Voici vos textes. Je vous en souhaite une belle lecture, de quoi finir en beauté ce long weekend de la Pentecôte.

De Jean-Michel

Jean-Pierre de Taille se souviendrait toujours de ce livre qui avait marqué sa jeunesse : En canot sur les chemins d’eau du roi de Jean Raspail. Il s’imaginait en lieu et place de l’auteur, prenant place sur un simple canoë à Québec pour descendre petit à petit le Mississipi jusqu’à La Nouvelle-Orléans… Il se revoyait à une époque où internet n’était pas encore de ce monde et les moyens de communication encore rudimentaires…

Chaque étape relevait d’un véritable défi avec ces risques continus de chavirement dans des flots tumultueux, une météo pas toujours au beau fixe et des avaries pouvant survenir à tout moment.

De même, à chaque fois, il fallait improviser le bivouac en s’informant auprès des gens du cru. Quand l’accueil était cordial, c’était l’occasion de belles rencontres, d’échanges passionnants et d’amitiés fraternelles qui pouvaient se nouer… Ou alors, en cas de refus, il fallait assumer et continuer sa route en espérant de meilleurs auspices un peu plus loin.

Bien entendu, la diversité des paysages était une source continuelle d’émerveillement : depuis la rivière Ottawa (Ouataouais pour nos amis Canadiens), la traversée des lacs, notamment Huron et Michigan, puis laisser Chicago à l’est, pour rejoindre Saint-Louis, Memphis et enfin, la capitale mondiale du jazz… La Nouvelle-Orléans ! Chaque instant était unique et avait valeur d’éternité.

Quel moyen d’évasion que ce récit ! Son tempérament de baroudeur se réveillait, rien qu’à y penser. Mais on ne refait pas le monde et le bonheur se construit dans l’instant présent. Jean-Pierre de Taille reprenait donc sa route, dans une quête continuelle de nouvelles aventures.

De Luc

Lucio, le premier trait de caractère qu’il afficha à sa naissance, la contemplation. Tout au long de sa jeunesse, il passa pour un enfant calme et facile à vivre. Cet état était dû à son attention à la Terre et à l’espace. Sa mère s’est plu tout au long de sa vie, même lorsque son fils eut atteint un âge respectable, à affirmer que le premier mot qu’il prononça a été « boutagne », le regard perdu au-delà de la fenêtre vers les hauteurs éclatantes du Vercors. Il était clair que le monde d’en haut l’attirait. A l’école il semblait absent, là encore les yeux perdus par-delà la classe et la voix de la maîtresse, au grand désespoir de cette dernière. Elle en arriva même, un jour, à déclarer à sa mère « votre fils est un crétin inerte et vous n’en ferez jamais rien, je vous plains ». Mais, elle n’en a jamais rien cru en lisant la passion qui sourdait des yeux de son enfant.

Elle avait bien vu que les livres l’intéressaient et qu’il s’y plongeait longuement et assidument.  Aux environs de ses 11 ans, son père, intellectuel brillant passionné de sport, acheta un livre qui fit date dans l’histoire de l’alpinisme : Les conquérants de l’inutile de Lionnel Terray. Ce fut le choc, ce gros pavé devait marquer et orienter la vie du gamin jusqu’à son dernier souffle.  Ce montagnard de génie avait, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en deux décennies, arpenté les plus puissantes chaînes montagneuses de la Terre et vaincu leurs sommets les plus escarpés.

Le premier effet de cette lecture sur Lucio fut qu’il récolta une très bonne note à sa première dissertation de français à l’entrée au collège. Le sujet avait trait à l’utilité de ce que l’on fait. Le titre du livre ne pouvait que l’inspirer en matière de l’immense utilité de ce qui est inutile, comme grimper une montagne que l’on va redescendre.

Lucio avait la chance d’avoir un paternel qui l’emmenait en montagne sur les chemins escarpés du massif des Ecrins. Tout au long de ses longues randonnées, à pied ou à ski, les écrits de Lionel Terray l’accompagnaient, le guidaient, le subjuguaient. Sur les parois à pic du Vercors et de la Chartreuse, où il cherchait à imaginer son héros accroché à quelques surplombs, il s’y aventura à son tour, les doigts verrouillés à des grattons, minuscules protubérances du rocher, et les pieds en adhérence sur cette roche calcaire abrasive.

La haute montagne, à travers les exploits lus, lui donnait des envies irrépressibles d’escalader ses parois les plus austères. Bien évidemment pour le jeune préadolescent, il s’agissait plus de rêves impossibles à réaliser que de projets bien établis. Durant des années, au cours de ses nombreuses promenades dans le vallon des Etançons au-dessus de la Bérarde, son regard fixait les 800 mètres verticaux de protogine fauve de la paroi sud de la Meije, qui pointe comme un doigt à près de 4000 mètres d’altitude. Plus de dix ans après la révélation, à la veille de ses 23 ans, le rêve se réalisa, il grimpa en tête de cordée ce mur gigantesque, presque trois tours Eiffel ! Une fois au sommet, 15 secondes d’euphorie, puis un coup de déprime, le beau rêve s’était envolé, transformé en réalité, un peu à la manière de la beauté changée en statue de sel. Qu’allait-il bien pouvoir faire de sa vie maintenant ?

La profondeur du livre lui fit rapidement comprendre par la philosophie qu’il dégageait que l’existence ne demandait qu’à être croquée par les combats intrépides. Cette ascension d’envergure ne fut que l’une des actions que Lucio mena au cours de sa vie en pensant à ce grand alpiniste. Il alla aussi sur ses traces dans des contrées lointaines, l’Himalaya ou les Andes. Il y endura les longues marches et les traversées durant des mois, mais toujours le moral gonflé à la pensée de cette force de la nature qu’était Lionel Terray. Bien plus qu’en montagne, ce livre fut une inspiration et un soutien permanents dans sa vie professionnelle et personnelle.

Maintenant que Lucio est au milieu de l’automne de sa vie, il réalise qu’il a eu un guide lui indiquant le meilleur chemin par les pistes difficiles, sinueuses, impénétrables et parfois déprimantes de la destinée. Sans cette œuvre, sa démarche aurait sans aucun doute été différente, moins emprunte d’exaltation. Cependant, il n’a jamais oublié que son héros, tout auréolé du prestige d’ascensions d’exception comme le Fitz Roy en Patagonie ou le Makalu dans l’Himalaya, s’est tué sur des pentes faciles dans le Vercors à deux pas de chez lui. De cette fin tragique de son héros en plein vol, il a développé un culte d’humilité mêlée de crainte et de respect face à la nature et à la puissance de la montagne, érigé en façon de vivre.

De Lisa

Inspiré de la chanson « En chantant » de Michel Sardou

Quand j’étais une enfant

Je lisais les Fables de la Fontaine

En m’amusant

Et bien des années plus tard

Je refais leurs histoires

En m’amusant

C’est plus facile d’enterrer la haine

A travers les animaux

En s’amusant

Et c’est tellement plus mignon

Aujourd’hui, de refaire ce jeu d’enfant

La première poésie

Que j’ai appris

En s’amusant

Le loup et l’agneau

Que la fin n’est pas marrante

Tout simplement

Quand on m’a interrogé

Devant tous mes copains

En m’amusant

J’étais si contente de moi

Un 10 sur le bulletin

Je m’en souviens !

Quant au livre des Fables de la Fontaine

Est resté dans la bibliothèque

Durant toutes ces années

Il a fallu la mort de la personne

Qui me l’a offert

Pour lui rendre hommage

A l’atelier de Laurence, notre parolière

Merci pour son anniversaire

Car il n’a pas longtemps

Il aurait eu 100 ans

Alors ce premier livre est gravé dans ma mémoire

Mille merci ! Profitons des vivants !

De Catherine G (proposition d’écriture N° 197)

Le monde est fou fou fou, parodie de la chanson de Pauline Esther

Pour un regard un geste mal interprété 

N’a que 12 ou 15 ans mais devient meurtrier

Coups de pieds dans la tête coups de poignard au cœur

Effet de groupe pour un caïd sans vraies valeurs

Jeux vidéo réseaux sociaux tuent les jeunes cerveaux

Pas d’frustration en toute puissance deviennent dangereux idiots


Le monde est fou fou fou voyez-vous ou

Le monde est fou fou fou voyez-vous ouuuu


Tu t’promènes dans la rue avec tes enfants

Joie de passer ensemble du temps innocent

Mais vous croisez la trajectoire d’une balle 

Quête de victoire entre deux bandes rivales

Sur fond d’trafic ou de polémique de quartier

Vous n’faisiez que passer mais vous y êtes restés.


Le monde est fou fou fou voyez-vous ou

Le monde est fou fou fou voyez-vous ouuuu

On a fait n’importe quoi avec la planète 

La nature on a agressé pour faire place nette

L’appât du gain et la toute-puissance de l’Homme

Ont fait que maintenant nous en somme où nous en sommes

Et la nature fait rage pour nous rappeler à l’ordre

Aurons-nous l’temps de réparer avant la poussière mordre


Le monde est fou fou fou voyez-vous ou

Le monde est fou fou fou voyez-vous ouuuu


Être contre c’qui est pour et pour c’qui est contre n’a jamais rien construit

Si tu n’penses pas comme moi alors je te détruis

On ne peut pas s’parler, nos idées confronter

J’envie c’que tu as, pour le piquer je vais œuvrer

Mais que fait-on dans un monde sans morale

Peut-on revenir à l’essentiel sans jamais plus tirer de balles


Le monde est fou fou fou voyez-vous ou

Le monde est fou fou fou voyez-vous ouuuu

De Manuela

J’ai fêté aujourd’hui mes 90 ans, avec une vie bien remplie, une vie plutôt heureuse, quelque fois plus dure mais une vie d’amour.

Je suis née prématurée, très grande prématurée : 1,10 kg sur la balance. Ma mère Mathilde a accouché après six mois de grossesse pour la 8ème fois. Une sage-femme, le docteur du village, le maire et le prêtre de la paroisse entouraient ma mère.

Le baptême a lieu le jour de ma naissance, soit le 16 février 1934. J’ai eu dans le foulée, un nom de baptême : Marie, et de suite mon père m’a mise dans un petit berceau qu’il avait fabriqué lui-même. L’hiver 34 était très froid. J’étais emmitouflée dans de nombreux linges et couvertures, une Bible à côté de moi. Je dormais tout près de la cheminée avec mes parents, mes frères et sœurs qui se relayaient à mon chevet. Les journées passaient et la vie ne me quittait pas, ma Bible non plus. Mon père venait tous les soirs m’embrasser et me disait tout doucement : t’es vraiment une petite force de la nature. Un passage de la Bible était lu tous les matins et tous les soirs pour toute la famille.

Les semaines, les mois passaient. Je m’accrochais, je résistais. J’étais devenue une jolie petite fille blonde, fluette certes, mais bien vivante avec toujours avec moi, sur le côté de mon cou, un petit sac rose contenant ma Bible et ma médaille de baptême. Je n’ai toujours pas le droit de sortir, je suis encore trop faible. Je joue avec mes sœurs dans la maison. Sœur Léonie vient tous les jours pour me lire des passages bibliques, puis au fur et à mesure, j’apprends à lire, à écrire et à compter avec son aide. Quand le travail des champs est trop prenant, elle reste avec moi toute la journée. Elle est douce et tendre.

Mes cinq premières années, je les ai vécues à la ferme de la Frogerie située à cinq kilomètres du bourg, vraiment trop loin et peu pratique quand on n’a pas de véhicule pour se déplacer. Notre bon maître, le Marquis Charles de la Bretèche, aussi maire de la commune, nous a proposé de déménager dans la ferme de la communauté religieuse Sainte Marie, proche du centre, des commerces et de l’école privée Sainte Marie aussi. Le logement est petit mais facile à chauffer et à entretenir. Mes grands frères, tous les jours, prenaient leurs bicyclettes et faisaient de nombreux tours dans les immenses jardins avoisinants.

C’est à cette époque, 1939, que ma santé s’est dégradée, j’avais cinq ans.

Une calèche arriva devant notre maison avec le docteur, l’infirmière, le maire mais aussi le prêtre. Ils avaient l’air inquiet. Sœur Léonie et moi devions nous rendre dans ma chambre pendant que tous les adultes discutaient dans la cuisine. Que pouvaient-ils bien se dire de si important ? Je n’avais que cinq ans mais je sentais que c’était grave. Maman rentra, elle avait des larmes aux yeux :

—Marie, il faut que tu prépares ta valise, prends celle de la famille, mets ta Bible et ton doudou tissu. Prends aussi tout ton linge. Tu en auras besoin.

Maman recommença à pleurer.

—Tu seras seule pendant quelques mois mais je penserais bien à toi tous les jours. Tu seras là-bas, bien entourée par le personnel de l’hôpital.

—Qui viendras me voir, alors ?

—Le docteur, l’infirmière sans doute ! Marie, il est l’heure de partir, dit-elle toujours en pleurant.

Je me levai, j’embrassai mes frères et sœurs, ainsi que mes parents. Je pris Sœur Léonie par la main. Et je montai dans la calèche avec un air triste. Maman pleurait encore.

—En route, dis le cocher. Le voyage me sembla long. J’arrivai à l’hôpital. Une infirmière m’amena dans une chambre et elle me dit :

—Marie, je viendrais te voir plusieurs fois cette nuit. L’opération est prévue pour demain. N’aie pas peur, tout se passera bien. A demain.

Le lendemain, je ne me souvins plus de rien. J’étais fatiguée mais je respirais. Le corps médical était fier de la réussite de mon intervention – ôter un poumon n’est pas rien.   Il faudrait que je reste plusieurs mois en soins intensifs – je ne comprenais pas le mot.

Sœur Léonie, mon amie et une autre sœur me rendaient visite toutes les semaines. Elles m’enseignaient le français, les maths et quelques notions sur la religion chrétienne. Je leur demandai :

—Comment devient-on une sœur ?

Je n’avais pas encore six ans mais je sentais au plus profond de moi, cette envie de rentrer dans les ordres.

—Va dans un premier temps, au sanatorium, prends des forces. On en reparlera plus tard.

La Deuxième Guerre mondiale débuta et je dus rester ici jusqu’à la fin des combats. Tous les jours, je suivais des cours, mais aussi à ma demande, on m’enseignait la couture et la broderie. Je souhaitais me refaire un nouveau sac, la couleur rose était pour les enfants. On me donna un beau tissu blanc assez épais, des aiguilles et du fil. Le temps passait, je ne m’ennuyais pas.

En 1945, j’avais onze ans, je pus enfin sortir du sanatorium et retourner à la ferme de mes parents. Les choses avaient beaucoup changé, ma famille avec cette rude guerre avait vieilli mais aucun décès. J’intégrais l’école municipale, chrétienne tenue par des sœurs. J’y restais jusqu’à mes quinze ans. Je me rendis alors à la communauté pour rencontrer la Mère supérieure.

—Bonjour, Mère Marie-Thérèse, serait-il possible de rentrer chez vous, en fin d’année scolaire pour effectuer mon noviciat sur deux ans ?

—Il me faut au préalable réunir toutes les autres sœurs et avoir leur accord. Je te donnerai notre accord sous une semaine environ. Retourne à l’école maintenant. Qu’as-tu dans ce sac blanc avec une croix en broderie sur le devant ?

—C’est ma Bible, celle que l’on m’a donnée à ma naissance. Je la garde toujours, elle me porte bonheur.

En septembre, je commence mon noviciat, puis au bout de deux ans, je rentrai dans les ordres. On me remit ma nouvelle coiffe, et ma chasuble. Toute ma famille était là. Ils sont fiers et très heureux de mon parcours.
Je suis restée dans la communauté jusqu’à mes 80 ans. J’enseignais les travaux manuels dans l’école de notre village. Maintenant, les enfants me fatiguent beaucoup. Certains viennent me voir pour tout simplement parler ou avoir des conseils de couture, de broderie ou autre.
Ma vie a été heureuse malgré un début difficile et pour rien au monde, je ne changerai quelque chose à mon existence. Je garde encore et toujours ma Bible sur mes genoux.

De Catherine BI

CHIENS PERDUS ….

Eva était en 5ème au collège de sa commune et elle ne se doutait pas que cette année-là, elle découvrirait sa voie et suivrait ce chemin tout au long de sa vie.

Sa passion, à douze ans, c’étaient déjà les livres. Ce n’était pas une élève très brillante mais elle maintenait toujours ses résultats dans une moyenne correcte. L’endroit du collège qu’elle préférait c’était le C.D.I. Et elle s’y rendait très régulièrement. Depuis son plus jeune âge, elle fréquentait la bibliothèque près de chez elle. C’est à sa mère qu’elle le devait, elle-même lectrice assidue.

Ce jour-là, elle était en salle de technologie et le cours portait sur le dessin industriel. Elle suivait pensivement et sans passion les indications formulées par le professeur dans le but de tracer un schéma. Elle s’appliquait tout de même, mais après un moment, comme toujours, elle « décrochait », elle rêvait …. Alors, elle pensa au livre qu’elle venait d’emprunter : « Chiens perdus sans collier » de Gilbert Cesbron. Elle l’avait choisi rapidement car la récréation se terminait. Elle n’avait même pas pris soin de lire le résumé, mais de toute façon, elle adorait les animaux !

Elle glissa la main dans son sac et, discrètement, fit glisser l’ouvrage en format « poche » sur le plan incliné de la table à dessin à l’abri de tous les regards, puisqu’elle était au fond de la classe. Elle parcourut les premières pages … Surprise ! Pas de chiens dans cette histoire, mais des enfants. Et pas n’importe lesquels : des enfants abandonnés, malheureux, tristes …qui grandissaient dans la peine et la douleur, au sein d’un foyer pas vraiment accueillant. Ce n’était pas son cas à Eva, et elle découvrait un monde jusqu’alors inconnu.

Plongée immédiatement dans l’ambiance, c’est à peine si elle entendit la sonnerie marquant la fin du cours.

Le soir, dans son lit, elle ne s’endormit qu’après avoir achevé sa lecture. Elle se sentait impuissante, révoltée. C’est alors, qu’elle décida officiellement de son orientation scolaire : elle deviendrait éducatrice spécialisée et saurait, elle, apporter un peu de bien-être et de bonheur aux enfants rejetés par la société.

Les années ont passé mais son envie n’a jamais failli. Au contraire, elle se rendait au bureau des conseillères d’orientation sûre d’elle, déterminée.

Au sein de sa famille, ce ne fut pas le même engouement. Ses parents voyaient d’un mauvais œil leur fille s’engager dans « une voie difficile, surtout pour une femme, un métier peu valorisant et pas bien rémunéré, qu’on ne pouvait pas faire toute sa vie tant il était éreintant physiquement et nerveusement ».

Elle connaissait tous les parcours possibles pour y parvenir et savait que n’importe quel BAC lui ouvrirait la porte des écoles. Aussi s’engagea-t-elle dans une filière professionnelle « secrétariat » pour faire plaisir à ses parents « au cas où elle changerait d’avis avant le BAC ».

Elle l’a eu son BAC, reçue brillamment avec mention. Eva avait alors 17 ans et n’atteindrait la majorité que fin novembre. Les dossiers qu’elle avait déposés partout en France, furent tous rejetés pour ce motif. Toujours déterminée, elle s’investit donc dans un emploi administratif « pour une année », avant de retenter sa chance.

La vie est capricieuse et cette année-là le fut particulièrement.

Aussi, elle ne reprit jamais ses études et sa carrière professionnelle se déroula dans des administrations … pas un choix, pas une passion, mais elle s’en accommoda.

Sa revanche sur la vie et ses caprices fut tardive. Un matin, sa fille Juliette, lycéenne, lui déclara qu’elle souhaitait s’inscrire au concours d’entrée à l’institut de formation des éducateurs. Elle n’était pas sous influence car Eva n’avait jamais parlé de ses désillusions, de ses regrets. C’était le choix personnel de sa fille et elle l’encouragerait.

Ce jour-là, elle emprunta à la bibliothèque « Chiens perdus sans collier » et le déposa sur la table de nuit de Juliette !

De Nicole

Le livre qui m’a donné le goût de la lecture

Sans aucune imitation de Bernard Pivot, mon premier souvenir : deux enfants courent dans un pré en fleurs, papillons et coccinelles, derrière le livre ouvert, c’est mon premier Larousse illustré.

Déjà la découverte et le goût des mots.

Puis le petit Larousse : couverture blanche, au centre dans un grand L, une femme souffle des akènes de pissenlit « je sème à tout vent ».

Dessous un livre relié cartonné de couleur hésitant en le sépia et le beige rosé.

C’est ça l’ouverture des mots.

Notre maîtresse nous disait de lire une page chaque jour, pour l’orthographe, les définitions et pour acquérir du vocabulaire.

Vite, je suis passée de l’autre côté des pages roses aux citations latines que je lisais aussi, je me suis intéressée ainsi à l’étymologie des mots.

Et surtout, les noms propres, pays, villes, les hommes et les femmes connus.

J’aimais le cours d’histoire et je trouvais là matière à aller plus vite dans mes connaissances et à les approfondir.

Le jeudi après-midi à la bibliothèque, je passais du temps à lire, je découvrais, je découvrais et j’aimais ça.

Des moments heureux dans ma vie d’écolière.

De Pierre

N’ayant pu imaginer le personnage « ad hoc » fasciné dans sa jeunesse par un livre, c’est de mon propre parcours qu’il est question dans ce qui suit. En effet, la lecture sous toutes ses formes m’a toujours accompagné ; elle m’a apporté l’éclairage nécessaire par rapport aux questions existentielles que je pouvais me poser tout jeune et elle a sans doute comblé des manques en raison d’une scolarité achevée prématurément.

Toutefois, il m’est difficile d’imaginer qu’un seul livre ait pu marquer ma jeunesse et ma vie. L’apport des livres dans mon parcours n’était pas linéaire et mes choix en matière de lecture étaient et sont restés très éclectiques.  

Durant mon enfance, j’avais découvert Jules Verne et ses voyages. Ses histoires me passionnaient, moi qui rêvais d’aller au loin, au large. J’avais découvert également Hector Malot et son fabuleux roman « Sans famille ». Ensuite, dans les années cinquante, jeune « arpète », je devais après mon travail de garçon de bureau reprendre les bancs de l’école et mes études dans un cours du soir. Comme beaucoup de jeunes de mon âge, j’étais fasciné par l’Amérique. Autodidacte, mon apprentissage de l’anglais (ou de l’anglo-américain), je l’ai assuré moi-même par la lecture du célèbre magazine « Saturday Evening Post » grâce auquel je découvrais les vertus de « l’American way of life » et plein de choses qui m’étaient inconnues ici en France. Les dessins et les illustrations de Norman Rockwell me fascinaient également. Il avait l’art et la manière de montrer dans ses œuvres une « middle class » à cette époque heureuse.

Parallèlement je découvrais, JD Salinger avec « L’Attrape cœur » ou J Updike avec « Cœur de lièvre » qui peignaient à merveille par l’écrit les maux de la société. Dans le registre des voyages, le « National Geographic », véritable institution m’invitait à des découvertes de notre monde et à parfaire mon anglais, aussi.    

A vingt ans, c’était l’âge d’accomplir mon service militaire que je fis dans un état-major où j’avais tout loisir de lire et de découvrir des romans d’auteurs français ou étrangers. Je me souviens de « La mort est mon métier » de Robert Merle ou « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley ou bien « La 25e heure » de Virgil Gheorghiu, homme très contesté dans son pays sans oublier « Les mains du miracle », de Joseph Kessel, un grand de la littérature. Ces romans, m’ont marqué car j’y découvrais des univers et des faits de vie que je soupçonnais peu, comme m’a également marqué le roman de Meyer Levin « Le génie du Mal ». Brillamment interprété au cinéma par Orson Welles. A cette époque et bien plus jeune, je lisais également des « polars » écrits par P Cheney, R Chandler, G Simenon A Lebreton et bien d’autres cependant, ma période « polar » s’est achevée peu de temps après ma période militaire. 

Plus tard, accaparé par mes obligations professionnelles et familiales, j’avais dû mettre la lecture en pause, mais m’y suis rapidement remis en lisant des auteurs comme Victor Hugo avec « Les Misérables », Voltaire, révolutionnaire en son temps, avec « Candide », les œuvres d’Emile Zola, LF Celine avec « Voyage au bout de la nuit » lui, âme damnée en son temps mais qui était un grand écrivain. Dans le domaine fantastique, René Barjavel et ses romans avaient ma préférence ainsi que Georges Orwell avec «1984 ». J’ai aimé les romans de Stefan Zweig, meurtri par la situation de guerre en Europe qui le poussa à mettre fin à ses jours. Dans un autre registre, j’ai aimé Erick Orsenna, Jean d’Ormesson et Roman Gary (ou Emile Ajar).    

Aujourd’hui, vieux, je lis toujours et de préférence des livres de poche moins coûteux et moins encombrants. Les auteurs sont légion aujourd’hui, ce qui témoigne d’une activité littéraire intense dans le pays. Cependant, le nombre de lecteurs est en baisse sensible, surtout chez les jeunes. Les livres font partie de mon décor quotidien et je les protège même si je ne les ai pas tous lus. 

Ce que j’ai pu lire ces derniers temps et qui m’a passionné, je pourrais citer Nicolas Bouvier (ses voyages), Didier Cauwelaert, Jean Teulé (malheureusement décédé prématurément) et bien d’autres qu’il serait fastidieux d’énumérer. Dans le domaine de la poésie, j’ai savouré Arthur Raimbaud, Jacques Prévert avec « Paroles » que je lisais à mon épouse et qu’elle aimait ainsi que André Chenier avec son dernier poème « Comme un dernier rayon », écrit juste avant d’être guillotiné sous la Terreur. Je termine cette énumération un peu fastidieuse et mon parcours de vie jalonné par la lecture.

De Marie-Josée

Des amis pour la vie

Les cartons étaient empilés, ils n’attendaient plus que les déménageurs. Marie avait décidé de quitter cette maison de campagne devenue bien trop grande pour un petit appartement cossu dans le centre d’une petite ville, à proximité des commerces et des transports.

Le moment le plus douloureux était arrivé, il allait falloir qu’elle se sépare de certains de ses vieux amis, les livres. Elle avait déjà fait un premier tri, mais il en restait encore beaucoup. Les seuls livres que l’on pouvait trouver chez elle quand elle était petite, étaient les missels de ses parents et de sa grand-mère.

Dans sa famille, lire était considéré comme une activité inutile. Ce n’est qu’à l’école qu’elle les avait découverts et c’était une révélation. Elle avait emprunté et lu tous les livres de la bibliothèque rose et verte et avait commencé à en acheter avec son argent de poche. Elle avait dévoré tout ce qui lui tombait sous la main. Elle avait souffert avec les héros de Zola, vibré avec ceux de Dumas, tremblé avec ceux de Stephen King, voyagé avec Paul Emile Victor, pleuré avec ceux de Maupassant. Elle avait lu les grands philosophes, adhéré à certaines de leurs idées, en avait renié un grand nombre au fil du temps, mais le livre qui l’avait le plus marquée était « Autant en emporte le vent » de Margaret Mitchell. Elle était fascinée par l’époque, le pays et les personnages. L’auteur n’avait rédigé qu’un unique roman, et elle avait commencé à fantasmer sur l’écriture d’un récit similaire. Les aléas de la vie et la procrastination eurent raison de son rêve. Elle était restée une lectrice assidue, elle avait bien écrit quelques histoires, mais écrire un roman lui paraissait irréalisable.

Chaque livre qu’elle prenait en main lui rappelait une époque, un épisode de sa vie qu’il avait accompagné, les obstacles qui l’avaient aidée à surmonter, un conseil qui venait à point nommé, un guide à maintes occasions. Au fil du temps, elle en avait acquis un nombre impressionnant, elle était passée de rien à beaucoup trop.

Son conjoint fit le tour des cartons en grommelant :

—Tu ne vas quand même pas emmener tous ces « mange-poussière » dans notre nouveau logement ! Actuellement, il y a des livres numériques, je ne vois plus l’intérêt de s’encombrer avec du papier et abattre des arbres pour en fabriquer.

—Tiens donc, tu deviens écologiste tout d’un coup, répliqua-t-elle d’un ton ironique.

Elle avait beau lui expliquer que lire sur un ordinateur ne lui procurait pas le même plaisir que tourner les pages d’un livre, mais c’était peine perdue, les livres le laissaient de marbre.

Les cartons se remplissaient, elle avait étiqueté certains « à jeter », « à donner » ou « à garder. Elle attaqua enfin la dernière étagère qui contenait les livres de poche. C’étaient les premiers qu’elle avait acquis, ils avaient mal vieilli, les pages étaient jaunies et cornées. Une vive émotion s’empara d’elle quand elle prit en main son livre préféré. Elle l’avait relu plusieurs fois, mais malheureusement, certaines pages se détachaient. Elle le rangea donc à contrecœur dans la boîte prévue pour la poubelle. Une fois la tâche accomplie, elle empila les cartons, mais elle ne put s’empêcher de récupérer “Autant en emporte le vent”. Elle n’était pas sûre de pouvoir le racheter et encore moins dans sa version originale, maintenant que les bien-pensants se mettaient à réécrire les œuvres qui ne collaient pas à leur idéologie.

Trois années plus tard, son nouvel appartement était à nouveau envahi par les livres, mais parmi eux se trouvait celui qu’elle avait écrit. Certes, ce n’était pas un best-seller, rien à voir avec son roman préféré, mais elle avait réalisé son rêve et elle comptait bien ne pas s’arrêter là.

De Catherine S

Tout avait mal commencé pour moi ce jour où ma mère décida de m’apprendre à lire. J’étais une enfant sage qui ne parvenait pas à verbaliser ses émotions et se réfugiait volontiers dans l’opposition. Je devais entrer directement au CP sans être passée par la case maternelle et ma mère anticipait, craignant que mon obstination ne soit un frein dans mes futurs apprentissages.

Elle s’appuya pour cela sur une méthode de lecture syllabique “la méthode Boscher”. Je revois encore la couverture : deux enfants, un garçon et une fille assis sur l’herbe à l’ombre d’un pommier, plongés dans la lecture de cet ouvrage plein de promesses. Je n’avais nulle envie d’entrer dans ce jeu-là et mit à rude épreuve la patience de ma mère. A sa demande, je répétais après elle les voyelles, une fois, deux fois pour lui faire plaisir, tout en me tortillant sur ma chaise. Puis trouvant cet exercice dénué d’intérêt, je choisis de me taire : mutique et opiniâtre !  La première séance fut brève, mais c’était mal connaître ma mère qui revint à la charge le lendemain avec sa douceur coutumière. “On va voir si tu te souviens des lettres : la barre verticale avec un point dessus c’est…..  je soupirai “un i” – “c’est bien ! ” dit-elle ravie. Je vais te dire des mots, tu me diras si tu entends le son i.

Je ne comprenais pas la finalité de cette tâche, maman m’avait habituée à des activités bien plus attrayantes : le dessin, la peinture, le modelage, le jardinage, des choses manuelles qui avaient du sens pour moi et me procuraient du plaisir. “Tu verras, me dit-elle, encourageante, tu pourras lire de merveilleuses histoires”.  “C’est pas la peine, tu m’en racontes de bien plus belles” répondis-je, têtue.

La guerre des tranchées commença, lente, usante (surtout pour ma mère à l’affût des progrès que je m’efforçais de dissimuler). Jour après jour, j’assemblais les sons, formais des mots à contre coeur, mécontente de céder du terrain, de baisser pavillon. J’apprenais la frustration et je le faisais payer cher ! Lis ce mot s’il te plait : “Pomme de terre” C’est bien ma chérie, répète : “patate”… et cela pouvait durer, durer….  Ma chère mère a tenu bon et je lui en suis infiniment reconnaissante. Vu mon caractère, je ne sais pas si au sein d’une classe j’aurais bénéficié d’un tel accompagnement. Nous arrivions à la fin du livre, je lisais désormais couramment. Triomphante, je fermais le livre et retournais à mes jeux : affaire classée ! Ma mère me sollicitait : “je ne trouve pas mes lunettes, tu veux bien me lire la recette ?” – ” J’ai pas le temps Maman !”… Je savais ce qu’il en était, mais je me défilais, question de principe.

Chaque soir ma mère me lisait une histoire, c’était mon heure préférée, je buvais ses paroles et donnais libre cours à mon imagination. Mais elle changea bientôt de tactique, choisissant de stopper l’histoire au moment crucial sous un prétexte quelconque. «J’ai mal à la tête “…. “J’ai du travail à terminer”…. “Ton père a besoin de moi”…. laissant traîner le livre sur la table de chevet. Cela me contraria au plus haut point. Je boudais dans mon coin et résistais plusieurs jours. Mais la curiosité fut la plus forte. Je voulais connaître la fin de l’histoire. C’est ainsi que je pris goût à la lecture en solitaire.

Ma mère m’amena à la bibliothèque municipale où je découvris la série des “Martine”. J’avais attrapé le virus, celui qui ne vous quitte plus et grandit avec l’âge. J’ai dévoré la bibliothèque rose, “Les aventures du club des cinq” puis ce fut “Les soeurs Parker” dans la bibliothèque verte. J’enrichissais mon vocabulaire, j’apprenais aussi à mettre des mots sur mes émotions, et de ce fait je me sentis mieux intérieurement. J’avais un monde à moi, riche d’aventures, de découvertes, de personnages plus inattendus les uns que les autres. 

Je n’avais pas encore de frère ou de sœur pour partager mes jeux, les livres devinrent mes plus fidèles amis. A l’école, j’appris des poèmes avec ravissement : ainsi donc les mots avaient leur propre musique et se répondaient d’une rime à l’autre. 

La poésie me toucha en plein coeur. C’était un sentiment comparable à celui que j’éprouvais au contact de la nature, ou en mêlant les formes et les couleurs. « Cela s’appelle la beauté », me confia Maman.

Bien sûr en grandissant, j’ai enrichi ma bibliothèque, découvert des auteurs classiques, modernes avec la même curiosité, le même besoin d’ouverture au monde, aux autres, en ayant le sentiment qu’à travers les livres je comprenais mieux l’humain dans sa complexité et j’appréhendais mieux ma propre vie.

En m’offrant cet apprentissage de la lecture, ma mère m’ouvrait les portes de la culture, de la liberté intellectuelle et me donnait matière à construire ma personnalité. Aujourd’hui, elle n’est plus de ce monde, mais chaque fois que j’ouvre un livre je pense à elle avec une infinie tendresse. La méthode Boscher figure en bonne place dans ma bibliothèque, petit clin d’œil à l’enfant obstinée que j’étais.

C’est mon plus bel héritage, la plus belle preuve d’amour jamais reçue.

De Claude (proposition d’écriture N° 197)

MOUVEMENT DE MAUVAIS HUMOUR

Il faut se rendre à l’évidence : il y a, dans notre belle France, des individus qui non seulement soutiennent le terrorisme mais en font même l’apologie ! Des pseudo étudiants, plutôt des touristes, (vous remarquez que je la sors bonne) s’aèrent dans les rues à l’approche des examens, brandissant des banderoles fielleuses tout en hurlant des slogans haineux. C’est délirant d’entendre ces mots-là. L’univers-cité a perdu ses facultés. Ces « étudiants » sont des moutons de Panurge, instrumentalisés et manipulés, mais grâce au ciel, il s‘agit uniquement d’une frange soumise des étudiants tombée dans le panot panneau d’une illustre inconnue qui tient absolument à se sortir d’un anonymat désespérant. Il ne faut pas se voiler la face. Toute cette agitation n’a rien à voir avec de nobles aspirations humanitaires mais vise à faire triompher le KO, OK ? mêlant chienlit, d’un côté, (comme disait de Gaulle), et haine de l’autre. C’est la Terreur. Le retour. Peut-être aurais-je pu les croire sincères s’ils avaient manifesté pour ces pauvres Ukrainiens, bombardés par les Russes. Marche ou Kiev ! Ce sera bientôt notre tour. Ou exprimé la moindre compassion pour les Arméniens, chassés de chez eux, pour les Ouïghours haïs et massacrés par les Chinois, pour les Yéménites, les Syriens ou les Afghans qui s’étripent régulièrement, et j’en passe et des meilleures. Pour eux, c’est comme Syrien n’était ! Ils sont pour la liberté d’expression pour eux mais injurient les média et se posent en victimes.
Ils se soucient comme d’une guigne de ce qui se passe ailleurs. D’ailleurs, le connaissent-ils vraiment cet ailleurs ? Leur ignorance de l’histoire a de quoi inquiéter. Comme ils ont le courage de leurs opinions, ils avancent masqués dans toutes leurs manifestations. Leur « Leader Maximo » qui n’est pas sans rappeler un Super Marchais, vante des paradis comme le Venezuela, Cuba, la Chine ou la Russie. Serait-il à la masse pour s’enterrer chez nous, dans notre beau pays, alors qu’il aurait une vie dorée là-bas ? Il charrie, ah ça, oui ! Je tiens ces gens en pâle estime car il faut croire qu’il n’y a pas de gaz à tous les étages chez eux. Vous imaginez qu’on puisse un jour avoir de tels « dirigeants » ? Autant mettre le voile. Non, plutôt les voiles. Il faut dire les choses pendant qu’il est encore temps. Mais prenez garde ! Brassens reconnaissait avec humour il y a bien longtemps déjà : « Non, les gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux. Tout le monde médit de moi, sauf les muets, ça va de soi. ». Et Guy Béart renchérissait : « Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté. » Non, il n’y a vraiment pas de quoi rire !

Poème de Nahui Olin, « Soif insatiable », proposé par Françoise T (hors proposition d’écriture)

Mon esprit et mon corps sont toujours fous de soif
pour ces nouveaux mondes
que je continue à créer sans fin,
et des choses
et des éléments,
et des êtres,
qui ont toujours de nouvelles phases
sous l’influence
de mon esprit et de mon corps qui sont toujours fous de soif;
soif inextinguible d’agitation créatrice….

Vous envoyer vos textes un lundi est exceptionnel. Mais, comme je vous l’avais annoncé, je ne suis rentrée qu’hier de ma virée en Vendée pour rendre visite à ma belle-mère, qui, à 91 ans, a du mal à se déplacer, même en déambulateur. 

Comme il faisqait relativement beau à notre retour, une fois les bagages du camping rangés, nous avons entrepris de finir de planter les légumes du potager.Nous avons bien fait, vu la météo du jour, pluvieuse comme d’habitude. Ereintée que j’étais, je suis allée me coucher sans demander mon reste. 

Je suis revenue de mon weekend avec des centaines de boutons et des plaques rouges sur le corps, sur tout le cou et l’épaule gauche notamment, victime de je ne sais quoi. Vous pouvez imaginer mon désarroi, car l’envie de gratter ne me quitte pas. Je vais aller chez le médecin demain, car je n’avais pas envie d’attendre des heures aux urgences pour m’entendre dire “on ne peut rien faire”. Ca va passer, (quand? Telle est la question), mais en attendant, c’est pénible. 

J’ai beaucoup de réponses aux mails en retard, car j’ai été prise par les examens la semaine dernière. Je vais répondre, les amis et les amies. Soyez indulgents, je pense à vous, mais le temps me manque et je suis fatiguée.  

Je vous souhaite une belle semaine créative. 

Portez-vous bien, prenez soin de vous et fêtons l’écriture sous toutes ses formes. 

Créativement vôtre,  


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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