Pour cette proposition d’écriture N° 55, je vous demandais d’écrire sur le monde d’après le confinement, comment nous allons vivre après le ‘déconfinement’, en mai, puisque nous le savons désormais.Mais, en proposant cela, je visais plus loin, car peu de choses changeront sûrement dans l’immédiat. Mais, j’ose espérer que dans leur tête, sans doute, les gens auront acquis une certaine réflexion sur le monde dans lequel nous désirons vivre!Catherine a commencé avec une parodie de chanson, et je dois l’avouer, je suis partie sur ses traces car je trouvais l’exercice fort intéressant. Un grand merci à elle pour son idée. J’ai franchement adoré lire les textes de cette semaine, je les trouve formidables….comme d’habitude!Je vous souhaite une belle lecture.

Voici vos textes:


De Catherine de France

Faut vous dire … (sur l’air de « Ces gens-là » de Jacques Brel)


D’abord, il y a ceux,
À peine finie l’annonce,
Qui vont lancer « Bon Dieu!
C’est pas vrai c’qu’ils annoncent »
Qui vont péter les plombs
Qui vont sauter partout,
À exploser le plafond
Des deux vieux du dessous,
Vont hurler comme des fous
« À nous la liberté !
La sortie est pour nous ! »
Vont courir chez l’voisin
Vont r’ trouver les copains
Pour une danse endiablée
Et une cuite se payer
Tell’ment qu’z’étaient privés
Tell’ment qu’z’étaient cloîtrés
Tell’ment qu’z’étaient paumés.
Faut vous dire, Monsieur,
Qu’ils ont rien compris
Il faut s’protéger
Et un masque porter.
Et puis y en a d’autres,
Incrédules comme pas deux,
Qui font rien comme les autres,
Et qui vont prier Dieu
Pour le salut d’leur âme,
Qui vont attendre un peu
Avant d’avoir la flamme,
Respectant l’couvre-feu,
Attendant patiemment
Ce que dira Pernault,
Qui lui jamais ne ment,
Regarderont les gens
S’agglutiner pourtant,
Et comprendront vraiment
Qu’ils peuvent risquer séant.
Tell’ment qu’z’étaient paumés
Tell’ment qu’z’étaient r’pliés
Tell’ment qu’z’étaient tétanisés.
Faut vous dire, Monsieur,
Qu’ils ont rien compris :
C’est pas terminé
Y a encore danger.
Et puis, il y a tous les autres,
Qui prennent ça au sérieux,
Qui mesurent bien l’enjeu,
Qui écoutent les consignes
Et les attestations signent,
Qui ont compris qu’la vie
Pour un long temps dévie,
Qu’la parenthèse n’est pas finie,
Qu’il faudra encore s’méfier,
Qu’le virus n’est pas endormi.
Mais savent que cette libertéNouvellement gagnée
Point ne faudra en abuser,
Au moins pour un temps donné.
Tell’ment peur qu’ça recommence,
Tell’ment besoin de se r’trouver,
Tell’ment besoin d’remercier.
Faut vous dire, Monsieur,
Qu’ils ont bien compris
Le prix de leur liberté.
Et puis, et puis,
Et puis il y a toi
Qui rayonne de joie
De déposer ta croix,
Qui bouillonne d’envie
De retrouver les tiens,
Enfants, petits-enfants,
Et puis toute ta famille,
Et puis tous tes amis.
Ils t’ont tellement manqués,
Ton cœur va exploser
D’amour à partager,
De mercis à donner,
De tendresse à distribuer,
De gratitude à exprimer.
Tu en avais souvent rêvé
De tous les retrouver
Même si tu sais vraiment
Que tout n’est pas réglé
Et qu’il faudra du temps.
Faut vous dire, Monsieur,
Que sourire à la vie
Est un beau cadeau
Bien meilleur si partagé
Au fil du temps d’avant.

De Nicole de Belgique

Déconfinement, déconfiture morale ?

