Pour la proposition d’écriture N° 133, vous aviez la possibilité de vous adresser au dieu de votre choix. Vos textes sont magnifiques, touchants de vérité, profonds et sujets à de réelles réflexions. Dieu est la force dans notre coeur qui permet à chacun d’avancer et de se réaliser. Il peut prendre la forme que nous désirons. C’est ça la liberté de croire et de penser!

Voici vos textes. Je vous en souhaite une belle lecture.

De Gérard

100 ans


Je suis las, je sens que mon heure est venue.
Il est temps de revenir auprès des miens.
Sincèrement, je ne regrette rien.
J’ai beaucoup aimé cette vie, cette terre qui m’a accueilli, vu grandir, devenir l’homme que j’ai été et auquel je ne ressemble malheureusement plus guère, lourd de mes 99 printemps.

Mes parents étaient pauvres et besogneux.
Je suis né dans la paille et le torchis, heureusement réchauffé par les animaux qui vivaient auprès de nous, partageaient nos vies, nous nourrissaient.
Ma mère a eu beaucoup d’enfants, trop certainement, mais avait-elle le choix ?
Papa travaillait à construire les maisons des autres, ce qui nous suffisait pour vivre simplement et dignement sous le soleil.
Jeune, j’étais différent des autres et désolais mon père.
Je me promenais souvent seul, observais la société qui m’entourait, analysais son organisation, ses injustices.
Comme beaucoup de mes camarades, je voulais changer le monde.
Sans moyens, sans argent, sans armes.
Étonnamment, j’ai réussi.
Au-delà de toutes mes espérances.

Aujourd’hui, je regrette que nombre de mes idéaux aient été quelque peu dénaturés.
Mais qu’importe, mes messages sont passés.
A mon époque, au temps de ma jeunesse, les religieux régnaient sur notre terre et nos cités.
Ils dictaient les lois, disaient le Bien et le Mal, conseillaient, jugeaient, condamnaient, et vivaient grassement.
Notre pays était occupé par des barbares qui se croyaient plus civilisés que nous.
Plus civilisés, sans doute ne l’étaient-ils pas plus que nous, mais ils étaient riches, organisés, et disposaient d’une puissante armée.
Nous courbions le dos en attendant l’arrivée d’un messie censé nous délivrer.
J’ai quitté mon village, j’ai quitté ma famille, suis parti dans la montagne ocre où j’ai réfléchi, médité.
Puis j’ai commencé à prêcher, imaginé et réclamé un monde meilleur, plus juste, plus fraternel.
Petit à petit, d’aucuns m’ont rejoint, hommes et femmes.
Sur cette terre aride, nous avons parcouru les routes, répandant la juste parole, toujours plus nombreux, bousculant l’ordre établi.
Lorsque nous arrivâmes dans la grande ville, nous étions si nombreux que nous aurions pu facilement renverser le pouvoir en place, ce clergé corrompu, ces prêtres gras et cyniques qui répétaient que nous étions Le Peuple Élu, l’Unique, alors que je défendais l’idée d’un monde universel, d’une égalité de tous devant la vie et la mort, sans notion de race ou de couleur de peau.
Je n’ai pas voulu de violence, j’ai refusé de prendre la place de ceux que je dénonçais.
J’étais et je reste un doux, un pacifique, je voulais donner l’exemple.
Le grand prêtre est allé voir le gouverneur occupant, lui a demandé à ce qu’il use de ses gardes pour me mettre hors d’état de nuire, arguant que je mettais en danger la paix civile.
L’occupant, qui ne voulait point d’ennuis avec ces ombrageux religieux, a cédé à contrecœur, se demandant bien en quoi je pouvais présenter un danger pour lui ou pour les autres.
Et ils m’ont emmené, sacrifié cruellement, abandonné sur la colline.
Mes disciples ont attendu la nuit pour venir me libérer puis, à force d’amour, de soins et de patience, m’ont lentement ramené à la vie.
Quand j’eus repris mes forces, ils m’ont supplié de reprendre mon combat, mes prêches, et ma route.
Mais mon cœur n’y était plus.
Je ne souhaitais pas plus me battre alors qu’avant, et leur ai laissé le soin de reprendre le flambeau de mes idéaux.
Je suis parti dans le calme pays voisin, au milieu des chèvres et des bergers, m’y suis paisiblement installé, loin de mon petit pays si agité, et y ai vécu des jours sages et heureux.
Des dizaines d’années ont passé.
Des voyageurs m’ont rapporté que Paul rencontre un grand succès en traversant la Méditerranée vers l’Ouest, l’Egypte, la Grèce, et même Rome où des foules nombreuses reprennent mes idées, espérant qu’un jour enfin, les derniers seront les premiers, et les peuples s’aimeront les uns les autres.
Cela me fait sourire.
Si je me l’autorisais, cela me donnerait même une petite pointe d’autosatisfaction…
Papa, si tu me vois, es-tu fier de moi ?


De Nicole


Lettre à Dieu


Petite, je croyais en Toi de toute mon âme d’enfant.
Je confessais mes péchés véniels, j’allais à la messe le dimanche,
Je recevais ton corps et ton sang dans l’hostie consacrée.
Avec mes prières je pensais devenir sainte.
J’ai vécu ma jeunesse dans les Trente Glorieuses où tout semblait possible.
Mon dialogue avec Toi devint chaotique, la naïveté me quittait.
Mes yeux se dessillèrent, sur le monde tel qu’il existe, sur l’injustice morale, sociale, l’arrogance des nantis, la pauvreté…
« Dieu est Amour ». Alors pourquoi, comment as-tu permis, au cours des siècles, ces guerres, ces massacres de tant d’innocentes victimes ?
Les hommes, les femmes ont commis, commettent encore tant de vilénies.
Certains, dit-on, ont entraperçu, connu, sont entrés dans ta lumière.
Je ne comprends pas tes desseins.
Dieu le Père, Créateur de toutes choses.
Dieu le Fils, Jésus-Christ qui par son sacrifice voulait rapprocher les hommes de Dieu.
Dieu le Saint-Esprit, qui fait de nous les enfants de Dieu.
C’est Dieu dans toute sa plénitude.
La Trinité, 1 = 3.
Trois dimensions qui ont pour but de créer une relation entre le Créateur et la créature (que je suis).
Darwin, la théorie de l’évolution, aujourd’hui un concept scientifiquement établi, ont bousculé les données.
Et que dire des guerres de religion, de l’Inquisition face à la science.
Alors Dieu, je ne sais plus où te « ranger »dans mon esprit, mon intellect.
Je suis, je crois être une agnostique.

Une femme qui doute.


De Gérard


Dieu ! Oh mon Dieu ! Que je t’en veux de ne pas exister !

Tu nous as laissé seuls, nous les Sapiens, êtres si imparfaits, sans doute plus vicieux et plus cruels que tous les autres mammifères, dotés d’un cerveau diabolique qui nous a permis de nous développer, de nous multiplier, d’asservir tant d’autres espèces vivantes, de tout détruire pour assouvir nos plaisirs sans nous soucier des conséquences de nos actes, justifiant nos actions avec la plus évidente mauvaise foi.
Nous ne sommes jamais responsables, ce sont toujours les autres les méchants, les coupables, ceux qui croient en de faux dieux, qui idolâtrent l’argent, la puissance, la guerre…
Tu aurais dû arrêter tout ça !
Je t’épargne les petites guéguerres, inévitables petits conflits locaux, tu n’aurais pas pu tout faire, Dieu ne peut être partout, il faut bien qu’il se repose et dorme de temps en temps, mais les grands fléaux, les grandes ignominies, tu aurais pu, tu aurais dû les stopper !
Sinon, à quoi bon être Dieu, le « Bon Dieu » !

Les croisades par exemple, faites-en ton nom de surcroît, tu aurais de suite compris qu’elles étaient une stupidité et que leurs conséquences dureraient pour des millénaires.
Il t’aurait suffi d’envoyer la foudre sur les premiers croisés, ou de t’entendre avec Mahomet ton cousin – celui qui te ressemble tant – pour faire capoter l’affaire dès le début.
C’eût été un jeu d’enfant pour toi, et tu nous aurais évité bien des complications.
Mais bien sûr, il n’en a rien été.
L’extermination des Cathares, des hérétiques, on ne t’a pas vu non plus, quand ils brûlaient sur les buchers de tes fidèles zélateurs.
Et l’inquisition ?
Les guerres de religion, l’évangélisation des Indiens – je devrais dire l’extermination plutôt, que faisais-tu là-haut ? Tu jouais au Scrabble en tournant la tête ?

La Révolution, tiens, pendant laquelle certains ont voulu se débarrasser de toi, tu n’étais pas là non plus, tu as laissé la Terreur s’installer sans rien faire, regardé les colonnes infernales massacrer les Vendéens, donnant de bien mauvaises idées et un bien mauvais exemple aux futurs révolutionnaires et dictateurs des siècles suivants.
Tu n’étais jamais là quand il l’aurait fallu !
Je te passe la suite, les guerres mondiales, les camps de concentration, les purges idéologiques – tout ça pour la bonne cause ! – et la bombe atomique.

Mais je m’emporte, tu n’y es pour rien puisque tu n’existes pas, que nous sommes seuls à nous entredéchirer…
Responsables mais pas coupables, tu parles !
Aujourd’hui notre planète est bien malade, nous avons tant besoin de toi pour nous aider.
Debout sur ton nuage, d’un geste, en écartant les bras, tu pourrais tout réparer.
Finis la pollution, le dérèglement climatique, la montée des eaux, les grandes famines.
Nous nous prosternerions devant toi, devant ton infinie sagesse, nous te demanderions pardon, pardon pour les nombreuses et incommensurables bêtises que nous avons faites.
La Terre redeviendrait ce qu’elle était, un jardin d’Eden.
Nous te jurerions même que nous ne recommencerions jamais.
Mais bien sûr, tu ne serais pas obligé de nous croire, de croire en nous.
Tu serais en somme le premier Dieu agnostique…

Dieu ! Oh mon Dieu ! Que je t’en veux de ne pas exister !


De Catherine

Une histoire de ciel

La vieille Mélanie avait été élevée dans la plus pure tradition catholique. Elle se sentait bien sous la protection divine, et la prière faisait partie intégrante de sa vie, tout comme son Dieu qu’elle s’imaginait comme une entité informe, un être éthéré impossible à représenter, mais dont elle ressentait la présence, comme un chaperon protecteur qui la guidait au quotidien.
S’il lui arrivait du bonheur, elle ne manquait pas de remercier son bienfaiteur, ne doutant pas que la félicité du moment ne pouvait qu’être due à l’intervention divine. Si le bonheur tardait à venir, elle Lui adressait jour après jour des suppliques pour obtenir Son aide. Si le malheur s’invitait dans son monde, elle invectivait son Dieu le temps que dure sa colère, l’accusant de faire preuve d’injustice à son encontre, puis elle multipliait les mea culpa et égrenait son chapelet pour se confondre en excuses.

— Mais, disait-elle à ses petits-enfants élevés loin de toute religion, c’est bien d’avoir un Dieu pour le remercier… et aussi pour l’engueuler quand il dérape et nous joue un sale tour. Et puis, avec mes prières, je me sens moins seule…
— Mamie, je ne comprends pas. Comment tu peux savoir si ton Dieu existe ?
— Parce que je le sens ! Il est toujours là ! Et puis je lui demande des trucs et parfois, il m’écoute…
— C’est dingue ça ! Des trucs ? Quels trucs ?
— Par exemple, je lui ai demandé que tu réussisses ton Bac, et tu vois, tu l’as eu ! Et avec mention en plus ! Je ne lui en demandais pas tant !
— Mais, Mamie, ton Dieu n’a rien à voir avec ça ! C’est que j’ai travaillé dur pour avoir mon bac, c’est pour ça que je l’ai eu !
— Tss tss tss ! Je sais bien ce que je dis ! Bien sûr, c’était pas gratuit ! J’en ai fait des prières pour toi et ton bac ! Avant… et après… pour remercier !
— Si tu le dis ! Mais…
— Tu sais, petite, je t’aime beaucoup, mais je trouve que tes parents ne t’ont pas appris l’essentiel !
Mélanie était triste que ses enfants et petits-enfants ne croient en rien. C’était inconcevable pour elle de vivre sans se raccrocher à cette croyance qui lui faisait tant de bien. Alors, elle priait encore plus pour le salut de leur âme. Celle qui la tracassait le plus, c’était Mia, qui était venue lui présenter son amoureux : un Rachid fort sympathique ma foi, mais…, car il y avait un mais : Rachid était musulman. Il croyait en un autre Dieu et ça dépassait son champ de compréhension. Comment pouvait-il y avoir un autre dieu que le sien ? Son Dieu était unique, alors, qui était cet autre ? Un ennemi du sien ? Son clone avec un nom différent ? Un usurpateur ? Ce bouillonnement d’ interrogations la laissait pantoise et bouleversée , et elle ne pouvait s’apaiser que dans la prière : « Mon Dieu, faites que le dieu de Rachid soit un gentil dieu », « Mon Dieu, faites que Mia ne se tourne pas vers le dieu de Rachid, mais m’écoute moi, plutôt », « Mon Dieu, faites que Mia et Rachid soient heureux, même si nos dieux sont différents »…
À mesure qu’elle avance en âge, Mélanie s’accroche à ses croyances, pour surmonter ses douleurs de vieille, pour accepter de ne pas faire autant de choses qu’avant, et aussi bien préparer son passage dans l’au-delà. Et puis vient le moment où on la déracine de son domicile pour l’implanter dans une maison de vieux, à l’Ephad, comme ils disent. Et tout ça malgré ses prières auxquelles plus personne ne répond.
Comme elle est perdue ! Ses suppliques s’enfoncent dans l’épaisseur du ciel sans qu’aucune réponse n’en descende. Même ses colères restent vaines. Alors, elle doute… Et le doute s’amplifie au fil des jours, jusqu’à ce qu’il s’exprime par ces mots : « Et si le ciel était vide ?!… » Et Mélanie pleure d’être abandonnée par celui à qui elle avait tant donné.


De Francoise V


Dieu si tu m’entendais
Dieu si tu le pouvais
Tu me donnerais
Tout ce que j’ai espéré
La liberté de partir
Avec mon sac pour dormir
Là où je voudrais
Avec qui je désirerais
Sans donner de raison
De quitter ma maison

Dieu, si tu voulais
Effacer le passé, je te le demanderais
Reprendre le présent
Débuter un autre temps
Avec celui qui aurait envie
De partager ma vie
On écrirait des mots d’amour
Sur les murs des alentours
Tournant la tête dans la même direction
Pour vivre nos passions.

Dieu, tu me l’as déjà proposé
A l’oreille, tu me l’as soufflé
On ne dit jamais je t’aime
Tant c’est l’évidence même
Un regard qui brille
Ou des yeux qui pétillent
Un sourire généreux
Sortant de cœurs amoureux
De sentiments indéfectibles
Sur un chemin impossible

Dieu si tu voulais donner
De ton pouvoir surdimensionné
Tu nous aurais permis
De nous conduire sans permis
Tu nous offrirais ce fantôme à choyer
Celui qui serait né
Sans avoir su aimer
Il reviendrait aimant
Comblant ce qui nous a manquer
Ce que la vie n’a pas su nous donner.


De Lisa


Tu as juré de donner ta vie à la Royauté
Mais tu seras un ange gardien pour ta moitié
Tu es sous la Révolution Française, Soldat pour l’éternité
Mais n’oublie pas ta bonté, qui fera son charme à ta Bien-Aimée

Si tu peux voir tes ennemis, prendre ta vie
Qui font fondre ton coeur et laisser tomber ton fusil V
Tu es sous la Révolution Française, Soldat pour l’éternité
Si tu veux revoir ta fiancée, bats-toi pour ta Beauté

Tu auras dans ton coeur « le Village de la Vieille françɸise »
Même si Lutèce est à tes pieds
Si tu veux voir pleurer une femme
Alors part pour l’éternité

Tu l’auras dans ton coeur
Bats-toi pour ta Beautée
Même si tu peux plus l’embrasser

Tu seras Françɸis dans l’âme
Lutèce peut s’agenouiller



De Lucette


S’adresser à notre Dieu

Vaste sujet…

Lucie est venue agrandir une famille, son père était antireligieux au plus haut point. Il ne fallait surtout pas parler religion devant lui, sans qu’il fasse une colère. Sa mère par contre était silencieuse sur ce sujet, elle a baptisé, et fait communier tous ses enfants. Son mari ne l’a pas empêchée. J’ai su à son enterrement qu’elle avait la foi, puisqu’elle a demandé une croix. Ça en dit long, vivre à ses côtés sans jamais savoir qu’elle était croyante…
Lucie, devenue adulte, avait suivi son père, athée complètement. Elle ne ressentait rien à ce niveau-là. Elle avait fait sa communion, juste pour recevoir les cadeaux, et ne plus jamais aller à la messe ou communier.
Sa vie se déroule pendant des années sans remettre en question « croire ou ne pas croire » Mais, c’est sans compter sur les méandres de l’existence…
Ses deux enfants devenus adultes, puis parents d’enfants en bas-âges, ont été emportés dans un tsunami, suite à leurs divorces à 1 an d’intervalle, son mari fragilisé par une grave opération du cœur, 2 divorces à assumer, moralement et financièrement. D’une maison à l’autre, ce n’était que pleurs. Lucie est devenue une « guerrière » pour faire de son mieux pour soulager les uns et les autres. Et elle, qui l’a soutenue ? Elle était le pilier, ils étaient tous enfermés dans leurs chagrins. Elle se devait d’être présente, et pleurer en cachette. Avec qui pouvait-elle trouver du réconfort ? Pas en sa famille en laquelle elle n’avait aucune confiance, et elle l’athée, l’impie s’est tournée vers Dieu, et le fils de Dieu. Elle s’est confiée à eux, et a promis une prière chaque soir pour les remercier. Et ça dure depuis 30 ans…
Les années sont passées, leur vie est devenue plus douce au fil du temps, mais elle n’a jamais oublié sa promesse. Chaque soir, elle s’adresse à Dieu le Père et à son fils, elle les remercie, et elle prie en pensant à ses proches…
Nous sommes des milliards d’êtres humains sur cette terre, le Dieu de chacun est sûrement très différent en ressenti, très différent d’un continent à l’autre. Et pourtant…
En son nom, combien de guerres, de violences, de misères, lui a-t-on incombé ? Ce Dieu ne devrait-être que bonté, notre Dieu ne peut pas tout. Il n’est pas invoqué dans nos prières, pour que tout se fasse tout seul. Il faut se prendre en charge, et notre vie, alors, peut changer…
Chacun l’imagine à sa façon, figure bienveillante, mais a- t-il seulement un visage ? Pour ma part, je ne le crois pas. je pense que Dieu est quelque chose d’immatériel, de puissant qui nous dépasse. Par contre, le fils de Dieu, en la personne de Jésus, pour les catholiques me touche puisqu’on voit des icônes en tous lieux saints.
Que ce soit Allah, Shiva, Yahvé ou Dieu le père, ce sont des Dieux d’amour, tous ces Dieux, à mon humble avis, sont une seule et même entité, même énigme. Aucun de ces Dieux ne demande la misère, les atrocités, la famine. Non ! Dieu est universel. A son contact journalier, le Dieu que l’on s’est choisi, nous rend meilleur, nous rend plus fort dans certaine circonstance. Dieu nous apporte tout simplement la paix morale. Grâce à lui « on peut » « on sait » pardonner…


De Joëlle

Mon Dieu

« Dieu m’est témoin ». Je m’arrête un instant sur cette phrase non formulée. Témoin de quoi ? De mes pensées ? De mes actes ? Ca me tarabuste, ça chauffe sous ma calotte crânienne. Ça se bouscule, ça part dans tous les sens. Un écheveau emmêlé dont je ne trouve pas l’extrémité.
« Dieu m’est témoin » Ça recommence. Respirons lentement. C’est ça, calmer la tempête qui couve et trouver le bon port.
« Dieu m’est témoin que je ne voulais pas en arriver là ».
« Tiens, ça se précise ». Mais que vient faire ce Dieu que j’invoque ? C’est Mon Dieu, le mien, à moi seule. Un Dieu fabriqué ? Plutôt un Dieu façonné par ma culture, mon éducation, mes lectures, mes expériences, mes échanges …
Mon Dieu, il me plaît de croire qu’il n’est pas religieux, qu’il est bien au-dessus, au-delà de ces querelles de croyance.
« Mon Dieu, faites que ça marche ».
« Mon Dieu, aidez-moi ».
« Mon Dieu, si ça se passe comme je le veux, je vous promets que… ». Vaine promesse, je le sais bien même si je suis sincère quand le promets.
« Dieu m’est témoin que je ne voulais pas ça ». Mais pourquoi l’invoquer à ce moment-là, ce Dieu, le mien.
Est-ce que je le convoque pour vous convaincre ? Même pas puisque c’est le mien et que même si je veux bien le partager, comment vous le présentez ? Et pourtant, à cet instant précis du « Dieu m’est témoin », il est bien là. Pur esprit immatériel mais tellement présent. A cet instant. Parce que dès que la situation sera apaisée, il repartira comme il est venu, de je ne sais où.
Mais, ai-je envie de savoir ce qu’il est ? D’où il vient ? Non, c’est son évocation qui m’est utile. Fil d’Ariane invisible. Du reste, il ne me parle jamais, il ne me répond que par « une sensation ». Donc, mon « Dieu m’est témoin » n’aura guère de poids dans les explications que l’on me demande.
Et pourtant, une sensation d’apaisement apparaît dès que je le « convoque ».
« Dieu m’est témoin ». Cette fois je l’ai formulé à voix haute et me voilà expliquant le faits, mes gestes et me voici convaincante, trouvant les mots justes, le bon ton et tout ça, en me limitant à la stricte vérité. Je raconte simplement ce qui s’est passé et l’on me croit et me voici innocentée.
« Dieu m’est témoin ». Merci Mon Dieu d’avoir répondu présent une fois encore. Mais le voici qui déjà s’éloigne. Où part-il ? Est-ce moi qui le range dans ma boîte d’Aladin ?
Mon Dieu, il m’arrive de lui parler quand tout va bien pour lui raconter, mais ce n’est que quand tout va mal que je sens sa présence.
Voilà, c’est « Mon Dieu », il a répondu à mon appel, il a été là, à mon côté, au bon moment tout simplement.
Il reste un mystère, Mon Dieu, et c’est très ainsi.

De Michèle

GRATITUDE

Ma source, je te remercie de m’avoir permis de revenir sur la planète terre, pour vivre cette épopée historique actuelle qui nous dirige tout droit vers le nouveau monde.
Tout le monde ne l’a pas compris. L’éveil est pour chacun à un rythme différent. Mais ma conscience s’est élevée pour savoir que tout ce que nous vivons n’est qu’un film pour réveiller l’humanité qui est tombée bien bas. Je sais que tout n’est pas encore fini, il est nécessaire que l’humain sorte de son petit confort et soit secoué assez fortement, afin de se poser les bonnes questions. Nous pourrons alors, accéder à une vie meilleure, cette vie d’amour inconditionnel qui unira tous les peuples.
Nous retrouverons une terre de qualité, cette belle terre que nous avons galvaudée au travers d’une pseudo écologie qui n’a servi qu’à nous taxer.
Mais Gaïa va encore se rebeller, ayant besoin de se nettoyer avant de nous offrir toute sa beauté pour redevenir l’Eden.
En attendant, ma belle source d’amour qui coule dans nos cœurs, tu me permets de constater que nous vivons en esclavage, soumis, et que le temps de la révolte est nécessaire, mais une révolte sans violence. Cette révolte intérieure qui élève mes vibrations rien qu’en refusant l’imposition de ce monde politique, Ce refus de la soumission, et créer ce détachement en me tournant vers la lumière, m’éloignant des chaînes dictées.
Je refuse la violence, je refuse de juger, de critiquer, de discutailler, car j’ai appris que ces dirigeants ont tout créé pour nous, afin de diviser pour mieux régner. Je refuse leur jeu malsain.
J’essaye d’alerter le plus possible sans forcer, car pour certains il n’est pas encore temps.
Merci de m’avoir fait comprendre que tous les films de science-fiction, n’en sont pas et que c’est notre réalité. J’ai hâte que tu me permettes de voir les galactiques, ces E.T. qui sont déjà là, parmi nous, pour nous aider à avancer vers ce monde qui sera merveille.
Certains disent que si tu existais, il n’y aurait pas tous ces malheurs. Mais nous sommes, TOI, puisque tu coules en nous et que, en nous il y a les deux parties, ombre et lumière avec ce libre arbitre pour choisir le côté que nous voulons regarder.
Beaucoup ne savent pas que leur pensées créent leur réalité.
Nous sommes tellement plus qu’un être humain. Et j’oserai dire que nous ne sommes pas un être humain avec une âme, mais plutôt une âme incarnée pour faire ses propres expériences et grandir encore et encore.

Je suis fille de la source, fille de la lumière, fille de l’infini, fille de l’amour.
Gratitude, du fond de mon coeur, pour tout ce que tu m’as permis de comprendre, de ressentir et de voir. Je suis fière de faire partie de toi. Je sais que mon rayonnement permettra à mon entourage de comprendre, à l’opposé de longs discours.
A tous, pour remplacer la haine, la colère, la peur, je vous envoie de l’amour.


De Marie-Laure

Je fais souvent ce rêve étrange, il y a une dame entourée de ménestrels qui m’appellent, m’invitent à les rejoindre. Ils quittent la pièce toujours dans l’angle côté sud est. Ce rêve m’interpelle, car j’ai l’impression de m’y sentir bien, à ma place.
Petit à petit la dame est venue seule. C’est comme si nous avions pris le temps de faire connaissance. Sentiment étrange, elle fait irruption dans ma nuit et je l’accueille à bras ouverts. Son sourire me semble familier mais nous ne parlons pas la même langue. Quel âge a t ‘ elle ? Est- elle plus âgée que moi ? Non, je ne pense pas, elle a comme moi des rides autour des yeux et sur le contour des lèvres. On pourrait croire que nous sommes dans la même tranche d’ âge.
Ses habits m’intriguent, à n’en pas douter sa tenue n’est pas celle du vingt et unième siècle. Elle porte une longue jupe noire et par-dessus une veste courte très colorée. De nos jours, on parlerait d’une tenue folklorique. Endormie, mais comme en éveil à ses côtés, la broderie florale sur sa veste m’intrigue. Je fais un effort colossal pour enregistrer les moindres détails, ces fleurs me disent quelque chose mais là tout de suite, je ne comprends pas.

La voilà qui se met assise au bout du lit, elle me parle tout en me souriant. On dirait de l’espagnol, je ne comprends pas ce qu’elle me dit, et pourtant j’ai l’intime conviction de décoder son propos. Ces mots me parlent, sa mimique me parle, on dirait que j’ai comme un décodeur intégré. Elle s’appelle Mama Bella, elle est ramasseuse de plantes et guérisseuse. Elle communique avec la nature et avec les oiseaux. Je suis un peu chamboulée, car moi j’aime écouter le chant des oiseaux.

Parfois, lorsque je me promène dans la forêt derrière chez moi, pour m’amuser je fais semblant de poser une question aux oiseaux. J’écoute alors leur chant qui me vient comme une réponse. Alors je les remercie, je souris toute seule dans la forêt, je me sens légère pour finir ma promenade. Y aurait- il là une concordance, une synchronicité ?
La dame s’éclipse, toujours par le même coin, sud-est. Elle se retourne me fait au- revoir de la main et sourit. C’est comme si elle me disait ” à bientôt”. Bizarrement, après ce rêve, je continue ma nuit dans une grande sérénité.
Ce matin j’ai bien en mémoire la broderie florale de sa veste. Allez savoir pourquoi, il me vient une idée : retrouver ce foulard fleuri que je portais adolescente. Je sais où il est car je l’ai conservé comme une relique de mes jeunes années. Je l’aimais beaucoup, il ressemblait à un foulard tsigane avec ses couleurs vives. Il a toute une histoire ce foulard, il m’a accompagné tout au long de ma formation. Je n’en reviens pas, peut être j’hallucine ou je me fais un fim, mais ce dont les mêmes couleurs, les mêmes fleurs que celles sur la veste de Mama Bella. Tiens, voilà que je l’appelle par son prénom ! Tout se passe comme si elle me devenait familière. Est-ce là ce que l’on appellerait aujourd’hui un “avatar” ? Je vous avoue que je me sens perdue. Je ne sais quel nom donné à ce personnage, à ce rêve. Toujours est- il qu’il m’est très proche, un double moi ?
Il faut quand même que je vous dise, ce foulard, je le portais pendant mes années d’études, me destinant à un métier dans le soin. Quel pourrait être alors le message de Mama Bella ? Cela reste pour moi une grande question, mais je sais qu’un jour Mama Bella viendra me donner la réponse.


De Dominique

Un vieillard est passé.

Au sixième jour de la création du monde, Dieu fit naître l’homme puis, s’est endormi heureux de l’œuvre accomplie.
Quelques millions d’années plus tard, voilà que Dieu s’interroge sur le sort de ses enfants terriens qu’il a un peu laissés à eux-mêmes.
Pour connaître leur état d’esprit du moment, il fait venir le responsable en chef des anges et lui demande de diligenter une brigade spéciale d’enquête de satisfaction auprès des habitants de la planète “bleue”.
— Gabriel, je veux savoir ce que sont devenus les descendants d’Adam et Ève. Il semble qu’une crise d’adolescence les affecte. Pour ça, Je souhaite que tu me fasses un rapport très rapidement.
— Bien seigneur, je fais le nécessaire, répondit Gabriel.
— Ah oui, rajoute-t-il, tu confieras la responsabilité de cette mission à “Joséphine ” la meilleure de nos ambassadrices.
Après quelques mois de travail, Joséphine consigna dans son rapport une réelle crise de foi existentielle des humains et fit ressortir la forte demande de rencontre avec le créateur. Ne dit-on pas d’ailleurs qu’il vaut mieux s’adresser à Dieu plutôt qu’à ses “Saints”.
Dieu se caressant la barbe et, après une mûre réflexion s’adresse à Gabriel :
— Prépare ma valise, je descends sur terre pour évaluer cette navrante situation. Mais pas un bruit, pas une fuite, pas une annonce, je descends “incognito”.

Assis à la terrasse du bistrot de la rue de l’Église, je bois mon premier café du matin. Au loin, s’avance un vieillard barbu à l’allure imposante et au charisme naturel. Le voilà qui s’approche et, en arrivant à ma hauteur, me demande s’il peut s’asseoir à ma table. D’humeur accueillante je l’invite à prendre un café avec moi.
L’homme, de toute sa prestance, me dit alors :
— Ce que je vais vous annoncer va sans doute vous surprendre mais, rassurez-vous, je ferai en sorte que ce souvenir s’efface complètement de votre mémoire.
— Mais qu’avez-vous donc à m’annoncer qui mérite d’être oublié tout aussitôt ?
—Je suis Dieu me dit-il !
—Et moi le Pape, lui répondis-je spontanément !
Voyant mon scepticisme sarcastique, Dieu fit résonner un de ces tonnerres de Dieu épouvantable dont lui seul a le secret.
— Es-tu convaincu maintenant ?
—OK tu es Dieu, et quelle est la raison de ta visite ?
À voix basse, il me fit part de son inquiétude sur le scepticisme ambiant de la réalité de son existence.
— Les gens veulent tous s’entretenir avec moi mais, comme mon temps est très précieux, c’est vers toi que je viens. Tu me parais être un homme raisonnable et c’est pour ça que je t’ai choisi pour cette conversation “spirituelle”. Tu peux me parler très franchement car je veux comprendre ce désamour pour moi.
Éberlué par une telle demande, je dus me pincer pour vraiment y croire.
—Oh mon Dieu, tu veux vraiment savoir ce que nous avons sur le cœur ?
—Oui mon fils, parle sans crainte, ton témoignage me sera très précieux et aucune rigueur ne t’en sera tenue.
Réalisant que je m’adressais à Dieu le père, mes premières remarques furent dites sur un ton très “diplomatique”, je n’avais pas envie d’être envoyé au feu de l’enfer éternel.
— Avec votre respect, cher bon Dieu, il me semble que votre haute position vous éloigne de la réalité des conditions de vie des gens de votre royaume. Les prières qu’ils vous adressent n’obtiennent jamais de réponses. Seriez-vous devenu à la fois sourd, aveugle et désespérément muet ? Si je peux me permettre une suggestion ; redescendez de votre nuage et venez nous faire une petite visite amicale et, cette fois-ci, officielle.
Dieu, dubitatif et toujours à l’écoute, ne broncha pas d’un sourcil et m’invita à poursuivre :
— Continue me dit-il !
Le sentant plus disponible et concerné, je me risque alors à lui parler de sujets plus “politiques”.
— Si tu nous as vraiment créés à ton image, celle de l’amour, pourquoi voit-on cette violence perpétrée en ton nom ? Pourquoi souffre-t-on encore de nos jours pour te prier chacun à sa façon ? Fils de Dieu, d’Allah, de Jehova, de Vishnou se querellent, s’étripent et se battent pour imposer leur conception du bien et du mal !
Tout en buvant mon café, j’essaye de percevoir les réactions de son regard bleu d’acier. Il reste imperturbable, je continue.
— Toi qui peux avoir le don d’ubiquité j’ai pesté contre tes absences au moment où j’avais le plus besoin de toi !
— À quelle occasion, me demanda-t-il ?
— Où étais-tu quand mon jeune cousin de 15 ans s’est noyé après une chute fatale dans le canal ?
— Où étais-tu quand ce train de pèlerins pour Lourdes a déraillé, ne laissant que des décombres et des cadavres ?
— Où étais-tu quand tes serviteurs ont violé tant de petits corps et d’âmes innocentes ?
— Pourquoi n’es-tu pas venu au secours de ce nègre qu’on pendait à la potence de l’injustice parce qu’il était noir de peau ?

Comme je sentais son cœur de père se fendre, j’ai continué à égrener mon chapelet de colère, de tristesse et d’indignation :
— Dis-moi ? Où regardes-tu quand les jeunes enfants d’Inde, de Madagascar, d’ici ou d’ailleurs font les poubelles pour survivre en se disputant les restes avec les chiens et les rats ?
—Pourquoi as-tu fait souffrir mon petit frère au point d’amputer sa jambe le jour de ses trente ans puis, de décider de lui prendre la vie dix ans plus tard ? Si c’est ta façon de tester la foi de tes enfants, alors comprend que je n’adhère plus !
Dieu se leva et, en regardant le ciel, déchaîna les éléments ; la pluie, le vent, les éclairs et l’orage s’abattirent sur la ville avec une brutalité jamais connue. Cette colère cataclysmique fut presque aussitôt suivie d’un silence lourd à fendre les âmes et les cœurs mais, je me sentais bien, j’avais vidé mon sac.
Assis à la terrasse du café de la rue de l’Église, le serveur me ramène mon deuxième café.
Pas loin de moi passe un vieillard à la grande barbe blanche et au regard bleu acier mais, sans rien me dire !


De Zouhair 

Requête au bon Dieu

Mon Dieu ! Pourquoi tant de haine et de violence ?
N’avons-nous vécu tous ces millions d’années d’évolution que pour se retrouver là ?
Nos ancêtres préhistoriques se battaient-ils déjà pour un territoire, pour des ressources ou pour des femmes?
Quel est cet instinct délétère qui nous pousse plutôt à nous affronter qu’à coopérer ?
Sélection naturelle vous allez me dire : les individus les plus forts se perpétueront tandis que les plus faibles disparaîtront. L’espèce humaine évoluerait ainsi constamment vers plus de maîtrise de son environnement, vers plus de confort et vers plus de bien-être. Serait-ce là le but ultime de notre existence ? Le confort et le bien-être ? On dirait qu’il manque quelque chose mon Dieu, comme une application ou un logiciel dans l’ordinateur qui gère non seulement les fonctionnalités mais qui montre aussi comment faire évoluer le système, l’enrichir et lui lancer à chaque fois de nouveaux défis.
Certes, certains êtres humains sont dans cet esprit-là mais la majorité ne fait que suivre ses dirigeants qui lui promettent toujours plus de confort, de « pouvoir d’achat » et de bien-être. Ils arrivent même à la convaincre du bien-fondé de guerres, de génocides et de massacres pour atteindre ce but.
Je vous suggère un truc mon Dieu : lorsqu’une grande partie de la population aura disparu en raison de guerres, de virus ou de sécheresses, que la sélection naturelle ne se fasse plus en fonction d’une intelligence pratique et rentabiliste, mais d’une intelligence écologiste et spirituelle qui permette aux hommes de vivre en harmonie entre eux et avec la nature.
Que le mérite ne se gagne pas en thésaurisant des biens matériels et de la fortune mais en construisant des projets qui permettent au plus grand nombre de personnes de vivre ensemble, de partager leurs biens et leurs aptitudes.
Il y aurait des sortes de communautés mais qui ne se constitueraient pas autour d’une religion, d’une idéologie ou d’une croyance, mais autour d’affinités spirituelles et sentimentales. Le but de ces communautés serait de transmettre à de plus en plus de personnes cette envie d’être ensemble, de partager des savoirs faire et des savoirs être. Les dirigeants politiques ne seraient plus des technocrates et des gestionnaires de crises, réélus tous les cinq ans, mais des sages et des visionnaires qui feraient des projets humanitaires sur vingt, trente ou quarante ans.
Dans les écoles primaires, on éduquerait les enfants dans un esprit de coopération et non de compétition et on inciterait ceux qui ont le plus d’aptitudes à les partager avec ceux qui en ont le moins.
On apprendrait aussi aux enfants à construire des projets ensemble et à les réaliser concrètement.
Ensuite, au collège et au lycée, ces mêmes projets, plus élaborés, pourraient être partagés avec ceux d’autres pays et d’autres cultures, bien sûr sans critère de développement économique, comme c’est le cas actuellement entre les pays du nord et les pays du sud.
Car, comprenez-vous mon Dieu, si l’on procède ainsi, on n’aura plus besoin d’envoyer des ingénieurs et des techniciens (voir des militaires) dans les pays du Sahel, puisque l’on aura construit des projets ensemble et partagé nos savoirs faire depuis l’enfance !
Bref, comme vous dites dans la Torah, la Bible ou le Coran, tous les hommes seront des frères.


De Marie-Josée

Connexion perturbée

Cela fait si longtemps que mes conversations avec toi s’apparentent à un monologue contrairement à celles de Neal Donald Walsch par exemple. Je n’utilise sans doute pas le bon moyen, prières et suppliques auront fini par te lasser, peut-être que Facebook, Instagram ou Tik-Tok auraient plus de succès.
Il paraît que tu es partout, cela fait belle lurette que tu as devancé les hologrammes et autres avatars. Ton omniprésence devrait te rendre joignable à tout moment, à cette époque où tous les humains veulent être visibles, tu restes plus que jamais invisible pour la grande majorité, sauf pour quelques veinards qui prétendent avoir trouvé le bon filon.
Je vais malgré tout tenter une énième connexion, sait-on jamais, la foi déplace les montagnes à ce qu’on dit.
J’ai souvent l’impression que nous continuons tous à jouer au jeu de la marelle de notre enfance sauf qu’à l’époque, nous avons respecté les règles du jeu ce qui est loin d’être le cas une fois devenu adulte. Le plus grand nombre avance à cloche-pied tandis qu’une petite élite y va de ses gros sabots à tout piétiner et à verrouiller le ciel.
Bizarrement, c’est eux qu’on applaudit, à qui on distribue prix et récompenses en tout genre. Je me demande combien de temps encore tu vas assister à ce pitoyable spectacle avant que tu te décides à siffler la fin de la récré.
J’entends bien que c’est nous les habitants de la terre, et que c’est à nous d’en prendre soin et de veiller à ce que tout le monde puisse y vivre de la manière la plus harmonieuse possible mais un petit coup de pouce de ta part serait le bienvenu.
Entre nous, tu sais mieux que moi que le monde va mal, je ne vais pas continuer à te rabâcher les oreilles mais plutôt te remercier de ne pas exaucer les demandes sinon cela risquerait d’être pire encore. Les belligérants de tout temps ont fait appel à toi d’une façon ou d’une autre, te demandant la paix tout en redoublant d’ardeur à entretenir la guerre.
Les humains sont par définition durs de la feuille, des siècles d’histoire ne leur ont rien appris, ils font toujours les mêmes erreurs et ceux qui tentent de leur ouvrir les yeux sont cloués au pilori ou pire traités de complotistes, injure à la mode actuellement, mais comme dit, je ne t’apprends rien. Au fil du temps, tu as bien tenté d’insuffler à certains un peu de ta sagesse qu’ils ont essayé de transmettre à leurs semblables mais leur message a été si souvent galvaudé, manipulé ou pire détourné à des fins peu glorieuses.
Alors s’adresser à toi, cela a-t-il encore un sens ? Si l’on considère que tu es assis sur un nuage, sans doute pas, mais si on croit qu’une infime partie de toi est présente dans chaque être humain quel qu’il soit alors peut-être cela fera une différence.
Tu permets à tant de fleurs de pousser parmi les ronces. Il reste encore des graines de solidarité, d’amitié, d’amour, de joie, de liberté qui parviennent à germer dans les cœurs même si leur nombre se réduit comme une peau de chagrin.
Si en s’adressant à toi, cela permet à certains de ne pas baisser les bras, à continuer à avancer malgré les difficultés, alors tout espoir n’est pas perdu.
Non, je ne vais pas utiliser le Wi-Fi, le Bluetooth ou que sais-je quoi encore pour communiquer avec toi, si cela fonctionnait, ça se saurait. Je suis comme beaucoup d’humains, je m’adresse à toi et je n’entends pas ta réponse qui se perd dans le brouhaha incessant qui nous entoure. Si j’arrêtais d’écouter, peut-être alors cette petite voix à l’intérieur redeviendrait à nouveau audible et me soufflerait des réponses auxquelles je ne m’attends pas.


Poème de Cécilia Woloch, « Tzigane, le poème Gitan », proposé par Françoise T (hors proposition d’écriture)

Et si tu vivais dans une boîte, dans un arbre, dans une voiture sur le bord de la route ?
Et si tes chaussures étaient remplies de pluie et de boue et que tu puais comme le chien que tu aimes ?

Et si tu dormais chaque nuit dans un fossé, si tu avais toujours froid ?
Et si tu n’avais de manteau que celui que tu avais volé, des guenilles et du vent ?
Et si tu voyageais pour rester chaud et restais chaud en brûlant ce que tu possèdes ?
Et si tu te lavais dans des eaux empoisonnées, t’en abreuvais, en mangeais le poisson ?
Et si tu passais au crépuscule dans un pays qui ne te voulait plus ? Et s’ils t’appelaient Gitan, Nomade, pour dire : indésirable ici ?
Et s’ils essayaient de te gommer de la carte comme l’on efface une tache sombre ?
Et si tu vivais dans un arbre, dans une boîte, dans une voiture ?
Et si tu vivais ?”



 

J’espère que vous avez apprécié les textes des uns et des autres. Je vous donnez rendez-vous début juin pour la proposition d’écriture N° 134. 

Je vous souhaite deux semaines de créativité intense et je vous retrouverai avec plaisir, si le coeur vous en dit.  

D’ici là, portez-vous bien et prenez soin de vous et attention au soleil ardent du moment.  

 
Créativement vôtre,


Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE  


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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