Voici vos textes. Je vous en souhaite une belle lecture.

De Saxof (proposition d’écriture N° 205/ 10 mots à placer)

UN MORCEAU DE VIE DU VILLAGE

Depuis 2 ans, Lucas dirige la troupe de théâtre « Tous Azimuts » dans ce joli village basque. Ce nom a été suggéré inconsciemment par le neveu du maire, Mike, lors d’une battue de sanglier.
Nous nous retrouvions régulièrement, Lucas, Mike et moi pour placer les chausse-trappes afin d’attraper les renards qui bouffaient nos poules et attaquaient nos canards. Le jour de la battue, il s’est écrié plusieurs fois «lls sont tous azimuts ces putains de sangliers avec leur mouflets…ils sont où P’tain ? je vais les buter tous azimuts… ».

Son champs de maïs sans cesse piétiné par ces bolides le rendait furax, fou de colère et d’anéantissement. La seule chose qui rendait Mike très heureux, était le temps partager à jouer au château des mots avec son petit Louis, un adorable enfant trisomique qui participait aux représentations de la troupe, en chantant. Il chantait juste ce petit bonhomme de huit ans, il inventait les mots qu’il n’arrivait pas à retenir et offrait sa voix merveilleuse à la foule subjuguée. Les yeux des spectateurs interrogeaient sur l’énigme de cet enfant à la voix d’or.
Louis était le soleil, la lumière de son père. Souvent il venait me rejoindre dans mon atelier de dominotier où je créais des papiers peints colorés à motifs géométriques répétés. Il aimait me tendre un outil, un chiffon ou simplement me regarder avec un tendre intérêt, étendre, rouler, maroufler, imprimer ce papier qui après séchage devenait rouleau, pour tapisser les malles de transport ou les boîtes de la troupe théâtrale et toutes celles des châteaux et manoirs alentours.
Nous prenions tous les deux le temps d’échanger quand je prenais une pause. Il avait du mal à s’exprimer mais arrivait très bien à se faire comprendre avec des mimiques, des gestes et les mots qu’il connaissait, il cherchait à me faire rire  et y arrivait bien. Il possédait en plus de sa voix ravissante un talent d’humoriste.
La vie des paysans était rude dans cette contrée, leur travail titanesque, devant des pseudos fantômes à quatre pattes qui détruisaient en quelques nuits tout le travail d’une année, était difficile à accepter et il fallait être solide psychologiquement. Devenir agriculteur n’était pas du tout le choix du petit Louis. Il voulait chanter et rendre les autres heureux.
Ce soir, samedi, nous avons une représentation qui démarrera dans quatre heures. La troupe est composée de huit personnes et nous proposerons un extrait d’une comédie musicale d’après le roman de Victor Hugo « Notre Dame de Paris ».

Au moment de sortir les costumes, pour les dernières retouches, un orage soudain et tonitruant s’est abattu sur le village avec un vent redoutable qui n’avait pas été prévu. Nous sommes allés voir ce qui se passait réellement et sommes restés scotchés devant le spectacle de la voie lactée qui offrait un feu d’artifice gratuit zébrant l’horizon, alors que tous les objets volaient sur la place. Nous avons violemment refermé la porte à double tour en attendant que le calme revienne, cherchant la partie la plus sécure du  bâtiment.  

Une heure plus tard, devant la porte ré-ouverte, consternés devant tant de dégâts, nous avons simplement boucler le théâtre pour partir aider les villageois à retrouver une certaine sérénité.

Nous reprogrammerons la représentation.  

De Manuela

L’AVENIR

Jeune homme, assieds-toi

Je suis ta petite voix

Il faut que tu croies en moi

Regarde loin devant toi.

Jeune homme, maintenant lève-toi

Marche tout droit

Prends le chemin étroit

Qui t’amènera loin des sombres bois.

Jeune homme, il te faut oublier

Le noir de ton passé

Il te faut aller

Très loin de ton passé.

Jeune homme, ton ciel était sombre

A l’horizon, pas une seule ombre

Ton sol était noir

Ne perd pas espoir.

Jeune homme, regarde maintenant ton avenir

Tu pourras, de ton passé, te souvenir

Mais prends la direction du bonheur

Regarde l’avenir avec ton cœur.

Jeune homme, vois-tu maintenant le bleu ?

Le bleu de la mer, du ciel et le bleu de tes yeux

Ecoutes toujours ta petite voix

Qui crois encore en toi.

De Arnaud

Passage…

Errer sur le monde, telle une ombre de passage,

S’amuser, faire des rondes, le temps de notre voyage…

J’ai mon âme vagabonde qui cherche sa future page,

Une belle route féconde qui portera son message…

Passager du vide et de nos propres vies,

Silhouette solide sur une planète inouïe…

Je cherche l’instant lucide croisement des énergies,

Là où tout est limpide, où rime la poésie…

Alors je me balade, image à la dérive,

Sur un paysage fade pour faire qu’il se ravive,

Devenant l’escapade d’un point qui me captive,

La fantastique aubade d’une journée festive !

Bientôt derrière mes pas quelques feux naîtront,

Le soleil se lèvera et offrira ses rayons !

Je suis l’ombre de la foi amenant dans vos visions,

Les rimes pleines d’émoi qui nous ouvrent l’horizon…

De Catherine M

Départ précipité

Louis est sorti de la réunion.

Malgré les regards désapprobateurs de son boss, il a osé. Il a d’abord feint une crampe au mollet pour aller faire un tour à l’extérieur.

Et il est revenu.

Mais au bout de quarante minutes en position assise, il s’est relevé, a repoussé sans ménagement sa chaise, a reculé de trois pas sur la moquette taupe, cette couleur qu’il déteste par-dessus tout, a vaguement salué ses collègues sans s’attarder sur aucun visage, a saisi la poignée glaciale de la porte vitrée et s’est éclipsé.

Dans le couloir qui mène aux ascenseurs, il a enfilé le blouson aux motifs de tortues qu’il avait suspendu au porte-manteau sur pied près de la porte. Il en avait supporté des quolibets à propos de ces motifs ! Mais Louis adore ces petites bêtes. Il sent comme un cousinage entre elles et lui.

Maintenant il est dehors. Il fait partie du film de la ville. Il se fond dans le décor. Un jeune, ou une, il ne sait pas trop, avec des écouteurs sur les oreilles le bouscule. Il râle à peine. Il se sent vivant, c’est le principal. Il marche sans trop savoir quelle direction prendre. Il avance droit devant lui. La pluie le surprend. Il accélère le pas, remonte le col de son blouson. Les tortues font contre mauvaise fortune bon cœur et suivent ce rythme plus soutenu.

Louis a froid, tout à coup, il revêt sa capuche au moment où son téléphone portable sonne. Il l’extrait de sa poche droite, le serre dans sa main, continue d’avancer, évite de justesse un cycliste monté sur le trottoir, peste mollement, et jette le mobile qui continue à cracher sa musique infernale, dans la première poubelle qu’il trouve.

Louis se sent libre. Enfin.

De Luc

Au premier coup d’œil, cette image m’a rappelé une situation que j’ai vécue il y a maintenant trente ans. Que le temps passe vite.

Pourquoi ce flash immédiat, on imaginerait facilement un promeneur solitaire sur une crête dans le brouillard. Sarajevo durant la guerre en Yougoslavie, j’y avais été envoyé avec une mission spécifique de guidage des avions de combat. Il m’arrivait de partir avec un groupe réduit sur les monts Igman au sud de la ville et d’y rester une semaine au sommet de la montagne en liaison radio avec les avions de la coalition, américains, anglais ou français. Chaque armée possédait son jargon, ça allait même plus loin, l’US Navy, l’US Air Force et la composante Marines aéronautique n’avaient pas le même, d’ailleurs comme à un degré moindre l’armée de l’air française et l’aéronavale. Bien évidemment, il était hors de question de parler français entre Français, Big Brother dans son AB3C (avion de commandement et de coordination) nous écoutait. Une fois, nous avions été sermonnés et punis car nous avions osé. Les super-étendards étaient restés cloués sur le porte-avions 24 heures, le PC de planification ne leur ayant assigné aucune mission.

Au sommet de la montagne, lieu mythique car on dominait le site des Jeux Olympiques de 1984, nous logions dans un refuge de montagne, où se trouvaient de nombreux registres d’alpinisme. Malheureusement, il ne m’était pas possible de les comprendre car la langue yougoslave, je ne la maîtrisais pas. De ce point, la ligne de front se dessinait à travers les forêts quelques 600 mètres de dénivelé plus bas. Elle était ténue, repérable par les lumières individuelles des Serbes ou des Bosniaques, des cigarettes ou des gamelles chauffant ou réchauffant le café. Parfois, Ghost, l’avion Hercule C 130 « Gunship » des forces spéciales américaines, nous contactait pour étudier les lignes de front la nuit. Nous le prenions en compte et l’amenions au-dessus de notre site. Il restait toujours très haut en altitude, nous entendions de façon ténue le bourdonnement de ses quatre moteurs. Nous n’étions pas les seuls à percevoir cette vibration faible car la ligne de front s’éteignait sur des kilomètres et, l’obscurité reprenait ses droits sur ces immensités forestières sauvages.  

Il est difficile de relater les très nombreuses expériences vécues dans ces régions bosniaques, car il pourrait transparaître à travers mes propos que j’ai aimé la guerre. Les périodes passées sur ces montagnes m’ont laissé des souvenirs très forts, bien que parfois le risque fut bien réel, une section qui monte à l’assaut de notre point, un obus qui déstabilise le plancher de ma chambre, un lapin qui en pleine nuit déclenche notre système d’alarme intrusion et comme un seul homme nous montons armés de nos FAMAS sur le toit, prêts à nous défendre, la visite du sanguinaire général Rakto Mladic, et bien d’autres choses, parfois  extraordinaires, comme 2 Tomcat F14 de l’US Navy qui convergent sur mon point au lever du jour, je les vois escalader la pente rocheuse, le premier me survole d’une cinquantaine de mètres, le second passe un peu en contrebas et je distingue très nettement les deux casques de l’équipage, après le tonnerre rugissant, le silence de la montagne m’enveloppe à nouveau…

Séjourner par séquence d’une semaine au sommet d’une montagne pour un alpiniste, cela procure de grandes émotions. Tous les matins, j’allais m’asseoir à la cime du mont Igman et attendais que le soleil apparaisse. Je m’imaginais dans une grande paroi, car dans bien des ascensions, il faut partir très tôt pour avoir une chance de sortir dans la journée ou tout simplement pour éviter les heures chaudes et les risques mortels d’avalanches ou de chutes de pierres. Dans le silence, seul me parvenait, étouffé, le bruit du canon dont les obus frappaient la ville de Sarajevo, une vingtaine de kilomètres au nord.

Les jours où le mauvais temps était installé, pas d’avions à guider et c’est là que la photo déclenche le flash. Ces journées sans aéronefs, il m’arrivait de partir me promener sur cette crête brouillardeuse rectiligne qui commençait quelques dizaines de mètres sous ma position. Ambiance sombre, passages nuageux et rectitude de la ligne de faîte, ces « randonnées » avaient quelque chose de surnaturel. J’avançais avec précaution bien que la roche fût dénudée. En effet, les Serbes et les Bosniaques s’y étaient livré des combats d’infanterie, alors un piège était toujours possible, du style grenade reliée à un fil.  La roche sombre et horizontale se perdant dans le brouillard et ce ciel uniformément gris, exactement votre photo, avec un homme qui oscille entre situation de guerre et immense plaisir de se trouver en montagne. Quel curieux contraste !  Sur mon parcours se trouvait un monument érigé à la mémoire d’un groupe de randonneurs yougoslaves morts dans la tempête quelques années avant la guerre. Chaque fois, je m’arrêtais pour le contempler et imaginer le calvaire vécu par ces personnes à un ou deux kilomètres du refuge.

De Jeanne

NAÎTRE AU MONDE

 « Pleine lune, le bateau se balançait sous les étoiles ».

 Qui aurait imaginé personnes aussi dissemblables et éloignées sur un bateau ? 

 Parfois la vie réserve des mystères bien plus épais qu’un miroir sans tain.

 Ces trois-là n’avaient aucune chance de se rencontrer et pourtant… Tout a commencé un jour à travers le globe.

Aiyana est née en Guyane française, dans un petit village amérindien appelé Camopi. Si vous rêvez d’évasion, prenez sa direction, situé sur l’Oyapock au cœur du parc Amazonien. Il accueille des Amérindiens, populations autochtones, descendantes des personnes vivant en Guyane et au Surinam depuis des millénaires.

Tout comme le jour de sa naissance, on ne connaît pas vraiment son nom de famille, aucun état civil n’étant appliqué dans ces contrées lointaines, il valait mieux décrire la personne pour la trouver plutôt que se fier à un nom hypothétique.

Aiyana est une petite brunette à l’allure délurée, ses cheveux laissés libres au vent lui donnent cet air espiègle au sourire éclatant, son visage au parfait ovale, ses yeux gris-vert ajoutent à sa beauté naturelle, sa peau cuivrée ne craint pas le soleil, svelte, toute en souplesse sa taille d’un mètre cinquante-six lui permet de se faufiler à peu près partout comme une liane.

Son prénom signifie « fleur éternelle », très à l’aise dans la communication, c’est une vraie bavarde, à la langue bien pendue. Elle s’adapte vite à toutes les situations, aventurière, elle fuit la routine. Gaie, peu complexée, elle possède de l’autodérision qui charme tout le monde. 

Cependant, son ton autoritaire, son indépendance, assurément féministe, font d’elle une personne perçue comme forte, ce qui au fond n’est pas toujours vrai. Sa difficulté à se libérer d’une culture ancrée où la femme reste au service de l’homme la fait souffrir en silence, elle ne s’épanouit pas dans ce village peu ouvert sur le monde, elle rêve de s’en affranchir au plus vite et d’aller à la « grande ville », Cayenne, espérant y trouver un mode de vie lui correspondant mieux. Elle pleure souvent loin des regards, sensible, émotive, empathique, intrépide, elle est tout et son contraire. 

Pour le moment, à 20 ans approximativement, elle fabrique des parures, symboles de la «Perlerie amérindienne », faites de graines et de produits issus de la nature. La perlerie existe depuis plusieurs générations et Aiyana en est aujourd’hui la garante, elle n’a pas d’autre choix que d’œuvrer dans la pure tradition de ses ancêtres.

Jivan, « la vie » en langue sanskrit, est né à Khonoma, le village le plus vert de toute l’Inde, son nom de famille Kapoor indique en premier lieu une religion, puis une région, enfin une caste. Il est de la caste Shudras rassemblant les travailleurs manuels. 

Brun aux cheveux raides, yeux noirs, peau bronzée, grand et mince pour son âge, c’est un petit garçon sociable et extraverti, qui aime être entouré et communiquer avec tous. Doux et pacifique, il sait se rendre sympathique. 

A 20 ans, il est déjà un grand diplomate qui aime les bonnes manières et se montre bien élevé. Charismatique et serviable, c’est un jeune homme gourmand et attachant.

Quand il entre dans une pièce, il monopolise l’assemblée pour le plus grand plaisir de ceux qui l’entourent, il émane de lui une aura positive. Son caractère jovial et doux en fait l’ami dont tout le monde rêve. 

Livré à lui-même, il peut cependant devenir mélancolique, nostalgique, son romantisme l’entraîne dans les rêves les plus fous qu’il sait pourtant qu’il ne réalisera jamais, voler jusqu’en Amérique ou en France reste impossible pour lui, son chemin tout tracé s’articule autour de gestes manuels perpétrés par ses aïeux, « le tissage de textiles » aux couleurs arc-en-ciel.

Ses parents, de simples paysans, lui enseignent le goût du tissage, les mille couleurs éclatantes dont ils teignent les fils, donnent à leurs tissus tout ce qui fait la différence avec d’autres pays. Ils lui transmettent cet art qui fait partie intégrante de toute la famille. Ils l’éduquent dans un esprit où la spiritualité a une place importante, le corps se doit d’être en accord avec l’esprit et les séances de yoga quotidienne donne le tempo à une journée réussie. 

Arkadiusz est né à Husavik, un des plus beaux villages d’Islande.

Son origine nordique pour 60 %, le reste provenant de la population gaélique d’Irlande, descendant des Vikings. Pas de nom de famille en Islande, les Islandais ont un prénom auquel ils rajoutent en général le prénom du père suivi du suffixe -son (fils de) si c’est un garçon.

Selon la période de l’année, l’Islande est éclairée très différemment par le soleil à cause de l’inclinaison et de la rotation de la terre, ainsi pendant l’été le soleil est quasiment présent vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Arkadiusz est très grand, au moins un mètre quatre-vingt-seize, blond comme les blés, ses yeux bleus reflètent les lagons, sa peau claire ne craint cependant pas le soleil et en été elle prend une belle couleur dorée. 

Sentimental, flegmatique, Arkadiusz est patient, obstiné, discret mais efficace, opiniâtre et persévérant. Il participe activement à la vie de la société, sa moralité est remarquable. Il a cependant du mal à exprimer ses sentiments les plus intimes. L’amitié est pour lui sacrée et il voue un véritable culte à ses amis, c’est un homme de cœur, d’une grande fidélité et d’une grande rigueur.

Sa vie est ici auprès des chevaux, il adore son métier « guide de tourisme équestre ». Il faut dire qu’il a trempé toute sa vie au centre équestre de ses parents qui lui ont enseigné la rigueur pour être le meilleur dans cette discipline avec tout l’amour à donner aux chevaux, son métier très apprécié des médias en fait un des meilleurs guides dans cette région très prisée des touristes.

La rencontre de ces trois-là, bien qu’impossible et imprévisible, eut pourtant lieu à Paris, au salon annuel de l’art du monde, happés dès le premier pied posé sur cette terre rêvée si lointaine, ils remercient le ciel de cette opportunité magique. Ils deviennent inséparables et se promettent de faire un tour du monde ensemble.

Tous sont retournés chez eux. 

C’est sur un bateau « la Délivrance » qu’ils embarquent des années plus tard, premier jour d’un périple peaufiné et préparé depuis des mois, un tour du monde avec escale dans leurs pays réciproques.

Ils en avaient rêvé, ils l’ont fait, les voilà partis tous les trois à l’aventure de la vie, seul l’avenir leur dira si cette expédition leur réserve le meilleur, si traverser les océans annoncent le flamboyant de cette rencontre, qui de l’amitié ou de l’amour gagnera ?

De Amara

Mona est une femme pétillante, empathique, et toujours souriante qui cohabite avec la tristesse. Elle a pris son temps pour réfléchir à son voyage en Loire Atlantique. Cela fait déjà quatre ans qu’elle a quitté l’Ouest pour s’installer en Alsace. Le départ fut douloureux. Ses amis ligériens lui manquent ainsi que l’environnement. L’océan est ressourçant. Donc elle a pris la décision de partir à Pornic, le cœur serré rempli de souvenirs.

Elle a pris quelques jours pour prendre la décision de marcher sur les côtes de Pornic. Déguster une glace, rêver, écouter l’océan, assise sur un rocher, devenait une urgence absolue. Et puis écrire à une table face au port lui manquait. Le voyage est arrivé. Elle est partie de bonne heure ce dimanche matin. La joie et la tristesse communiquent toute la journée. Laquelle des deux aura le dernier mot ? Mona ne veut pas y penser. Elle a pris le train pour se rendre à Pornic avec un changement à Nantes. Le soleil est au rendez-vous. Arrivée début de soirée, elle s’installe dans son hôtel qui surplombe la ville. La vue de la chambre est magnifique. Elle sourit car elle aime beaucoup photographier le ciel et ses couleurs improbables. Ce soir, elle dîne dans la crêperie face au port où elle retrouve les serveurs qu’elle connaît. Après avoir passé sa commande habituelle, la galette chèvre miel et son jus de pomme maison, elle ferme les yeux pour sentir les odeurs de l’océan et les mouettes qui approchent la terrasse. Elle visualise les bons moments passés au bord de l’eau. Les larmes coulent lentement sur son visage. Une larme s’installe sur la serviette en papier. Le nez coule aussi.

Le serveur arrive avec son assiette bien présentée, elle ne lève pas la tête qui est dans son sac pour trouver un mouchoir. Pourquoi ces larmes ? Elle ne comprend toujours pas pourquoi il a eu ce comportement. Elle le voit dans ses pensées en train de marcher le long de la côte, emmitouflé dans sa veste de sport, capuche sur la tête. Il marche d’un pas décidé vers une autre personne. Les larmes coulent davantage. Mona pense qu’il a fait ce choix de suivre un autre chemin de vie. Elle essuie les larmes, se mouche et mange sa jolie galette salée. Un couple installé à sa droite la regarde, mais elle ne prête pas attention. Elle se concentre sur la galette qui est délicieuse. Ce goût avait été partagé avec lui durant des années. Mais ce soir, elle est seule. Après avoir terminé son repas, elle choisit une crêpe sucrée miel citron et un café crème. Elle sent le froid caresser son cou, elle sort le foulard bleu couleur de l’océan qu’elle glisse délicatement autour du cou. Ce soir, elle est fatiguée du voyage, et les émotions sont trop importantes pour se promener seule jusqu’à la plage. Elle a prévu de marcher vers la thalasso et de s’installer sur les rochers avec un livre, afin d’admirer les bateaux, les pêcheurs, et les promeneurs. Mona sourit avant de rejoindre sa chambre. Elle le voit une dernière fois dans ses pensées avant de fermer les yeux.

Demain est un autre jour.

De Jacques

Peur du noir

Je ne suis pas de taille

L’ennemi est là

La nuit, le noir

M’enveloppe, me submerge

Comme si la mer

Dans son immense marée

Venait rompre mes remparts

Je ne suis pas de taille

L’ennemi est là

Le noir, la nuit

Émerge de moi

Et entrecoupe la nuit

De mes noirs, de mes cieux sombres

De Lisa

Un jeune homme, marche seul sur le chemin et repense à sa sœur, qui l’avait prévenu que la maladie allait être son allié et pas ses copains de soirées. Il repense à la lettre de sa petite sœurette

Inspiré de la chanson de « Je t’aime » de Lara Fabian

D ‘accord il existait d’autres façons de se quitter

Quelques engueulades auraient pu les aider

Comme par hasard, au moment où l’entreprise a coulé

C’est comme des funérailles où l’hypocrisie se fait inviter

D’accord, que tu ne peux plus faire le jeune homme de tes 20ans

Car la maladie t’empêche d’être patron

En plus, tu as perdu la parole tout simplement

Et tu risques d’être en fauteuil roulant

Ils t’aiment. Ils t’aiment

Comme un bon « copain » et les gueuletons

Qu’on n’oublie pas

Ils t’aiment. Ils t’aiment

Comme un loup, comme un bon vivant

Tout simplement, Ils t’aiment comme ça

Alors n’oublie rien !

Et dire que tu leur as confié ta maladie et ses secrets

Tu croyais que l’amitié était un bouclier

Dans notre maison en pierre, leurs intérêts se sont enchaînés

Tu as été aveugle et la fourmilière aurait fugué en secret

Ils t’aiment. Ils t’aiment

Comme un bon « copain » et les gueuletons

Qu’on n’oublie pas

Ils t’aiment. Ils t’aiment

Comme un loup, comme un bon vivant

Tout simplement, Ils t’aiment comme ça

Alors n’oublie rien !

Tu les aimes mais Pense à toi !

De Lisa (proposition d’écriture N° 99)

Je vais imaginer une maison qui parle de ses malheurs et bonheurs. Un lieu en ruine !

Je me présente avec un plein pied, deux chambres, un grenier, une cuisine, une salle de bains et un salon/salle à manger.

Je suis seule dans la journée et la nuit, je sers de dortoir. Personne ne se parle, entre certains, qui sont sur la console, d’autres s’occupent de leur passion et de leur ménage.

Je vous dis que je suis en ruine (un peu comme une dépression). Le patron travaille comme un pied. Tu parles que si je compte sur lui pour me bichonner, j’ai le temps de voir d’autres familles.

En plus, j’ai l’impression de faire de l’asthme, car les fenêtres sont closes, manque un bol d’air. Mais où sont les propriétaires ?

On va commencer par le chef, qui est représentant de chaussures dans une boutique de luxe à Paris. Il ne rentre que le week-end. Un courant d’air lui va si bien comme surnom, vu qu’il est là que ces jours de repos. Et encore ! Il est sur son clavier pour jouer à la console.

Ensuite, je vous présente Madame, gentille mais absente pour son travail où le week-end, lui, est dédié pour son deuxième boulot, vente à domicile de produits de cuisine. Elle adore créer son blog et nous présenter ses recettes. J’adore l’odeur, qui sort de la cuisine.

Au moins, elle met du positif.

Mais voici le petit bémol ! Je trouve que l’ambiance est difficile à vivre, mais depuis le départ de leur fils, fuguant avec sa copine, chacun est dans son coin.

Je m’ennuie à les voir tristes et se donner une apparence. J’ai presque envie de les faire déménager pour avoir un « lifting »

Soyons sérieux ! Je les adore mes proprios et je suis sûre que le petit que j’ai vu naître, va revenir car l’amour est plus fort que tout.

De Nicole

Un promeneur

Quand les idées noires approchent avec leurs grandes ailes brumeuses telles des corbeaux déployés, je marche sur la crête de la colline en écoutant le ressac des vagues s’écrasant sur les rochers en contrebas.

Souvent, j’ai l’envie de sauter, vol dans l’infini.

Je me débats longuement, vainement, les souvenirs épars me reviennent vent debout.

Cette enfance chaotique, l’amour mal distribué.

Une adolescence encombrée d’interdits, de non-dits.

Je suis à l’intérieur et à l’extérieur du cadre.

Mais les mouvements de la vie galvanisent encore mon corps.

Mutique, les mots me manquent pour affronter mes émotions.

Et pourtant, la nature fait revivre l’homme libre que je veux devenir,

Que la société étouffe et tente de maintenir en esclavage.

Alors, je marche pour me sauver.

La nature qui n’aime pas le vide m’emplit de sa beauté, renouvelée chaque saison.

Je me dois de toutes les apprécier.

Oui, je suis un habitant du monde, je suis vivant.

De Louisiane

« Moteur … Action » Le clap de fin : La Terre est ronde / Pierre Niney, Plan 28 /12ème.

Thomas s’est remis en marche, les mains dans les poches. Un sacré vent du Nord lui griffe les joues. Thomas Petitpas est la doublure-lumière de Pierre Niney. La pluie s’est arrêtée. Il espère que cette prise sera la bonne et la dernière. Le ciel est vraiment bas. Ce plan-séquence très long servira au générique, les machinos ont installé 130 mètres de rails pour la caméra. Il calcule qu’il a déjà parcouru 12 fois 130 mètres d’aller/retour soit presque 1,5 kilomètre sous ce blizzard. Il ne se plaint pas. C’est ce que l’on attend de lui. Ce pourquoi il est payé.

Il ne veut pas penser à Niney bien au chaud dans son mobil home. Chacun à son poste. C’est normal. Il a tant d’admiration pour cet acteur si talentueux et de fierté de lui ressembler physiquement. Comment marcherait-il lui, Pierre Niney ? A grandes jambées comme Thomas s’applique à le faire. Il peste contre le réal qui veut du soleil qui ne viendra pas aujourd’hui, le directeur de la photo s’entête à le lui dire. L’image sera cohérente avec le scénario.

Thomas pense à Louise qui porte leur bébé. Dans moins d’un mois il sera là, Louise ne veut pas savoir le sexe de leur enfant. Elle préfère la surprise. Lui aurait bien aimé, mais c’est elle qui le porte. Quand elle caresse son ventre en chantonnant, elle lui envoie tout son amour qu’il soit fille ou garçon. Thomas souhaite un garçon. « Et si c’est une fille, tu l’aimeras moins ? ». Non bien sûr, mais il est impatient de savoir. Quel père sera-t-il ?  Une joie intérieure l’envahit. Il ressent une soudaine allégresse et a envie de sauter. Ce n’est pas le moment !  Il se concentre sur ses pas. 

Pour se réchauffer, il courra au retour. Encore une vingtaine de mètres, il sera au bout. Soudain, le ciel se déchire sans prévenir, un rayon avare balaie la scène devant lui quelques secondes, Thomas ne change pas son allure, il a bien fait, un nuage gris et bas revient. Il est presqu’au bout du rail. Le réal lève un pouce et crie dans le porte-voix « C’est dans la boîte ! Fini pour aujourd’hui. ». Des larmes coulent sur les joues de Thomas, le froid sûrement.

De Priscille

Dans un flot de paroles, de rires et de cris, les jeunes écoliers escaladent la longue pente en bordure des champs. Le soleil rayonne sur cette immensité désertique de couleur ocre, une fois le blé récolté et la terre labourée. Tout autour d’eux se déploie un paysage resplendissant où courent les nuages. En contrebas, on aperçoit les quelques maisons du village, leurs cheminées et le clocher de l’église. Au loin, la futaie retentit de leurs appels joyeux. Les enfants, dans le bruissement des buissons provoqué par leur passage et la légère brise qui souffle, gravissent la pente qui rejoint le bois. Certains marchent vite, d’autres vont clopin clopant.

En marge du cortège, perché sur la crête, un enfant rêveur se laisse distancer par le groupe. Le dos légèrement penché en avant, son regard fixe ses pieds, il se murmure ses pensées. Il enfonce ses petites jambes dans les herbes verdoyantes du chemin quand soudain il s’arrête et pousse un cri : “ un crapaud, je viens de voir un crapaud !”. Les enfants l’entendent et accourent. Dans leurs yeux des étincelles de joie et une confiance encore inébranlable dans le monde qui les entoure. Des conversations se nouent autour de cet animal et puis sur tant d’autres qu’ils croisent sur leur passage : scarabées-bousiers, cétoines dorées, sauterelles… Quelques mètres plus loin, un orvet sur le bord du sentier est l’objet de toutes les attentions curieuses et inspire au contraire la crainte de ceux pour qui la vue d’un vivipare donne la sensation d’une mort prochaine !

Puis ils se mettent à courir, à se poursuivre, à dévaler à toute vitesse dans le chemin creux. Il est temps de ramasser des morceaux de bois, cônes de pin, fleurs séchées au soleil d’un été qui prend doucement fin ; autant de trésors qui leur permettront de constituer une œuvre artistique éphémère. Et les voilà aussitôt qui poursuivent un papillon en ramassant des cailloux colorés.

Nos jeunes écoliers, cependant, vont leur chemin, toujours plus haut et plus en avant. A la lisière de la forêt, on se retourne pour regarder le chemin déjà parcouru. Ils sont fiers d’avoir réussi. La forêt continue, maintenant le sol est presque plat. Derrière nous, les champs lumineux à perte de vue. Tout est calme si ce n’est les clameurs de nos joyeux bambins dans le bois. Le chevreuil est allé se cacher derrière un rocher, le sanglier a mis un terme à son bain de boue et les oiseaux blottis sur les branches des arbres ont stoppé leur piaillement pour comptabiliser nos allers et venues.  Au loin, on entend résonner la cloche de l’église. Déjà le chemin du retour est amorcé. Nos amis courent en descendant la pente du vallon. Ils atteignent les premières maisons du village dont les jardins débordent de noyers, tilleuls et autres fruitiers généreux. Ils longent la rue principale jusqu’au portail de l’école. Au loin, le soleil qui les avait accompagnés toute la journée est maintenant une boule rougeoyante descendant dans le ciel.

De Roselyne

Hélène,

 Sur le chevet un cliché, les yeux d’Hélène sont rivés sur celui-ci. Elle est étendue sur un lit qui n’est pas le sien. Hélène est en maison de repos. Son regard fixe cette photo, une question lancinante la taraude nuit et jour, elle lui martèle le cerveau par des assauts effroyables de crises d’angoisse. Hélène ne se souvient plus, les souvenirs se sont effacés de sa mémoire. Absolument rien ne lui revient lorsque l’homme en blanc lui pose des questions. Où se trouve-t-elle ? Que lui est-t-il arrivé ? Quel est son prénom ? Que faisait-elle ?

Un brouillard l’enveloppe comme une ouate épaisse dans laquelle elle se laisse aller. C’est comme un nid douillet où elle se blottie, c’est une protection contre le monde extérieur. Son regard bleu azur est souvent perdu dans des pensées qu’elle seule connaît. Lorsque sa tête se tourne s’est systématiquement vers la photo. Dans son sommeil agité, elle demande « qui es-tu ? Quel est ton nom ? Est-ce-que l’on s’est déjà rencontré ? C’est une succession de points d’interrogation qui s’égrènent lentement, mais insistants dans son esprit qui désespérément cherche une réponse, une explication. Personne autour d’elle ne peut lui répondre. Seule, cette douleur qu’elle a au fond du cœur peut lui donner le sentiment qu’elle connaît cet étranger. Quelqu’un peut-il m’aider ?

Dans ces moments-là, Hélène est agitée, elle transpire, elle peut se mettre à hurler qu’on la délivre de ce désespoir dans lequel elle se trouve. Alors, apparaît l’homme en blanc, il lui parle doucement, lui prend les mains, la calme avec tendresse, lui caresse le front. Hélène se détend, elle s’endort, elle est apaisée. L’homme qui vient auprès d’elle est grand, ses yeux sont d’un beau brun, sa chevelure légèrement bouclée tire sur un gris blanc, ses mains longues et effilées sont d’une douceur extrême. Sa voix au timbre clair, chantant donne l’impression d’un homme posé qui a l’habitude de parler avec empathie.

Etrangement, Hélène sent un bien-être dans son corps entier, ses pensées deviennent pluies fluides. Cependant, le nom de la personne lui échappe. Pourtant, l’homme en blanc lui murmure à l’oreille qu’il s’appelle Alexandre, que depuis longtemps ils se connaissent, qu’ils travaillent même ensemble. Mais pour l’instant, ces mots ne suscitent aucune réaction. Seuls passent sur son visage un étonnement, une interrogation.

Les journées s’enchainent invariablement. Le regard scrute la photo, les questions restent posées. Alexandre susurre à l’oreille d’Hélène des mots tendres pour que ceux-ci éveillent en elle les souvenirs. Puis, après une nuit très paisible, Hélène ouvre les yeux sur un nouvel environnement, bien qu’elle se trouve toujours dans le même lieu, il lui semble qu’elle est ailleurs. Lorsque Alexandre pénètre dans la chambre, un sourire éclaire son visage. Elle lui dit « Alexandre, c’est toi, mais où suis-je ? Alexandre n’en croit pas ses oreilles, enfin Hélène est sortie de cette torpeur dans laquelle elle se trouvait plongée depuis plusieurs mois.

—Hélène, tu viens de me reconnaître, c’est merveilleux, tu sais qui je suis ? Hélène, balbutie Alexandre, tu es mon amour, celui de ma vie.

—Mais, pourquoi cette photo, est-ce-toi ?

—Oui, mon amour, je me promenais solitaire sur cette longue plaine désolée, lorsqu’en face de moi une personne s’avançait, elle aussi solitaire. Nos regards se sont croisés, et une étincelle a jailli entre nous. Ensemble nous avons continué nos pas. Des paroles dites, nous nous sommes aperçus que nous faisions nos études de médecine dans la même faculté, moi en troisième année et toi en deuxième. Nous avons donc continué de nous rencontrer jusqu’à nous dire oui, jusqu’à la fin de notre vie.

—Mais qui donc a pris ce cliché ?

—C’est ma sœur qui était venue pour m’accompagner, j’étais dans un jour sans trop d’envie, juste celle de marcher et de m’aérer la tête.

—Donc, c’est la photo du jour de notre rencontre, mais tu aurais pu en poser une autre plus récente.

—Oui, sûrement mais je voulais obliger ton cerveau à travailler sur des souvenirs plus anciens. Mon Hélène chérie, aujourd’hui je te retrouve. Si tu savais, comme je suis le plus heureux des hommes.

Hélène, sourit, des larmes perlent le long de son doux visage, puis elle éclate de rire.

—Donc je dis merci à cette image qui m’a tellement tracassée, qui m’a ramenée à la vie, à la vie avec toi, Alexandre que j’adore, merci, merci, jamais je ne le dirai assez, je t’aime.

De Saxof

L’ANCIEN CRUSH

– Pourquoi rentres-tu si tard, demande Gustain à sa femme Agathe.
– Je t’avais dit que je voyais Laurène pour préparer l’anniversaire de Yann.
– Mais vous l’aviez déjà préparé la semaine dernière. C’est quelle date en fait ?
– C’est le 28 septembre et ça ne se prépare pas à la dernière minute.
– Mais explique-moi pourquoi tu rentres à 23 H 48mn alors que tu es sortie du bureau à 17h30 ? claque Gustain soupçonneux.
– Je… Ça prend du temps les soirées entre copines, répond Agathe d’un air désemparé.
– Tu n’aurais pas plutôt rejoint ton pote du lycée, retrouvé, et ne cherche pas à me mentir s’il te plaît.
Devant le regard scrutateur de son mari, et ne sachant pas mentir, Agathe s’effondre en larmes :
– Tu as raison. En sortant de chez Laurène, je suis allée voir Thomas qui m’avait laissé un texto.
–  Tu y es allée à quelle heure ?
– Il était presque 22 heures quand je suis arrivée chez lui, j’aurais dû t’appeler, c’est vrai, pour te prévenir de mon retard, répond Agathe d’une voix tremblante et apeurée.
– Ce n’est pas le retard qui m’inquiète, même si j’aurais aimé le savoir, mais imaginer ma femme passer la soirée avec son cruch du lycée, ça m’inquiète vraiment.

La voix de Gustain se fait cinglante.
– Rassure-toi, c’était une soirée en tout bien tout honneur.

-Des retrouvailles amicales, dit-elle alors qu’elle m’a menti sur son emploi du temps, raille son mari.
Sur ces mots, Gustain attrape sa veste, et les clefs de sa voiture tout en claquant la porte derrière lui, sans un regard vers sa femme.
Agathe se laisse tomber sur le canapé, les larmes inondant son visage, et son corps tremblant de douleur. Elle déteste les conflits.
Elle sait que lorsque Gustain est en colère, il vaut mieux le laisser dans sa bulle en attendant que la conversation se fasse apaisante si c’est possible, car ce qui s’est passé est tout nouveau et elle connait la jalousie de son mari.
Pendant ce temps, Gustain a pensé prendre sa voiture et faire un tour pour se calmer, mais un brouillard épais lui a murmuré que ce n’était pas prudent. Il a donc marché d’abord d’un pas rapide en respirant difficilement, en haletant pendant un bon moment, puis tout en calmant son mental, ses pas se sont faits plus lents. Il réfléchit vite et dans tous les sens. Que devait-il faire ? Devait-il lui faire confiance ou suivre son intuition du mari trompé ?
Il était presque 01h30 lorsqu’il regarda sa montre éclairée par son smartphone. Malgré l’heure tardive, il préféra continuer sa marche nocturne, plus calme, le long du canal, la tête baissée et la pensée plus douce, noyé dans ce brouillard cotonneux.
Enfin, Il décide de rentrer et s’expliquera avec Agathe dans la matinée, puisque c’est dimanche. Il doute même de la tromperie de sa femme, ce n’est pas son genre et il s’avoue avoir eu une réaction démesurée quand elle lui avait parlé d’Instagram et de son ancien copain retrouvé. Il a eu peur de la perdre, s’est imaginé tout un scénario négatif sans l’écouter réellement. Seule sa jalousie a pris toute la place.
En ouvrant la porte de l’appartement, il se sent calme, et s’en veut de sa réaction en découvrant Agathe endormie sur le sofa, le visage marbrée de mascara. Il tire une couverture sur elle et file prendre une douche.
En se glissant entre les draps, il sait que la nuit l’apaisera encore plus, et se sent prêt à laisser sa femme lui raconter ce qui se passe avec Thomas, sans l’interrompre, décidant de laisser sa jalousie au placard.
Il l’aime tellement son Agathe. Il doit la laisser respirer au quotidien et remettre une solide confiance dans son couple.

De Françoise V

Il y a des moments sombres dans la vie. Le chemin n’est pas aussi linéaire que l’on aimerait. Dans ces périodes tristes et embuées par nos soucis, le regard et l’esprit est tourné vers soi. On oubli ce qui nous entoure. On cherche parfois des solutions pour se sortir d’inquiétudes, de problématiques diverses. Nous essayons aussi de passer inaperçus pour réfléchir. Mais nous tournons en rond comme un poisson rouge qui ne trouve pas de sortie. La solitude s’installe, sèche, triste, tourmentée.

Notre passé nous taraude, et nous y repensons sans cesse. Avons-nous fait le bon choix ? Y-a t-il un bon ou un mauvais choix ? Reconnaître ses erreurs permet de ne pas les recommencer. C’est ainsi que nous en déduisons que nous n’avons pas forcément le libre-arbitre dont tout le monde parle. Je suis convaincue que nous dépendons de nos origines, de notre famille, du rôle que l’on a voulu nous donner. Cela se nomme l’héritage psycho générationnel.

Un grand mot qui trouve son explication dans nos comportements, nos conduites, nos choix. Un héritage difficile à porter parfois. Il est parfois un fardeau, parfois un cadeau. Nos ancêtres nous ont légué leur histoire, leur vie sans que l’on le veuille. Nous avons été mis sur les rails choisis par nos parents, notre famille, en agissant de telle ou de telle manière.

Nous avons aussi la possibilité de changer le cours de notre vie mais rien ne nous prouve que nous n’ayons pas été influencés par une éducation, une étiquette que l’on a voulu nous faire porter.

Les sombres moments sont là pour se poser la bonne question : sommes-nous vraiment libres dans nos décisions ?

De Elie

L ’évasion des vacances et les surprises de la vie.

Bien des sources offrent à l’homme une mosaïque d’instructions et d’expériences. Au nombre de ces sources, je certifie que j’adore les voyages, les excursions, les lectures d’œuvres littéraires et historiques. Ces occasions me sont propices. Et je peux nourrir avec volupté mes sens et activer la flamme de mes passions.

Les programmes scolaires tirent à leur fin. C’est le moment pour moi de rêver à de nouvelles sources complémentaires qui renforceront les fondements de mes aptitudes. De ceux-ci dépendent bien sûr la personnalité et la carrière pour la vie. Quiconque comprend les biens fondés de notre passion se hâte de mettre aussi à profit les moments de vacances. Ne vais-je pas profiter des vacances ? Oui volontiers. Les vacances passées, je les avais considérées comme des gains à ma portée. En voici comment les résolutions avaient été prises.

Au moment du dîner ordinaire, je proposai à ma femme et à nos enfants le projet de voyage pour l’excursion. Une question à vous mes chers enfants ? Ma fille Naomi prit parole la première disant :

—Mon cher papa, votre proposition est venue à point nommé pour chacun de nous tous. Et je pense que ma volonté et la vôtre sont comparées à un pot de jus de fruits qui vient d’être déposé au centre de la table à manger. Papa, si vous ne trouvez aucun inconvénient, je suggère que nous allions à « LA PORTE DE NON-RETOUR DES ESCLAVES À OUIDAH ». Ainsi, nous pourrions nous instruire de cette l’histoire.

Notre fils, Elisée, les yeux fixés sur le ragoût de poisson d’eau douce, arracha la parole et poursuit son entretien de la façon que voici :

—Nous sommes ici en famille et toute coloration dictatoriale n’a pas sa raison d’être. C’est le consentement équitable de nous tous qui prime.

À la suite de l’intervention d’Elisée, Viviane, mon épouse, enchaîna le dialogue de la manière suivante :

—Elisée, tes propos sont justes mais tu nous as servi par ton langage un menu composé de vérité, d’arrogance et d’impatience. Tu ferais mieux de laisser tes aînés intervenir les premiers et suivre patiemment la tendance de la majorité.

À la suite de l’intervention de maman, je demandai à Amos son souhait pour ces vacances. Il n’a pas hésité de présenter son vœu dans les termes suivants :

—Je vous remercie, papa et maman. Vous vous nourrissez constamment de belles intentions pour votre famille. Je souhaiterais, pour ma part, découvrir les chaînes de collines de la cité des Mahinous à Savalou. J’entends parler des merveilles de cette cité historique à l’école. J’ai aussi vu la superbe beauté de son paysage et ses cultures en géographie. Je désire les palper moi-même. Je désire gravir ses collines et savourer l’igname pilée, et accompagnée de la sauce d’arachides et la viande d’agouti. 

Dans un sentiment de gaieté, Mèdéssè appuie son neveu Amos disant :

—J’aperçois que la dernière suggestion marquera le plus nos vies par la diversité de ses opportunités tant sur le plan naturel, culturel que social.

Suite à cette intervention, nous avons constaté que les sentiments d’adhésion oscillaient entre soixante-quinze et quatre-vingts pour cent. La décision finale allait au pays des Mahis, à Savalou.

Une semaine plus tard, nous y sommes allés. Dans cette cité, communément appelée « Savalou la Belle », le grand-oncle de maman, Vigninou Togla, nous accueillit dans sa deuxième maison à étage superbement plantée au flanc de l’une des collines. Le lendemain matin, l’oncle marcha devant nous pour découvrir la ville et ses collines. Par la première sortie, nous arrivions à colline la plus impressionnante, dont l’altitude avoisine trois cents mètres.

À la surprise de tous, nous avons aperçu un homme qui marchait au sommet de cette colline dénudée de végétation drue. Qui était-il ? Un touriste comme nous ? Ou était-il un chercheur ? Parvenu à mi-parcours pour atteindre l’illustre personnage, l’oncle lui adressa une salutations en langue Mahi.

—Comment portez-vous monsieur ?

Au fur et à mesure que nous nous approchions, l’oncle Vigninou Togla le reconnut. Il nous informa que c’était le fameux bûcheron du village qui avait perdu sa femme et ses deux enfants le même jour il y a six mois lors d’un abattage d’arbres centenaires.

Toute la famille s’écria à voix basse « pitié ». Quel malheur ? Et mon épouse enchaîna et dit :

—Il a certainement perdu la tête ! Allons !  Secourons-le.

Lorsque je l’appelais une seconde fois, il tenta de fuir. Mais nous avons réussi à le maîtriser. Il nous déclara :

—Je parie que la mort vaut mieux.

Il pleurait. Il sanglotait. Quelques instants après mon oncle, Vigninou Togla fit venir une ambulance médicale pour l’hôpital de zone de Savalou. La prise en charge du bûcheron Fassinou a été rapide et efficace. La vie nous offre des plaisirs et des goûts. Mais elle surprend parfois avec ses événements tragiques. Cette dualité de la vie côtoie l’existence humaine. L’homme doit la reconnaître au quotidien de la vie.

De Béatrice

 La disparition

Alexis Nourèdine Depvogt le sait, il doit désormais maintenir une vigilance acérée, avancer d’un pas précaire, dissimulé dans le brouillard, sur le tranchant de son nouvel horizon.

Avant l’Événement, il dut effacer ses traces de la sphère numérique. Avec la minutie d’un horloger, il retira méticuleusement chaque filament de son existence.

Tel un vecteur viral, il intoxiqua la sphère de piètres clones patronymiques, tirant aux dés la consistance de leur vie numérique.

Là où la dissolution résistait, il pratiqua l’art du camouflage, jouant des chiffres de ses coordonnées, ou ajoutant une fioriture à son nom, email ou adresse.

A l’approche de l’Événement, il arrêta tout paiement par carte bancaire, jeta son smartphone pour un Dumb-phone pré-payé.

Il peaufina encore et encore la métamorphose de son identité jusqu’à se rapprocher de l’invisible, larguant définitivement toutes les amarres le retenant à la sphère.

Puis l’Événement eut lieu.

Aujourd’hui, son âme dérive sur un flot de solitude, enchaînée à ce corps renommé, en errance dans cette vie dépouillée des siens que ce corps a assassinés.

De Catherine S

C’est arrivé peu de temps après la mort de mon père. Toujours le même rêve, toujours la même image présente à mon réveil. Une silhouette en ombre chinoise marche sur une route. Rien devant, rien autour, le vide absolu… Et l’angoisse monte en moi, me serre le cœur, m’étreint sans que vienne le secours des larmes verrouillées depuis … depuis que tu es parti !

Mon père, c’était mon dernier rempart après le départ prématuré de ma mère. Deux disparitions en si peu de temps et cette sensation terrible d’avoir perdu toute attache, toute racine, d’être orphelin au monde. La vraie solitude elle est là !

Quelle était la signification de ce rêve ? Était-ce mon père qui s’éloignait inexorablement de moi vers une destination interdite ? Ou bien est-ce moi, marchant sans but dans un environnement hostile où résonnait l’absence de ceux que j’aimais ?

Mes nuits étaient agitées, tourmentées, hantées par cette image. Je me sentais glisser, hors du temps, hors de la réalité. Seule ma routine professionnelle me maintenait à flot. Je trouvais dans la répétition des gestes, des tâches, des lieux, une forme d’apaisement temporaire. Je fuyais le contact, les mines compatissantes, les commentaires maladroits et me repliais frileusement sur moi-même.

L’insomnie s’installa durablement, à tel point que je finis par consulter pour obtenir des somnifères. Mon médecin y consentit, me regarda pensivement et lâcha :

—Faire son deuil peut être long, éprouvant, et demande parfois de se faire aider. Je peux, si vous le souhaitez, vous recommander un confrère.

—Non, merci docteur, ça va aller !

Réplique péremptoire. Etais-je si suis sûre de moi, du pouvoir relatif des somnifères, ce placebo suffirait-il à me rendre un équilibre durable ? Grâce à eux, je sombrais chaque soir dans un sommeil lourd pas forcément réparateur, mais au petit matin, juste avant la phase de réveil, l’image revenait, se glissait sous mes paupières, comme une piqûre de rappel.  Lancinante. Je résistais plusieurs semaines, m’enfonçant un peu plus dans la dépression avant de rendre les armes. C’était une évidence, je n’étais pas capable de m’en sortir seule.

Ma rencontre pleine d’attente et de réticence avec ma thérapeute s’est faite en douceur. Cette jeune femme respirait l’empathie, la bienveillance et a su en quelques séances m’inspirer suffisamment confiance pour libérer la parole. Le pouvoir insoupçonné des mots, je l’ai découvert dans son cabinet. Exprimer à haute voix la perte, la peine, l’absence, le manque, s’autoriser à pleurer sans retenue, c’est comme ouvrir les vannes d’une écluse, relâcher le trop plein. J’évoquais pour la première fois ces deuils successifs si douloureux, l’étau sur ma poitrine se desserrait peu à peu. Mais le rêve récurrent était toujours là, énigmatique. Jusqu’à ce que je lui en parle.

—Deux choses me frappent dans votre rêve : l’absence de couleur, le décor figé par rapport au personnage qui lui, est dans une dynamique de marche. Qu’en pensez- vous ?

—L’image en noir et blanc n’est pas sans rappeler mon deuil, cette période si difficile à vivre et à surmonter.

—C’est un cheminement, celui que vous avez réalisé en entreprenant cette démarche, ce travail sur vous-même ! Le temps s’est figé pour dire adieu aux vôtres, mais la vie continue et vous devez marcher vers demain. Cela ne signifie pas pour autant tourner le dos au passé, à ceux qui vous sont chers et font, à jamais, partie de vous. Il est temps de reprendre le cours de votre vie, vous êtes plus forte que vous ne le pensez. Et je suis là pour vous épauler quelque temps encore.

Cette conversation résonna longtemps en moi, je devais accepter le départ des miens, je n’avais pas le droit ni le pouvoir de les retenir…

Je m’aperçus, peu de temps après, que le rêve avait cessé !

Poème de Erma Bombeck, « Si je pouvais revivre ma Vie », proposé par Françoise T (hors proposition d’écriture)

Si je pouvais revivre ma Vie
J’aurais moins parlé, mais écouté davantage.
J’aurais invité des amis à venir souper même si le tapis était taché et le divan défraîchi.
J’aurais grignoté du maïs soufflé au salon et ne me serais pas souciée de la saleté
quand quelqu’un voulait faire un feu dans le foyer.
J’aurais pris le temps d’écouter
mon grand-père évoquer sa jeunesse.
Je n’aurais jamais insisté pour que les fenêtres de la voiture soient fermées par un beau jour d’été, tout simplement parce que mes cheveux venaient tout juste d’être coiffés.
J’aurais fait brûler ma chandelle sculptée en forme de rose au lieu de la laisser fondre d’elle-même parce qu’entreposée pendant trop longtemps dans l’armoire.
Je me serais assise dans l’herbe avec mes enfants sans me soucier des taches de gazon.
J’aurais moins ri et pleuré en regardant la télé, mais davantage ri et pleuré en regardant la VIE.
Je serais restée au lit lorsque j’étais malade plutôt que de prétendre que la terre cesserait de tourner si je ne travaillais pas cette journée-là.
Je n’aurais jamais rien acheté
pour la simple raison que c’était pratique ou encore à l’épreuve des taches ou parce que garanti pour durer toute la vie.
Au lieu de souhaiter la fin de mes neuf mois de grossesse,
j’en aurais savouré chacun des instants en réalisant que la merveille grandissant en dedans de moi était la seule chance de ma vie d’aider Dieu à faire un miracle.
Lorsque mes enfants m’embrassaient avec fougue,
je n’aurais jamais dit : ” Plus tard,
Maintenant va te laver les mains avant de souper ” .
Il y aurait eu plus de ” Je t’aime… ” que plus de “Je suis désolée…”,
mais surtout, si on me donnait une autre chance de revivre ma vie, j’en saisirais chaque minute…la regarderais et la verrais vraiment…,
la vivrais…et ne la redonnerais jamais.

Poème de Solange Megne, « Je griffonne », proposé par Françoise T (hors proposition d’écriture)

Je suis frivole mais je rigole
Je rigole parce que je griffonne
Je griffonne et puis je chiffonne
je chiffonne encore et encore
parce que je veux écrire
Je ne sais pas écrire
mais je griffonne et je chiffonne
Je griffonne parce que je sens quelque chose au fond de moi que j’ai envie d’exprimer
Je griffonne parce que
pour marcher il faut d’abord ramper
Je chiffonne parce que
À force de chiffonner  je finirai par écrire
Non voyante je suis
Soude je suis
Muette je suis
Mais au fond de moi je bouillonne
Tourne en rond
M’assieds me lève rêve
Marche  et mâche la plume
Mais continue de griffonner et chiffonner
Pour que les initiés prête attention
à mon griffonnage et me tiennent la main
Je fais appel
Je fais appel à vous
Je veux écrire
J’ai envie d’écrire
J’aimerais écrire
En attendant je continue
de griffonner et chiffonner

Je sais comment commence mon weekend le vendredi. Je lis les textes, les met en forme et je les publie. Je suis tranquillement installée dans mon bureau, avec vue sur un champ de maïs qui commence à bien griller, sur un bosquet plus loin et des vignes.

Les vendanges n’ont pas encore commencé, et les raisins sont bien petits, ma foi, cette année. Ce ne sera pas une année record. 

De l’autre côté de mon bureau, j’ai une vue sur ma terrasse, avec mes arbres, un dernier, l’érable, que j’ai planté au printemps dernier. Il a eu de la chance, il a été copieusement arrosé avec le printemps pourri que nous avons eu. Il pousse bien. Quand deviendra-t-il aussi grand que moi? 

J’ai planté un mimosa il y a 2 ans; il mesurait ma taille, soit 1m65 et il approche déjà des 3 mètres. Je n’en reviens pas. Ses futures petites boules pour février prochain se préparent déjà. Elles sont encore toutes petites, mais bien présentes.

L’été cède la place à l’automne. Ainsi va le cours du temps. Ainsi va le temps qui court. 

Comme l’anniversaire de mariage auquel nous allons assister demain. Des amis proches fêtent leurs 50 ans de mariage. C’est beau, n’est-ce-pas? 50 ans ensemble. Une vie passée aux côtés d’un être cher. Nous sommes heureux de compter parmi leurs amis et d’être invités au festin. Heureuse et longue vie à eux!

Portez-vous bien, prenez bien soin de vous et prêtons attention au temps qui passe.

N’oublions pas non plus les Journées du Patrimoine.

Créativement vôtre,


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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