Le déconfinement, un immense soupir de soulagement!
Progresser pays par pays, région par région, âge par âge, métier par métier ?
Des tests, des tests pour tous-tes, systématiques.
Des masques, encore, peut-être en vente libre à des prix non-prohibitifs.
Ne pas crier victoire trop vite, attention au rebond.
Rester vigilant-e-s.
Nous rapprocher les uns des autres.
En famille d’abord, revoir ses proches “en vrai”.
Des repas, des rires ensemble, se raconter nos vies entre parenthèses;
Les angoisses mais aussi des moments cocasses, le bleu du ciel, le renouveau printanier.
(Re) découvrir les enfants, les petits-fils, ils auront grandi, changé, de chevelus ils sont devenus rasés façon GI, un essai, puisqu’ils ne voient personne à part leurs parents, leurs voix plus graves, assurées.
L’un Nathan, déçu de n’avoir pu rester dans son “lancement”, sa motivation, son voyage Erasmus au Québec en janvier 2021 peut-être compromis.
L’autre, Sacha, peu motivé lui, contraint peut-être de doubler sa dernière année de secondaire.
Mon fils à la maison, Corentin, reprenant ses promenades printanières, moi mes activités extérieures.
Voilà pour le personnel…
Beaucoup pleureront leurs morts, attristés pour toujours de ne les avoir revus.
Morts seuls, parqués dans des morgues improvisées à des prix si élevés (voir Rungis).
Nous remercierons encore et encore, les soignants-es, les éboueurs, les caissier-ère-s, les sauveurs de vie. Au début.
Et après ? Réfléchir au monde d’après.
Certain-e-s changeront leur mode de vie, soigneront mieux leur stress, retour à l’essentiel, l’empathie, l’amour, en pleine conscience.
D’autres, le plus grand nombre probablement retourneront au Tout à l’économie, à l’égoïsme, plus forcené encore et les profiteurs de la crise.
La société exsangue, les faillites, le chômage, les pauvres encore plus pauvres.
Précarité au menu de beaucoup de familles.
Deux visions possibles:
Utopia, un monde utopique, société idéale, sans injustice.
Consensus d’abandon de l’économie de marché, de l’eau, de la nourriture, un toit pour tous-tes, l’écologie en programme de vie. Une force de changement, rupture avec le système dominant.
L’amour libre, fin des religions vengeresses et mensongères, mais élévation des esprits, intellectuelle, culturelle pour chacun-e.
Un monde rêvé sans doute.
OU
La dystopie.
Un monde divisé en castes,
L’élite dirigeante;
La sous-élite, les “experts” aux fonctions importantes;
Une classe moyenne: commerçants, entrepreneurs, patrons;
Une caste de “basse extraction” occupant le bas de l’échelle aux travaux durs et infâmes.
Les relations amoureuses limitées dans le temps, contraception obligatoire, exigée.
Consommer pour exister, être “heureux-ses”
Monde médicalisé pour rendre les citoyens-nes dociles.
La solitude suspectée d’être contre-productive.
Un projet politique et économique collectiviste, contraignant et liberticide.
Un conditionnement effrayant.
En sommes-nous si loin ?

De Christelle de France

Réflexions pour un monde meilleur


Au lieu de protéger les enfants, libres et joyeux de nature, on leur inculque en général la difficulté de la vie.
Les médias (journaux et télévisions) parleraient principalement que de faits positifs (des bonnes actions des gens (gouvernements et citoyens). On remettrait des médailles aux plus courageux, aux personnes qui aident les autres, les vrais héros.
On dit toujours qu’il faut connaître le passé pour changer l’avenir. En réalité, l’étude de l’histoire n’est principalement que l’étude des guerres entre pays. Au début comme en Grèce: les guerres entre les villes. Ensuite les provinces entre elles, puis entre pays. Et rien n’a changé : toujours des guerres, des guerres, au sujet de religions, croyances, systèmes sociaux : c’est ainsi que les dictateurs et chefs de tous bords annexent les pays et détruisent les groupes plus faibles.
On étudierait moins l’histoire mais plus la vie humaine selon les époques et les progrès de la science.
On créerait une école pour les parents qui, s’ils le désirent, pourraient s’informer sur la psychologie enfantine et savoir comment agir avec leurs bambins. Les parents sont les premiers enseignants : le bonheur ou les difficultés des enfants proviennent de la famille.
Plus on se focalise sur le positif ou négatif, plus on l’attire. Ainsi au lieu de blâmer les enfants pour les mauvaises notes, les professeurs les féliciteraient pour les matières dans lesquelles ils sont doués. Chacun a des capacités et l’école devrait être le lieu pour les découvrir.
Les professeurs enseigneraient aux enfants à regarder la beauté sous toutes ces formes : la nature, les créations humaines. Ils leurs liraient des textes de sagesse des différentes cultures mondiales. On enseignerait aux adolescents (filles et garçons) les arts martiaux à l’école dont le but est la maîtrise de soi.
En plus de l’éducation civique, il y aurait des cours de psychologie et ensuite de philosophie pour apprendre aux enfants à réfléchir et développer leur discernement.
Cela permettrait de créer un monde meilleur dans lequel la vie et l’amour seraient les valeurs suprêmes, et où il y aurait moins d’égoïsme et plus de partage et de bienveillance.

De Lucette de France

Après le déconfinement


Peut-on un instant imaginer notre vie après ce satané virus ???
Ah ! Il n’y est pour rien lui, il fait son boulot destructeur, celui qui lui est destiné. Peu lui importe que des centaines de milliers d’êtres humains meurent. Il n’en a aucune satisfaction personnelle, il est là pour nous rappeler que nous les humains ont trop exagéré dans tous les domaines pour soi-disant « vivre mieux ». Toutes les richesses sous terre et sur terre ont été surexploitées, pour toujours plus de profit, encore et toujours plus. Aujourd’hui, il nous rappelle à l’ordre. Il est quand même fort ce virus, plus fort que n’importe quel milliardaire qui d’un signe peut s’acheter avec une simple signature des jets privés, des tableaux, juste pour enrichir ou épater sa galerie… Il est invisible à l’œil, il peut nous attraper sournoisement sans que l’on s’y attende. Le monde entier a peur de lui. Certains on fait « fi » de son danger, ils se sont retrouvés dans la spirale implacable de maladies graves. Dans certains cas, il a emporté des êtres chers. Que de larmes et d’effroi il a généré à lui tout seul..
Vous les décideurs du monde entier, l’avez-vous vu venir ? Pourtant, il était annoncé depuis longtemps, mais c’était chez les autres, pas pour nous… Et bien là, il s’est montré encore plus puissant que tous les puissants du monde. Tout ne s’achète pas, lui vous l’a démontré, il s’en fiche de votre argent, en plus il met les pays à genoux.
Que va-t-il advenir de toute cette misère qu’il a répandue ? Les pauvres encore plus pauvres, et vous les imbus, les bellâtres, les fats, allez-vous sortir de vos poches un peu de votre immense richesse pour votre pays, pour les pauvres sous vos yeux que vous ne regardez jamais ? Votre cœur va-t-il battre à l’unisson de tout un peuple qui pleure ?
Je rêve après ce cataclysme bien évidemment d’un monde meilleur. Tout reprendre à la base du haut du sommet jusqu’au plus petit. Les soignants du monde entier, et principalement de chez nous, les caissières, les livreurs, combien gagnez-vous? Vous étiez si insignifiants qu’aucune de vos revendications n’a jamais abouti. Au nom de la rentabilité, les hôpitaux publics souffrent d’une restriction au-delà du possible. Quant aux éboueurs, tous ces boulots sans aucun intérêt pour certains, heureusement que vous êtes là, sinon que seraient nos villes et nos villages ? Tous ces sans noms de supermarchés, pareil, « hôtesses de caisse », le nom a changé, il est plus pompeux mais elles ne sont pas plus valorisées pour autant. Voire même qu’elles perdront toutes leur emploi dans un avenir plus ou moins proche, et personne ne dira rien au nom du progrès social…
Allons, réveillons-nous, ouvrez grands vos yeux, nous sommes un maillon enchaîné les uns aux autres. Si une défaillance arrive, tout s’écroule. Nous avons besoin les uns des autres. Arrêtons de s’épater à celui ou celle qui aura la plus belle voiture, la plus belle maison, à étaler ce que l’on n’a pas les moyens d’avoir pour égaler nos voisins…
L’humanité doit retrouver un sens profond en se regardant au cœur de ses entrailles pour retrouver un équilibre sain, en partageant, rien qu’en donnant une chance à chacun pour qu’il puisse nourrir décemment sa famille. Il y aurait beaucoup moins de migrations et de guerres si la nourriture était plus abondante chez eux. Bien sûr que la natalité explose dans certains pays, rien n’est facile.
Moi, je suis assise devant mon « ordinateur », j’ai l’air de donner des leçons, aurais-je fait mieux que les gouvernements européens, là où il n’y a pas de dictature avérée ? Je n’ai pas cette réponse, mais mon cœur, mon âme, mon amour pour l’humain n’ont pas de frontière, et j’aspire au plus profond de moi que la liberté universelle réduise les famines. Que les sourires ne soient pas que chez les miséreux, les déshérités pour masquer leur ignorance, leur insuffisance intellectuelle, leur pauvreté criante très souvent aggravée par leurs propres dirigeants, qui eux s’enrichissent indignement sur leur naïveté.
Non, je n’espère pas un monde meilleur, j’exige un monde meilleur pour mes petits-enfants. Quel bel héritage pour eux. Des dettes incommensurables, un appétit féroce de profit monstrueux, un univers souillé dans ses entrailles dévorées pour « vivre toujours mieux » paraît-il. Est-ce ça être heureux ?
Que chacun fasse un retour en arrière, où on arrivait à vivre de l’essentiel. Nous étions dignes et sincères. Nous avions le sens du partage. A l’époque, nous ne pensions pas que nous étions malheureux. Alors, je me pose la question : Veux-tu revivre ce que tu as vécu dans les « années 50 » et ma réponse est : NON !
Voilà toute l’ambiguïté de l’être humain. Mais, ce qui est sûr, c’est que l’abus de la course à l’exploitation démentielle, pour moi, c’est irrémédiablement NON !!!
Aujourd’hui, je remercie face à face tous ceux qui sont là pour me servir, tous du plus petit au plus grand. Et eux me remercient à leur tour d’avoir ces paroles. Quelle humilité ils ont, Merci, merci encore merci à vous connus et inconnus…
Et surtout prenez bien soi de vous et à bientôt pour s’enlacer.

De Laurence de France

Parodie de « La bonne du curé » d’Annie Cordy

Je voudrais bien
Mais j’peux point
Sortir en ce moment
Car c’est le confinement

Ne pas penser sortir
Car la situation est pire.
Quand on est depuis si longtemps confinés
On pense qu’on s’ra déconfinés.

Mais qu’est-ce qu’on fera APRES
Quand le virus sera tué
Ça me gratouille
Ça me chatouille
Ça me donne des idées
J’peux point m’en empêcher
De j’ter le virus à la foirefouille.

On n’s’ra plus ordinaires
On touchera plus terre
On s’ra comme des fous
On balancera tout

On oubliera vite nos soucis
Pas de doute, c’ra bientôt fini
Car y’en a marre
De tout ce bazar !

Mais qu’est-ce qu’on fera APRES
Quand le virus sera tué
Ça me gratouille
Ça me chatouille
Ça me donne des idées
J’peux point m’en empêcher
De j’ter le virus à la foirefouille.

On se confin’ra à la plage
Dans un beau brassage
On se confin’ra au resto
Faire la cuisine on en a plein le dos.

On se confin’ra dans nos familles
Comme des joyeux drilles
On se confin’ra avec nos amis
Avec eux pour faire du rififi.

Mais qu’est-ce qu’on fera APRES
Quand le virus sera tué
Ça me gratouille
Ça me chatouille
Ça me donne des idées
J’peux point m’en empêcher
De j’ter le virus à la foirefouille.

Protéger la planète
Ne s’ra plus qu’une saynète
On polluera à mort
Avides comme d’hab avec l’or.

On arrach’ra les masques
On f’ra de plus en plus de frasques
On n’aura rien retenu
On est trop têtus.

Mais qu’est-ce qu’on fera APRES
Quand le virus sera tué
Ça me gratouille
Ça me chatouille
Ça me donne des idées
J’peux point m’en empêcher
De j’ter le virus à la foirefouille.

Mais qu’est-ce qu’on peut être cons
On retient aucune leçon
On continuera comme avant
A polluer et à jouir autant.

On pense pas aux conséquences
Qu’est-ce qu’on s’en balance
On s’achèt’ra plein de fringues
Qui viennent d’Inde.

Mais qu’est-ce qu’on fera APRES
Quand le virus sera tué
Ça me gratouille
Ça me chatouille
Ça me donne des idées
J’peux point m’en empêcher
De j’ter le virus à la foirefouille.

De Laurence de France

Parodie de la chanson « Je rêvais d’un autre monde » du groupe Téléphone

Je rêvais d’un autre monde
Où la Terre ne serait pas une fronde
Où la lune serait vagabonde
Et la vie serait une ronde

Je rêvais du virus tué
Je voyais le jour rêvé
Je rêvais famille et amitiés
Ma réalité

Je rêvais d’une autre Terre
Qui n’engloutirait plus comme un cratère
Une Terre moins monastère et plus volontaire
Oui, je voulais tout foutre en l’air

Je rêvais les yeux fermés
Je ne voyais plus la réalité
Je rêvais d’une autre réalité
Ma réalité m’a confinée

Oui, je rêvais de notre monde
Et la Terre comme une fronde
Et la lune pas si vagabonde
Ce soir dansent les ombres du monde

A la rêver immobile
Elle m’a trouvée bien futile
Mais quand sortir et bouger l’a faite tourner
Ma réalité m’a pardonné
M’a pardonné…

De pouvoir rêver
Qu’un jour prochain je pourrai
De nouveau embrasser
Tous ceux que j’aimais

De pouvoir espérer
Tout ce qu’on a oublié
Et de pouvoir nous relier
Sans nous méfier

De pouvoir jeter ce sort
Qui a trop pris son essor
De retrouver le trésor
De ma famille en or

De pouvoir circuler
Librement sans me presser
Sans jeter des regards de biais
Sans masque collé

De pouvoir discuter
Et ne plus simulé
De pouvoir gesticuler
Sans être au figuré

De pouvoir rire
Et de pouvoir sourire
Sans risque périr
Pour enfin tous les chérir

De pouvoir voir le monde
Comme une ronde
Et non plus comme une fronde
Je rêve de cette seconde

Où tout sera possible
Où plus rien ne sera horrible
Où le virus ne sera plus despotique
Où on ne sera plus mélancolique…

Paroles de la chanson « Dans ta chambre » de Dany Brillant

Le soleil peut bien se lever
Je préfère rester couché
Reste au lit, je vais préparer
Du café, des toasts grillés

Dans ta chambre, on est bien à l’abri
Loin du monde qui nous fait des soucis
L’ombre des stores fait des dessins
Sur la pointe rose de tes seins

Le téléphone peut bien sonner
Je n’irai pas le décrocher
Si la fortune vient en dormant
Je travaillerai en me couchant

Dans ta chambre, on est au paradis

Et le monde fait le tour de ton lit
Nous connaîtrons la volupté
Le luxe, le calme et la beauté

Quand la vie voudra nous griffer
Nous viendrons là nous réfugier
Passant des heures à rêvasser
En nous mitraillant de baisers

Dans ta chambre, on va vers l’infini
C’est le monde qui nous paraît petit
Ferme, ferme bien les volets
Et la nuit pourra continuer

De Caroline de France

Mission V

Pendant ce confinement, j’ai eu plusieurs missions quotidiennes ou hebdomadaires. Je vais m’en inspirer aujourd’hui parce qu’avant de voir un changement au niveau planétaire, j’espère voir l’évolution des mentalités, ici, à côté de chez moi. Avant de voir grand, je veux voir petit.

La première mission, à laquelle j’ai été confrontée, est la mission C. En effet, il s’agit juste de faire les Courses. Seulement, dans le contexte actuel, j’ai vraiment la sensation de faire un truc exceptionnel et dangereux à la fois, à ce moment-là, dingo non!
Ensuite, il y a la mission T. Celle-ci correspond à l’organisation du Temps, de la journée afin de rester centrée.
En restant à la barre, nous évitons de nous faire emporter par le courant du laisser-aller. Gardons le cap.
La mission à l’honneur, aujourd’hui, est la mission V.

Commençons!
Je vis dans un petit hameau, Les Chagnauds. Un coin de la campagne Saintaise proche d’une forêt. En tout et pour tout, il y a 11 habitations et beaucoup de verdure. Les gens sont adorables. Néanmoins, lors de certaines discussions j’ai pu me rendre compte des tensions, des “histoires” encore bien présentes dans les esprits de chacun. Alors, voilà comment j’imagine le futur, l’harmonie dans ce petit coin de paradis.
C’est le grand jour, nous sommes le 21 juin 2021. Je m’apprête à sortir de chez moi, je suis un peu fébrile. La confiance et peur me traversent le corps. Le tas d’enveloppes est là devant moi, je le saisis et le début de l’aventure commence. Ces enveloppes sont prêtes depuis plusieurs semaines. Elles ont été préparées avec amour et minutie, j’espère qu’elles seront magiques. Je les glisse une à une dans les boîtes de mes voisins. Afin de garder un effet de surprise, ils liront leur courrier le jour J. Vous avez sûrement deviné, j’ai décidé d’organiser la fête des Voisins.
C’est le moment de prendre la température et de tirer les leçons que nous aura offert cet “arrêt sur image”, cette épreuve ou encore cette prise de conscience. Les personnages qui me font le plus douter, sont Jean-Louis et Philippe. Ils ont les mêmes qualités de travailleurs , malheureusement ils se ressemblent autant qu’ils se détestent, quel gâchis. Ensuite, il y a Ghislaine, un ange tombé du ciel, elle sera d’une grande aide, ma protection pendant cette aventure. Catherine, sa nièce, me laisse dans le flou. C’est une cavalière, une femme douce et à la foi autoritaire, sera-t-elle aux abonnés absents? Par contre, mes propriétaires, Michael et Sylvie seront présents, j’en suis sûre.
Le plus étonnant, c’est que j’ai un voisin fantôme. Il passe en voiture, il repasse, tant qu’il ne trépasse pas, on est bon.
Enfin, tout cela pour vous dire que je ne connais même pas son prénom. J’espère qu’il fera l’effort de venir.
Ensuite, il y a Isabelle et son mari, le lanceur de hache.
C’est un sport que je ne connaissais pas et qui ne m’a pas vraiment rassurée la première fois que je l’ai vu pratiquer. A chacun ses activités physiques et ses passions.
Voilà, j’ai presque fait le tour de tout ce petit monde, à moi. Maintenant, tout est prêt. “La table est mise”, les petits plats sont là, il ne reste plus que les invités. J’ai disposé les tables sur le côté de la route devant chez moi, à l’air libre. Heureusement, il fait beau.
Il est 19h00, nous y sommes. J’ai le cœur à 120, je croise les doigts et je garde confiance. Les minutes paraissent durer des heures.
Ghislaine arrive, suivi de Michael, son fils. A ma grande surprise tout le monde arrive en même temps. Une profonde joie m’envahit, ça a marché, ils sont tous là.
Merci SEIGNEUR…

De Françoise V de France

ÊTRE CONFINÉ – SE CONFINER – voilà des verbes parfaitement en usage.
Je l’ai vérifié (LEXIS, 1979). Ça date, je sais.
CONFIT (de canard) : c’est en usage aussi. Quand s’annoncent (de loin) les festivités de fin d’année, y en a qui y pensent – goulûment.
Déconfit, pareil, ça existe.
Mais : DÉCONFINER-DÉCONFINEMENT, que nenni ! Pas dans mon Lexis 1979.
Internet 2020 dit OUI à tout. Pas moi. Ma référence, c’est le dico. Surtout s’il date.
Donc attendre ou soupirer après le « déconfinement », c’est nous balader. Balade virtuelle s’entend.
Rabâcher le terme DÉCONFINEMENT ne conduit nulle part. C’est bête, mais c’est comme ça.
Alors, on fait quoi ?
Et pour déconfire le canard, on s’y prend comment…
DICTIONNAIRE, ô dictionnaire aux pages jaunies de savantes définitions, trace-moi une voie ! Illustre pour nous, humains tourneboulés, une issue de crise !
Te voilà prolixe en mots sans avoir à tourner la page. Il suffit de piocher.
À la question ”On fait quoi” tu proposes…
On décloisonne – On décomprime – On décomplexe – On décoince – On décongestionne
On déconditionne – On déconnecte – On se décontamine – On se déculpabilise
On déconne… (gentiment, hein !)
Ne pas oublier, en effet, que tu suggères aussi :
on décode – on décroît
on décompte… les vivants et les morts, les épargnés et les traumatisés extrêmes
Arrivent dans la foulée : déconvenue – découragement – découvert – décrochage – décret…
Et si je veux aller au plus court : dé.
La vie qui se joue aux dés – Gagné/Perdu.
Dans le fond, c’est ce préfixe « dé » qui fiche tout en l’air. On fait, on défait… Et après, on refait ?
DICTIONNAIRE, chante-moi des mots en RE.
Réanimer – réapprendre – réhabiliter – reboiser – rebondir – recommencer – réconcilier
réconforter – reconsidérer – reconstruire – recycler – récolter – renaissance…
Décidément, tu es plein de ressources !
Alors, nous aussi, pourrons trouver un chemin nouveau dans l’inconnu qui s’ouvre.
Sauf que… Non, point de naïveté. Nous aurons à composer avec cet autre mot : recrudescence.
Autrement dit, débusquer ce genre d’individus décomplexés, dont la carte de visite, si elle devait être honnête, annoncerait : « Experts en fausse consolation & escroquerie de tous types ».

Je tiens à rendre aussi cette rubrique participative: si vous avez des idées de propositions d’écriture, pensez à me les envoyer via le blog et je les proposerai de temps à autre.
Chaque semaine, vous recevrez une proposition d’écriture, pourquoi ne pas vous lancer? Il n’y a que le premier pas qui coûte…
Chaque proposition est un jeu de créativité.
Laissez-vous guider par votre intuition, votre imagination, votre envie d’écrire!
Laissez filer vos idées, laissez les mots sortir tels qu’ils sont tout simplement ; c’est tellement mieux et spontané !
Ecrire, c’est se sentir libre.
Ecrire, c’est la liberté d’imaginer.
Créer demande du courage !
J’ai hâte de lire vos créations!

Pensez à m’envoyer vos créations dans la rubrique 
“me contacter” de mon blog, La Plume de Laurence.https://www.laurencesmits.com/contact/

Créativement vôtre,

LAURENCE SMITS,
 La Plume de Laurence


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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