec provenant du désert fait réaliser à Bertrand qu’il est sur un autre continent. Nous ne sommes pourtant qu’au mois d’avril mais l’air vibre déjà de promesses de canicules. Fort heureusement, l’aérogare est climatisée et Bertrand reçoit cette fraîcheur avec gratitude. Une fois dans le hall principal, il est impressionné par la hauteur des plafonds en verre qui répandent une douce lumière dorée. Les murs et les sols sont richement décorés. Il faut savoir que l’aéroport de Marrakech est un chef d’œuvre mêlant à la fois l’art traditionnel islamique et les arts décoratifs contemporains. La verrière photovoltaïque, que soutiennent soixante-douze piliers habillés de panneaux en aluminium, crée des variations de lumière impressionnantes. Sur les façades, les sérigraphies gravées sur les vitres évoquent un moucharabieh (dans l’architecture arabe, celui-ci est un balcon fermé qui, placé devant les fenêtres, permet de rafraîchir la maison et voir au dehors sans être vu).
Bertrand comprend maintenant pourquoi le magazine new-yorkais « Travel and leisure » a classé cet aéroport comme l’un des treize plus beaux aéroports du monde. Mais, si dans les aéroports européens règne toujours une agitation frénétique, ici, des hommes et des femmes traînent nonchalamment le long des couloirs et des patios, n’ayant pas de fonction précise, comme s’ils faisaient partie du décor. Hamid lui donnera peut-être l’explication de ce phénomène à son retour en France ?
Bertrand récupère sa valise après l’avoir attendue une heure (mais le temps ne compte pas ici, n’est-ce pas ?), puis se dirige vers les contrôles de police. Dans des cages en verre, ils sont deux policiers devant leurs ordinateurs. Heureusement qu’ils sont deux, parce que s’ils étaient seuls, qu’est-ce qu’ils s’ennuieraient ! Ils étaient justement en train de discuter d’un sujet sûrement très important, au vu de leurs mines réjouies et de leur sourire en coin. Bertrand, devant eux, n’existait pas. Ah si ! l’un d’eux daigne le regarder et tend la main pour saisir son passeport. D’interminables minutes passent où le policier, très concentré sur l’écran de son ordinateur, fait des mimiques bizarres, interrompues incidemment par des échanges verbaux brefs avec son binôme.
Bertrand commence à se demander si son nom, Carlos, ne serait pas le même que celui d’un terroriste activement recherché dans le monde arabe et s’attend à ce que le policier sorte de sa cabine, le prenne par le bras et lui dise :
-Monsieur, venez avec moi !
Bertrand sort brutalement de sa rêverie. Le policier lui parle :
-Vous venez d’où, Monsieur ? (Il ne le sait pas ? c’est pourtant noté sur la fiche d’embarquement à remplir obligatoirement pour les autorités marocaines). Et vous allez où?
-A Marrakech pour l’instant.
-Oui mais où à Marrakech ? (Qu’est-ce que ça peut lui faire, il a des commissions pour des hôtels particuliers ?). On a besoin d’une adresse, Monsieur.
-Hôtel Amine lâche Bertrand, passablement contrarié.
Le policier tamponne enfin le passeport d’un geste péremptoire et lance :
-Bienvenue au Maroc ! Avec un grand sourire.
« Maroc, pays de contrastes », affirmait la publicité d’un grand voyagiste européen. Bertrand commence à comprendre le sens de cette affirmation.
Mais, il n’est pas au bout de son expérience. Une fois sorti de l’aéroport, il est assailli par une horde de chauffeurs de taxis qui lui proposent de le conduire à son hôtel (Non, ce n’est pas vrai, ce phénomène ayant été arrêté de manière musclée par les autorités, sur ordre du roi, pour ne pas effrayer les touristes).
Bertrand rejoint l’immense parking où des centaines de taxis, rangés en file indienne, attendent patiemment le client. Tout cela semble bien organisé et même les tarifs de la course jusqu’au centre-ville sont affichés sur un panneau. 70 dirhams pour un petit taxi/100 dirhams pour un grand.
Bertrand choisi le premier petit taxi qui se présente et demande quand même, par précaution (Hamid l’avait briefé) combien coûte la course.
-100 dirhams Monsieur.
-Mais, le tarif affiché est 70 dirhams pourtant ?
-Ah, mais ça c’était avant le COVID, maintenant c’est 100 !

(Suite des aventures de Bertrand au prochain épisode)

D’Aline

Une de mes amies vivant à New York est venue passer deux semaines de vacances en France. Elle s’appelle Mélinda. Dès son arrivée à l’aéroport de Marseille-Marignane, je m’informais de ses projets et de ses désirs pour sa découverte de la France. Souhaitait-elle visiter les villes principales ou plutôt l’intérieur du pays avec ses campagnes, ou encore la côte Bretonne et les bords de la Méditerranée ? Mélinda était déterminée : elle voulait faire un tour de France GASTRONOMIQUE ! Une légère panique s’empara de moi, devant cette réponse insolite. Déjà dans ma tête, je me demandais comment satisfaire mon amie et par où commencer ? Mon étonnement devait être évident.
Mélinda me dit :
-Tu n’es pas heureuse de partager ce road trip avec moi ?
-Si bien sûr ! Je suis moi-même une grande gourmande. Il est vrai que ta demande m’a surprise, mais pour ta première visite en France, je ne voudrais surtout pas te décevoir.
Allez, c’est parti ! Nous visiterons Marseille et ses calanques pour finir le voyage, avant que tu ne repartes au pays des Mc Donald. Ici, tu vas voir, tu vas découvrir des spécialités culinaires dans chaque région.
Go, sur la Vallée du Rhône et ses beaux villages. Mélinda futt émerveillée de la beauté des lieux à Vaison-la-Romaine, Séguret et Gigondas. Sur la route, petite étape à Beaumes-de-Venise dans le Vaucluse, village pittoresque au pied des Dentelles de Montmirail. En passant à Montélimar, je fis découvrir à Mélinda son nougat, pour un petit encas improvisé, avant un déjeuner prévu au restaurant « La Ravioline » à Romans sur Isère. Nous avons pris le temps de visiter une petite entreprise familiale où se fabriquent les fameuses ravioles. Ce qui nous a mises en appétit.
Quel déjeuner ! En entrée des artichauts à la Barigoule, cuisinés avec du vin blanc, des tomates, des oignons, du jus de citron et des carottes. Pour le plat, de la daube provençale, un ragoût à base de viandes diverses marinées au vin rouge et accompagnées de petits légumes. Et au dessert des oreillettes, ces beignets un peu gras il faut bien le dire, qu’on appelle aussi des bugnes, avec un thé à la lavande pour aider à la digestion. Nous avons accompagné notre déjeuner d’un vin rouge de Vacqueyras qui se distingue par une intensité, une fraîcheur et une subtilité tout à fait particulières.
Nous arrivons à Lyon.
Direction les fameux bouchons lyonnais pour y déguster leurs spécialités. Parmi tous ces lieux chaleureux, nous nous sommes installées « Aux fines gueules ». Nous avons compris très vite que nous ne pourrions pas tout goûter. Il fallait choisir ! Notre choix ? Une cervelle de canut, préparation à base de fromage blanc, ciboulette hachée, échalote, sel, poivre, huile d’olive et vinaigre. Puis, des quenelles sauce Nantua. Comme son nom l’indique, cette sauce originaire du village éponyme de Nantua dans l’Ain, est une délicieuse béchamel au beurre d’écrevisses à pattes rouges. La sauce nappe les quenelles à base d’une panade de semoule de blé dur, de filets de brochet et d’œufs. Pour finir, la traditionnelle brioche à la praline. Sans oublier un bon beaujolais.
Après avoir bien profité des délices lyonnais, nous avons poursuivi le roadtrip en direction de la Bourgogne. Nous aimions jouer avec les noms des restaurants. Nous ne nous arrêtions jamais au hasard. Leur appellation devait déjà exciter nos papilles ou titiller notre imaginaire. Notre prochaine escale serait à « L’Aspérule », cette plante odorante très parfumée, appréciée depuis longtemps pour ses vertus médicinales, en particulier ses bienfaits sur le système digestif. Vous comprendrez aisément ce choix, n’est-ce pas ? Cap sur Dijon, célèbre pour sa moutarde, mais qui offre bien d’autres plaisirs gustatifs. Par exemple, les œufs en meurette. Les œufs sont pochés et servis dans une sauce à base de vin rouge de Bourgogne, d’oignons, d’échalotes et de lardons, revenus dans du beurre. Un délice absolu.
Le bœuf Bourguignon constituait fréquemment le plat principal du repas de midi. Mélinda a préféré une fondue bourguignonne qui lui paraissait plus légère. Des poires pochées au vin rouge et à la crème de cassis au dessert. Les plats faisant une bonne place au vin rouge, nous avons opté pour les bulles et la légèreté d’un crémant de Bourgogne, un vin effervescent d’appellation d’origine contrôlée de la Côte-d’Or.
Direction la capitale via le grand-est. Il a beaucoup à offrir et son cadeau le plus précieux est sans aucun doute le Champagne. Sur la route de ce voyage gourmand, nous visitons les crayères, utilisées pour faire la culture des champignons de Paris ou comme cave à champagne, depuis la fin de l’exploitation de la craie. L’étape du jour se fera « aux Sarments » avec au menu : une salade de pissenlits au lard avec quelques copeaux de truffe grise de Haute Marne, appelée aussi diamant gris pour son arôme léger et subtil de noisettes. Depuis notre départ, je rêvais d’une salade verte. Mon rêve fut à peu près exaucé avec cette salade chaude à l’oignon frit. Mmm… la truffe ! A suivre la potée champenoise. C’est un plat généreux où mijotent du lard, de la saucisse, du jambon et de savoureux légumes. Nous avons fini notre repas par un café gourmand avec une nonnette, petit gâteau à base de pain d’épices, fourré de marmelade d’orange, un mini biscuit rose de Reims et un massepain, un délice fait principalement d’amandes en poudre, qui rappelle le macaron. Un champagne sec servi dès l’apéritif accompagna notre déjeuner.
Nous avons quitté « Les Sarments » et les vignes pour la capitale. A Paris, nous pourrions rester une semaine que nous n’aurions pas fait le tour des quartiers dont les noms font rêver les visiteurs étrangers : la butte de Montmartre, la Tour Eiffel, les jardins du Luxembourg, Beaubourg, Saint Germain des Prés, les quais de Seine. Nous avons marché… marché… marché. Mélinda était enchantée ! Elle voulait tout voir. Juste le temps d’avaler un jambon-beurre et une bière dans une brasserie sur L’île de la Cité, un Paris-Brest avec un café au Palais Royal. Enfin, une vraie pause dans un restaurant du Marais devant des bouchées-à-la-reine excellentes, suivies d’une part de Saint Honoré. Mélinda voulait tout goûter ! Au secours !
Après la folie parisienne, le calme et la beauté de la Bretagne, terre de gourmets.
Ici, on aime le beurre, le cidre, le beurre, le blé noir, le beurre… les spécialités bretonnes sont savoureuses et méritent le détour. Nous nous installons au restaurant à Saint Malo : « La mer à boire ». Curieuses, nous choisissons le menu-surprise. Pas de déception, que du bonheur : des coquilles Saint-Jacques à l’orange et à la vanille, flambées au whisky, accompagnées d’endives en julienne. Une merveille. La cotriade cuisinée avec un mélange de poissons ainsi qu’avec des légumes et diverses épices. Pour plus de goût, le chef avait ajouté divers crustacés, ainsi que des croûtons à l’ail. La cotriade est souvent comparée à la bouillabaisse, mais made in Bretagne. Au dessert un far breton, un gâteau traditionnel aux pruneaux qui rappelle le clafoutis. Et du cidre à la bolée.
Nous prenons la direction du sud, avec un arrêt à Poitiers. Si les fromages de chèvre font rayonner la région poitevine, les autres spécialités ne sont pas en reste. Nous avons fait escale au « Bistro de l’Absinthe », histoire d’entretenir notre folie gastronomique, arrosée au vin de Saumur. A la carte : un farci poitevin, pâté de légumes enveloppés dans des feuilles de chou, accompagné d’une délicieuse galette sablée : le broyé du Poitou. Avec le café, des macarons de Montmorillon, à la fois croquants et moelleux.
Arrivée dans le Bordelais. Cette région nous gâte. Ici, les bons vins et les bons plats sont au rendez-vous. Nous nous sommes régalées au centre-ville de Bordeaux, avant de filer vers les vignes et l’océan. Quelques huîtres du bassin d’Arcachon, suivies d’un carré d’agneau de Pauillac, une IGP qui désigne l’agneau élevé auprès de sa mère. Et les fameux cannelés, petits gâteaux au rhum et à la vanille. Un entre-deux-mers blanc et sec pour souligner la fraîcheur des huîtres et le moelleux de l’agneau.
Nous poursuivons notre tour de France en direction de Toulouse et ses spécialités gourmandes. Mélinda voulait absolument goûter le foie gras. Sa réputation était telle aux Etats Unis ! Elle devait découvrir cette spécialité aussi recherchée que décriée. Je ne pouvais rien lui refuser ! J’ai choisi seule le restaurant : « les sales gosses » me semblait convenir à la situation. Foie gras d’oie en entrée, du cassoulet, plat typique du sud-ouest avec ses haricots blancs « les tarbais », viandes de mouton et confit de canard. La croustade aux pommes arrosée d’Armagnac, pour finir ce repas pantagruélique.
Et voilà, le roadtrip touche à sa fin : retour à Marseille. Ici, on raconte qu’une sardine a bouché le port. Mythe ou réalité ? Le vieux port, Notre Dame de la Garde, le quartier du panier, le Mucem, magnifique Musée sur la mer! Impossible de quitter Marseille sans avoir marché dans les Calanques jusqu’aux eaux cristallines : Sormiou, Sugiton, Callelongue ou En-Vau. Que des noms qui chantent. « La délicatesse » est ma « cantine » préférée à Marseille. Elle porte bien son nom.
Quelques toasts en entrée avec une anchoïade, délicieuse recette à tartiner à base d’anchois, de câpres, d’ail et d’huile d’olive. Une soupe de poisson à la rouille. Les célèbres biscuits en forme de barque : les navettes, croquantes et parfumées à la fleur d’oranger, avec le café.
Evidemment un bon vin blanc de Cassis pour célébrer dignement ces vacances, qui furent la fête de nos cinq sens.
Mélinda reprit l’avion après mille mercis, la tête dans les étoiles, les yeux brillants de mille feux, le sourire radieux. C’est juste avant l’embarquement qu’en m’embrassant chaleureusement, elle m’a glissé dans l’oreille : « tu sais, je vais ouvrir un restaurant français à New-York et je compte sur toi le jour de l’inauguration ! ». Je l’ai regardée partir abasourdie et admirative. Belle Mélinda.


