Entre le temps morose dans certains régions et l’épidémie qui flambe, heureusement que nous avons la lecture et l’écriture pour nous détendre et oublier le quotidien peu réjouissant!

Voici le chapitre 40 des aventures d’Amanda:

Simon n’avait pas l’air dans son assiette quand je suis arrivée chez lui début juillet. Il semblait distant et pas très à l’aise avec moi, ce qui contrastait avec nos dernières vacances. J’étais censée rester deux mois en sa présence et partir quelques semaines en vacances avec lui. Peut-être en Grèce, rien n’était défini. Maman m’avait offert une belle somme d’argent pour ma réussite au Bac.
Je n’étais pas du genre à aimer les conflits. Aussi, je faisais mine de ne pas me rendre compte du Simon bizarre en ma présence. J’avais envie de profiter du moment présent. J’aimais discuter avec Rosa, sa maman et écouter les groupes anglais avec son frère Paul. C’était émouvant pour moi de connaître une autre famille. Je vivais des moments forts et inoubliables. J’avais noué des relations profondes. Désormais, la famille de Simon faisait partie de la mienne. On m’avait si bien accueillie depuis le début.
Je voyais bien que quelque chose clochait. Un jour où nous étions seuls Simon et moi, je décidai d’en savoir plus sur son attitude. Il finit par cracher le morceau, tant il était dur à déballer.

« Nous deux, c’est fini. J’ai rencontré quelqu’un d’autre sur le campus à Manchester. Une étudiante comme moi en économie-gestion. On ne partira nulle part tous les deux cet été. Je ne veux pas te chasser de chez moi, mais si tu pouvais partir à la fin de la semaine, ça serait bien. De toute façon, je pars après et loin, en Australie. »

Là, Simon avait dégoupillé une grenade qui m’explosait en plein cœur sans crier gare. Je fus incapable de lui répondre dans la foulée. J’étais interloquée, choquée, éberluée, figée qu’une telle chose puisse m’arriver. Mon monde s’écroulait. J’avais tout prévu avec mon copain. Notre vie après les études. J’attendis un bon moment avant de rétorquer, debout devant la baie vitrée du salon :

« Comme tu voudras Simon. Je ne peux pas t’obliger à m’aimer. Tu ne crois pas que tu aurais pu me le dire avant que je vienne, par téléphone ou par courrier. Cela m’aurait évité des frais inutiles. Et j’aurais pu prévoir autre chose pour mes vacances », fut tout ce que je pouvais articuler en anglais avec une voix d’outre-tombe.

Je vivais une rupture en direct. En silence, je le remerciais pour les deux ans que nous avions vécus ensemble. C’était une belle rencontre et une aventure magnifique. A mes yeux en tout cas. Le désarroi me déformait le visage. J’étais en train de vivre ce que tous les amoureux redoutent. Je devais attendre pour échapper à ce cauchemar et faire semblant encore pendant quelques jours. Le temps de me rendre à l’agence de voyage, d’annuler mon billet retour prévu fin août et de le remplacer par une nouvelle date.
Je quittais le domicile des parents de Simon pour prendre l’air. J’étais si soufflée que je n’avais pas la force de verser des sanglots. J’eus la présence d’esprit d’envoyer un télégramme à ma mère pour la prévenir de mon retour imminent, sans donner plus d’explication. J’aurais bien le temps de lui expliquer les menus détails de ce que j’étais en train de vivre. Elle devrait attendre pour connaître les éléments de mon cauchemar amoureux.

Je flânai en ville. Je parcourus la librairie en tous sens. Avec l’argent prévu pour les escapades estivales, j’achetai une quantité importante de livres en anglais pour mes études. Les livres restent toujours le meilleur moyen de vivre une autre vie, même quand la vôtre vole en éclats.
En feuilletant mes achats dans la chambre que je partageais auparavant avec Simon, je commençais à me sentir mal. En ouvrant le premier livre, je reniflais. Au deuxième livre, je m’essuyais les yeux et je me mouchais fort. Au troisième livre, je hoquetais. Au quatrième livre, je ne savais plus vraiment qui j’étais et ce que j’allais faire de ma vie.
Je savais ce que je devais faire : première étape, commencer à préparer mes valises pour le retour. Deuxième étape, ne plus penser à mon petit copain. Du moins tenter. Troisième étape, me focaliser sur mes études. Ma priorité. Quatrième étape, ne plus croire en les hommes et leurs belles paroles.
Je comprenais d’un coup pourquoi ma mère n’avait jamais voulu chercher l’amour !


 
 

C’est dur quand on est jeune et qu’on croit à un amour éternel? Mais qu’est ce qui est éternel? Rien puisque tout est éphémère! 

Je vous donne rendez-vous vendredi pour le chapitre 41 des aventures d’Amanda. 

D’ici là, portez-vous bien et surtout continuez à prendre bien soin de vous!
  
Créativement vôtre,


Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE 


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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