Avec les textes que vous avez envoyé pour la proposition d’écriture N° 205, je me suis sentie embarquée dans vos histoires, confoandant réalité et fiction. J’y étais dans vos décors…
Voici vos textes. Je vous en souhaite une belle lecture.
De Jean-Michel
Sous la plume d’un humoriste, il est plaisant de découvrir le château des mots. Entrons par la passerelle et pénétrons dans la cour intérieure. Là, un troubadour nous accueille et nous invite, de suite, à le suivre pour résoudre une énigme : qui habite cette demeure ? À première vue, il nous semble que cette tâche est titanesque et que, sans notre compagnon, nous tomberons très vite dans une chausse-trappe. Mais un dominotier qui nous a précédés, a recouvert les murs d’indices qui nous mettent vite la puce à l’oreille… Le défi est redoutable certes, mais les Basques communicants font que la Bayonnaise prend très vite, et que, la fleur au fusil, nous décochons des flèches tous azimuts. C’est alors un véritable feu d’artifice qui éclate et nous voyons apparaître l’hôte de ce lieu : le comte Harbour.
De Françoise V
UNE VIE DE CHATEAU
Je viens de retrouver une photo lovée dans une boîte en fer. Je l’avais prise il y a cinq ans. Elle représente un château vu depuis le fond du parc, là où vivait mon grand-père, là où il travaillait, là où il jardinait. Ma mère m’avait racontée sa vie. Cette photo me ramena à un petit carnet dissimulé dans cette même boîte, sur lequel elle racontait sa jeunesse. Ma mère se plaisait beaucoup dans cet environnement entre son père gestionnaire, jardinier, et sa mère concierge. Elle écrivait et décrivait ce qui l’entourait. Un jour de juillet, un feu d’artifice faillit mettre le feu à la grange de leur voisin. Grâce à la vigilance des villageois qui partirent tous azimuts au secours des habitants, les flammes furent maîtrisées. Le foin, la paille et l’étable auraient pu partir en fumée et mettre cette famille basque à la rue. Elle racontait aussi qu’elle avait évité le pire grâce aux mille précautions qu’on lui avait enseignée : en jouant à cache-cache, elle évita un chausse-trappe dans le grenier de cette grange en contournant les balles de foin. Elle aimait raconter ses aventures amoureuses avec son Louis et les énigmes de ses dernières aventures. Louis était un endurant. Il abattait un travail titanesque dans les champs pour aider les paysans. Mon grand-père l’avait embauché comme saisonnier pour des travaux exceptionnels. Celui-ci était dominotier en hiver et jardinier en été. C’était aussi un artiste qui dessinait à merveille. Ma mère savait raconter cette compagnie estivale d’une façon humoristique quand ils partaient tous les deux loin des regards indiscrets.
J’ai retrouvé tous ses écrits. J’ai aimé son château de mots qui servait d’illustration dans son carnet de récit. J’ai adoré le lire et imaginer ce qu’elle avait vécu : une vie de château sans apparat et avec beaucoup de liberté.
De Catherine M
Touriste en goguette
En juillet dernier, j’ai vécu un feu d’artifice d’émotions au Pays basque !
Me croirez-vous ?
En touriste organisée, je me suis inscrite à plusieurs visites proposées par mon hôtel.
J’ai tout d’abord sélectionné « Le château des mots » perché au sommet d’un site exceptionnel que nous avons atteint après un parcours que je qualifierais de titanesque.
Bonne pioche !
Notre guide, véritable humoriste, a dégainé des blagues tous azimuts tout au long du parcours, très inspiré qu’il était par tous les mots les plus farfelus qui couvraient les murs des dizaines de pièces de l’édifice. Un festival !
Dans la même semaine, j’ai choisi d’aller visiter l’atelier d’un maître dominotier. Une énigme.
Que pouvait donc faire cet homme ? Allais-je tomber dans un piège, une chausse-trappe classique pour touristes naïfs ?
Que nenni !L’artiste était passionnant et doté d’un redoutable talent.
Après mon retour, j’ai descendu du grenier un vieux jeu de dominos qui avait appartenu à ma grand-mère, je l’ai délicatement dépoussiéré et installé à demeure sur un petit guéridon près de la baie vitrée du salon.
Je vous l’avais bien dit, mon séjour a été riche en émotions mais trop court.
C’est sûr, j’y retournerai !
De Agnès
Les mots me fascinent, moi l’émotive, tant par leur sonorité, leur rime, leur graphie que leur sens. La langue est riche, je m’en réjouis chaque jour. Je prends beaucoup de plaisir à détacher leur syllabe à voix haute et espère susciter le même engouement chez les autres.
Ils me touchent, m’émeuvent, me bercent ou m’apaisent.
Parfois certains demeurent des énigmes comme la chausse-trappe mais pour mon plus grand bonheur, ils ne cessent de susciter ma curiosité et ont encore beaucoup de choses à m’apprendre. Le basque de la veste n’a qu’à bien se tenir…
Le matin à l’aube, en fin de semaine quand la maison est encore plongée dans les bras de Morphée, j’amorce mon moment bien-être, j’entre dans mon espace monacal où j’ai rendez-vous avec les mots. Mon stylo est la baguette du chef d’orchestre devant sa partition de musique. J’instaure une cérémonie de mots, un jeu titanesque. Je noircis des feuilles blanches comme un dominotier travaillant sur ses dominos. Je les triture, les observe, les dissèque, les recherche, les modèle, assemble tous azimuts comme si je construisais des châteaux de mots homogènes, ils s’amoncellent sous ma main. Point d’acrimonie ou d’animosité, je suis en osmose de mots qui créent en moi de l’émoi, un jeu tellement enivrant et passionnant. Je suis devenue redoutable à cette pratique sonore qui crée nécessairement des émotions. Depuis quelque temps, j’aime inonder de mots, de mots doux, de mots tendres, de mots sensuels, parfois à demi-mot pour suggérer, ou parfois humoristiques mes interlocuteurs dans des correspondances épistolaires, mot à mot. Je ne modère pas mes mots car mon imagination déborde de plus en plus, alors je me dois de faire leur promotion.
Je pose souvent des mots sur des maux comme si je créais un feu d’artifice de mots pour soigner le poids de mes maux.
Je me questionne souvent sur la provenance de cette faim de mots sans lien avec la fin de mots, en tout cas elle est insatiable et comble, complète ma soif de mots que j’espère contagieuse.
De Louisiane
La panne de Papy
- Papy tu me racontes une histoire ?
- Oui Lucie, mais t’es-tu lavé les dents ?
- Oh oui !
- Tu as bien frotté partout ?
- Oui ! Elles brillent de mille feux comme un feu d’artifice !
- Tant que ça ? C’est bien ma princesse, allez, couche-toi.
- Mais je n’ai pas choisi mon livre …
- Pas besoin de livre. Je vais te raconter une histoire comme le faisait ma grand-mère, sans livre. Elle inventait …
- Avec des vrais mots?
- Une histoire avec de vrais mots, un château de mots…
- Un château avec des tours ?
Silence jeune fille ! Bien sûr, avec quatre tours aux quatre coins du château. Ecoute donc. Il était une fois un roi et une reine qui habitaient un immense château où il y avait tout ce qu’il leur fallait pour faire leur bonheur. Mais ils étaient tristes tous les deux car ils n’avaient pas d’enfants. Aucun enfant ne riait, ne chantait, ne courait, ne mettait de joie dans ce grand château.
Le roi avait beau être un humoriste invétéré avec ses blagues et ses bons mots tous les cinq mots, il n’arrivait pas à dérider sa femme, la reine, toujours assise sur son trône, se tenant la tête la couronne de travers, perdue dans une redoutable tristesse. Le roi en était désespéré. Tous les meilleurs médecins du royaume avaient été appelés pour leur expliquer comment on faisait les enfants, rien n’y faisait.
Et cette redoutable tristesse déteignait sur le roi lui-même. Pour le roi, la reine et leurs courtisans, cela restait une énigme. Lorsqu’il l’avait demandée en mariage, la princesse qui n’était pas encore reine, avait dansé, chanté et rit aux éclats avec ses dames de compagnie. La fête de leur union avait été grandiose et réjoui tout le palais. Un orchestre tzigane titanesque avait joué sans répit durant trois jours et deux nuits. Les rires explosaient tous azimuts. Le bouffon du roi, revêtu des mêmes jaune et rouge basque que celui de l’étendard du royaume, s’était abstenu des ruses et chausse-trappes habituelles et s’était montré fort aimable. La dernière soirée s’était passée à jouer à des jeux de société car ils commençaient tous à être fatigués. La reine avait reçu, parmi ses nombreux cadeaux venant des dominotiers du royaume, un jeu de dominos fait de nacre et d’ébène aussi grand qu’une table, jeu qui avait fait sa joie.
Fatiguée après ces agapes de trois jours et deux nuits, elle avait pris la main du roi, son mari, et dit « Sire, allons nous coucher et concevoir notre premier enfant ».
Le roi répondit : « En aurai-je encore la force ma douce amie ? »
Ils dormirent tout un jour et toute une nuit, tant ils étaient fatigués. Tous les soirs se terminaient par une partie de dominos mais le ventre de la reine restait désespérément plat … car la reine s’endormait dans les bras de son humoriste de mari qui se faisait rire tout seul ou bien s’était déjà endormi …
Le Papy de Lucie fit un petit arrêt … toussa légèrement … et chuchota très doucement « Tu dors ma princesse … ? »
De Nicole
Destin d’humoriste
Reclus dans son château de mots, tel un terrier d’orfèvre, son bureau face au dominotier, illusion d’une serre tropicale, voyage au gré panoramique de sa fantaisie, Jules, quarantenaire, de l’allure, brun aux yeux bleus, séduisant sans être séducteur.
Humoriste aimé, adulé, fréquentant les plateaux télé du samedi soir, feux d’artifice aux cris de surprise, et puis plus rien.
Il a connu les chausse-trappes, les coups tordus tous azimuts du showbiz, les aiglefins pendus à ses basques.
La fatigues des tournées, des spectacles, les grandes salles et puis les plus petites.
Devenir has been, un crève-cœur.
Maintenant, disparu des radars, énigme parisienne, il entreprend une remise en cause titanesque de sa vie d’artiste, de ses attentes nouvelles.
Son château dans les Cornouailles l’aide à se recentrer, se renouveler.
Il voit l’avenir avec une lucidité, une philosophie novatrices.
Et il écrit, les mots se bousculent au portillon de sa plume incisive.
Son premier roman publié sous pseudo a conquis un public différent.
Il ne retournera pas dans un monde de faux-semblant, il se l’est juré.
Parfois, le soir, vous pourriez le voir, assis sur sa terrasse avec un verre de Redoutable, bière blonde forte et fraîche à la main.
Il paraît heureux.
De Izzia
Je ne le savais pas humoriste à l’époque où je l’ai rencontré. Enfin, humoriste, ça n’était pas son métier, mais il aurait eu tout pour l’être. Comique, malgré lui parfois, volontairement la plupart du temps. Il avait vis-à-vis de lui-même et des choses de la vie une distance dont
peu d’humains sont capables, qui me bluffait en même temps qu’elle me déconcertait. Cela passait souvent par l’humour. Nous nous sommes connus à un moment de ma vie où je vivais en grande partie cloîtrée à l’intérieur du château de mots que je m’étais bâti.
Ce jour-là, le premier jour donc, j’accompagnai la fille d’une amie à son cours de piano, un nouveau prof, une première séance d’essai. Trois quarts d’heure, c’était le temps qui avait été fixé par la maman, assise dans le fauteuil à bascule en osier, un peu dur à les écouter, j’avais fermé les yeux.
La vie est une énigme et je ne saurai jamais par quels tours et détours elle était passée pour m’amener ici, en cette fin d’après-midi de septembre. J’avais en ces temps-là de mon existence entrepris un travail titanesque, j’avais décidé d’ouvrir grand les fenêtres, de redescendre de ma tour et redécouvrir le monde, reprendre contact avec les autres. Le monde des autres. En évitant les chausse-trappes qui, j’en étais sûre, ne manqueraient pas de jalonner le chemin que j’avais choisi.
Il avait grandi dans l’arrière-cour de la boutique de son grand-père, dominotier dans un faubourg de Buenos Aires. J’avais dû lui faire répéter et expliquer le mot, je ne l’avais jamais entendu auparavant. Il venait d’un autre monde, d’une autre planète comme l’avait dit une amie à moi lors d’une randonnée commune. Il me faisait traverser l’Atlantique, me transportait dans un autre monde, sur un autre continent, et c’était redoutable.
Je ne vois pas comment j’aurais pu résister au charme de cet homme dont l’étrangeté se parait à mes yeux d’une infinité de bizarreries, même dans les choses les plus petites.
Ai-je mentionné qu’il était pianiste ? Un pianiste humoriste. Qu’il avait des ancêtres originaires du Pays basque quand les autres venaient du Sud de l’Italie ? Qu’il n’avait pas de papiers en règle, ce qu’il avait mis du temps à me raconter – il n’en était pas fier, mais cela ne
semblait pas l’affecter outre mesure.
Il parvenait à louvoyer avec élégance dans les méandres administratifs et juridiques d’une société qui se considérait plus évoluée que d’autres populations du monde. Je
succombais tous azimuts. Mon esprit, mon cœur, mon âme d’artiste, mon corps s’enflammèrent à l’unisson dans un véritable feu d’artifice qui allait illuminer cet automne-là.
De Elie
Les préparatifs des festivités de la journée internationale des arts du 15 Avril 2023 passé allaient à bien. Et la mémorable journée annonçait ses couleurs à tous azimuts dans les départements du Bénin. Les organisateurs s’affairaient et déployaient leurs énergies pour la réussite de la journée. Ils mettaient à leurs travaux le soin et l’esthétisme par conséquent. Aussi, les figures emblématiques de certains artistes sont postées dans les artères de nos rues pour marquer positivement les témoins de l’événement. Tout le monde souhaitait se faire compter parmi les témoins de cette journée.
Le jour attendu arriva et les annonces publicitaires ne cessaient de se faire entendre à travers les médias tels que : les radios et les télévisions etc.
Les spectateurs, par bandes de dix, vingt ou plus arrivaient afin de nourrir leur homme intérieur et leurs yeux. Le stade omnisport, Mathieu Kérékou, dans l’intervalle de deux heures était rempli. Par quelques coups d’œil, je constatai que le nombre de personnes installées se comptait déjà par milliers.
Au côté septentrional du stade, sortirent par un tunnel dix rangées d’artistes habillés en pantalons vert et la chemise en jaune. Sur la tête de chacun des artistes une banderole en couleur rouge leur servait de couronne. Ils avançaient au centre de l’amphithéâtre avec leurs hymnes nationaux de manière à former un hexagone.