De Francis


Visite chez les ch’tis

Dunkerque me voilà, Jean Bart, je suis de retour ! Je suis né sous les bombes, aujourd’hui je reviens après une longue absence. Je flâne sur le « Minck » (quartier et place du marché aux poissons où arrivent les bateaux de pêche). Au loin la mer, à droite le LEUGHENAER (la tour du menteur), à gauche la tour du REUZE (géant dunkerquois) en face l’Hôtel de ville de style néoflamand en briques et pierres où l’on jette des harengs au carnaval.
Avec l’âge, j’ai perdu l’odorat et pourtant je perçois quand même les parfums de la mer, du poisson, des filets de pêche et je ne sais quoi de mouillé, d’huile de moteur des chalutiers, d’algues, de moisissures, de crasse, que l’on ne perçoit que dans ces lieux. Les caisses à poissons en plastique ont remplacé les caisses en bois avec leur odeur caractéristique d’humidité, de sel, d’algue, toutes ces effluves qui rappellent la marée. Je n’irais pas en basse-ville. Je me dirige vers la digue de Malo- les- bains et son immense plage. Le vent souffle comme d’habitude, ça chatouille, l’iode pique le nez, excite les poumons. Je pourrais marcher pendant plusieurs kilomètres. Les villas du siècle passé s’alignent sur des kilomètres puis les dunes plantées d’oyats. Elles qui ont connu le rembarquement. Le blockhaus couvert de miroirs brille de tous ses feux. J’arrive à, Leffrinkoucke, si je continue ce sera Zuydcoote (week-end à Zuydcoote – Robert MERLE), Bray-dunes et la Belgique.
Fini le décrassage, il ne drache (pleuvoir) pas, le soleil est là. Je ne vais pas manger du beultekaze (fromage de tête) ni de potjevleesch ( morceaux de viande de poule, lapin, porc et veau froids) mais une bonne assiette de moules avec des frites et un demi de bière du nord.
Direction Bergues, sur la route des forts construits par Vauban : Le fort Louis, le fort Vallières, puis la ville fortifiée de Bergues, ses remparts, son beffroi, que l’on a vus dans
« Bienvenue chez les Ch’tis ». Halte sur la grand-place et ses pavés, un bonjour à la statue de Lamartine qui fut député. Ça sent la frite, cette douce odeur est accompagnée du fumet des fricadelles.
Faisons un tour de la ville et de ses remparts, lorsque j’étais gamin je venais y jouer. Allons à la fromagerie. On va y acheter du BERGUES, un fromage doux, goûteux au lait de vache. Il ne rivalise pas avec ses congénères : le MAROILLES, le VIEUX LILLE, le MONT DES CATS, etc, qui, en grands seigneurs des fromages du Nord, flattent l’odorat et excitent nos papilles. Ils sont robustes, un délice pour les Nordistes. Ce sont des seigneurs, notre fierté !
Lorsque nous étions enfants, nous déjeunions et parfois nous dînions, d’une belle et grande tartine beurrée accompagnée d’un morceau de l’un ou de l’autre de ces délicieux fromages que nous trempions dans un grand bol de café à la chicorée. Ça sentait bon. Je me rappelle que parfois, nous faisions le concours pour savoir qui avait les doigts qui sentaient le plus fort. Je garde un excellent souvenir du Goût, des Odeurs du Nord, de ma jeunesse.
En quittant Bergues, nous nous dirigeons vers Wormhout, pour acheter un cramique (pain brioché garni de gros sucre et/ou de raisin). Sur le parking de la boulangerie, l’odeur du fournil. Les pains-gâteaux sont en train de cuire. Le nôtre est encore chaud quand nous l’achetons. Il embaume la voiture. Nous n’allons pas pouvoir tenir jusqu’à la maison sans y goûter.
En route pour la plaine des Flandres avec ses villages aux noms imprononçables: Renescure, Sercus, Berthen, Godewaersvelde, Noordpeene, Merris, Terdeghem, Rubrouck, Houtkerque, Boeschèpe, Steenbecque et enfin Oxelaere, avec leurs maisons basses allongées, en briques rouges et leurs estaminets, leur culture de houblon. Puis le pays des Monts : Cassel, des Cats, des Recollets, Noir qui nous amène doucement à Lille, la capitale avec la maison du Général, sa vieille ville, son beffroi…Au Sud-est, le pays minier avec ses corons, ses terrils, avec son atmosphère remplie d’odeurs acres, sa population laborieuse du charbon, de la sidérurgie.
N’oublions les géants qui sont les rois de la fête, du carnaval, de la ducasse, de la kermesse.
Voilà un tout petit aperçu de mon Nord qu’il faut compléter par la Thiérache, à l’est, la petite Normandie du nord, où on peut sentir à certains endroits une odeur de chat mouillé, des relents d’humus, le parfum sucré des haies, les fragrances des herbes grasses et odorantes de ses prairies, sans oublier l’odeur du maroilles que l’on fabrique dans les fermes. Décidément, le maroilles ne quitte pas mes souvenirs, j’en ai l’eau à la bouche.
Le Nord, moqué, décrié, s’il manque parfois de soleil est un beau pays où la population est accueillante, chaleureuse. Il est riche de saveurs, de paysages et d’Histoire. Il porte haut le flambeau du goût. Il a le bouquet de la joie de vivre.
Le Nord, mon Nord, je l’aime !

De Marie-Antoinette

ERRANCE

Une longue et belle journée se termine comme on n’en connaît que dans cette délicieuse région des Abruzzes. Une côte lumineuse, des kilomètres de plages dorées, des criques, des villes bordées de vertes collines et plus loin, vers l’ouest, le massif rocheux du Gran Sasso et son haut plateau de Campo Imperatore. Oui, les Abruzzes c’est tout cela : la mer, la plaine, les collines, les lacs et la haute montagne. C’est une région captivante et sauvage, peu touristique qui mériterait d’être mieux connue. Difficile de ne pas trouver un endroit de rêve où poser son baluchon pour y goûter des moments de sérénité.
Moi, je suis née dans un bourg à mi-chemin entre la mer turquoise de l’Adriatique et la haute montagne avec ses crêtes déchirées et ses gorges vertigineuses. Le paysage est extraordinaire surtout au crépuscule, lorsque le soleil couchant embrase le ciel et le fait ressembler à une aquarelle où dominent les dégradés de rouges et d’or. Ils s’étalent, se mêlent, s’assombrissent et remplacent progressivement l’azur. S’élèvent alors de la terre les senteurs parfumées, les plus subtiles et les plus enivrantes que je connaisse.
Les aurores aussi sont magiques. J’ai pris aujourd’hui, aux premières lueurs de l’aube, le chemin raboteux et rocailleux qui mène à la chèvrerie du Père Viou. Il y a par ici, de nombreux itinéraires balisés qui font le bonheur des marcheurs. Je préfère, quant à moi, les sentiers abrupts, bordés de rochers et de ronces que je pratique depuis longtemps. J’emporte toujours dans mon sac à dos un carnet car il m’arrive souvent de me poser et croquer le paysage dont je ne me lasse pas.
La chèvrerie se trouve là-haut, dans les pâturages. Je dois gravir l’étroit sentier périlleux et passer les grottes « delle streghe » (des sorcières) avant de retrouver la vaste étendue où paissent les vaches, les chèvres et les moutons.
Voyou, mon jeune chien, est toujours partant pour caracoler à mes côtés. C’est une
fripouille : il saute comme un cabri, court après les papillons blancs qui le narguent et parfois même après les moutons, semant la panique dans le troupeau. Personne ne lui en tient rigueur, pas même le molosse de garde, un berger de Maremme.
Lorsque j’étais gosse, j’accompagnais ma grand-mère à la recherche de fenouil sauvage que ma mère ajoutait dans ses bocaux d’olives. On en profitait également pour se régaler de pois chiches. J’ai vite appris à reconnaître les pieds à leurs feuilles pennées. Verts, ce sont des gourmandises : ils sont tendres et délicieux.
Je m’arrête un instant au niveau des grottes. Elles sont profondes et obscures. Insondables. Enfant, je m’attendais à tout moment à voir apparaître devant moi l’une de ces épouvantables sorcières qui font le succès des contes dont les adultes font le récit le soir, à voix basse et que les mômes, l’air de rien, ne peuvent s’empêcher d’écouter, en tremblant. Elles aiment se métamorphoser en aïeules, paisiblement assises autour d’un feu qui crépite : ce n’est que pure tromperie. Sachez-le ! Elles sont malveillantes, démoniaques, malintentionnées. Ces légendes ont bercé mon enfance et aujourd’hui encore, j’aime tracer sur mon carnet, des visages ridés aux yeux perçants, des silhouettes sombres et inquiétantes, fruits de mon imagination.

De Franck


J’ai passé les 19 premières années de ma vie en République Démocratique du Congo. Mais, voici que quelques mois avant mes 20 ans, je me suis déplacé pour raison d’études. Les agences de voyage ne cessaient de vanter les bienfaits de continuer son parcours dans une contrée étrangère. Alors, quand se présenta l’occasion, j’ai sauté dessus.
7 février 2021, j’atterrissais à Chypre du nord, dans une petite ville appelée Nicosie. Ce fut un long voyage, je vous épargne des détails. En tant qu’étranger à cet environnement dit occidental, tout me semblait différent. Ayant vécu toute ma jeunesse sous un climat désertique, être enseveli sous la neige était une expérience inoubliable. Sachant ce qui m’attendait en venant sur l’île, je m’étais préparé du mieux que j’avais pu. Toutefois, ma préparation ne fut guère préventive car, en sortant du grand appareil dans lequel mon corps s’était posé pour 8h de vol, j’avais intensément été accueilli par une forte tempête hivernale. Je m’y suis vite accoutumé. Après un bout de temps passé au milieu des Chypriotes, je me rendis compte que nos styles de vie étaient complétement opposés. Venant d’une famille chrétienne, être confronté au quotidien à d’autres religions que la mienne était renversant. Notamment, dans les habitudes et les comportements. Cependant, ça me permettait aussi de voir comment le reste du monde abordait la vie. Quand l’été vint, je découvris une chaleur jamais expérimentée auparavant. Mais aussi, les plages, les piscines, les beaux temps et les sorties nocturnes. Je constatais que peu importe la saison, les Chypriotes demeuraient épris d’une ardeur et d’un amour pour le café et le thé. Avant et après chaque repas, ils remplissaient leur panse de café. Dans mon pays, je ne buvais le thé qu’au déjeuner. Je notais que la majorité d’entre eux ne fêtaient pas Noël ni le Nouvel An. Pour un amoureux des fêtes de fin d’année, c’était une véritable torture. Ainsi, nous n’avions pas des vacances de Noël. Et à cause de mes faibles moyens financiers, il m’était difficile de rentrer passer les fêtes en famille. Je n’arrêtais pas de m’en plaindre. Hélas, je n’avais pas le choix, je devais prendre sur moi-même et essayer au moins d’être avec les amis.
Bien que nous étudiions en anglais, le reste de l’île ne parle que le turc. De ce fait, il m’était primordial d’apprendre la langue locale pour faciliter la communication. Je remarquais aussi que c’étaient des personnes serviables et courtoises. Ils nous ont accueillis chez eux, nous ont donné l’occasion de les côtoyer et voir leur mode de vie, leurs coutumes et traditions. Grâce à leur générosité, je croyais fortement que la bonté de l’humain n’était pas prête de disparaître.
Pour conclure, je dirai que l’île est remplie des trésors des anciens temps, les touristes s’y plairont. C’est un bon endroit pour se reposer, mais aussi mouvementé quand il s’agit de faire la bringue.

D’Isabelle

Toi, ma Bretagne, je t’aime. Tu es mon sol, seul et véritable amour.
Ma terre, ma planète. C’est là, sur ton dos rocailleux, que mes pieds se posent avec certitude. Empreinte de tous ces pas, de ces milliers de pas, de ces milliers de traces de pauvres galoches de sabots de bois, debotoù-koad. Moi, j’ai mis mes pas dans tous ceux-là.
Mon Finistère, le bout du bout de la Terre. Tes sentiers rocailleux griffent au passage. Tes landes sauvages se perdent dans le bleu vert de l’océan.
Des milliers d’yeux ont caressé tes Monts d’Arrée, ces montagnes préhistoriques.
Partout autour, il y a la mer, partout. Du bleu partout, du bleu. On dit : le Pays Glazik.
Toi tu es bleue sur la Planète bleue.
Tu es belle, tu es fière.
Il y a longtemps déjà que je sais ce que tu murmures dans le vent : “viens”.
Il fallait que je te retrouve, il fallait que j’aille vers toi. Il y a ce magnétisme puissant dans ton cœur. Tu as reconnu une de tes filles.
Bien sûr, ils ne savaient pas au début. Ils me regardaient, ils se méfiaient peut-être un peu. Je disais : ” je suis née loin d’ici mais je suis d’origine bretonne, ma mère est de Penmarc’h, de Kerity”. Maintenant, ils savent, ils ont vu, ils ont compris. On est du même sang, on est du même bois, on est bretons. Mes frères, mes sœurs, être breton, c’est quelque chose.
Nous, on a une carte d’identité en granit lissée de vent, de pluie, de gris -bleu-vert.
On a une langue granitique. Une langue celtique. Mystérieuse. Ni douce ni tendre mais dure et exigeante. Une langue faite pour toi. Ta voix. C’est par elle que tu chantes avec tes biniou coz et tes bombardes. Ils ont failli la tuer ta langue. On a dû la dissimuler comme un jargon honteux. Elle a encore un peu de vie, on la maintient, elle veille comme une petite flamme éternelle, elle ne se rendra jamais parce qu’elle est fière. Une fière vieille bretonne dressée dans le vent.
Nous, les bretons, on est fiers. Ça, c’est à cause de la matière dans laquelle on est taillés. C’est du roc. On nous dit têtus. C’est parce qu’on a dû se battre, résister. Ici rien n’est mou. Même les crêpes. Ici, les vraies bonnes crêpes, elles sont kraz. Il y a, parfois, pour qui sait voir, une tendre petite fleur délicate blottie dans les fissures des durs rochers.
C’est l’âme rose pâle de notre Bretagne.
Dans la violence des tempêtes, elle berce son âme poétique.

De Lisa

Éloïse est dans un rêve hors du commun
Inspiré de « Con te partiro » de Andrea Bocelli


Quand elle rêve de toi
Dans ce brouillard, il manque les paroles
Si en plus, il manque le souffle
Si tu n’es pas avec elle
Pour parler d’amour

Sur la route, montre à tout le monde
Que tu as pulvérisé son cœur
Ferme derrière elle, la haine
Que tu as rencontré sur sa voie

Con te partirà
Pays qu’elle a vécu mais sans toi
Maintenant elle vivrait avec toi
Vers l’horizon de demain

Quand tu es loin d’elle,
Il me manque les paroles
Si en plus il manque la lumière
Au coucher du soleil
Si tu n’es pas avec elle
Sur le chemin du hasard

Sur la route, ouvre ton cœur
pour qu’elle part à ce pays lointain
Ferme derrière elle, la haine
N’oublie pas que vos cœurs ne font plus qu’un

Con te partirà
Pays qu’elle a vécu mais sans toi
Maintenant elle vivrait avec toi
Vers l’horizon de demain


De Brigitte


Alice est invitée pour l’anniversaire de son frère à Autun. Elle a fait la fête la veille et le réveil à sept heures pour se rendre à la gare de Lyon est rude. Heureusement, le temps est particulièrement clément pour ce début de printemps et la clarté du ciel annonce une belle journée. Elle s’assoupit dans le train, rêvassant à la soirée qu’elle a passée quand brusquement la voix féminine de la SNCF la fait sortir de sa torpeur: “Semizelles – Vézelay 5 minutes d’arrêt terminus du train à Avallon ” . Elle réalise que le train ne la conduira pas à destination, la ligne Avallon – Autun ayant été définitivement condamnée. Dans son affolement, elle attrape son sac à dos, sa doudoune et saute fissa du train. Elle se retrouve sur le quai d’une toute petite gare particulièrement déserte dont le guichet semble avoir été délaissé depuis longtemps, vu l’épaisse couche de poussière qui le recouvre. Elle aperçoit un quad stationné sur le parking, sur lequel est juché un gros bonhomme. Malgré une certaine appréhension, elle s’en approche. Celui-ci lui adresse un beau sourire édenté, mais une bonhommie se dégage de son large visage :
– Alors elle est perdue la p’tite dame ?
-Heu … oui, répond-elle, je dois me rendre à Autun, mais le terminus s’arrête à Avallon et j’avoue que j’ai un peu paniqué.
-Ici maintenant tout fout l’camp, les trains, les gens… heureusement que les résidences secondaires se vendent comme des p’tits pains , même si les gens râlent, moi j’ suis content que nos maisons se retapent, ça fait un peu de sang neuf ; allez , je me présente: Fanchon pour vous servir. Ici, vous êtes loin de tout, mais si cela vous convient, je vous propose une petite balade jusqu’à notre colline éternelle, c’est à 10 km! De toute façon, pour aller à Autun, le prochain autocar ne part que demain après-midi.
Alice aime les surprises qui pimentent les voyages et celle-ci est de taille ! Elle risque d’arriver en plein milieu de l’anniversaire, mais cela ne la souci pas le moins du monde!
Elle se sent rapidement en confiance. Fanchon a tout d’une bonne pâte ; elle accepte sa proposition. L’excitation de monter sur ce drôle d’engin l’emporte sur la peur. Et avec le manque de sommeil, elle n’est pas chaude pour effectuer une grimpette de 10 km. Fanchon, tout en l’aidant à grimper sur le quad, lui explique qu’il n’a pas le permis – comme beaucoup de ses potes : dans le secteur, précise-t-il , ce moyen de locomotion a été vite adopté. Il lui propose de s’arrêter au café d’Asquins , petit village en bas de la colline éternelle… un double crème et des croissants seront les bienvenus après une nuit écourtée et les 2h30 de trajet!
Il règne dans le café une ambiance guillerette et bon enfant. Les regards convergent sur ce couple improbable : les gens saluent Fanchon chaleureusement qui ne manque pas de présenter Alice avec une pointe de fierté ! L’accueil est des plus chaleureux : certains sont au café, d’autres au petit blanc ; les discussions vont bon train. À la fois intriguée et amusée, elle ne perd pas une miette des anecdotes et petits ragots locaux qui circulent joyeusement. Ce Morvan, si pauvre jadis, regorge d’histoires fabuleuses, en l’occurrence un très vieux monsieur au pantalon de velours tout élimé, à la moustache hirsute s’installe à sa table : “Gaston pour vous servir”, dit-il avant de lui relater l’histoire du père Leleu, un ermite qui habitait dans une grotte à Arcy sur Cure, à 15 km de là. Le père Leleu narguait les “bourgeois” avec des vipères vivantes qu’il choyait et gardait dans des bocaux. Il se dit aussi que le père Leleu vivait d’un petit trafic de reptiles qu’il emmenait à l’institut Pasteur à Paris: ermite peut être mais pas que! Aujourd’hui encore, la mort du père Leleu, à défaut de faire couler de l’encre, fait encore marcher les langues : meurtre?, chute du haut de sa grotte?… Le mystère demeure. Alice, prise dans cette ambiance revigorante, décrète de se laisser porter : il sera toujours bien temps d’arriver chez son frère! Fanchon lui propose une petite balade en haut de “la colline éternelle”… il semble tellement ravi de cette rencontre inédite qu’elle ne peut décemment refuser!
Elle découvre, en levant la tête, une magnifique basilique romane, immaculée perchée sur une colline, à l’intérieur très lumineux, épuré et recueilli. Construite au Moyen-Age, elle faillit bien disparaitre dans l’oubli si l’ingénieux ingénieur Violet Le duc ne s’était pas attelé à sa restauration à partir de 1840! Chaque année, un phénomène curieux se produit au solstice d’été: les vitraux sud projettent une ligne de ronds de lumière parfaitement alignés au milieu de la nef. Vézelay… Jadis les croisades… Les maisons aux grandioses caves bâties sur plusieurs niveaux dans le sol de la colline, reliées les unes aux autres abritant des centaines, des milliers de pèlerins. Aujourd’hui étape incontournable sur la route de Compostelle.
Fanchon emmène ensuite Alice à Bazoches où vécut Vauban quand il n’était pas en campagne. Ce château est magnifiquement meublé et documenté sur la vie de cet architecte militaire dont le tombeau réside dans la petite église du village. La balade en quad ravit Alice , qui, perchée sur l’engin, domine le paysage fait de bocages , de collines chevelues , de prairies où ruminent de placides et impressionnants charolais, découvre la jolie petite vallée de la Cure, très prisée par les amateurs de canoé et les fameux deux ponts à Pierre Perthuis. Ils s’arrêtent pour déjeuner dans une petite auberge et y dégustent les fameux crépiaux morvandiaux avec une petite piquette locale : un peu gras les crépiaux, mais visiter la région sans gouter cette spécialité serait faire affront à l’aubergiste! C’est alors, avec émotion et l’œil humide que Fanchon lui relate la rencontre de ses parents : ils étaient tous les deux des résistants engagés dans le maquis du Morvan. Son père en planque et sa mère à vélo sur les chemins chaotiques apportaient messages et vivres aux résistants. “c’est ainsi que mes parents se connurent et 9 mois après, juste après l’armistice, je naissais”, dit-il avec du rouge aux joues.
Alice fait un rapide calcul dans sa tête… si Fanchon est né, disons-en… 1945, il aurait plus de 75 ans aujourd’hui ! Rudement bien conservé le Fanchon ! Et moderne avec son quad ! La piquette aidant, elle s’enhardit à lui demander son âge « Hé bientôt 76 ans, ma p’tit Alice! qu’est-ce que tu crois, le Morvan est point pollué, on y fait de vieux os” . Ah, j’oublie de vous dire que les autochtones tutoient très facilement !
Je ne me souviens plus ce qu’Alice a fait le lendemain… S’est-elle rendue à Autun ? A-t-elle succombé au charme du Morvan et à l’hospitalité de Fanchon ? Cette deuxième éventualité est tout à fait plausible connaissant son esprit dilettante. Ce que je sais, c’est qu’elle retourne très souvent dans le Morvan où elle a lié de belles amitiés découvrant chemins de randonnées, lacs et légendes…

D’Elisabeth


Quoi de mieux qu’une carte postale pour présenter son pays ? Mais que peut-elle elle-même représenter ? Un paysage, voire encore mieux un kaléidoscope de paysages, vous savez, de ces cartes postales qui proposent plusieurs vues avec un mot enturbanné de fleurs : « souvenirs », « bons baisers » ? Une ville (ou un kaléidoscope de villes, lesquelles) ? Des personnages typiques (en existe-t-il encore, de ces Bretons et Bretonnes en coiffe, de ces bergers des landes perchés, de ces montagnards pyrénéens ou savoyards, de ces bougnats ou que sais-je encore) ?
Alors, ce seront tous ces clichés à la fois, mais aussi une multitude de facettes qui auront du mal à tenir sur la surface de 23,4 centimètres carrés qu’offre une carte postale.
Je garderai toujours en mémoire la proposition d’un de ces artistes, sollicités lors d’une de ces expositions internationales qui ont encore cours en Europe de l’Ouest (mais peut-être ailleurs aussi !), ou peut-être bien pour animer le hall du Conseil de l’Europe à Strasbourg, qui présentait sommairement chaque pays de cette Europe, justement. Il avait pris le parti de proposer un mot par pays. Et pour la France, que j’habite et dont je suis issue, il avait simplement étiqueté : « grève ». Toute une perception particulière, un mot bref de deux syllabes, qui résume de l’extérieur ce pays d’où je viens. Cela continue de me faire sourire avec bienveillance. Et il peut être tellement juste, ce mot. Mais aussi injuste et réducteur, car la France, ce n’est pas que ça.
Oui, nous sommes perçus comme râleurs, mais bons vivants aussi, animant un collectif de personnes et de personnalités partageant les valeurs de l’humanité : la rigolade, la bienveillance, le pragmatisme, l’éclectisme, l’orgueil, la volonté, la spontanéité, la générosité, le bellicisme, la jalousie, l’envie, la fierté, le courage, l’opiniâtreté, la débrouillardise, l’inventivité, la joie, la bonne humeur, l’amour de la bonne chère, l’égoïsme, la misandrie et la misogynie, la xénophobie et la xénophilie.
Nos paysages souffrent tout autant de l’anthropisation prégnante que d’une protection active et activiste. Plus de forêt primaire, mais encore de vastes hectares de feuillus poinçonnés de conifères, endémiques ou importés. Plus de grands prédateurs, hormis quelques lynx pugnaces, des loups qui pointent timidement leur museau mais se font fusiller illico, des ours qui subissent le même sort. Une foison de grands herbivores qui dévorent tout et trop, et font la joie des chasseurs qui légitiment leurs actions souvent discutables. Des tours de refroidissement de centrales nucléaires mitant les paysages du nord au sud et d’est en ouest, en face desquelles les éoliennes font plutôt pâle figure. Des trains ou lignes à grande vitesse qui zèbrent les surfaces agricoles, évitent les villes et contribuent, elles aussi, à la bétonisation des sols.
Des villages empierrés blottis dans des vallons verdoyants, ou balisant à flanc de montagne le chemin vers les sommets prometteurs d’air plus pur, quoique… Là, de vastes étendues de champs donnés aux vents asséchant, dissuadant la moindre nichée, n’offrant plus de repos aux migrateurs qui font un détour, mais aux sols gorgés d’intrants pas très catholiques. Plus loin, des bocages subsistant bon an, mal an, mais qui ont tendance à être sauvagement rognés pour offrir plus d’espace aux ruminants intensivement mis à contribution.
Des clochers musicaux, des villages paisibles en apparence, des agoras urbaines foisonnant de planches à roulettes et de saltimbanques modernes, des grandes échappées jurassiennes ou alpines, des vallons bourguignons hérissés de vignes suaves, des plateaux de causses résonnant des cris des brebis allaitantes, des cathédrales offrant au ciel leurs flèches intrépides, de petites églises dites romanes ponctuant les espaces ruraux…
Tout ça, et j’en oublie, c’est la France. Belle à découvrir et à vivre, comme partout ailleurs.
Bienvenue !

De Saxof

Ma France !

J’aime la France, même si je ne suis pas fière de tous ces gouvernements qui ne l’ont jamais mise en valeur, depuis des décennies. Ma France, tristement, est surnommée Pedoland. Ces élites ne pensent qu’à eux et leurs bourses sans se soucier du peuple. Ils ont tous préféré le rendement, leurs rituels de francs-maçons, au bien-être et à la beauté de ce magnifique pays. Nous devons nous protéger, protéger nos enfants, nos vies, notre intégrité, pour conserver notre souveraineté, ce qui n’est pas facile puisque nous sommes leurs esclaves, nous leur sommes soumis, nous travaillons pour qu’ils puissent nous voler…et entendre « Tout ce que nous faisons est pour votre bien ! “
Mais, je ferme cette parenthèse car je veux parler d’elle avec mon coeur et mon regard et surtout la faire visiter à mon amie Solveig, norvégienne, que j’ai rencontrée pendant mes 6 mois d’études avec ERASMUS à Bologne, en Italie.
Je dois aller la chercher à la gare d’Agen là où je vis, pour deux mois de pérégrination. Je l’aperçois avec sa chevelure rousse épaisse et bouclée. Nous tombons dans les bras l’une de l’autre après ces 15 ans de séparation et d’échanges en visio. Un vrai bonheur, nos retrouvailles !
Nous sommes le 5 juin et le temps est superbe.
Nous nous attablons à la terrasse du café de la gare pour se retrouver calmement et parler de notre voyage que nous avons déjà bien élaboré à distance. Solveig est un globe-trotter qui aime voyager sac à dos ! Nous avons donc décidé de camper durant notre voyage, mais d’utiliser la voiture et de déguster les spécialités des régions traversées. Nous sommes heureuses. Voilà plusieurs mois que nous faisons de belles économies en prévision de ces vacances.
Le lendemain matin, de très bonne heure, après une nuit dans ma petite maison campagnarde du Lot et Garonne et un bon petit dej, nous chargeons la voiture pour débuter par le tour de la région, de belles bastides, un marché typique avec l’accent bien défini. Direction l’océan vers Bordeaux et son bien-vivre, l’île aux oiseaux, puis les Landes, le Pays basque jusqu’à Biarritz avec le rocher de la Vierge d’où nous contemplons à la fois l’océan très mouvementé et la montagne en dégustant les cannelés bordelais achetés la veille. Moment magnifique.
Nous remontons ensuite vers Toulouse, cité palladienne, en traversant les Pyrénées, Toulouse la ville rose.
Avant de rejoindre l’Estelle je veux lui faire visiter Sarlat-la-Canedat, Bourgade typique de la Dordogne à ne pas louper et aussi Conques-en-Rouergue, un village de l’Aveyron, tout en escaliers à visiter à pieds où nous découvrons avec bonheur différents artisans d’art.
Nous traversons rapidement Montpellier, Nîmes, son arène, puis Marseille, avec une halte à Grasse, la capitale du parfum, pour nous arrêter plus longuement dans l’arrière-pays niçois, superbe avec ses calanques où nous dégustons la socca et les petits farcis pour un bon moment de détente. Remontée vers la Drome, sans oublier de s’arrêter à Avignon, visiter le Palais des Papes et le pont Bénezet, plus populairement appelé le pont d’Avignon, d’où le vent nous a chassées. Je veux absolument lui faire visiter à Romans sur Isère, où j’ai vécu 1an 1/2, le musée de la Chaussure et déguster la pogne et le saint genix.
Après les Pyrénées et les Alpes maritimes, nous allons rejoindre Chamonix, nous imaginant faire une descente en skis jusqu’à Lons le Saunier, là où j’ai accouché de mon fils. Ce Jura qui est aussi une montagne mythique de notre France. Je lui fais goûter le poulet au vin jaune, vin sec très authentique
Cette fois, nous nous dirigeons vers Colmar et Strasbourg pour apprécier d’autres vins aussi majestueux tel le Gewurztraminer, surtout celui des vendanges tardives. Je lui explique sur place les marchés de Noël très prisés.
Ensuite, c’est Reims, là où mes filles ont vu le jour. Je lui fais rencontrer la cathédrale que Je trouve plus belle que sa sœur de lumière. Reims qui a vu en son sein, le sacre de tous les rois de France, puis la basilique romane Saint Rémi où a été baptisé Clovis.
Après une petite coupe de champagne et la visite des vignobles, nous roulons vers Paris, cette capitale qui fait rêver le monde entier pour sa gastronomie et surtout sa mode, ville de lumière qui a perdu beaucoup de son faste. Nous voulions visiter Notre Dame, fermée à cause de sa rénovation depuis l’incendie, mais Paris regorge de visites. St Ouen et son marché aux puces, les champs Elysées avec sa vue sur l’arc de triomphe, Le Trocadéro et monter au 2eme étage de la tour Eiffel d’où nous avons une vue époustouflante devant un menu gastro pour lequel nous avions mangé quelques sandwiches précédemment.
Le lendemain, c’est le Louvre extérieurement, car je préfère filer rue de Varennes pour entrer dans le musée Rodin, magnifique. Pour deux nuits, nous troquons notre chère tente pour un hôtel simple du côté de la gare du nord, avec, le dernier soir, un petit repas indien dans un des passages commerçants, le passage Brady, typique et bouillonnant, sous sa verrière.
Le matin, alors que les poubelles se vident dans les camions bennes, je chante « il est 5h Paris s’éveille… »
Notre épopée se poursuit vers la Normandie, le Mont Saint Michel, sa somptueuse basilique et une omelette chez la mère Poulard. Puis, direction la Bretagne où nous nous offrons une soirée Fest-noz dans le Morbihan et terminons ce coin de France avec la fin de la terre à Brest (Finistère). Pas le temps de visiter l’Ile Grande, mais nous nous offrons un repas crêpes et bol de cidre. Nous sommes émerveillées par cette côte morcelée. Le temps est doux.
Nous nous permettons de redescendre vers la Rochelle en traversant Nantes, pour visiter son immense Aquarium, et le vieux port, puis Poitiers et son parc floral de la Roseraie, ainsi que le parc Blossac qui nous intéressent plus que le Futuroscope, pour lequel nous faisons l’impasse.
En prenant les petites routes de campagne, tout en haltes et plaisirs devant les forêts, bocages, les vaches, les chevaux, nous nous dirigeons vers Amiens. Proche de la magnifique cathédrale tant peinte par Monet, nous nous posons devant une ficelle picarde, quelques macarons et un verre de rosé. Il nous est impossible de quitter la région sans visiter, en barque, les hortillonnages. Ce sont des jardins flottants, dédale de verdure à deux pas du centre-ville. Ce moment est superbe, même si cela ne remplace pas les marais poitevins que nous avons zappés géographiquement.
Nous terminons notre visite française avec Lille, où je suis née. Une ville où dans le temps on achetait la bière au mètre, que nous trouvons maintenant partout. Une belle bourgade avec son Vieux Lille qui est à la fois, un quartier prisé et un fromage.
Notre ultime nuit dans un camping à la frontière belge et nous nous dirigeons vers Bruxelles où Solveig doit prendre son avion à 17h20 pour rejoindre Oslo. Nous partageons notre dernier repas devant une belle assiette de moules frites avant des embrassades et des promesses de se revoir bientôt.
« Je veux te faire visiter La Norvège comme tu m’as fait visiter la France. Il est magnifique ton pays. J’y reviendrai. Je t’aime mon amie».

De Françoise V

MON PAYS COMTOIS

Je suis née chez toi et j’en suis fière
Tu es le berceau de ma vie
Tu es celui qui me ravie
J’ai entendu parler de toi
Dans mon enfance sous mon toit.
Les Francs-comtois parlent de la légende de la Vouivre
Serpent géant à l’œil de rubis raconté dans les livres.
On te référence grâce à tes cloches Obertino
Ta cancoillotte, ton comté des premiers plateaux
Ta saucisse fumée de Morteau très typée.
Tu vas au-delà des frontières
Par tes produits manufacturés
Qui font l’objet de commerces variés
Comme ton horlogerie de luxe recherchée.
On les rencontre dans toute la France
Et tu donnes une chance
A tous ceux qui veulent se les offrir
Ou les découvrir.
Ton industrie micromécanique
Concerne les engrenages uniques
Ainsi tu fais vivre la population
Qui a à cœur de multiples passions
Satisfaisant beaucoup d’ambitions.
Ce que tu ne peux pas exporter
Ce sont tes paysages tant appréciés
Tes falaises, montagnes, lacs, cascades et ruisseaux
Qui coulent en hiver entre tes blancs manteaux
Et offrent des décors
Telles des scènes valant de l’or
Ou à travers les vertes vallées en été
Flirtant avec la Suisse, ton pays préféré.
On parle de tes athlètes, tes champions olympiques
Reflets d’efforts dans leurs pratiques
Vainqueurs en ski de fond
Ou bien en biathlon
Ainsi, tu honores notre pays
Qui fait de toi un ami.

Toi, mon pays comtois
Tu fais parler de toi
Ta beauté naturelle nous touche et nous émois
A la porte des Alpes et de la Savoie.


D’Eric


Prospectus trouvé par Ninon dans sa boite aux lettres : FRANCE

Je m’appelle France et pense être un des plus beaux pays que l’on puisse trouver sur Terre. Arrosé mais ensoleillé, je jouis d’un climat tempéré où s’épanouissent de nombreuses espèces végétales et animales. De mes neiges éternelles, au sable fin des bords de mers, je décline de multiples paysages, proches les uns des autres.
Cela fait des siècles que jardiniers, agriculteurs et forestiers m’entretiennent. De moins en moins nombreux, mais de plus en plus équipés de lourds engins, ils ne me ménagent pas. Depuis 70 ans, ils rasent mes bocages, épandent des produits toxiques rendant mon sol aride… J’aimerais que cela soit corrigé. Je sais qu’une partie de mes cultivateurs ont conscience qu’il faut me respecter et que notre bien-être commun en dépend.
Pendant deux mille ans, mes habitants ont édifié des églises, des châteaux, des cathédrales. Leurs abbayes ont asséché mes marais pour me rendre cultivable. Ils ont construit des routes, domestiqué les fleuves, bâti des cités. Mais depuis une centaine d’années, ils se sont carrément emballés. Sur de grandes étendues autrefois recouvertes de végétation, les arbres et les champs sont remplacés par du béton. Les villes ont décuplé leurs populations. La majorité de mes 3500 km de côtes sont très largement colonisés par leurs constructions. Mon regard d’il y a cinquante ans, lorsqu’il se pose sur ces zones, ne les reconnaît plus.
J’ai beaucoup de ressources, mon territoire est grand et si les champs immenses de mes plaines fertiles ont été accaparés par l’agro-industrie, d’autres parties, comme mes zones de moyenne montagne, sont délaissées et désertées. Seuls quelques irréductibles s’y accrochent et mes villages sont transformés en résidences secondaires.
A la diversité de mes paysages, répond une diversité de mes populations. Souvent chauvines, elles sont persuadées que leur village est le plus bel endroit au monde. Mais, elles ont un point commun, la passion de bien manger. C’est ainsi que chacun décline ses spécialités en les exportant partout à la ronde et parfois dans le monde. Je ne parle pas du vin qui fait de mon territoire un des plus gros producteurs de la planète par tête d’habitant. A Marseille, je respire l’odeur de la bouillabaisse, à Castelnaudary celle du cassoulet, à Strasbourg celle de la choucroute…
Du fait de mes attraits physiques, historiques et culturels, je suis une des destinations touristiques les plus courues de la planète. Mon réseau de communication ultramoderne, mon hôtellerie, ma restauration, le nombre impressionnant des vestiges du passé, les musées, expositions, tout est d’une qualité exceptionnelle.
Certaines personnes s’échappent parfois des circuits touristiques et des phares que sont mes métropoles. Elles découvrent alors à la campagne, dans le pays profond, un rythme de vie plus calme, plus sain et une approche culturelle douce mais présente, notamment par de très nombreux festivals artistiques.
Comme depuis plusieurs décennies, mes habitants ont arrêté de se taper dessus ou sur leurs voisins, ils s’occupent de leur « chez eux » et m’embellissent. Hormis quelques exceptions, mes villages sont agréables à traverser, surtout qu’à 30 km heure, on a le temps de remarquer les jolis bacs fleuris, les trottoirs roses, le mobilier urbain, les lampadaires de plus en plus design…
Et pour ceux qui foulent les sentiers de randonnée qui me sillonnent en tous sens, c’est un régal assuré : extraordinaire diversité de paysages, d’ambiances, de faune et de flore. Passer d’un petit village tranquille à la forêt qui le jouxte, déboucher sur un lac calme et enchanté par le cri des oiseaux : c’est une imprégnation dans une nature luxuriante, parsemée parfois de belles rencontres…
Cela rappelle à Ninon son périple de 800 km à pied, pendant 38 jours d’affilée, en 2021, du Puy en Velay à St Jean Pied de Port. A cette évocation, son visage se détend, ses yeux s’agrandissent. Ses mains lâchent le prospectus. Elle enfile ses chaussures de marche et part mettre le chemin sous ses pieds, pour un salutaire bain de nature dans son beau pays.


D’Elie

Le Bénin, mon merveilleux pays.

Je suis né au Bénin, dans le village Gnitin, Arrondissement de Domè, Commune de Zogbodomey.
Quand j’ai ouvert les yeux
Et quand j’ai su distinguer le beau du laid,
La providence m’emmène à te découvrir,
Mon beau pays, le Bénin.
De ta forme singulière
Tu inspires la dignité et l’héroïsme.
Oh ! Bénin tu es splendide.
Bande de terre étroite
Tu as sept cents kilomètres de longueur
Et cent vingt kilomètres en largeur.
Limité au Nord par le Niger
Au Sud par l’océan Atlantique
À l’Est par le Togo
Et à l’Ouest par le Nigeria.
Tu es la couronne de ton peuple.
Adorable Bénin
Ton nom est évocateur
Évocateur de tes grâces immenses.
Tes principaux fleuves le Mekrou, la Sota , l’Alibori au Nord prennent leur source dans l’Atakora puis se répartissent entre le bassin du Niger et le bassin côtier.
Toujours au Nord, Tu possèdes un climat tropical avec une saison de pluie intense et une saison sèche. Il se caractérise par Le Harmattan sec et plus déchirant.
Puis au Sud, Tes principaux fleuves le Nokoue, la lagune de Porto-Novo et l’Atlantique nourrissent en poissons tes enfants et au-delà des frontières.
Ton climat de type Équatorial est chaud et humide avec ses précipitations de l’Est à l’Ouest.
Tes ressources minières sont mosaïques
Et couvrent d’importants points de ton territoire.
Tes centres touristiques à l’instar des cités lacustres des Aguégués, la porte de non-retour des esclaves à Ouidah font la fierté et la joie des touristes et riverains.
C’est ici le lieu aux décors multiples où les vies se renouvellent et se donnent.
La diversité de tes langues au total 52 et les centaines d’ethnies renforcent tes alliances et ton intégrité.
Enfin, tes productions artistiques constituent la sève vivifiante et intarissable qui est l’espoir de ta prospérité et l’instrument pour conscientiser au bon sens.
Admirable Bénin, Tu es l’Amour pur.
Tu es la source de l’Amour qui circule dans les veines de tes enfants chéris
Ton amour guérissant et donnant la vitalité.
L’Amour qui unit tes enfants
Cet Amour suprême qui supplante toujours les esprits autrefois désunis.
C’est le parfum odoriférant
Qui restaure tout esprit agité.
Mon Bénin, Tu es Honorable.

De Nicole

Mon pays est un monde

Un pays de passage traversé par différents envahisseurs au hasard des guerres et des siècles.
Un pays créé en 1830, avec à sa tête un roi de la famille des Saxe-Cobourg-Gotha.
Un pays avec une frontière linguistique plutôt intolérante Wallons/Flamands.
Une troisième langue, l’allemand, parlée à l’Est du pays.
Un pays de bruines, de brumes et depuis peu d’étés caniculaires.
En ligne d’horizon, la Mer du Nord.
La célèbre malle Ostende-Douvres de mon enfance.
A l’extrémité, l’Ardenne, ses forêts, ses scieries, ses charcuteries, son dur labeur.
La Réserve des Hautes Fagnes, paysage de landes, vaste étendue de tourbières peuplée de fées, de macrales (sorcières), de légendes.
Un point culminant à 694m ! …
Et la Gaume, petit coin de Belgique qui se donne des airs méridionaux.
Il y a un peu du village d’Astérix chez les Gaumais.
Entre les deux, des villes, des cathédrales, des places mythiques, des statues, des parcs, de la campagne, des fleuves, de la culture, des célébrités et des touristes.
Et des histoires où baignent une dérision salutaire, une mélancolie ironique.
Sans doute une des formes de la « belgitude », une manière d’appréhender le monde et lui donner une dimension accessible par l’absurde, l’émotion ou l’exubérance.
Plus du côté du Plat Pays de Brel que des histoires belges de certains humoristes…


D’Hervé

L’OR BLANC


Comment tromper l’ennui des zones poussiéreuses,
Pouvoir se ressourcer en des édens plaisants,
Braver les perfidies des villes ensorceleuses
Dérivant et planant dans le brouillard frustrant ?

Il suffirait d’un peu de téléportation
Pour arrimer la vue à de blanches hauteurs,
Bienfaits du vague à l’âme, pures contemplations,
Cimes ensoleillées réconfortant le coeur.

Dans ce pays altier des humbles paysans
Ont su humer le vent et prendre le tournant,
Se sont faits accueillants des citadins blasés,

Se sont faits bâtisseurs et très entreprenants,
Se sont émerveillés des folles avancées
Ayant hissé les Alpes au pays de l’or blanc.


De Catherine

Une terre de contrastes

« Douce France, cher pays de mon enfance… » Ainsi chantait Trenet, et sa chanson sonne doux à mes oreilles, car j’aime ce pays à travers tous ses contrastes.
Vous voulez la mer ? Vous n’avez que l’embarras du choix : côtes rocheuses, plages à perte de vue ou intimistes, plages de galets ou de sable, petits ports confidentiels ou immenses complexes portuaires…
Vous préférez la montagne ? Choisissez-la ballonnée en Vosges, granitique et parsemée d’ajoncs en Arrée, volcanique en plein centre, alpestre et abrupte côté italien ou franco-espagnole avec ses troupeaux en liberté. Selon les saisons, vous les découvrirez sous d’autres jours pour de nouveaux plaisirs.
Si la campagne vous attire, optez à votre goût pour mornes plaines ou vallées verdoyantes, zones d’étangs se comptant parfois par mille ou de lacs, rivières calmes ou sauvageonnes…
Vous êtes passionnés d’histoire : ne manquez pas la vallée de La Loire et sa multitude de châteaux royaux ou non, qui témoignent d’une richesse patrimoniale fascinante, moins ostentatoires que le grandiose Versailles, mais plus confortables que ceux des Cathares.
Si la littérature est votre centre d’intérêt, venez retrouver George Sand en sa Vallée Noire ou Pagnol en terre de Provence. Allez à la rencontre de Zola dans les colons et mines du Nord, ou dans les grands magasins parisiens, de Rabelais à La Devinière, du Grand Meaulnes en terre berrichonne, et de bien d’autres encore.
La France est multicolore : rouge brique au Nord, couleur bois et neige en altitude, ocrée en Roussillon, bordeaux en terre basque, jaune citron à Menton et coquelicot en terre d’oc. Le bleu est l’apanage des bords de mer, tandis que l’Alsace pare ses colombages de contrastes colorés …
Chaque région a sa culture : du Bagdad breton à la bourrée du Berry, du berger landais juché sur ses échasses à la coiffe gigantesque des alsaciennes… Les spécialités culinaires ont leur propre territoire : l’alligator est auvergnat, le Kouign-amann reste breton, la tarte Tatin honore la Sologne, la tielle demeure sétoise, le calisson est provençal et le pâté berrichon un incontournable du Berry… pour ne citer que ceux-là. Tout ça accompagné des meilleurs vins dont chaque terroir a le secret. Quant aux fromages, la liste serait trop longue mais couvrirait tout le pays avec beaucoup de contrastes dans les saveurs.
On passera sous silence la capitale que nul au monde ne saurait ignorer. Qui ne relie pas Paris à la tour Eiffel, et à l’Art avec un grand A ?
Il reste les gens, les Français. On les dit, à juste titre, râleurs dans l’âme, mais on ne saurait les résumer à cela. On dit qu’ils ne se lavent pas, qu’ils manquent d’hygiène, mais peut-on en faire une généralité ? Je les dirai attachés à leurs traditions, très chauvins, et aimant se croire au-dessus des autres. Qualité ou défaut ? Tout est question de dosage.
La France est un beau pays. Il suffit d’ouvrir grand les yeux et le cœur pour l’apprécier à sa juste valeur. Même si je pense que chaque pays mérite les mêmes louanges, si tant est qu’on est prêt à succomber à ses charmes.


De Roselyne


A la découverte …

Ce sont les vacances, la belle arrière-saison sourit à nos deux aventuriers venus de Belgique. Cette année, c’est décidé, Clémentine et Baptiste vont sillonner La France. Le circuit établi, ils prennent la route, direction l’ouest de la France et plus précisément la côte charentaise. Ils ont trouvé un joli studio avec vue sur l’océan. Ils ont hâte d’y parvenir.
Les voilà sur place, ils sont reçus par leur hôte qui a proposé de leur servir de guide durant les deux jours où ils séjourneront en Charente-Maritime et plus précisément à La Rochelle.
Clémentine et Baptiste, je vous ai préparé des petites visites de ci-de-là. Tout d’abord, un aspect physique du département. Il est tout en longueur, sa façade ouest est bordée par l’Océan Atlantique, environ 420 km de côtes, les iles de Ré, Oléron, Aix et Madame comprises Il est limitrophe à La Vendée, aux Deux-Sèvres, à La Charente, La Dordogne et La Gironde. Si vous êtes d’accord, en route pour La Rochelle. Un circuit de découvertes vous attend.
Nous allons emprunter la rue du Palais qui doit son nom de l’Ancien Palais Royal 17e siècle, qui est aujourd’hui le Tribunal du Commerce, avec sa façade superbe. C’est, comme vous le voyez, une rue commerçante. Nous sommes Place des Petits Bancs. Au Moyen-âge, les banquiers effectuaient leurs transactions à l’intérieur de petites loges, à l’abri de tous regards indiscrets. Maintenant, y trône la statue d’Eugène Fromentin, peintre Rochelais.
En face de vous, monumentale, le Grosse Horloge, porte de l’enceinte primitive de la ville. Elle débouche sur le Vieux Port et sur le cours des Dames. Je vous invite à un embarquement immédiat pour un petit tour en bateau. Vous allez découvrir les iles, le Fort Boyard et le splendide plan d’eau qu’est l’océan. Cela va être un moment de plénitude.
Ici, nous passons devant la Tour Richelieu, c’est un élément qui faisait partie de la construction de la digue dite de Richelieu, lors du siège de La Rochelle. Cette digue empêchait les Anglais d’apporter renfort et ravitaillement aux Rochelais, qui furent obligés d’abdiquer. Les traces de la digue sont encore visibles à marée basse.
L’ile de Ré, son environnement a été préservé, des zones entières n’ont pas été colonisées par l’homme. C’est ce qui fait son charme, sa lumière est exceptionnelle. Elle a été reliée au continent en 1988 par le pont qui part du lieu-dit de La Repentie et qui rejoint Sablanceaux. Au bout de l’ile, vous avez le Phare des Baleines, il culmine à 57 mètres, véritable sentinelle pour les bateaux.
Au loin, l’île d’Oléron reliée au continent par un pont en 1966. Le bateau approche du Fort Boyard, fortification édifiée pour protéger la rade, l’embouchure de La Charente et surtout protéger le grand arsenal de Rochefort des assauts de la marine anglaise. Il a été transformé en prison et n’a jamais servi en tant que bastion de défense. Connu, maintenant du monde entier par l’émission Fort Boyard et les fameuses énigmes du Père Fouras.
Vous pouvez apercevoir, l’ile d’Aix, toute petite île avec un charme fou. Un bateau de liaison part de Fouras pour une traversée de vingt minutes. Le tour de l’île se fait à pied. Je l’appelle ma petite Méditerranée.
Retour vers La Rochelle, en entrant dans le chenal, vous aurez à tribord le port de plaisance des Minimes, le plus important sur la côte atlantique (plus de 5000 bateaux). Une grande manifestation a lieu tous les ans, le Grand Pavois, qui rassemble des centaines d’exposants et qui attirent des milliers de visiteurs. A bâbord, le port de la Pallice, port de commerce, et toute la promenade de bord d’océan de Chef de Baie au port en passant par les Tours.
Regardez cette entrée sublime, côté océan, votre regard embrasse l’univers des tours. A gauche, les Quatre Sergents avec sa flèche qui s’élève vers le ciel. A l’entrée du port, la plus trapue la tour Saint Nicolas et sur sa droite, la tour de La Chaine qui relie la tour des Quatre Sergents par la rue sur les remparts. Elles sont majestueuses et sont l’emblème de la Ville de La Rochelle.
Notre virée en mer est terminée. Clémentine, Baptiste, avez-vous encore des ressources ? Nous allons remonter le quai, cela vous permettra d’admirer le port côté terre. Voilà l’église Saint Sauveur, de style gothique. Remontons vers l’Hôtel de Ville qui parade sur la place. Elle a l’air d’une forteresse. En effet, le bâtiment principal est protégé par de hautes murailles. Cet ensemble accueille depuis 1298 les services de ville. Il est le plus ancien Hôtel de Ville encore en service de nos jours. Derrière la porte monumentale, une magnifique cour se dévoile. Escalier au haut duquel se trouve la statue d’Henri IV. Un déambulatoire couvert qui mène aux différentes salles. En 2013, un incendie a dévasté une partie du monument.
Clémentine, Baptiste, il y aurait encore mille et une choses à vous montrer. Je pense que la journée a été bien remplie. Juste avant de rejoindre notre moyen de locomotion, nous passerons devant la cathédrale Saint Louis.
Pour ce soir, je vous propose de vous préparer une mouclade pour vous remettre de votre journée. C’est typiquement un plat de la Charente-Maritime. Il est fait avec des moules et une sauce à partir du jus de cuisson, citron, jaune d’œuf. Il n’y a pas de frites, ce serait sacrilège.
Aujourd’hui, je vous emmène du côté de Rochefort sur Mer. Je veux vous montrer le Pont du Martrou qui est un ancien pont transbordeur. Il permettait de relier les deux rives de La Charente. Il date de 1900. Il a été remplacé par le viaduc sur lequel nous sommes. Vous avez une vue magnifique sur La Charente. Rochefort se développe grâce à Louis XIV qui cherche un site pour en faire une place forte pour sa marine. Rochefort est bien situé, le fleuve Charente lui permet de construire un arsenal et une corderie royale. Cette corderie est un joyau, il est appelé le « Versailles des Mers ». 374 mètres de long, fonctionnel pendant 350 ans. Il est posé sur un radeau de chêne, n’est-ce-pas formidable ! Aujourd’hui, bien sûr, c’est un musée empli de l’esprit des maîtres cordiers qui travaillaient le chanvre, matière naturelle, s’il en est !
Une jolie balade le long de La Charente offre une vue sur le marais, la faune. C’est le paradis.
Pour achever la journée, direction Mornac-sur-Seudre, joli petit village de France où nous allons nous restaurer d’une éclade de moules. Elles sont posées en rosace sur une planche, pointe vers le haut en partant du centre, recouvertes d’une épaisse couche d’aiguilles de pin qui sont enflammées. Une fois consumées les cendres sont soufflées avec un carton. Servies avec un bon verre de pineau, du pain et du beurre demi-sel charentais, bien sûr ! N’ayez pas peur de vous salir les doigts, car la pince d’Adam est votre meilleur allié. Et, surtout pas de frites.
Bon appétit, Clémentine et Baptiste. Je n’ai pu, en si peu de temps, vous faire un tour complet, mais au moins vous aurez un peu découvert la richesse de la région. Je crois, qu’ensuite vous allez à Saintes et Royan. La première très riche en patrimoine et histoire, la deuxième également plus tournée vers l’Océan. Ne manquez pas la visite du Phare de Cordouan, véritable prouesse de construction et d’architecture. Il est le plus ancien phare de France encore en service. Clémentine, Baptiste avant de vous laisser, je vous remets ce livre qui fera voyager à travers la région, découvrir les richesses patrimoniales, humaines, la faune et la flore. Au revoir.

e Claudine

Ma chère Lucia,

Je suis heureuse de te rencontrer dans quelques jours et te faire visiter une petite partie de mon pays. Ce pays, c’est le mien, celui qui m’a vu naître : La France.

Difficile de tout visiter en quinze jours. Sa diversité de lieux où l’ancien donne la réplique au contemporain en font un puzzle ou les coutumes sont très variées. Tant par les habitants que par les paysages et le bien-manger.

Te parler ou visiter ce patrimoine magnifique, fait d’édifices religieux où l’on peut apprécier l’incroyable travail d’hommes trimant à la tâche pour monter haut, si haut ; de ces ponts qui enjambent des rivières étroites ou au contraire large de leurs étalages parfois si sauvages comme est la Loire, près de laquelle je vis désormais, cette Loire qu’il ne faut pas trop titiller et surtout où il faut oublier les bans de sable si dangereux. Partons vers des paysages aux contrastes saisissants et uniques, comme ceux de la Normandie,

Connais-tu Etretat, Dieppe ou le Havre ?

Les paysages magnifiques de la Bretagne qui m’a vu naître avec une telle diversité que nous ne sommes jamais dans la banalité,

Carnac et ses menhirs, ça te dit quelque chose ? Le Mont St Michel avec son archange en or ? La forêt de Brocéliande et ses mythes ?

Et ceux de la Provence où la mer peut parfois se mettre en colère, même sans marée et l’intérieur des terres avec ses plantations d’oliviers, ses champs de lavande et surtout ses vignes aux cépages donnant des variétés de vins au gout de terroir unique, St Raphaël, Nice et son église orthodoxe construite pour le fils d’un tzar, tu connais ?

Et tant d’autres lieux aussi magnifiques que je ne connais pas encore. Ces hommes et ces femmes bien ancrés dans leur terroir, aux caractères bien trempés qui font vivre leur région, avec chevillé au cœur, l’amour de leur contrée.

La France et sa culture si vaste, si riche, si prenante ; te citer des noms serait prendre le risque d’en oublier tant et tant, depuis ce siècle des Lumières qui nous a donné de si grands écrivains, qui a transformé notre culture.

Et sa gastronomie vas-tu me dire ? Ce n’est pas surfait, même si nous nous sommes appropriés des spécialités d’ailleurs. Il y a tant à dire qu’il me faudrait noircir des pages…

Cela fait soixante-dix ans que j’y vis, cela crée des liens forcément.

J’aime la France puisque c’est mon pays natal, mais aussi parce qu’elle est magnifique. Je ne me vois pas vivre ailleurs.

Je ne veux pas être chauvine, mais je voudrais dire :

« Chère France, tes campagnes, tes montagnes, tes collines, tes forêts, tes vergers, promesses de douceurs, m’apaisent.Tes mers et océan aux vagues douces ou bondissantes où les galets sautent en ricochet, jetés par des enfants joyeux, tes lacs aussi beaux que des tapis irisés me ravissent. J’aime ton histoire, dont je suis une passionnée, qui nous rappelle qu’avant nous, nos ancêtres ont construits des siècles de vie à leurs risques et périls.

Mais, il est une ville que j’adore, c’est Paris ! Ce Paris si visité, si admiré, si décrié, mais si chargé d’histoire et si riche d’un patrimoine culturel, artistique, architectural. J’y ai vécu pendant plus de trente ans, sans jamais vraiment le possédé, ce Paris si varié. Lorsque j’y retourne, je suis émerveillée par les découvertes que je peux encore y faire.

Oh, bien sûr, il y a les musées ; j’ai un faible pour le musée d’Orsay, peut être parce je trouve magnifique ce que les bonnes personnes ont pu faire d’une gare désaffectée. Tu me diras et le Louvre ? Lui, je l’ai tellement arpenté depuis ma jeunesse et pourtant à chaque fois, je le redécouvre. Tout comme cet édifice qui fut tant décrié : le centre Georges Pompidou dans lequel j’ai passé des heures au sein de la bibliothèque pendant mes études ; revu récemment, il m’a déçu. Tout changement n’est pas forcément intelligent…selon moi.

Mais Paris, ce n’est pas que ça, ce n’est pas que la dame de fer, l’Arc de Triomphe, les Champs Elysées et tous ces monuments tellement connus.Tu le découvriras, au travers de ses innombrables beautés, souvent si bien cachés. Ces petites allées bien gardées derrière leur grille de fer. Fleuries, bichonnées, par les occupants des lieux, c’est aussi ces parcs à la végétation extraordinaire : je pense au jardin Albert Kahn. Ces passages couverts bordés de boutiques.

Tiens, je vais t’emmener voir l’immeuble dit Art Nouveau. Lorsque nous visiterons la Sainte Chapelle et la Conciergerie, je te vais te montrer la plus ancienne horloge de Paris.

Sais-tu que nous n’avons pas moins que cinq statues de la Liberté? Eh oui, identiques à celle de New York, œuvre d’Auguste Bartholdi, un français. Nous irons voir sa réplique cadeau des Américains, située sur l’ile aux Cygnes, endroit que j’aime particulièrement.
J’adore la super façade verdoyante du musée Branly où sont exposées des œuvres chères à Jacques Chirac: Afrique, Asie, Océanie…en passant par le néolithique, les rois de France.
Le quartier Latin, que j’ai tant arpenté en venant de la Sorbonne ; sa place St Michel qui terrasse le dragon.

De là, tu verras la Seine mais également Notre Dame telle qu’elle est aujourd’hui ; elle va redevenir telle quelle, j’en suis sûre! Et nous partirons d’un bon pied vers le jardin du Luxembourg que nous visiterons ; c’est le siège de notre Sénat, dont je te parlerais. Et là, nous admirerons la jolie fontaine Médicis, un bijou. Oh j’oubliais, l’arbre du quartier Latin, le plus vieux de Paris, dit-on.

Il y a tant d’autres lieux que j’aime voir et revoir.

Et Montmartre ; que de choses à voir ; le Sacré Cœur, le cimetière, éh oui, j’aime me promener dans ces lieux sereins où la vie est si présente. Pigalle et ses innombrables particularités dont le Moulin rouge, et ses touristes qui flânent ou consomment.

La fameuse église rue des Abbesses ; structure étonnante, St Jean à l’architecture si particulière ; bon, évidemment il y a le Sacré Cœur, avec cette foule bigarrée qui occupe tant l’intérieur que l’extérieur jusqu’à pas d’heures. Ha, les marches, un vrai sport, car forcément, il faut ignorer le funiculaire, c’est plus drôle. En général, on pousse jusqu’à la place du Tertre ; si tu le veux, tu peux te faire tirer le portrait, amusant, surtout s’il est dans la caricature.

En fait, Paris, pour moi, ce sont les longues balades, le long des quais, dans les ruelles, dans les squares, au forum des Halles avec sa verrière récente et originale.

C’est aller au gré de son envie, le nez au vent ou au contraire, ce dernier plongé dans les bouquins des quais de seine. C’est le quartier latin, et sa foule permanente, c’est tant et tant à voir, découvrir ou redécouvrir.

Y compris le métro, aux marches très sportives. Ma surprise récente, c’est l’amabilité des personnes, et si, c’est exact, qui sont très prévenantes. Bon, ok, ça donne un petit coup de vieux lorsque l’on passe dans la catégorie : « Madame, vous voulez que je vous aide?». Pour le plaisir, je dis oui, même si je peux me débrouiller seule…c’est tellement rare et en général on « voit » Paris comme une cité ou l’indifférence prime.

La France, c’est une entité où l’on parle le français, mais aussi différentes langues régionales: le breton, le basque, le corse, etc…

La France, c’est plus que tout ceci, c’est un pays qu’il faut connaitre en découvrant ses habitants encore et toujours.

Ma chère Lucia, au plaisir de te montrer le maximum de ces merveilles.,

Ton amie.

Je vous l’avais bien dit que vos textes nous faisaient voyager. Et puis, nous avons eu la chance de partir au Bénin. 

Oh que ça fait du bien en cette saison hivernale en France. 

Mais, le printemps n’est pas loin.

Dans mon jardin, les jonquilles sont fleuries depuis plus de 15 jours. Et certains bourgeons commencent à poindre sur mes arbres. Mon mimosa n’attend plus que des rayons du soleil plus chauds pour embaumer!

Je vous souhaite une belle semaine créative. Profitez bien de la nature. 

Portez-vous bien et prenez soin de vous!

Créativement vôtre,

Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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