La proposition d’écriture N° 86 était amusante: 10 mots anciens à replacer dans une histoire.
D’après vos commentaires, vous avez trouvé cette consigne fort divertissante. Visiblement, elle a titillé votre créativité. De toutes les manières, plus la consigne est difficile ou sort de l’ordinaire, plus cela développe l’imagination de chacune et de chacun!
Nous accueillons de nouveaux auteures et auteurs qui ont osé dépasser leurs craintes d’être publiés. Nous leur souhaitons la bienvenue sur le blog.
Voici vos textes. Je vous en souhaite une belle lecture. De Bernard
J’avais cette remembrance qui me tournait dans la tête. De toutes ces crapouilles, aussi margouillis que bêtes, qui accagnaient toutes ses injures et billevesées. J’en étais encore ébaudi et renversé. Même leurs accoutrement de gavroche me faisaient rioter, pourtant j’avais tout fait pour les emberlucoter. Par moment, leur postéromanie devenait joute verbale, parfois croustillante, mais trop souvent bancale. j’ai dû prendre un xanax pour pouvoir oublier ces admonestations qui m’avaient bouleversé. De Lucette
Une bande de sales gosses terrorise le village. Les petits larcins, les dégradations, les fruits et légumes qui se volatilisent dans la nuit, ne cherchez pas, la signature des auteurs est dans les parages. Je ne parle même pas des tags insultants sur certaines maisons ou dans les cimetières. Il faut que jeunesse se passe disent certains, laissons-les s’ébaubir, c’est de leur âge. Tandis que d’autres ne rient pas du tout de tous leurs méfaits, à tel point qu’ils ont porté plainte à la gendarmerie… Ce ne sont pas des billevesées, c’est bien réel, c’est très agaçant au quotidien. Ma remembrance remonte très loin, puisque moi-même quelquefois, je les ai accagnés dans leurs virées nocturnes. C’est tellement mieux quand il fait nuit et que l’on croit être seul. Pourquoi on semait le margouillis dans les rues tranquilles. Tout simplement parce qu’il n’y a aucune activité pour occuper toute cette jeunesse qui s’ennuie. Le dernier bar qui était leur lieu de rendez-vous, où ils pouvaient épancher leur soif de vainqueur en faisant des parties de flipper à n’en plus finir, Robert le gérant a baissé le rideau. Malgré toute la bonne volonté de Robert, son bistrot à l’enseigne très prometteuse « Le coin des coquins », malgré la bonne ambiance avec tous ces ados, le compte n’y était plus, c’était devenu ingérable. Il a pris la bonne décision au bon moment pour sauver ce qui pouvait encore l’être sans y laisser trop de plumes… Il n’y a pas eu de margouillis, personne n’a été emberlucoté, puisque ce lieu restera dans la famille. Y étant très attaché, il a privilégié la postéromanie en léguant à sa descendance éloignée qui ne s’est pas gênée pour tout changer de fond en comble. Maintenant, ce n’est plus « Le coin des coquins » mais « La bonne table de Jules ». En attendant des jours meilleurs, les « ados » se retrouvent une fois par an, avec toute l’équipe de l’époque, femmes et enfants les accompagnant. Ils se remémorent leurs années d’insouciance. Comme ils disent « c’était le bon temps ». Ils ont bien raison, puisqu’à à peine 20 ans, les soucis de la vie quotidienne ne leur appartenaient pas, les parents étaient là. Dans quelques années, ils auront à leur tour à gérer tout le tintouin que leur progéniture ne se privera pas de crapouiller leurs bêtises bien croustillantes, qu’ils raconteront plus tard à leurs propres enfants…
De Véronique
Mon esprit s’emberlucotait, sans que je puisse le retenir, dans la torpeur post-prandiale de ce dimanche. Le repas avait été long et ennuyeux. Chacun croustillait de son côté, les yeux dans le vague. L’oncle tenta de lancer une crapouille. Sans succès. Personne ne voulait bouger ne serait-ce qu’un doigt tant la chaleur était suffocante. Vers 16 heures, je pris une décision que je considérais comme irréfragable : j’irais lui parler dans la soirée. J’ai toujours eu une vague remembrance de cet homme aperçu un jour dans les parages de la maison. Long, ridé, peu bavard. Cette possibilité de rencontre qui commençait à prendre forme dans mon esprit m’esbaudissait, elle instillait peu à peu des bribes de joie dans ma vie de questions sans réponses. Je préparais, dans ma tête, la phrase que je lui dirais d’un trait. Je suis ton fils. Simple, efficace et bien sûr véridique. La réponse ne fut pas celle que j’attendais. – Qui a osé te mettre cette billevesée dans la tête, pauvre garçon ? Qui ? Où as-tu lu pareille extravagance ? Moi, ton père ? Ce n’était pas la postéromanie qui l’étouffait ! Me reconnaître enfin aurait transformé ce père putatif en chef de lignée. Mais non. – Il aurait fallu que ta mère me plaise…, ajouta-t-il un brin railleur. Il se mit à rioter. Entre ses dents. Qu’il avait fort jaunes. Ce qui m’énerva. Je me mis alors à l’accagner. De plus en plus fort. Je tremblais de rage. Il prit peur. Recula. Je m’approchai de lui. Je le poussai sans le vouloir vraiment. Sa tête heurta le sol et il arrêta tout sec de rioter. De me regarder d’un air méprisant. Quel margouillis ! Je ne voulais qu’un père ! Pas un mort sur les bras !
De Danièle
Ce jour-là, Crapouille la fripouille Décide de s’ébaudir de ses embrouilles. Portevoix à la main, planté au milieu de la place du village, Il s’égosille et commence ses babillages.Ohé ! Ohé ! Bonnes gens, j’ai quelques remembrances à croustiller, Ce n’est que blabla tout cela, rien que des billevesées, répond ce passant agacéAmi, je ne veux point t’emberlucoter, seulement t’amuser,Le passant riote A l’écoute de ces paroles sottes,Foutaise ce que tu dis là,Rien que du tralala ! Tes mots ne sont qu’un infâme margouillis Qui me donnent le tournis !Notre Crapouille est dépité Car en vérité il voudrait enfin s’accagner Dans des mots plus doux, plus légers, Envahi par un soudain sentiment de postéromanie, Il souhaiterait ne léguer que des paroles cousues de fines broderies, L’écrivain public qui passait par là, lui dit : je vais t’aider dans ce noble projet. Ce qui fut fait.
De Marie-Françoise
Je voulais tout savoir Accéder à un certain pouvoir., mais j’oubliais L’essentiel mes anges Dans le ciel
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Katia, romain, Anna, Valentin, Clémentine, et tous les enfants du monde Donnez-nous, le pouvoir Donnez-nous le savoir Nous ferons de cette terre Nous ferons de notre terre
Une ronde, de fleurs Un arc-en-ciel de couleurs
Plus de guerre, plus de misère plus d’enfants qui Pleurent
Donnez-nous, un immense jardin, nous ferons, d’un grand dessin
Donnez-nous, le pouvoir. Donnez-nous le savoir.
D’une gomme magique. Nous effacerons, toutes les horreurs de cette terre.
Là où est le gris naîtra la Lumière.
Là où tout est noir Naîtra l’espoir.
De Nicole
Père et fille au pays des mots
“Ce ne sont que sornettes, billevesées et coquecigrues que vous me contez-là ma chère enfant. Ce jeune mirliflore vous emberlucote de belle façon. Menterie et compagnie. Remembrance de ma jeunesse où l’on s’ébaudait à la Fêtes des Moissons en troussant de jeunes Ninon. « Votre prénom Fleur doit vous mettre à l’abri d’un tel séducteur. La fleur cachée de tous n’est destinée qu’à votre futur époux. La tolérance s’arrête à rioter aux compliments d’un charmeur de village.”
“Mais Père, s’il me plaît de croustiller, de fleureter, de butiner de galant en galant en attendant l’amour.” “Il suffit ma fille, ce malotru n’a pas ce qu’il faut entre les jambes ni grande fortune pour séduire la fille du Comte de Pierrefonds” accagna le père de sa voix de stentor. “L’amour, l’amour, vous êtes atteinte de postéromanie précoce, il suffit vous ai-je dit”.
“Verte est la feuille où la crapouille invisible accorde la note fine sur sa flûte, mon père. Et ma fleur fut emportée au gré de la rivière par un Adonis à l’ithyphalle en émoi.”
“Là ma fille, vous me plongez dans un margouillis inextricable. Donner votre main à un arriviste de cet acabit, ce serait la honte de notre famille.”
“Oui père, vous avez raison, je folâtrerai donc encore un peu. “Embrasse-les tous, Dieu reconnaîtra le sien” dit la chanson.” “Une bonne maxime ma fille, mais gare au polichinelle dans le tiroir ! “
De Marie
Ma bonne amie,
Ne riotez pas, ce n’est pas une billevesée, et je ne veux pas vous plonger dans un margouillis mais c’est d’une remembrance qui vous concerne dont je voudrais dégoiser avec vous. C’était un beau jour de printemps, j’avais croustillé et je lanternais le long des quais. Les brocanteurs s’y installent tous les dimanches matin. J’étais à la recherche d’une malle métallique car je partais pour une longue erre au pays des maharadjas. J’avais enfin trouvé mon bonheur lorsqu’un petit coffre noir en bois d’ébène attira ma curiosité, la porte incrustée de nacre bleue cachait six petits tiroirs à façades sculptées d’éléphants, c’était de bonne augure pour moi. Le vendeur ne me semblait pas être un abuseur et mon menu frusquin lui suffit. Le soir venu je fus éplapourdie en manipulant ces petits tiroirs car l’un d’eux possédait un double fond d’où j’extirpais un papier jauni et manuscrit. Je suis restée tout ébaudie en déchiffrant le message. Il était destiné à un individu domicilié à votre adresse et de nom éponyme au votre. Le pauvre prône misère expliquait qu’il n’était encore qu’un muche lorsqu’une vieille crapouille l’avait accagné et en voulait à sa personne. Il l’accusait d’avoir emberlucoté son tendron de quinze ans pour assouvir sa postéromanie et il exigeait réparation. Je ne voudrais pas vous contrester mais plutôt vous calmer le pompon car je suis sûre que ce ne sont que balivernes et carabistouilles. Si cela peut toutefois vous aider à éclaircir quelques secrets de famille, j’en serai fort aise. Excusez-moi ma bonne amie, mais ce document en vieux français m’a perturbée et mon écriture s’en est ressentie.
Bien à vous
Votre amie voyageuse
De Catherine
Que les masques tombent !
Monsieur,
Nul doute que cette missive ne vous fera pas vous ébaudir, mais je ne puis me taire davantage, ni me contenter béatement de vos billevesées habituelles, car il suffit maintenant ! Je n’irai pas par quatre chemins : n’en déplaise à ma famille et la vôtre, je ne veux plus vous épouser ! Pourquoi diantre ? me direz-vous du haut de votre Superbe offensée. Et bien, Monsieur, parce que je sais vos manigances pour arriver à vos fins que sont notre mariage et tout ce qui en découlerait. On m’en a informée tantôt, lors d’un goûter chez la Marquise de Dudéfant, qui n’eut de cesse de me raconter quelques croustillantes nouvelles vous concernant. De l’amour pour moi, point n’avez jamais eu, Monsieur, contrairement à ce que vous me fîtes croire de longue date ! Mais à bien m’emberlucoter vous vous êtes employé dans le seul et unique but de pouvoir atteindre ce poste d’ambassadeur que vous briguez avec avidité. Moi, pauvre sotte, n’y ai vu que du feu, et, je vous le dis tout net, je vous hais d’avoir profité de ma grande naïveté et de ma candeur pour servir vos desseins. Vous avez traîné mon honneur et mes sentiments purs dans la boue de votre ambition, tandis que vous ne cessez de batifoler sans vergogne dans les salons du Tout Paris : et oui, Monsieur, de cela aussi je fus instruite ! D’aucuns vous traitent d’incorrigible postéromane, d’autres disent que vous avez les dents si longues qu’elles en rayent le parquet, mais moi, Monsieur, je vous affuble du nom d’immonde crapouille, égoïste et sans scrupules ! Veuillez donc, par la présente, prendre acte de l’annulation de notre mariage, car il n’est point envisageable que je daigne me vautrer dans le margouillis de votre vie ! Je suppute que la lecture de ma lettre risque de provoquer la colère de l’amant évincé dont vous prenez ce soir le statut, et que vous n’aurez de cesse de m’accagner, ce que je vous enjoins vertement de faire encore et encore, en veillant bien à la présence de témoins qui pourront ensuite attester de votre bassesse et de votre vilénie. Il est vrai que l’amour est aveugle ( oui, Monsieur, j’ai eu de l’amour pour vous , hélas !), car, du plus loin de ma remembrance, sachant maintenant ce que je ne sus pas à l’époque ni jusqu’à jourd’hui, maints indices dans vos propos et vos comportements auraient dû m’alerter. N’ayez crainte, pour l’heure, mes yeux sont grands ouverts et voient pour sûr bien clair, mais je n’ai point encore goût à rioter d’une telle humiliation. Cependant, il me sied de savourer votre grande déconvenue à mon annonce qui réduit à néant vos manigances et vos projets.
Je ne vous salue pas, Monsieur.
Mademoiselle du Plessis
De Pierre
C’est toujours un plaisir de rendre visite à mon oncle Marcel et ma tante Cécile. Ils forment un vieux couple agréable, nous reçoivent gentiment, même si tonton est parfois d’un abord assez difficile. La semaine dernière, avec Léa, ma copine, nous sommes allés passer une partie de l’après-midi avec eux.
C’est la tante Cécile qui nous accueille. Tonton est resté dans son fauteuil, dans le coin du séjour aménagé en salon-bibliothèque. En général, cela indique un certain agacement. Effectivement, quand nous entrons, nous le trouvons bougon, renfrogné, ce qui ne l’empêche pas de nous taquiner, comme souvent, d’un « Alors les jeunes, toujours à la colle ? » qui pourrait nous indisposer si nous ne connaissions pas depuis longtemps son caractère et ses idées bien arrêtées sur la famille… A mon tour de l’asticoter, d’aiguillonner sa mauvaise humeur. J’ai remarqué le journal mal replié jeté par terre à côté du fauteuil. Son irritation vient sûrement de là. « Eh bien tonton, tu es en forme on dirait ? Les nouvelles sont bonnes ? – Tu parles ! Toujours les mêmes trucs ! Rien ne va et c’est de pire en pire ! On patauge dans un vrai cloaque, un immonde margouillis de pollution, de corruption, de maladie, de renoncement ! Ah, les jeunes, vous vivez une triste époque ! De mon temps, ce n’était peut-être pas le paradis, on n’était pas plus riche, mais on se voyait un avenir ! – Ca y est, s’exclame tante Cécile, le voilà reparti dans ses souvenirs. Sa remembrance, comme il dit, ça lui donne l’air d’un intello ! Et d’un pessimisme… – Quoi ! tu trouves qu’il y a de quoi s’amuser, de s’ébaudir en lisant ce qu’on lit ? ! – Allons Tonton, tu devrais lire aussi les bonnes nouvelles, il y en a ! Tu peux même trouver des trucs drôles dans les magazines. -Fadaises et billevesées ! C’est tout ce que je vois ! Et quand à l’humour, basta ! Il t’est juste permis de ricaner, de rioter avec une moue méprisante sur quelques sujets convenus. Mais dès qu’un article, un mot ou un dessin sort de l’ordinaire, tu vois leur auteur harcelé, pourchassé, accagné par les meutes des réseaux sociaux. Et pour couronner le tout, on essaye de t’embarquer dans des théories fumeuses, de t’emberlucoter dans des histoires de complot et rejoindre ces crapouilles qui coassent et pataugent dans leur crasse. Voilà le monde aujourd’hui ! Pas d’avenir ! Ah, tiens, on ne devrait pas faire de gosses ! – Tu n’as pas toujours parlé comme ça, dit tante Cécile. On en a eu quatre, et tu en aurais voulu davantage, tu voulais assurer ta descendance, ta postérité, c’était ton obsession, une vraie postéromanie ! » Là, tonton se renfrogne un peu plus : il n’aime pas être pris en défaut. Je profite du petit moment de silence pour attraper quelques chips dans une assiette sur la table et je les croque sans élégance. Grave erreur. Tonton a trouvé une échappatoire, il explose. « Mais arrête donc de croustiller comme ça à longueur de journée ! Attends le dîner, et surtout mange des légumes ! – Holà ! Je te vois venir, tu vas nous conseiller tes vieux rutabagas, topinambours et autres salsifis ! Tu me vois avaler ce genre de galimafrée ? – Galima… quoi ? Ho, arrêtez avec votre parler moderne les jeunes, on ne vous comprend plus ! »
Notre éclat de rire lui cloue le bec pour le reste de l’après-midi.
De Patrick
Dévalant d’une des traboules du centre du petit bourg, l’homme habillé comme un nobliau de province s’arrêta net, car en scrutant au loin il reconnut l’individu qui s’avançait à sa rencontre. « Palsambleu », s’exclama-t-il, « c’est bien lui ce jeune freluquet aux allures d’éphèbe, ma remembrance ne me fait point défaut, oui c’est sûr, il est bien cette crapouille notoire dans ce bourg et les alentours, responsable de nombreux péchés d’adultère ». Mais quand celui-ci passa à sa hauteur, le vieux nobliau resta interdit, incapable de sortir un mot, tellement sa haine l’étouffait. Mais bien vite son instinct de vengeance remis son esprit prêt à combattre ce Casanova, sans doute féal ami du diable. Pris dans cette infernale tourmente, notre nobliau se mit à l’accagner violemment, ne laissant aucun doute au jeune dandy que ce déclenchement de violence verbale était dirigé à son encontre. Dans un premier temps, il fut gravement ébaudi , puis fit face à cet agresseur qui venait de l’accagner et lui demanda qu’elle était la source de toute cette invective haineuse à son égard. « Comment osez-vous, monsieur le mirliflore, me demander cela ? », répondit le nobliau au comble de son ire . « Je ne sais comment, vous, un dom juan de basse fosse, avez emberlucoté ma jeune et tendre épouse et avez sali mon hyménée et fait de moi un homme dont le surnom pour un gentleman est imprononçable et cela monsieur la crapouille demande réparation. » Mais le supposé crapouille et Casanova régional répondit d’un ton dédaigneux au mari soit disant trompé. « Billevesée que tout cela monsieur, ce n’est point moi votre cocufieur et d’ailleurs apprenez pour votre gouverne que je ne connais point de femme mariée. » « Mais enfin monsieur le mirliflore, ma remembrance ne me fait point défaut, vous vous moquez de moi, alors je vous riote. » « Sachez monsieur le mari trompé que je ne suis pas cette crapouille dont vous parlez aisément et puis je ne comprends rien à votre margouillis et je vous conseille de croustiller ce soir, vous aurez des pensées plus avenantes. » « Bien », fit le nobliau, « si vous le prenez ainsi, je vous souhaite pour le plus grand bien de tous de n’avoir aucune postéromanie . » C’est sur cette dernière sentence que les deux fâcheux se quittèrent en se riotant l’un et l’autre. Voilà jeunes gens, vous avez jusqu’à demain 10 heures pour rédiger ce texte dans un Français de nos jours dit le professeur de langue française. « Hervé, tu viens à la teuf ce soir ? » « Non, pas possible mec, le prof de céfran nous a donné un taf de ouf, je suis vénère. Ma reum veut pas que je me carapate à la teuf et ma meuf va penser que je suis un bolosse. Ouais ca craint ce prof, il jacte pas comme nous, on y entrave que dalle ». Les Deux : MDR
De Laurence
La reine Charlotte ignorait son roi de mari depuis fort longtemps. Leur union n’avait jamais été heureuse. Les chasseurs d’épouses royales l’avaient trouvée dans son comté allemand en emberlucotant ses parents. Elle n’avait pas eu son mot à dire. Au début du XIXe siècle, les jeunes filles n’avaient pas leur mot à dire pour choisir un époux à leur convenance. Charlotte s’était donc unie à cette crapouille de George, son époux royal, en l’église du palais de Saint-James à Londres. Chacun des époux avait fait son devoir de son côté. Jamais ils n’avaient partagé le même lit une nuit durant. Ils ne se détestaient point. Ils s’ignoraient, voilà tout. On ne les avait pas unis par amour. Dans ces milieux princiers, les unions cachaient des intérêts de haut rang, incompréhensibles pour le commun des mortels. On pourrait considérer que la petite princesse allemande avait contracté un mariage intéressant et inespéré pour elle et sa famille, au vu de sa dot malingre. Elle redora le blason de ses parents, princes sans le sou d’un petit état allemand. Des parents désargentés mais princes avant tout ! La reine avait donc rapidement donné ce que le royaume attendait d’elle : des héritiers. Elle avait succombé à la postéromanie par devoir. Quinze enfants en vingt ans étaient nés de cette union quelque peu malchanceuse. L’empire leur survivrait. L’héritier en titre attendait la succession dans un coin du palais. Celle-ci n’allait sans doute pas tarder à se manifester. En effet, le roi George, arborant la cinquantaine, bien ventru, chauve, présentait depuis quelques années des signes certains d’une aliénation mentale. Quand il voyait son épouse lors de dîners en tête-à-tête, il prononçait tout un tas de billevesées, accagnait sa femme de mots vulgaires et devait être maîtrisé et éloigné par ses serviteurs. L’homme que Charlotte avait épousé contre son gré voilà trente ans était devenu un margouillis de paroles inintelligibles, d’injures grossières et de violence à son égard. Il perdait de plus en plus la tête et n’avait aucune remembrance de leur vie passée ensemble. La folie du roi devint permanente. Ses médecins, bien nombreux à ses côtés, ignoraient la cause de la maladie royale et furent incapables d’aider le souverain d’une manière ou d’une autre. La reine ne se souciait pas des affaires du royaume. Elle avait passé du temps à faire bonne figure. Désormais qu’elle jouissait d’un peu de liberté et de tranquillité, elle s’ébaudissait lors de ses goûters royaux qu’elle organisait dans les jardins du palais à la belle saison, elle riotait aux derniers potins en vogue dans la capitale et se contentait de croustiller lors des galas officiels en feignant d’être attentive. Elle aimait rencontrer des artistes, notamment Amadeus Mozart qu’elle fit jouer dans ses salons tout un hiver et à qui elle inspira certains airs. Elle adorait s’occuper de ses fleurs rares que les botanistes royaux ramenaient des différentes colonies anglaises. A ce titre, les affaires de l’Etat n’étaient pas sa préoccupation. Elle les laissait au prince héritier, le Prince de Galles, le futur George IV qui assurait, à sa plus grande joie, la régence de l’Empire britannique.
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