La situation du couple Amanda/Max n’est pas au beau fixe. Il y a du rififi dans l’air! Mais, il est parfois difficile de prendre les décisions qui s’imposent!

Voici pour vous le chapitre 43 des aventures d’Amanda.

Je vous en souhaite une belle lecture.

« Max, c’est quoi tous ces papiers étalés sur la table ? » je m’interroge en rentrant de promener le petit et la chienne.
« Tu vois bien, je fais les comptes » éructe mon mari, passablement énervé de perdre son temps avec des chiffres.
Quand c’est le jour des comptes, on se croirait à un déballage aux puces. C’est un bazar inouï. Des piles de papiers d’un côté rivalisent avec d’autres étalés. Je n’ai jamais rien compris à cette façon de procéder de mon mari.

« Va falloir qu’on fasse un crédit, chérie. Encore un ! Tu dépenses trop ! On peut pas continuer comme ça, mais j’t’ le dis depuis le début : tu veux mener la grande vie, mais on n’a pas les moyens ! ».
« Quand on s’est connus, Max, tu as voulu t’occuper des comptes, j’ai dit ok, c’était ta partie, comme tu disais, tu travaillais à la banque, donc, les chiffres, ça te connaissait. Tu as dit texto ‘je vais gérer’. Je t’ai laissé faire. Ce dont je suis sûre, c’est que je ne dépense pas plus que je ne gagne. Je ne comprends pas que nos deux salaires ne suffisent pas à payer toutes les factures. Tu as oublié aussi qu’élever un enfant, ça coûte cher. Tu ne fais jamais les courses non plus, tu ne peux pas savoir le prix des choses ! », je lui flanque au travers de la figure sur un ton sarcastique. « Tu veux faire le malin, me rendre responsable de tout. Mais, ça ne prendra plus, sache-le Max. A part les comptes, je gère tout le reste. Si tu n’es pas foutu de les faire ces maudits comptes, je peux m’en occuper aussi ! ».

Pantois, Max me regarde avec des yeux de merlan frit. Il n’a pas l’habitude que je m’énerve après lui et que je le contredise. J’ai toujours dit ‘amen’ à toutes ses décisions, mais à ce moment précis, la coupe commence à déborder.

« Oh, oh, du calme, ma belle », s’amuse-t-il à me rétorquer en tapant dans ses mains pour m’applaudir. « Madame se rebiffe, oh oh, j’ai peur. Regarde, mes mains tremblent ! Arrête de crier, tu vas réveiller le petit ».

Cette excuse, il a l’habitude de me la servir quand il se trouve pris en défaut. C’est l’argument suprême. Il agite la corde sensible pour me faire taire, comme à son habitude.

« Ah la belle excuse. Pour avoir plus d’argent sur le compte, je sais, MOI, ce que tu peux faire. Je vais te le dire en face : tu joues moins, tu sors moins, tu fumes moins, tu bois moins. Tu verras tout ce qu’on va économiser et ça ira beaucoup mieux, crois-moi ! On va même devenir riches ! ».

« D’accord, je comprends ce que t’es en train de me dire. En fait, faut que je vive comme un moine. Faut même que j’arrête de baiser et de parler aussi. C’est ça hein ? Dis-le tout de suite pendant que tu y es, comme ça, je serai fixé. Je t’emmerderai plus ».
« Tu peux, ça me fera des vacances », je lui réponds en le regardant bien dans les yeux avec un air de défi, en lui coupant le sifflet.
« Ah, parlons-en des vacances, t’es tout le temps en vacances. Vous les profs, vous êtes tous des fainéants. Payés à rien foutre. Tout le monde pense comme moi. Dans ma famille, ils… ».

Je n’écoute plus son chapelet de débilités. Je m’enferme dans mon coin bureau. Il m’insupporte avec sa mauvaise foi coutumière. Sébastien a trois ans et demi. Mon cœur se comprime. J’imagine l’avenir de mon petit bout de chou, avec des parents divorcés, qui se déchirent, un innocent, victime des erreurs d’adultes au milieu d’un parcours chaotique.
Je le revois dans son berceau transparent à la naissance, dans mon lit, téter en pleine nuit, crapahuter dans l’appartement pendant sa phase à quatre pattes, son premier pas, son premier mot ‘Minmin’ qui m’a émue aux larmes, les balades dans le parc avec Belle qui le fait toujours rire aux éclats quand il la monte comme un poney. Je revois mon petit, innocent, sur le canapé, me faire un câlin quand je suis triste ou fatiguée.
Tout à coup, je n’ai plus la force de prendre une décision. J’ai envie de balancer à Max que je ne le supporte plus. Je pleure, je ne peux pas, un je-ne-sais-quoi-au-fond-de-moi me retient à cette vie que nous menons ensemble. J’ai peur de me retrouver seule, de priver Sébastien des moments qu’il passe avec son père. J’aimerais bien discuter avec mon mari, lui dire ce que j’ai sur le cœur.
Il a pris congé pour le reste de la journée après notre dispute sans un mot ni un regard, laissant la table encombrée. J’aurais pourtant besoin d’entendre que rester est la bonne décision, que nous serons toujours heureux tous les trois. J’aurais besoin d’un câlin réconfortant. C’est moi que je cherche à convaincre surtout. Pas Max. Lui, il mène sa vie à sa guise. Il prétexte toujours un rendez-vous avec ses copains ou dans sa famille. Il y a toujours une urgence dans sa vie. Ce n’est que moi ou son fils, de temps à autre.
Nos conversations ne s’éternisent jamais. J’aimerais le rejoindre, mais où est-il en ce moment ? Je remonte la couverture sur mes épaules. Il fait bon dehors. Un franc soleil d’automne brille, mais je frissonne. Belle m’observe. Je l’invite sur le canapé et elle vient se caler contre moi. Elle m’entend renifler. Elle m’offre un regard qui en dit long sur ses sentiments. Je la caresse. Elle m’apaise. Je reste là, la tête posée sur celle de mon gros doudou plein de poils.

Amanda en est là. Elle assume et Max vit sa vie!

Je vous donne rendez-vous mardi pour la suite des aventures d’Amanda!

D’ici là, je vous souhaite un beau weekend, pas trop froid j’espère!

Portez-vous bien et surtout, continuez plus que jamais à prendre soin de vous!


Créativement vôtre,


Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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