Visiblement, la proposition d’écriture N° 132 aurour des doubles et des hologrammes ne vous a pas inspirés.

J’ai reçu peu de textes.

Remarquez, cela me laisse du temps, comme vous, pour profiter du beau temps et de lézarder dans mon jardin. 

Je dis souvent que se confronter à une consigne d’écriture qui déroute nous fait sortir de notre zone de confort et nous pousse à développer notre créativité en dehors de ses rouages habituels.

Quand on fait toujours la même chose, sans titiller ses neurones, on ne peut pas progresser. C’est scientifiquement prouvé! A chacun sa vision!

Voici vos textes.

De Françoise V

Depuis sa tendre enfance, Soasic espère travailler dans une équipe de soins au SAMU. Elle veut être médecin urgentiste. Douée en mathématique, vive d’esprit, aimée par sa famille elle ne peut que réussir ses études et se construire une forte personnalité. Quoi de plus valorisant que de vouloir sauver des personnes en grande difficulté de santé.
Après ses études forts brillantes à la faculté de médecine de Lyon, Soasic obtient haut la main son diplôme de Docteur en médecine urgentiste. Son parcours d’étudiante s’alimente d’un travail acharné et de solidarité avec ses collègues. Les quelques échecs sur son chemin sont domptés par sa forte personnalité et rebondissent avec succès grâce au soutien de son compagnon déjà médecin lui aussi.
Elle a rencontré le Docteur Basso lors d’une intervention sur l’autoroute. Un grave accident qui demanda beaucoup de soins sur place. Emile Basso réussit à rendre le blessé gravement atteint transportable jusqu’à l’hôpital. Soasic tombe sous son charme, son efficacité et surtout cette générosité à vouloir sauver à tout prix une vie humaine. Emile Basso devient son compagnon d’équipe. A chaque déplacement, il demande l’accompagnement de Soasic, interne dans son service. Une histoire d’amour débute, et une complicité à toute épreuve s’inscrit dans leur vie. Ce duo devient le moteur des soins de secours. Chacun donne le meilleur de lui-même. Ils forment un tandem enviable. Des rivalités apparaissent au sein du groupe, dont la jalousie de Bertrand tombé amoureux de la jolie interne. La tension monte petit à petit entre Bertrand et Emile qui met tout en œuvre pour faire partir Bertrand. Objectif atteint : Bertrand rejoint l’équipe de nuit et le calme revient.
Mais, Lola, une nouvelle interne, les rejoint. C’est une ancienne amie d’Emile. Elle s’impose, asseoit une séduction suspicieuse aux yeux de Soasic. Emile est une personne au coeur tendre. Il ne veut pas de polémique, pas de tension dans le groupe d’urgence. Alors il joue « l’équilibriste » entre l’amitié pour Lola et l’amour pour Soasic.
Saasic devient intolérante et apporte sa démission au sein de l’équipe. Démission refusée par Emile qui lui fait prendre conscience qu’elle s’est imaginée le pire qui n’était pas à craindre ! Elle retourne « dans les rangs » et termine son internat.
Afin de repartir sur des bases saines, le couple Emile et Soasic demandent leur mutation à Bordeaux. Ils rejoignent le Samu 33 à l’hôpital Pellegrin. Ils apprennent que Lola a abandonné ses études de médecine devant ses échecs aussi bien sentimentaux que professionnels. Sur le chemin de sa nouvelle vie, Soasic réalise combien la persévérance et la foi en elle-même lui a servi. Elle ressent de la fierté et une assurance pour sa vocation. Elle se sent prête à transmettre aux jeunes étudiants en médecine la confiance en la réussite et la conviction de sauver des vies. Sa vie sentimentale s’en ressent. Elle veut et peut croire en l’amour. Emile le lui a démontré et prouvé son engagement.

De Lisa

Mai 2022, pour le 30ème anniversaire de la rencontre par « hologramme» de la maîtresse des lieux, qui a vécu au 18ème siècle, les « Amis du château » de Orcher sur Montiennes organisent cet évènement original. Le public est impatient de revoir ce moment, où certains, « enfants » se souviennent encore de ce moment magique.

Le rassemblement est fixé à 17h30 devant l’entrée des escaliers du hall.
L’heure H…Tout à coup, La Duchesse apparaît sur une chaise style Louis XIV et parle :

« Mes amis, je vois que vous êtes nombreux »

Elle voit la seule petite fille au premier rang.

-Tiens, mon enfant. Comment tu t’appelles ?
-Elsa
-Oui ! Mais au fait c’est qui ce monsieur à côté de toi ?
-C’est mon papa. Son prénom est Mateo.
-Ah ! Je m’appelle Elena De l’Orcher, Duchesse et veuve… d’où le nom de ce village …Bon ! Bon ! Assez parlé !

L’héroïne disparaît aussi vite. Tout le monde en a eu pour son grade.
Soudain, le président demande au père de venir à son bureau.
L’organisateur ne va pas aller par quatre chemins et s’exprime :

-Pendant que votre enfant discutait avec elle, j’ai regardé sur mes fiches d’informations et votre nom de famille correspond à la descendante. Vous n’avez pas remarqué que votre petite lui ressemble énormément.
-Mais…
-La défunte ne l’a pas choisie par hasard. D’habitude, elle ne parle pas, vient de temps en temps nous rendre une petite visite.
-Je ne comprends pas. Vous voulez dire que la Duchesse est un fantôme.
-Je n’irai pas juste là car vous êtes sur un sujet sensible et peu crédible pour la société.
Que notre conversation reste secrète car, entre nous, personne ne va vous croire. Je tiens à rappeler que le public pense à un effet spécial, qui est à la mode. Mais pour organiser ce jour, elle nous avait envoyé un message dans un rêve et me dit « dans 30 ans, même jour, même heure ». Je n’y ai pas cru mais comme on avait décidé avec le bureau de rendre hommage à ce jour particulier, nous avons fait un hologramme d’après les photos que le propriétaire que vous avez devant vous, a donné.
En tout cas, pour le groupe, elle n’est qu’un hologramme car la mode est au rendez-vous. Mais elle a tenu sa promesse car elle est comme dans ce rêve. Discrètement, je vous conseille de reprendre votre place »

Il partit rejoindre sa femme et sa fille et se jura de garder le secret.

De Lucette

Celui qui nous a le plus interpellé avec ses hologrammes, c’est Jean-Luc Mélanchon, lors de sa campagne électorale, il y a 5 ans. Il a récidivé cette année.
Quand on est comme moi « crédule » sur toutes les innovations de notre temps, j’avoue que j’ai été scotchée. Je ne parlerai pas de sa politique, ce n’est pas le sujet. Ce qui est intéressant, c’est ce phénomène optique qui, pour moi en tout cas, m’a laissée pantoise.
En faisant son discours, il était dans plusieurs villes à la fois. Il y avait une foule partout qui l’attendait et qui l’entendait. Étant très bon orateur, il a touché des millions de personne par sa verve, et sa personnalité, qu’on aime ou pas…
Lui ou son équipe ont eu l’ingéniosité d’étrenner ce système tout nouveau pour beaucoup. Pourtant, il y a déjà très longtemps qu’il existe. Personne ne l’a égalé dans ce domaine à la dernière campagne présidentielle. Lui n’a pas peur, il fonce, il ose tout, le vrai comme le faux. Il est à Marseille, il apparaît en même temps dans plusieurs lieux de France. C’est magique un tel exploit.
Je laisse Jean-Luc Mélanchon à ses occupations, puisqu’il se prépare à être premier ministre…

Dernièrement, une émission télé faisait de Dalida une nouvelle icône, alors qu’elle est décédée depuis plus de trente ans. Encore un nouveau procédé. Une actrice bien vivante a fait toute l’émission avec le visage transformé, mais néanmoins assez ressemblant de Dalida. Le corps de l’actrice était le sosie parfait de la chanteuse. Les réalisateurs lui ont également faire dire de vraies phrases de l’époque, avec son accent qui roule les « rrr » C’était bluffant, mais l’illusion m’a vite ennuyée, c’était bluffant mais ennuyant. Avoir l’ambition de faire revivre les morts, peut-être que pour ses fans et ses proches, ils s’en sont émus. Mais c’était elle, sans être elle, c’est un mirage, une vision qui nous laissent un peu sur notre curiosité.
Il faut rester vigilant, c’est très dangereux. On peut faire dire n’importe quoi, De plus en plus de « fake news » (oui je sais, je fais voir que je connais l’anglais, je frime un peu) sont diffusées dans le monde entier, en se servant d’une image de politique, en faisant dire aux gens des informations mensongères ou biaisées.
Il y a peu de temps, un proche me montre une photo de sa sœur. Très jolie jeune fille, un physique et un corps de rêve. Je lui dis « elle devrait s’inscrire au concours Miss France, elle est tellement belle. Mais, me répond-il, « En fait cette photo est partiellement fausse, car il y a un philtre ». Je n’avais jamais entendu parler de ça.
Conclusion, avec toutes ces méthodes révolutionnaires pour moi, on peut faire dire des horreurs à quelqu’un qui va se trouver face à des calomnies, des injures ou pire. Ou bien tromper l’entourage, ou sur les réseaux sociaux pour montrer une icône qu’on aimerait être, surtout chez les jeunes.
Le jour où le face à face a lieu avec « un ami Facebook », la déception de l’interlocuteur est grande, la désillusion d’un côté comme d’un autre est encore plus grande. Ce brouillage de vérité est une telle confusion, que le vide, le mal-être peut être dévastateur si on est fragile psychologiquement.
Essayons de rester, de vivre, de penser, d’agir le plus naturellement possible. Avec tous les médias qui circulent, la tentation est grande de se prendre pour ce qu’on est pas…

De Michèle

APPOLINE la renversante


Robe rouge moulante, chaussure à talons de 7 cm, cheveux blonds coupés au carré, yeux noirs maquillés avec faux cils, bouche charnue dessinée par un lipstick prune , un sourire flamboyant…Appoline se déplace d’un pas assuré et rapide pour donner ses ordres à ses nains aux longues oreilles et aux multiples mains, les lutins du pseudo père Noël.
Elle assure la créativité et la confection de tous les cadeaux merveilleux, racés, époustouflants.
Pour les besoins de l’entreprise, elle se déplace à la vitesse de la lumière dans sa voiture Tesla pour trouver aux quatre coins du monde terrestre ainsi qu’extra, les matériaux manquants, parfois inconnus, et les rapporter en quelques heures.
Elle donne ses ordres, après avoir créé ses plans.
Ses mains aux ongles longs, vernis, vibrent et tournent dans le sens des aiguilles de la montre, à une telle vitesse que les dessins prennent forme avant même que les chefs de zones aient pu déclencher la moindre réflexion sur ce qu’elle veut leur dire ou leur montrer. Ils sont sidérés comme à chaque réunion hebdomadaire et repartent avec les plans détaillés, sous le bras, pour démarrer la création de nouveaux jouets extraordinaires qui combleront les enfants.
Toutes les heures, Appoline entre comme une furie dans les locaux de travail pour superviser de son œil d’aigle et faire modifier instantanément les erreurs qui ne lui échappent jamais.
Le 24 décembre avec deux lutins, elle distribue, en peu de temps, les cadeaux à tous les enfants de la galaxie, en suivant sa liste pourtant interminable.
La Mère Noël, c’est moi !!!!
Et rien à voir avec la femme du père Noël, car celui-ci n’existe pas. Il a été inventé dans ce monde phallocrate, pour ne pas devoir parler de moi, APPOLINE…Une femme qui ne trouve pas son équivalent chez les hommes connus.

De Jacques

Avatar

presque vide, la pièce s’orne d’une simple table basse
de grandes fenêtres, une vue sur le fleuve
le magnifique
un fauteuil, moi dedans
le pieds sur la table, un casque sur la tête
la réalité en dedans, l’augmente pour l’être
mon esprit dans ma vie
une musique en trame de fond
Thomas Quasthoff chante «Georgia on my mind»
sa voix se dissipe peu à peu
et la rue se rue sur moi
comme le temps passe, une course folle
me voilà guerrier de la route
dans ma guerroiresse[1] voiture

je file comme l’éclair
vers le bout du pays aux lys
et la roche au trou
où s’est accroché un cadavre
le mort n’est pas exquis
y détimbrer la lettre, enlever le sceau
et y trouver des quartiers de pommes
reconstituer l’arbre
découvrir l’histoire et son sous-bois
une quête à mener, pas à pas
monter les marches, balconner les indices
et les percuter au paysage
qu montre la mer en vagues successives
rive, grève et murets
au-delà de la lune
un innocence
un siège, dos à dos
une «balanstiquation»

la pêche et ses bateaux
des homardiers, leurs noms
des visages, un visage, la mémoire

un clé, un coffre
un trésor, la solution, un arcane
tourner la clé. À gauche? À droite?
Adopter la droite!
«GAME OVER». Merde!

Poème sans titre de Halyna Palamarchuk, extrait du recueil « Le dernier cri de l’été », (1999) (hors proposition d’écriture).

Ce que j’aime, ce sans quoi je ne peux pas vivre –
C’est impossible à avoir : il faut l’obtenir
chaque jour, chaque heure.
Est-ce le tourment de Tantale ou de Sisyphe ?
C’est le tourment humain.
Vous pouvez économiser de la nourriture, des vêtements
et avoir des capacités illimitées –
et rester sur une feuille blanche
et mourir de la soif du mot.
Vous pouvez avoir une voiture, un bateau
et vous pouvez avoir un avion –
et l’impossibilité d’obtenir
le huis clos de l’Esprit –
mourir.
Donc je m’ennuie du monde, je vis dans l’attente
parmi les gens comblés, heureux.
Que sous le souffle de l’inspiration
la Parole vive et me fasse revivre…  

Je vous souhaite un bon weekend…et puisse l’inspiration vous revenir pour une prochaine proposition d’écriture!

Au plaisir de vous lire!

Créativement vôtre,


Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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