La proposition d’écriture N° 151 vous a vraiment inspirés. J’ai pris des bouffées de bonheur que vous avez envoyées par écrit. Que ça fait du bien de lire vos recettes du bonheur!

Voici vos textes. Je vous en souhaite une belle lecture.

De Pascale M 


Plein le dos. Mais vraiment !C’est ce qui arrive quand on vient de passer plusieurs heures, penchée sur son ordinateur, concentrée sur un fabuleux article à écrire, du genre “Comment déboucher une canalisation avec un furet”. (Je n’imaginais pas toutes les questions que les gens posaient sur internet !) Bref, écrire est généralement un plaisir… mais comme tout travail c’est parfois épuisant. Et puis le besoin se fait sentir, aussi, de donner du sens à ce que l’on fait. Les conseils en bricolage ? C’est vrai que ça peut être utile… Mais dans la tête le petit vélo tourne en boucle. Mais qu’est-ce que c’est que ce boulot idiot ? Pas capable de faire mieux ? Et en plus, ce n’est pas cher payé. Une misère ! Tout ce qu’il faut pour me sentir nulle, inutile, sans valeur. Comme un serpent s’insinue la certitude d’avoir raté quelque chose… C’est-à-dire tout. Raté la vie, l’amour, le sens des choses, n’être arrivée à rien, n’avoir réussi à construire que… pas grand-chose. La zone, ma vie.Plein le dos.Tout ça, la fatigue, les regrets, le doute, le dos trop penché, trop longtemps assise, pas le temps de me balader (faut payer le loyer, le boulot d’abord) … Le manège infernal tourne en rond et ne semble pas vouloir s’arrêter.Une vaisselle est entassée dans l’évier, oubliée là depuis hier soir. Je ne peux plus travailler, mal au dos, la tête vide, les yeux fatigués. Une petite vaisselle, tiens, ça me fera une pause.J’ouvre le robinet d’eau chaude, remplis l’évier et commence à éponger les assiettes de la veille. Mmmm… Les mains dans l’eau tiède, quel bonheur. La chaleur enveloppe les doigts, continue son chemin, remonte dans mes bras, atteint ma tête, engourdit mon cerveau… La vaisselle, c’est le petit truc idéal pour tout oublier. Tiens donc, le petit vélo est en rouelibre ! Ne va pas tarder à dérailler. Plus je patauge dans l’eau mousseuse, plus mon cerveau se vide des pensées qui harcèlent l’âme.À ma gauche, un léger mouvement attire mon œil, du côté de la fenêtre.Oh ! Le temps s’arrête, je suspends tout mouvement, l’éponge dans une main, une fourchette dans l’autre. Je n’ose même pas saisir le torchon pour m’essuyer les mains…Sur le rebord de la fenêtre, une mésange vient de se poser. Fascinée par cette petite boule de plumes jaune et bleu, je la contemple comme le matin du monde.Ne pas bouger, ne pas l’effrayer, profiter le plus longtemps possible de cette fragile présence, de cette irruption du monde sauvage de l’autre côté de la vitre. Elle est tellement proche, à quelques centimètres de moi. Et toute vibrante, sur le qui-vive, prête à disparaitre d’une seconde à l’autre.L’instant d’après, elle est partie. D’un coup d’aile, elle s’est envolée. Et je reste là, encore sous le charme, le cœur sous la caresse de cette petite visiteuse venue du ciel. C’est beau, la vie. Allez, je retourne travailler, pas encore fini mon texte. La vaisselle m’a chauffé les mains et l’oiseau le cœur. Le petit vélo est définitivement dans le fossé, tant pis pour lui.En quelques minutes, la vie m’a rappelée à ses couleurs. Pas de place pour le noir et blanc, ni pour aucune nuance de gris. Il suffit d’un éclair bleu et jaune pour se rappeler que oui, ma vie a un sens et que je fais de belles choses. Et que je l’aime, ma vie, avec ses doutes et ses cabosses, ses imperfections et ses ratages… D’une colline à l’autre, je grimpe, je dégringole, mais j’avance.Oui je l’aime, merci l’oiseau. 

D’Aline 

Jeanne a des goûts de luxe, me direz-vous. Peut-être. Je n’en suis pas si sûre. A la fin de l’année dernière, juste avant ses vacances de Noël, elle ressentait une immense fatigue. Son moral était en berne. En écoutant vraiment son ressenti et ses aspirations, une voix disait :« Tu as besoin de grand air, de nature, de silence et de mouvement. »Que des choses gratuites qui appartiennent à tout le monde ! Un désir d’océan s’imposa.Oui ! Aller marcher sur la plage des heures durant, sentir le vent dans ses cheveux, regarder les nuages dans le ciel et jouir de l’espace infini de l’océan à perte de vue. Aussitôt dit, aussitôt fait. La voilà partie voir l’Atlantique.Jeanne vit à contre-temps : elle fuit les plages l’été. Elle aime l’océan l’hiver. Les couleurs de l’eau, du ciel, du sable, les marées et toute cette beauté la ressource, chasse les pensées pauvres d’hier. Les vacances pour elle, c’est ne rien s’imposer : vivre au rythme de ses besoins, jour après jour et d’instant en instant.Tous les jours de cette semaine, Jeanne a pris son vélo pour rejoindre la plage de l’Amélie. Respirer l’air du large. Ecouter le tumulte incessant des vagues écumeuses. Marcher et encore marcher au plus près de l’océan qui, selon son humeur, peut parfois nous tenir à distance si la houle est forte. Le vent joue avec les nuages et le bleu du ciel. Mille petits cailloux de toutes les couleurs animent la plage.Fourbue et émerveillée du spectacle du jour, Jeanne regagne son petit studio de location bien confortable. Grisée, presque groggy par l’ivresse des sens, elle se livre à son rituel quotidien. Elle prend tout son temps pour infuser le thé vert aux d’écorces d’agrume du Japon, le Yuzu. Se réchauffer les mains au contact la théière, humer le parfum subtil du breuvage providentiel. S’asseoir pour savourer chaque gorgée odorante et… écrire.Ecrire des sensations, le plaisir, la joie et l’enchantement des couleurs changeantes jour après jour.L’Amélie ou l’impermanencedes couleurs marinesA marée descendanteles moutons blanc albâtremoutonnent allégrement,poussés par le vent.Les ailes d’anges,plus belles que jamais,en longues plumes d’un blanc lunaireproposent leurs caressesaux promeneurs rêveurs.Ce jour, le ciel bleu roirefuse de laisser sa place.Reflets outremerinfusant le gris vert de l’océan.Les vagues en rouleauxviennent s’éteindre que le sableen vaguelettes ourléesde dentelle au blanc ivoire.L’horizon s’habillede blancs de neigedélicatement posés,sur l’étendue infiniebleu profond.Loin, très loin,l’océan platine brillecajolé par la lumière du soleil.Il est miroir argenté.Il étincelle d’une myriade de pépites cendrées.L’océan,doucement s’éloigne.La conversation incessante du ressac,le vol silencieux d’une mouetteen solitude,semblent parfairela contemplation extatique. Jeanne prendra soin de ponctuer la fin de sa semaine, par un massage aux huiles essentielles dans un bain sonore de bols tibétains. Magique. La sensation de légèreté est au rendez-vous. Le bien-être et la paix aussi. Se sentir vivante, éprouver l’énergie renouvelée. C’est bien cette sensation merveilleuse du plaisir de la vie en soi, que Jeanne était venue puiser dans les embruns océaniques. Enfin, prendre le chemin du retour avec au fond d’elle-même, ce précieux cadeau pour les jours à venir. 

De Gérard 

Être ou ne pas être… heureux Chaque matin, Antoine se lève de mauvaise humeur.Il jette un rapide coup d’œil dans le miroir, puis, vite désabusé, traîne ses pieds jusqu’à sa cuisine et prépare son café. Poursuivant cet immuable rituel, il allume la radio, et ça recommence. Les nouvelles sont mauvaises, d’où qu’elles viennent : la guerre en Ukraine s’étend, le nouveau variant du virus galope, les usines ferment, les médicaments manquent, les migrants se noient, les OQTF restent, les cheminots bloquent les trains, l’inflation galope, la moutarde tarde à revenir, les écologistes crèvent les pneus, NETFLIX va bloquer les comptes multiples, les arnaques sur internet prolifèrent, la météo est maussade, les élèves français sont nuls en maths, les djihadistes menaçants, les riches toujours plus riches, les Américains et les Chinois toujours plus impérialistes, les bébés abandonnés par leurs parents en plein soleil dans les voitures, et la rumeur court disant que MBAPPÉ va partir jouer dans un club étranger !Arrive l’interview de l’invitée du jour, une politique aboyeuse professionnelle qui fustige le gouvernement, critique avec virulence toutes ses actions, coupe le journaliste qui essaye de relever ses contradictions, s’enflamme en prédisant le pire pour chacun.Antoine soupire.Que faire, sinon essayer d’aller partager son malheur, ça fait du bien. Hélas, il devient de plus en plus difficile de communiquer ses contrariétés, car lorsqu’on est connu comme râleur et pourvoyeur de mauvaises vibrations, les autres s’arrangent désormais pour vous fuir. Antoine arrive au Café du Coin, s’installe au comptoir, cherche un comparse auprès de qui s’épancher. Ouf, Robert est là, Antoine lui sourit, lui montre le journal régional qui traîne sur le comptoir, et c’est reparti :La guerre en Ukraine, le Covid, les migrants, l’inflation, la moutarde, les écolos, les riches, le Djihad, les Chinois, tout y passe et repasseT’as vu la morosité ambianteRien ne va plusC’était mieux avantL’opposition est nulleRien ne fonctionneLa planète est foutueEt nous avec !Robert s’écarte, Antoine consulte son portable, les réseaux sociaux le bombardent immédiatement de catastrophes, de scandales et de thèses complotistes. Le piège se referme : tout râleur finit par s’auto-intoxiquer et entretenir son propre mal-être, les médias l’y enfoncent. § – § -Chaque matin, Jean Baptiste se lève tranquillement. Il s’assied sur le bord du lit en s’étirant doucement, a un sourire et une pensée pour son copain kiné qui lui a dit « Observe ton chien ou ton chat le matin, qu’est-ce qu’il commence par faire ? Il s’étire… eh bien, fais comme lui ! ».Arrivé dans la salle à manger, il allume DEEZER et choisit une playlist cool, les KINGS OF CONVENIENCE, par exemple, avec leurs mélodies douces et ciselées. Il se souvient de Thibaut qui lui a déclaré il y a longtemps, un jour qu’il arrivait au boulot en faisant la tronche : « Jean Baptiste, s’il te plait, arrête d’écouter les informations le matin quand tu viens au travail, c’est toxique et ça te met de mauvaise humeur, écoute plutôt de la musique ! »Comme il avait raison, Thibaut ! Que déjeuner aujourd’hui pour changer de l’ordinaire ?Pourquoi pas des sardines ? Bourrées d’oméga 3, bon marché, elles sont délicieuses. Avec un yaourt, du pain de petit épeautre et une bonne boisson chaude, voilà une journée qui commence bien. Ensuite ? Départ en vélo, avec l’assistance électrique on grimpe facilement, la pénétration dans l’air est fluide, jouissive, Jean-Bat retrouve ses 15 ans.Arrivée au cours de yoga qui libère des douleurs physiques et guide l’adepte vers le bien-être. Que de la bienveillance, et son corps qui lui dit « Merci Jean-Bat de t’occuper de moi et de prendre soin de toi ! ». Un peu de cuisine saine, le plaisir de faire et découvrir de nouveaux goûts, de nouveaux plats, de nouvelles cultures.De la lecture, beaucoup de lecture à partager parfois au Club des Lecteurs, une toile au cinéma de temps en temps, des spectacles de théâtre, de café-théâtre, un bon restaurant, une bonne bouteille, un peu d’écriture pourquoi pas, et des jeux dans des clubs, de tarot, de jeux de société, des rencontres avec des amis, des ballades en VTT, des promenades en forêt ou sur la plage, une cueillette de girolles ou de coulemelles, tout ce qui fait du bien, donne de la gaité, de la joie de vivre à transmettre à nos enfants, à nos petits-enfants qui ont besoin de modèles positifs portés par ceux qui les précèdent.Antoine et Jean-Bat ont le même âge, le même niveau de vie, partagent le même monde.« La liberté se construit chaque jour, comme le bonheur, c’est une affaire de force d’âme.Peu d’êtres humains ont le courage d’être heureux. Ils se laissent glisser tout doucettement dans le malheur, parce que c’est facile, parce que c’est la pente naturelle » (Jean Dutourd) 

D’Elisabeth 

Ce que je fais pour être heureuse ? Je dresse la liste de choses, d’actions qui me donnent du bonheur. Chaque fois que je le fais, la liste varie considérablement. Pour cette fois, voici ce qui vient, et cela me procure beaucoup de bonheur.Un coucher de soleil, en toute saison, surtout après un orage ou une tempête ou un ciel de traîne.Un ciel constellé d’étoiles.Une lune lumineuse, pleine ou partielle, véritable phare dans la nuit.Un sourire pétillant.Le rire de mon petit-fils quand il découvre pour la première fois une boîte à meuh.Toute réunion familiale ou amicale, promesse de moments joyeux et apaisants.Une longue promenade le long de chemins environnés de pierres sèches.La contemplation de paysages bocagers et vallonnés.La rencontre fortuite avec un chevreuil au détour d’un fourré et la contemplation de sa fuite bondissante ne laissant admirer que son cul blanc.Le ronronnement de ma chatte quand elle veut bien d’un câlin.L’étreinte sans fin de l’être aimé et de tous ceux que j’aime.Les retrouvailles avec un.e ami.e après une courte ou une longue absence.Un grand feu rougeoyant dans la cheminée.L’odeur du café.La lecture d’un roman ou d’une bande-dessinée, allongée dans l’herbe, ou dans la chaise-longue, ou dans le canapé.La découverte d’un artiste à travers une exposition, un documentaire, un livre.L’écoute de contes, de poèmes, de textes dits par des conteurs, des poètes, des écrivains.La conversation impromptue avec les voisins, en échangeant des considérations anodines et badines.La contemplation d’un escargot rampant dans l’allée du jardin.L’observation des insectes et autres petits organismes qui vivent au jardin, et les chasser photographiquement.L’écoute des oiseaux en essayant de les voir et de les suivre du regard.Aller au marché et papoter avec les vendeurs et les chalands.Me perdre dans une librairie, une bibliothèque ou un musée.Crier dans la montagne pour réveiller l’écho.Sourire, sourire, sourire à la vie qui s’offre chaque matin.

 De Catherine M (proposition d’écriture N° 149)

Parodie de « Ça m’énerve » d’Helmut Fritz 

J’aime pas ça

Poireauter sur le quai du RER

Un p’tit matin blafard d’hiver

Perdre mes cheveux

Pas de réponse à mes vœux

J’aime pas ça

La soupe au potiron

Les gens ronchons

Ceux qui disent tout l’temps non

Les rides sur mon front

Ah non ah nonJ’aime pas

J’aime pas ça

Les histoires qui finissent mal

Voir à la télé un président normal

Les gros qui ronflent

Ceux qui s’dégonflent

Les accidents

Les rages de dents

Les trains ratés

Les promesses oubliées

J’aime pas ça

Mon Dieu, j’aime pas ça

Les menaces

Les grimaces

Les silences

Les absences

Non, j’peux pas

J’aime pas ça

Ceux qui disent la voiture à

Au lieu de la voiture de

Ceux qui s’la pètent

Ceux qui m’embêtent

J’les aime pas

Ceux qui disent j’m’ennuie

Ceux qui n’aiment pas la poésie

Et ceux qui débitent leurs soucis

La radinerie, la mesquinerie

J’aime pas ça

Ceux qui croient tout savoir

Ceux qui n’disent ni bonjour ni bonsoir

Les sens interdits

Les pamplemousses et les kiwis

Les films qui font peur

Les diktats du bonheur

J’aime pas ça

Vraiment pas

J’aime pas non plus le mot fin

Ça sent trop le chagrin

Non, j’aime pas

J’aime pas du tout ça

Alors je m’arrête là. 

De Catherine M (proposition d’écriture N° 150) 

Côté jardin 

La mère est debout dans la cuisine.Immobile. Impassible.Mais si on observe bien, on s’aperçoit qu’elle se colle tout contre l’évier en faïence bleue. Comme pour ne pas tomber. Son visage est tourné vers le ciel étoilé. En attente d’une comète ?Il est presque 23 heures. L’hiver est clément, certes, mais est-ce une heure décente pour préparer les crèmes brûlées des clients de l’auberge ? C’est le dessert prévu pour le dîner du lendemain. Il y a le temps …Le père est couché depuis longtemps, les enfants aussi. Les jouets traînent. La vieille poupée borgne lui fait de l’œil. Sans se retourner, elle donne un coup de talon au tracteur rouge de son gamin. Elle a l’impression qu’il veut l’écraser.On se croirait dans une pièce de théâtre. La comédienne serait de dos, côté cour ou côté jardin, peu importe, la tête levée vers une fenêtre en carton. Elle ne prononcerait aucune parole. Les spectateurs attendraient quelque chose, un geste, un mouvement, une action. En vain. L’atmosphère serait lourde, voire irrespirable, presque à la lisière de la folie. 

De Gérard C

Le bonheur Le bonheur, c’est regarder le ciel au-dessus de la mer, c’est entendre les vagues se briser sur le sable et rouler …Le bonheur, c’est l’odeur des embruns, c’est leur goût sur mes lèvres quand le vent les emporte et vient me les donner.Le bonheur, c’est voir les goélands, maîtres des courants d’air qui s’amusent au-dessus des flots qui se déchaînent.Le bonheur, c’est marcher, entouré des genêts, des ajoncs, des bruyères, sur les sentiers côtiers où le hasard m’entraîne.Le bonheur c’est le ciel qui se couvre, ce sont les nuages lourds qui bordent l’horizon,dont les sombres couleurs parent le paysage de splendides festons.Le bonheur, c’est entendre le vent qui caresse la lande.C’est l’entendre rugir dedans la cheminée.C’est l’horizon rougi avant que ne descendeL’astre qui flamboyait au cœur de la journée. 

