Pour ma part, je ne voudrai pas être à Paris à ce moment-là, trop de monde, trop de foule, trop de surveillance, trop de trop de tout …

Je préfère le calme et la nature, surtout l’été. Il est clair que je ne voudrai pas me trouver à la place de celles et ceux qui vont subir tous les désagréments.

Mais, les touristes vont venir en masse dans notre belle capitale, on parler de Paris partout dans le monde. C’est une belle aventure humaine, c’est sûr, mais…

De Francis

Pari olympique

Les Jeux olympiques de 2024 à Paris seront sans aucun doute un événement majeur qui attireront l’attention du monde entier. Cependant, pour les habitants de Paris, cela pourrait également entraîner des perturbations majeures dans leur vie quotidienne. Heureux celui qui habitera loin de Paris et n’aura pas à subir les tracas des jeux olympiques.

La circulation, les embouteillages, le stationnement sont déjà suffisamment difficiles en temps normal, cela pourra signifier une série de nuisances supplémentaires et de défis considérables. Les parkings déjà rares dans la ville vont être rapidement saturés par les véhicules des participants et des spectateurs, laissant peu d’options pour les résidents et les travailleurs qui dépendent de leur voiture pour se déplacer.

Les restrictions de circulation pourraient rendre l’accès à ces lieux essentiels plus difficile, les magasins, collèges, écoles, universités perturbant de fait la vie quotidienne. Les transports en commun déjà surchargés vont être encore plus encombrés pendant les Jeux Olympiques, ce qui rendra les déplacements plus inconfortables et stressants.

Les foules massives attendues aux événements olympiques rendront les déplacements dans la ville plus difficiles et nécessiteront des mesures de sécurité strictes, ce qui entraînera des retards et des inconvénients pour les habitants. Les personnes qui dépendent du télétravail ou qui nécessitent des soins médicaux rencontreront des difficultés supplémentaires.

Comment accéder à des spectacles et des événements culturels en raison des restrictions de circulation et de sécurité.

Les grands événements présentent toujours des risques accrus en matière de sécurité, tant en ce qui concerne les attaques terroristes que les cyberattaques. Ils créent un sentiment d’insécurité et comment vivre l’esprit léger avec des fouilles corporelles et des ouvertures de sacs.

En ce qui concerne l’environnement, l’impact est important du fait de l’augmentation de la pollution due aux déplacements accrus et à la gestion des déchets. Nous avons connu en 2020 le COVID, les virus circulent mondialement et ce grand rassemblement pourrait favoriser la transmission de maladies préoccupantes pour les Parisiens et les banlieusards, en particulier en périodes de pandémies et épidémiques.

 De tout ce qui précède, il ne faut pas oublier le risque avéré de nettoyage social des rues, avec des délogements de sans-abri, des réductions des places d’hébergement d’urgence, des fermetures des points d’accueil, de distribution de l’aide alimentaire, etc.

En conclusion, bien que les Jeux Olympiques de 2024 à Paris soient une occasion de célébrer le sport et l’unité internationale, ils présentent également une série de défis et de nuisances pour les Parisiens et les banlieusards. Il sera important pour les autorités et les parties prenantes de mettre en place des mesures d’atténuation efficaces pour minimiser ces impacts négatifs et assurer une expérience aussi positive que possible pour tous.

Espérons que ces Jeux Olympiques soient un pari gagnant.

De Catherine S

Alan et Sylvain, les deux associés à la tête de la jeune société « Créativ’Pub » envoyèrent à leurs employés ce message énigmatique : « Cellule de crise ce jour à 10 h en salle de réunion. Présence obligatoire ». L’équipe était jeune, motivée, impliquée dans le projet depuis sa création, de ce fait les conjectures allaient bon train, l’étonnement cédant la place à l’inquiétude.  Ponctuels, ils prirent place autour de la table : Andréas, le designer, François, le comptable, Estelle la commerciale, Mounir, le préparateur de commande, et Valérie qui assurait dans son van toutes les livraisons.

Alan fit son entrée, suivi de près par Sylvain qui prit place derrière le vidéoprojecteur. —-« L’ordre du jour : les JO ! Vous n’ignorez pas que dans 6 mois, durant la période du 26 juillet au 11 août 2024 Paris intra-muros va être un véritable enfer ! Circuler relèvera de la prouesse ! »

-Sylvain, s’il te plait, tu veux bien projeter la carte de tous les sites olympiques. Notre entrepôt est en Seine Saint-Denis, en bordure du village olympique et des médias, le bureau en plein Paris. L’accès ne va pas être facilité, je le crains. Notre société est en plein démarrage, les premiers résultats sont encourageants, l’actualité nous est favorable, les entreprises jouent la carte des JO à fond, tous les feux sont au vert. Il faut anticiper les difficultés. Avez-vous des propositions à faire ? 

-Andréas : le problème numéro un, à mon sens, c’est le transport, on habite tous en périphérie, voir en banlieue plus ou moins éloignée, c’est une perte de temps et d’énergie considérable ! Le télétravail est-il envisageable ?

– Estelle : pour ma part, j’ai de bonnes relations avec les clients, j’ai réussi à constituer un bon réseau, et pour une quinzaine de jours, je pense pouvoir maintenir le contact en visio. Vous validez ? 

-François : la magie de l’informatique ; je vous rappelle qu’on est tous en réseau, la com est assurée, préservée. Quant à la compta, je peux très bien la faire depuis chez moi le temps des JO.

Alan caressait sa barbe, attentif aux remarques de chacun. « Oui, ça tient la route mais il reste un gros souci : la préparation et la livraison des commandes. Qu’en pensez-vous tous les deux ? »

Mounir et Valérie échangèrent un regard complice, tous deux bossaient en bonne intelligence. Mounir semblait embarrassé, hésitant à prendre la parole.

– Pour être honnête, chef, j’ai un petit problème, mon co-locataire a mis l’appartement sur Airbnb sans me demander mon avis, je sais pas trop où « crécher » durant cette période. Mais je serai tous les jours à l’entrepôt, vous pouvez compter sur moi. Et toi Valérie ?

– Assurer les livraisons durant cette période, c’est pas gagné ! Ne pourrait-on pas déposer les commandes en consigne Pickup, très tôt le matin ?  Il suffit de cibler les points relais géographiquement par rapport à la clientèle, quitte à suspendre les frais de port durant cette période. 

Rougissante et se tournant vers François :

-C’est juste une idée… les finances c’est ta partie !

Sylvain, silencieux jusque-là, s’agita sur son siège :

-Je peux te parler Alan ?

Après un échange animé, Sylvain, souriant, s’adressa à l’équipe. 

-J’ai une suggestion un peu folle à vous faire, c’est pour nous l’occasion de vous remercier de votre travail acharné et de compenser un peu le manque de congés durant cette première année. Mon oncle possède en Bretagne un petit camping proche de la mer avec des mobil- homes confortables et une grande piscine. Il arrête son activité et doit nettoyer le terrain avant de le mettre en vente. Il est prêt à nous accueillir moyennant un petit coup de main. Ainsi, vous pourriez faire du télétravail tout en profitant du cadre. De plus, tout comme Mounir, rien ne vous empêche de louer vos appartements durant cette période, histoire de rentabiliser.

Mounir, tu pourrais loger dans le dépôt la première semaine, je serai ton binôme pour les livraisons, la deuxième semaine, Valérie prendra ta place et Alan se chargera des rotations. Ainsi vous pourrez, à tour de rôle, nous rejoindre en Bretagne, profiter du site tout en aidant mon oncle. N’ayez crainte il est bien outillé, la tâche n’est pas ardue, c’est plus de l’accompagnement. Une solution peu protocolaire, je l’avoue, mais qui a le mérite de prendre en compte les besoins de chacun. Concertez-vous et donnez-nous une réponse rapide. Merci pour votre attention.

Quelques jours plus tard, Andréas, porte-parole du personnel, leur adressa ce message enthousiaste :

 « Plus vite, plus haut, plus fort, ENSEMBLE », la devise des JO et la nôtre désormais !  Cap sur la Bretagne à l’unanimité ! »

De Jacques

Les œuf limpides

Après ma course de qualification, je blaguais en disant que j’allais aux œufs limpides. Paris !L’auto-dérision me semblait une bonne façon de faire un pied-de-nez au syndrome de l’imposteur. Comment avais-je fait pour me qualifier ? C’était la course de ma vie. Je suis marathonien. Un temps record contre des opposants de qualité. La veille, j’avais pris un petit déjeuner vers 11 heures au restaurant Chez Cora : gaufre aux fraises. J’ai aussi dîné chez Angéline, ce merveilleux restaurant italien de Trois-Rivières, rue des Forges.

Le voyage entre Trois-Rivières et Montréal s’est déroulé dans la joie et l’euphorie. Je me suis joint à l’équipe nationale de la République du Québec. J’ai dormi comme un bébé à l’hôtel. Devinez ! J’ai rêvé de Paris, de mon premier séjour. Nous sommes partis de Montréal au début du mois de mai 2003 pour Bruxelles. Nous avions rendez-vous pour des visites d’entreprises d’économie sociale et solidaire, en Belgique, mais aussi en France. Les visites de France se sont effondrées. Bof ! Pas grave !

De Liège, nous sommes partis pour la France, une route du nord au sud avec un arrêt à Nice, puis le TGV nous a conduits à la gare de Lyon. Il faisait beau soleil. À partir de l’hôtel, nous sommes partis vers le 1er arrondissement. Il y avait une exposition sur le transport sur les Champs-Élysées. C’était merveilleux de se retrouver à Paris, Paris ! La chaleur ! Sans le savoir, nous avions inauguré la grande canicule. La direction de l’hôtel avait décidé de refaire le système de climatisation. Un enfer !

La course ! Avec mon dossard de la république, me voilà sur la ligne de départ. Bang ! Le peloton s’élance. Je cours à mon rythme et doublant quelques participants. Mon esprit s’évade et je me retrouve dans Paris au cours d’un autre voyage. Nous visitons le Louvre et le Musée d’Orsay.

De retour à la réalité de ma course… Je cours, je cours. Je m’évade encore. Un retour à Paris quelques années plus tard, je visite plusieurs églises. Je me rappelle l’émerveillement et de fierté, car je suis aussi Français. Ce n’est pas parce que Louis chose a décidé de privilégier la canne à sucre plutôt que la peau de castor en nous cédant aux mécréants Anglais (rire) que je n’ai pas de droit de citoyenneté (enfin !).

La course ! Je me retrouve à quelques foulées du peloton de tête. Il est encore très loin. Je me revois donc à Paris en hiver. Nous sommes dans le 15e, le métro suspendu passe devant l’hôtel. Nous marchons dans la ville pour essayer de nous y perdre et voir de nouvelles choses. C’est facile. Nous dînons dans un restaurant italien, c’est la veille de Noël. La famille est réunie. Nous sommes accueillies presque comme des membres de la famille. Si c’était bon ? La quasi-extase !!!

J’ai rejoint le peloton de tête. Le fil d’arrivée n’est plus très loin. La fatigue commence à se faire sentir. Mes jambes sont de plus en plus lourdes. Une drôle de pensée me vient en tête en franchissant le fil d’arrivée : un jour je marierai un ange. Je m’écroule. Comme je suis déjà marié, l’ange a déjà été épousé.

De Brigitte

JO 2024

Les résultats allaient tomber quand elle venait juste de finir sa course. Elle rapprochait ses rames et le canoë avait fait des merveilles sous les tumultes artificiels de sa piste d’entraînement. Pour s’extraire du bateau, un coup de main était nécessaire pour rassembler ses deux jambes paralysées. La coach s’approcha d’elle, la souleva avec une énergie incroyable, son chrono était inimaginable, elle faisait partie de l’équipe paralympique !!

Elle n’en croyait pas ses yeux quand elle vit s’afficher son temps de parcours sans faute…Pour elle, le monde venait de s’ouvrir en deux, celui d’avant un vieux monde, celui de l’accident qui lui avait fait perdre l’usage de ses deux jambes, et le monde nouveau celui de son défi, bras ouverts et cœur battant. Sa coach la serrait si fort qu’elle manquait presque de souffle, un sourire éclatant lui fendait le visage. Le temps ancien venait de s’écrouler et naissait celui de l’espérance d’un nouveau défi. Elle découvrait que c’était la première fois qu’elle était heureuse depuis six ans, et qu’elle était prête à le rester.

De Jean-Michel

Lucien était aux anges : pour la première fois de son histoire, il allait participer aux Jeux Olympiques et, qui plus est, à Paris ! La cerise sur le gâteau était qu’il allait, au préalable, porter la flamme…le jour de son anniversaire ! Il voyait déjà trente-six chandelles… Jeune prodige du marathon, cela ne lui faisait pas peur d’avaler les kilomètres, de défier les Éthiopiens pour leur prouver que cette compétition n’était pas leur terrain de chasse réservé.

Depuis des semaines il s’était entraîné, et sur tous les terrains : dans les plaines de la Beauce comme autour du Mont-Blanc, la crème des courses… Maintenant, à quelques semaines de l’épreuve, il accélérait sa préparation, ne pensait plus qu’à ça : ce qui n’était qu’une simple mise en jambes, au départ, devenait désormais un véritable parcours du combattant ! Toute sa famille avait été mise à contribution pour l’aider à relever ce défi !

Mais soudain…catastrophe ! Une simple piste un peu glissante avait suffi, en un éclair, à anéantir tous ses espoirs : avec une rupture des ligaments, il se vit contraint de passer le relais et de déclarer forfait.

C’est alors que Lucien se réveilla en sursaut : encore ce fichu cauchemar qui revenait sans cesse. C’est vrai qu’il était un véritable sportif…en chambre !

De Manuela

Les Jeux Olympiques 2024

Je pleure de joie mais aussi de tristesse. Je viens de participer pour la première fois aux Jeux Olympiques à Paris, Paris c’est chez moi. Je ne suis malheureusement pas montée sur le podium : 4ème place. Je n’ai que la médaille en chocolat, mais je suis quand même très fière de ma performance.

Voilà quatre ans que je prépare très activement cette épreuve. Vingt ans que je m’entraîne dans un petit club d’athlétisme autour de Poitiers, puis toujours autour de Poitiers, au CREPS de Boivre.

Je m’appelle Sidonie, Sidonie Le Charmeur ; je viens de fêter mon 27ème anniversaire. Après tous les efforts fournis, je viens d’atteindre les minimas requis pour obtenir la sélection pour les J.O. 2024.

Il me faut courir et encore courir, matins, midis et soirs, tous les jours de la semaine et même le week-end. Je dois aussi suivre les cours afin d’obtenir tous les diplômes que je souhaite, une vraie vie de galère. Je cours des semi-marathons, des marathons une ou deux fois par semaine. Rien ne m’arrête : ni la pluie, ni le vent et encore moins le soleil. Une petite visite médicale est prévue toutes les semaines.

En ce printemps 2024, je suis en pleine forme. Mes temps aux épreuves physiques du dix kilomètres sont très convenables. J’ai un léger stress qui s’amplifie de jour en jour et ce, jusqu’à la date du départ pour le village olympique pendant toute la période des J.O. (de l’arrivée des athlètes en bateau sur la Seine à la cérémonie de clôture). Je suis prête, en forme physique mais aussi mentale, alors pourquoi stresser. Cette attitude doit être normale quand on arrive si près du but. Bien dormir est sans doute un bon remède. Mon mari me dit très souvent : reste calme, soit zen, pas de stress et tout ira bien. Il a souvent raison.

La veille du jour J, je monte dans un bus en compagnie de d’autres sportifs, direction Paris. Une prise en charge par le staff technique de la fédération d’athlétisme doit avoir lieu le jour même (tout va aller très vite, m’a-t-on dit), puis description des repas en commun, visite de nos chambres à deux ou trois athlètes.

 Jour J ; entrée dans l’arène, visite des vestiaires et du stade ainsi que du pôle santé. Notre entraîneur nous donne l’emploi du temps de nos prochains jours :

-Les filles, je compte sur vous !

-Oui, Marcel, tu pourras être fier de nous.

-Avez-vous des questions ?

-Non, chef, tout est clair.

Je sais qu’il n’aime pas que l’on le surnomme : chef.

Le dix kilomètres se court sans éliminatoire. Le départ est donné le soir quand la température commence à tomber.

C’est le grand jour, on entre dans le Stade de France par l’entrée des artistes ou plutôt des sportifs. On se place derrière la ligne de départ avec les 52 autres concurrentes, dont une bien connue de nous toutes : la Kenyane Agnès Jabert Ngetch qui détient le record du monde après son exploit en Espagne à l’âge de 22 ans : 28 minutes 46 secondes. Temps exceptionnel.

Il faut que j’arrive à bien me placer le plus près de la ligne de départ. C’est la bousculade, tant pis si ma place n’est pas la meilleure, je rattraperai mon retard au fil des minutes : j’ai confiance en moi. C’est l’heure, le pistolet nous donne le top départ. Je suis gonflée à bloc. J’entends, au fond de moi, une petite voix qui me dit : aie confiance en toi Sidonie ! Je m’élance avec le groupe de tête, quelques bousculades sans conséquence.

Dès les premiers tours, je me dis intérieurement : j’y crois, il faut y croire, il faut garder le moral. 25 tours de piste… ne pas se précipiter, ne pas brûler ses réserves trop tôt. Je suis dans le groupe de tête pendant environ 13 tours (soir à peu près la moitié de la course). Une légère fraîcheur se fait sentir. Aucun ravitaillement n’est prévu pendant les trente minutes de course.

Les athlètes de tête, avec la Kenyane, me distancent maintenant de quelques mètres, distance assez facile à rattraper. Elle aura, elle aussi, et toutes les fondeuses devant moi, des moments de faiblesse. Pour l’instant, garde ton rythme, un rythme constant. Il reste encore sept tours, des petites douleurs se font sentir – rien d’alarment.

Je sais que mon mari et une grande partie de ma famille et mes amis sont là et qu’ils sont sans doute au milieu des 80 000 spectateurs qui applaudissent, crient, encouragent les athlètes. Ça me fait chaud au cœur et c’est à ce moment-là que je décide d’augmenter, très légèrement mon rythme. Je serre les poings. Je prends mon regard de tueuse et j’y vais. Je peux y arriver, je dois y arriver, je suis une guerrière. Le moral est là, mais je souffre de plus en plus, les jambes, la respiration. Je sue.

Petit à petit, je remonte vers la tête de la course, j’en dépasse une, puis deux. Il n’en reste que six devant moi. J’imagine que les autres athlètes sont comme moi, au bout du rouleau, j’espère qu’elles sont encore plus mal en point que moi. Le panneau de marque indique trois tours. Trois tours sur les vingt-cinq à effectuer, ça me plaît comme nouvelle. Mais mon corps souffre, mon corps me fait souffrir, ma respiration se fait lourde. Je dois tenir. Je dépasse une autre concurrente, puis une autre.  La cloche sonne : j’entame le dernier tour.

Le rythme de toutes athlètes devant moi s’accélère. Je n’arrive pas à passer devant l’autre Kenyane qui accélère plus fort que moi sur la ligne d’arrivée.

Je suis donc 4ème en un peu de moins de 30 minutes. 29 minutes 58 secondes – mon nouveau record personnel et de loin. Je suis déçue de ne pas pouvoir monter sur le podium, mais je crie de joie, je gesticule comme un enfant, j’effectue un tour de piste supplémentaire avec un drapeau français sur les épaules. J’aperçois mon clan, mais trop haut dans les gradins pour que je puisse les embrasser. Je pleure, j’envoie des baisers à mon mari. La fatigue me gagne violemment, je dois rentrer dans le pôle santé pour la prise de sang de contrôle antidopage.

Finir 4ème pour une première participation, c’est pour moi : un EXPLOIT.

De Pierre

Les Jeux Olympiques à Paris, oui, ils méritent d’être mis à l’honneur malgré leur coût économique et les aspects sécuritaires qu’ils induisent, mais n’étant pas un « fana » des choses et du monde du sport, je serais bien en mal de me souvenir des dates des grands événements sportifs dont celles des JO du passé.

Cela exprimé, je vois dans les JO l’occasion de mettre au second plan nos activités humaines durant un temps, de saluer la jeunesse que les participants représentent et de saluer ainsi celles et ceux capables d’accomplir des prouesses en repoussant les limites de l’impossible. Les JO, c’est effectivement la fête de la jeunesse, quelles que soient ses origines et ses croyances, au-delà des situations conflictuelles que nous vivons. Il est dommage que l’équipe de la Fédération de Russie ne soit pas officiellement présente, ce pays ayant toujours eu des sportifs de haut niveau. Je le déplore et je pense aux jeunes Russes qui se trouvent écartés.

Bien sûr, il y aura du monde à Paris durant les JO et c’est tant mieux. Bravo à tous les sportifs du monde entier, que les meilleurs gagnent et que nous profitions tous du spectacle, même si nous ne sommes pas « fanas » de sport.

De Marie-Josée

Jeux Olympiques

Plus vite, plus haut, plus fort,

Des mots pour galvaniser,

Fédérer les athlètes du monde entier,

Sous la bannière aux anneaux colorés.

Plus vite, plus haut, plus fort,

Le coq s’est mis à chanter

Une opportunité pour briller

Paris a postulé.

Plus vite, plus haut, plus fort,

Les Jeux sont à notre portée

Un à un, les concurrents ont renoncé,

Le coq avec son arrogance a gagné.

Plus vite, plus haut, plus fort,

Les moyens, on va se les donner,

Nous allons organiser

Les Jeux les plus décarbonés.

Plus vite, plus haut, plus fort,

De mille feux nous allons briller,

La capitale sera transformée,

La Seine sera dépolluée.

Plus vite, plus haut, plus fort,

Les athlètes vont performer,

Les médailles seront moissonnées,

Les meilleurs vont gagner.

Plus vite, plus haut, plus fort

Au pays de l’Égalité,

Les athlètes seront triés,

Certains ne pourront pas participer.

Plus vite, plus haut, plus fort,

La fête ne sera pas perturbée,

La sécurité sera assurée,

Fraternité avec les policiers polonais.

Plus vite, plus haut, plus fort

Les touristes seront bichonnés,

Des logements seront réquisitionnés,

La liberté un plus rognée.

Plus vite, plus haut, plus fort,

Des feux d’artifices multicolores

Le coq chantera encore

Pendant que le peuple dort.

 De Dominique

Annie sursauta quand le réveil sonna. Elle était déjà de mauvaise humeur. Il était 5 h 30 et elle aurait juste le temps de se doucher et de filer au pas de course avec les enfants pour récupérer sa voiture, dans le quartier voisin, à six cents mètres de là. Les enfants chouineraient encore, crieraient à corps et à cris qu’ils avaient faim. Elle perdrait dix minutes dans une boulangerie pour leur prendre des pains au chocolat, trop chers à son goût. Elle aurait droit à des files de voitures à rallonge et des bifurcations imprévues.

Depuis l’aménagement de la capitale pour les Jeux Olympiques, c’était le chaos. Elle devait se lever deux heures plus tôt, ne trouvait plus de place dans son quartier car tous les jours de nouveaux travaux apparaissaient. Elle perdait un temps infini dans les embouteillages et arrivait rarement à l’heure à l’école et qui plus est au travail. Tout le monde était conciliant. Parfois, elle s’arrêtait sur les bords de Seine chez un des bouquinistes pour qui elle avait signé la pétition pour qu’ils restent là, et soudain elle se sentait un peu mieux, même si elle était souvent au bord de la crise de nerfs . Heureusement, avec son mari et ses enfants, ils s’accordaient une pause en allant chez leurs parents, qui habitaient dans un petit village charmant à quelques kilomètres de Paris, où il faisait bon vivre, écouter les oiseaux chanter au petit matin. Bien sûr, ils serraient encore plus la ceinture depuis quelques mois, mais la sérénité et la joie de partager ne valaient-elles pas ce sacrifice ?

De Christine

Mark le requin (the shark)

Grand, regard noir et pénétrant, moustachu, Mark Spitz est l’un des athlètes olympiques dont on se souvient forcément si l’on a plus de soixante ans. Vingt-deux ans, très ouvert de nature, il avait décidé de laisser pousser sa moustache début 1972, juste parce qu’il en avait envie. Il avait l’intention de la raser avant les qualifications pour les JO de Munich, mais tout avait changé une fois dans le bassin.

Sa moustache attirait les regards, c’était du jamais vu chez un athlète de haut niveau. Et comme elle provoquait l’hystérie, il s’était dit que ce serait une bonne idée de la garder. Elle ne le gênait pas et d’une certaine manière, l’agitation autour pouvait lui donner un avantage sur ses adversaires et augmenter sa notoriété.

Moqué par la presse suite à ses résultats modestes au JO de Mexico, il avait soif de revanche en arrivant.  Il avait préparé méthodiquement sa revanche olympique en silence. Avec sa moustache bien fournie, il était arrivé à Munich une semaine avant le début des Jeux et une rencontre fortuite avec l’équipe russe allait augmenter le sentiment d’invincibilité du jeune Californien.

La plupart des finales de natation des Jeux de 1972 étaient programmées très tôt le matin, et afin de tester la lumière du bassin à cette heure, il avait réussi à obtenir des Russes l’autorisation de nager pendant dix minutes en même temps qu’eux. Les entraîneurs russes avaient accepté et libéré une ligne pour le nageur américain. C’est à ce moment précis que l’histoire avait basculé.

Il y avait une série de fenêtres sous l’eau. Les entraîneurs russes s’étaient postés derrière et observait sa technique. Quand il était sorti de l’eau, l’un deux lui avait demandé si sa moustache ne le ralentissait pas. Amusé, il l’avait caressé et déclaré : « Cette moustache détourne l’eau de ma bouche et me permet d’être beaucoup plus bas, donc plus léger dans la course. J’ai moins tendance à boire la tasse. Cela me permet de nager plus vite et m’a aidé à battre une série de records du monde le mois dernier. »

Et ce fut un festival.

Avec sa moustache bien en place, il allait, malgré un refroidissement et la prise d’antibiotiques, remporter sa première finale sur 200 mètres papillon en battant le record du monde. Il enchaîna ensuite titres olympiques et records. Des douleurs dorsales semèrent le trouble. Ses adversaires se demandaient s’il simulait ou pas. La rumeur laissait penser qu’il allait renoncer aux 100 mètres nage libre. Mais c’était mal le connaître.  Il fut finalement au départ et remporta donc au total sept titres olympiques et fit tomber autant de records du monde, exploit alors unique dans les annales du sport à cette époque. Il faudrait attendre Pékin 2008 avant qu’un de ses compatriotes, Michael Phelps, batte ce record. 

Pour la petite histoire, en 1973, tous les membres de l’équipe masculine russe portaient la moustache et Mark Spitz mit fin à sa carrière.

De Louisiane

Des Américains à Paris

Je les avais trouvés sur un site New-Yorkais, style « Gens de confiance », Français, site fiable. Ils étaient trois. Le père, la mère et leur fille de quinze ans. Tout collait. Amabilité, curiosité, éducation, acceptation sans discussion du prix de la location pour la durée des Jeux. Je me réjouissais de leur venue.

Mon appartement possédait une chambre d’amis avec lit double, et dans la pièce contigüe à ma chambre qui me servait de bureau, il y avait une alcôve où j’y avais installé un divan d’une personne avec grand écran face au lit. Stella, leur fille, y serait bien installée. Je projetais de poser un écran géant au pied du lit de Sydney et Clarissa, les parents. Pour ma chambre, je louerai un petit écran que je garderais éventuellement pour la chambre d’amis. Nous nous partagerions les deux salles de bains. La cuisine américaine donnait plein sud sur une mini terrasse, arborée par mes soins, qui permettait d’accueillir quatre personnes pour le petit déjeuner. En août dans la journée, malgré le grand parasol, il y faisait trop chaud. Dans le living traversant où il faisait bon vivre, j’avais acheté une clim baladeuse très efficace de la marque Dyson. Je m’en passerais durant quinze jours si une canicule s’installait. J’avais envoyé toutes les photos utiles et superfétatoires pour qu’ils s’en fassent une bonne idée. Dans un immeuble ancien au quatrièmeétage avec ascenseur, dans le Marais, desservi par la ligne 1 du métro, qui traversait Paris dans toutes les directions. Oui, la location était chère mais un hôtel de cette catégorie encore plus, et je leur avais proposé de leur servir de guide à leurs moments perdus. Je n’avais pas eu l’occasion de parler anglais depuis très longtemps, mais une fois dans le bain, je devais me débrouiller. Ils avaient l’air charmant. Je leur avais proposé de venir les chercher à Roissy. Sydney avait trouvé cette attention « so cute », comme l’appartement.

L’avion avait quatre heures de retard. Ça commençait bien. Après trois décas allongés pris au bar, je me suis assise sous le panneau des arrivées, me lançant des défis pour que ce vol arrive plus tôt. Si la femme en jaune des pieds à la tête se levait avant moi, l’avion serait annoncé. Au bout de trois-quarts d’heure, je me lassais de ce petit jeu, la femme en jaune ne s’était pas levée. Mauvaise augure. De nature impatiente, je croisais et décroisais mes jambes, lorsque l’avion a été annoncé avec effectivement quatre heures de retard. Je piaffais. Il leur fallut une bonne heure pour récupérer leurs valises.

Après un « hug » échangé chaleureusement, nous avons empilé leurs sept valises sur le chariot que j’avais eu la bonne idée de prévoir. Sept valises pour quinze jours ! Sydney m’expliqua qu’il y en avait une vide pour rapporter les souvenirs ! My God ! J’avais réservé un taxi Van pour huit et grand coffre dans lequel ils s’étaient engouffrés avec plaisir, la lassitude s’effaçant de leur visage.

Nous avons fait le tour du propriétaire, avec des oh ! Et des ah ! Qui m’ont soulagée. Voulaient-ils se reposer un moment et prendre un verre ensuite dans le quartier ou sur la terrasse ? Sydney souhaitait voir la Seine, Clarissa prendre une douche, et Stella se faire les ongles en bleu-blanc-rouge. Je me retirais discrètement dans ma chambre avec ma chienne Daisy, laissant un mot dans la cuisine : s’ils avaient besoin de quoi que ce soit qu’ils frappent à ma porte … Je me félicitais d’être une si bonne hôtesse … et allumais la télé. Finalement, personne n’est sorti. Je me doutais depuis l’aéroport que c’était Clarissa qui portait la culotte.

Ils avaient de bonnes places pour la cérémonie d’ouverture à 19h30 le lendemain. Je leur ai expliqué comment s‘y rendre, ils avaient le choix, et prirent des vélos.  Ils étaient prévoyants. Ils sont partis après le déjeuner. Moi, je la verrais tranquillement depuis ma petite télé. La foule m’a toujours fait peur.

Une fois installés sur les quais, après avoir attendu pour passer les sas de sécurité, Sydney m’a envoyé un sms très joyeux, avec des « perfect » tous les trois mots. J’étais heureux pour eux. La cérémonie fut fastueuse, terminée par de feux d’artifices après le soleil couchant. Je me doutais de quelques couacs. Je les lirais demain dans les journaux. La presse étrangère ne fut pas dithyrambique, il fut question du manque de toilettes, des prix pour un simple pipi, de parasols, des bénévoles épuisés et désagréables, les Français recevaient et voulaient en mettre plein les yeux au monde entier. Mes hôtes rentrèrent à pied, tard, fourbus, le jet-lag encore dans les jambes, affamés malgré quelques burgers avalés sur le pouce. J’avais prévu une salade niçoise sachant qu’au pire, elle serait avalée le lendemain.

Durant les quinze jours qu’ont duré les Jeux, leur emploi du temps se sont calqués ainsi. De temps en temps, Sydney me demandait le chemin d’une sortie que Clarissa envoyait promener d’un « No Darling, to-morrow if you want ». Stella se promenait comme les petites Françaises, le nombril à l’air et mettait une bonne heure pour se maquiller. Clarissa rentrait avec de grands sacs de l’avenue Montaigne ou du faubourg St Honoré, le triangle d’or du luxe de la mode. Sydney me racontait leur journée sans se plaindre. Il avait l’air heureux, son Amex devait chauffer, il était là aussi pour cela. Il regardait en replay la nuit ce qui s’était passé le jour. Il éleva la voix pour la natation qu’il suivit en direct tandis que sa femme et sa fille parcoururent les Galeries Lafayette ave une huitième valise neuve et pleine. In petto, je plaignais Sydney, mais ne me mêlais de rien.

Mes séances de cinéma matinales me manquaient, mais je me raisonnais. Le temps finalement passait vite cloîtrée dans ma chambre devant ma télé. J’avais à cœur de leur laisser un living propre et rangé avant leur réveil. J’avais à cœur de ne pas mettre un pied dans leurs chambres. Ils en étaient les propriétaires le temps de leur séjour. Stella les tannait pour déjeuner au restaurant gastronomique Jules Vernes au deuxième étage de la tour Eiffel. « To-morrow darling, to-morrow ».

Est arrivé le jour de la clôture des Jeux aussi fastueuse que l’ouverture. Un sourire est apparu sur le visage de Clarissa. Je leur avais commandé un taxi Van pour Roissy. Nous nous sommes quittés avec le même « hug » qu’à l’arrivée sur le palier de mon appartement, avec la promesse de leur envoyer des Paris Match en guise de souvenirs. Ce que je fis, heureuse de retrouver le silence de mon appartement.

Avec une partie de la location de celui-ci, je me suis offert un très beau voyage sur le Nil à bord d’une felouque. Qu’auraient fait mes Américains à ma place ? Je restais pensive. Savaient-ils au moins où se trouvait cette vallée fabuleuse ?

De Sylvie

Une Olympe épique

Gare de Vannes 9h50, le 10 août 2024.

« Nous informons les voyageurs que le train 8702 à destination de Paris Montparnasse initialement prévu à 10 heures aura 40 minutes de retard dues à une panne de signal ».

Plus tard…

« Nous informons les voyageurs que le train 8702 à destination de Paris Montparnasse prévu à 10 heures aura 57 minutes de retard sur l’horaire initial ».

Wahou ! on ne m’avait donc pas menti !

Aller et retour 440 euros…

Enfin le voilà qui arrive dans un glissement libérateur.

Voyage, voyage jusqu’à ce qu’un grincement long, continu, bouleversant nous arrête en pleine campagne Sarthoise. Rien. Le silence. Toujours rien. Encore rien ce qui n’est pas grand-chose … Puis un décrochage de micro crachotant, une voix fatiguée, très fatiguée parce qu’elle répète la même chose à chaque voyage que son travail lui fait subir.

« Ici Gabriel votre chef de bord. Nous informons nos chers voyageurs que nous sommes arrêtés en pleine voie à cause d’une rupture de caténaire. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de la suite des évènements et du départ du train. »

Puis plus rien à nouveau…

Une heure, deux heures, le facteur n’est pas passé, il ne passera jamais…

Paris 13 heures.

Boulevard Montparnasse, Rue Delambre, hôtel Villa Modigliani. Passage à la caisse : 812 euros.

Métro. Tickets dématérialisés. 80 euros.  Refus obstiné de mon téléphone. Il ne veut pas biper sur la borne afin de me laisser le passage. Après incompréhension et sueurs froides, une charmante dame me propose de me coller à elle pour passer sous le regard blasé des guichetiers qui en ont vu d’autres. Bingo !

Ligne 13. Nous sommes sur la bonne voie mais il va falloir endurer accélération et freinages puissants du pilotage automatique récemment mis en place sur cette ligne.

Bientôt le Graal après une dizaine de stations quand les wagons se ralentissent puissamment et s’arrêtent définitivement. Chaleur. Promiscuité, inquiétude, tension qui monte. Rien, toujours rien, encore rien. Aucune voix réconfortante ne vient nous rassurer. Le facteur n’est pas passé, il ne passera jamais, une heure, deux heures…

Conciliabule, débat. D’un presque commun accord, on force l’ouverture des portes, bénéficiant d’un courant d’air pestilentiel. Nous marchons le long des voies et nous arrivons enfin à la station suivante où la foule dont nous faisons partie s’évapore par les escaliers salvateurs.

Marcher, marcher, marcher, marcher quatre stations pour arriver enfin à La Plaine Saint Denis. Le voilà le but de tout cela : Centre Aquatique Olympique de Saint Denis où une masse grouillante et joyeuse se presse dans les travées d’accès. Encadrée par des militaires de l’opération Sentinelle armés jusqu’aux dents, accompagnés de malinois renifleurs d’explosifs, la foule ne semble pas du tout concernée.

Au-dessus de nos têtes, des drones et hélicoptères vrombissent en survolant le bâtiment en forme de vague. Malgré tout cet arsenal, il fait beau, il fait chaud et nous récupérons un peu d’optimisme après cette série d’avatars. Je cherche frénétiquement les précieux sésames nous ayant coûté 550 euros dans les emails de mon téléphone. Ouf ! les voilà !

Re – problème, la machine ne reconnaît pas le code des billets. Est-ce que tout cela a été vraiment soigneusement préparé en amont ? Détecteur de métal, fouille des sacs sous le regard peu amène des agents de sécurité.

Le portique sonne sur mon passage. Je pâlis … Le cerbère me lance un regard soupçonneux que lui permet temporairement sa mission et tous les regards alentour se tournent vers moi.  On va peut -être me menotter et m’embarquer au poste, m’interroger, me placer en cellule…

Ce n’est que la boucle de ma chaussure qui a déclenché ce raffut.

Enfin, nous voilà à l’intérieur de la magnifique réalisation architecturale à la pointe de la technologie, incroyable défi à la pesanteur : bois, verre, titane, dotée de 6000 places.

Galères, retards, pannes, bugs, impréparations multiples, tarifs exorbitants, tout cela n’est rien car c’est là que dans quelques heures, nous suivrons avec passion notre fille qui nagera pour la Finale Olympique par équipes de Natation Artistique …

De Françoise

Être parisiens en été 2024 pendant les Jeux Olympiques relève d’un défi, d’une prouesse que je me sens incapable de subir. Alors, non merci pour moi. J’habite à Alfortville, je dois me déplacer à Paris par RER et métro pour aller travailler, je gomme cette option « voyager » pendant cette période estivale. J’aime circuler et vivre, j’aime Paris et ses animations culturelles, ses visites de jardins, de rues, de musées.

J’en serai donc privé et le moindre déplacement sera compliqué. Partir le matin et rester bloqué dans les rames de métros ou RER, subir les grèves et les embouteillages. Je hais la foule dans ces moments-là, même si la sécurité est mise en place. J’anticipe ma hantises des fouilles pour entrer dans des bâtiments publics, et je redoute le terrorisme.

Je décide de partir en province chez mes parents, en Franche-Comté, respirer l’herbe verte, les nuages propres, et l’air sain. Mes parents habitent non loin d’une forêt où coulent quelques ruisseaux et cascades. Je serai tout proche de sites merveilleux qui me rappellent mon enfance. Je pourrai faire du télétravail et poser quelques congés sympathiques. Mes week-ends seront enjolivés et illuminés par la nature que j’adore et les randonnées que j’affecte. Je serai nourri, logé chez des parents affectueux et plein de bonnes intentions pour moi. Bref, ce cocooning va me plaire j’en suis sûr et j’adore mes parents aux p’tit soins. Je pourrai compter sur eux pour des sorties week-end en famille. Je verrai certainement mon frère préféré pendant cette période avec ses deux enfants.  Ils seront eux-mêmes très heureux de m’avoir sous leur toit. Ma chambre fait face à la forêt, une merveille !  J’ai tout le confort dans la maison de mon enfance.

Mais, je ne me priverai pas de suivre les Jeux Olympiques à la télévision et sur les réseaux sociaux pour profiter des évènements de victorieux.

Voilà un été qui me tend les bras… et je m’en réjouis.

De Lisa

Inspiré de la chanson « ça balance pas mal à Paris » de Michel Berger

Il est à l’honneur pour 2024

Depuis 100 ans qu’il attend par hasard

Il a connu les jeux

Vu que c’est Paris, faites vos jeux

Paris fait son show, et sort son numéro

Des athlètes viennent à son pieu

Que faire des riverains à ses pieds

Qui ne peuvent plus circuler

Ça balance pas mal à Paris, ça balance pas mal

Ça balance pas mal à Paris, ça balance pas mal

Ça balance pas mal à Paris, ça balance pas mal

Ça balance pas mal à Paris, ça balance pas mal

Poème de Gaëlle Joly Giacometti, « Mon corps n’en fait qu’à sa tête », proposé par Françoise T (hors proposition d’écriture)

Mon corps n’en fait qu’à sa tête
Finalement il décide de tout
Des jours sans, des jours avec
De la brume ou de l’éclat

Mon corps entier doute aussi
Parfois même de sa force
Des chagrins dans ses plis
De ce bitume sous nos pas

Alors qu’il tient du matin au soir

Pour le lendemain s’éveiller
Sans demander à l’aube
S’il est prêt à porter
Mon état d’os et d’esprit

Poème de Anne Sylvestre, « Comment je m’appelle », proposé par Françoise T (hors proposition d’écriture)

Si vous le savez comment je m’appelle
Vous me le direz, vous me le direz
Si vous le savez comment je m’appelle
Vous me le direz, je l’ai z’oublié
Vous me le direz, je l’ai z’oublié

Quand j’étais petite et que j’étais belle
On m’enrubannait de ces noms jolis
On m’appelait fleur sucre ou bien dentelle
J’étais le soleil et j’étais la pluie
Quand je fus plus grande hélas à l’école
J’étais la couleur de mon tablier
On m’appelait garce on m’appelait folle
J’étais quelques notes dans un cahier

Si vous le savez…

Quand j’ai pris quinze ans que s’ouvrit le monde
Je crus qu’on allait enfin me nommer
Mais j’étais la moche et j’étais la ronde
J’étais la pleurniche et la mal lunée
Quand alors j’aimai quand je fus sourire
Quand je fus envol quand je fus lilas
J’appris que j’étais ventre même pire
Que j’étais personne que j’étais pas

Si vous le savez…

Quand je fus berceau et puis biberonne
J’oubliais tout ça quand je fus rosier
Puis me réveillais un matin torchonne
J’étais marmitasse et pierre d’évier
J’étais ravaudière et j’étais routine
On m’appelait soupe on m’appelait pas
J’étais paillasson carreau de cuisine
Et j’étais l’entrave à mes propres pas

Si vous le savez…

Puis un jour un jour du fond ma tombe
J’entendis des voix qui se rappelaient
Plaisirs et douleurs souvenirs en trombe
Et j’étais vivante et on m’appelait
Peu importe alors l’état de la cage
Le temps qu’il faudra pour s’en évader
Je saurai quoi mettre en haut dans la marge
Pour recommencer mon nouveau cahier

Je sais maintenant comment je m’appelle
Je vous le dirai je vous le dirai
Je sais maintenant comment je m’appelle
Et c’est pas demain que je l’oublierai
Et c’est pas demain que je l’oublierai

De Laurence- parodie de la chanson de Joe Dassin, « A vélo dans Paris »

A Paris pendant les J.O

Vaut mieux aller à vélo

A Paris pendant les J.O

Oublier les autos

Ça va pas être la joie

De marcher au pas

Le centre s’ra assiégé

Et dans paris on pourra plus bouger

A Paris pendant les J.O

Vaut mieux aller à vélo

A Paris pendant les J.O

Oublier les autos

La police s’ra partout

Avec des chiens renifle tout

Tout s’ra bouclé

On ira partout à pied

A Paris pendant les J.O

Vaut mieux aller à vélo

A Paris pendant les J.O

Oublier les autos

A Paris pendant les J.O

Vaut mieux aller à vélo

A Paris pendant les J.O

Oublier les autos

J’aurais éventuellement apprécié participer aux J.O en assistant à certaines épreuves. Mais c’est trop cher..Je trouve que ce n’est pas normal ces prix excessifs. On dirait bien que seuls les touristes étrangers ont les moyens d’assiter aux cérémonies et épreuves. 

On a encore la télé, alors on fera comme si on y était, pas vrai? On applaudira seuls chez soi, puisqu’on ne pourra pas faire autrement. C’est vrai que cet été va être très sportif: le Tour de France, le foot, les JO, puis les JO paralympiques, en espérant qu’on accordera autant d’audience pour ces derniers. 

Entre nous, à mon retour de la montagne mi-juillet, je resterai dans ma campagne charentaise, j’irai au bord de la mer et je profiterai de mes champs et de mon barbecue et de ma terrasse. Et vous? A moi la lecture, l’écriture, les films, les promenades avec mon chien…le schéma habituel de mes étés…

D’ici là, portez-vous bien, prenez soin de vous et essayons ensemble d’avoir l’esprit olympique (c’est pas gagné de mon côté!!).

Créativement vôtre,


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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