C’est en ce moment que l’humoriste, compositeur et chanteur, Anicet Pepe monta en scène. Les crépitements de mains qui se succédaient ont produit en nous des émotions et des pleurs de joie. Certains poussaient des cris d’éloge à l’endroit des illustres artistes tandis que d’autres poussaient des cris.
À la suite de ces merveilles, un feu d’artifice ne cessait d’activer les émotions des spectateurs ivres de joie et de fierté. Par sa voix titanesque, Anicet Pépé, imposa à l’auguste assemblée un silence de mort. Dès ce moment, il s’engagea avec aisance dans la besogne qui n’est pas donnée à tout le monde. C’était le chant poétique bâti au prix de grands sacrifices. Cette histoire redoutable des trois princes d’Adja Tado qui fondèrent successivement les royaumes de Porto-Novo, d’Allada et celui d’Abomey. L’artiste, par un génie semblable à celui d’un architecte a su monter le château de mots qui contenait toute la splendeur et des révélations secrètes de ces royaumes.
Mieux encore, le livre constitue pour les générations futures, une excellente source de sagesse et des sciences de l’antiquité. Quiconque boit à cette source s’imprégnera de la sagesse des temps anciens. Sa structure littéraire est exceptionnelle grâce aux parodies que scandaient des énigmes et qui coupaient les époques de la longue histoire.
À la contemplation de ce paysage émouvant, je suis saisi d’une émotion et je m’écriai de la manière que voici :
—Artiste, Anicet Pépé tu étais un dominotier connu de tous tes frères ! Comment le génie des arts a pu te porter à la cime inégalée de l’héroïsme ? Et comment es-tu parvenu à maîtriser le basque espagnol ?
Ta prestation, à cette occasion, montre à la face des humains que ta personnalité forme un alliage des sciences et des philosophies longtemps cachées aux hommes. C’est le bréviaire de tous les initiés mais une chausse- trappe pour les malintentionnés.
L’artiste Anicet Pépé et les siens ont tenu les rênes dans ce stade jusqu’à midi. C’est en ce moment que le ministre de la Culture et des Arts fit son entrée avec sa délégation. Ils furent accueillis par des chansons savamment composées pour la circonstance. Suite à un signal donné, le ministre entouré de ses gardes de corps se leva et prononça son discours.
En substance, l’autorité a transmis ses sentiments de gaieté, ses vœux et montré la place de l’art dans le développement d’une nation en présence de toutes les personnalités et civils représentés à cette occasion. Le ministre conclut son discours par les propos que voici : « L’art, c’est l’un des outils pour le développement de tout l’homme. Tout citoyen doit en prendre conscience et s’investir à ce sujet. De la même manière, l’Etat ne ménagera aucun effort à inculquer les valeurs de l’art à la nouvelle génération. »
De Lisa
Un hommage comme il le mérite, à un personnage public, qui restera gravé dans nos cœurs pour ma génération, qui l’a connu dans Pyramide : Monsieur Patrice Laffont.
Il avait une étiquette des jeux. Alors on va imaginer qu’il nous fasse la présentation d’un nouveau jeu à énigmes, dans un décor en dominotier.
Il présentera un château de mots titanesque en version XXL style des Chiffres et des Lettres, en tous azimuts, avec sa touche humoristique, en expliquant les règles du jeu. Il sera redoutable au règlement malgré son pince sans rire et en jouant avec les candidats discrètement comme un enfant qui découvre un nouveau jouet. Il aimait la pétanque et ne pas perdre mais nous fera vivre une partie de pelote basque en parallèle.
Et pour terminer, le générique nous montrera le feu d’artifice du dernier festival local.
Monsieur Patrice Laffont, est un personnage qui m’a ému, qui nous a quitté car il est un peu le père spirituel de Jean-Luc Reichmann et Nagui et la génération suivante l’ancien animateur de Slam.
De Lisa (proposition d’écriture N° 29)
Georgette, 82 ans, a un caractère de cochon mais derrière cette carapace, a un cœur d’or. Sous l’effet de la panique, elle appelle sa fille Nanitou (son surnom).
-Oui ! C’est moi ! Je ne retrouve plus mes courses. Je vais appeler mon neveu, brigadier-chef de Police.
-Maman ! Du calme ! Tu ne vas pas l’embêter car il a beaucoup de boulot, en ce moment.
-Mais tu m’emmerdes, je vais l’appeler car un sou, c’est un sou.
-Tu te calmes ! Donne-moi la liste de tes courses.
- du vin
- des bananes
- de la viande hachée
- du pain
- des tomates
- des croquettes pour le chat
- du papier-C…L
- céréales
- du café
- du thé
-Merci maman.
-Je vais porter plainte.
-Non ! Tu restes là.
-Je te rappelles que c’est le parrain de ton fils.
-Oui ! On est pas à l’époque du Parrain.
-Très drôle !
-Au revoir !
Georgette, tête de mule, appelle son neveu adoré :
-Bonjour ! Mon filleul, mon neveu adoré.
-Bon ! Marraine va à l’essentiel car je te connais.
-On m’a volé mon argent et mes courses.
-Arrête ! Je suis sûr que tu vas les retrouver.
-Je t’emmerde ! Je rigole !
-Au revoir ! Marraine et rappelle dans cinq minutes pour me dire la suite.
Quelques minutes plus tard, elle découvre dans le coffre de la voiture, les courses.
Sacré Georgette ! La mamie de Cœur
De Anne-Priscille
”Dis Papa, te souviens-tu de l’histoire du fabuleux royaume de la baleine dorée ?”
Quand j’étais enfant, Papa et moi avions un monde merveilleux dans lequel nous nous évadions ensemble tous les soirs. Un univers bien réel pour nous et décidément plus agréable que le monde dans lequel nous travaillons, nous nous déplaçons ou mangeons…
C’était tellement plus facile d’aller se coucher et de s’endormir quand nous partions tous les deux à la découverte de ce continent si mystérieux et fantastique dans lequel nous avions inventé des aventures incroyables. C’était un endroit joyeux où l’on riait beaucoup. Nous l’avions appelé “le fabuleux royaume de la baleine dorée”…
Toute cette histoire avait commencé à l’heure du bain. J’avais trois ans et mon jouet préféré était une baleine de couleur jaune que je plongeais dans la baignoire et qui se remplissait d’eau. En remontant des profondeurs de l’océan, elle crachait l’eau aspirée par son évent. Papa, avec ses talents d’imitateur et d’humoriste, mettait si bien en scène ma baleine que je riais aux éclats !
Et puis, j’avais aussi un gigantesque bateau pirate. Je le faisais voyager sur cette mer bleutée et transparente. Le bateau naviguaittous azimuts. Parfois, il faisait naufrage sur une île déserte. Là, le capitaine du bateau et ses mousses traversaient des forêts tropicales, pleines d’oiseaux colorés. Ils devaient faire très attention auxchausse-trappes qu’avaient pu installer lesredoutables pirates des mers. Au détour d’un chemin, ils se baignaient dans des lagunes remplies de sirènes merveilleuses. Le bateau croisait parfois des icebergs de mousse géants. Ma baleine dorée nageait toujours à côté du bateau, tantôt plongeant dans les flots agités, tantôt jaillissant des profondeurs marines faisant éclore tout autour d’elle des gouttelettes de lumière.
Sur l’un des icebergs, appelé le gâteau basque par Papa- qui était un grand gourmand et qui rêvait toujours de manger la plus grosse des pâtisseries à la crème- il y avait une caverne. Y vivait le dieu de la mer, un hippocampe bleu turquoise. Pour satisfaire leur monarque, les habitants avaient un projet titanesque: ils construisaient le château des mots, un palais avec d’immenses salles à l’intérieur. Pour entrer dans chaque salle, il fallait résoudre une énigme posée par des petits chevaux marins gardiens de l’enceinte. Ils avaient fait appel au plus grand dominotier du royaume pour la décoration. J’allais bien sûr lui prêter ma collection de coquillages conservés précieusement dans un petit panier. Ils étaient de toutes les formes et de toutes les couleurs : étoiles de mer orangées, têtes d’oursin rosées, coques sablées, palourdes rayées, sans oublier les majestueuses turritelles et scalaires dorées.
Notre talentueux artiste allait les agencer pour créer un décor féerique…Toutes ces histoires provoquaient chez moi beaucoup de joie et d’excitation ! Et c’est dans un feu d’artifice de bulles et d’éclaboussures que se terminaient nos aventures. Des paillettes de lumières de toutes les couleurs jaillissaient au-dessus de ce monde merveilleux. Papa me sortait doucement de l’eau tiède du bain et me prenait dans ses bras. Il m’emmitouflait dans une serviette bien chaude et me serrait très fort contre lui. Peu de temps après, je m’endormais calmement pour une longue et belle nuit de sommeil étoilée.
De Manuela
Au théâtre
Un flyer sous mes essuie-glaces mentionne :
« Ce soir, au théâtre – Le château des mots – un humoriste basque sera sur scène. Venez le voir. Il se produit pour la première fois dans notre commune. Début de la séance 20 heures précise ».
Tout Azimut s’est déplacé pour voir le spectacle. Une file d’attente assez longue pour une ville avec peu d’habitants s’est formée. Quelle surprise quand nous entrons dans la salle, la décoration est un véritable feu d’artifice avec tous les papiers peints 30 x 30 multicolores qu’a fourni le seul dominotier encore présent dans notre région.
Les cadres sont fixés au mur par des chausse-trappes en plastique, eux aussi multicolores. Le travail des ouvriers de la ville est titanesque. Qui a bien pu concevoir ce décor ? C’est une énigme. Ils ont encore fait des miracles pour la ville. C’est une redoutable merveille.
De Christine
Dans le château des mots vivait un humoriste au talent redoutable. Ce majestueux édifice, perché sur une colline boisée de sapins et de mélèzes, était entièrement construit en livres et en parchemins anciens. Les murs étaient ornés de citations célèbres, tandis que le sol était recouvert de poésies.
Un jour, le maître des lieux décida d’organiser une chasse au trésor d’une complexité telle qu’elle serait une véritable chausse-trappe pour quiconque tenterait de la résoudre. Chaque indice était truffé de jeux de mots subtils, rendant la quête encore plus difficile. De nombreux participants affluèrent de tout le pays, attirés par la promesse d’une récompense alléchante.
Le dominotier du village, célèbre pour ses créations originales, fut le premier à relever le défi. Habitué aux compositions complexes, il examina chaque indice avec une précision redoutable. Malgré ses efforts, il ne parvint pas à résoudre l’énigme, qui semblait insurmontable. Il remarqua cependant qu’un intrépide le suivait de près pendant ses explorations dans le château. Ce dernier lui proposa de faire équipe pour percer le mystère.
Passionnés tous les deux par les bibliothèques, ils commencèrent à échanger des idées dans un véritable feu d’artifice de suggestions, cherchant tous azimuts la solution. Grâce à leur patience et leur perspicacité, ils parvinrent enfin au dernier indice, qui stipulait :
« Quelle invention a révolutionné le monde ? »
Les deux hommes se consultèrent. L’un proposa la roue, l’autre le feu, mais ces réponses semblaient inappropriées dans le contexte du lieu et des indices précédents. Ils en vinrent alors à la conclusion que l’invention en question devait être l’écriture. Entourés de livres, ils réfléchissaient encore lorsque l’humoriste, qui les suivait de près, leur lança : « Vous brûlez». Le dominotier se retourna pour inspecter la pièce et son regard se posa sur la cheminée. Bien sûr ! Accroché au manteau de celle-ci se trouvait un énorme G en fer forgé. En approchant, il remarqua que la lettre était montée sur un mécanisme. Son partenaire vint l’aider à faire pivoter la lettre, et les étagères du mur opposé commencèrent à tourner, révélant un passage secret.
Armés d’une torche, ils s’engagèrent dans le long tunnel qui s’ouvrait devant eux. Au bout de celui-ci, ils débouchèrent dans une immense grotte creusée dans la roche, blanche comme de la craie, ressemblant à une maison troglodyte. La grotte abritait des milliers de documents anciens, protégés de la lumière et de l’humidité. Le travail accompli pour obtenir un tel résultat avait dû être titanesque.
Au centre de la grotte, un élégant meuble en bois de merisier, surmonté d’une vitrine, contenait un livre ancien : le premier imprimé par Gutenberg. Émus, les deux hommes tombèrent à genoux, réalisant qu’ils avaient découvert le véritable trésor. L’humoriste les avait bien menés en bateau. Le trésor n’était pas fait de pièces d’or, mais du savoir contenu dans tous ces livres.
De Geneviève
La vocation de Léon Rouleau
Alors qu’il aurait pu tranquillement succéder à son père, artisan dominotier au Pays basque, Léon Rouleau avait préféré la vie d’artiste. Il est vrai que tout petit déjà il montrait du talent pour amuser ses copains de l’école et même ses professeurs, ce qui est plus rare. Les bons mots fusaient de sa bouche tel un feu d’artifice. En voilà un qui pouvait remplir sans difficulté la grille du fameux Château de mots ! Mais de l’amusement au sérieux de la vie, il y a une marge ! Pourtant à l’âge adulte, Léon délaissa la sécurité de l’atelier pour l’aventure, se sentant une vocation d’humoriste. Il ne trouvait rien de plus noble que de distraire et de faire rire ses contemporains. Cela lui semblait d’utilité publique en ces temps de turbulences.
Pour sa famille abasourdie, cette décision était une énigme. Mais Léon, droit dans ses bottes, était bien décidé à éviter les chausse-trappes et autres obstacles redoutables que lui prédisaient ses parents. Il travailla d’arrache-pied, mit au point, peaufina et re-peaufina toute une série de sketches et de mimes testés avec succès auprès des siens. Puis il se mit en quête de lieux où se produire dans sa région, déployant des efforts titanesques et ciblant tous azimuts, voire au-delà de la frontière espagnole. Un entêté talentueux comme Léon Rouleau (son nom de scène) ne pouvait que réussir. De mini spectacles en rencontres, en passant par de la chance et quelques passages télé, il gagna rapidement en notoriété. Un beau jour, il franchit le grand pas en montant à Paris. L’aboutissement d’un rêve ! Aujourd’hui, Leon Rouleau est tête d’affiche dans une grande salle parisienne. Il parait qu’il fait le plein de rires chaque soir.
De Anne-Rosalie
« Nous ne sommes jamais à l’abri de la gentillesse des autres !»
Mesdames, Messieurs, chers Citoyens Consommateurs,
L’heure est grave et il est de mon devoir d’alerter l’opinion. Depuis plusieurs années un fléau (titanesque) se répand comme une tache d’huile dans notre belle et grande métropole de Mégaland. Nul n’en est à l’abri ! D’aucuns l’auront déjà repéré, d’autres en seront les victimes inconscientes. Parce que ce fléau (redoutable) avance masqué, paré d’oripeaux chatoyants, propres à berner les plus aguerris.
