
Le chapitre 27 de vos aventures préférées arrive bien tard. J’ai passé une partie de l’après-midi à lire vos textes pour l’atelier d’écriture, puis je suis allée au cinéma.
Le temps de prendre l’apéro du weekend et le dîner, me voilà.
Votre attente est récompensée.
Voici venir le chapitre 27 des aventures d’Amanda.
De retour d’un rendez-vous chez le gynécologue un soir où je suis allée seule, je pénètre dans l’appartement vide. Pas de Max dans les parages. Belle m’accueille avec sa gentillesse habituelle et remue la queue frénétiquement. Elle fait des allers et retours vers sa laisse. Le message est clair.
Je me fais violence pour ne pas paniquer. Max a-t-il eu un accident en allant quelque part ? Il se rend au travail à pied la plupart du temps, la banque ne se trouvant qu’à quelques encablures de l’immeuble. Est-il chez ses potes pour jouer en dehors de ses jours habituels sans me prévenir ? Est-il chez ses parents qui ont eu un problème soudain ? C’est bizarre, il n’y a aucun message sur le répondeur ni aucun mot sur la console de l’entrée.
Je me pose un tas de questions tout en sortant la chienne dans le parc voisin. A mon retour, toujours rien. J’appelle mes beaux-parents pour avoir un début d’explication.
« Allo, Ghislaine ? Max est-il avec vous ? Je m’inquiète, il n’est pas à la maison ! », je demande avec un brin d’angoisse dans la voix.
« On ne l’a pas vu aujourd’hui. Faut pas t’inquiéter comme ça, il ne peut pas être loin. Il a peut-être besoin de prendre l’air. C’est tout. Il va bientôt rentrer. Bonne soirée».
Pas le temps de réagir, la belle-mère a coupé net la conversation. J’ai le sentiment étrange que ses paroles, qui résonnent en moi, détiennent une part de la vérité sur l’étrange comportement de mon mari. D’habitude, il laisse un mot, même vite fait. Là, rien. C’est angoissant.
Je dîne en tête à tête avec moi-même, laissant l’assiette de Max dans le micro-ondes, prête à être réchauffée. La solitude, cette vieille amie qui me tient compagnie depuis mon enfance, m’enlace et m’étreint. Elle réveille en moi des souvenirs enfouis depuis fort longtemps. Je me déshabille et enfile mon pyjama. Notre chambre est bien vide. Le lit bien nu. En attendant mon mari et pour ne pas souffrir plus de cette angoisse sournoise qui me brise le cœur, j’ouvre mon livre. J’attends.
Max revient sans crier gare à vingt-deux heures passées, arborant un air joyeux.
« Chérie, tu vas pas me croire, mais j’ai été bloqué par un chargement de bœufs sur la route. Y en a un qui s’est échappé et la route a été fermée le temps de rattraper la bête qui courait dans tous les sens tellement elle était affolée. J’étais parti prendre un verre chez Patrick, le temps que tu reviennes de ton conseil. J’avais pas envie de rester seul. L’éleveur n’en menait pas large, mais moi j’étais plié en deux. Ah, je me suis bien marré ! ».
Je le regarde hébétée après cette explication quelque peu farfelue. C’est très drôle en effet, surtout de sentir un parfum capitonné qui auréole son pardessus et flotte dans l’air. Serait-ce l’odeur de l’animal en question ou s’agit-il de tout autre chose ?
Je n’ai pas envie à ce moment-là de me poser plus de questions que ça. Je suis fatiguée et je préfère me coucher. J’exècre les conflits, surtout à une heure tardive. J’ai passé une journée fatigante; le bébé a beaucoup bougé.
Max ne pose aucune question sur ma visite médicale. Il a visiblement oublié.
Rendez-vous est pris mardi pour la suite.
Je vous souhaite un beau weekend.
Portez-vous bien et surtout continuez à prendre soin de vous!
Créativement vôtre,
LAURENCE SMITS, LA PLUME DE LAURENCE
