
Pour la proposition d’écriture N° 178, votre personnage devait checher des moyens de se remonter le moral après des jours et des jours de pluie. C’est chose faite! A chacune et à chacun sa façon de retrouver le moral!
Voici vos textes. Je vous ens ouhaite une belle lecture.
De Catherine M
Il pleut sur ton âme
Il pleure sur ton âme
Comme il pleut sur la campagne
Que faire pour l’apaiser
Quand tout est compliqué
O bruit de l’ondée
Matinale rivale de la rosée
Pour une âme attristée
O doux murmure de l’ondée
Il pleure depuis trop longtemps
Que faire maintenant
Quoi ! Tu n’as pas d’idée
Laisse-moi t’en donner
Pour te remonter le moral
Rien de tel qu’un repas royal
Et pour te réchauffer
Un bon feu de cheminée
La pluie finira bien par cesser
Ton âme par se consoler
Tu pourras à nouveau sourire et chanter
Et dans la campagne aller te promener.
Librement inspiré de « Il pleut dans mon cœur » Paul Verlaine
De Françoise V
DU SOLEIL, DES IMAGES, DES HISTOIRES, DE LA MUSIQUE …
Cette mauvaise météo ne me fera pas tourner en rond dans ma maison. Après l’organisation du quotidien, je m’organise pour moi-même, pour m’occuper, pour rêver, pour m’évader en dehors du temps… Je ne vais tout de même pas me faire manipuler par Madame météo ! Je reconnais que j’ai une chance inouïe : je ne subirai jamais les inondations car je réside sur les hauteurs de ma cité… Alors si l’eau venait à monter, ce serait un océan à mes pieds, et la Terre changerait complètement de visage !
Je ne me démonte pas à cause d’une météo humide. J’ouvre ma galerie de photos souvenirs de paysages bucoliques et inspirants sous un ciel ensoleillé.
Je choisis un instant préféré, je me concentre sur l’image choisie, mon cerveau absorbe le sujet sous mes yeux d’artiste et traduit ce que j’ai envie d’exprimer sur ma toile que j’ai préparée, recouverte de blanc pour retenir les pigments. Un petit croquis à côté pour me guider, et hop j’étale mes couleurs sur la palette. C’est parti ! Dans un même temps, je confectionne quelques petites peintures à envoyer pour des anniversaires dans quelques mois.
Une pose s’impose. Les premiers coups de pinceau sont donnés, il faut laisser sécher.
Deuxième étape dans ma semaine humide : écrire des sujets que l’on m’a envoyé, transmettre du courrier à mes amis, correspondre avec mes contacts. Parapluie et bonnes chaussures sont mes impondérables par tous les temps, et je n’hésite pas à sortir pour aérer mes idées, en trouver d’autres en marchant, le nez en l’air mais bien à l’abri. J’adore entendre la pluie résonner sur la toile de mon parapluie. Rythme régulier et plus ou moins doux m’invitant à méditer tout en marchant.
Troisième occupation : tous les jours, quel que soit le temps, je révise mes phrases musicales sur mon piano, alors les 10 jours de bouderie du soleil ne m’empêcheront pas de continuer à faire chanter mes notes de musiques inlassablement. C’est une compagnie comme une autre… et remplir l’espace invisible par de la musique égaie ma vie.
Quatrième choix : Je n’hésite pas non plus à rendre visite à mes amies, rendez-vous, planning, sortie culturelle si possible, bavardages.
Cinquième étape : Par tous les temps, je suis bénévole au service d’une association quelques heures par semaine.
Le temps défilera vite pour moi. Mais, j’espère la visite du soleil ou une éclaircie pour aller randonner dans la campagne en bonne compagnie, en osmose avec dame nature qui me donne tant avec générosité.
De Lisa
Il pleut, il pleut, il pleut et merde…(rire !)
Élisa souhaite s’occuper de ses journées mais l’eau tombe comme une vache qui …(chercher dans le dictionnaire) (rire!)
Il faut bien se remonter le moral vu la grisaille.
Cette pauvre fille qui s’ennuie face à ce « beau paysage ». Alors, elle décide d’aller dans Word et d’écrire une histoire, pas sur sa vie, car on n’a pas le droit de parler de soi car les autres ne doivent rien savoir de nos journées.
Non ! Partir dans un monde irréel et magnifique où les oiseaux chantent.
Et pourquoi pas ! Elle peut trier ses dessins et les mettre dans un classeur vu qu’elle n’a jamais le temps.
Et non ! Elle peut faire de la cuisine et faire une nouvelle recette vu sur internet.
Il pleut, il pleut, il pleut et merde…(rire !)
Tiens ! À la TV, Titanic qui revient … le naufrage… rediffusion …encore et encore. Vous êtes sûr qu’il est au fond de l’océan. On sait que Leonardo di Caprio est parti… Je vous rassure dans le film. Mais à force de le voir, on se pose des questions ! (Rire !)
Il pleut, il pleut, il pleut et merde…(rire !)
De Francis
Après la pluie vient le beau temps
Après l’hiver c’est le printemps
Oui, les beaux jours
Seront de retour
(Après la pluie le beau temps par Jacques Hélian)
Aujourd’hui, comme hier, de la grisaille, de la pluie, du vent, les prévisionnistes ne sont guère optimistes pour les jours à venir. Tant pis, il va falloir faire avec, nous sommes en automne. Bien sûr, il y a des moments de mélancolie, de tristesse mais haut les cœurs, il faut se bouger, s’armer de bonne humeur et continuer à vivre. Comme dit la chanson les beaux jours seront de retour.
Le soleil est absent, le moral est en berne. Je n’ai pas envie de sortir, je n’ai pas le courage de marcher, de m’aérer, absence de sérotonine, disent les médecins. C’est l’autonome, il faut accepter la situation et prendre le taureau par les cornes et agir en conséquence.
– j’éclaire à giorno les endroits où je me tiens, je ferais des économies d’énergie plus tard.
– Je me réserve des petits moments d’évasion. Quand le vent, la pluie frappent sur les vitres et les volets. Je m’évade. Je ferme les yeux, J’écoute religieusement et je m’imagine à bord d’une barcasse, seul, secoué dans tous les sens, avec une légère pointe d’angoisse. Ça peut durer cinq minutes, comme une heure, c’est tellement bon.
– Je limite le plus possible la télévision avec ses émissions politiques inquiétantes, le minimum du minimum, et si je reste devant, c’est pour regarder plus de programmes distrayants, plus de documentaires de connaissances du monde et faire des projets de voyage. Il pleut, il vente : le cinéma m’appelle. Je multiplie les moments de lecture, bien emmitouflé, au calme, bien au chaud dans le fauteuil au salon et si j’écoute de la musique c’est un peu plus fort que d’habitude pour que la maison résonne.
– Ce n’est pas un temps à mettre un chien dehors et pourtant je me fais violence pour sortir. Je prends la voiture et je me rends dans des endroits que j’ai l’habitude de fréquenter lorsque le temps est plus clément. Je stationne au fond du parking dans la trouée d’arbres, je reste au volant. J’observe la nature, les oiseaux, parfois une biche traverse l’allée. Je suis seul, tout est calme, les souvenirs de vacances sous la pluie resurgissent. Il me vient à l’esprit cette remarque que me faisait ma grand-mère : « ce n’est pas parce qu’on sort sous la pluie qu’on attrape une dépression ».
En regardant le lac, j’ai envie d’aller y pêcher. Je rentre à la maison l’esprit léger, le soleil n’était pas de la partie, mais je suis heureux.
– Ciel est gris, nuages menaçants, lumière absente, mon leitmotiv, il faut vivre, il faut t’occuper l’esprit et je fouille pour la énième fois mes archives, j’y mets de l’ordre, j’en supprime une partie avec le temps elles ont perdu de leur valeur.
Je retrouve un collage commencé depuis quelque temps j’y apporte une énième touche de finition. Je fouille dans mon fonds de journaux et dans ma documentation. Au passage, je découvre de vieux articles, des publicités. Je suis absent, je suis absorbé par ce que je fais le temps passe et je dois faire attention à ne pas rater l’heure de mon émission préférée à la télé.
En fait, est-ce que je n’ai pas le moral ? Non, je vis, je pense différemment et si j’en ai l’impression, je me demande si je ne fais pas un caprice d’enfant gâté. Il me suffit peut-être d’accepter de vivre selon les lois de la nature, d’oublier le confort de ma petite personne et ne pas succomber au travers qui veut qu’aujourd’hui on doit toujours être heureux.
D’Inès
-Francesco, Carla, Matteo, venez vite, il s’est passé quelque chose de beau et d’inhabituel dans notre lieu de recueillement !
Nous étions en plein automne lorsque pendant des dizaines de jours des pluies diluviennes s’abattirent sur les montagnes des Abruzzes.
Georgia et son mari avaient l’habitude de ce genre d’intempéries destructrices et sauvages. Francesco regarda le ciel à travers la grande véranda en verre qui entourait toute sa maison.
-Georgia, le ciel est tellement sombre et noir que l’on a du mal à s’orienter dedans, chez nous. La liste des travaux d’automne devra bien attendre cette année.
Francesco leva la tête :
-Je vois une effrayante nuée d’oiseaux migrateurs au-dessus de nous en train de faire une impression ‘ante andulation’, en tourbillonnant, telle la valse de l’automne.
Tandis que d’autres cherchaient à se poser sur les branches d’arbres à la recherche d’un abri.
Clara alla vite installer des dizaines d’assiettes artisanales remplies de graines et de cacahuètes et amena des abreuvoirs pour les oiseaux ; tandis que Matteo, son petit frère, ouvrit toutes grandes les fenêtres de la véranda, afin de laisser pénétrer ces oisillons. Soudain un immense bruit d’ailes et de gazouillement surgit dans la galerie.
-Quelle beau spectacle maman, ça gazouille de partout ! C’est juste magnifique !
-C’est effectivement une belle providence pour nous ma fille, c’est toujours beau d’avoir des oiseaux comme compagnie en ces temps de grisaille.
Une fois dedans, Georgia et Matteo saisirent un imposant emballage où s’interposaient différentes bougies parfumées. Il y en avait des blanches, des rouges, des bleues et même des noires. Ils avaient décidé de rendre leur foyer dans lequel ils vivaient un havre de paix et de quiétude. Ils choisirent un petit coin de la maison pour en faire un lieu de recueillement, ellee y disposèrent une multitude de bougies. Juste à côté, ils placèrent de la paille, des pierres de cristal, qui reflétaient les lumières. Mais Matteo eut l’idée intime de placer un petit nid un peu à l’écart dans le noir ; et il y mit deux petits hérissons.
Georgia passait des heures à méditer dans son sanctuaire, elle avait souvent besoin de ces moments de solitude qui lui permettaient de s’ancrer et de se recentrer sur elle-même. L’odeur parfumées des bougies l’aidait à se décontracter, à se recentrer sur l’essentiel et à se détendre.
-Maman, à chaque fois que tu surgis de ton refuge, l’éclat de ton visage est si resplendissant, et si rayonnant que tu sembles renaître… tel un phénix qui renaît de ses cendres. Et de surcroît je sens un parfum si bon et si mystérieux qui émane de tout ton être, Mmmh !
-Quoi que l’on dise des pluies, ma fille … cette averse diluvienne demeure quand même une providence pour nous. Elle nous permet de faire une introspection en notre for intérieur pour mieux s’ancrer, méditer et reprendre le contrôle de notre vie. On a tous besoin de ce moment de solitude, de gratitude, de contemplation. Si tu souhaites vraiment en profiter … tu auras besoin de vêtements amples, il faudra aussi que tu gardes les pieds nus, tu resteras dans le noir, et seule ces petites flammes tremblantes et oscillantes t’accompagneront dans ta méditation. Mais sache que rien que le bruit de cette pluie t’aidera à t’apaiser, à te concentrer et peut être même à t’endormir ma chérie.
Soudain, Francesco surgit dans le salon, le visage troublé.
-Il y a de plus en plus de petits animaux qui courent à droite et à gauche, et qui cherchent refuge ! Tu veux bien venir m’aider à les faire entrer dans la véranda, Clara !
-Mais, papa il n’y aura pas de place pour tout ce monde ! Il y a des écureuils, des hérissons, des tortues, des lièvres, et des chiots de partout qui accourent maintenant vers nous. C’est du jamais vu !
Clara, cette fois-ci, ouvrit grand les portes et dispersa de la paille çà et là, afin de mettre bien au chaud toutes ces petites bêtes.
Après avoir passé quelques minutes de méditation, Georgia s’en alla remettre tout en ordre dans sa maison. Elle ouvrit en premier les placards, et commença à faire le tri de tous les vêtements et chaussures que sa famille n’utilisait plus, et fourra le tout dans des sacs de plastique. Elle s’affaira à jeter d’autres objets dont personne ne voulait, tels que de vieux livres, des bibelots, des ustensiles de cuisine qu’elle ne souhaitait plus garder. Soudain, elle tomba nez à nez sur le petit nid de hérissons, il n’y avait pas moins de sept bébés ! Clara et Matteo caressèrent les petits avec des yeux émerveillés et décidèrent de les mettre dans un carton bien au chaud.
D’Elie
Sous la rage des pluies torrentielles.
L’après saison des pluies ne s’ouvre pas sur la saison sèche. Et les pluies torrentielles étaient déjà rares. Pendant ce temps, les énergies solaires se déployaient sur la terre avec force et constance. Et les plantations de maïs, de manioc et d’arachides mûrissent puis changent leurs vêtements verts qui tirent sur le jaune du soleil couchant.
C’est dans cette contemplation que j’étais et réfléchissant sur la lourde besogne de la récolte des cinq hectares de champ de maïs et d’arachides que j’avais ensemencés.
Je n’ai pas manqué de rêver sur mes projets de construction du domicile et de l’achat d’une camionnette neuve qui me rendrait de grands services agricoles.
Revenu de mes activités de la journée, je me suis couché sur le plancher du sol. Quelques minutes s’écoulèrent et un vent s’établit avec une rage non soupçonnée. Il ne faisait que soulever le sable qui formait dans l’air des colonnes de tourbillons en renversant tout objet sur leur passage.
Par cette tempête de pluie torrentielle, des dommages matériels, financiers, et humains ont été enregistrés. Tout autour des concessions, des arbres ont été déracinés et des maisons écroulées. Face à la tempête, les plantations ont été dévastées, dans l’incapacité de se redresser. D’un autre côté, les lamentations des paysans se relayaient sans cesse. Aussi, les pleurs sous les toits cessaient et reprenaient en intensité.
Plusieurs inquiétudes étaient soulevées. Les eaux pluviales avaient inondé les diverses plantations de maïs, de coton, de manioc et de bananeraies. Pour ne citer que celles-ci. Les dégâts étaient considérables. Dix jours de pluies torrentielles avaient laissé des décombres dans les maisons et des pertes en vies humaines. La psychose pesait sur les populations. Les cris de détresse étaient parvenus au Maire de la commune, le préfet et les sages. Pour soulager ces populations victimes, les autorités ont dépêché des secours matériels et financiers.
Ces pluies ont cessé mais le poids de la calamité n’avait pas encore fini de dicter dans les esprits ses lois. Et les hommes et les femmes partout avaient la figure très pâle. Face à cette tempête, il fallait posséder la rage dans le cœur pour tenir bon. La condition nécessite une régénération de la mentalité afin de se donner un cœur révolutionnaire. Tant la pression des catastrophes a engendré des chocs émotionnels, des lésions dans les veines ayant conduit aux crises d’embolies pulmonaires.
Un soir, nous étions à ressasser la mort tragique de Bonou, suite au déracinement d’un arbre qui s’abattit sur lui pendant son retour du champ. Plusieurs interprétations circulaient de bouche à oreille. Le phénomène de changement climatique était mal compris. Pour les uns, les mânes des ancêtres étaient en colère et qu’il urgeait de les apaiser par des rituels et des libations ; et pour d’autres les hommes avaient violé les lois de la nature.
Quand l’homme traverse des moments d’épreuve, son esprit de créativité est ravivé. Il réfléchit et fait appel à la sagesse et à la science.
Les autorités, les sages et les personnes ressources se sont réunies pour examiner les causes, les conséquences et les approches de solutions du phénomène qui n’était pas encore conté dans l’histoire de notre arrondissement à Domè. Tout l’univers est créé sur le fondement des lois, des ordonnances et des préceptes. Par conséquent, l’homme est tenu d’étudier autant que cela l’exige les sciences liées à la création et le règne des humains. C’est alors qu’ils pourront appliquer la sagesse et les sciences à la vie du quotidien pour la paix.
De Roselyne
Sale temps
Il pleut, il mouille
C’est la fête à la grenouille.
Sylvain maugrée, il tempête comme le vent qui souffle en rafales à l’extérieur. Depuis trois semaines, un temps maussade s’est installé. Le ciel est bas, les nuages sont noirs, ils filent à la vitesse de l’éclair, ces gros vilains nuages envoient un déluge sur la terre. Sylvain se dit que Noé va devoir venir sauver tous les Humains qui n’ont pas su garder cette terre en bonne santé. Mais, le genre humain mérite-t-il d’être protégé ? Oh, là, là, Sylvain tu es en train de déprimer, se prend-il à penser, il est grand temps que tu te trouves une activité.
Il s’avoue à lui-même, qu’il en a sacrément marre de ce temps. Rien, il ne peut rien faire à l’extérieur, alors autant se trouver une occupation à l’abri et bien au chaud. Depuis plusieurs mois, il remet en état un petit meuble qu’il a acquis dans une brocante. C’est maintenant ou jamais, allez ouste, au boulot.
Dans le garage, Sylvain s’équipe, sort le matériel dont il a besoin pour la première étape, le ponçage. La machine commence son va et vient pour rendre au bois une surface lisse et polie. Au terme de ce ponçage, Sylvain recule et regarde ce petit meuble de facture plutôt simple, mais qui, lorsqu’il aura été peint et agrémenté d’un léger motif sera du plus bel effet dans son bureau. Sylvain pourra cacher ses trésors dans le petit tiroir sur lequel il remettra une serrure. Ces petits trésors, que chacun garde dans sa vie de manière affective, c’est comme une caverne d’Ali Baba, on peut s’y réfugier, s’y perdre et surtout rêver.
Sylvain ouvre son placard où pléthore de pots de peinture sont rangés comme des soldats de plomb. Voyons, se dit-il, quelle couleur vais-je utiliser ? Sylvain aime les couleurs douces, mais pour ce meuble, il a envie d’une couleur un peu plus pétante. Est-ce parce que le temps est maussade, que son moral est un peu en berne ? Possible. En effet, en general, il est plutôt de bonne humeur.
Après avoir scruté les couleurs que lui offrent ses pots, il opte pour un rouge basque, cela va donner un coup de jeune dans le bureau. D’ailleurs, celui-ci devrait être remis à neuf. Du travail en perspective. Avant de se mettre à l’œuvre, Sylvain se met sur un poste qui diffuse chansons et musique. Voilà, il est prêt. Il pose le meuble sur une vieille table, pour que celui-ci soit à hauteur de travail. Sylvain, d’un geste sûr, entame la première couche de peinture. Il adore travaillér la laque, elle s’étale à merveille et donne un rendu parfait. Il trouve qu’il est plein d’allant, les chansons le mettent en joie, il chantonne, il fredonne. Il se trouve étonnamment bien.
Tout à coup, la porte du garage s’ouvre… mince, j’avais oublié que Josiane, ma petite femme, était partie faire le plein de nourriture. Celle-ci, étonnée de voir son Sylvain dans le garage en train de peindre, descend de la voiture et lui lance : « ben, mon Sylvain que t’arrive-t-il ? Lorsque je suis partie, tu tournais en rond dans la maison, tu ronchonnais contre ce maudit temps, et maintenant tu es tout guilleret »
« Oui, lui dit-il, je sentais que je partais en vrille, alors je me suis donné un bon coup de pied virtuel, je me suis secoué, je n’allais pas rester à me morfondre à cause de la météo, je ne n’y peux rien. Donc, ce petit meuble, que j’avais remisé au fond du garage, a fait les frais de ma prise de décision pour traiter ma baisse de moral.
Josiane n’en croit pas ses oreilles, son Sylvain qui bougonnait depuis quelques jours, revit, rien que d’avoir donné un coup pinceau sur ce meuble.
Puis, la radio émet « Les Amants de La Saint Jean ». Sylvain entoure sa Josiane de ses bras et le voilà qu’il l’entraîne, la fait virevolter au milieu du garage. Il est heureux, Josiane rit à gorge déployée. Quant au petit meuble il trône fièrement sur sa table. S’il pouvait parler, il dirait sûrement : « j’ai redonné le sourire à Sylvain ».
Il pleut, il mouille
C’est la fête à la grenouille.
De Christine
A peine a-t-elle ouvert un œil que Jeanne entend la pluie crépiter sur le vélux de sa chambre. Encore une journée pourrie d’après Météo France. Cela dure depuis presque deux semaines sans discontinuer. Des trombes d’eau qui se déversent sur la ville. Elle ne peut pas finir les travaux d’automne du jardin, ni faire des balades à vélo au bord de la Loue avec son mari, les berges sont inondées. Il fait nuit à cinq heures de l’après-midi et elle n’a qu’une envie, c’est rester sous la couette ou au coin du feu. Mais ce n’est pas génial pour le moral. En fait, il faudrait supprimer le mois de novembre du calendrier.
Elle se fait violence pour mettre un pied à terre et descend dans la cuisine pour un bon petit déjeuner. Jus d’orange, deux kiwis et une tartine de l’excellente confiture d’abricot de fabrication maison pour booster sa forme. Une demi-heure de yoga sous l’oeil nonchalant de son chat Winnie qui préfère s’étirer sous le poêle. Rien de tel pour réveiller son corps et sa tête en douceur. Elle se sent déjà mieux après une douche bien chaude. Son moral est remonté d’un cran.
Il est déjà neuf heures et le ciel est toujours aussi bas. Les corbeaux tournoient dans le ciel, les feuilles voltigent dans tous les sens. Les arbres vont bientôt être tout nus, comme dirait Florian son petit-fils.
La pluie continue à faire des flics et des flocs dans les flaques, mais le vent s’est un peu calmé. Allez! Elle y va! Elle va marcher une heure, elle essaiera de passer entre les gouttes. La pluie lui fouette le visage mais cela lui fait autant de bien qu’une séance de massage. Elle rentre trempée malgré sa cape mais elle se sent bien, la tête lessivée dans tous les sens du terme. Nouvelle douche bien chaude. Armée de son portable, elle s’installe au coin du feu pour remanier le dernier chapitre de son roman avec Winnie sur les genoux. C’est fou, les idées qui lui viennent en marchant.
Satisfaite, elle fait une pause pour préparer le déjeuner. Par un temps comme ça, une bonne choucroute arrosée d’un petit verre de Riesling, ça vous requinque. Cet après-midi, elle a prévu d’aller au cinéma voir une comédie avec sa copine Marie, c’est bon pour le moral. Ensuite, elles feront une pause dans le nouveau salon de thé juste à côté pour papoter. Il faut bien tester leurs choux à la crème !
Il fera nuit quand elle rentrera, mais elle aura passé une bonne journée malgré ce temps abominable. Et ce soir, elle finira de lire le dernier Werber. Quelle meilleure façon y-a-t-il de terminer sa journée ?
Demain, c’est mercredi. Elle garde Florian toute la journée. D’habitude, il suit son papy comme son ombre, dans le jardin ou l’atelier, mais là, ça ne va pas être possible, la météo sera aussi pourrie. Alors, elle l’emmènera à la médiathèque. Elle l’a inscrit à un brico-conte sur le thème de Noël. Il va apprendre à fabriquer des décorations. Au retour, elle cuisinera des petits sablés au chocolat avec lui, qu’il dévora avec papy pour le goûter. Ce sera son soleil de la journée.
De Saxof
MES PETITS PLAISIRS
La pluie ne cesse de battre les vitres et contrairement à certains, ce rythme caresse amoureusement les battements de mon coeur. Oui, j’ai toujours aimé entendre cette pluie battante quand je suis dans mon lit bien au chaud. Dès que je me lève, je la regarde tomber quelques minutes, avant d’aller me glisser sous la pluie chaude de ma pomme de douche.
Je mets mes bottes et mon ciré pour affronter ce temps humide et laisser l’eau qui tombe du ciel mouiller mon visage. Ne dit-on pas que la pluie est bonne pour la peau. Cette promenade me vivifie, et j’apprécie l’odeur de la terre qui est différente à chaque saison.
Les chaussons ayant remplacé les bottes, je mets la cheminée en fonctionnement en me préparant un chocolat chaud.
Dans cette ambiance chaleureuse, ma petite chatte vient se frotter contre mes jambes et saute pour s’installer sur moi tout en ronronnant. Je profite de cet instant de complicité pour ouvrir le livre commencé hier.
Ce midi, je vais me cuisiner des spaghettis au citron et à l’ail, avec un bon petit rosé et un yaourt à la vanille, et ensuite je m’installerai devant un film romantique, avant de m’attaquer à mes comptes. Mais après le repas, je me suis à nouveau installée devant la porte fenêtre pour regarder la pluie tomber, j’adore !!
Demain, il paraît que le soleil va revenir !
De Nicole
Automne 2023
Cet automne 2023 est bien plus sombre que les autres années : guerres, catastrophes climatiques, tempêtes à répétitions, inondations…
Je sens les tentacules du mal être descendre insidieusement dans mon système mental.
Et en plus, la pluie. Ploc, ploc, ploc sur mon moral. Le ciel plombé empêche d’admirer les belles feuilles aux chaudes couleurs et de dévoiler tout leur charme. Imbibées d’eau, elles pourrissent.
J’ai l’impression d’avoir un fantôme à demeure, cette incertitude qui gagne du terrain,
qui envahit mon espace vital. Alors quand l’angoisse remonte, je me démène pour la chasser.
Mais, que faire ?
Manger quelques douceurs. Préparer de nouvelles recettes de cuisine, arborer une graisse hivernale. Lire, lire et puis écrire pour différents ateliers d’écriture. Rêver dans des siestes réparatrices de ce printemps qui revient toujours. Il m’offrira le retour des petits bonheurs.
De Marie-Josée
La frénésie du rangement
Le ciel est bas depuis une semaine. Le soleil semble avoir plié bagage et je n’ai qu’une envie, faire de même. Hélas, aller à sa poursuite à l’autre bout du monde n’est pas prévu au programme, il ne reste plus qu’à prendre mon mal en patience en attendant des jours meilleurs.
C’est l’occasion pour inaugurer ma nouvelle veste dont la vendeuse m’a vanté les mérites pour justifier son prix : chaleur, confort, étanchéité. J’ai tout de même emmené mon parapluie lors de la première sortie et j’ai bien fait. A mi-chemin, le ciel a ouvert les vannes et j’ai couru m’abriter sous un porche en attendant la fin du déluge. Le lendemain, j’ai échappé à la saucée de justesse et les jours suivants, j’en ai fait un jeu. Il fallait trouver le moment propice pour sortir une heure sans se faire mouiller et j’étais fière à chaque victoire. Entre nous, je n’ai pas gagné souvent, mais cela m’a permis de découvrir tous les sites météo de France et de Navarre.
Ces petites sorties n’étaient pas sans me rappeler quelque chose et j’ai préféré de loin défier le temps plutôt que les interdits stupides de nos élites. Comme à cette période, le bon vieux Scrabble a repris du service et les parties furent âprement disputées. Après une semaine, toujours pas d’accalmie en vue. J’ai fait de la peinture, couché ma frustration dans un carnet d’écriture. J’ai revisité ma la bibliothèque à la recherche de livres que j’avais achetés et oubliés de lire et oh surprise, j’en ai trouvé quelques-uns. Au beau milieu de toutes ces activités, une petite voix murmurait :
-Tu t’es bien fait plaisir jusqu’à présent, mais il te reste quelque chose à faire.
-Je ne vois pas de quoi tu veux parler.
-Bien sûr que si, tu t’y soustraits depuis belle lurette.
-Je sais, changer les pots des plantes vertes, elles commencent à être à l’étroit !
-Pas du tout ! Arrête de jouer à l’ignorante, pas avec moi.
-Croix de bois, croix de fer, je ne sais pas de quoi tu veux parler. Je te laisse, un livre captivant m’attend.
-Je ne te lâcherai pas. Je te donne un indice : tu avais commencé au printemps, mais comme d’habitude, devant l’ampleur de la tâche, tu t’es dérobée sous prétexte qu’il faisait trop beau. Ce n’est plus le cas à présent, alors, retrousse tes manches et vas-y.
-C’est bon, je vois de quoi tu parles, je vais les trier ces foutues armoires. Je commencerai par les vêtements, ça me semble le plus urgent.
-Tu vois, quand tu veux !
-Promis, je le ferai, je m’y attellerai demain.
-Pas demain, tout de suite.
J’ai résisté à l’envie de surfer sur internet, à la place, j’ai pris un grand carton et je l’ai déposé à côté de l’armoire. J’ai ouvert la première porte et devant l’ampleur de la tâche, je n’avais qu’une envie, la refermer, mais la petite voix était toujours là. De guerre lasse, j’ai vidé la penderie et les étagères et en un rien de temps, la chambre ressemblait à un capharnaüm. C’est avec nostalgie que j’ai mis de côté ce pantalon en cuir noir que j’avais porté tellement souvent. J’avais complètement oublié cette robe rouge que j’avais achetée sur un coup de coeur et que je n’avais finalement jamais mise. Pourquoi d’ailleurs ? Trop courte, trop voyante, trop moulante ?
J’en ai fait des découvertes et après une séance d’essayage, le tas des affaires à débarrasser faisait le triple de celui de celles à garder. En fin de journée, mon armoire était digne d’un post sur Pinterest.
La frénésie du rangement s’est emparée de moi. Plus aucun placard n’a trouvé grâce à mes yeux et j’ai fait la traque à tout ce qui était inutile et encombrant. J’étais fière de moi et malgré le soleil qui revenait timidement, je n’avais pas l’intention de m’arrêter en si bon chemin. Il ne me restait plus que l’armoire de mon conjoint à passer au crible, mais j’ai été freinée dans mon élan bien malgré moi, toutes les clés qui ouvraient ses portes avaient disparues mystérieusement.
De Sandra
Théo se promène sous la pluie
Admire la beauté de la nature, car c’est un art qui se trouve un peu partout
Bien sûr, qu’avec sa palette de couleurs, nos journées sont plus ensoleillées
Théo se met à dessiner son plan de maison de rêve,
Il lit des documentaires, s’informe et envoie des courriels
Il écrit dans son journal de bord et ajoute des pensées
Grâce à ses recherches sur internet, il a pu retracer certains de ses ancêtres
Théo découvre qu’ils sont près de chez lui
Évidemment, les journées de pluie se ressemblent, humides, grises et froides
Théo en profit, il se berce au son des gouttes d’eau pour s’en dormir
Là-bas au loin l’univers pleure de pluie
On peut y attend le silence
Dans un ciel illuminé.
De Dominique
Le piano.
Mais qu’avons-nous fait aux « Hyades », « Tlaloc », et autres « Éole » pour qu’ils se liguent ainsi contre nous ? Les déesses et les dieux nous préparent-ils un nouveau déluge ?
Si ça continue de cette manière, Noé va devoir ressortir son Arche de survie.
Cela dit, au train où l’homme détruit son environnement, le père Noé n’aura plus beaucoup d’espèces à embarquer sur son navire.
Il pleut sans discontinuer, la rivière déborde et vient lécher nos portes.
Et moi qui me faisais une telle joie de profiter de ces quelques jours de vacances pour respirer l’air pur, me balader en forêt, explorer les chemins de la campagne si belle en automne, mais voilà que les averses, le vent, les éléments en furie ne semblent pas le vouloir.
En écartant le rideau de la fenêtre, je constate que la pluie tombe toujours à gros grains, je l’entends battre la mesure sur le toit. Que vais-je donc faire de mon temps, cloîtré à la maison ? J’erre sans but précis de la télévision, à l’armoire à provisions et Je me dis :
– Si tu ne veux pas prendre quelques kilos, l’action est impérative !
Quelques travaux sont au programme mais, pour atteindre ma caisse à outils, je dois traverser le jardin au risque de m’enliser dans la glaise molle.
– Où est mon téléphone ? Je l’entends sonner. Ah oui dans la bibliothèque !
Je le tiens, voyons, qui vient de m’appeler ? De la pub, encore et toujours cette fichue publicité envahissante et énervante à souhait. Désabusé, je m’assieds sur mon fauteuil face à mes livres. Et si j’en profitais pour remettre un peu d’ordre dans mes rayonnages, depuis le temps qu’ils attendent que l’on s’occupe d’eux ! Je les rejoins et je laisse courir mes doigts sur leurs couvertures, je redécouvre des titres :
D’abord mes livres de jeunesse ; Croc blanc, Bari chien-loup, l’appel de la forêt, Crin blanc puis le Petit Prince, que de beaux souvenirs passés avec mes héros. Un peu plus bas, ce sont les bandes dessinées qui s’offrent à mes yeux ; Tintin et Milou pour les lecteurs de 7 à 77 ans, Astérix et Obélix, les irréductibles Gaulois. Puis viennent des ouvrages plus ambitieux conseillés par mon professeur de français, cet homme passionné et passionnant ; Terre des hommes, l’Etranger, Voyage au bout de la nuit et bien d’autres, Verlaine, Baudelaire. À quelle source puisaient-ils leur inspiration ? J’aurais tant aimé m’abreuver de la même eau.
Allez au travail, remettons de l’ordre dans tout ce fatras !
Culture générale au même étage, bandes dessinées avec les bandes dessinées… Mais, quelle est donc cette brochure coincée entre deux livres d’histoire ? « Méthode pour apprendre le piano en dix leçons ». Je lance un regard envieux vers ce vieux piano abandonné là-bas dans le fond du salon et je me dis :
— Il me semble que tu as du temps à perdre mon ami, et si on s’y remettait ?
Je m’installe sur le tabouret, je soulève le couvercle de l’instrument qui m’offre ses touches d’ivoire jaunies. La méthode est ouverte, mes doigts se risquent sur les touches blanches et noires, l’Ode à la Joie résonne, je retrouve mes repères. Pour ce premier nouvel essai, je suis assez content de moi. Demain, j’attaquerai le « French Cancan » puis après-demain le « traditionnel Écossais ».
Au quatrième jour de la méthode, je retrouve les fameuses croches du « menuet de Bach ». J’essaie de m’appliquer, le métronome est réglé sur 60 battements à la minute, puis 70 à la minute et enfin à la bonne cadence de 80 battements à la minute… Aie, voilà que ça se complique.
– Bon, c’est bien beau tout ça, mais la musique, ça ne nourrit pas son homme et je dois faire chauffer la pizza !
Je referme le bel instrument, je réajuste son beau napperon en dentelle et je m’avance vers la fenêtre ; il pleut, le ciel est lourd de gros nuages noirs et n’annonce pas le soleil.
Bon, que vais-je faire demain ?
De Claude
INTEMPÉRIES, UN TEMPS POURRI
Hé ! l’eau !
Il a beaucoup plu dans ma région mais je dois avouer que cela ne m’a pas plu, mais pas plu du tout. En 1875 déjà, le président Mac Mahon, s’écriait en constatant les crues de la Garonne : « Que d’eau ! que d’eau ! » Enfin, c’est triste mais cela vaut mieux que : « Que d’os ! que d’os ! »
Comme disait Pierre Dac : « Je préfère le vin d’ici à l’eau de l’Aa ».
Cela avait commencé par un bel après-midi d’automne. Puis le ciel se montra soudain menaçant en se chargeant de nuages gris qui rapidement virèrent au noir. Et la nuit s’invita en plein jour ! Les gouttes de pluie qui sporadiquement me criblaient la peau, m’obligèrent à déployer mon parapluie.
Un vent violent se leva tout à coup dans un déchaînement de sons et de lumières. Un déluge de pluie déferla alors sur la ville, accompagné d’un grondement assourdissant. Les arbres étaient pliés par le vent. Moi aussi, sous mon frêle parapluie. Je m’abritai aussi vite que possible. Mais déjà, j’étais trempé jusqu’aux eaux.
Le ciel se zébrait d’éclairs qui n’avaient rien de gourmandises. La foudre s’abattit tout près de moi, coupant, sous mes yeux, un arbre en deux. J’étais terrifié !
Je savais que la foudre était bénéfique aux bossus car elle les foudroie. Remarquez, elle l’est aussi pour tout le monde, car elle les éclaire, je veux dire qu’elle les met au courant. Le fait est que jamais auparavant, je n’avais vu la nature entrer dans une telle colère ! Je fus saisi d’effroi devant cette violence des éléments et je réalisai à quel point, comme le disait Pascal, « l’homme n’était qu’un roseau pensant* ».
Me revinrent alors en mémoire ces vers célèbres du Cid de Corneille (à peine parodiés) : « Ô rage, eau des espoirs, Ô déesse de la pluie ! Que t’ai-je donc fait pour mériter ce temps pourri ? »
Les eaux emportaient tout sur leur passage, balayant, par la puissance de leurs fleauts, voitures, cabanes, éventaires et submergeant même les constructions les plus précaires. Je me pris à chanter : « Un typhon, fond, fond, les petites maisonnettes ! »
Je rentrai au plus vite. Nous étions coupés du reste du monde : plus d’électricité, plus de télépheaune (comment dire : « à l’eau » ?). Plus d’internet non plus. Fini les texteaux ! Heureusement que nous avions des postes de radieau ! Et de plus, nous avions, dans la maison, les pieds dans l’eau. Je me réfugiai au premier étage pour ne plus en bouger. J’étais au pain sec et… à l’eau que la mairie nous distribuait tous les jours, car l’eau du reaubinet était impreaupre à la conseaummation. Des gars des eaux (des héreaux !) venaient livrer nos courses… en barque ! Et ce calvaire dura dix jours.
Alors qu’on nous avait bassiné tout l’été avec les nappes phréatiques qui étaient à sec, ma ville devenait une ville d’eaux ! Qui l’eût cru ?
Comment ne pas être déprimé dans une telle situation, et que faire ? Se bourrer de comprimés pour réprimer la dépression qui n’était pas seulement atmosphérique ? Alors que les rivières sortaient de leur lit, moi, je choisis de me plonger avec délices dans le mien.
Et comme pendant la Covid, j’ai lu, beaucoup lu, et ça m’a plu :
« 20000 lieues sous les mers », « l’eaudyssée » d’eau-mère, du Cocteau, du Leauti et je me suis même régalé avec « Histoire d’eau ».J’ai ainsi déveauré une dizaine de livres (ou dans ces eaux-là). J’ai aussi fait des meaux croisés et beaucoup écouté les infeaux.
Je comprends que certains habitants soient désespérés d’avoir tout perdu. Mais pas au point de que le monde allait à vau-l’eau et beaucoup répétaient : « Après moi, le déluge ! ».
*Jules Renard a complété la phrase en ajoutant que « la femme était un roseau dépensant ».
Je suis fort aise de constater que depuis peu, on donne des prénoms masculins aux tempêtes. Il fut un temps où elles ne portaient que des prénoms féminins.
Quel était le message caché? Que voulait-on insinuer? Quel était le rapport entre les femmes et les tempêtes?
En premier lieu, qui se charge de nommer les tempêtes? En cherchant sur internet, j’ai appris que l’Organisation météorologique mondiale délègue le choix des prénoms de tempêtes à 5 organismes régionaux. Les prénoms doivent alterner masculin et féminin. Alors, les plus grosses tempêtes portent-elles des prénoms féminins? Je m’interroge!
L’OMM prend la question du choix des prénoms très au sérieux et suit une procédure stricte.
Par exemple, le prénom Cindy qui a été utilisé pour désigner un cyclone tropical en juin 2017, a été réutilisé en 2023. La seule raison pour laquelle un nom peut être retiré de la liste, c’est lorsqu’une tempête est particulièrement destructrice ou meurtrière.
Tout cela est fort instructif!
Je vous souhaite une belle semaine créative.
Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine sur le blog LA PLUME DE LAURENCE pour lire vos prochains textes correspondant à la porposition d’écriture N° 179.
Portez-vous bien, prenez soin de vous et gardez le moral, malgré cette météo pluvieuse et maussade!
Créativement vôtre,
Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE
