Vos maisons ont sacrément changé grâce à la proposition d’écriture N° 165. C’est plus facile à écrire que de rendre le changement effectif!
Voici vos textes. Je vous en souhaite une belle lecture.
De Jean-Claude
Lucas, est un homme curieux et plein d’énergie. Il vivait dans une petite maison assez douillette, avec une pièce à vivre plutôt ordinaire. Cependant, un jour, une idée germa dans son esprit. Il se dit qu’il était temps de changer le décor de sa pièce à vivre pour lui donner une nouvelle vie.
Lucas, bien qu’un peu amateur en bricolage, et franchement débutant dans les grands travaux, était déterminé à relever ce défi. Il prit son courage à deux mains, sortit son téléphone et commença à rechercher des idées de décoration sur Internet. Après des heures de navigation, il fut inspiré par un style de design moderne et minimaliste.
Il décide donc de changer les murs de sa pièce à vivre. Au lieu de l’ancien papier peint terne et démodé, il opta pour une peinture blanche et lumineuse. Il incluait que cette nouvelle couleur donnait une sensation d’espace et de fraîcheur à la pièce. De plus, cela lui permettrait d’expérimenter avec des éléments de décoration plus audacieux.
Une fois les murs repeints, il se rendit compte que ses meubles actuels ne se mariaient plus avec ce nouveau décor. Il décida donc de les remplacer par des meubles plus modernes et fonctionnels. Il fallut un canapé aux lignes épurées, une table basse en verre et des étagères ouvertes pour exposer ses livres et ses objets préférés.
Mais il ne s’arrêta pas là. Il s’en tint que l’éclairage de la pièce était également important pour créer l’ambiance qu’il désirait. Il se lança donc dans l’installation d’un éclairage plus sophistiqué. Il fallait des lampes suspendues au-dessus de la table basse, des lampadaires aux angles stratégiques et des lampes d’appoint pour créer des jeux de lumière subtils.
Au fur et à mesure qu’il avançait dans ses travaux de rénovation, il développait de nouvelles compétences et découvrait sa passion pour le design d’intérieur. Il passa des heures dans les magasins de bricolage à rechercher des astuces, et des idées pour optimiser l’espace et créer une ambiance chaleureuse.
Enfin, après des semaines de travail acharné, la pièce à vivre était transformée. Les murs blancs apportaient une sensation de calme et d’espace, tandis que les meubles modernes donnaient une allure élégante et fonctionnelle à l’espace. Les jeux de lumière créaient des ambiances différentes selon les moments de la journée.
Il était fier de son travail. Il avait réussi à changer complètement le décor de sa pièce à vivre, sans aucune expérience préalable dans les grands travaux. Sa dextérité primaire s’était transformée en une passion et il était impatient de continuer à explorer le monde du design d’intérieur.
Ainsi, grâce à sa détermination, sa curiosité et sa volonté d’apprendre, il avait transformé sa pièce à vivre en un espace qui reflétait sa personnalité et ses aspirations. Et chaque fois qu’il entrait dans cette pièce, il se sentait heureux parfois et inspiré, se rappelant que, il suffit d’un peu de courage et de volonté pour vivre gaiement et donner du bonheur.
« Lucas était roi dans son château » je veux dire dans sa demeure !
De Catherine X (proposition d’écriture N° 164)
« Vous m’écoutez ? »
« Mais oui, Victor, bien sûr, mais on sait déjà ce que tu vas nous raconter …. On l’a déjà entendue vingt fois ton histoire ! Mais allez, on éteint la télévision et on t’écoute ! »
Ils étaient douze, hommes et femmes, rassemblés dans la pièce qu’on appelait « salle de télévision », tout simplement parce qu’y trônait le petit écran. Mais, il s’en passait des choses dans cet endroit : des jeux, des spectacles, de la musique …. Et parfois, tout simplement, des histoires racontées par les uns ou les autres. Des histoires vécues, arrangées par le temps bien souvent, mais qui passionnaient toujours les autres résidents de cette petite maison de retraite, surtout quand un nouveau pensionnaire venait d’arriver et découvrait le passé de ses colocataires !
Et donc, aujourd’hui, c’était Victor qu’on écoutait. Les autres étaient assis confortablement sur des chaises, en arc de cercle comme au spectacle, et ils attendaient silencieusement, sachant que même s’ils avaient déjà entendu cette histoire, Victor y ajouterait des détails nouveaux, comme si les souvenirs lui revenaient par petits morceaux.
Il s’éclaircit un peu la voix et, d’un air très solennel, débuta son récit ….
« Ce que je vais vous raconter, je ne l’ai pas vécu, c’est un paysan, témoin du drame, qui me l’a raconté par la suite. Mais je l’ai ressassé tant de temps que j’en arrive à douter : peut-être finalement, étais-je présent ? »
« Je l’appelais Didine. Elle faisait battre la moitié de mon cœur, et sa sœur cadette, l’autre moitié. Elle avait tout juste 19 ans, et quelques mois plus tôt, elle se mariait avec Charles …. Seulement quelques mois ! »
« Et moi, j’étais où ? Pourquoi donc étais-je parti en Espagne avec Juliette, mon amie, mon amante ? Personne n’a pu m’annoncer le drame et c’est dans le journal « Le Siècle » que je l’ai découvert, de retour à la Rochelle le 9 Septembre seulement ! »
« Bien vite rendu sur place, c’est un paysan qui a été mon plus grand réconfort en me racontant ce qu’il avait vu, sans me juger, sans me condamner. Ce matin-là donc, à dix heures le 4 septembre 1843, ils étaient partis à quatre sur un petit canot, fraîchement construit par Pierre, l’oncle de Charles que son fils, Arthur âgé de douze ans, accompagnait. C’est à la dernière minute que Didine s’était jointe à eux, regrettant sûrement son premier refus. Difficile d’avancer car le manque de vent laissait les voiles inertes. Ils allaient sûrement être en retard chez Maître Bazire, leur notaire de Caudebec en Caux, mais leurs affaires attendraient bien quelques minutes encore ! La conversation était joyeuse et on sentait bien qu’aucun souci n’obscurcissait leur vie. Ils étaient jeunes et heureux.
Soudain, le paysan a senti, derrière les collines, le vent se lever brusquement, en rafales. Des bourrasques se sont acharnées sur le paysage jusqu’alors paisible, et sur l’eau du fleuve, devenue houleuse. Il a vérifié du côté de la Seine et a vu de ses yeux, l’embarcation chavirer. La coque était maintenant retournée et les quatre occupants devaient être prisonniers de ce châssis en bois. Puis, le paysan a vu Charles, bon nageur, revenir à la surface. Reprenant son souffle, il a plongé de nouveau, plusieurs fois. A bout de souffle, il tenta une dernière fois de sauver sa bienaimée et enfin, abandonna, préférant sûrement mourir que de vivre sans elle.
Personne ne revint vivant à Villequier, dans la demeure où Charles avait grandi. Léopoldine a été enterrée dans le cimetière du village. Sa sœur, Adèle, n’a jamais pu s’en remettre. Et moi, depuis cette date, je ne peux qu’écrire mon chagrin immense, mon amour pour ma fille. Je retourne souvent la voir et je lui dépose un bouquet de houx vert et de bruyère en fleurs qu’elle aimait tant, en récitant quelques vers que j’avais écrit pour elle …. Demain, dès l’aube …. ».
Les yeux humides de Victor laissèrent le public bouleversé. Personne n’osait ajouter un mot, craignant de rompre le silence qui s’était installé. C’est à ce moment qu’entra brusquement Marie, l’aide-soignante.
« Monsieur Victor, vous avez une visite ! »
« Merci Marie, pour cette interruption qui a rendue plus légère l’ambiance plombée par le récit ».
De Huguette
Depuis deux semaines, je n’arrive plus à voir les caméras situées dans les parties extérieures de ma ferme. Il y a eu une panne d’Internet, puis à cause d’un piratage du mot de passe par mes voisins, j’ai décidé de le changer, une fois la panne réparée.
C’est ainsi que le samedi matin, je me suis rendue dans la ferme située à 10 kilomètres de ma maison. J’ai pris l’échelle pour réinitialiser les caméras. Des semaines avant, j’avais remarqué que l’échelle avait perdu un bout de plastique qui sert à poser l’échelle au sol. Ce n’est pas grand-chose, mais un petit déséquilibre se créait. Pourtant, je n’ai pas prêté attention à cela. J’ai donc saisi l’échelle comme d’habitude. J’ai grimpé dessus et sans crier gare, je me suis retrouvée dans la rigole qui sert à évacuer l’eau des bacs hors-sol d’élevage des poissons. L’eau qui s’écoule dans la rigole ayant formé des algues, la rigole est devenue très glissante. J’ai essayé de m’appuyer sur mon bras gauche et cela n’a pas suffi. C’est mon bras qui a tout pris.
Simi est arrivé en courant, mais c’était trop tard. Il m’a reproché ce que je fais toujours, alors qu’il est là pour m’aider. Pendant ce temps, les autres qui s’activaient dans la porcherie sont arrivés aussi vite que possible. J’avais autour de moi mes cinq compagnons de lutte dans le projet de ferme que nous avons mis en place il y a cinq ans.
Mes coéquipiers m’ont vite sortie de ce gouffre, j’avais mal, très mal. Je pleurais de tout mon être. Je n’ai jamais eu aussi mal de toute ma vie. Le bras s’enflait déjà et je savais que quelque chose était cassé et que ce serait grave.
-Madame, j’espère que vous allez coopérer cette fois. Je vous en prie. Nous devons aller à l’hôpital, on ne peut pas soigner ça avec vos plantes et autres médicaments de vos préparations.
-Tu penses?
J’avais pris mon air narquois malgré ma douleur pour embêter Simi et les autres.
-No, Madame, vous n’allez pas recommencer.
Ils m’ont mise dans la voiture et nous voilà sur la route de l’hôpital. J’ai demandé qu’on appelle Docteur Nziku pour qu’il m’accueille. Il est souvent difficile d’être pris en charge de manière appropriée dans nos hôpitaux. Et moi, je déteste aller à l’hôpital à cause de tout cela.
Il était là, le Docteur Nziku. Tout était déjà prêt pour que je ne sois pas négligée dans la salle d’attente. Chez nous ici, il n’y a pas d’urgence. Ce qui marche, c’est d’avoir une connaissance dans les équipes médicales ou soudoyer un agent hospitalier. Nous ne sommes pas égaux face au personnel soignant. Ils justifient leur comportement déplacé et malveillant par le fait qu’ils ne sont pas régulièrement payés.
J’ai passé une radio en urgence et le verdict est tombé, double fracture de l’avant-bras. Je ne pouvais plus m’imaginer retourner à la ferme pour continuer ce que j’avais lancé comme projet du jour. Je ne pouvais plus me projeter dans la semaine que je voulais vivre dans la ferme. Lana et Beurk étaient à terme et leur mise-bas était prévue dans la semaine. Je devais donc vivre sur la ferme pour vivre ce moment et ainsi prêter main forte à mon équipe de la porcherie.
Une larme s’est mise à couler de mon œil gauche, j’étais énervée et angoissée de m’imaginer dans une telle situation qui allait m’imposer un repos et une si longue attente à ne rien faire. Le médecin venait de me prescrire un repos total de plusieurs semaines.
Mon équipe a décidé à l’unanimité que je retourne à la ferme malgré tout parce que je vis seule chez moi. Pas tout à fait, mais mes cohabitants sont chacun dans leur appartement, même si nous partageons la même cour. Personne n’allait pouvoir m’aider comme il faut. Je n’avais pas de choix, j’ai accepté. Ce serait plus facile d’être avec eux et cela allait peut-être m’aider à dépasser la peine que j’aurais à ne pas rester cette semaine à la ferme. Même si je ne pouvais pas m’occuper des mises-bas, j’allais quand-même assister et enregistrer les moments dans ma mémoire de fermière.
Ma chambre étant faite, mes affaires placées dans ma cabine, je me suis assise sur le lit avec mon bras plâtré. Ils sont venus m’encercler et Simi a demandé d’y apposer sa signature. J’ai souri et me suis laissé faire. J’avais désormais un bras avec des mots, signatures, dessins de tous genres. Mon immobilisation commençait bien, car maintenant tout le monde pouvait venir jouer avec mon bras.
Madi, l’épouse de Simi, m’a fait un café et apporté des biscuits au coco qu’elle adore faire et qu’elle vend aux voisins et enfants de l’école d’à côté. Hum, enfin une douceur. Après mon café que j’ai vite pris pour ne pas le refroidir, j’en ai profité pour prendre un cachet contre la douleur. J’ai demandé de me coucher un moment. La douleur commençait à revenir avec la fin des effets de l’anesthésie.
Ce jour-là, j’ai dormi de 15h à 7h du matin le lendemain. Bizarre, j’avais eu une nuit paisible. Je n’ai même pas su lorsqu’ils sont venus fermer ma porte. C’est ainsi qu’au lieu d’une semaine comme prévu auparavant, j’en étais déjà à deux semaines. Les mises-bas avaient eu lieu, mais je déprimais beaucoup. Je devenais très irritable. Les autres me connaissaient et m’aimaient beaucoup, ils ne faisaient pas attention. C’est alors que j’ai eu l’idée de demander qu’on réfléchisse ensemble pour la réalisation d’un projet qui attendait depuis longtemps. On devait enfin installer notre salle de formation. J’ai demandé qu’ensemble nous regardions des vidéos d’aménagement de salles de formation deux heures par jour en matinée, juste après les tâches quotidiennes et avant le déjeuner. Ce fut une belle idée car cela accordait un peu de détente à mon équipe qui travaillait tant.
Nous avons regardé plusieurs projets d’aménagement que diffusaient les chaines YouTube spécialisées en agrobusiness. Nous avons ensemble dessiné le plan et décidé de l’équipement. Nous avons aussi établi le budget et les programmes de formation.
Le projet d’allier nos pratiques à la formation était la deuxième grande étape de notre projet agropastoral. Il était important, qu’après avoir installé notre ferme et les process pour chaque activité, à savoir la pisciculture, le maraîchage, la porcherie, de monter des programmes de formation pour nous, pour les jeunes et les agriculteurs de notre région. C’est comme si le moment était propice pour qu’on y arrive.
J’ai fini par me rendre compte que la routine ne nous avait pas permis de sortir la tête du guidon. Mon repos forcé et l’attention des autres pour moi avaient permis que nous regardions les choses d’une autre manière. J’ai fini par comprendre que mon équipe avait besoin d’un peu de changement pour envisager notre vie à la ferme avec des perspectives orientées plus vers notre évolution personnelle. Etre fermier.e n’est pas une raison de rompre avec le besoin d’évolution, de monter en compétence. Nous étions lancés dans un nouveau défi, celui de matérialiser ce projet, de nous former et former d’autres pour installer les bonnes pratiques dans l’agriculture et l’élevage dans notre contrée. Notre projet était de placer les bases d’une agriculture responsable dans notre ferme et dans celle de nos collègues qui le souhaitaient. Notre devise était : Faisons route ensemble. Nourrissons nos cité avec la ferme Kini’Ami. Mon accident avait été une vraie opportunité révélatrice de potentiel et de créativité pour nous.
De Christine
Seulement trois semaines avec ce plâtre. Encore trois avant de commencer la rééducation. J’ai déjà mille idées de ce que je ferai quand j’aurai retrouvé l’usage de mes deux bras. C’est fou, comme on est handicapé avec un seul bras pour tout faire : s’habiller, cuisiner, jardiner, faire les courses…
Je passe beaucoup de temps à lire et à regarder des films et des documentaires, mais les journées sont longues malgré tout. La semaine dernière, à force de zapper, je suis tombée par hasard sur une émission de décoration d’intérieur. Au début, je regardais distraitement puis suis devenue accroc quotidiennement et ça m’a donné des idées et des envies pour relooker ma maison.
Comme je n’ai pas vraiment le budget, je vais le faire moi-même avec mon copain Louis. En priorité, la cuisine. Elle est vieillotte avec une peinture jaune salie avec le temps et ses placards en bois massif. Je voulais les changer mais finalement, je vais tout lessiver, poncer et peindre dans une couleur pastel vert d’eau ou bleu dragée, j’hésite encore. Cela va apporter de la luminosité et de la gaieté. Pour rafraîchir le plan de travail, du revêtement à coller couleur pierre grise et j’aurai une cuisine plus pratique et agréable à vivre. J’accrocherai de jolis cadres de fleurs des champs que je vais faire sécher. C’est la saison des bleuets, coquelicots et épis de blés.
Ensuite le salon/salle à manger. Les rideaux blancs ont grisaillé avec le temps et le papier jauni est déprimant. Il est temps de rafraîchir tout cela. Je vais peindre en blanc cassé trois des murs ainsi que les vieilles poutres en bois du plafond. Sur le quatrième pan, je vais coller une jolie fresque panoramique qui représente une oasis dans les tons bleu vert. J’ai repéré un joli tissu vert olive pour les doubles rideaux. Je pourrai aussi coudre des housses pour les canapés dans le même tissu. Ça devrait faire une pièce zen et lumineuse. J’ajouterais bien une petite fontaine qui fonctionne en circuit fermé. Cela me détend d’entendre l’eau clapoter.
Dans ma chambre, le revêtement du sol commence sérieusement à s’user, je vais installer un parquet flottant. Ce sera plus chaleureux que le lino d’origine. Je sais que Louis l’a déjà fait chez lui, il pourra m’expliquer la technique pour commencer. Je vais coudre un jeté de lit avec un tissu fleuri et double-rideaux assortis.
Pour finir, la salle de bains. Les éléments sont encore en bon état. Par contre, je vais recouvrir le sol et les murs en carrelage avec du béton ciré. Je ne suis pas encore fixée sur la couleur, mais il existe un marron-rose qui a l’air sympa et s’accorderait parfaitement avec les vasques rosées.
Dernière touche : les portes des pièces. Elles sont en bois verni, impossible de les peindre. Pourtant, cela éclaircirait le couloir. Cela fait longtemps que je pensais à le faire mais jamais pris le temps, il faut pas mal d’huile de coude. Donc, ponçage pour mettre le bois à nu et lasure blanche : d’après ce que j’ai vu dans l’émission d’hier, cela permet de garder visibles les nœuds du bois, tout en éclaircissant. A tester, il y a quand même dix portes à rénover !! Une fois que tout cela aura été réalisé, je pense que d’autres idées vont germer mais il faut déjà que je retrouve l’usage de mes deux mains. Ce soir, j’appelle Louis pour voir quand il a le temps d’aller déambuler dans les magasins de bricolage.
De Saxof
Quelle complexité !
Depuis six semaines, je ronge mon frein à ne pas pouvoir faire mon travail habituel.
Ce bras cassé, avec ce plâtre, me handicape. Quelle idée d’avoir voulu aller trop vite dans l’escalier de la cave, alors qu’il venait de pleuvoir.
Le travail attend, mon jardin appelle au secours. Travailler d’une main, n’est pas normal et pas facile. M’habiller est une chose compliquée. J’ai dû choisir uniquement des pantalons et des hauts avec ouverture sur le devant, plus simple pour la manœuvre. Bientôt, je pourrai reprendre la direction des fourneaux. Ça me manque, et les salades et plats tout prêts, que je me suis fait livrer, me sortent par les yeux.
Je lis beaucoup, j’ai regardé quelques films. Mais, ce qui a attiré mon attention fut lors de mon émission du dimanche « Le mag qui fait du bien » les explications d’une personne venue exposer sa déco feng-shui.
Pendant douze jours, attablée avec mes crayons de couleurs et de nombreuses feuilles de papier, devant différents tutos, j’ai calculé, dans tous les sens, l’emplacement de mes meubles et des objets. J’ai utilisé une boussole et le plan d’orientation, le bagua, pour positionner les neuf zones ainsi que celles du ying et yang, l’arrivée de la lumière. C’est très très complexe !
Cela a bien rempli mon temps et m’a donné quelques pistes de réflexions pour réaménager toute la maison. Je m’y remettrai un peu plus tard, plus concrètement.
Pour l’instant je pense à mon rendez-vous demain à 14h qui me délestera de ce plâtre coloré de toutes les signatures, dessins, et mots doux de mes amis et de ma famille.
De Khadija
Julia était assise dans le creux de son canapé, tout en fourrant sa main dans le gros sac à chips. Elle grignotait mélancoliquement les quelques pétales de pommes de terre qui lui restaient. Son seul divertissement était les émissions télévisées de décoration d’intérieur. Triste, et sombre ; on aurait dit qu’elle découvrait ses propres lieux pour la première fois.
Il faut dire que depuis qu’elle était restée mobilisée à cause de sa fracture au bras, elle devenait une femme dépressive, qui se laissait aller.
Avec le temps, son logis accumulait des poussières et devint crasseux, exécrable ! De longs fils d’araignées s’étaient installés petit à petit sur les lieux, ces derniers étaient accrochés du haut en bas couvrant pratiquement tous les compartiments de sa maison, d’innombrables filaments gris, noirs et compacts s’étaient tissés, tel une gigantesque tente de dentelles ! De temps en temps, Julia s’amusait à faire des va-et-vient dans les chambres et la cuisine afin de fondre dans ces immenses masses de toiles d’araignées.
Bien sûr, Julia aurait pu faire appel à une aide-ménagère, mais elle refusait de faire introduire qui que ce soit dans sa maison. Entre temps, elle s’était jurer d’assainir les lieux, de changer de déco dès qu’elle se serait rétablie de son accident ! En attendant, elle avait inscrit sur son agenda tous les numéros de téléphone d’entreprises dont elle aurait besoin pour enfin régénérer son habitacle.
Cloîtrée chez elle, Julia découvrit avec amertume et pour la première fois de sa vie qu’elle avait passé toute sa vie dans une maison qui ne lui ressemblait pas ! Pire ! Elle avait même entendu dire par ses propres voisins que sa maison ressemblait plus à une baraque qu’à une maison ! Elle ne se reconnaissait plus dans ces lieux d’épouvante … Elle avait l’impression qu’elle vivait dans des lieux étranges … Des lieux maudits qui cherchaient plutôt à la détruire et à saper son moral … Elle passait des nuits de cauchemars à transpirer des sueurs du mal être … Elle était hantée par de gigantesques barreaux qui se refermaient sur elle ! Des tombeaux qui essayaient de l‘aspirer tels des aimants pour l’étrangler jusqu’à l’étouffement.
Ainsi, au réveil, elle remarqua que trop de murs superflus rétrécissaient sa maison !
Trop de décors l’étouffaient ; trop de vieux bibelots de presque tous les continents étaient alignés sur de vieux buffets, des canapés-lit qui ne servaient plus à rien … de nombreuses chaises encombraient son salon ! La teinture des murs était si sombre et si écaillée, qu’on aurait dit qu’elle vivait dans des lieux souterrains ! Sans parler de toutes sortes nœud de fils électriques et câbles qui jonchaient le sol ! D’ailleurs, n’étaient-ils pas la cause de son accident ? !!!!
Ce jour-là… Le jour de son anniversaire, Julia reçut un coup de fil de sa mère, et tout en se précipitant, elle trébucha et se cassa le coude de son bras droit.
À présent, elle songeait réellement à changer les trois quarts de toute la décoration de sa maison. Julia avait une attirance particulière pour les déco des maisons japonaises style Minka, surtout qu’elle avait la chance d’habiter sur les bordures d’un ruisseau à la frontière de la clairière du bois de Chabannes.
Julia savait qu’elle ne regretterait pas son choix, elle aimait le côté zen et dépouillé des maisons Minka. Ces maisons représentaient en effet le miroir de son âme … Elle qui pendant toute sa jeunesse n’avait eu de cesse de chercher à fuir le béton des villes qui l’empoisonnait. Aujourd’hui, vivant seule et après cet accident, elle cherchait à être à présent en osmose avec elle-même et avec tout ce qui l’entourait…
Une maison vue de l’intérieur serait toute en bois … Le sol en tatami où l’on ne trouverait plus de câble qui traînait ! À part une table très basse entourée de quelques chaises de la même hauteur. Une cheminée creusée à même le sol sur laquelle on trouverait une théière japonaise noire en fonte, diffusant une vapeur de pétales de fleurs et de roses. Une maison japonaise dépouillée de pratiquement toutes choses. A la place des murs, il y aurait des cloisons encadrées en bois sculpté, comportant une couche de papier sur lequel serait dessinées toutes sortes d’oiseaux et particulièrement des phénix. Ces cloisons ont la capacité de garantir le confort thermique. Les portes seraient une sorte de panneaux coulissants.
Cette maison spacieuse, qui respirerait l’encens et la rose … serait à même le reflet de la nature … de la générosité … de la spiritualité, elle serait le miroir … l’esprit, et le cœur de Julia. Une véritable renaissance …Un phénix qui renaît de ses cendres … une femme simple … naturelle … belle comme la nature.
De Francis
L’escabeau
Le matin en me levant, je pressentais que quelque chose allait arriver. Si j’avais pu savoir. Comme d’habitude, petit déjeuner, toilette et en route pour une journée bien remplie. Seulement, elle ne sera pas comme les autres, l’idée me prend de faire les carreaux et arriva ce qui devait arriver, patatras, l’escabeau a fait des siennes.
-Vous en avez pour six semaines et un beau plâtre à faire signer par les amis, me déclare le médecin et il ajoute « patience et bon courage ».
Après avoir accusé le coup, je me résigne. Il va falloir que j’occupe le temps libre forcé. Il pleut, il vente, il fait froid, ça ne va pas être facile de sortir de la maison tous les jours pour se changer les idées. Après avoir dévoré quelques livres, joué aux patiences, je me rabats sur la télévision. Je finis par tout connaître des programmes et je finis par me passionner pour les émissions de déco. Au fur et au fil des jours j’accroche, je me passionne, c’est varié, ça ne prend pas la tête, et l’air de rien, ça vous fait vous prendre conscience que vous vivez sur votre lancée qui vous confine à la monotonie.
Il est vrai qu’à force de vivre dans la routine, on finit par ne plus faire attention au décor de la maison, mais c’est décidé je vais changer d’atmosphère. Cette épreuve m’a donné un coup de jeune, je vais me reprendre en mains, ça doit changer autour de moi en commençant par la maison.
Cette entrée, ce couloir, doivent nous tendre les bras en arrivant. Première leçon à retenir, il doit être plus clair, plus clair, plus épuré. Je commence par supprimer la tenture de la porte d’entrée. Je pose un joli coffret en bois sur les compteurs, j’éclaircis le tout avec une peinture beige, le sol recouvert d’un vinyle carreaux anciens gris bleu s’harmonise avec le plafond, deux suspensions modernes et surtout une belle plante verte. J’aime les cactus. Il faut maintenant faire entrer la lumière. La suppression de la porte de la cuisine, mes moyens étant limités, je vais me contenter de repeindre les éléments et leur apporter une poignée en laiton doré, la crédence sera rajeunie, le sol recouvert d’un vinyle imitation carrelage ancien.
L’ouverture du mur avec la salle à manger, impression d’espace, le soleil arrive. Enhardi par mes innovations, je vais m’attaquer à la salle à manger-salon. Depuis des années, j’entasse meubles, bibelots, tapis. Je prends conscience de la surabondance et que tout a pris de l’âge. Il va falloir que j’allège, que j’épure, que je modernise. Dans ma tête, j’entends les critiques du présentateur T.V et j’essaie de me souvenir des conseils de la décoratrice d’intérieure : plan d’ensemble, harmonie, atmosphère, lignes fluides, touche de modernité, ça fait beaucoup mais je ne me décourage pas. Je suis motivé et fin prêt après ce repos forcé. Réflexion, croquis, décision, et j’y vais. Ça n’est pas si mal, non pas si mal, pas tout à fait professionnel, mais fait avec cœur et très personnel.
Maintenant que j’ai commencé, il va falloir aller plus loin. J’ai plein d’idées. Toute la maison va y passer. Un coup de scie par-ci, un peu de couleur par-là, une disposition différente des meubles, quelques bibelots supprimés ou déplacés, quelques nouvelles appliques au goût du jour, une délimitation des espaces. Je suis surpris. Je me pose et regarde autour de moi, j’ai moi-même pris un coup de jeune
Merci monsieur l’escabeau, il va falloir continuer maintenant, mais ce n’est pas la motivation ni le courage qui manquent.
De Pierre
Je m’appelle Albert, Al pour les intimes, Albert, un peu désuet ce prénom, diriez-vous ; âgé de 70 ans, retraité depuis quelques années, je vis seul dans mon appartement parisien depuis le décès de mon épouse il y a dix ans de cela. Je vis dans un appartement un peu vieillot, ni trop grand, ni trop petit, enfin, très parisien. Je ne suis pas seul en vérité car j’ai mon vieux chat « Felix » à mes côtés qui me surveille en permanence.
Je m’y sens bien dans cet appartement malgré les gros travaux d’aménagement à réaliser qui sont hors de mon champ de compétences, ne sachant rien faire de mes dix doigts. Je m’y sens en sécurité mais paradoxalement, j’aime bien m’y échapper, ce que je fais avec des activités bénévoles et le besoin de m’évader.
J’oubliais de préciser : j’adore les arbres surtout pour y grimper, admirer le paysage d’en haut ou tout simplement rêver car je suis un contemplatif ; j’aime les arbres depuis ma tendre enfance. Il y a deux semaines, me promenant dans la forêt de Fontainebleau, j’aperçus un arbre magnifique, un chêne, avec pleins de branches, très accessibles. Je n’ai pas hésité une seconde et me mit à l’escalader. Arrivé à mi-sommet, je sentis de grosses gouttes de pluie et je vis surtout le gros orage qui s’en suivit. La violence des éléments eut raison de la branche où je me trouvais, elle craqua et je me retrouvais projeté au sol.
Samu, ambulance, urgences et ensuite immobilisation pour six semaines avec un magnifique plâtre au bras ; les médecins me dirent la chance que j’avais de ne pas être handicapé à vie après une telle chute. Aujourd’hui, deux semaines après cet accident, je me sens triste, ne sachant que faire sinon m’abrutir devant mon téléviseur. En « zappant » sur une chaîne, je me mis à regarder une émission consacrée à la décoration et au bricolage chez soi. Même n’étant pas du tout bricoleur, je suivis avec intérêt l’émission jusqu’au bout, admiratif devant tant de transformation, m’imaginant la même chose dans mon « trois pièces ». Sitôt après l’émission, j’appelai un ami d’enfance, Gilbert, agent immobilier, connaissant bien mon « port » d’attache. Il me proposa de contacter une de ses relations, un génie de l’aménagement intérieur.
Après une visite des lieux, le monsieur en question me fit un devis que j’acceptai d’emblée et je lui proposai d’investir les lieux durant le séjour que j’envisageais de faire en Normandie chez mon fils pour me changer les idées.
A mon retour à Paris, ce fut un choc, j’ai failli avoir une attaque cardiaque : mon appartement était totalement transformé, c’était devenu un petit palais où chaque mètre carré était mis en valeur. Je reçus au même moment un appel de Gilbert:
Alors Al, c’est magnifique, il est beau ton appart ; ça te plait ?
Plus que çà, c’est Versailles….
Je te propose de le vendre pour un très, très bon prix et j’ai un acquéreur sous la main.
Où vais-je aller, moi ?
Ne t’inquiète pas Al, je t’ai trouvé une superbe maison en très bon état, pas de travaux et pas loin de chez ton fils ; une maison avec un beau jardin et des arbres…
Des arbres ?
Oui, tu pourras jouer les « Tarzan » comme tu aimes, mais avec un peu de prudence. Tu es d’accord sur ce « deal » ?
Laisse-moi réfléchir, tout va trop vite. Je sors d’un accident grave tu sais. On se rappelle.Au même moment, le génie de l’aménagement, le « designer » en quelque sorte m’appelle en me demandant mon impression.
Magnifique, je viens de le dire à Gilbert, tellement magnifique qu’il a un trouvé un acheteur.
L’affaire fut très rapidement conclue ; je devins propriétaire d’une belle maison normande avec des arbres, proche d’une ville et du bord de mer. J’oubliais Paris et son tumulte, le rêve!
De Marie-Laure
Depuis le temps qu’on me dit de ne pas courir dans les escaliers, la chute est arrivée et leur donne raison ! Me voilà avec un bras immobilisé, le droit tant qu’à faire ! Pour la droitière que je suis, la perspective des six semaines d’immobilisation à venir me tétanise déjà.
Les deux premières semaines me permettent un temps de pause au fond assez salutaire. Mes enfants m’ont dégoté un « coussin de lecture », objet qui pourrait sembler complètement banal, mais qui se révèle d’une efficacité redoutable pour maintenir le livre. Je dévore les livres en attente, eh oui sacrée manie, j’ai toujours quatre ou cinq livres en avance pour ne pas connaître le manque ! Voilà que ma vieille manie montre ici tout son potentiel ! Les journées s’égrènent entre lecture et télévision où je zappe d’une émission à l’autre, entre jardinage et décoration intérieure.
Chassez le naturel, il revient au galop, ce vieil adage repointe vite le bout de son nez. Je ne pourrai décidément pas intégrer un quelconque ordre contemplatif ! Ces émissions éveillent en moi l’envie de modifier mon petit cocon, mais par où commencer ?
Dans ma bibliothèque dort un livre sur le feng shui, je décide de m’y replonger pour essayer de mieux comprendre la circulation de l’énergie dans mon espace et choisir couleurs et matières au plus juste. Je me rends vite compte que six semaines d’arrêt maladie ne me suffiront pas pour comprendre la substantifique moelle de cette discipline, il me faut faire appel à une personne qualifiée pour m’aider.
Premier coup fil, rendez-vous deux jours plus tard, mais il me faut d’ores et déjà là tout de suite déterminer mon objectif et ce qui motive ma démarche. Vaste question qui pourrait passer par l’intérêt pour les cultures asiatiques et l’envie de changement de la décoration intérieure, mais au fond j’ai le sentiment qu’il s’agit de tout autre chose. Je dois me l’avouer, depuis le décès de mon époux, rien n’a bougé dans ma maison et j’ai l’impression de vivre dans un mausolée.
Chaque élément de décoration a été choisi ensemble, dans cette maison qui devait être notre nid du bonheur. Quinze ans après, alors que les enfants ont aussi quitté le nid, je prends conscience qu’il est temps pour moi de réinvestir mon espace. Je me rends compte que la maison où quatre personnes avaient leur espace est maintenant bien encombrée. Je dois me l’avouer, j’ai petit à petit rempli tous les espaces vides et cette impression d’énergie qui ne circule plus, ne tombe pas du ciel !
Au fond le feng shui sonne comme un argument, comme une clé qui me donnerait l’autorisation de bouger les meubles, faire du tri, faire du vide pour me réapproprier l’espace. Les méandres de la psyché humaine sont complexes, nous le savons bien, et pourtant quoi de plus banal que de se pencher sur l’énergie de l’espace pour retrouver une nouvelle énergie. De quoi s ‘agit -il au fond, si ce n’est à travers cette recherche d’énergie, oser affirmer « j’existe », « je suis en vie » et je veux me recréer un espace où je me sente bien, un espace qui reflète celle que je suis maintenant.
Lent cheminement, parfois très douloureux, jusqu’à la décision de se séparer de certains meubles, notamment un billard, meuble principal de mon séjour et plus jamais ouvert. Scène cocasse entre ce retraité heureux de pouvoir enfin s’offrir le billard de ses rêves et moi qui pleurait comme une madeleine. Moralité, ce meuble aura une nouvelle vie, sera le centre d’intérêt de nouvelles soirées en famille ou entre amis, ce sera mon lot de consolation du jour. Et si on laissait les objets vivre leur vie, la première, la seconde et d’autres encore ? Oui, les souvenirs ne sont pas uniquement ancrés dans la matière, loin s’en faut, cette idée me permet de poursuivre ma démarche plus sereinement.
Je ne détaillerai pas ici l’intégralité de la rénovation de mon espace, car in fine beaucoup de choses ont changé et cela m’aura pris, pas à pas, quasiment deux années. Aujourd’hui, mon espace s’est métamorphosé, il est beaucoup plus ouvert, plus clair. Les couleurs sont douces, finies les couleurs pétantes de mes trente ans. Fini les murs surchargés où j’accrochais chaque nouveau tableau réalisé, j’exagère un peu car j’avais instauré un roulement, mais quand même il y en avait beaucoup, voire trop.
Cette pause obligée, ce temps d’inactivité forcée, aura au final été salutaire dans la mesure où il m’aura permis de prendre un sacré grand virage. On dit parfois qu’il n’y a pas de hasard, que tout arrive au bon moment, je ne sais, mais me concernant, quelque chose de profond s’est ancré. Aujourd’hui, je me sens très bien dans ma maison, elle me ressemble et moi je m’y sens très bien. Est-ce les effets du feng-shui ? On y croit ou pas, peu importe, mais depuis on m’a souvent dit qu’on se sentait bien chez moi, qu’on y ressentait une bonne énergie. Sans en rajouter, intérieurement, moi j’acquiesce, car je sens cette nouvelle énergie qui circule et je suis heureuse de ces changements.
Quel drôle de hasard, je dois interrompre là mon écrit, un camion d’Emmaüs vient de se garer devant la porte de mon garage. Mon bras est complètement guéri depuis quatre ans maintenant mais l’impulsion donnée par cette chute a encore des effets aujourd’hui !
De Françoise B
Rêve de déco
15 octobre 2022
Voilà ! Tu es contente ! Vraiment pas malin ! Être montée sur une chaise pour examiner une pseudo fissure dans le plafond. Et tomber sans pouvoir te rattraper. Tout ça, ça coûte six semaines d’immobilisation et un bras dans le plâtre. Contente ? Remarque c’est une façon de prendre des vacances. Sauf que, en vacances tu y es tout le temps maintenant ! Alors quoi ?
20 octobre 2022
Tu râles ? Pourtant les programmes de télé ne sont pas si nuls l’après- midi. Ciné –club, magazine de société, débat politique, documentaire animalier, et j’en passe. Ça rappelle le confinement. En mieux …Exemptée de ménage et autre… et télé tous les jours… Tu en as de la chance ! Ah oui ! N’oublie pas ! Les émissions de déco. Ça, c’est quelque chose !
30 octobre 2022
A peine deux semaines … Tu n’en peux plus de crever d’ennui…Bon…Et si tu te décidais à voir le bon côté des choses ? Et si tu t’intéressais un tant soit peu à ce que tu regardes…Non ?
4 novembre 2022
Oh là là, c’est fou ce qu’on peut faire aujourd’hui en aménagement d’espace. Dingue. Après tu regardes autour de toi … ça te déprime… Ce que c’est vieux et démodé chez toi…
10 Novembre 2022
Remarque…C’est facile à comprendre la façon de procéder. Tu commences par faire un grand tri …par le vide…Tu balances, tu balances…Et quand il n’y a plus rien, tu peins partout en blanc ou couleurs claires, tu colles du lino genre parquet, de la faïence façon marbre, et quand tu as fini le petit-gros œuvre, tu rachètes. Tu rachètes tendance. Mais comme tu as beaucoup balancé, et qu’il ne te reste plus grand chose à ranger, tu n’as plus besoin de beaucoup de meubles finalement … Tu rachètes essentiellement des accessoires, genre coussins- partout, tableaux genre plante -cailloux –zen, bibelots genre osier-paille, caisses- en- bois genre indus… et le tour est joué. Tu recommences tous les trois ans. La déco version minimaliste, c’est plus facile à changer finalement, pour toujours rester dans la tendance. Si vraiment tu tiens à quelque chose, tu le peins et chaque fois tu changes de couleur… simple comme bonjour.
15 janvier 2023
Plus facile à dire qu’à faire, ma chère. Tu as mis tes vieilleries sur Le Bon Coin. Seulement il y en a tellement des vieilleries sur Le Bon Coin ….Même cadeau ça ne fonctionne pas ! Tu ne sais pas si tu ne vas pas suivre le conseil de ton frère : tu veux changer ta déco ? Marre de ton appart ?… Vends- le!
De Lisa
Inspirée de la chanson de Cassé de Nolwenn Leroy
Elle n’a pas vu venir
L’accident à ses pieds
Elle a voulu faire la maline
En courant dans les escaliers
Elle se prend le tapis
Qui se trouve dans l’entrée
Et sans connaître le revers
Que l’avenir l’a réservé
Elle s’est prise en face
Ses quatre vérités
Le risque ça passe ou ça casse
Mais c’est déjà
Cassé, oh oh cassé
Ça fait mal avec le temps
Vive les urgences !
Cassé, oh oh cassé
Ça fait mal avec le temps
Pour redevenir comme avant,
Elle imagine le pire en ce moment
Elle regarde toutes les émissions de déco
Qui lui donne des idées
Pourquoi pas refaire la chambre au complet
Où la couleur est en train de s’écailler
Après se prendre en pleine face
Encore la réalité
Le bras va se recicatriser
Profitons pour tout changer
L’atelier d’écriture fermera des portes pour l’été le 1er juillet prochain, date à laquelle vous recevrez les textes de la dernière proposition et ce, jusqu’au 3 septembre.
Comme l’été arrive, et que nous avons l’esprit plutôt barbecue, invitations, vacances, bord de mer, nous avons peu l’inclination à écrire.
Quant à moi, j’ai besoin de me remettre de toutes les émotions de l’an passé et je vois arriver, avec douleur, la première année de la disparition de ma chère maman. L’été va être une période difficile côté émotions.
Je pars pour la Corse début juillet. C’est une île que j’adore: les paysages sont à couper le souffle. Mon chien va prendre le bateau pour la première fois. Bientôt un an qu’il est entré dans la famille … le temps passe trop vite! Raison de plus pour ne pas le gâcher inutilement en regrets et autres choses!
Je vous souhaite un beau weekend.
Créativement vôtre,
Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE