Je sais que vous trépignez d’impatience pour lire la suite des aventures d’Amanda. 

Le vendredi, le roman concerne sa relation avec son mari, qui, effectivement, se dégrade peu à peu.

Voici le chapitre 39: Belle n’en fait qu’à sa tête

Quelle que soit la météo du jour, je promène Sébastien dans sa poussette accompagnée de Belle bien sûr. Ma chienne est heureuse de sentir et de renifler le bébé. Elle est prévenante avec lui, pleure quand il se réveille dans son lit. C’est pratique, je n’ai pas besoin d’appareil sophistiqué pour me le signaler. J’adore ces moments tous les trois, dans les rues de la ville et dans les ruelles avoisinantes praticables.
Belle est une femelle très calme qui ne pose jamais de problème en laisse. Elle n’a jamais fait aucun caprice depuis qu’elle est entrée dans ma vie. Elle est douce, agréable à vivre et adorable. Mais, pour une raison inconnue ce mercredi, elle décide de se montrer têtue, ce qu’elle n’a jamais fait. Cette balade en compagnie de ma chienne ce jour-là n’est pas de tout repos.
En plein milieu du trottoir, elle décide de s’allonger de tout son long. Tout de suite, je m’inquiète, prête à appeler le vétérinaire sur le champ. Une question me brûle instantanément les lèvres : pourquoi ma femelle Briard refuse-t-elle d’avancer davantage alors qu’il se met à pleuvoir ? Je la touche partout pour savoir si elle a un problème. Je regarde tout autour de moi pour dénicher la cause de son arrêt. Rien. Je ne vois rien. C’est une énigme.
J’essaie de convaincre Belle de bouger et de se relever. Rien à faire. Vu son poids, je n’insiste pas. Je ne suis pas de taille à rivaliser. C’est peine perdue. D’ailleurs, nous sommes plantés tous les trois en plein milieu du trottoir.
L’affaire dure un moment jusqu’à ce que je comprenne la cause de son arrêt. Le trottoir où nous nous trouvons mène à une place remplie de pigeons. D’habitude, Belle aime courir après les pigeons pour les chasser. C’est un jeu. Mais, aujourd’hui, il en va autrement. Elle a décidé que des volatiles étaient une menace. Elle doit sûrement craindre pour la santé du bébé qu’elle protège de tous ses poils. Elle en a beaucoup !
Belle joue au molosse, se met en colère contre les pigeons et tire sur la laisse en grognant vers ses ennemis. Je reste pantoise en observant la scène. Mais c’est surtout cocasse et très drôle. Je la rappelle et elle redevient la grosse touffe de poils que je connais.

Je raconte la scène de la promenade bien sûr le soir quand Max rentre de son bureau. Cela ne le fait pas rire, car la blague n’émane pas de ses acolytes habituels. Seuls ces derniers parviennent à le faire rire en règle générale, ainsi que les sempiternelles blagues de sa famille. Il ne s’est jamais occupé de la chienne, comme il l’a spécifié le jour de son arrivée.

« Va falloir trouver une autre technique pour tuer ces pigeons. Ça serait bon dans l’assiette ça. Pas efficace ta chienne, pour sûr ! » dit Max en se moquant des aptitudes de Belle pendant le dîner. « C’est dingue quand même le pognon qu’elle nous coûte en bouffe. Tu voudrais pas la donner ou la vendre, non ? A quoi elle sert franchement ? J’ai jamais compris qu’on pouvait s’enquiquiner avec des animaux. C’est une corvée plutôt. C’est pas une chienne de garde. Elle prend de la place. Elle fout des poils partout et souvent elle pue. Super ton idée ! Et en plus, je suis obligée de la chasser du plumard. Elle veut pas prendre ma place par hasard ? ».

Je refuse de répondre aux provocations de mon époux. C’est une perte de temps et d’énergie. Je le laisse dire, ça lui offre le plaisir de pérorer et d’avoir toujours le dernier mot. Il s’exclut lui-même de ce qui compose ma vie : notre fils, ma chienne, mes livres et mon métier.

Le chapitre 39 est court, c’est un chapitre de pause et de transition. Cela creuse un peu plus la relation entre l’épouse et son mari. Ainsi va la vie…

Je vous souhaite un beau weekend que j’espère ensoleillé dans votre région ou pays.

Portez-vous bien et surtout continuez à prendre de vous!

Créativement vôtre,

Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE