
Comme promis dans mon précédent envoi, je vous fais part de mon chapitre 5 pour lequel je n’ai pas fait de retouche, faute de temps et de concentration en ce moment.
J’essaie d’avancer coûte que coûte et je profiterai de mes vacances pour entamer la correction.
Voici ce chapitre. Je vous remercie chaleureusement à l’avance pour vos retours si bienveillants et ô combien utiles.
5
La fin de l’été approche
C’est la première fois de ma vie que je mets autant de temps à me remettre de mes vacances d’été. Un temps, j’ai envisagé de raccourcir mon séjour sur l’île d’Oléron. Elle est bien bruyante la famille Berneuil, surtout pour un voyage de noces ! Mais, je n’ai pas osé en discuter avec mon mari, connaissant la réponse à l’avance et le scandale que cela aurait fatalement provoqué.
Je dois préparer ma première rentrée scolaire dans mon lycée d’affectation à Jonzac, là même où travaille mon mari à la banque. J’ai tout le mois d’août pour travailler sans bruit, d’autant plus que Max travaille le reste de l’été.
Me retrouver dans le calme de mon petit bureau est un baume pour mon cœur qui a failli sauter en juillet dernier. Seule toute la journée. Cela ne m’était pas arrivé depuis…ça fait une éternité. C’est bête, mais je ne m’en souviens pas. J’ai l’impression que ça doit être dans une autre vie. Du temps où j’étais encore célibataire. Du temps où je vivais chez ma mère.
Avant de réussir mon concours, j’ai travaillé dans une école privée préparant au BTS comptabilité pendant deux ans à Saintes, tout en bossant mes cours. Je sais qu’enseigner, c’est ma vocation. J’adore transmettre et voir les jeunes évoluer. J’ai obtenu un poste dans ma ville, c’est une chance. Le midi, je peux manger avec ma mère.
« C’est chouette, comme ça, tu peux venir manger avec nous certains midis, avec Max », ma belle-mère a immédiatement proposé quand elle a appris mon affectation, sur un ton qui s’apparente à un ordre déguisé.
« C’est gentil, belle-maman, mais je vais profiter de ma pause déjeuner pour corriger mes copies et bavarder avec mes collègues. J’ai besoin d’un peu de temps pour souffler », ai-je rectifié tout de suite.
Ghislaine a réagi en pinçant les lèvres, mauvais signe chez elle. Elle n’apprécie pas les rebuffades, encore moins d’une personne extérieure à sa famille.
Aussi loin que je m’en souvienne- c’est-à-dire dès l’âge de neuf ans-, j’ai toujours voulu être professeure d’anglais. C’était mon rêve, alors que je ne savais même pas ce qu’était la langue anglaise. Peut-être était-ce un appel de mes ancêtres lointains, qui sait ? Ma mère voulait que j’étudie l’allemand en première langue au collège, dès la 6e. J’ai barré et changé pour l’anglais. J’ai bien fait.
Max n’a pas entrepris de longues d’études. Ce n’est pas pour lui. Il a besoin de bouger, de parler surtout. Il est conseiller en clientèle à la Banque Populaire. Il connait plein de monde dans notre ville. Et puis, être au guichet lui permet de voir de jolies femmes. Il est un brin dragueur, marié ou pas. Il ne porte pas d’alliance, c’est plus pratique.
Il a juste dit ‘oui’ devant monsieur le maire. Il n’a pas non plus signé un contrat pour rester moine. Lui, sa passion dans la vie, c’est jouer à toutes sortes de jeux et voir ses copains. Voir du monde, raconter des blagues, boire en même temps, ce sont ses occupations favorites.
« Eh, ma puce, tu nous rejoins pour faire une partie de poker, au lieu de rester toute seule clouée sur ta chaise à travailler ? » il lance à travers l’appartement. « Tu fais ta sauvage ou quoi ? Pierre et Sébastien aimeraient bien passer un moment de ta si précieuse compagnie !».
Tout ce que je déteste. Max insiste tellement que je me sens obligée de céder. Je rejoins le groupe sans conviction, plus pour éviter les reproches de fin de soirée arrosée.
J’aime le calme ; il aime le bruit. J’ai peu d’amis ; il regorge de copains et de copines en tous genres. Je préfère rester chez moi ; il adore sortir, surtout au casino. J’aime lire ; il ne regarde que la télévision. Je déteste le sport sur le petit écran ; il ne rate aucun match de foot avec sa bande. J’aime les soirées en tête-à-tête. Pas lui. J’aime la vie simple, au calme. Pas lui.
Nicole, ma mère, à la fin de l’été qui suit mon mariage, s’inquiète, -c’est le cas depuis le début de notre relation deux ans auparavant – de voir mon couple aussi mal assorti. Elle ne dit rien. Elle n’apprécie pas son gendre : trop bruyant, trop causeur, trop joueur, trop famille Berneuil. Tout le contraire de ce qu’elle a vécu avec moi.
Elle sait qu’elle n’a pas son mot à dire. Elle reste attentive dans son coin, comme à son habitude. Elle sait qu’un jour, cette union finira mal.
Je vous souhaite une belle de semaine et vous dis à mardi pour le chapitre 6…si vous le voulez bien!
Pensez à m’envoyer vos retours à l’adresse qui suit:
https://contact@laurencesmits.com
Créativement vôtre,
Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE
