Les textes de la proposition d’écriture N° 155 arrivent en retard de quelques heures en ce samedi.C’est normal …tout va bien pour moi!Dans mon établissement secondaire, c’étaient les Journées Portes Ouvertes hier soir et ce matin, d’où mon retard…Sans plus attendre, voici vos textes. Je vous en souhaite une belle lecture.

De Gérard

Robert TAUPIER, maire de PLUVIAC, petite cité de l’Ouest de la France jadis bien arrosée, se frottait les mains. Il venait d’avoir l’idée qui allait lui permettre de résoudre l’impasse dans lequel sa brillante élection l’avait plongé. Robert avait terrassé son adversaire lors des dernières municipales avec le score soviétique de 91,32%, réalisant ce prodige en promettant à ses futurs administrés que, lui élu, il n’augmenterait pas les impôts quand bien même la ville venait d’être déclarée en faillite officielle par la Cour des Comptes.
Son adversaire et maire prédécesseur avait fait construire un stade de football démesuré à la suite de la qualification inespérée de PLUVIAC en 32ème de finale de la Coupe de France.
Pensez-donc ! Un stade de 25 000 places dans une ville qui comptait 3 500 âmes…Les finances locales ne s’en étaient pas relevées, et le club de football ne gagnait plus, végétant en Régional 3.
Robert convoqua la population pour une séance d’information dans la salle des fêtes et annonça la nouvelle : « Chers concitoyens, Pluviacais, Pluviacaises, vous connaissez tous la désespérante situation financière de notre cité. Aujourd’hui, m’engageant à respecter la promesse que je vous ai faite de ne pas augmenter les impôts locaux, je suis néanmoins contraint en tant qu’élu responsable, de trouver de nouveaux moyens de financement.
PLUVIAC va ainsi laisser son nom dans l’histoire et faire de nombreux émules en innovant vers une fiscalité plus juste, plus équitable, en mettant en place le nouveau concept démocratique que moi, Robert TAUPIER, j’ai imaginé : La Dénonciation Citoyenne !
En dénonçant anonymement par écrit les quelques Pluviacais et Pluviacaises qui, en fraudant lâchement et délibérément, plombent nos finances locales, vous fournirez à votre ville les moyens de récupérer d’importantes sommes, qui permettront à la ville de faire face aux énormes échéances que la mégalomanie et l’imprévoyance de mon prédécesseur nous a légué ! Vive la République ! Et vive PLUVIAC ! ».
Cette décision surprenante provoqua un énorme trouble dans la population, beaucoup criant à l’ignominie démocratique, mais ces cris d’orfraie n’empêchèrent pas la boîte aux lettres de la mairie de déborder rapidement, la nuit en particulier. Le soir tombé, rasant les murs et faisant des tours et détours pour ne pas être repérés par leurs voisins, Pluviacais et Pluviacaises déposaient leurs enveloppes cachetées dans la boîte intitulée « dénonciations citoyennes ».
Au bout d’une semaine, le maire se fit apporter une imposante pile de missives et les ouvrit avec un sourire non dissimulé aux lèvres.
« Marcel X, employé municipal, siphonne le réservoir de la camionnette communale, et remplit le réservoir de sa voiture avec. Si vous ne me croyez pas, vous n’avez qu’à vérifier, ça ne doit être bien difficile. »
« Le notaire n’a pas déclaré sa piscine dans ses impôts. C’est mon voisin qui me l’a dit. Il est bien au courant vu qu’c’est lui qui l’a creusée, il a été payé au noir par le notaire, pas bien cher d’ailleurs vu le boulot qu’c’était ! ».
« Simone G a transformé son garage en salle de bains avec jacuzzi, la garce. A-t-elle pensé à en informer les impôts ? Ça m’étonnerait, pingre comme elle est ! ».
« Mes voisins font le plein de leur maison tous les week-ends en la louant à des Parisiens qui viennent y faire la fête. Vu le zinzin que ça fait là-dedans, il doit s’y en passer de belles ! Et tout ça sans rien déclarer, ils passent même pas par AirbnB ! En attendant, il se sont acheté une PORSCHE Cayenne alors qu’il est au chômage et elle en arrêt maladie, en connivence avec le médecin qui est leur copain et qui leur signe tous les arrêts qu’ils veulent. »
« Allez-donc voir au milieu du bois de la Joncheraie, vous y trouverez les plantations de marijuana des jeunes du logement social du 5 de la rue Saint-Jacques. Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi ils font sans cesse des allers et retours à la ville avec leurs voitures de sport ? ».
Marcel était aux anges lorsqu’ il ouvrit la cinquième lettre :
« Le nouveau maire élu soi-disant Monsieur Propre a fait fortune il y a dix ans quand il a vendu des lots inconstructibles inondables avec la bénédiction de l’ancien maire à qui il a graissé la patte. Après quoi, il a mené la vie de Château avec ses nombreuses maitresses. J’en sais quelque chose, je suis son épouse et j’attends ma revanche depuis dix ans… ».
Robert TAUPIER annonça le lendemain par un communiqué laconique dans la presse locale qu’il annulait son expérience novatrice faute de succès de la dénonciation citoyenne : « C’est trop tôt. Les esprits ne sont pas encore prêts pour ces nouvelles pratiques novatrices. »
Depuis, les Pluviacais s’interrogent. Chacun d’entre eux avait pourtant bien déposé discrètement sa petite lettre dans la boîte adéquate. Les impôts ont fortement augmenté, la ville est désormais sous tutelle, mais heureusement la pluie est enfin de retour. PLUVIAC en avait bien besoin.

D’Hélène

Ses immenses yeux bleu clair s’ouvrent sur un visage poupon, ses lèvres écarlates ourlées d’un sourire naïf pourraient lui donner un âge erroné, beaucoup plus jeune qu’elle ne l’est. Licia est infirmière libérale, deux enfants, et fraîchement divorcée. Elle vit dans un des villages les plus chers de Bretagne, l’un des plus beaux sans conteste, mais aussi l’un des plus rupins. Alors, quand son mari a décidé de la laisser seule dans leur maison hors de prix qu’ils n’ont pas fini de payer, avec les deux petits (la plus grande entre dans un collège privé de renommée, la plus petite est à l’école Montessori parce qu’il n’y a pas d’autre école à moins de 20 km), Licia a eu besoin d’argent. Terriblement besoin d’argent.
Comme toute fraude, ça a commencé doucement. Elle s’est trompée sur la facturation, et s’est aperçue que ni sa cliente âgée ni la sécu ne s’étaient rendu compte de quoi que ce soit. Alors, elle a continué. Et comme avec son petit air angélique, on lui donnait le bon dieu sans confession, personne n’a rien trouvé à lui reprocher. Sauf quand le montant a commencé à dépasser les 20 000 euros. Là, ça a grincé des dents.
En fait, ça avait commencé à grogner avant. Licia se rendait souvent chez les personnes âgées du village, et Dieu sait s’il y en avait, des personnes âgées, dans ce village. Et elle leur faisait facturer la visite. Bien sûr, quand la personne ne trouvait pas cela normal, elle repartait, mais certaines manquaient tellement de compagnie qu’elles étaient prêtes à fermer les yeux. Bien sûr, elles faisaient croire qu’elles perdaient la tête, et elle savait que Licia était dupe, mais que voulez-vous, la solitude est une torture pour les vielles personnes. Et puis, il y avait aussi la honte pour celles qui s’étaient rendu compte de la supercherie, et à cet âge-là, on se vexe d’un rien, et on préfère rester à bougonner dans son coin avec des allures de cochon d’inde misanthrope. Et puis c’est terminé, une fois qu’une vieille dame a été vexée, ou a eu honte, elle ne remet plus jamais les pieds hors de sa maison. Mais un jour, une dame, un peu plus courageuse que les autres, décida d’avertir la gendarmerie. On l’assura que l’enquête allait être menée, mais la somme n’était pas suffisante pour alerter, et sans preuve, que voulez-vous, nous ne pouvons rien y faire, ma bonne dame.
Pourtant, petit à petit, de plus en plus de monde vint frapper à la porte de la gendarmerie, et bientôt, le raz-de-marée fut total et les sommes ne purent plus décemment être ignorées.
Licia balbutia d’ailleurs au tribunal, ses immenses yeux couleur jean délavé grand ouvert :
– Je savais pas que quand on rend visite à un patient pour s’assurer de comment il va, on doit pas facturer…

De Pierre

TERMINUS TOUT LE MONDE DESCEND

Doté d’une sorte de sixième sens, c’est d’un œil un peu journalistique que je relate cette histoire vécue il y a une dizaine d’années :
En milieu d’automne, fin d’après-midi, j’étais dans le sud-Ouest après quelques jours passés avec mes enfants ; j’attendais à la gare de Pau le train, un TER, qui devait me conduire à Bordeaux et de là prendre un TGV en direction de Paris. Dès le moment où je mis les pieds dans ce TER, mon sixième sens me dit qu’il y aurait des problèmes. Le train composé de plusieurs voitures, n’était pas très bondé mais avec tout de même plus d’une centaine de passagers, non compris les animaux, il y en avait quelques-uns, chiffre que j’ai eu loisir de vérifier ultérieurement.
Sitôt passé l’arrêt de la première gare, un problème de toilette me « permit » de recevoir en pleine figure l’eau que j’avais libérée en actionnant la chasse et de voir un torrent d’eau, digne d’un spectacle aquatique, qui se répandait dans le couloir ; grâce à une intervention rapide du chef de train, l’incident fut maîtrisé mais les toilettes condamnées. Je pus retourner à ma place et essuyer mes vêtements trempés ; situation redevenue normale mais le train dût s’arrêter brutalement avant d’atteindre la seconde gare , arrêt pour des raisons inconnues en raison de manque d’information. Vingt minutes plus tard, le train repartit.
Ensuite, après cinquante minutes d’un voyage très calme, bercé par le roulement du train et le paysage de campagne orné de couleurs automnales, nouvel arrêt soudain encore plus brutal que le premier. On entendit des voix à l’extérieur, des téléphones crépitèrent et l’on vit l’inquiétude sur le visage des gens de la SNCF, qui se trouvaient autour du train, qui put repartir au ralenti jusqu’à la prochaine gare, située à quelques kilomètres de là et où les passagers furent expressément invités à descendre et à se regrouper dans une salle d’attente exiguë.
La gare en question à quatre-vingts kilomètres de Bordeaux environ était une gare secondaire avec une installation un peu spartiate. L’employé SNCF de la gare affolé par tout ce monde, pas très informé de la situation, nous demanda à tous de sortir de la salle, malgré la pluie qui sévissait. Le train évacué, le trafic suspendu, la SNCF, par l’intermédiaire du chef de train, nous fit part de la situation, des problèmes techniques rencontrés et nous demanda beaucoup de patience, mais que tout serait mis en œuvre afin d’acheminer les passagers à leur destination, Bordeaux.
Le maire de la ville, appelé d’urgence, contacta une société de transport mais un seul car disponible dans cette ville ne suffisait pas à transporter cent-trente personnes. Une sélection fut organisée par la gendarmerie appelée à la rescousse et il fut demandé aux femmes accompagnées d’enfants et aux personnes âgées présentes de monter en priorité dans le car. Pour les autres, ils devaient attendre l’arrivée d’un second véhicule.
La plupart des passagers du TER qualifié de « maudit » gardaient leur calme. Quelques impatients décidèrent de partir par leurs propres moyens. Un couple d’Allemands qui se trouvait près de moi s’interrogeait sur la situation qu’ils ne comprenaient pas et à l’épouse qui parlait un peu le français, je lui dis qu’ils auraient dû monter dans le premier car. Elle traduisit pour son époux. Je leur proposai de prendre un taxi avec moi, mais ils décidèrent de rester et de réserver une chambre dans le seul hôtel proche de la gare, cette petite ville pleine d’attrait semblait leur plaire.
En ce qui me concerne, moi, et les autres, entre cinquante et soixante personne, l’attente risquait d’être longue. Le maire proposa d’ouvrir une salle de sport avec des sacs de couchage et l’hôtelière offrit quelques chambres à ceux qui le souhaitaient. La nuit tomba et la pluie cessa, mais les passagers se réfugièrent dans la gare restée ouverte soudain, le premier bus de retour de Bordeaux eut l’autorisation de faire une seconde rotation et cinquante personnes purent monter à bord. Il restait alors plus d’une dizaine de personnes « sur le carreau », pour certains logés à l’hôtel et quelques jeunes qui demandèrent à rester confinés dans le hall de la gare. J’en faisais partie. Le chauffage avait été mis en action et depuis l’hôtel, des repas chauds aux frais de la SNCF nous furent offerts.
L’histoire se termine là, rien de grave sinon la gêne occasionnée pour la plupart, mais pour certains, ce fut avec un certain plaisir qu’ils accueillirent cet intermède dans une vie routinière. Moi-même, je pris la décision de modifier mon itinéraire du lendemain et d’aller en région PACA plutôt qu’à Paris, goûter le soleil automnal et me faire plaisir.
Le lendemain matin, La presse locale relata à sa manière l’incident :
« De notre correspondant à … : Cent-quarante personnes de tous âges, prises en otages, après une succession de pannes sur une rame TER immobilisées à …, cet incident provoquant une certaine perturbation au sein de la gare et la petite ville habituellement tranquilles – la SNCF ne fut pas épargnée par le quotidien régional pour ses carences et le mauvais entretien de ses rames. Cependant, précise le journal, la collaboration de la mairie, de la gendarmerie et de l’hôtel apporta à ces passagers en détresse le soutien matériel et moral leur permettant de mieux vivre cette situation. »
Depuis cette époque, le réseau régional s’est vu doter de voitures modernes et confortables, répondant aux normes de sécurité mais l’imprévu, même inenvisageable, est toujours possible …selon la loi de Murphy.

De Francis

Bébé fugueur


Je m’appelle Franck, 80 cm, un bambin de 18 mois, tout blond et potelé à souhait, le bébé d’amour de ma mamie. Je suis sociable, mais j’ai du caractère. Je suis, parait-il, une terreur des bacs à sable. Mes parents travaillent tous les deux et me confient à la crèche durant la semaine. J’ai été la vedette, on a parlé de mes exploits dans la gazette de ma petite ville.
Mercredi, comme chaque jour de la semaine, ma mère me dépose à la crèche. Ma principale activité, jouer dans la salle de vie avec Annie, Pierre, Simon, Marie-Hélène, jusqu’à l’heure de la sieste.
C’est sacré la sieste. Tout est calme. Je n’ai pas envie de dormir. Je me lève, je trompe la surveillance du personnel. Je vais explorer les locaux. Une porte donnant sur la rue a été laissée ouverte au moment du nettoyage des lieux. C’est tentant. J’en profite pour m’éclipser. Il faut passer le seuil. Je réussis en me mettant sur le derrière et me voilà dans la rue en body vert et avec une couche propre.
Pas peur, je suis grand maintenant et en avant toute pour l’aventure. Il fait beau, je suis heureux. Je suis fier. Il y a quelques passants sur le trottoir, personne n’a l’air de me remarquer, pas même le monsieur allongé qui semble dormir. Son chien vient me renifler. Je vais tout droit, cent mètres, deux cents mètres, j’arrive devant une grande maison, c’est un restaurant. Je m’arrête pour observer, un homme en sort et m’aperçoit. Il s’approche, j’ai un peu peur. Mais qu’est-ce que tu fais là toi ? Il est paniqué, jette un regard circulaire, personne, personne ne m’accompagne. Comment tu t’appelles ? Où est ta maman ? Je le regarde mais je ne sais pas quoi lui répondre, grand moment de flottement.
Dans l’intervalle, on s’est aperçu de mon absence. C’est la panique à la crèche. Je vois arriver en courant la puerécul….non, la puoricul…. Enfin, vous voyez qui. Elle est blême, elle tremble, elle pleure. Il n’y a pas de quoi pourtant. Je suis là, bien vivant, j’avais juste envie de faire un petit tour dehors. Rentrés à la crèche, on appelle ma maman qui bat tous les records de vitesse pour arriver. Je suis fier de moi, je l’accueille avec un grand sourire, dommage que l’aventure n’a duré qu’un bref moment. Elle me sert dans ses bras comme si elle avait failli me perdre.
Au bout d’un moment, elle reprend ses esprits et elle éclate. Elle est furieuse, son visage est tout rouge. Je ne comprends pas tout ce qu’elle dit. Mon enfant seul dans la rue, sans surveillance, il aurait pu être kidnappé, touché, renversé, c’est insensé. Vous êtes des inconscients.
Moi je suis là, j’observe. Pourquoi Maman est fâchée ? Depuis, je suis surveillé comme le lait sur le feu, comme un délinquant récidiviste. Ma fugue a eu comme conséquence la mise à pied de la puéricultrice (j’ai réussi à le dire) et l’avenir de la crèche est compromis. Si j’avais su. Voilà pourquoi on a raconté mes exploits dans la presse. Si vous passez par chez-moi et que vous entendez parler de Franck le fufeur, c’est moi !


De Zouhair

Arrêté municipal du 15 octobre 2022 :
La chasse est désormais interdite sur tout le secteur du Petit Salève.

La balle du chasseur s’était fichue à dix centimètres du tracteur en plastique, rangé dans la cabane du jardin. Heureusement, l’enfant n’y était pas. C’est dans cette cabane, que son père lui avait aménagée, qu’il rangeait ses jouets et qu’il s’isolait pour vivre ses scénarios imaginaires. Ce jour-là, sa mère venait de l’appeler pour qu’il change de tenue avant d’aller rendre visite aux grands parents. C’est à ce moment-là qu’on entendit la détonation et un bruit de bois pulvérisé. Ils sortirent tous pour voir ce qui se passait. La balle de neuf millimètres avait fait éclater le bois, y dessinant un trou plein d’échardes de dix centimètres environ.
La mère, louant le ciel d’avoir appelé son enfant juste avant le coup de feu, se précipita sur le téléphone pour appeler la mairie. On lui répondit qu’il y avait effectivement des chasseurs à proximité de sa maison.
Elle porta plainte et c’est justement pour cela que la chasse fut interdite dans le secteur jusqu’à nouvel ordre. Cela faisait plusieurs mois que deux bandes rivales de chasseurs écumaient la région. Ils se reprochaient mutuellement de dépasser les limites qu’ils s’étaient tacitement attribuées. Certains d’entre eux poursuivaient parfois le gibier jusqu’aux abords des maisons et cela faisait peur aux habitants. Ils ne pouvaient même pas se promener sur les chemins forestiers, les jours de chasse autorisés, sans avoir peur de recevoir une balle perdue. Malgré cela, les nombreuses plaintes déposées à la mairie, restaient lettres mortes.
Pourtant, il y a quelques années de cela, un acte cruel avait soulevé l’indignation de tous les villageois sans qu’aucune sanction n’ait été prise.
Une des bandes avait carrément kidnappé un des chiens de la bande rivale et l’avait abandonné sur une autoroute très passante. Il va sans dire que le pauvre chien n’y survécut pas. Voilà pourquoi cet arrêté municipal qui avait mis tant de temps à venir, réjouit-il tous les habitants du village. On pouvait maintenant se balader en forêt l’esprit tranquille.


De Saxof


LA FOIRE AUX CELIBATAIRES

Cette année mon village a décidé de proposer une foire géniale, la foire aux célibataires, en août 2023. Il y a tant de filles, femmes, garçons et hommes qui cherchent leur âme sœur. La foire est ouverte à tous. Pas uniquement aux habitants du village, du département ou de la région, mais à tous ceux qui voudront se déplacer pour venir jusqu’à nous.
Foire Ouverte aux adultes de 18 à 98 ans. L’Allier est au centre de la France, donc possibilité à chacun de se déplacer, par la route et par avion avec l’aéroport de Moulin qui est à 20 minutes du village. Nous sommes dans une région verte, vallonnée, avec beaucoup d’espace. Tout a été organisé pour des facilités d’hébergement, en réquisitionnant les hôtels environnants, les campings et les gîtes et en mettant les villageois à contribution pour des chambres d’hôtes de qualité. Pour que tous jouent le jeu, il a été décidé 180€/ personne correspondant à 2 jours et 1 nuit, dont 60€ par nuitée et par personne pour les logeurs.
Les tickets pour un logement, l’entrée à la foire, et la nourriture des deux repas de midi avec un verre de punch ou jus de fruit, plat chaud, sandwich, salade, dessert, café ou thé, seront envoyés par la poste, afin que le jour « J » il y ait un minimum d’échanges d’argent, à part des achats de tickets supplémentaires pour plus de nourriture, à trouver sur les stands et pour la boisson qui ne sera pas comprise dans le prix. La vente d’alcool ne sera pas permise.

Seront prévus gratuitement, quelques conférences sur les couples, des jeux, karaoké, speed dating, des bancs de rencontres, des barnums en cas de pluie, des coins pour danser en remettant les slows à la mode pour des contacts plus motivants.
En attendant l’ouverture de cette foire qui aura lieu dans 9 mois, il nous faut préparer la publicité, le site web, l’organisation en tout point, les vigiles nécessaires, la logistique, les affiches, les logements, la nourriture, les deux orchestres, la sono et surtout la date butoir d’inscription pour avoir le temps des préparatifs ultimes.
Cette foire a été prévue à la suite des problèmes de brouteurs sur les sites de rencontres qui apportent beaucoup plus de déception et même d’arnaques, que de bonheur. Nous avons pensé que la vue était le premier sens important dans cette problématique du célibat ; le contact est très important. Un sondage avait été créé sur un blog, il y a quelques mois, pour connaître la tendance dont le résultat nous a conduit à ce choix de la foire aux célibataires.
Tous ceux qui souhaitent participer à cette manifestation pourront en prendre connaissance sur le site www.allierfoirecelibat.fr dès fin février.
Venez nombreux et dans la joie.


De Dominique

Le canal disparu.

En cette fin de journée de printemps, les promeneurs déambulaient sur les berges du canal aménagées en « voie verte », fort prisées par les randonneurs ; des marcheurs, des cyclistes, des promeneurs de chiens. Sur ce chemin du halage autrefois réservé aux tracteurs tirant de lourdes péniches chargées de charbon, de sable, de blé ou de matériel de construction, ce petit monde se croisait avec bonheur.
Ce jour-là, parmi les passants les plus observateurs, quelques-uns avaient remarqué un niveau d’eau plus bas que d’habitude mais, ne s’en étaient pas inquiétés davantage. Ils pensaient que c’était à cause de l’exceptionnelle sécheresse de ces derniers temps, la balade pouvait continuer. Sur un terrain d’herbe non loin de l’écluse, un enfant jouait au ballon, tandis que d’autres adolescents affûtaient leurs biceps sur des barres fixes installées pour eux. Au soir, le soleil déployant sa palette de jaune pâle, d’ocre et d’orange, annonçait la fin de la journée, le chemin se vidait de ses badauds. Romain, le travailleur social de la maison de la jeunesse toute proche, regagnait son domicile. Il avait choisi le raccourci de l’écluse pour rapidement rejoindre sa famille. Quand il franchit le pont, à l’eau ordinairement plus bouillonnante, il constata avec surprise que le niveau de la rivière était descendu d’au moins un mètre.
« Les voies navigables vont gérer le problème, ils sont sûrement déjà au courant. » pensa-t-il sans se poser plus de questions.
Au matin, les yeux encore remplis de sommeil, il se réveilla au son du radioréveil. Les ondes de « fréquence Nord » répétaient en boucles les informations régionales. Romain, s’il percevait bien le murmure des infos, n’en discernait pas encore le contenu. Quand le journaliste annonça une nouvelle « exceptionnelle » et particulièrement bizarre, son attention redoubla, il disait :
« C’est avec stupeur que les usagers du pont de l’écluse ont pu découvrir ce matin un canal complètement vidé de son eau. Seul, un ruisseau d’une cinquantaine de centimètres de large sur à peine quarante de profondeur s’écoule encore paresseusement. Quelques poissons en perdition essayent de survivre en se débattant dans la boue. Les résidents de la berge et les usagers du pont appellent en masse la radio pour les avertir du « scoop ». La police est sur les lieux et fait les premières constatations. La Communauté Urbaine va envoyer ses meilleurs spécialistes de la gestion des cours d’eaux. »
Les habitants de la ville, se préparant pour le travail, découvraient ce fait divers avec beaucoup d’étonnement. Voilà bien une chose que même les plus anciens n’avaient jamais vue ! De son côté, la radio diffusait toujours ses flashs d’info réguliers. Le journaliste en profitait pour rappeler l’inconséquence de certains comportements irresponsables dans la gestion de nos déchets :
« C’est une image peu flatteuse de la société que renvoie le canal vide. Échoués sur ses rives sales et boueuses, on peut voir des carcasses hétéroclites et diverses de détritus rejetées par les humains. Ici et là s’amoncellent : des cadres de vélos, des sommiers abandonnés, des frigos et même une voiture toute corrodée. La police investigue les fonds à la recherche de traces d’une disparition récente non encore élucidée ou de macabres découvertes qui auraient pu être l’œuvre du « dépeceur de Mons ». Tout est envisageable et rien n’est à écarter. » Le sensationnalisme faisant l’audience, profitons de ce fait divers peu commun pour amalgamer des faits pas vraiment « factuels».
Le journal local « l’Écho du Nord », réagissant très vite à l’événement, en fit la une de son édition du matin. La première page titrait « Le mystère du canal asséché demeure entier ! Au cours de la nuit, l’eau s’étant mystérieusement retirée a laissé un triste spectacle sur une distance d’au moins trois kilomètres entre les deux écluses. »
L’émoi était vif dans la ville, chacun y allait de son hypothèse et de son commentaire. Les rumeurs enflaient. On disait que :
Chez le boulanger :
– Ça ne peut être que le fait de professionnels, eux seuls ont les compétences pour intervenir sur le réseau de navigation. Sans doute un règlement de compte entre collègues jaloux.
Chez le boucher :
– C’est encore un coup du vieil Armand, il veut se venger du « garde champêtre ! »
Chez L’épicier :
– C’est une œuvre de Martine, cette vieille sorcière connaît les sorts à jeter, elle en veut à tout le monde.
Ainsi, la rumeur s’amplifiait, tout le monde s’épiait, se suspectait, se toisait !
Dans la journée, les voies navigables rétablirent le débit en ajustant les portes des écluses selon le débit habituel. L’enquête démontra que les commandes de l’armoire avaient été manipulées sans effraction et c’est là le seul mystère qui demeure encore de nos jours.
Énigme non élucidée ? Peut-être pas pour tout le monde !
Romain, dans le cadre de son travail d’animateur de jeunesse, apprit par la « bande » qu’un petit garçon d’une dizaine d’années avait ce jour-là cherché son ballon égaré dans le jardin de l’éclusier.
Le môme, intrigué par les portes ouvertes du coffre de commande et constatant tous ces boutons colorés et chatoyants, ne résista pas à la tentation d’en manipuler quelques-uns au hasard. Constatant avec amertume que rien ne se passait, il regagna innocemment son terrain de jeux, son ballon de foot sous le bras.
Romain comprit très vite que l’éclusier négligeant avait mal refermé le poste de contrôle des retenues des eaux et que le petit garçon, victime de sa curiosité, avait été l’auteur d’un fait divers qui fit couler beaucoup d’encre mais, jamais personne n’en saurait rien, il le lui avait promis.


De Nicole

Une Batmobile aperçue dans les rues de Bruxelles

Place Royale, des policiers de la Zone de BXL Centre verbalisent une Batmobile plus vraie que nature, en excès de vitesse.
« Sortez du véhicule ».
Les portières se soulèvent, en sort Batman, enfin son sosie.
« Désolé, j’ai un rendez-vous avec un petit garçon malade dont je suis le héros, après, je regagne Gotham City ».
« Votre nom » demande un policier.
« Johnny Wayne, vous voyez, je suis destiné à être un homme courageux ».
Les policiers ne le sanctionnent pas et posent pour une photo souvenir avec Batman devant la Batmobile.


De Marie-Josée

La boîte aux lettres

Angèle allait chaque jour à sa boîte aux lettres avec appréhension. Elle s’attendait à y trouver une énième facture ou pire un rappel d’une qu’elle avait oubliée de payer. Son budget était très serré et tout imprévu risquait de la faire basculer dans le cycle infernal du surendettement.
On était à quelques jours de Noël et cette année pas question de faire des folies. Un seul jouet par enfant, quelques friandises et le vieux sapin en plastique, remisé dans un carton depuis longtemps, reprendrait du service. L’écologie avait trouvé en elle une nouvelle adepte, non seulement elle ferait des économies, mais elle sauverait un arbre de surcroit.
Le cœur battant, elle fit tourner la clé en espérant secrètement qu’elle serait vide. Il y avait une seule enveloppe, blanche et sans destinataire, mais fort heureusement pas de facture. Encore de la publicité, se dit-elle, décidemment les gens ne savent pas lire. Elle avait pourtant mis une affiche : stop pub. Elle l’ouvrit machinalement et à sa grande surprise elle contenait deux billets de 50€.
Elle n’en revenait pas. Qui pouvait bien être au courant de sa détresse financière ? Elle n’en avait parlé à personne. Nouvellement installée dans le village, elle ne connaissait pas grand monde, à part Germaine, une voisine âgée, avec laquelle elle échangeait quelques mots de temps à autre. Cette somme tombait à pic, un cadeau avant l’heure ou un cadeau du Ciel ?
Une autre pensée lui traversa l’esprit : et si quelqu’un s’était trompé de boîte aux lettres ? Si cette somme était destinée à sa voisine et pas à elle ? Le meilleur moyen de la savoir était de lui demander. Elle décida de lui rendre visite dans l’après-midi, histoire de tâter le terrain. Germaine l’accueillit à bras ouverts :
« C’est gentil de venir me voir, lui dit-elle avec un grand sourire, vous tombez bien, pourrais-je vous demander un service ? »
« Bien sûr, que puis-je faire pour vous ? »
« Cela fait trois jours que je n’ai pas vidé ma boîte aux lettres, j’évite de descendre l’escalier depuis que je me suis foulée la cheville, pourriez-vous me ramener le courrier ? »
« Evidemment, j’y vais tout de suite », s’empressa-t-elle de répondre.
La boîte était bien pleine. Parmi les publicités, il y avait un magazine, deux lettres, une carte postale et une enveloppe blanche sans destinataire identique à la sienne.
« Cela valait le coup », dit Germaine en réceptionnant le courrier. « Tiens donc, deux factures pour ne pas changer, une carte postale de ma fille qui est en vacances à la neige et une enveloppe vierge. »
Elle l’examina, haussa les épaules et la posa sur le tas de publicité. Angèle ne pouvait pas détacher son regard de l’enveloppe et finit par demander :
« Vous n’ouvrez pas l’enveloppe blanche ? »
« Il n’y a pas urgence, c’est sans doute de la publicité. »
« Pas sûr », insista-t-elle.
« Vous avez raison, nous allons le savoir tout de suite. Elle l’ouvrit et poussa un petit cri de surprise : Eh ben, ça alors ! 2 billets de 50€. Qui peut bien m’envoyer de l’argent ? »
« J’ai réceptionné une enveloppe identique ce matin. Je me suis posé la même question, quand j’ai découvert le contenu », répondit Angèle.
Elles se regardèrent, éberluées, sans trouver d’explication plausible. Ce n’était donc pas une erreur, c’était un petit coup de pouce du destin. Angèle ne lèserait personne en gardant l’argent. La même chose se produisit le lendemain et le jour suivant. Tous les habitants avaient trouvé des enveloppes dans leurs boîtes aux lettres. Le village était en effervescence. Les hypothèses les plus folles circulaient quant à l’identité du généreux donateur ou donatrice. La presse locale avait relaté l’événement, mais le mystère demeurait entier. Le lendemain de la parution de l’article dans le journal, la distribution des enveloppes cessa. La personne qui était à l’origine de ce geste ne semblait pas avoir apprécié le tapage qui se faisait autour. Le calme était revenu et la vie avait repris son cours après cet épisode saugrenu. Angèle avait regretté de ne pas savoir qui remercier pour cette aubaine, mais son regard à propos de la boîte aux lettres avait changé. Elle ne craignait plus de l’ouvrir, elle savait qu’elle pouvait aussi contenir de bonnes nouvelles.

D’Elie

La campagne de salubrité au village.

La tendre matinée de ce jeudi montrait que le soleil s’était réveillé de son lit. La lumière du jour s’imposait de façon progressive à l’obscurité. Et la fraîcheur du vent qui effleurait nos corps faisait aussi du bien à nos cellules organiques. C’est dans cette ambiance que le crieur public, Emmanuel, apporta le message que voici : ‘’Pour le bien-être de l’arrondissement de nos huit villages, il m’est échu de porter à la connaissance de chaque citoyen de la nécessité d’observer une campagne de salubrité dans tous les villages le samedi prochain dès les premières heures du jour.’’
Cette recommandation répond à l’adhésion de tous car le bien-fondé de la campagne de salubrité dans les villages l’exigeait. Une telle activité revêt une importance capitale et qui nécessite une organisation sérieuse à la réussite de cette campagne. Raphaël, l’un des conseillers, était choisi pour conduire l’organisation de la campagne de salubrité. Raphaël était un homme de ferveur d’esprit et rempli du sens d’organisation, de précision, de courage et plein d’amour. Raphaël s’est fait entourer des hommes et femmes aux mêmes qualifications pour mener à terme leurs missions.
Il demanda à ses huit délégués de se prononcer sur les principes d’organisation. Johnson, l’instituteur, un homme au teint clair, la figure ovale et marqué de trois cicatrices sur la face de chacune de ses deux joues, prit la parole dans les termes suivants : « je suggère que cette campagne passe avant tout à des délégations de pouvoir pour chaque village selon les sexes et selon les compétences de toutes les catégories d’hommes et de femmes. Aussi, je proposerai que nous soyons des hommes avertis et, que par anticipation, le politique prévoit des agents de santé et des gestionnaires de conflits éventuels. »
À son tour, Georgette suggéra que les commissions se préparent pour aller sur terrain car il sonnait 16h 30 à mon horloge et nous étions à la veille de la campagne. À la suite de l’intervention de la conseillère, Georgette, la séance fut levée et les rendez-vous furent donnés pour samedi. Et le jour attendu arriva. Dans tous les villages, le dynamisme et la volonté étaient à l’observation de tous.
En trois heures de temps, les principales artères de voies, les sentiers, les abords des domiciles et des sources d’eau vive ont été réaménagés. Quelques heures plus tard, les différentes commissions vinrent apporter leurs rapports au siège de l’arrondissement. À l’entendre, Codjo l’un des sages, se félicita de l’initiative et d’avoir écarté nos populations des maladies infantiles en contribuant au développement de nos villages. Les villages prirent un nouveau regard et un nouvel air souffla dans l’environnement et les consciences. Cette campagne de salubrité alluma une flamme d’éveil au sacrifice pour chez soi et la volonté de servir pour sortir de la misère.

De Roselyne

La chronique de Jean-Bernard

Jean-Charles est attablé à la terrasse du café de son petit village. Il parcourt le journal lorsque son regard est accroché par un fait divers se déroulant dans celui-ci. Le chroniqueur dit :
« Dans le village de Chérac, terre de vignes, contrée calme, comptant un peu plus de 1000 âmes, un fait extraordinaire vient de se passer. Ce lundi 6 février, premier jour des vacances, un petit groupe de gamins entre dix et douze ans part en balade à travers les vignes pour rejoindre un petit bois. L’un d’entre eux, Armand a pris de l’avance. Tout à coup, le reste du groupe entend « à l’aide… ». Arrivés prés de leur copain, ils le trouvent au fond d’une fosse environ d’un mètre de profondeur. Ils aident Armand à remonter, puis tous se penchent au-dessus de la cavité. Ils sont déjà passés maintes et maintes fois près de ce lieu et jamais ils n’avaient remarqué cette excavation dans le sol.
Dans le fond, ils aperçoivent un objet brillant, une vieille boîte en ferraille, se disent-ils ! Mais en y regardant d’un peu plus près, l’objet ressemble plus à un petit coffre. Pris de frénésie, Armand redescend dans le trou, gratte autour de l’objet. Il en ressort, effectivement, un coffre cadenassé. Ne pouvant l’ouvrir, ils s’en retournent vers le village où avec l’aide de leurs parents, la boîte mystérieuse cède sous la pression de l’outil. Stupéfaction, des familles lorsqu’elles découvrent bien emballées, à l’abri de toute humidité, des photos. Celles-ci sont encore lisibles, mais autour de la table personne ne semble connaître les visages. Ils font appel au maire, qui, lorsqu’il prend connaissance du contenu, devient troublé, une vive émotion se lit sur son visage. Il vient d’identifier les visages de ses arrière-grands-parents paternels, dont il avait vu une photo, chez ses parents.
Celui-ci ne sait comment ce coffre s’est retrouvé enfoui dans le sol. Probablement, lors de la fuite de ceux-ci pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Il est emmené par les enfants sur le lieu de la découverte. Peut-être, d’autres objets ayant appartenu à sa famille s’y trouvent. Monsieur le Maire remercie les enfants de cette découverte miraculeuse. Ils sont invités par celui-ci à venir prendre un goûter dans les murs de la mairie.
Quant aux découvreurs, leur état d’excitation est à son comble. Pour eux, le début des vacances est fabuleux. Découvrir un petit trésor, bien sûr qui ne leur rapportera rien en espèces sonnantes et trébuchantes, mais tellement de satisfaction d’avoir pu donner à l’élu du village le bonheur de pouvoir visualiser ses aïeux.
De plus, nos petits découvreurs seront cités dans la gazette de Chérac et ils auront une belle histoire à raconter à leurs camarades. Peut-être, sont-ils repartis à la chasse aux trésors…


D’Eric

Suite des aventures de Ninon (1er épisode dans la proposition d’écriture N° 154)


A la fin du diner, Ninon montre à Laurent un encart du journal local distribué le matin même par le facteur. « Le prix de l’innovation de la foire agricole a été attribué à notre concitoyen M Martin SCOUB, pour sa brouette à trois roues. Nos plus grandes instances étaient présentes pour cet événement qui devrait avoir des répercussions positives sur le développement industriel de notre région. »
Puis, Ninon raconte sa version de l’évènement à Laurent :
« Dimanche dernier, nous nous sommes rendus entre amis à la foire agricole régionale, qui avait lieu, comme chaque année, sur le foirail de la ville. Le soleil était de la partie et il y avait foule et les élus s’étaient déplacés pour assister à la remise des prix. Quand vient celui de l’innovation, le nom de Martin est prononcé. Assis à côté de moi, je le vois ouvrir grand ses yeux, porter les mains à sa gorge, la bouche grande ouverte, il peine à respirer… Recouvrant ses esprits, il réajuste ses habits et monte sur scène sous nos applaudissements déchainés.
C’est le regard humide et la voix légèrement enrouée que Martin déclare :
« Merci à vous tous, merci à chacun de vous. Je ne sais que dire, mon invention est somme toute modeste : j’ai pris une brouette à deux roues et en ai ajouté une troisième à l’avant . Sa taille, ainsi que sa fixation mobile la positionnant toujours vers le bas, grâce à un système de glissière qui utilise la gravitation naturelle, permet à la brouette, même quand elle se retourne, de pouvoir continuer à rouler. Je ne pensais pas que cela aurait autant de succès, ni autant d’utilisateurs… Je suis heureux de vous annoncer l’ouverture prochaine d’un site de production dans notre ville. Mais cela soulève aussi une question de fond. Qu’utilisent les usagers comme substance avant de prendre leur brouette pour la retourner aussi fréquemment ? Une étude scientifique est en cours. Je suis sûr que les résultats donneront lieu à un développement qui amènera à de nouvelles inventions.
Nouveaux applaudissements, puis nous nous sommes dirigés vers la buvette où un vin d’honneur était servi.
Ninon interpelle Laurent :
« Où va le monde ? Je suis sidérée. Je n’aurai jamais pensé que l’invention de Martin rencontrerait un tel succès. Lorsque je l’ai vu bricolé dans son garage une brouette avec un chalumeau, je m’imaginais plutôt une sculpture. Mais non, et cette brouette à trois roues enchante ses contemporains ! Et lui vaut même un prix ! Cela pose question sur l’état mental de mes congénères ou du mien.
Laurent la regarde en souriant et lui dit :
Pour ta santé mentale, tu pourras toujours consulter un psychologue. Pour celle du monde, que peux-tu faire ? Pas grand-chose, à part, peut-être, changer ton regard sur lui ?
Sur ces paroles bienveillantes, et après s’être remerciés mutuellement, lui pour le repas, elle pour le rangement de son bois, Laurent se lève pour rentrer chez lui.


De Sandra


C’est un petit village dans le nord, appelé San-Thé de 250 habitants, fondé en 2005.Quelques fermiers qui cultivent les champs, aussi des éleveurs de vaches, de poules, de moutons, de chevaux. Aussi, nous avons d’excellents jardiniers qui produisent des légumes et des fleurs dans leurs serres toute l’année.
Oui, j’habite dans un beau village qui fait bon y vivre, surtout pour s’installer ou arrêter simplement pour nous voir. Nous avons aussi de bons soins de santé, une clinique et un hôpital, dont la technologie est à la pointe. Puis, dans le milieu du village, nous avons une gare adjointe à une grande auberge et un restaurant.
Finalement, nous avons un personnage très drôle, mais d’autres fois il est nostalgique. Surnommé Papou, vêtu d’un vieux manteau troué comme un panier percé, un chapeau souillé, un pantalon noir tout à fait négligé. Il raconte des histoires comiques et plaisantes à entendre.

C’était vraiment sympa de lire des faits divers ici et là. Je trouve qu’on ne prête pas assez attention aux faits divers. ils reflètent pourtant la vie quotidienne des gens, souvent pas toujorus très drôle.

Je vous souhaite un beau weekend. 

Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles aventures d’écriture.

Portez-vous bien et prenez soin de vous!

Créativement vôtre,

Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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