De Saxof 

LES PETITS RITUELS DE LISON

J’oserais dire crûment : “Le monde va tellement mal que ça me donne envie d’aller bien, histoire de foutre la M…. (lol)”
Ou, avec plus de délicatesse : “C’est dans la façon de voir les choses que l’on trouve le bonheur”Lison est une fille dynamique, gaie, spirituelle qui refuse de se soumettre à ce marasme ambiant puisque tout est illusion. Elle a appris qu’il lui suffisait de changer son regard pour que tout change autour d’elle. Certaines filles ont peur de vieillir, elle, a préparé une fiesta du tonnerre pour fêter ses 30 ans, dans 15 jours. Elle n’a pas trouvé son âme sœur, mais a de nombreux amis fidèles, de longue date.
Il y a six mois, elle a commencé à apprivoiser sa solitude amoureuse. Sa dernière rupture a été un choc, ayant été larguée. Pour ne pas sombrer, elle a pris une feuille de cahier qu’elle a divisé en deux colonnes dans le sens de la hauteur et a inscrit « Le plus » sur la colonne de gauche et « Le moins » sur celle de droite. Pendant tout un dimanche, elle a rempli sa feuille en constatant que finalement, sa relation n’avait pas été au top comme elle avait voulu le croire, elle constata que trop de choses les séparaient. Et c’est en relisant plusieurs fois la colonne de droite, qu’elle a réussi à lâcher-prise, ne souhaitant pas se laisser ronger par un pseudo regret. Léo ne la méritait pas, et elle ne voulait pas pleurer pour lui. L’homme qui lui est destiné viendra à elle quand il sera temps.
Chaque matin, avant même de poser les pieds par terre, l’esprit de Lison se met en mode gratitude. Elle se répète « j’ai deux cadeaux à ouvrir chaque matin : mes yeux », puis elle gonfle le ventre pour une respiration abdominale qu’elle répétera plusieurs fois. Tout en soufflant le négatif et inspirant le meilleur, elle remercie l’univers, ses êtres de lumière pour sa santé, pour ce qu’elle est, pour ce qu’elle a et ce qui viendra à elle. Elle ne demande rien, elle est juste en gratitude pour son instant présent qui est parfait, comme il doit être.
Elle se lève avec grâce et souplesse, fait quelques mouvements d’étirement avant de mettre sa musique préférée et faire couler la douche dans un autre travail spirituel, où elle imagine tous ses corps (physique, éthérique, spirituel et mental) dont le négatif de chacun part avec l’eau savonneuse dans les égouts.Son plaisir hebdomadaire est de rejoindre Paula pour leur séance de country le lundi soir après le boulot. 1h30 de rire, de dynamisme et d’amitié.
Le vendredi soir, elle sort avec ses amis.
Le samedi, c’est sa journée écriture. Elle adore mettre sur papier tout ce qui lui vient naturellement. Elle vide parfois son sac quand ça déborde. C’est sa façon d’évacuer. Elle a aussi quelques rituels de nettoyage, comme les petits bonhommes allumettes ou les lettres à écrire et à brûler.
Le dimanche, elle cuisine pour la semaine, car elle n’aime pas la bouffe du comité d’entreprise. Pourquoi se forcer ? Elle fait une grasse matinée jusque 9h30, puis après vingt minutes de méditation sur de la musique 432hz, elle prend son petit-déjeuner copieux qu’elle n’a pas le temps de déguster en semaine. En tenue décontractée, elle se met à cuisiner en écoutant une des conférences qui sont venues à elle naturellement sur you tube, et qu’elle capte avec profondeur, car elles sont toujours dans la spiritualité. C’est comme un nettoyage intérieur suivi d’une bouffée d’énergie vibrante. Une fois les petits plats goûteux prêts pour la semaine, elle refait une belle séance de respiration abdominale, de cohérence cardiaque. Puis un bon film devant un plateau léger, avant de monter lire dans son lit et s’endormir.
Elle ne regarde jamais les infos, elle sait que sa vie baigne dans un immense mensonge et que les médias ne feront que plomber les situations. Du côté de cette société malade, sa devise c’est « Observer sans Absorber ». Elle a même décidé de changer de job, car son côté fonctionnaire lui pèse, elle a pris la résolution de faire, en parallèle, une formation dans les médecines douces. Vivre pleinement l’instant présent est sa façon de voir demain sans rien attendre de spécial. Ne pas se laisser impacter par la propagande au quotidien, mais vivre et choisir avec le coeur dans la joie, la paix, et l’amour.
L’univers ne punit pas et ne récompense pas. Il répond simplement à notre fréquence vibratoire.  

D’Annie  

Vous n’êtes pas heureux ? Vous cherchez le bonheur ?Vous avez besoin d’un coach personnel ?Je me propose : jesaisvousrendreheureux.com Voici déjà quelques exemples de mes talents.

CAS NUMERO 1 :

Vous êtes malheureux parce que l’herbe est plus verte dans le jardin du voisin ?Même si c’est vrai, sachez que votre voisin doit tondre sa pelouse beaucoup plus souvent que vous et donc qu’il est bien plus fatigué. 

CAS NUMERO 2 :

Vous n’êtes pas heureux parce que vous trouvez votre vie ennuyeuse ? Prenez de la hauteur et apprenez à rire de vous-même. Regardez-vous tout renfrogné ou comateux-coincé sur votre canapé et vous ne vous ennuierez plus jamais. 

CAS NUMERO 3 :

Vous ne connaissez pas la recette du bonheur ? Pourtant Johnny Halliday vous l’a dit : « Ce qui rend heureux, c’est d’être heureux ». Alors ? Il suffit d’enclencher le processus et le tour est joué. 

CAS NUMERO 4 :

Vous n’êtes pas heureux parce que votre famille et vos amis ne sont pas heureux ? Vous savez bien que pour faire des heureux, il faut commencer par soi-même et pour ça voir cas numéro 3. 

CAS NUMERO 5 :

Vous n’êtes pas heureux parce que vous n’êtes jamais satisfait ? Romain Rolland, prix Nobel de littérature, vous répond dans son roman « Jean Christophe » : « Le bonheur est de connaître ses limites et de les aimer. » 

CAS NUMERO 6 :

« Pour vivre heureux vivons caché. » Vous avez appliqué la formule et vous avez obtenu le contraire ? Méfiez-vous des pensées toutes faites. Pensez par vous-mêmes et vous serez beaucoup plus heureux.Je vous attends sur mon site pour parcourir le chemin du bonheur avec vous.

Signé : Annie jesaisvousrendreheureux.com 

De Françoise

 Lucie a une priorité dans sa vie, éviter la morosité ambiante, oublier les mauvaises nouvelles, et s’occuper de son confort pour positiver : elle veut pouvoir regarder droit devant elle, sans encombre, avec des projets de créations, d’activité, et de vie sociale.A bas les informations stressantes de tous les jours. Elle ne regarde plus les infos, elle lit les grands titres des catastrophes, des guerres. Cependant, elle cherche à rester consciente de la vie sur terre, en écoutant plutôt la radio qui annonce en grands titres les malheurs, la misère, le « terrible » de la vie des gens. Elle préfère les émissions positives et distrayantes. Concrètement, Lucie n’hésite pas à faire du ménage dans son atelier de création, dans ses placards. Elle met la radio, la musique, et « Maestro ! Musique !! » Quelle ambiance là-haut dans son atelier, une vraie fête !Elle veut éliminer tout ce dont elle n’a plus besoin, tout ce qui embarrasse ses rayonnages. En bref, elle veut faire place nette à une vie propre, éliminer les traces du passé, celles qui ne lui servent à rien pour le présent, que ces souvenirs soient bons ou mauvais. Le présent lui est plus important que son histoire ancienne. Reformuler ses marques, ses valeurs. Elle aime faire de sa vie un nouveau départ après de nombreuses années d’activités. C’est une vie de retraitée qu’elle veut, propre, ensoleillée, et pleines de projets. Cela se résume à une vie sociale, une vie créative, une vie sportive.Alors, elle commence par vider son grenier et à remplir son coffre de voiture pour jeter le tout à la déchetterie. Que c’est difficile cependant de trier, et de se séparer des objets sentimentaux. Mais, à quoi bon garder si ce n’est pas pour transmettre. Dans tous les cas, les descendants feront le vide. Alors autant le faire elle-même, elle seule sait ce qu’il faut garder. Lucie n’est pas du genre à procrastiner. Quand l’idée est là, et bien là, elle agit en prenant son temps pour ne pas se lasser trop vite. Lucie est organisée et déterminée. Cela fait partie de la construction de son bonheur.Ce vide qu’elle a créé concrètement lui permet d’éclairer son esprit en faisant d’autres projets. Ses affaires rangées, classées, triées lui a permis d’y voir plus claire dans sa vie, de savoir ce dont elle a besoin et ce qui lui ferait plaisir.Dans une deuxième étape, Lucie pense que raconter sa vie dans des histoires de fiction lui libérera son âme et lui permettra d’avancer dans ses projets. Ce qui lui plaît aussi, est de mettre en dessin, en couleur, ses sentiments, ses visions, ses paysages intérieurs. Elle se recueille sur ses feuilles de dessin, sur ses toiles de peinture. Et pour stimuler son imagination et la détendre physiquement, Lucie part randonner en respirant l’air de la forêt, de la campagne, l’air humide ou sec, l’air illuminé par le soleil ou emprisonné dans les nuages. L’essentiel est qu’elle puisse lâcher prise et faire courir son imagination afin de libérer son esprit créateur. Dès le début de l’année scolaire, elle a pris une décision. En se faisant un peu violence, elle s’est inscrite à un groupe de randonnée. Ceci lui permet une vie sociale et sportive à la fois. Surtout ne pas rester trop souvent seule. Surtout contacter des personnes positives, et prendre des distances avec les « rabats joie ».Quand la situation se bloque, qu’elle est à court d’idée pour mettre du piquant dans sa vie, elle se tourne vers des distractions plus passives : elle court voir un film drôle et non violent, se paie un repas au restaurant, et bouquine au coin de la cheminée. Ne pouvant compter que sur elle-même, elle cherche à se réconforter toute seule en prenant soin d’elle. L’acte libérateur est le coup de téléphone à une de ses amies ou à sa sœur. Parler, se confier, raconter, écouter … une suite d’échanges, un soulagement dont elle revient automatiquement, pleine de résolutions et de confiance.Pour casser la morosité, Lucie a bien conscience que c’est elle, et elle seule qui sera la bâtisseuse de son bonheur du moment. Car son bonheur n’est pas définitif, elle doit le construire tous les jours avec les moyens du bord. C’est une aventure !

 D’Hervé

UN HOMME HEUREUX 

Depuis plus de 40 ans, je côtoie un ami qui fut un vieux complice des folles soirées, des enfiévrées discussions autour de quelques verres ; à ses côtés il était possible d’atteindre, avec des mots, des profondeurs que l’on ne peut tutoyer qu’avec quelques rares interlocuteurs. Bien que différents d’aspect et de milieu social, notre croyance commune en la bienveillante faculté de la parole et de la culture pour progresser en pensée et en ouverture, nous rapprochait merveilleusement.Durant des décennies, une fois passées nos jeunes années d’insouciance, nous nous perdîmes quasiment de vue, hormis quelques rares messages convenus et deux ou trois occasions de se revoir.C’est alors que nous avions passé tous deux la soixantaine que nous nous rapprochâmes au moyen de longs appels téléphoniques qui nous ont permis de nous raconter nos parcours, nos doutes, nos certitudes. Nous abordions aussi les mille et un tracas de la vie qui s’étaient plus ou moins abattus sur nous et je comprenais ainsi que ce fringant jeune homme de mes souvenirs était désormais un sexagénaire rongé par les maux. En particulier de prégnants soucis d’ordre neurologique lui imposaient une vie très diminuée avec une perte d’équilibre lui interdisant de nombreuses activités physiques. Son élocution également, lui si prompt à la répartie et aux mots d’esprit, était laborieuse et empâtée. Moi qui me régalais de ski, de vélo et de randonnée en altitude, je mesurais la disgrâce, pour mon ami, qui s’attachait à son corps, devenu un poids et un souci obsédant.Je me décidais donc de le revoir au plus tôt et j’allais le visiter dans sa deuxième patrie, l’Italie, où dans les Abruzzes, près de la mer, il coulait, plusieurs mois par an, des jours qu’il me décrivait comme heureux.Nous nous retrouvâmes comme si nous nous étions quittés la veille et je remarquai immédiatement que son sourire et sa joie de vivre étaient toujours présents, malgré les tracas dont il était victime. Il était plein de projets, toujours avec une façon très personnelle de présenter les déconvenues qu’il croisait, c’est-à-dire avec une bonhomie et des saillies percutantes, reflétant un humour ravageur qui, Dieu merci, ne l’avait pas quitté.Il n’eut de cesse de me faire découvrir son beau pays, avalant les kilomètres en voiture, se déplaçant à pied en claudiquant sans jamais se plaindre, mais au contraire, animé d’une bonne humeur communicative et d’un appétit de vivre, et même de bien vivre, peu commun.Au terme de ces trois jours passés en sa compagnie, j’étais plus que songeur en me remémorant les mines renfrognées trop souvent croisées dans mon passé professionnel ou personnel, provenant de gens qui manifestement n’avaient pas une once des malheurs qui s’abattaient sur mon vieux copain. Le voir ainsi, réjoui, entreprenant, maniant l’ironie, y compris sur lui-même, je ne pouvais que constater qu’il avait une prodigieuse philosophie de vie qu’il serait en mesure, s’il le décidait, de partager avec bien des congénères mieux lotis.A défaut de philosophie, une fois rentré chez moi, je pris la plume et écrivis un poème que je luis dédiais, une façon pour moi de le remercier de sa présence et de sa leçon de vie : oui, on peut être heureux malgré les infortunes et c’est à chacun de colorer sa trajectoire pour la rendre la plus étincelante possible.Je vous partage maintenant ce sonnet intitulé sobrement de son prénom : Bruno. Il n’aborde que la dimension lumineuse de la vie de mon ami, mettant de côté tous les aspects moins riants de sa situation. 

BRUNO 

Cet excellent ami meublait de sa facondeLa moindre des paroles dont il nous gratifiait ;Pour aborder un thème il enchantait le mondeDe ses humeurs joyeuses et mots d’esprit parfaits.  Il suffisait de voir son visage réjouiNous planter le décor de ses interventionsPour être à l’unisson de cette griserieQui le mettait en joie, transmettant sa passion.Son œil pétillant, sa face rubicondeNous sont un antidote à la morne réserveQue nos tristes contemporains, en ce bas monde, Nous resservent parfois. Lui seul en fait préserve,Dans ses discours brillants, l’insolente ironieQui fait l’économie de la supercherie.

 De Lisa

 Inspiré de la chanson de « Vivre » de Notre Dame de Paris

 La journée est si belle

Avec des hauts et des bas

Mais il faut être positif

Sinon le cafard sera le roi 

Elle ne veut pas partir

Partir

Avant d’avoir profiter 

Vivre

Pour son bien-être

Mourir

Quand la vieillesse nous appelle

Chérir

Car la vie ne tient qu’à un fil 

Libre de choisir sa vie

Et que la santé n’a pas de prix

Libre d’aimer ses envies

 Libre sans foi ni patrie

Avec pour seul baptême

La modestie comme « amie » 

Aimer

Profiter de la sobriété

Aimer

Car le matérialisme va vous tourbillonner

 De Myriam 

« L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. »C’est ce que disait le père de Marie quand elle était jeune…et son grand-père paternel également. Quoi qu’il en soit, Marie se réveillait souvent tôt, même lorsqu’elle était en congé, aidée régulièrement par son chat qui semblait estimer que toute minute au-delà de sept heures du matin pouvait être considérée comme de la grasse matinée. Il avait heureusement la décence de patienter la plupart du temps jusqu’à cette heure fatidique.Elle lui en était grée. Ce matin-là, délaissant la chaleur de la couette, elle sauta du lit, enfila une tenue décente, descendit à la cuisine. Pendant que le café commençait de couler, Marie n’avait pas encore opté pour la cafetière à capsules, elle débarrassa l’égouttoir de la vaisselle sèche de la veille. Puis, elle installa la table du petit déjeuner. Les premiers effluves du café matinal se répandaient dans la pièce encore endormie, prémices d’un jour nouveau. Marie aimait le silence du matin. Pouvoir tout simplement grignoter ses tartines de pain beurrées en sirotant sa tasse de café et en lisant quelques lignes d’un bon livre. Quel meilleur début de journée pour un jour de repos ? Derrière les vitres, le jour grandissait, l’obligeant à éteindre la lumière devenue inutile, voire agressive. Léopard, c’était le nom de son chat, boulottait quelques croquettes avant la regarder de ses grands yeux verts en miaulant devant la porte-fenêtre. Heure de sortie. L’un n’empêchant pas l’autre, après le café, Marie s’offrait un thé vert. Chaleur à l’intérieur, fraîcheur en dehors…Le portable finissait par sonner. Son mari, travailleur de nuit, ne manquait jamais de l’appeler en montant dans la voiture. Tel un rayon de soleil, sa voix joyeuse lui demandait comment s’était passée la nuit et l’avertissait de son retour. Marie finissait de lire son chapitre tranquillement en l’attendant. Tout contribuait à la sérénité. Des petits bonheurs emprunts d’une telle simplicité, si anodins qu’un regard extérieur pouvait tout simplement passer à côté sans les voir. Cependant, chaque détail de sa matinée avait l’éclat de la goutte de rosée illuminée par un soleil radieux, un diamant à l’état brut. Calme et volupté… Plaisir d’être vivante, en bonne santé, de respirer, tout simplement d’aimer et d’être aimée.

 De Claudine T 

FRAGMENT DE VIE… 

-Dis maman tu vas où ? Elle est superbe ta robe, et tu sens bon, tu veux plaire à qui, me dit Emma d’un petit rire goguenard.-Tu sais bien où elle va tous les mercredis, lui répond sa sœur Manon. Et en plus elle sent toujours le même parfum.-Le mercredi, elle met de l’eau de toilette, c’est moins entêtant qu’elle dit, en ponctuant leurs mots d’un grand éclat de rire.-As-tu pensé à prendre un masque ? Je te rappelle qu’à la télé, ils ont dit qu’il y avait au moins 160 000 morts et rien qu’en France. En plus, ou tu vas ça craint.Pas plus qu’ailleurs, que je réponds à mes deux grandes adulescentes.-Oui, mais quand même, il faut être vigilante, disent elle en cœur.Dans quel monde vivons-nous ? Ce matraquage incessant qui ne cesse de remplir les cerveaux de notre jeunesse est présent partout. La Covid, et le reste, aussi dramatique. Comment échapper à cette morosité ambiante qui à petit pas refait le monde? Et oblige chacun de nous à revoir un certain nombre de ses règles de vie.Je ne peux m’empêcher de penser qu’elles sont, malgré toutes ces informations, bien dans leur tête et dans leur corps. Pour nous leurs parents, c’est inestimable.Manon arrive en courant :-Tu as oublié ta sacoche avec tes documents ; il y a tout dedans et ils en auront besoin peut être !Nous nous sourions, je suis contente qu’elle s’intéresse à ce qui se passe à l’hôpital. Je leur en ai un peu parlé pour qu’elles sachent que la vie n’est pas toujours facile. Elles m’ont vu pendant trois décennies en blouse blanche ; mais là, c’est différent.Un quart d’heure plus tard, je descends du tram et j’avance vers le bâtiment où l’on m’attend. Ce sont toujours les mêmes idées qui m’assaillent, un mélange d’appréhension, de crainte, de questionnements.Je salue le portier qui me connait bien désormais ; un kiosque à journaux devance la cafétéria ; s’y étalent les nouvelles du monde : pas brillants ces gros titres ; pour certains ce doit être même très angoissant.J’entre dans le bâtiment D, direction la salle qui nous est dédiée. Elles sont déjà là et ont préparé un café et du thé.Chrystelle, Josiane et Anne, des amies désormais, je les connais depuis le début, je suis en confiance avec elles.-Alors ?Qui a dit ce alors ? qu’importe, le ton est mi questionnant, mi inquiet.La responsable du service arrive, tout sourire. Ici, les gros titres des journaux n’entrent pas.Elle s’installe avec nous et nous parlons de ce que sera notre après-midi. Soit seule, soit avec l’une au l’autre. Nous enfilons chacune notre belle blouse rose fuchsia avec un cœur sur le cœur. Cela fait bientôt quatre ans que j’interviens dans ce service si particulier et chaque semaine, j’attends ce rendez-vous avec impatience ! Le placard magique dispense nos « outils de travail » : jeux de sociétés, jouets, peluches et livres en tout genre ; ce que nous apportons, ce qui nous est offert, tout neuf.Ce sont des moments où nous sommes vraiment heureuses. Nous savons que nous allons entrer dans l’intimité de familles à un moment compliqué de leur vie. Mais surtout que nous allons apporter du sourire et des rires à des enfants hospitalisés. Vous imaginez, vous, à mon âge passer une demi-journée à jouer, à rigoler, à câliner. Que du bonheur.J’entre dans une salle où quelques petits patients attendent. Mon cœur fait boum boum!-Waouh Marie, t’as une jolie robe, tu fais jeune…-Marie, viens me faire un bisou, j’aime bien ton odeur…-Marie, moi je veux jouer au Rummikub ; j’ai compris comment faire…-Marie, est ce que tes filles ont fait les dessins que je veux colorier…-Oui, je te donne la pochette …Elise se met seule à une table, elle va nous oublier jusqu’au moment où elle va me montrer « comment elle a pas dépassé les lignes ».Dis ainsi, ça parait simple mais ce n’est pas toujours le cas. Un loupiot qui doit rester dans sa chambre et qui veut, lui aussi, jouer aux tits chveaux comme il dit. Il va gagner, c’est sûr, et nous allons bien rire ensemble. Si un parent est là, il se joint à nous, et Jonathan va de toute façon être le gagnant.Devant tant de courage, je suis à chaque fois émue par la force de ces merveilleux enfants. Ils sont loin ces journaux ravageurs ! Je suis heureuse ; je repars du service d’hématologie, de ces instants de bonheur, toujours apaisée et avec un grand sourire.Qui vais-je revoir la semaine prochaine ? je ne le sais jamais. Les sortants, dont j’aurais certainement un petit mot. Et les autres…avec qui j’aurais partagé de beaux moments. 

De Katia

Le bonheur. 

Au fin fond du village médiéval au sud de la France, il faisait un temps glacial. L’hiver s’annonçait particulièrement rude à tel point qu’il faisait moins de 10 ° sur le bourg. Cloîtrés dans nos maisons, la grisaille nous sapait le moral on ressemblait presque à des zombies.Au coin de la cheminée, un petit feu crépitait de toutes ses étincelles … par la fenêtre, je contemplais les flocons de neige tomber délicatement les uns sur les autres, formant ainsi un joli tapis blanc soyeux. Le crépuscule couvrait petit-à-petit de son voile le petit village. J’ai senti le blues envahir mon cœur tel une vague montante.Soudain, j’aperçu la silhouette de ma voisine, c’était Josiane ; une vieille dame aux yeux bleus. Toujours solitaire, elle ne parlait à personne, robuste, des sillons creusaient son visage. Jamais un sourire ni un mot. Elle poussait un grand caddie de course, je l’interpelle -Tu vas où ainsi Josiane par ce temps glacial !Elle se retourna vers moi.-En avant pour une mission impossible ! Tu veux connaître, alors suis moi !-Une minute ! Je descends ! Je viens avec toi !De suite, la jeune fille enfila son manteau et descendit rejoindre sa voisine.En effet, Josiane récupérait les denrées alimentaires qu’elle trouvait dans les poubelles de grands et petits hôtels ainsi que des restaurants, il s’agissait particulièrement de boîtes de conserve en fin de consommation pour chat.Tel était le quotidien de Josiane pour fuir la solitude, la morosité de sa vie, ainsi que la grisaille de l’hiver, elle allait chaque soir nourrir ses petits félins. Nous descendîmes ensemble les vieilles dédales des ruelles étroites et désertes, en effet c’était un vieux quartier abandonné. Quelques minutes après, nous arrivâmes face à une grande bâtisse tout en ruine. La vieille dame poussa une porte grésillante.Quel fut ma surprise lorsque j’aperçus une centaine de petits chats, se jetant sur nous, tous content de nous avoir vu sautillant miaulant se frottant contre nous ! Le visage de Josiane se métamorphosa ! Je la voyais assise au milieu de ce ces petits félins, le visage tout rose. Ses yeux pétillaient de bonheur, leur chuchotant, leur parlant, elle ne tarissait pas de leur caresser leurs dos et leurs queues.Tard dans la nuit, nous étions encore assises à même le sol en train de donner de la nourriture petits félins. Ils étaient impatients de manger leurs festins se frottant frénétiquement contre nous sautillons sur nos épaules et nos têtes.Ce jour-là, je compris que le plus grand bonheur qu’un être humain peut sentir est de s’ouvrir aux autres et donner de son temps et de son énergie à autrui ! 

De Pascale

La petite goutte d’eau 

Avec la fougue de sa jeunesse, elle jaillit du torrent, bondit de pierre en branche, bravant avec fracas chaque obstacle qui s’oppose, éclaboussant sans état d’âme les berges qui la bercent. Accueillie maintenant dans un lit confortable, elle coule des jours heureux, ondoyant sur le flux paisible de la rivière. Elle danse, elle aime, elle rit… elle vit !Elle n’avait pas imaginé le tsunami de l’embouchure. Percutée par la violence des remous, chamboulée de toute part, elle se sent broyée, perd tous ses repères. Elle se trouve bientôt projetée dans les profondeurs de l’océan, n’en perçoit pas le fond, elle coule !Mais elle est toujours là, gouttelette improbable dans l’immensité …Cabossée, épuisée, elle choisit de poursuivre.L’océan, dans sa bienveillance, lui offre quelques rencontres qui ne doivent rien au hasard. De véritables cadeaux sur le chemin de la résilience qu’elle accueille avec gratitude. Insensiblement, elle reprend vie, embrassant une harmonie avec elle-même qu’elle n’aurait soupçonnée. Elle découvre la méditation qu’elle pratique à son rythme sans contrainte de temps. Lorsqu’elle s’y consacre, elle a de petits rituels, telle qu’une respiration qui expire les doutes et inspire la confiance.Dès qu’elle le peut, elle surfe la nuit sur les vagues pour se ressourcer auprès des étoiles et délivrer son Merci à la lune. Elle parvient, malgré la multitude, à s’isoler et savourer un moment de silence, un vol de mouettes ou de goélands, la chaleur d’un rayon de soleil, le bruit de la pluie qui frappe la surface de l’eau. Elle s’accorde, quoi qu’il en coûte, des espaces temps pour laisser libre cours à sa créativité, sa rêverie, son petit grain de folie. Lorsqu’un sentiment de peur, de colère ou de profonde tristesse l’envahit, elle respire profondément pour l’accueillir et lui octroyer une place. Elle a compris aujourd’hui qu’aucun événement n’est prévisible, que l’océan si calme peut soudainement se déchaîner, déclenchant une nouvelle tempête, qu’il est vain de lutter, qu’il suffit d’expérimenter. Alors, elle travaille un certain lâcher prise pour se laisser traverser, surprendre par la vie, lui faire confiance. Elle sait que le temps lui est compté, qu’elle a la chance de profiter de l’expérience, à elle d’en faire une joie ou un tourment. Elle ne craint pas l’après, les signes qu’elle a reçus sont sans équivoques. Elle s’applique tout simplement à savourer chaque petit instant.

 Bienveillance

Océan

Nature

Harmonie

Emerveillement

Univers

Remercier

 De Marie-Josée 

La boîte à outils 

Dans ma boîte à outils il y a de nombreuses merveilles,Pour soigner quand ça ne va pas, les bleus à l’âme qui se réveillent.Dame nature me tend les bras, le vent me murmure,Ce n’est pas si grave que ça, me caresse et panse mes blessures.Je sors mes pinceaux, ma palette de couleurs,Ombres et lumière se font placébos, atténuent la douleur.Dans mon carnet je voyage, peins la vie en aquarelle,Pose mes bagages au gré d’un vol d’hirondelles.Des mots viennent s’y ajouter, laissent une trace de ces moments,Les pages en sont imprégnées, avant que ne les emporte le vent.Si cela ne suffit pas, quelques notes de musique,Me transportent loin là-bas, dans un monde onirique.J’y retrouve mon âme d’enfant, les peines sont vite chassées,Au pays des nains et des géants, des elfes et des fées.Quelle que soit la saison, un livre vient à mon secours,Pour apaiser les émotions quand la vie me joue des mauvais tours.Mais très souvent il suffit de peu, un lever ou un coucher de soleil,Un bon plat, un verre de nectar des dieux et la vie est à nouveau belle.A défaut d’une oreille attentive, je me tourne vers le ciel,Vers les nuages qui dérivent, persuadée qu’un ange y veille.Il me reste à ajouter à cet inventaire mon remède préféré,Quand je ne sais plus quoi faire, je me réfugie dans les bras de Morphée. 

De Roselyne V

oilà un joli mot, mais quelle énigme se cache derrière ce vocable HEUREUX ?Quelle signification donner à ce terme ? Faut-il l’assimiler à bonheur, chance, satisfaction, plénitude, joie, plaisir… Que diantre ! Dans quoi me suis-je embarquée ? Comment être heureuse ?Dire bonjour à la personne que l’on aime, lorsque le jour se lève.Porter mon regard vers mon horizon très proche. Celui-ci s’ouvre sur la Baie de l’Aiguillon, le Pertuis Breton et l’Ile de Ré. J’admire, et je ne me lasse pas de cet océan, ami de mon enfance. Je suis rivée à cette masse d’eau si vivifiante et revigorante.Faire un tour de jardin, l’univers dans lequel je peux me fondre, admirer, écouter l’âme de ce lieu et me noyer dans celui-ci. C’est aussi prendre soin de mes rosiers, contempler l’admirable beauté et perfection de cette fleur, complexe ou simple comme bonjour. Tiens, le printemps est là, la larve de coccinelle est sortie, les pucerons ne vont pas avoir la vie belle. Chaque jour, apparait une fleur, un bourgeon qui est plus en avance que les autres. Le premier papillon montre le bout de son aile, c’est souvent la piéride du chou. Le rouge-gorge, la mésange ou la linotte mélodieuse qui visitent, qui chantent, qui volètent pour attraper un insecte. Mille et une choses qui émaillent le quotidien.Avoir, et c’est indispensable des liens sociaux solides pour ne pas tomber dans l’abime. Les rencontres avec les amis, faire la fête, rire, sourire, sortir, faire fi de la morosité, raconter des bêtises, ne pas se prendre au sérieux (il y en a d’autres qui savent très bien le faire). Laisser la part belle à l’exubérance, mettre un peu de folie dans la vie, chaque seconde est importante.Créer de la déco, avec rien, enfin avec ce que j’ai sous la main. Je glane sur la grève des bois flottés, des bambous, un joli galet, des coquillages et souvent c’est le jardin qui en profite. Regarder le vol des oiseaux marins. J’aime me balader en forêt, dans le marais poitevin. Flâner est aussi un bon moyen d’être heureuse, contempler, méditer, embrasser la nature, vivre le bruissement des feuilles, admirer la ramure des arbres tellement stupéfiante, toucher l’écorce râpeuse ou lisse, sentir sous mes doigts ses sensations qui irriguent le corps.Bien sûr, l’écriture me rend forcément heureuse. Prendre la plume (pas celle de Laurence), la mienne, écrire manuellement, tenir le crayon, former les lettres à mon envie, d’ailleurs. Faire des textes, des compliments sur les amis, des menus, écrire pour mes petits-enfants. Diluer ma main dans le geste bénéfique de la liberté de raconter, de délirer, de poser les mots, d’exprimer mes sentiments et ressentiments, mes émotions et puis… j’en passe.En tous les cas, ne rien lâcher.Je n’ai pas parlé de la famille. Evidemment, celle-ci est un maillon essentiel pour être heureuse, c’est forcément le plus fort, mais c’est aussi mon jardin secret. Je vais vous donner ma thérapie pour être heureuse.J’ai en 1996, eu un très gros pépin de santé. Celui-ci, a été le propulseur de changement radical de vie. Il m’a obligée à relativiser beaucoup de choses, à mettre de côté tout ce qui enquiquine la vie, à prendre ce que me donne le quotidien, un baiser, un sourire, une parole bienfaisante, un coucher de soleil, sentir le parfum d’une fleur, serrer quelqu’un dans les bras, soulager les maux par les mots, avoir de la sollicitude et de la bienveillance. Eviter de se mettre en colère, la pire des choses. Elle entrave le raisonnement et fait tambouriner le cœur, alors le calme est primordial.Le sport est aussi un allié (randonnée, yoga), la photographie a été salvatrice pour me reconstruire. L’écriture, ma plus grande amie. Sur la table, toujours un papier, ma trousse gonflée de stylos, de plumes et en fonction de mon humeur, je choisis ma plume d’oie !Il y a, également toujours un livre posé de ci- de- là, toujours prêt à m’offrir quelques-unes de ses pages, le matin, à midi, quand l’envie me prend de me plonger dans cet univers où l’esprit s’évade.J’ai gardé mon âme d’enfant. Je m’émerveille facilement, les plaisirs simples me satisfont. Tous les jours sont émaillés de petits riens qui font le tissage d’une vie heureuse.Je termine, par ma maxime depuis 1996.« Tous les petits bonheurs de la journée font un grand bonheur à la fin du jour ».Donc pour moi, être heureuse est bien associé à bonheur. 

De Marie-Laure 

Comment formuler mon manque d’appétence pour ce terme « morosité », si souvent à la une de toutes nos réunions familiales, amicales ? J’ai parfois le sentiment que ce mot nous engloutit tel une baleine. Finira-t-il un jour par nous recracher ? Je m’imagine alors comme Pinocchio et le grand père, expulsés dans l’océan avant de retrouver une vie normale ?Non ce n’est pas qu’un conte pour enfants et sa symbolique a mille facettes ou métaphores possibles. Et si entretenir, brasser la morosité envoyait des ondes négatives à l’univers ? Et si comme le colibri, chacun prenait sa part pour envoyer des ondes positives à l’univers ?Je pense là à mon dentiste vu hier et qui me disait l’importance des mots employés pour détendre le patient. Il ne me demande jamais si j’ai mal, mais formule toujours sa phrase par un doux « tout va bien madame ? ». Il ne me demande pas si le bruit des appareils m’agresse, mais il me suggère de mettre une musique si le son des appareils me gêne. Il est chouette mon dentiste, je sais ! C’est bien pour ça que j’accepte de faire 30 kilomètres pour le moindre petit rendez-vous. Avant, la peur du dentiste me collait à la peau et me tétanisait, j’étais raide comme un piquet, contractée des pieds à la tête à peine assise, maintenant, je sais que tout va bien se passer et j’y vais sereine.M’appuyant sur la sagesse de mon dentiste, je me dis que l’on pourrait peut- être remplacer les mots « morosité ambiante » par quelque chose de plus nuancé, de moins négatif ? Tâche ardue, je n’en doute pas !Je ne m’imagine pas demander à quelqu’un : « comment vas-tu aujourd’hui dans la morosité ambiante ? » Je préfère lui demander : « tu vas bien comment aujourd’hui dans ta vie ? ». Pourtant, je ne suis pas d’un optimisme délirant et la morosité, je l’ai connue, dans l’ambiance très intérieure de mon corps et de ma tête. J’ai nagé dans le marasme et je ne rencontrais, autour de moi, que des gens qui venaient me confirmer la sinistrose ambiante. Chouette ! Contente de vous avoir croisés ! Pour vivre heureux vivons caché, c’était devenu ma façon de me protéger pour mieux me ressourcer, seule, mais plus combattante qu’enveloppée dans la morosité ambiante.Alors, comme le petit colibri, je mène mon combat, goutte par goutte, je distille ma bonne humeur aux gens que je croise. Je remercie cette forêt qui me permet de me ressourcer. Je suis pleine de gratitude envers ce chêne contre lequel je m’appuie à chaque balade, essayant de fondre mes racines dans les siennes si vigoureuses. J’inscris le positif de chaque moment dans chacune de mes cellules et j’en profite pour respirer à pleins poumons. Oui, les jours se suivent et ne se ressemblent pas, il y a des jours « bof», voire « très bof » , alors je me dis que demain sera un autre jour et qu’il faudra que je fasse tout de suite le plein d’émotions positives, pour en avoir en réserve, des fois que …Et si je rencontrais une troupe de petits colibris. A plusieurs, nous serions plus forts pour envoyer nos ondes positives à l’univers, non ?Je n’en ai aucun doute, tiens, me voilà partie vers un nouveau projet, car j’ai encore un petit stock d’énergie positive à faire fructifier ! J’ai encore une caisse pleine de sourires à dépenser et je suis prête à accueillir autant de sourires en retour, eux aussi viendront me nourrir. J’ai une ribambelle de rires accrochés à mes cordes vocales, j’en libère un peu toutes les semaines au cours de mes activités et je me remplume ainsi en bonne humeur.Certes, le monde ne tourne pas bien rond. Il y a la guerre pas loin de chez nous qui est dévastatrice, est-ce qu’être dans l’angoisse constante fera changer les positions de Poutine ? Je ne pense pas.Il y a le climat qui se dérègle et tout ce que cela entraîne, est-ce que ma crainte d’une quelconque apocalypse pourra réduire la pollution et inverser la tendance ? Je ne pense pas.Oui, je conçois certaines personnes ont à gérer les fins de mois, le logement, la maladie, le handicap et certes, pour chacune d’entre elles, c’est sûrement un combat quotidien. Est-ce qu’à véhiculer la morosité ambiante lorsque je les croise, ça leur apportera du positif ? Je ne pense pas. Pour avoir travaillé en hôpital et dans le domaine du handicap, je peux témoigner combien certaines personnes sont bluffantes de sourire et d’énergie !Alors voilà, personnellement, j’ai un toit sur la tête, un travail, un jardin, pour le moment je vis en bonne santé, que demander de plus ? Je sais bien que l’impermanence est mon lot, où, quand, comment, il sera bien temps de l’éprouver ! Depuis un certain temps déjà, j’ai résolument choisi de savourer intensément l’instant présent. Tous les soirs, je trouve au moins trois petits vécus de rien du tout qui m’ont apporté de la bonne humeur, de la joie, du partage, des échanges. Alors, je me concentre, je prends mon bol tibétain et je me dis que j’envoie ces vibrations positives vers l’univers.Vous n’allez pas me croire, mais vous savez quoi ? Hé bien, cela me rend heureuse et gaie comme un petit colibri ! 

D’Elie 

L’homme du désert sur le chemin de la sagesse.

 Je suis le désertAffreux désert et inculte

Et les hommes en proie à la facilité

M’ont fui, je suis répugné. 

Je suis répugné du fait

A l’apparence j’offre la torride chaleur du désert et les serpents brûlants

Affreux désert je ne force pas l’admiration du goût des humains

Je n’offre rarement que de l’oasis

Et la végétation luxuriante toujours absente chez moi. 

Affreux désert je suis pauvre

Mais riche.

Sur moi et en moi circule l’intelligence des sciences, la sagesse 

Affreux désert c’est vrai

Mais moi j’ai forcé la conscience de l’homme à la luminescence de ma science, ma sagesse.

 Aux hommes qui ont la rage dans le cœur j’ai d’abord donné les merveilleux cours de mon Ecole

L’Ecole de la sagesse 

Dès lors, moi Affreux désert

Je leur ai ouvert mes entrailles

Pour connaître et découvrir mes richesses insoupçonnées 

J’ai offert la science

J’ai offert sans réserve toute la force

De ma sagesse pour vivre heureux

Vivre heureux, bien vivre la terre la plus inappropriée

 Avec la rage de ma sagesse pure travailler dur

Vous, hommes au bon sens travailler dur

Obéissez avec fidélité aux principes de ma sagesse

Ainsi, pour transformer l’affreux désert paradis

 Moi, la sagesse je suis le parfait don du ciel

L’universelle et impérissable grâce pour rendre l’homme heureux.

Fui par les

Qui ne favorise pas l’aisance

Je suis

Par manque de pluies régulières

Je suis devenue une terre inculte

Inhabitée.  

De Claude 

A LA BONNE HEURE ! 

Si l’on en croit les scientifiques, le sentiment de bonheur chez l’être humain tiendrait en quatre éléments : la dopamine, la sérotonine, l’endorphine et l’ocytocine.Et pourquoi pas aussi l’héroïne, les vitamines, la caféine, l’adrénaline, la bonne mine, voire… la bonne copine ? La recette du bonheur varie tellement selon les individus, les époques, et dépend de tant de facteurs, qu’il est bien difficile de n’en donner qu’une seule.Cependant, l’élément qui me semble indispensable, essentiel même, c’est l’amour. Pour en donner et en recevoir.W.C. Fields disait : « À l’origine, Adam et Ève étaient aussi heureux qu’il est possible de l’être quand on n’a ni travail à faire, ni impôt sur le revenu, ni avocat, ni médecin, ni enfant, ni chien. ».On ne peut pas lui donner tort. Jane Austen, de son côté, pensait « qu’un gros revenu est la meilleure recette du bonheur dont elle ait jamais entendu parler ».Une personne tout à fait désintéressée ! Alors que d’autres estiment que l’argent ne fait pas le bonheur des pauvres, mais il contribue à celui des riches.Il y a les optimistes qui vantent les mérites de leur épouse décédée en gravant dans le marbre cette épitaphe-ci : « Elle ne voulait que mon bonheur. Sa mort l’a bien prouvé. » ou encore celle-là : « Attends-moi longtemps, longtemps ! »Et les pessimistes : – « Chérie, je vais faire de toi une femme heureuse…-Ah oui ? Et donc tu pars à quelle heure ? »Vous aurez remarqué le fossé abyssal qui sépare ces deux dispositions d’esprit.Néanmoins, il existe toutes sortes de petits bonheurs qui, mis bout à bout, embellissent votre journée, voire votre semaine : un bon petit déjeuner à l’anglaise par exemple (un humoriste disait d’ailleurs qu’il fallait au moins deux breakfasts pour faire un repas correct en Grande-Bretagne !).L’art nous offre aussi une multitude de bonheurs. C’est une caverne d’Ali Baba (Cézanne, ouvre-toi !) : admirer un tableau de Monet, de Modigliani ou encore de Botero me plonge dans une douce euphorie. La lecture d’un bon livre que je n’arrive pas à refermer, me transporte tout près… ou à mille lieues de mon univers habituel. Essayez Foenkinos !Quel bonheur aussi de faire des mots croisés ! C’est un remue-méninge qui vous tient des heures. Mais il y a encore plus simple : si vous ne manquez pas d’air, bien respirer, lentement, profondément, agit sur vous comme un signal de dé-stress.Jardiner, fortifier vos plantations avec un beau terreau (oui, encore !), c’est faire de l’engrais sans peine.Il est aussi nécessaire de cultiver de bonnes pensées. Des pensées positives, c’est-à-dire, faire comme si la guerre en Ukraine était très éloignée de chez nous, imaginer que l’inflation galopante n’était qu’une invention des médias, ou que l’âge de la retraite ne reculera jamais (pourtant, c’est bien la définition d’une retraite !!!).J’ai malheureusement omis de vous préciser une chose : sans une bonne santé, oubliez tout ce que vous venez de lire ! 

D’Eric 

NINON 2 

De retour chez elle, Ninon s’écroule sur son lit tout habillée et dort vingt-quatre heures d’affilée. A son réveil, assise à sa table de cuisine, elle relit le post-it qu’elle a écrit sous l’emprise de l’alcool :« à partir d’aujourd’hui, je décide d’être heureuse…pour moi-même ».Les yeux dans le vague, elle repense aux cinquante dernières années, un vague à l’âme la gagne : toujours dominée, elle ne s’est jamais rebellée. Dans sa toute petite enfance, elle a sauté la phase où l’enfant dit non ; à l’adolescence elle a obéi docilement à ses parents ; à vingt ans, elle s’est mariée à l’homme qu’ils lui ont présenté ; très jeune, elle a eu deux enfants alors qu’elle n’en voulait pas aussi rapidement ; elle a refusé les promotions qu’on lui proposait dans son travail pour pouvoir consacrer le plus de temps possible à l’éducation de ses filles. Aujourd’hui, la première est en concubinage avec une femme à 1000 km de chez elle, l’autre est célibataire sur un autre continent. Son mari vit avec une femme de 20 ans plus jeune qu’elle. Elle a accepté, sans se rebeller, de divorcer. Elle est toujours simple secrétaire, alors qu’elle est loin d’être bête.A- t-elle été heureuse ? Pas malheureuse en tout cas, car, sans vraiment diriger ou choisir les orientations de sa vie, elle a pris le bonheur par petits morceaux, quand il se trouvait à portée de main. Les gestes de tendresse avec ses enfants, les cadeaux du temps où son mari lui en faisaient, les remerciements d’une collègue qu’elle avait dépannée… Pour rompre la monotonie de son quotidien qui pouvait mener à l’ennui, (voir pour certaines personnes à la dépression), elle avait l’habitude d’introduire un petit quelque chose de nouveau, et, quand cette nouveauté rejoignait le monde des habitudes, elle en réintroduisait une autre. Cela pouvait être de petits riens : changer de boulangerie, introduire un aliment supplémentaire dans une recette, changer l’heure et le jour de la lessive… mais cela pouvait être aussi un changement plus important, notamment quand elle essayé de rendre la pareille à son mari en prenant un amant. Cela n’a pas duré, il fallait dissimuler et faire semblant. Trop compliqué pour elle. Elle est revenue à des choses plus raisonnables et qui impliquaient tous les membres de sa famille. Ce qui leur procura, par exemple, des vacances extraordinaires : camping dans une grotte à 50 mètres sous terre, voyage au pôle Nord sur un brise-glace, safari avec des insectes…La bouilloire siffle : l’eau pour le thé est prête.Le post-it jaune revient devant ses yeux : être heureux, c’est d’abord être, et déjà ça, ce n’est pas évident. Quand la vie autour de soi va bien oui, mais elle danse avec chacun d’entre nous. Si à certains moments nous valsons avec le bien- être, nous en traversons d’autres, plus difficiles à supporter. Les aléas de la vie.En fait, j’ai de la chance, se dit-elle, même si chacun a sa singularité et que je suis différente de l’autre, j’appartiens à la catégorie qui a une propension à prendre le bon côté des choses et cela fait la différence. S’il y en a pour qui être heureux est une prédisposition, certains ont celle d’être malheureux et parfois de s’y complaire. Car c’est rassurant d’évoluer dans le connu.Par exemple, Isabelle, mon amie d’enfance, a le chic pour transformer quelque chose, qui au départ est agréable, en quelque chose de pénible, comme si elle arrivait à rétrécir involontairement le champ du bien-être. Et dans la vie, que lui arrive-t-il ? Que des galères ! Elle ne veut pas prendre conscience qu’elle répète toujours les mêmes scénarios, accusant les autres d’être responsables sans prendre en compte sa part, entre autres le fait qu’elle attire ce qu’elle craint ou qu’elle n’attire pas ce qu’elle aimerait vraiment, par manque de confiance ou méconnaissance d’elle-même. Son ressort à elle : plus elle se met dans une situation désespérée, plus le défi est grand de s’en sortir, plus elle se sent vivante…Moi, Ninon je pense différemment : pas besoin de passer par la case malheur, être heureuse est le résultat d’un choix. Car au-delà des prédispositions de chacun(e), il y a surtout la décision de l’être, d’être en accord avec ce que l’on veut vraiment, intimement, et d’écarter ce qui nous en éloigne. Pour moi, cela s’est joué quelques temps après mon mariage, quand la réalité avec mon mari s’est révélée être bien différente de celle du prince charmant de mes rêves de jeune fille.Les nombreux livres que j’avais lus m’avaient avertie sur l’état de ce que nos ancêtres appelaient la mélancolie et j’ai décidé de ne pas y succomber. Alors, je me suis créé un jardin symbolique que je ne partage avec personne et j’y ai cultivé des fleurs en y ajoutant chaque jour un instant, une image, un échange apprécié. Cela m’a permis de vivre, de tisser un lien entre ce que j’aimais et les autres. Le seul hic, c’est que j’ai un peu oublié de prendre en compte le côté noir de l’autre et certains en ont profité. A leur décharge, j’étais trop indulgente, donc consentante ; cela rejoint le fameux savoir dire NON, qui, je le reconnais, jusqu’à ce jour, m’a fait légèrement défaut. Mais c’est une autre histoire. Qu’il va falloir faire évoluer…Oh là là, perdue dans mes pensées, j’ai laissé trop infuser ce thé ! Qu’est-ce qu’il est amer !Hop dans l’évier ! N’est-ce pas la bouteille de Martini qui me tend les bras ? Non, Ninon. Pas d’alcool quand tu es seule ! Pour être heureux il faut se fixer des règles, le bonheur est histoire de décision, il faut les respecter, se respecter. Bien, ce jus de mangue devrait faire l’affaire ? Non, les sucres sont à proscrire ! Un verre d’eau du robinet alors ! D’accord !Le verre posé à côté du post-it la rappelle à l’ordre : il reste la dernière partie de la phrase écrite : pour moi-même. Pour être heureuse par moi-même, « j’ai mes techniques » mais pour être heureuse pour moi-même, moi qui me suis toujours préoccupé des autres, où mon bien-être passait par le leur, c’est une autre paire de manches. Cela ne devrait pas être très difficile, ma fille. Oui, je m’appelle souvent ma fille, cela me rappelle quand j’étais plus jeune et me fait un peu le rester…Mais pour cela, il faut accepter ta nouvelle situation, d’être seule et de jouir de cela, car tu es libre : Libre comme tu ne l’as jamais été… Aujourd’hui tu peux faire ce que tu veux, quand tu veux, comme tu veux, avec les personnes que tu choisis…D’aller franchement vers ce que tu aimes vraiment. Mais lentement, sans excès et avec plaisir. Car la lenteur est nécessaire si l’on veut aller loin et le plaisir est l’indicateur de ce qui est te convient vraiment.Dring Dring DringAllo, c’est toi Martin ! Je suis contente que tu appelles. Je suis en pleine réflexion. Non pas sur ce qui s’est passé entre nous au chalet avant-hier ! Je réfléchis à toutes les stratégies pour être heureuse, c’est un sujet qui touche à la philosophie, c’est bien ton domaine, non ? D’accord, j’aimerais savoir ce que tu fais pour être heureux dans la vie. Non, pas ça, Martin ! Essaie d’être sérieux, s’il te plaît ! Je suis à l’aube de prendre des décisions qui vont me donner une ligne directrice et j’aimerais vraiment avoir ton avis. Quelle est ta recette ? je t’écoute.Oui, tu me connais, je la pratique déjà, mais si je te comprends bien, opposer un non définitif à ce qui ne nous convient pas. Se respecter et respecter son corps. S’activer sans excès. Être en paix avec soi-même ou y travailler. Introduire dans ses pratiques du plaisir, de la joie et un peu de folie. Ne pas toujours être dans les clous. Exercer sa liberté, la tester de temps à autre même. Être présent, ici, là, maintenant. Avec les personnes et l’environnement qui t’entourent. Et la joie, tu dis la ressentir physiquement et qu’elle rayonne jusqu’à ce que les autres la sentent ? C’est vrai, je dois reconnaître que tu es un joyeux drille. Oh Merci beaucoup, merci, Martin pour notre conversation. A très bientôt. Je t’embrasse.Ninon toute contente de sa réflexion, ouvre son jardin imaginaire pour y ajouter une fleur …Ninon a quitté le chalet du bonheur. Rentrée chez elle, elle se met à écrire, sur un post-it imaginaire, qu’elle collera sur son frigidaire … 

D’Aline 

Être heureux ? J’ai fini par me dire que c’est impossible ; du moins comme on veut nous le vendre.La vie, ce sont des montagnes russes, on monte puis on descend. La société, elle veut définir ce qui devrait faire nos hauts, alors que comme les gouts et les couleurs, ce sont des choses aussi diverses et intrinsèques qu’une empreinte digitale, et ça ne se discute pas.C’est quoi le bonheur alors ?C’est ce qui fait nos sommets : lire un bon livre, cuisiner, se rendre utile, embrasser, courir se venger, échanger un sourire. Cet instant qu’on ne saurait vraiment expliquer mais qui, l’espace de ne serait-ce que quelques secondes, nous transporte loin de notre condition, de notre réalité.Il y a cette fois par exemple, où je marchais… Je ne me souviens plus pourquoi, ni quelle était ma destination, je ne me souviens même plus où je me trouvais. Je me souviens juste que je me sentais « heureux » et libre. Ecouteurs aux oreilles, volume au maximum, Azaelia Banks me surprenait par la rapidité de ses vers et octaves. Plus la musique s’intensifiait, moins je l’entendais. Murmurant d’abord les paroles, je me mis à les hurler sans vraiment m’en rendre compte. Mon rythme cardiaque s’était brusquement accéléré et des gouttes de sueurs perlaient sur mon visage. Je ne marchais plus, ou alors d’une bien curieuse façon car les passants se retournaient tous sur mon passage. Bientôt, ils disparurent ; plus rien n’existait, plus rien n’avait d’importance. Le moule dans lequel l’on tentait de nous enfermer au nom de la bienséance, je le brisais car je m’y étais toujours senti à l’étroit. Je savais au fond que j’étais rond, malgré cela, ils attendaient de moi que je sois carré. Soit tu étais comme eux, soit ils en déduisaient que tu avais un problème. C’était pareil à mon sens que de décréter qu’il fallait avoir la même intonation de voix.A cet instant, j’étais cependant dans un autre univers qui m’élevait loin de tout désir, souffrances et injustices. Il semblait que je ne m’appartenais plus, que ce corps n’était qu’un instrument dont je jouais, une marionnette que je contrôlais depuis les nuages. Ah le ciel, qu’il était beau. Une brise fraîche vint me chatouiller les tempes. Elle me fit frissonner et je ne sus à quel moment je fermai les yeux. C’était beaucoup mieux ainsi car j’arrivais à voir cette brise me sourire tel un enfant taquin qui s’apprêtait à faire une blague. J’entendis le ciel me murmurer que j’avais l’air minuscule vu de là-haut, et chacune des cellules dont j’étais fait de lui répondre, qu’elles, me trouvaient immense. Devant cet échange pour le moins hétéroclite, j’éclatai de rire. J’étais seul mais me sentais entouré, j’étais bien, je me sentais « vivant ».La seconde d’après, je trébuchai. Les yeux brusquement rouverts, je vis la réalité s’abattre sur moi tel un train qui vous fonçait dessus. Il avait dans ses wagons une cargaison d’injustices, de souffrances et de désirs inassouvis ou, qui décevaient une fois réalisés. Mon âme se remit à saigner. En repensant à ce qui venait de se passer, je me dis alors : « je crois que ça devait être ça, « être heureux » … 

De Nicole 

Que faire contre la grisaille ? Pour mettre un peu de soleil dans l’eau froide, pour ne pas laisser le blues s’installer, il mettait des stratégies de petits bonheurs pour faire reculer cette immonde noirceur, cette bêtise ambiante.S’ouvrir par les cinq sens aux beautés cachées des promenades.Nez en l’air humer la douce odeur de pain et de pâtisserie de la boulangerie voisine.Ecouter rire et bavarder les enfants et parfois les discussions d’inconnus, des tranches de vie.Manger du chocolat anti-déprime sans culpabiliser sur la balance.Toucher les arbres, les caresser doucement, tenir la main d’un être aimé.Et voir, regarder les yeux des personnes rencontrées.Observer son chat, l’oiseau qui s’enhardit sur l’appui de fenêtre.Les lettres des livres qui dessinent des histoires.Il pensait à tous ces bonheurs entrevus en dégustant son café du matin qui le sortait de l’engluement de la nuit.Il décida de mettre en œuvre dès ce matin toutes ces façades contre le vide, d’habiter le monde…  

De Francis

 ÊTRE HEUREUX 

La vie est un long fleuve tranquille, à condition de ne pas y perdre pied et de voguer sur la barque des petits bonheurs. Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage. Faut-il cultiver la nostalgie pour être heureux ? Non, il faut seulement le vouloir.Après cette longue période de doute et d’attente, je fais le point et je me dis que si j’ai assez bien réussi à tenir le cap, c’est d’avoir voulu rester moi-même en pratiquant quelques exercices de méditation, d’E .M.D.R, vécu le moment, savouré l’instant, admiré, écouté, touché, vivre, tout simplement. Je ne me suis pas posé de questions j’ai vécu au jour le jour.Aujourd’hui, tous nos petits bonheurs sont là pour nous rappeler combien la vie est belle ici, avant et maintenant.Pour ma part, cette parenthèse dans le temps m’a permis, en me penchant sur mon passé, sur mon enfance, sur mon quotidien, alors que je n’en n’avais pas conscience, de m’apercevoir que les petits bonheurs existent. Il suffit tout simplement d’aller les chercher, de les réveiller.Lorsque j’y pense, alors que nous vivions en temps de guerre, nous étions heureux de trouver les bras de maman quand les bombes éclataient autour de nous. Quel bonheur, on oubliait. Nous étions heureux de vivre entre frères et sœurs, grandir, affronter la vie dans un même élan. Nous avions nos petits bonheurs, la table familiale, les jeux, les anniversaires, les fêtes où nous attachions les guirlandes au sapin, des bonheurs tous simples qui nous ont laissé des souvenirs enchantés. Des joies, des rires, des pleurs, parfois ça frisait un peu le masochisme, mais nous étions heureux d’être vivants.A l’adolescence il ne fallait pas faire grand effort pour être heureux. Aimer la bande de copains. Écouter, réécouter le disque qui fait rêver, danser amoureusement avec celle que l’on aime à ce moment-là. Écrire des messages justes pour dire je t’aime. Marcher en bonne compagnie dans le sable fin et chaud, pieds nus. Mille découvertes, mille aventures, sauter dans un tas de feuilles mortes, trouver un trèfle à quatre feuilles, admirer un arc-en-ciel, c’était simple, idiot selon les cas, mais c’était délicieux et ça me rendait heureux. En avais-je seulement conscience ? Je ne crois pas, c’était normal, j’étais jeune et je découvrais la vie. J’étais heureux, épanoui, loin de moi les pensées philosophiques et matérialistes.Les années ont passé. La vie a suivi son cours, rien n’est parfait, les actions, les faits ont changé de nature. Pour faire face à ces aléas, il a fallu, pour continuer à avoir des moments de bonheur, trouver des parades et continuer le mieux possible et à être heureux.J’ai pris conscience que mon bonheur sera ou ne sera pas. A partir de ce moment-là, j’ai décidé de prendre ce que la vie m’offrait de mieux. Et c’est pourquoi aujourd’hui, j’essaie de profiter de chaque petit moment. Je suis vigilant. Je fais le tri des informations qui m’arrivent au risque de me submerger. Je choisis, je trie et je rejette celles qui ne m’influenceront pas par des vents négatifs et moroses. Je ne retiens que celles qui m’apporteront une vision du monde positive, si possible joyeuse et si je me trompe j’essaie d’en sourire.Apprécier ce que la vie m’offre : une famille unie, aimer ceux qui la composent, un travail où je m’épanouis, des amis sûrs et sincères qui sont eux-mêmes heureux, sur lesquels je peux compter et avoir des relations harmonieuses.Je suis vigilant, je suis heureux dans la tolérance, dans la résilience. Je suis heureux quand j’ai réussi à écouter, à comprendre sans un mot et réconforter. Je suis heureux en étant résilient, quand j’apporte soutien et empathie en résumé, je suis heureux quand je suis dans la vie et que j’existe.Être heureux c’est difficile et facile en même temps, il faut seulement le vouloir et moi maintenant JE LE VEUX !

Si tout le monde pouvait cesser de se plaindre pour des petits riens!

Cela ferait du bien à tout le monde.Les râleurs, les critiqueurs, les diseurs que c’était mieux dans le temps, les mégères, les langues de vipère, celles et ceux qui jugent en permanence, les empêcheurs de tourner en rond, pourriez-vous, s’il vous plaît, vous taire une seule seconde?

La vie est belle. Le monde ne tourne pas rond comme vous le souhaiteriez? Il ne l’a jamais fait. Ce n’est pas maintenant que cela va changer. Et entre nous, la vie, de nos jours, est quand même moins dure que pour nos ancêtres au Moyen-Age, non? 

Je vous souhaite une belle semaine créative.

Portez-vous bien et prenez soin de vous.

 Créativement vôtre,

Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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