Les mots de la proposition d’écriture N° 144 vous ont largement inspiré. J’ai adoré vos compositions. 

L’imagination est quand même incroyable! Nous avons à notre disposition un outil en or.

Voici vos textes. Je vous en souhaite une belle lecture.

De Charles


Je venais de sortir du bois, tenant mon cheval par la bride, la charrette glissait dans les ornières du chemin boueux. Le cliquetis des roues fit s’envoler un faisan. Je continuais ma route en direction du village breton où j’avais quelques comptes à régler.
En chemin, j’avais ramassé quelques helvelles, dont je savais la toxicité, je fomentais le dessein d’en rassasier quelques-uns de mes ennemis, en les leur servant, accompagnés des perlots dont ils raffolaient, achetés quelques jours auparavant sur les plages de la Manche.
En arrivant à l’entrée du bourg, ma diplopie m’envoya au cerveau deux clochers de l’église. Cette double image me rappelait mes jeunes années où le curé, peu scrupuleux, était atteint de simonie. On s’est longtemps demandé où passaient les reliques qui disparaissaient régulièrement de la sacristie.
J’arrivais un jour de fête, sur la grande place du marché. On pouvait y entendre du reggae, puis plus loin des danseurs nous réjouissaient d’un passe-pied pendant qu’un conteur grivois amusait un groupe de jeunes.
Je me mettais en quête de mes ennemis.

De Gérard

Le reggae de Clinton FEARON emplissait de groove le café-bar enfumé. Bob m’y retrouva et nous avalâmes ensemble un incontournable « Jerk chicken » accompagné d’une fricassée d’helvelles crépues.

Euh ! C’est pas toxique ce champignon ?
T’inquiète ! Une fois cuit, tout va bien ! »

Nous partîmes ensuite sur la piste pour un Ska endiablé, danse rythmée jamaïcaine, lointaine héritière de notre passe-pied breton, nous amusant comme des fous.
Les clients roulaient leurs joints avec la marijuana mélangée au perlot, la « Red Stripe » coulait à flots, les fûts de bière étaient vidés en un quart d’heure.
Tout à coup, je vis Bob me dévisager avec un air amusé, presque méprisant, et j’eus alors la confirmation de mes craintes : Mais oui, c’était bien moi le faisan de cette histoire, je me laissais manipuler, naïf que j’étais.
J’étais tombé dans l’ornière des trafiquants, assumant seul tous les risques.
La « simonie » des dealers était simple : « Tu fais deux passages par mois entre KINGSTON et POINTE-A-PITRE, et tu ramasses dix mille billets verts par passage, la vie facile, quoi ! ».
Arrivé aux Caraïbes en tant que skipper de la route du Rhum, je ne cherchais qu’à y prendre du bon temps en naviguant d’ile en ile.
Bob avait juste oublié de me dire que je risquais 5 à 10 ans de cabane à chaque voyage, les Jamaïcains étant en train de bourrer les flotteurs de mon catamaran de sacs de poudre blanche pendant que je passais la soirée avec lui !
D’un ton grivois, Bob me dit « Regarde la belle plante qui te mate depuis le bar, je crois que t’as le ticket, tu vas sûrement encore passer une nuit torride ! ».
Je devais être atteint de diplopie car ce n’était pas une, mais bien deux créatures qui me jetaient des œillades…

« Lâche-moi la bride, Bob, je ne marche plus dans tes combines, dis-je en me retournant soudainement vers mon compagnon, je lâche l’affaire ! ».
Quand je sentis le métal froid du canon d’un Magnum 357 au milieu de mon front,
je compris que la rupture risquait de ne pas être aussi simple et qu’il allait falloir négocier…


De Catherine M

Grand jour

C’est aujourd’hui
Si, si, si
Mais que fête-t-on les amis ?
Mais l’arrivée de l’helvelle pardi !
La belle blanche et noire
Vous n’allez pas me croire
Elle porte chance
En toute circonstance
Enfin c’est ce qu’on dit …
Pas question de la consommer
On ne fait que l’admirer
Je dirais même plus, la vénérer
Alors ce soir on met le paquet
On va se lâcher et guincher
La valse et le boléro
Le reggae et le passe-pied
Les claquettes et le tango
La samba, le cha cha cha
Le paso, la rumba …

On va aussi se déguiser
Se parer de fanfreluches
Et de colifichets
Ressembler à une jolie greluche
N’est-ce pas une bonne idée ?

Et bien sûr on va se régaler
Des bulots, des perlots
Des merlans, du faisan
Du champagne, du rosé
On va essayer de ne pas marcher de travers
De ne pas tomber dans les ornières
Un peu grivois, un peu grisés
Beaucoup de fantaisie
Gare à la diplopie !
Et pour se faire pardonner
On aura recours à une simonie
Qu’on aura dissimulée et serrée
Grâce aux brides d’un simple bonnet
Faute avouée à demi pardonnée

Allons, les amis
Ce soir fiesta jusqu’au bout de la nuit !!!


D’André

Sus au bruit

Les coups de balai au plafond n’avaient pas entamé l’ardeur des danseurs de l’étage supérieur. Passe encore d’entendre quelque belle danse d’antan, bourrée ou passe-pied, mais entendre à tue-tête une musique exotique, la chose pouvait être lassante. La nuit s’écoulait et rien ne semblait vouloir atténuer cette frénésie sonore, ni la fougue des danseurs.
Le balai n’ayant pas eu l’effet escompté, restait à frapper directement à la porte de l’appartement. Rien de plus simple que de monter un étage par l’escalier. Le bruit de la musique envahissait encore le couloir ; ce bastringue était tellement assourdissant qu’il fallut tambouriner pour qu’un des fêtards se charge d’ouvrir la porte, sans même se soucier de ce nouvel arrivant. Un fois ouverte, le nouveau venu fut assailli par le brouhaha et un épais brouillard qui masquait partiellement l’intérieur des lieux. Cette fumée trahissait le tabac et autres arômes, perlot, maryland, chanvre, … Les fumeurs avaient choisi les endroits les plus calmes pour s’adonner à leur pêché mignon. Loin des danseurs, chacun s’était installé, qui dans un canapé, qui dans un fauteuil ou même dans un de ces poufs tellement avachis qu’ils faisaient penser à des chapeaux d’helvelle.
Le visiteur ne s’attendait certes pas à un accueil particulièrement chaleureux. Qui interpeller dans cette foule interlope ? Ses premières récriminations ne reçurent que des réponses, au mieux grivoises, au pire, franchement ordurières. Un des participants, peut-être le maître des lieux, s’avança enfin vers la porte en titubant. Si sa marche était mal assurée, sa vue n’était pas meilleure. Sujet peut-être à la diplopie, son regard avait du mal à se fixer sur le visiteur imprévu. Ce dernier ne tarda pas à tourner les talons devant l’attitude agressive de plusieurs participants à cette fête sonore.
Que faire ? Prendre l’air, faire quelques pas dans la rue pour calmer la nervosité ! Même la porte d’entrée franchie, une partie de la musique sortait encore par les fenêtres pourtant closes.
Peu de monde dehors à cette heure de la nuit. Les petites rues étaient peu éclairées. La plus grande prudence était de mise. D’autant plus que, dans les rues en travaux, des ornières creusées par les engins de chantier représentaient autant de traquenards sournois.
Au hasard des rues, un café jetait encore ces feux au travers de vitres aux contours onduleux, dans le plus pur style art-déco. La rumeur qui s’en dégageait trahissait une réunion familiale. Accoudée au comptoir, une femme un peu étrange portait une tenue des plus voyantes. Son chapeau, orné de plumes de faisan, faisait comme une couronne de laurier. La vision de cette surprenante créature qui ne s’était pas mêlée aux noceurs, incita le promeneur à passer son chemin.
Quelques rues plus loin se dressait la haute silhouette de l’église Sainte Geneviève. Sans doute attardée par une cérémonie tardive, un prêtre fermait le portail d’entrée. Le nouveau venu apostropha l’homme d’église pour lui conter ses mésaventures.
-Mon père, existe-t-il une prière pour faire taire les tapageurs ?
– Mon fils, les voies du Seigneur sont impénétrables, répondit goguenard l’ecclésiastique !
– N’y a-t-il pas moyen de remettre tous ces piailleurs dans le droit chemin ?
– Mon fils, une simonie pour que l’humanité parvienne à la sagesse serait bien inutile. Mais, si la loi divine de n’applique pas au tapage nocturne, vous pouvez toujours vous adresser au poste de police. Il n’est pas très loin en descendant la rue.
Effectivement, le poste occupait un coin de rue à deux pas de l’église. Un planton surveillait l’entrée des lieux. Celui-ci dut subir les jérémiades du noctambule.
—Monsieur l’agent, je viens me plaindre pour tapage nocturne. Mes voisins mettent la musique à pleine puissance depuis cet après-midi.
—Laissez-les donc s’amuser. C’est samedi après tout.
Sur ce, le planton tourna les talons. Furieux de cette réponse qui ne lui laissait aucun espoir, le plaignant rattrapa le représentant de la loi par la bride de son ceinturon. Le policier n’apprécia guère cette manœuvre aussi culottée, et ne tarda pas à réagir.
– Ah, dit-il, vous n’aimez pas le bruit ! Vous allez passer la nuit en cellule. Là, vous serez au calme.

De Lisa


Dans la forêt de Fontainebleau, une demoiselle se promène avec son cheval. Tout à coup, ce dernier mange une helvelle, qui est en fait un champignon.
Comme par hasard, il commence à avoir une diplopie et commence à voir une image en double. Mais, Monsieur veut avancer. Mais, comme il voit double face, il nous fait un passe-pied, une danse folklorique tout en apercevant, un faisan qui arrive de nulle part.
La demoiselle aperçoit son spectacle et lui dit en rigolant :
« Tu nous vois pas un perlot, par hasard ! »
Et là, il part dans un délire en nous faisant du reggae.
Il est farceur ce cheval. Vous l’aurez compris ! Personne ne peut imaginer comme il est grivois ! Il continue à avancer tout en faisant une ornière sur le chemin et en massacrant sa bride.


De Catherine G

La nonne grivoise

Fort heureusement, personne ne regardait sœur Clothilde, cachée derrière un gros cyprès. Il valait mieux d’ailleurs que nul ne voit son état actuel : elle venait de renvoyer à la nature, tirée à quatre épingles du parc de sa mère, la douzaine de perlots et les dix coupes de Champagne qu’elle s’était enfilées depuis la fin de la cérémonie. Son corps, privé de toutes les douceurs gourmandes du monde du dehors, avait rejeté sans pitié tous ces éléments de péché. Elle avait commencé par voir double, la diplopie grivoise précédant les hauts le cœur, prémisses de l’ivresse orageuse.
Elle savait bien qu’elle n’aurait pas dû venir. Dix ans qu’elle n’avait pas remis les pieds au château. Mais la Mère Supérieure avait été intraitable : nul doute que sa propre mère avait sorti la carte de la Simonie, promettant elle ne savait quelle dotation religieuse contre la libération de sa fille unique pour une longue semaine, car elle ne pouvait en aucun cas manquer d’assister au remariage de sa génitrice. Sœur Clothilde n’avait eu d’autre choix que de se soumettre au désir maternel, et, à contre-cœur, dut quitter ses sœurs et son cocon de prières.
Mais, lâcher la bride à une personne retirée si longtemps du monde n’était pas sans risques. Passer de la privation consentie à l’opulence obligée avait vaincu ses réticences à jouir des plaisirs imposés par sa mère. Elle ne lui avait jamais résisté qu’une seule fois dans sa vie, dans son opiniâtreté à rentrer au couvent pour abandonner la Gwendoline qu’elle était au profit de Sœur Clothilde.
Au cours de cette semaine de préparatifs, Madame Gonzague n’avait eu de cesse de l’inciter à la suivre partout et de contrer ses besoins de prière qu’elle estimait incongrus et à remettre à son retour au couvent. Elle voulait qu’en ces circonstances exceptionnelles, sa fille soit comme toutes les filles de bonne famille : légère, gaie, enjouée et conviviale à l’extrême. En résumé : que sa fille redevienne celle qu’elle avait perdu en prononçant ses vœux. Tout juste avait-elle accepté du bout des lèvres qu’elle porte ses vêtements religieux en présence des invités.
Et voilà le résultat, au pied du cyprès ! Heureusement que personne ne lui prêtait attention. Elle avait déjà assez honte de son état, avec l’affreuse sensation d’être tombée dans l’ornière . Sa cornette en avait pris un coup et tenait plus du chapeau d’une helvelle que d’une cornette. Appuyée sur le tronc massif, elle entendait la musique du bal champêtre où le passe-pied à l’ancienne alternait sans logique avec le reggae du moment.
Très peu pour elle, cette vie. Elle savait pourquoi elle l’avait fuie, et la foi, en étant le principal prétexte, n’était pas le seul, loin s’en fallait. Au loin, le cri d’un faisan, ignorant la fête, la réancra dans la réalité, et, confuse et honteuse, elle s’en fut dans sa chambre faire sa valise pour rentrer dare-dare au couvent, dans son havre de paix et de plénitude.

De Jacques

Le bain

Je cuvais dans la cuve de mon bain
En regardant vers le dehors du dehors
Je les voyais les six gars du dehors fumant encore
En volutes bleues des cigares des Cubains, des Jamaïcains
Les derniers?
Alors, les six gars ne fumaient pas des cigares, mais des pétards
En écoutant du reggae
Celui de Robert et ses jams américains
Drôleries de danse de popotins, de rire et de regards piquants
De violence et de poignards poignardant les ombres
Jusqu’à s’en épuiser

Parce que la ville avait poussé comme champignons en gargouilles
Pas des helvelles, mais ceux de la magie
Sans espoir ni lois
Laissant place à des cris gris
Ces grivois mélanges de pleurs et de joies
La tristesse de la diplopie de pétards horribles
Ou de chants rappelant les rythmes chasse-pied
Qui se terminaient toujours en chants grivois

Pourquoi, moi dans mon bain
Je rêvais de perlots de bourriches ou de fines?
Parce que je me voulais ailleurs, parce que je suis de là
L’ailleurs de mes yeux aveugles
Me voilà en voyage à l’ancêtre
La ville des tours à en faire le tour
Pour l’amour des sources telle une bride, une fiancée
Un attachement, une simonie, ornières de souvenirs
Faisan qui fait du bleu ciel, une histoire d’amour
Et la voilà, la belle, la tendre, la douce qui me sort de mes rêveries
Et qui comme un bain me renouvelle à la vie


De Catherine P

Dix ans de mariage

Automne 1997, quelque part en Bretagne.

8 h 30 – Suzanne

Cela faisait maintenant presque dix ans que nous étions mariés. Aujourd’hui exactement, lundi 19 octobre. Jour pour jour. Moi, je pensais œil pour œil et dent pour dent ! Mon œil à moi était encore enflé. L’arcade sourcilière droite encore ensanglantée. Comme chaque matin, j’ai commencé par préparer le petit déjeuner au son du reggae que Marc adorait. Moi, j’ai toujours préféré le disco, mais je n’ai jamais pu en écouter. Sauf dans ma tête. Pendant que je murmurais intérieurement les paroles de Juste une mise au point de Jackie Quartz, Marc buvait son café avec ces petits bruits de succion réguliers et cet air grivois qui lui collaient à la peau et que je trouvais dorénavant insupportables. Le café bu et les tartines beurre confiture de mûres avalées, toujours les mêmes, Marc semblait fin prêt pour la balade quotidienne en forêt. Ne jamais déroger, telle était la devise de Marc. Imprégné d’habitudes. J’en étais arrivée à détester chaque mûrier que je croisais et il m’arrivait parfois, lorsque Marc s’absentait, ce qui était rare, de saisir un bâton et de fracasser les branches de ces arbustes envahissants jusqu’à ne plus pouvoir lever les bras.

8 h 30 – Marc

Cela faisait maintenant presque dix ans que nous étions mariés. Aujourd’hui exactement, lundi 19 octobre. Jour pour jour. Ah La Suzanne ! Elle allait voir ce qu’elle allait voir ! La bride, je la lui avais déjà mise avant même de l’avoir sautée dans mon lit ! J’ai toujours aimé les femmes disciplinées ! Dès que je l’ai vu, j’ai su que ce serait elle ! Je m’étais inscrit à l’époque dans un club désuet qui proposait toutes sortes de danses folkloriques : le An Dro, l’Avant-Deux, La Gavotte, le Laridé ou encore le Passe-Pied. En réalité, la danse ne m’a jamais passionné mais j’étais en chasse ! Et, elle s’est trouvée sur mon chemin. Je ne l’ai plus jamais lâchée.

9 h 30 – Suzanne

Comme chaque matin, après le petit déjeuner, nous sommes partis dans les bois à la recherche de champignons, une autre passion à laquelle aimait se livrer Marc. Le problème c’est que Marc voulait toujours partager ses passions. Les imposer devrai-je dire plutôt. Moi, bien sûr, comme les mûres, cela ne m’excitait pas vraiment ! Après chaque cueillette, Marc s’enfermait dans son bureau et parcourait sa bible : tout savoir sur les champignons ! C’est ainsi qu’arrivé au moment du déjeuner, il m’abreuvait de son savoir et je n’ignorais plus rien des cèpes, des girolles, des chanterelles, des lactaires, des pieds-bleus ou encore du coprin chevelu.

9 h 30 – Marc

Je m’en léchais déjà les babines ! Pas question de revenir sans ce petit festin « champignonesque » qui allait nous ravir une fois de plus ce midi ! La cuisine, La Suzanne, on pouvait dire qu’elle savait y faire ! J’aimais l’entendre, installé dans mon fauteuil et écoutant tranquillement le bruit des casseroles qui s’entrechoquent, le frémissement de l’eau qui commence à bouillir, l’odeur du beurre qui grésille dans la poêle. J’en étais là de mes réflexions lorsque je l’ai retrouvée les quatre fers en l’air ! Elle venait de se prendre les pieds dans une ornière et gémissait comme si elle s’était cassé la jambe ! Ni une, ni deux ! Je l’ai attrapé et remise debout avec l’interdiction de claudiquer et de gémir ! Le panier n’était pas encore plein et pour farcir le faisan qui nous attendait sagement pour le déjeuner, on n’était pas trop de deux à ramasser ! Moi, les coins pour les débusquer les champignons, c’était mon dada ! Et c’est pas pour me vanter mais j’étais doué !

11 h – Suzanne

J’ai pensé : cette balade, elle ne va jamais en finir ! Je sentais mon pied gauche qui gonflait à l’intérieur de ma chaussure mais j’essayais de marcher le plus droit possible afin d’éviter les remarques acerbes de mon mari et les possibles coups à venir s’il venait à s’énerver. Vite en finir avec cette cueillette. J’avais hâte de rentrer au bercail et de préparer notre repas. J’en salivais d’avance.

11 h – Marc

Les bonnes femmes, jamais foutu de se faire discrètes quand on le leur demande. Elle m’a gâché la promenade. Je supportais plus son air contrit, sa démarche peu assurée, forcément elle a encore voulu se faire remarquer à plonger dans le seul trou qu’y avait sur le chemin ! Bref, la colère grimpait, alors j’ai un peu fait durer le plaisir juste pour la voir encore boîter et grimacer discrètement !

12 h 30 – Suzanne

Une belle nappe blanche orne la table. Dans de petites assiettes rose pâle, j’ai disposé six perlots que nous dégustons avec un petit muscadet bien frais et du pain de seigle avec une noisette de beurre de sel de Guérande. Moi, j’ai toujours aimé les fruits de mer et particulièrement les huitres. Là, je savais bien pourquoi il en avait acheté le Marc ! Dix ans de mariage, c’est que ça se fête ! Ça je le savais qu’après ça allait être ma fête ! Ça, c’est ce qu’il y avait sûrement dans sa petite caboche à ce moment-là exactement, celui où il cligne trois fois de suite les yeux et caresse la paume de sa main droite avec satisfaction. J’ai apporté le plat principal : un faisan bardé de lard et farci aux champignons accompagné de petits oignons, pommes de terre et châtaignes.

12 h 30 – Marc

Elle a voulu faire les choses en grand ! La nappe blanche, les verres à pied, elle y a même posé deux chandeliers avec des bougies roses assorties aux assiettes. Un vrai truc de bonne femme quoi ! Comme si ça allait changer quelque chose à la bouffe ! Enfin, moi, pendant qu’elle engloutissait ses perlots, je pensais à ce que j’allais faire avec elle après ! Pour nos dix ans, elle allait morfler, ça c’est sûr ! J’en avais déjà l’eau à la bouche !

13 h 30 – Suzanne

J’ai toujours aimé la ponctualité. Pile poil, une heure après le début de notre repas. C’est là qu’il est tombé tête la première dans son assiette. Il a bien tenté de se lever mais ses nombreux borborygmes ont eu raison de lui. Il a quand même eu l’énergie de me regarder une dernière fois. Avant d’appeler la police, j’ai délicatement ôté la chaine en or de Marc encore accrochée autour de son cou gras et j’en ai caressé la croix qui pendait à son extrémité. Je me voyais déjà faire preuve de simonie, de toute façon je n’ai jamais cru en Dieu, pour ensuite aller fêter dignement dans un restaurant étoilé ma liberté retrouvée. Je crois que je pousserai même le bouchon jusqu’à commander un plat avec des champignons, sans helvelles ni amanites phalloïdes cette fois, plus communément appelées les calices de la mort, histoire d’avoir une dernière pensée pour celui que j’avais sacrifié !

13 h 30 – Marc

Elle en met du temps à les bouffer ses huîtres ! Salement en plus ! La cochonne ! Elle allait voir ce qu’elle allait voir ! J’en jouissais d’avance. Le faisan, il avait belle allure. Pour sûr, on pouvait lui en reprocher des trucs à La Suzanne, son air de chien battu notamment, ses seins plats comme des crêpes, ses os pas plus épais que ceux d’un oisillon, mais bon, on fait avec c’qu’on a ! J’en étais là de mes réflexions quand d’un seul coup, sur la table, j’ai vu deux faisans. Comme une diplopie. Sauf qu’il y en avait qu’un seul qu’elle avait cuisiné La Suzanne ! Au début, j’ai pas compris, j’ai regardé à nouveau et je voyais toujours deux images. Et puis, tout s’est troublé. J’ai eu comme un gonflement dans la gorge qui grossissait, qui grossissait. J’ai voulu demander de l’aide à Suzanne et lorsque j’ai croisé son regard, elle a souri. Alors, j’ai su.

De Magali

Le casque vissé sur les oreilles, je revenais tranquillement de ma visite chez ma grand-mère en cette fin d’après-midi. Pour rien au monde, je ne voudrais rater ce rendez-vous dans lequel je puisais ma force, mon envie et rage de vivre. Personne d’autre n’aurait pu m’insuffler autant de vie qu’elle. Ne pas aller la voir, sauf prétexte valide, me paraissait tout bonnement inconcevable.
Le téléphone faisant office de radio était branché sur « Nostalgie » qui diffusait essentiellement le meilleur des années 80 ; et là, il s’agissait d’un titre des UB40, du reggae, un titre qui, à l’époque, avait eu un succès fou. Adolescent, je me souvenais avoir passé ce morceau à plein tube et incessamment, au point de provoquer les protestations de ma famille. Je réalisais, le cœur un peu serré, que le temps avait trop vite passé… Exactement ce que m’avait dit aujourd’hui même ma grand-mère adorée, alors qu’elle me relatait des événements d’un lointain passé, les fêtes de village, « là où nous savions nous amuser », précisait-elle. Lui revenaient alors en mémoire les pas de passe-pied, dont elle se souvenait très bien. Je lui demandais alors gentiment de lâcher la bride, et de donner libre cours à ses souvenirs, ce qui n’était pas forcément un exercice très facile pour elle, étant plutôt de caractère pudique et effacé. Mais avec moi, c’était différent… « Ah oui, c’était une époque », disait-elle. « Ton futur grand-père, son éternel perlot – comme il disait – toujours à portée de main, n’était pas le dernier pour faire la fête ! C’est lors d’une de ces fêtes de village que je l’ai rencontré, je t’ai déjà raconté ? » C’était un sujet dont elle ne se lassait pas, et pour ne pas lui gâcher le plaisir, je répondais invariablement que non. Il s’agissait en fait d’un code entre nous, elle n’était pas dupe, mais j’espérais à chaque fois obtenir des détails inédits.
C’étaient des palabres interminables sur ce « jeune homme, à la chevelure aile de corbeau, pas très grand, mais musclé comme un athlète, à l’attitude correcte et courtoise, à l’opposé de son frère, qui lui, adoptait facilement un comportement grivois qu’il croyait irrésistible. Nous nous sommes revus plusieurs fois, et ont eu lieu les présentations en bonne et due forme avec mes parents. Un dimanche d’automne, je l’ai vu arriver à la maison, avec, à la main, un panier vide. Penaud, il nous a expliqué avoir voulu nous offrir des champignons, mais la cueillette s’était révélée un vrai désastre, il n’avait trouvé que des helvelles ! Quelle déconvenue ! Lors de cette cueillette infructueuse dans les bois, il s’était retrouvé nez à nez avec un faisan, qui cherchait sa pitance le long des ornières. Son instinct de chasseur s’était immédiatement réveillé, mais, naturellement, il n’avait pu qu’en admirer les belles couleurs, quelle chance pour cette bête d’ailleurs ! Puis, avec humour, il expliqua s’être cru atteint de diplopie, car, en fait, ce n’était pas un, mais deux faisans qui bientôt, effrayés, s’envolèrent dans un bruissement d’ailes. Ah, quand il me racontait tout cela, je buvais ses paroles… c’était quelqu’un, tu sais, mon Firmin… » soupirait-elle.
Il n’y avait qu’un kilomètre qui me séparait de son domicile, et je rentrais d’un bon pas chez moi. Là, j’y trouvais mon fils adolescent en plein désarroi, en butte avec un exercice de français qui le laissait pour le moins perplexe. Le travail consistait à trouver les origines de différentes expressions ou mots tirés de la Bible. D’où venaient donc le terme « simonie », les expressions « s’en laver les mains, pleurer comme une Madeleine, être ravitaillé par les corbeaux » ?…
Je rassemblais mes souvenirs du manuel d’histoires bibliques qui m’avait si souvent tenu compagnie dans mon enfance. J’étais fasciné par certains personnages, notamment Moïse, et je pense que, croyant ou pas, il est des récits qui ne peuvent laisser indifférents. Il me fut assez facile de venir à bout de l’exercice, auquel je rajoutais des recherches – merci Google – laissant mon fils assez admiratif de mon savoir.
Je songeais alors que ma grand-mère et moi avions été aujourd’hui unis dans une même activité : nous avions transmis. Elle, des souvenirs, moi un savoir, et mon fils qui me parlait à présent de la dernière fonctionnalité de son smartphone – subtilité qui m’échappait royalement – au final, faisait la même chose sans même en avoir conscience. Transmettre, ou « envoyer par-delà, faire passer », par écrit, ou oralement. « Que cela ne change jamais, de génération en génération » songeais-je, en souriant à mon fils et à sa mère, laquelle avait accompli le notable exploit de s’arracher de son livre et de lever les yeux vers nous – exploit, sans exagération aucune, tant la lecture était pour elle sacro-sainte.

De Laurence H

Temps de novembre

Coté forêt, l’helvelle pointe son nez de sous les frondaisons du grand chêne. Apeuré, le faisan s’envole !
Coté pré, Le jeune poulain, la bride prise à la barrière, tombe en l’ornière du chemin caillouteux. Fragile.
Coté vignes, entre reggae et passe pied, c’est plutôt un air grivois qui l’emporte en ce temps de beaujolais nouveau.
C’est la fête.
La jeune bouteille est sabrée, le temps est sacré.
Contre un verre du doux breuvage, Que Dieu me pardonne, j’en deviendrais presque simoniaque !
Le vin m’accompagne. L’huitre perlot dans l’assiette scintille.
Atteint de diplopie, je passe de la contemplation à l’ivresse, le regard flou et ému.

De Roselyne

Le casque vissé sur les oreilles, il remonte la rue bondée. Les passants sont, pour certains le nez en l’air, d’autres perdus dans leurs pensées et pour beaucoup les yeux rivés sur leurs téléphones.
Comme ce monde est étrange. Mais, notre homme ne se soucie que peu ou prou de ce qui l’entoure. Dans son casque se déverse de la musique reggae qui l’enchante. En face de lui, un type à l’allure louche l’apostrophe.
—Que veux-tu, lui demande-t-il en relevant un écouteur.
L’autre, sous son air grivois lui dit :
—T’as pas un perlot à me refiler pour que je puisse me rouler une sèche» Non, lui répond-t-il, file ton chemin.
Il remet son écouteur et s’écarte de cette foultitude qui le met mal à l’aise. Ses pas le portent vers un parc de plusieurs hectares où il peut trouver un endroit calme. Il retire son casque pour pouvoir savourer les bruits de la nature qui s’échappent des arbres. Tout à coup, un bruissement d’ailes et une espèce de piaillement se font entendre. D’un fourré, un faisan mâle aux superbes couleurs s’élève du sol.
Les yeux vers le ciel pour suivre le vol de l’oiseau, il ne prend garde à l’ornière et son pied droit s’enfonce dans celle-ci. Il ressent une légère douleur. Il s’assied pour se masser un peu la cheville, s’allonge pour regarder le ciel bleu azur et ses yeux dans la douceur du temps se ferment. Au bout d’un moment, après avoir sommeillé, notre homme se relève. Il doit rejoindre son domicile.
Il clopine, sa cheville est endolorie. Mince se dit-il, ce soir je ne vais pas pouvoir faire un passe-pied. Tout en pestant un peu contre lui-même de sa maladresse, il poursuit son chemin vers la sortie du parc. Il passe près d’une zone où un tapis de mousse s’est installé. Il émerge de la verdure une forme bizarroïde à la couleur brune. Il se penche un peu et reconnaît une helvelle. Toi, je ne touche pas, tu es toxique.
Il est temps qu’il rentre chez-lui, il doit s’apprêter pour aller retrouver mon amie. De retour, chez lui, il prend sa douche, s’enveloppe dans un drap de bain, tire le tiroir de son meuble pour prendre son rasoir. Mais un étrange phénomène se produit, il voit cet objet en double. Intrigué, il se pose la question : « n’est-il pas en train de développer une diplopie ou est-ce son cerveau qui lui joue des tours » ? Il reste perplexe, puis cette anomalie disparait. Il peut continuer à se préparer.
Il sort de chez lui pour aller rejoindre son amie. En cours de route, il achète six perlots, ce sera parfait pour l’apéritif.
—Bonjour, comment vas-tu ?
—Moi bien, mais toi n’as-tu pas quelque chose à me dire ?
—Non, je ne vois pas !
—Je vais te le dire, tu as rencontré un faisan et celui-ci t’as embarqué dans des affaires un peu douteuses, voire louches. Au début, tu t’en amuses, tu te remémores ta jeunesse, les farces, les larcins, la grivèlerie. Mais, tu t’es rendu compte que le jeu n’est pas celui auquel tu t’attends. Tu deviens irascible. Ta conscience te mets à mal, tu ne te sens plus très bien dans tes baskets. Te rends –tu compte que ce forban pratique la simonie. Là quoi ? Jamais la question ne t’est venue à l’esprit ? Tu n‘es pas ignare à ce point ? Je ne comprends pas comment tu as pu te fourré dans un tel pétrin. Tu n’es qu’un fourbe, un paria, gardes tes belles paroles. Sors de chez moi, ne reviens jamais, ne cherches pas à me revoir. Lâche-moi, la bride, tu me fais honte, dehors…

De Roselyne (hors proposition d’écriture)


Salut, je me suis amusée
Dans le chaos de notre Cosmos, où par milliers des Orpins hérissés flirtent avec les Ronces qui rampent vers l’Ortie puante, celle-ci, nonchalamment, glissant vers la Néotine pour s’allier à l’Aconit vénéneux qui, mine de rien file vers la Vipérine qui trouve en chemin l’Iris bâtard qui rencontre le Rhododendron ferrugineux qui reste sans voix devant Urticalaria carnivore qui elle-même , salue la Silène latifolia qui lentement ferme le bal du jeu des noms de fleurs dont les premières lettres font référence au
CORONAVIRUS
Puis dans la foulée
Confrérie de l’Ordre des Randonneurs Officiant avec Notoriété et Assurant avec Vivacité Intellectuelle les Rires Unanimes aux Sans-souci.

De Nicole

Yannick le pêcheur de crevettes grises

Ce matin, Yannick enfile son surtout, composé d’une veste et d’un pantalon de ciré jaune.
Il selle son cheval, le tient par la bride, il prend un sentier dans les dunes où poussent quelques helvelles.
Marée basse, il enfourche Tempête, s’engage parallèlement à la mer et traîne un filet en forme d’entonnoir maintenu ouvert par deux planches et une chaîne qui racle le sol et fait bondir les crustacés.
Parfois se glissent des perlots qu’il dégustera à midi.
Après plus ou moins trois heures, à marée haute, retour sur la terre ferme.
Le cheval repart dans les ornières creusées par les camionnettes qui viennent chercher cette denrée tant prisée.
Ce soir, dans le caboulot du village, lavé comme un sou neuf, Yannick viendra danser le passe-pied avec l’accorte patronne du « Faisan doré ».
Des propos quelque peu grivois la feront rire à gorge déployée, gorge qu’elle a profonde et qu’il touche volontiers.
Le genièvre coule dans son gosier en pente et bientôt il souffre de diplopie.
Les jeunes envahissent l’estaminet et le juke-box fait rugir un reggae qui le fait voyager au-delà des mers.
La soutane noire du curé du village le fait sortir de sa transe et celui-ci, de simonie, se rend coupable, Yannick sera sauvé d’après lui, il pourra dormir en paix…

De dominique

En dix mots comme en cent, c’est la preuve qui compte.

Je suis en planque dans ma voiture. Le temps est long quand on est détective privé sans autre occupation que de surveiller les gens.
— Enfermé dans ma bagnole, heureusement que j’ai mon autoradio cassette pour m’aider à patienter.
Parfois, Le patron se fiche de ma poire quand il monte dans ma caisse.
— Ben oui, elle n’est plus de toute fraîcheur mais si tu me payais plus, il y a longtemps que je conduirai une belle et puissante berline Allemande !
Allez go, c’est parti pour un bon vieux Bob Marley, il n’y a rien de tel qu’un reggae pour tuer le temps. Attention Sam, c’est mon surnom de privé, ne te laisse pas distraire par le rythme syncopé et dansant, tu es là pour bosser.
— Reprenons depuis le début, étudions de près les fiches d’enquête fournies par la cliente de l’agence. Voilà la photo du mari soupçonné d’adultère. Je la porte au niveau de mon regard, je vois double, pas facile de distinguer les détails avec cette fichue diplopie.
Je compare le profil du mari volage avec ceux des gars de tous acabits qui arpentent le trottoir de l’hôtel “Les pieds nus”.
— Faisons preuve de patience, il finira bien par montrer son nez et je vais me le faire ce flagrant délit d’infidélité.
Les minutes qui passent sont longues et ennuyeuses.
– Tu parles d’un boulot mais, comme il n’y a pas de sot métier, la mission se doit d’être accomplie.
Dans cette attente, interminable et monotone, je tire sur ma clope, une blonde, elle est fade.
Qu’est devenu ce tabac “gris”, âcre comme du bois, ce perlot des bidasses de 1914 qui arrachait la bouche ? Au moins on savait fumer à l’époque.
— Attention Sam, je crois que voilà ton beau galant ! L’homme est blond, il porte une paire de lunettes noires et se dirige vers “les pieds nus”, pas de doute c’est mon homme.
Je sors mon téléobjectif et je mitraille le type qui entre directement à l’hôtel, ça confirme mes soupçons. J’en connais deux qui vont se prendre du bon temps dans la chambre cet après-midi. Il va y avoir de la gigue et du passe-pied, ça va être chaud bouillant je le crois bien.
Je n’ai plus qu’à attendre la sortie des deux tourtereaux et le bel étalon à qui on a lâché la bride, sera pris la “main dans le sac” pour ne pas dire au “panier”, de peur de paraître grivois.
Bon, c’est quoi la suite du programme ? J’attends dans la bagnole ou je tente une incursion dans l’hôtel ?
Prenons le temps de la réflexion et, étudions ma position sur le terrain.
Là-bas, en face du hall d’entrée se dessine un terrain vague planté d’un magistral gros chêne, je vais m’y rendre discrètement et de là, je pourrai les photographier. Ces photos constitueront de belles pièces à conviction.
J’ai faim, mais comme je ne peux pas prendre le risque de manquer ma cible, il n’est pas question pour moi d’aller jusqu’à l’auberge des “trois faisans”. Ils ont des spécialités de plats accommodés aux champignons à s’en lécher les doigts. Les coulemelles à la crème ou, selon les saisons et les arrivages, des champignons de Paris, sont un régal. C’est ici qu’autrefois j’ai dégusté les fameuses helvelles crispa, dites morilles d’automne. Malheureusement, ce plat, qui en raison des risques d’intoxication, n’est plus à la carte. J’imagine déjà les titres des journaux demain :
— Sam, le détective de l’agence “le bon plan”, victime d’une intoxication alimentaire laisse échapper L’Épiphanie de son affaire en cours. Fort heureusement pour lui, ses jours ne sont plus en danger.
Allez trêve de gastronomie, concentrons-nous sur le sujet et, guettons la sortie des deux coquins. Ils ne se doutent pas que Sam, le fameux détective privé, les attend au coin du bois et que, si je ne m’embourbe pas dans ses ornières, j’aurai les preuves de la faute “consommée”.
Ah ça, va lui faire drôle à ce chevalier blanc de la politique, ce père “la vertu” de son parti de bien-pensant. Le scandale qui va s’en suivre risquerait bien d’être retentissant sauf, négociations amicales de dernière minute, et le patron s’y entend bien dans ce domaine, mais à chacun son “job”.
L’église à côté de ma position sonne les 17 heures, voilà près de quatre heures que je suis caché dans ce beau quartier où il ne se passe jamais rien. C’est paisible, c’est tranquille, c’est bourgeois. Braves gens, si vous saviez que dans cette église, j’ai coincé un curé débrouillard. Il arrondissait ses fins de mois en vendant ses bénédictions et ses absolutions.
Ce bon curé se rendait coupable de simonie et n’avait pas conscience de son pêché. Il voulait simplement rendre service à ses brebis égarées pour sauver leurs âmes. Son bon cœur de Saint homme et ses petites combines l’auront perdu dans les méandres des tentations sournoises de Satan, que diable !
Attention ça bouge, le bellâtre et sa nouvelle conquête sont aux portes de l’hôtel. J’empoigne mon appareil photo et je déclenche en rafales. C’est pratique cette motorisation qui accumule les instantanés compromettant.
Les amoureux s’embrassent langoureusement, ils se quittent le sourire aux lèvres et vont pouvoir reprendre leur vie de Monsieur et Madame tout le monde.
L’infidélité de ce couple m’arrange bien au fond, ces photos vont remettre au beau fixe le solde de mon compte en banque. Je doute avec les preuves que je vais avoir en main, qu’il puisse nier leur relation.
Les deux amants s’éloignent, c’est terminé, je vais pouvoir lever ma surveillance.
Je regagne ma voiture à pas de velours, n’éveillons pas leur attention.
Je m’installe au volant très satisfait et je vérifie mes clichés.
Sont-ils à la hauteur de mon attente ?
J’appuie sur le zoom, les visages se précisent, les preuves sont flagrantes et bien visibles. Les protagonistes sont reconnaissables.
Mais, sacré non de non ! La femme que ce saligaud tient dans ses bras, non de Dieu… Mais c’est ma femme !

D’Elie

L’ascension et le rôle du reggae jamaïcain à l’indépendance
Les longues et rudes époques de l’esclavage des Jamaïcains, dans les Iles Caraïbes, s’étiraient du XVI è jusqu’au XXe siècle de notre ère. Et à peine ils ont obtenu une petite simulation de liberté, l’abolition de l’esclavage vers 1850, que le peuple s’est vu aux prises de la colonisation jusqu’en 1962, date de son avènement à l’indépendance.
Au constat, ces assujettis à la condition la plus déshumanisante sont devenus les victimes de la misère et des maladies émotionnelles. A ce sujet, les esclavagistes et les colonisateurs qui sont les auteurs de l’état dégradant de leurs semblables sont l’image des faisans, le type d’homme à la moralité basse. C’est ce qui explique leur difficulté à lâcher la bride de la déshumanisation des Jamaïcains. Par conséquent, il est évident que les victimes souffrent tant dans l’âme que sur le physique. Puisque la misère était au comble et se lisait à l’œil nu, les Jamaïcains pouvaient se contenter de vivre de biens naturels à savoir: la helvelle comestible qui est consommée bien cuite. Comment peuvent-ils sortir de l’ornière de la misère, de troubles psychologiques et de l’aliénation de travail ? En raison de cela, les esclavagistes comme les colonisateurs ont perdu le cœur d’amour et de sensibilité envers le prochain ; ils ne possèdent plus le cœur serein et beau du bébé qui vient de naître. Un cœur déchu de la bonne morale est loin d’entendre les incessants cris de détresse des victimes qui espéraient en vain être écoutés et accueillis.
Par une circonstance analogue, l’homme en tire de grandes sciences et de sagesse. D’une part, il est naturel que la circonstance force à faire secréter du génie des créativités certains dispositifs qui préparent aux propos grivois et du reggae pouvant leur donner la joie de vivre.
Et d’autre part, les Jamaïcains sont conscients que l’heure n’était ni à la négligence et à la perte de temps pour sortir de la misère. Il urge pour tout citoyen d’adopter la philosophie de l’excellence qui doit s’appliquer la rapidité et le soin le plus adéquat. Et ceci au niveau des arts, de la politique que chez les acteurs de la vie afin de retrouver les chemins de la paix et la prospérité.
Un tel changement de mentalité s’illustre par le passe-pied dans le reggae qui a gagné la renommée à l’échelle mondiale. Mais une fois l’homme est parvenu au faîte de ses ambitions, il se doit le respect de la dignité et la santé. C’est ici le moment de l’auto discipline sur la morale et la rigueur quant au respect des principes sans lesquels la chute est évidente.
Comme par exemple, le reggae de Bob Marley a viré dans la consommation du perlot, le voleur du cerveau. Cette consommation abusée a pour conséquence le dysfonctionnement des artères et des veines de l’acuité visuelle. C’était le mal de la diplopie qui donnera un coup dur au reggae de Bob Marley.
Aussi, les reggae men se sont adonnés en pratique à la simonie par le moyen du sexe et le perlot. Dès lors, les vertus, les techniques à l’art de reggae ont reçu de coups durs. En cela, le reggae a cessé d’exercer son influence de réputation mondiale depuis les années 1980.

De Pascale

Lorsque le son du réveil vient frapper mes tympans, j’essaie sincèrement mais péniblement de rejoindre la réalité. Quel jour sommes-nous, où suis-je, et pourquoi cette sonnerie persistante vient-elle m’agresser ? Je tente de soulever une paupière mais les coups assénés dans ma tête m’en dissuadent. Surtout ne pas bouger, reprendre conscience précautionneusement.
La lumière du jour baigne timidement la chambre à travers les persiennes. Il doit être encore tôt. Lentement, le souvenir de la soirée passée ressurgit et je comprends mieux l’état nauséeux qui m’habite…
Je suis venue passer quelques jours de vacances sur les traces de mon enfance, chez mon ami Ewan. Hier, la mer houleuse et les pluies diluviennes ont compromis la sortie de pêche. Nous avons préféré chausser les bottes, enfiler les cirés et passer les brides des gibecières par-dessus nos épaules pour arpenter les sentiers de la forêt de Huelgoat. Comme à chacune de nos retrouvailles, nous avons cheminé au rythme de nos souvenirs d’enfants bretons, les réécrivant à loisir. Nos éclats de rire n’ont pas effrayé les faisans qui, à notre passage, se sont à peine tapis dans l’ornière esquissée par les véhicules forestiers. L’odeur de sous-bois et de champignons a réveillé mes sens en sommeil depuis ma vie citadine. Quelques cèpes bien cachés n’ont ainsi pu nous échapper. Ils ont agrémenté notre déjeuner un peu plus tard, tandis que les helvelles crépues dissimulées çà et là n’ont su retenir notre attention tant leur toxicité est reconnue.
La tempête, qui a sévi tout au long du jour, nous a gardés au coin du feu, le temps de refaire le monde.
Pour la soirée, Ewan avait prévu de me faire découvrir le nouveau pub du village. Chaque fin de semaine, une animation autour des traditions y est proposée. Hier soir, le thème était « passe-pied » ! Magnifique…une soirée de danses folkloriques ! A notre arrivée, le pub était bondé, tandis que de vieux tubes de Bob Marley s’enchaînaient. Chacun, une pinte à la main haussait le ton, essayant de se faire comprendre dans le brouhaha ambiant mêlé à la musique reggae. Après quelques bières, le folklore a remplacé les vieux standards et l’ambiance s’est métamorphosée : c’était comme si nos pieds avaient toujours dansé, tout le monde était à l’unisson. Nous avons enchaîné les pas jusqu’à épuisement, dans une bonne humeur contagieuse. Un peu plus tard, beaucoup se sont éclipsés, tandis que les plus résistants ont remplacé leur pinte par le chouchen. Plus tard encore, un ancien a retenu toute l’attention des fêtards nocturnes. Retrouvant soudain, au fil de ses histoires grivoises, ses dons de conteur intarissable, il n’en finissait plus de nous narrer les légendes du coin. Ces histoires, nées tantôt dans les profondeurs de la forêt, tantôt dans les noirceurs des cultes et leurs simonies, animaient nos soirées depuis l’enfance. J’avoue avoir perdu la notion du temps écoulé et de l’alcool chopiné.
Lorsqu’il a fallu engager le chemin du retour, Ewan et moi étions atteints de diplopie, et réussir à introduire la clé dans une serrure que nous percevions en double fut une prouesse ! Je ne me souviens pas avoir atteint mon lit ….
A tâtons, je parviens enfin à couper la sonnerie du réveil et m’assois péniblement au bord du lit. J’avais oublié combien les effets d’une soirée bien arrosée peuvent être douloureux. L’odeur du café m’attire malgré tout hors de la chambre. Je descends prudemment l’escalier m’agrippant à la rampe tant les coups dans ma tête résonnent brutalement. Le sourire ironique d’Ewan m’accueille dès que je franchis la porte de la cuisine :
« Bonjour, bien dormi ? Tu es prête pour la pêche aux perlots, la marée est basse et le temps clément. Les conditions sont idéales ! »
J’avais oublié le motif du réveil matin…la pêche à pied bien sûr !

De Marie-Josée

La petite croix en or

La carriole s’était enlisée dans une ornière. La pluie de la veille avait détrempé les chemins forestiers et s’y aventurer était hasardeux mais avait-il le choix ?
Antoine avait espéré échapper à ses poursuivants en s’enfonçant dans la forêt et trouver un refuge parmi les brigands. Il sauta à terre et même en joignant toutes ses forces à celle de son cheval, la carriole ne bougea pas d’un poil. Il dût se rendre se rendre à l’évidence, il fallait la laisser là avec son chargement, au risque de ne plus retrouver son butin lorsqu’il reviendrait avec de l’aide. Il fourra néanmoins un calice serti de diamants et un petit crucifix en or dans les poches de son manteau, histoire d’être crédible pour se faire admettre dans leur cercle. Il avait découvert leur repaire en posant des collets et se joindre à eux lui paraissait le meilleur moyen de s’affranchir de sa vie de serf.
Gamin, il avait commis de petits larcins, il braconnait pour améliorer son quotidien et ce n’est qu’en observant ces hommes sans foi ni loi qu’il avait décidé de passer à la vitesse supérieure. Piller les églises était à sa portée, d’ailleurs il n’était pas le seul à se rendre coupable de simonie, prêtres et prélats s’y adonnaient allègrement.
Il détacha son cheval, saisit la bride et se dirigea au galop vers la masure qu’il atteignit à la tombée de la nuit. Une faible lueur filtrait à travers l’unique fenêtre et son courage pour frapper à la porte avait subitement disparu. Il se ravisa, prit le parti d’observer ce qui se passait à l‘intérieur avant de franchir le pas. Un grand chaudron était suspendu au-dessus d’un feu qui crépitait dans un âtre de fortune et une dizaine de silhouettes se mouvaient au son d’une vielle. Cette scène lui rappelait le passe-pied que dansaient les convives dans la grande salle du château.
Il les observait, planqué dans la cuisine, où sa mère s’affairait avec les autres domestiques à préparer des plats succulents tout en échangeant des propos grivois. Par la porte entrebâillée, il admirait les gentes dames et les gentilshommes dont les costumes aux couleurs chatoyantes brillaient sous le reflet des candélabres. Ses yeux d’enfants semblaient atteints de diplopie, cailles et faisans, gigots entourés d’helvelles, corbeilles de fruits prenaient des proportions que même en rêve il n’arrivait pas à imaginer. Il y avait aussi des mets étranges que les cuisiniers appelaient fruits de mer. Il avait failli s’étouffer en goûtant un perlot qu’il avait chipé et ne voyait aucun rapport avec des fruits, décidemment, ces châtelains avaient des goûts bizarres ; il préférait de loin les potées de choux, les lapins ou les anguilles à ces cailloux comestibles.
L’aboiement de deux chiens le ramena à la réalité et la porte s’ouvrit brutalement :
—Qui va là ? cria un homme en s’avançant vers lui en brandissant un gourdin.
—Je suis un des vôtres, bafouilla-t-il, en exhibant le calice, ma carriole s’est enfoncée avec mon butin et j’ai pensé que vous pourriez m’aider.
—Capon ! Sûrement pas. Comment oses-tu venir ici ? questionna le brigand d’un ton menaçant.
A ces mots, Antoine recula, glissa et se fracassa le crâne en tombant violemment sur une pierre.
—Ho, petiot, relève-toi, dit le brigand en se penchant sur lui. Ventre dieu ! Semble bien qu’il est froid. Le laissant là, il alla chercher ses acolytes qui l’examinèrent en jurant, mécontents du dérangement.
—Fouillez-le, ordonna l’un d’eux.
Ils ne trouvèrent que le calice et le crucifix en or.
—Pauvre diable, reste plus qu’à l’enterrer et récupérer la carriole, dit celui qui semblait être le chef.
La pluie avait repris de plus belle. Ils creusèrent néanmoins un trou derrière la masure pour éviter que des bêtes sauvages s’en emparent et marquèrent l’endroit en y plantant la croix en or.
Le butin n’était pas à la hauteur de leurs espérances mais ils pourraient toujours en tirer quelque chose et la carriole relativement en bon état remplacera la leur. Tout compte fait, c’était une bonne journée pour eux et ils s’en félicitèrent à coups de grandes gorgées d’hydromel, contrairement à celle de ce luron qui avait réalisé son souhait d’être l’un des leurs d’une drôle de manière.
Le temps avait fait son œuvre, la tanière des brigands était tombée en ruine et il ne restait qu’un amas de cailloux sur lequel s’installaient parfois des bucherons pour leur pause déjeuner, comme ce jour d’automne quelques siècles plus tard. Le soleil qui filtrait à travers les arbres dégarnis était le bienvenu et un air de reggae contribuait à réchauffer l’atmosphère. Le plus jeune esquissa quelques pas de danse, faisant voler les feuilles mortes. A la surprise générale, un objet luisant apparut, c’était une petite croix en or. Comment avait-elle bien pu se retrouver ici ? Chacun avait sa petite idée, mais après tout, cela n’avait aucune importance, c’était une belle aubaine, ils la vendraient et partageraient le gain.

De Martine

Eh bien, merci Laurence pour ces perlot, passe-pied, reggae, grivois…que nous m’avez sortis de votre chapeau !
Savez-vous qu’une semaine durant, je les ai pourchassés, traqués, en vain. Ils ont déployé mille ruses pour m’échapper. Je voulais les installer harmonieusement, comme sur une portée, afin que chacun y allant de sa note concourt à une jolie mélodie. Mais non, ils ont déguerpi de toutes leurs petites jambes de mots. Je soupçonne le reggae d’avoir compris mes intentions et d’en avoir été vexé. L’ornière et la bride m’ont narguée et ont filé droit dans mon cerveau entraînant à leur suite tous leurs compagnons de consigne.
Et là dans une chaleur de sauna, ils s’en sont donné à coeur joie, sautant sur mes axiomes, se suspendant à mes dendrites. Les plus lourds comme le grivois, le passe-pied ont rebondi sur mes neurones dégonflés par un excès de degrés Celsius. Ne savent-ils pas que derrière les fronts s’activent des usines électriques et que leurs acrobaties ne pouvaient qu’entraîner éclairs, vibrations insupportables. C’est bien la peine d’habiter des dictionnaires, des encyclopédies si c’est pour être aussi ignares.
J ’ai bien essayé de les envoyer dans la lumière de mon écran d’ordinateur. Je les ai rêvés sagement installés dans un format A4, mais c’était sans compter sur leur pouvoir fourbe. Mes doigts ont frappé les touches de mon clavier à toute vitesse, mais l’orage déclenché dans ma tête a tout perturbé. Mes doigts allaient de travers et j’en suis désolée, croyez-moi, mais je les ai amochés, tous ces mots.
Votre champignon le helve..e a perdu ses ailes, Le diploplopie a vu double, le perlot a embrumé tout le monde, le faisan est parti à bride abattue sous la touche suppr, la siwonie s’est retrouvée tordue, ses petites pattes pédalant absurdement dans l’air comme celles d’un animal percuté par une voiture, agonisant sur le bitume.
Vous voyez ! Ils ont même réussi à forcer la porte de mon cinéma des horreurs ! Toutes ces bobines d’atrocités que j’enferme à double tour derrière une rangée de neurones gendarmes que je carapace pour plus de sûreté par des cellules gliales.
S’il vous plaît, Laurence, reprenez tous vos mots, même esquintés vous les reconnaîtrez, remettez-les dans votre chapeau.

De Claude


Mon automne

J’aime l’automne, ses couleurs, ses odeurs et ses saveurs.
La nature nous livre ses fruits et ses légumes arrivés à maturité. C’est le temps des récoltes dans les champs, les vignobles, le potager ; maïs, légumes, raisin, en passant par le potimarron, emblème d’une fête anglo-saxonne que tout le monde veut adopter (Allô, Ween ? Ici Trouille !) et des tas de fruits, sauvages ou non, gorgés de lumière et de vitamines. Les jours raccourcissent progressivement et les températures déclinent. Le temps se dégrade, avec plus de pluie et de vent, et l’on se prépare à remettre le chauffage en route.
Mais, nous avons encore de belles journées printanières, voire estivales, qui alternent avec la fraîcheur et l’humidité qui s’imposent au fur et à mesure qu’on avance vers l’hiver. Les arbres se parent de couleurs éclatantes et se livrent ensuite à un effeuillage impudique, quasiment grivois, pour se préparer au froid de l’hiver et au manque de lumière.
Quel plaisir de faire de belles balades en forêt en évitant les ornières, sur un tapis moelleux de feuilles qui crissent sous nos pas et, chemin faisan (mais où est passé mon « t » ?), de cueillir noisettes, châtaignes, marrons, baies sauvages et champignons.
A propos de champignons, méfiez-vous de certaines espèces d’helvelles : la crépue est réputée dangereuse. Mais c’est loin d’être la seule ! Brassens ne disait-il pas aussi : « Gare aux morilles ! » ?
Rassurez-vous, cependant, tous les champignons sont comestibles. Certains ne le sont malheureusement qu’une seule fois. L’amanite phalloïde ou le Marasme des Oréades, par exemple. N’oubliez donc pas, après la cueillette, de passer voir votre pharmacien qui vous dira ceux que vous pouvez consommer en toute tranquillité. J’ai d’ailleurs un ami qui, faute d’avoir lu à temps le rectificatif suivant s’est retrouvé au « jardin des allongés » : « Une malencontreuse erreur s’est glissée dans notre tableau des champignons vénéneux (voir page 5 du numéro 122). Les survivants auront rectifié d’eux- mêmes. »
De même, si, par hasard, vous ingériez un champignon hallucinogène, comme l’amanite tue-mouches, ne vous étonnez pas de voir double, sans avoir bu une goutte d’alcool. Votre ophtalmo vous dira, dans son jargon médical,
qu’il s’agit de diplopie.
Vous pouvez, au contraire, vous régaler, sans crainte aucune, de girolles, de bolets (de bois verts) et de (forts) cèpes ! Salut les coprins !
Reste que le plus dangereux de tous les champignons, c’est sans aucun doute, celui de votre voiture. Evitez donc d’appuyer trop fort dessus !
L’automne, c’est aussi la rentrée. Il faut lutter contre la mélancolie ambiante. C’est pourquoi, qu’on soit dans la vie active ou à la retraite, on prend une foule de bonnes résolutions.
On lâche la bride à ses passions : et si l’on apprenait une nouvelle langue ? L’ukrainien, par exemple. Pourquoi ne pas s’inscrire à un club de danse, non pas pour s’initier au passe-pied, un peu trop folklorique, mais au madison ou à l’andalouse qui sont plus tendance ?
Et que dirais-tu, ma douce, de danser là, maintenant, sur une musique reggae bien syncopée?
Et voilà, « le p’oblème est reggae », comme on dit en Jamaïque.
On pourrait aussi arrêter le perlot, je veux dire le tabac ! Ce serait plus écologique et, sans blague, on ferait de sérieuses économies. C’est bien ce qu’on entend par « simonie », n’est-ce pas ?


Poème de Natalia Glynyana, « Une tasse de café », proposé par Françoise T (hors proposition d’écriture)


S’installer tranquillement à table,
Verser du café dans une tasse.
Le soleil brille déjà haut,
Et c’est le début de ma matinée.
Arôme parfumé de café
Tout le corps se réchauffe.
Enchante les notes des sonates,
Le rêve s’estompe tout s’efface.
Goût sucré et amertume,
Tout s’est réuni.
Délice de gourmet,
Quand l’équilibre est trouvé.
La dernière gorgée est parfumée
La tasse est vide.
Demain sera un nouveau jour
Le matin je boirai encore du café !

Vous avez lu? Je vous l’avais bien dit: ces histoires ou poèmes sont incroyables!

C’est fascinant de lire les histoires inventées à partir de quelques mots. C’est un des exercices d’écriture qui, en général, enflamment l’imagination! 

Pensez à la proposition d ‘écriture N° 145 où la mythomanie et les mensonges sont à l’honneur!

Je vous retrouve avec plaisir la semaine prochaine, si vous le voulez bien!

Je vous souhaite une belle semaine créative autour des mots!

Portez-vous bien et prenez soin de vous!

Créativement vôtre,

Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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