Son nom ? La gentillesse !
Chacun sait que l’être humain naît naturellement armé pour se battre. Il sait prendre sa juste place dans le monde, quel qu’en soit le prix. C’est un redoutable et impitoyable guerrier. L’hostilité est son état naturel. Nos Écoles et nos Institutions travaillent à valoriser l’émulation et le goût du combat chez chacun de nos citoyens, dès leur arrivée au monde. Les gentils humoristes sont rapidement sanctionnés.
Or, ceux qui sont atteints de cette terrible tare, se présentent à vous, le sourire en bandoulière, la flatterie aux babines, le conseil et la douceur comme viatiques tous azimuts.
Ils relèvent toutes les similitudes entre eux et vous, pour mieux vous enjôler et vous manipuler. Votre esprit se laissera amollir par le feu d’artifice de leurs mièvres paroles et vous serez tenté de croire leurs intentions affichées, de bonté et de prévenance.
Défiez-vous de ces êtres « serpillières » dégoulinant de douceur ! Ils avancent travestis, esquivant toute saine confrontation, apparemment soumis, alors qu’au fond de leurs yeux se dissimule un intense besoin de contrôle.
Il en existe deux sortes :
Les faux-gentils : ce ne sont pas les pires et l’on pourrait presque leur pardonner ! Leur besoin de « relation à tout prix » cache le plus souvent, derrière un apparent manque de confiance en soi, un redoutable sentiment de supériorité. Ils ne visent qu’une seule chose avec leurs conseils avisés : vous contrôler ! Ils paraissent doux et soumis, mais ils le sont par crainte des conséquences, par besoin de reconnaissance. Leur « gentillesse » est une chausse-trappe prison pour ceux qui s’y laisseront prendre et se sentiront ensuite redevables à jamais… « Avec tout ce que j’ai fait pour toi… Moi, quand tu as eu besoin de moi, je n’ai pas hésité… !» seront leurs ritournelles. Ils se collent à vos basques, exigent un donnant-donnant insensé… mais habile !
C’est une fausse gentillesse de « Chevalier Blanc » qui semble prodiguer des conseils pour le bien de l’autre alors qu’elle impose ses propres jugements et règles. « Je te sauve et je te persécute » est la devise de ces faux-gentils qui œuvrent pour leur seul intérêt. Comme de maléfiques serpents, ils étouffent leur proie pour mieux l’engloutir. Ce qui, dans une société de compétition comme la nôtre –où seuls les meilleurs ont légitimité à vivre– se conçoit encore sans réelle difficulté. D’où mon indulgence relative à leur égard.
Les vrais gentils : Ceux-là sont incontestablement les pires. Ils sont une totale énigme ! Parce que sincères. Sin-cères! Sottises, balivernes, sornettes, niaiseries !
Aucun mot n’est assez sévère pour qualifier pareille absurdité ! Ils ont érigé la gentillesse en « art de vivre ». Ils manifestent une sensibilité et une attention aux autres totalement naturelle et gratuite ! Ils sont gentils sans efforts, et leur comportement altruiste n’est aucunement une stratégie sociale, mais un lien harmonieux, libre de toute attente !!! Ils considèrent que la gentillesse est bénéfique pour la santé physique et psychique ! Totalement invraisemblable, vous en conviendrez…
En ma qualité de ministre de la Propagande et de la Morale, je n’aurai qu’un commentaire :
Ces individus sont dan-ge-reux!
N’oubliez jamais, chers Citoyens Consommateurs, que la gentillesse est une vertu de PERDANT !
Elle est molle, mièvre, ringarde, naïve… et toujours suspecte ! Incompatible avec notre fière Société ! Bien plus encore lorsqu’elle est sincère car elle risque d’affadir nos vaillants citoyens !
Á l’ère bienheureuse du « chacun pour soi », dans ce monde brutal mais ô combien stimulant, la gentillesse est définitivement une faiblesse, un très vilain défaut, à combattre sans relâche!
« Les gentils sont un cauchemar ! Les fréquenter, on s’en passe aussi volontiers que d’attraper la rougeole !» affirment les plus sensés d’entre nous. Prévenance, tendresse, amabilité, attention, douceur, bonté, engagement, implication, empathie, compassion, sont à effacer définitivement du château des mots des relations humaines.
Tels des minotiers obsolètes, ces qualificatifs discutables relèvent d’un esthétisme relationnel des plus déplorables ! Notre monde, tel que nous l’avons bâti, connaît désormais une crise de croissance, où chacun doit obtenir la «consommation qui lui échoit selon la production qui lui incombe». Il n’y a plus aucune place pour la gentillesse et il faut réduire au mutisme ces minorités silencieuses, arriver au « crépuscule des groupuscules » comme l’a déclaré si justement notre cher Président, dans son dernier discours. Éradiquons à tout jamais la gentillesse de notre monde !
C’est à ce prix, chers Citoyens Consommateurs, que nous garderons une dictature pure, mûre, dure, et sûre !
Adolphe Van der Love, Ministre de la Propagande et de la Morale.
PS : Un grand merci à Herbert Pagani pour son magnifique «Mégalopolis» (1972), qui m’a inspirée… Ecoutez-le sur Youtube…
De Baya
Au cœur du Pays Cathare
Les deux amis étaient fous de joie : le curé de leur paroisse qui les connaissait depuis leur naissance, puisqu’il les avait baptisés, venait de leur apprendre la nouvelle qu’ils espéraient tant. Les moines du prieuré proche de Foix, avaient accepté de les initier à la technique du papier marbré. Cette initiation leur permettrait de postuler chez un des derniers Maître Dominotier de Carcassonne pour les prendre en apprentissage.
Avant de quitter leur cher Pays basque qui les a vus naitre il y a 18 ans, ils décidèrent d’inviter leurs plus proches parents et amis pour célébrer l’événement et dire au-revoir.
Pendant cette soirée, les échanges passionnés fusaient tous azimuts sur les Cathares et leur tragique histoire. On bombardait également de questions -et de conseils- les deux amis sur leur périple et les lieux qu’ils avaient d’ores et déjà retenus pour des visites et des pèlerinages.
—Depuis Foix, nous irons directement au prieuré qui n’est qu’à quelques kilomètres. Une fois qu’on aura pris nos marques avec les moines, on ira au mont Bugarach qui n’est pas très éloigné.
—Vous pousserez bien-sûr jusqu’à Rennes-le-Château ? Peut-être trouverez-vous le trésor de l’Abbé Saunières, dit en riant l’oncle Pierre.
Evidemment qu’on ira Bixente et moi, répondit Augustin.
—N’empêche que ça fait plus d’un siècle que des milliers d’enquêteurs venant du monde entier se sont succédé mais l’énigme reste entière !
—Faut dire que les chausse-trappes ne manquent pas dans cette histoire. A moins que ce ne soit une légende ? fit remarquer Beatriz marraine des deux garçons.
—Non seulement on ira mais on veut absolument y être pour la fête de Marie-Madeleine le 22 juillet. Il y a une magnifique procession et le soir, un beau feu d’artifice !
—Nous irons voir aussi les redoutables places fortes où les Cathares assiégés livraient des batailles titanesques, jusqu’à la mort. Même si presque toutes ne sont plus que des ruines.
—Oui, mais il faut les mériter ! Elles sont toutes au sommet de monts, faut donc grimper mais vous êtes jeunes !
—C’est vrai, mais la vue est chaque fois à couper le souffle, rétorqua le père d’Augustin qui avait fait plusieurs pèlerinages dans la région.
—Et financièrement, comment vous allez faire ? s’inquiéta Ametza, la grand-mère d’Augustin.
—T’inquiète mamie, on a pensé à tout. Le budget est un peu serré mais jouable : pour les deux semaines chez les moines, nous sommes totalement pris en charge.
—Comme on est prudents, on a contacté à l’office du tourisme de Bugarach qui nous a dit qu’une ancienne abbaye située à quelques kilomètres de là avait été transformée en lieu culturel qui organise tous les étés un festival intitulé “le Château des Mots”. Il suffit de s’inscrire avec une cotisation de 10€ pour pouvoir présenter un spectacle ou une animation de maximum 30 minutes…
—…Et vous allez présenter votre duo d’humoristes ? l’interrompit la grand-mère assez fière de la débrouillardise des jeunes garçons
—Tout à fait mamie !
—Il faudra faire plein de photos et vidéos pour nous raconter votre aventure cathare. Ça donne très envie !
Une fois leurs invités raccompagnés, Augustin et Bixente sont retournés à la préparation de leurs sacs à dos en silence. Ils se sentaient pris d’une certaine gravité en réalisant que la page de l’enfance et de l’adolescence allait être probablement tournée et que ce voyage sera une quête initiatique dont ils reviendront transformés.
De Roselyne
Patrick et Lucien, tôt ce matin, sont partis. Ils se sont engagés dans une course aux trésors avec une cinquantaine de participants avides de faire des découvertes. Ils se trouvent dans la région basque, dans la petite ville de Guiche. Le départ se fait à la mairie, où toutes les informations de cette randonnée seront données. Crapahuter dans la montagne, nos deux compères adorent et ils attendent avec impatience de découvrir le parcours. Un accueil chaleureux de la part des organisateurs est fait à tous les engagés. Sur une estrade, un humoriste fait son show. Des sourires éclairent les visages, des éclats de rire fusent dans l’assemblée. Une boisson chaude ou froide accompagnée de petits gâteaux basques sont servis pendant que les consignes sont données.
Patrick et Lucien, boussole en main, sont sur le pied de guerre. Non seulement il s’agit d’une randonnée d’orientation, en plus, celle-ci sera parsemée d’indices qu’il faudra déchiffrer pour se rendre au point d’arrivée. Nos deux compères sont excités comme des puces, ils raffolent de ce genre d’aventures, les énigmes à creuser c’est leur affaire.
Les voilà partis pour le premier défi. Ils longent La Bidouze, les premiers indices les mènent vers Les Arroques, nom du lac de Guiche, à eux de trouver ce qu’était ce lieu avant d’être lac. Patrick et Lucien pianotent sur leur téléphone et facilement trouvent la réponse, mais c’était bien sûr une carrière. Un travail titanesque pour les ouvriers qui devaient extraire la roche à coup de pioche, très certainement beaucoup de sueur a coulé le long des fronts de ces travailleurs. Nos amis poursuivent leur chemin, celui-ci est creusé dans la roche. Ils doivent être attentifs, car le sentier est pierreux et une chute est vite arrivée ce qui serait dommage car le paysage est splendide.
D’ailleurs, après un redoutable rocher qu’ils ont gravi, escaladé pour parvenir de l’autre côté, un spectacle ahurissant les attend. Une grotte cachée par des arbustes s’ouvrent à eux. Elle est éclairée, par des bougies ce qui lui donnent l’aspect d’une petite maison de poupée. En pénétrant dans celle-ci, un spectacle étonnant, les murs sont enduits de riches couleurs. Mais en y regardant de plus près, il semblerait que ce soit du papier, bizarre ! Leurs esprits fument. Dans une cavité est inscrit la question suivante : « pouvez-vous donner le nom de cette profession d’art ? » Bigre, Patrick et Lucien se grattent la tête. Fabricant de papiers peints, trop simple se disent-ils. Il doit y avoir un mot un peu plus tarabiscoté ou totalement inconnu de leur vocabulaire. Donc, avec le moyen magique de leur iPhone, ils trouvent ce fameux nom, celui de dominotier. C’est un métier d’art, celui de décorer le papier peint, le gaufrer, le peindre, l’imprimer. A l’origine, le dominotier faisait des papiers un peu cartonnés, ceux-ci servaient à doubler les coffres, les armoires, ensuite les murs ont été recouverts de ce papier devenu papier peint. Nos deux copains, avec cette énigme ont appris un nouveau mot, très intéressant d’ailleurs.
Ils doivent avancer vers leur destination. Le parcours est semé d’embuches. De ci-delà, de bonnes grimpettes, une escalade, une passerelle pour enjamber un petit ravin, de quoi enchanter Patrick et Lucien friands de ces escapades mouvementées. Au détour, du sentier devenu beaucoup plus doux, ils aperçoivent, en majesté, les ruines du château de Guiche. Ils entreprennent la montée vers celui-ci. Lucien dit d’un air moqueur,
« J’espère que cette montée ne sera pas truffée de chausse-trapes. J’ai lu récemment que cela venait de l’ancien français « chauchetrepe », issus des verbes « chauchier et treper » signifiant tous les deux marcher sur quelque chose. Tu parles d’une aventure ! Ce serait le comble que ce château féodal, devienne le château des mots, lesquels nous devrions chercher l’origine. Remarques, ce serait certainement très bénéfique pour notre culture, ce serait un véritable feu d’artifice de la langue française. Youpi ! Nous voilà au sommet, la vue est magnifique sur La Bidouze ».
« Sapristi », dit Patrick, « sur les murs du château scintillent toutes les lettres de l’alphabet. Le dernier défi est de reconstituer tous les mots des énigmes. Génial ! »
Un humoriste, dans la cour du château des mots, lançait au dominotier une redoutable chausse-trape en forme de gâteau basque. Celui-ci courait tous azimuts après les énigmes pour ne rien perdre du titanesque feu d’artifice qui illuminait le ciel.
De Claude
MAUX CROISÉS
Au bout d’une heure et demie sur le gril, je me dis : « Je l’ai, je le tiens, mon 3 vertical » ! Enfin, je crois. Ma grille est complète à présent. Est-ce moi qui vais enfin avoir le dernier mot, le mot de la fin ?
Après une recherche cérébrale tous azimuts, il me faut vérifier rapidement les définitions qui m’ont amené à le trouver, ce fameux mot de huit lettres, et confirmer ainsi que c’est la bonne réponse. Alors, voyons…
Illustre l’académie : tatoueur. Oui, si l’on veut faire peau neuve !
Arrive souvent au dernier acte : notaire. Croque-mort était trop long !
Ne s’abaisse jamais devant quelqu’un d’important : strapontin. J’en reste assis !
Héroïne pure : Blanche Neige. Cela me fait penser à un nain gras.
Opération boursière catastrophique : émasculation. Ouille ! A la corbeille !
Souvent folle pour ceux qui regardent : dépense.
Des citations me reviennent à l’esprit : « Une femme a des pensées pour un homme jusqu’à ce qu’il ait dépensé pour elle. » « Plus les hommes ont d’argent, plus les femmes en brassent. » Bourrée de chausse-trappes, cette grille !
Un examen auquel on est sûr de se faire étendre : psychanalyse. Moi, j’aurais dit : « tentative de Freud ». Mais, c’est en un seul mot !
Moins cher quand il est droit : piano. D’accord ! A propos, savez-vous comment on fait cuire un poisson dans un piano ? On fait do, ré, la, sol.
D’autres définitions de cette grille plutôt hermétique reviennent tourmenter mon esprit : C’est en échouant qu’il devint célèbre : Noé. Je me relis pour être bien sûr de n’avoir rien oublié…
Prélude à une partie de billard : anesthésie.
Matière à réflexion : miroir.
Manque de savoir-vivre : suicide.
Pigeon voyageur : touriste.
Cuit quand son avocat n’est pas cru : accusé.
Fréquente le palais et menace la couronne : caramel.
Un véritable feu d’artifice de bons mots !
Tout me semble correct et je suis venu à bout de cette entreprise titanesque (n’exagérons pas, tout de même !) en moins de deux heures !
Dans un état de fébrilité avancée, je fonce soumettre mon travail aux juges installés sur une estrade, au fond de la salle. Une lecture attentive du jury s’ensuit. J’attends, plein d’angoisse. Enfin, le président se lève et, solennellement, me déclare champion de France.
Je remarque la mine déconfite et dépitée de mes concurrents, qui, sans surprise, butaient sur ce même mot en huit lettres. Je ressasse la définition qui m’a permis de triompher et pour laquelle j’en ai vu de toutes les couleurs. Comme un dominotier, en fait !
Il est vrai que cette énigme était vraiment redoutable. Jugez-en par vous-même ! : « Vide les baignoires et remplit les lavabos ». Un humoriste, ce verbicruciste ! Pas étonnant, je l’ai appris plus tard, c’était Tristan Bernard !
J’avais d’abord évidemment pensé à « plombier », mais cela ne coulait pas de source, car le mot devait commencer par un « e » et se terminer par un « e ». Un euh…en réalité ! Et puis, n’aurait-ce pas été trop simple pour un concours de ce niveau ?
Le mot, c’est « entracte » !
Pour le prochain concours, il va falloir que je me replonge dans le dictionnaire pour faire le plein des sens ! Ah ! Les mots croisés ! C’est le plaisir des sens, en haute définition ! Rien à voir avec le « château des mots » qui n’est qu’un jeu de mômes.
Tenez, pour la route, je vous propose une définition cryptique : « Porte le béret lorsqu’il est au pays ». Bravo, vous avez trouvé ; c’est bien basque !
A présent, je m’interroge : pourquoi est-ce que je me sens si fier ? Pour avoir persévéré et n’avoir jamais douté de mes possibilités ? Pour avoir surmonté mes échecs précédents ? Certainement.
Mais surtout, je crois, pour avoir montré à mon entourage (dont certains membres pensent qu’il me manque une case-mais peut-être ont-ils raison-) que je suis encore sensé.
De Amara
Vendredi 13, le 13, un chiffre qui me poursuit depuis de très longues années. Je suis née un 13 mars. Une date redoutable car c’est un vendredi. Il est 15H11, je ne suis pas encore sortie. Je me souviens du vendredi 13 mai 2005, ma voiture a été volée. J’étais triste. Et puis, j’ai pris du recul pour accepter ce vol. C’était un signe pour moi. Pourquoi cette date ? Et puis quelques années plus tard un vendredi 13, jour de mon anniversaire, une voiture m’a percutée par derrière, la voiture de fonction a été endommagée. Le conducteur a disparu et aucune nouvelle. Je ne suis pas humoriste, c’est la réalité.
Ce week-end, je pars visiter le château des mots qui se situe quelque part en Alsace. Mes pensées se promènent tous azimuts depuis ce matin. Le programme n’est pas encore défini. Avec mon amie basque, nous choisirons ensemble les visites. Le château en priorité bien entendu. D’ailleurs, samedi soir, un feu d’artifice illuminera le village. Des mots agréables, positifs seront projetés sur les murs de la bâtisse. Dimanche, nous déjeunerons certainement avec un ami dominotier et nous visiterons son atelier. La route risque d’être compliquée, des travaux titanesques sont en cours. Les travaux ne termineront jamais. Pour faire passer le temps à mon amie, je ferai un jeu d’énigmes. Pas de chausse-trappe pour mon amie, ce n’est pas du tout mon genre. Même si nous sommes un vendredi 13.
De Catherine S
J’accompagnais pour la première fois ma petite nièce, Rose, à sa séance d’orthophonie dans un de ces pôles médicaux ultra-modernes où toutes les spécialités semblent réunies en un même lieu. Conçu en étoile, chaque branche accueillait un cabinet fonctionnel que l’on devinait confortable et lumineux. On accédait par un couloir au centre de l’édifice scindé en différents pôles : l’accueil, la salle d’attente donnant sur une vaste salle dédiée aux enfants.
Nous étions en avance. Rose, impatiente, ne cessait de me raconter ses précédentes séances :
—Tu sais, tatie, elle est sympa Violaine, elle me fait faire des jeux, me pose des énigmes, je dois reconnaître des sons, chercher des indices parmi tout un tas de lettres, c’est amusant ! mais ce que je préfère c’est le château des mots : il faut lire des mots sur des cartes, les épeler, plus tard elle m’a dit que je les rangerai par famille. Si c’est juste je pose une pierre sur le château. Il en faut douze pour pouvoir franchir la grille.
La porte s’ouvre sur une jeune femme souriante :
“Bonjour Rose, c’est ton tour”.
La fillette accourt visiblement enchantée de l’invitation. Me voilà rassurée, Violaine a su établir une bonne relation et l’aidera à vaincre ses difficultés.
Pour tromper l’attente, j’ouvre mon sac pour en tirer un livre, la séance ne devrait durer que 3/4 d’heures. J’écoute d’une oreille distraite la conversation des deux secrétaires à l’accueil :
“C’est le jour du stagiaire, non ?”
“Oui il ne devrait pas tarder à arriver. Il est toujours ponctuel l’humoriste !”
“Pourquoi tu l’appelles comme ça ? Il est là pour valider son Bafa”.
“C’est un phénomène, il est vrai que tu ne l’as pas encore vu à l’œuvre…et beau gosse en plus, une carrure de rugbyman, le type basque, franc, sympa.
L’arrivée du principal intéressé ponctuée d’un jovial “Bonjour tout le monde” met fin à la conversation. Il est vrai que le jeune homme aux yeux rieurs inspire tout de suite la sympathie. Il se dirige vers le pôle enfant, un sac volumineux à la main.
J’abandonne mon livre pour détailler cette pièce. Les murs sont recouverts d’une tapisserie digne d’un conte, à la fois fraîche et naïve, colorée et poétique, propice au rêve, au merveilleux. Le dominotier à l’origine de cette fresque y a mis toute son âme d’enfant, c’est une vraie réussite !
A l’issue de leurs rendez-vous, quelques enfants se précipitent.
« Salut Bixente. Aujourd’hui, on voudrait une histoire qui fait peur » réclame une poignée de garçons excités.
« Ok les gars, mais vous allez participer, vous ferez les sons et puiserez dans mon sac pour trouver des accessoires. Je compte sur vous ».
S’en suit un silence impressionnant, les enfants ne bronchent pas, suspendus au récit du stagiaire. Celui-ci investit les personnages tous azimuts : les trois enfants perdus en forêt à la nuit tombée : la voix aiguë de la benjamine tremblante de peur à la lueur de la lune, (là un enfant se précipite dans le sac et brandit victorieusement une lune argentée pleine de strass), la course folle dans les fourrés, l’essoufflement, le cœur qui bat la chamade. Une lueur enfin au loin.
(Nouvelle intervention d’un gamin qui extrait du sac une lampe de poche, se positionne derrière le narrateur, dans un mouvement alternatif : allumer, éteindre). Ils s’approchent lentement … Bixente se replie sur lui-même, rampe derrière des fougères imaginaires avec souplesse. Les enfants ne le quittent pas des yeux, fascinés. Soudain, il se redresse, les mains derrière les oreilles : la porte de la chaumière claque (bruitage assuré), et là un homme en sort, grand, fort, immense. Bixente gonfle les muscles, bombe le torse, roule des yeux, il est effrayant, redoutable. Une hache dans une main, un fusil en plastique dans l’autre, il se dirige vers le bosquet où les trois enfants se sont réfugiés. Les spectateurs dans un réflexe collectif claquent des dents.
L’homme et son ombre titanesque chassent la nuit, ils font le tour des chausse-trappes posées dans la journée précédente, précise Bixente.
Et là… Une petite voix féminine, timide et fluette, ose cette interruption : c’est quoi une chausse-trappe ? Et d’expliquer avec beaucoup de bienveillance que c’est une sorte de piège avec des pics pointus. La fillette bondit sur le sac et en retire plusieurs fourchettes qu’elle présente en bouquet au jeune homme reconnaissant. Le récit reprend. Le géant s’éloigne de quelques mètres, se penche, dégage les hautes herbes et jette d’un coup sur son épaule un animal pris au piège.
“Un loup” s’écrit un gamin avec un long hurlement. C’est un loup !
Le géant regagne sa maison d’un pas lourd. Les enfants sont transis, ils ont faim, ils ont froid, n’en peuvent plus. Tout comme les petits spectateurs qui aiment bien se faire peur mais attendent une fin heureuse. Bixente l’a bien compris.
”L’un des trois enfants, le plus courageux, le plus intrépide aussi, s’approche prudemment de la chaumière, met le nez à la fenêtre. Il aperçoit une femme rondelette avec un tablier blanc qui sert une soupe fumante au géant attablé avec deux petits enfants. Le géant n’est pas si effrayant que çà, il sourit à sa femme. Le garçon fait le tour de la maison, il aperçoit sous l’appentis non pas un loup mais un sanglier, celui que le chasseur a ramené. Alors, il s’enhardit, frappe à la porte et demande de l’aide pour lui, son frère et sa soeur.”
C’est un tonnerre d’applaudissements, un véritable feu d’artifice qui clôt l’histoire. Je n’en ai pas perdu une miette, subjuguée par les talents de Bixente qui allie les qualités d’un conteur à celles d’un excellent comédien. Les enfants prennent congé, font un check complice en guise d’aurevoir, Bixente fait partie de leur monde, ils ne s’y trompent pas !
De Pierre
La courte histoire qui suit reste une énigme même si elle fut vécue.
C’est l’histoire d’un oncle prénommé Emile, un peu farfelu, qui avait beaucoup voyagé par le monde et qui avait fait trente-six métiers. Son dernier en date, avant de quitter cette terre, fut d’être humoriste. Mon oncle Emile avait le talent pour ce métier, il avait surtout l’art de tourner en dérision tout ce qui touchait aux relations humaines, la politique, la religion. Il opérait tous azimuts ; il était toujours coiffé d’un béret basque, signe de ses origines. Mon oncle était d’une compétence redoutable, il savait faire beaucoup de choses et il maniait à merveille notre belle langue. Il était toujours fringué comme un ouvrier dominotier tels qu’ils étaient il y a fort longtemps. Le public l’adorait et en redemandait.
Pour parfaire ses compétences dans cet art, il rencontra un jour un humoriste connu en la personne de Dieudonné M’bala, l’âme damné de la profession, qui franchissait allégrement la ligne jaune au mépris des règles de la bien-pensance. Bien que mis au ban de la société et des médias, Dieudonné M’bala avait toujours son fidèle public un peu hétéroclite.
En effet, le métier d’un humoriste n’était pas sans danger surtout lorsqu’il abordait des sujets délicats, sensibles, qu’il convenait de de ne pas étaler sur la place publique. Un jour, mon oncle tomba dans une chausse-trappe, ce qui lui valut des ennuis avec la justice.
Sa dernière représentation, sa dernière séance eut un succès retentissant que les critiques qualifièrent de titanesque. Il quitta alors la scène sous un déluge d’applaudissements tel un véritable feu d’artifice.
Rentré chez lui très fatigué mais heureux d’avoir ainsi achevé sa vie d’artiste après une existence bien remplie, il pouvait tirer sa révérence. Avant de s’endormir, il joua une dernière fois au château des mots comme il aimait le faire avec neveux et nièces.
Mon oncle Emile ne se réveilla pas, il partit rejoindre, dans le firmament des étoiles, tous ceux qu’il avait connus et aimés, en particulier Félicie, sa fidèle compagne de trente ans de vie.
Salut l’artiste.
Poème de Sandra, Djinn Grey, Marmottine Babarde, « La fille aux cheveux bleus », proposé par Françoise T (hors proposition d’écriture)
Il était un pays où tous les habitants
Avaient les cheveux rouges et les yeux flamboyants.
Ce peuple de nomades connaissait les secrets
Du maniement du feu, au cœur de la forêt.
Un jour, au fond des bois, ils trouvèrent un enfant,
Une fille différente aux cheveux d’un bleu cyan,
Elle avait dans les mains de l’eau qui lévitait
Et partout avec elle, elle la conservait.
Les gens de la contrée voyaient en son pouvoir,
Une curiosité qu’ils pensaient illusoire,
Mais un jour que le feu ravageait la forêt,
Elle fut la sauveuse qui gagna leur respect.
Ainsi depuis ce jour, ils travaillèrent ensemble,
Attisant leurs grands dons afin qu’ils se ressemblent,
Et enfin découvrir une flamme aquatique,
Qui résistait aux vents et aux produits chimiques.
La fille fut nommée Maîtresse de l’eau vive
Et jusqu’à ses vieux jours, toujours compréhensive,
Tandis que tout son peuple la berça de ses vœux,
Jusqu’à ce que le feu surgisse dans ses yeux.
Je suis sûre que vous avez adoré ces histoires, tout comme moi. Merci à toutes et tous pour votre contribution. Grâce à vous, on s’évade et par les temps qui courent, c’est pas mal, non?
Cette semaine, pour une de mes classes, j’ai dû apprendre aux élèves ce que signifiait le mot ‘respect’. Je leur ai répété en français et en anglais, qu’ils doivent dire les mots “bonjour, au revoir, s’il vous plaît et merci”, base de la politesse, elle-même base du respect, qu’on doit normalement mettre en place dès la maternelle. Ces élèves ont entre 15 et 16 ans tout de même!
Etait-ce mon rôle? Non, cela devrait être la base de l’éducation donnée par les parents. Ils savent critiquer et juger les enseignants, mais éduquer les bases du respect à leur progéniture est le cadet de leurs soucis! Ce que beaucoup préfèrent, comme un passe-temps, c’est se taper des profs et taper sur le dos des profs!
D’autres élèves me disent sévère parce que je les oblige à respecter les clauses du règlement intérieur du lycée, qui ne ressemble en aucun cas à celui d’une prison.
Vous comprendrez aisément que mes semaines équivalent à des mois et qu’au bout de 2 semaines de cours, j’ai l’impression d’avoir travaillé 2 mois. L’année va être longue…
Je vous souhaite une belle semaine créative.
Je vous donne rendez-vous samedi prochain pour de nouvelles histoires du blog LA PLUME DE LAURENCE.
Portez-vous bien, prenez bien soin de vous et continuons à mettre en place le respect, ce n’est pas désuet!
Créativement vôtre,
Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE