Nous voici arrivés au terme de la saison pour la proposition d’écriture N° 169. 

Vous avez été nombreuses et nombreux à participer et je vous en remercie sincèrement.

Je dois dire que j’ai trouvé vos textes formidables; certains sont émouvants.

Je vais vous révéler le secret de cet endroit, mais je vous en prie, ne venez pas trop nombreux pour le découvrir…chut…gardez le secret pour vous!!

Cet endroit, c’est la rivière qui s’appelle la Seugne, un affluent du fleuve Charente et qui coule paisiblement à Jonzac, bourgade du sud Charente-Maritime, en Haute-Saintonge, près de laquelle je vis.

C’est moi qui ait pris la photo. Elle est souvent sur la page d’accueil de mon ordinateur. 

Vous savez tout. 

Voici vos textes et je vous en souhaite une belle lecture.

De Brigitte

D’abord tu fais ton fond de ciel
Et ensuite tu places les masses foncées
Tous les obscurs de la rive droite vers le devant de la scène.
Tu poses beaucoup de peinture
Tu charges bien ton pinceau des verts des bruns,
Puis viendront les jaunes et les gris dans le fouillis végétal.
Tu chercheras au fond les jaunes paille, les blancs
Qui traversent et enjambent la rive gauche.
Surgiront alors les troncs dans les mousses et les herbes rases.
Puis tu regarderas dans l’eau ces canetons baladeurs
Et tu décideras si tu veux les représenter ou pas
Et là tu t’arrêteras pour glisser avec eux dans la lumière.
La lumière toujours elle, elle s’impose vivante, fluctuante
Elle n’est ni objet ni chose, on ne l’attrape pas, elle est le temps.

D’Elie (proposition d’écriture N° 167)

Héroïsme au salut d’un jeune garçon accidenté.

Bonaventure, un homme héroïque, aime à souffrir pour sauver les personnes en danger. Il avait pour vocation d’aider les voisins à sortir de la précarité pour aller vers l’autonomie, de la médiocrité pour atteindre l’excellence et de la vulnérabilité pour aller vers l’invincibilité.
Il était mon oncle, l’unique survivant de ceux qui sont admis pour le chemin de toute la terre. J’ai ouï à plusieurs occasions que ses actes de bravoure lui attiraient autant d’éloges que de mépris au sein de ses compatriotes. Cependant, Bonaventure ne se lassait de faire le bien face aux propos désobligeants de ses amis qui le prenaient à revers.
Mon oncle habitait avec nous dans le village de Gnitin, dont la population avoisinait 850 habitants. Il était un homme géant et battait le record par sa taille de 1, 90 m. Mon oncle avait les cheveux grisonnants, le visage ovale et qui se distinguait par trois cicatrices sur chacune de ses deux joues. Il avait la rage d’aimer tout le monde et se donnait sans merci au bonheur de quiconque avait besoin de ses services désintéressés.
Je me remémore encore certains de ses bienfaits à l’endroit de ses sœurs et frères. Je me donne le plaisir d’écrire un souvenir qui est demeuré une marque indélébile sur ma vie. Au cours de l’année 1964, j’étais atteint d’un abcès malin qui a failli m’emporter la vie. Et venir au secours à une personne en danger, dans cette région, était difficile, voire compliqué. Les centres de santé étaient rares et très distancés.
Je souffrais à l’extrême de douleurs que me donnaient cet abcès. Les soins primaires qui m’étaient administrés n’avaient aucun effet analgésique sur cet abcès. C’est alors que mon grand-père, Dossou, étant à bout de souffle, fit appel au sage Agossa qui arriva sans tarder. Ce chirurgien avait la réputation de circoncire les jeunes garçons, d’inciser les abcès, et de soigner les membres fracturés ou entorsés. Je fus immobilisé par mon oncle, Bonaventure, pour l’incision de l’abcès. Les premiers coups de bistouri furent donnés sans qu’un pus ne soit sorti. La douleur était atroce et l’inflammation des nerfs crâniens et ceux de tout mon corps étaient visibles. Le deuxième passage du sage Agossa avait mis le comble à mon malheur. Mon œsophage reçut un coup de blessure grave. Un coup mortel qui me plongea dans le coma. Le désarroi s’installa et l’ombre de la mort s’étendait à pas de géant sur la famille.
A ce niveau, l’urgence vers le centre de santé d’Agonlin Covè s’avérait indispensable. Mon oncle, Bonaventure, prit une bicyclette. Après m’avoir porté sur son dos, il fonça en direction du centre de santé qui était à trente-cinq kilomètres de notre village. La consultation et les soins primaires furent donnés et mon évacuation à l’hôpital d’Abomey par l’ambulance était la meilleure solution. Dans l’intervalle de quarante-cinq minutes, nous sommes arrivés à destination, au royaume des guédévis à Abomey.
Les médecins et les infirmiers de cet hôpital, voyant mon état, jugèrent de procéder à ma seconde évacuation au grand hôpital de Cotonou le jeudi 25 août 1965. Ma mère demeurait sous les injonctions du désespoir. En réalité, elle était déjà morte de chagrin et ne cessait de couler de chaudes larmes. Le corps décharné, le ventre creux, la gorge serrée, prouvaient que ma mère était malade tant sur le plan physique que psychologique. Nous étions en partance pour Cotonou. Et l’ambulance roulait à vive allure. Mon oncle parlait à ma mère dans les termes aussi rassurants :
-Crois que ton fils n’aura rien de grave. Son créateur a un plan pour lui. Sois remplie d’espérance. Ne tombe pas aux mains de tes chagrins. Tiens bon dans ta foi en Dieu. Que tes forces renaissent.
Et ma mère de lui demander la voix tremblotante.
-Mon fils vivra-t-il ? Est-ce vrai ?
-Oui, il vivra. Ne pleure plus ma belle-sœur.
Pendant que cet entretien se déroulait, l’ambulance fit son entrée dans l’hôpital de Cotonou. Ma prise en charge a été rapide et l’oxygène qui m’était placé donna la vigueur à mes cellules. Plus de six médecins et des aides couraient dans tous les sens pour que je retrouve le don de ma vie. Un jour, aux environs de trois heures du matin, les médecins de garde savaient que je ne pouvais traverser la nuit, à moins qu’une intervention surnaturelle s’opérât en ces moments de prédilection fatale. Vers six heures, ils étaient revenus pour s’enquérir de mon état et ma mère d’ouïr :
-Il vit toujours ?
L’une des infirmières s’exclama disant
-Ceci sort de l’ordinaire. La main de Dieu est sur cet enfant. L’enfant, Elie vit.
J’ai retrouvé la santé après un mois et quinze jours d’hospitalisation. Le médecin chef, Alexandre, qui était un Français, fit appeler un interprète pour donner des instructions à mon oncle et ma mère.
L’infirmière, Sabine, arriva pour interpréter les propos du docteur qui disait :
« Tu leur diras d’inscrire le jeune Elie à l’école quand il aura sept ans. »
Après ces moments d’entretien et d’au revoir, nous fûmes libérés de l’hôpital qui ne comptait que trois cent cinquante lits.
Bonaventure était pour moi et pour les autres, le sujet de l’entraide, du sacrifice et du soutien. Le don de la vie de soi, prendre les problèmes des autres pour soi, voilà les lingots d’or que tout homme doit rechercher dès les premières opportunités qui s’offrent à lui. C’est ce qui te portera dans les grandes altitudes de la gloire.

D’Elie (proposition d’écriture N° 168)

Du revers de la vie à sa reconstitution
Revers de la vie
Tu m’offres une existence désagréable
Le feu de ton sable me brûle sans cesse
J’ai soif, je m’épuise et je meure à chaque minute
Si j’avais su, je ne serais pas venu au monde.

Oh ! Créateur de l’Univers et souverain Maître
Pourquoi ton silence s’étire-t-il en face de mes agonies ?
J’ai soif, je m’épuise et je meure à chaque minute
Si j’avais su, je ne serais pas venu au monde

A la recherche du mieux-être
Je suis égaré et m’égosille au cœur des forêts,
J’ai soif, et je coule à l’instar de l’eau.
Si j‘avais su, je ne serais pas venu au monde.

Puis plongé dans l’agonie des dernières minutes
Je vis les cieux s’ouvrir et des flots de grâces me couvrir
Je n’ai plus soif, et ma vie a repris la vigueur d’autrefois
Si j’avais su, je n’aurais pas été loin des grâces divines

Relevé et illuminé les rayons de la grâce du Ciel
Je me repens dorénavant de mes ornières
Et me sacrifie à toujours aux hommes
Si j’avais su, j’aurais laissé tant d’héritages à l’humanité.

De Neymy

Je me baladais sur un chemin qui n’en avait d’ailleurs pas l’air. Perdue dans mes pensées, mes pieds me guidaient où bon leur semblaient. Même la chaleur éreintante et la sueur qui me coulaient dans le dos m’étaient indifférentes.
J’en étais arrivée à un point de ma vie où j’étais complètement vide.
Ma famille, composé de ma mère et de mon beau-père, avait toujours voulu que je rentre dans le moule qu’ils avaient construit pour moi. Je devais, d’après eux, être une fille gentille qui prend soin d’elle en toute circonstance. Je devais avoir une carrière florissante qui rapporte plus que convenablement. Et, bien sûr, je devais me marier et fonder une famille avec un homme parfait sous tout rapport, enfin surtout à leurs yeux.
J’avais atteint la plupart de leurs attentes dans l’espoir qu’ils finissent par me reconnaître et qu’ils voient ma vraie valeur. En vain.
Je n’étais toujours pas assez bien. Pas assez payée. Pas assez belle. Pas assez investie dans ma relation avec leur « futur gendre », qu’ils avaient choisi eux-mêmes. Même s’il ne sait jamais rien passé et ne se passera jamais rien avec lui.
Je n’en pouvais plus, c’en était assez !
Je tirais dans un gros caillou qui avait manqué de me faire tomber pour essayer d’extérioriser une partie de mon mal-être. Cela n’a pas eu l’effet escompté, mais quelque chose se produisit à la fin de sa course hasardeuse. Un bruit.
Intriguée, je me rendis à son origine. J’empruntais un chemin annexe encore plus sauvage que le précédent. Au bout d’une vingtaine de mètres difficiles, je tombais sur un endroit merveilleux.
Une petite rivière ombragée s’écoulait lentement et paisiblement dans ce petit coin oublié. Entourée d’arbres, celle-ci se voyait camouflée par leurs branches qui formaient un tunnel végétal. L’eau était loin d’être translucide, mais le reflet des rayons du soleil rendait le tableau saisissable. Un groupe de canards vivait tranquillement en se laissant flotter librement. Leurs caquètements ponctuels venaient compléter le bruit de l’eau qui s’écoulait.
Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais connectée au moment présent. J’en oubliais mes problèmes et respirais à plein poumons l’odeur de ces arbres, mélangée à celle de ce court d’eau.
Je décidais de longer comme je pouvais cet endroit miraculeux. La chaleur me rattrapa lorsque je passais dans l’ombre de ces grands feuillus. Maintenant, je ne voulais qu’une chose, me baigner les pieds. C’est à ce moment, que je vis un petit ponton s’avançant sur l’eau. Il servait sûrement à attacher une barque pour la pêche. J’accédais à l’endroit tant bien que mal. L’apparence de la structure ne m’inspirait pas confiance. Pourtant, je pus m’installer au bout de celle-ci. Je mis à nu mes pieds et les plongeaient dans la fraîcheur de l’eau. Ce fut un pur moment de bonheur.
Malheureusement, c’est à ce moment précis que mon téléphone décida de sonner. Je soufflais profondément et le sortis de ma poche. Quand je vis qui m’appelait, mon moment de bonheur disparut. Ma mère cherchait à me joindre. En plus, j’avais une dizaine de messages de leur gendre et de mon beau père qui étaient tous plus insignifiants les uns que les autres.
Pour la première fois de ma vie, je décidais de ne plus me laisser dicter ma conduite par eux. Et, cela commençait par ne plus leur répondre dans la minute. Ils ne l’avaient jamais fait avec moi et j’avais fini de le faire avec eux. Je mis mon téléphone en monde avion et, sur un coup de tête, je le jetais dans l’herbe. Il atterrit aux pieds du ponton et je l’ignorais. S’il était abîmé je m’en moquais.
J’essayais de me reconnecter à ces lieux mais la magie du moment était brisée.
Je poussais encore un long soupir. Je ne voulais pas y retourner mais je n’avais pas le choix. Je sortis de l’eau et regardais mes orteils. Il fallait que j’arrête de mettre du vernis dessus, ils étaient trop abîmés. Je remis mes chaussures et me relevais. Tout à coup, le bois céda.
En moins d’une demi-seconde, je me retrouvais dans la rivière, totalement rafraîchie. J’essuyais l’eau de mon visage et regardais où j’avais atterri. Je n’étais pas loin du bord. Debout, j’avais de l’eau jusqu’au-dessus du nombril. Je ne pus m’empêcher d’exploser de rire au vu de la situation.
Cela faisait trop longtemps que je n’avais pas ri. Les canards me regardaient de loin en se demandant sûrement ce qu’il m’arrivait. Une fois calme, je regagnais la rive. J’essorais grossièrement mes vêtements. De toute façon, ils sécheraient vite vu la température.
Il était temps de repartir. Chaque pas produisait un bruit de succion et le l’eau sortait de mes chaussures, mais je n’en avais rien à faire. Je récupérais mon téléphone sans le regarder et partis.
Sur le chemin principal, je regardais une dernière fois en arrière. Je me promis de revenir rapidement puis je repris ma route.

De Françoise V

Voici une photo qui me rappelle bien le parc du Bois de Vincennes. Je l’ai reconnu, l’ayant fréquenté durant mes années de fac. On se retrouvait entre filles après les cours. Ce lieu est magnifique et fait le bonheur des canards, des poules d’eau, des signes et des amoureux. Ce parc immense est pittoresque, verdoyant. Il est agrémenté par ses lacs aux allures sauvages, abritant toutes sortes d’oiseaux. On peut circuler en barques et se prélasser autour ou sur cet étang.
Mon histoire raconte ce qui est arrivé à Lucie, mon amie de toujours.
C’est le long de ces rives apaisantes que Lucie et Gaspard marchent régulièrement tous les lundis après-midi, en toute discrétion de leurs conjoints respectifs. Leur anonymat est un piment de liberté. Ils se tiennent compagnie en distance rapprochée alors que leurs conjoints jouent à la belote ou au bridge.
Une après-midi différente des autres les met en difficulté et change le destin de Lucie.
En ce jour de grand vent, le chapeau de Gaspard s’envole sur le plan d’eau. Le chapeau non seulement s’échappe, mais glisse sur l’eau pour aller se loger au bord de la rive opposée. Sur cette rive, Léon, l’époux de Lucie, est en poste avec des jumelles observant les deux « tourtereaux » s’embrasser. Il n’a pas beaucoup de mal à récupérer le couvre-chef. Il le saisit, inspecte les coutures intérieures : le nom et le prénom sont cousus dedans.
Ses soupçons s’éclaircissent facilement. La rumeur a raison. Léon secoue le chapeau un peu mouillé, le pose sur sa tête, et se met à courir en contournant le lac afin de rejoindre Lucie. Il a la preuve en main.
Quand Lucie reconnaît la silhouette de son mari ainsi que sa façon de courir en se dandinant lourdement, elle entraîne Gaspard dans une course rapide pour ne pas être rattrapée et ils se jettent dans un fourré pour se cacher. Dans son poste d’observation, à travers les branchages, elle regarde Léon courir à perdre haleine, rouge de colère, et en grande sueur. Le pauvre homme n’en peut plus sous cette chaleur torride de juillet. Il s’arrête subitement, porte sa main à sa poitrine, vacille et tombe mollement sur un sol dur et sec au milieu d’un regroupement de canards en pleine réunion de conciliabule. L’envolée bruyante se fait remarquer.
Un attroupement de promeneurs encerclent l’homme au chapeau. « Monsieur, monsieur… ». On lui attribue quelques tapes sur le visage, on le met en position de sécurité. Lucie et Gaspard, en voyant la scène, ne peuvent s’empêcher de se précipiter au secours de Léon à terre. Il ne respire plus. Un râle sort de sa bouche. C’est fini. Un promeneur appelle les secours et Lucie comprend qu’une nouvelle vie va commencer pour elle. Une page se tourne.

De Gérard

Il fallait faire vite, les flics nous avaient serrés dès la sortie de la banque, alertés par ces cafards de passants qui nous avaient vu entrer dans la succursale, la tête entourée de bas nylon. Par chance, nous avions réussi à les semer entre la rue de Vaugirard et la Porte d’Orléans, avant de filer droit vers la côte Atlantique.
Cet imbécile de Jean voulut prendre l’A 10 « pour aller plus vite », disait-il.
Le coupé 504 blanc avait dévoré les kilomètres sur l’autoroute A10, fraichement inaugurée.
Ça n’a pas manqué, l’alerte était donnée.
Arrivés au niveau de Blois, nous avons vu les gyrophares se pointer derrière nous.
Vite, à droite vers l’aire de MÉNARS, j’ai braqué le touriste hollandais apeuré qui m’a donné les clefs de sa Volvo, pendant que sa femme s’évanouissait au milieu des pompes à essence. Les bleus sont arrivés, ils ont chopé Jean accroché au volant de la 504, j’ai vidé mon chargeur dans les pneus de leur Alpine RENAULT et filé sans demander mon reste.
Dès la sortie suivante, j’ai quitté l’A10, accéléré vers Chenonceau et la vallée du Cher.
Tranquille.
Calme-toi, maitrise tes nerfs.
Le coffre plein de sacs de liasses de billets de cent francs, des CORNEILLE. Il y en avait au moins pour 10 millions. De quoi refaire ma vie. Plus la peine de partager avec Jean, il n’en aurait plus besoin à FLEURY-MÉROGIS.
Oublier mes divorces, mes emplois ratés, ma tête de loser qui me narguait chaque matin devant ma glace, le blaireau à la main. Je tenais ma revanche, la belle vie, toute la vie toute la vie…
Au moment où j’arrivais dans un virage près d’un affluent du Cher, c’est là que je les ai vus.
Deux motards de la gendarmerie me faisaient signe de m’arrêter.
J’ai foncé sur eux, mon pare-brise a explosé et la VOLVO a terminé dans le fossé.
J’ai couru vers la rivière, si paisible. Un vrai coin de paradis, baignant dans toutes les nuances de vert, un tableau bucolique, aurait-dit Laurence.
La barque m’attendait. J’ai sauté dedans, empoigné les rames et commencé à descendre le courant en direction des canards qui peuplaient les lieux.
« Rends-toi, Marcel, tu es cerné, tu n’iras pas plus loin ! »
Je me suis retourné, me suis mis debout au milieu de la barque et j’ai braqué mon BERETTA 93R sur les motards.
La détonation a retenti, j’ai vu tous les colverts s’envoler dans un grand bruit de battements d’ailes, puis j’ai basculé dans la rivière les bras en croix.
Un silence assourdissant est entré dans ma tête au milieu des remous.
J’ai heureusement eu le temps de me dire :
« Aurais-je pu imaginer une meilleure fin ? »

De Francis

GABRIEL

Lorsque j’ai demandé au chauffeur du taxi de s’arrêter pour me déposer, il a été surpris.
« Nous sommes au milieu de nulle part, Madame. Êtes-vous sûre ? ».
« Oui je suis sûre ».
Mais, il ne peut pas savoir. Nulle part, certainement pas, c’est le jardin de mes souvenirs. Il ne peut pas savoir que je suis là pour retrouver, par la pensée, celui que j’ai aimé, pour raviver mes souvenirs.
Aussitôt, je prends le petit chemin de terre et je me dirige vers la rivière où on se promenait main dans la main, découvrant des arbres majestueux, des prairies luxuriantes et des petites cascades dissimulées dans la végétation.
Nos cœurs s’enflammaient d’une chaleur amoureuse intense, enveloppés par le doux murmure de l’eau qui s’écoulait délicatement. Notre amour emplissait l’atmosphère alors que nous partagions nos rêves, nos espoirs et nos craintes. Nous nous confiions nos secrets les plus profonds, tissant ainsi un lien indissoluble entre nous. Nos cœurs battaient à l’unisson, bercés par le chant apaisant de l’eau.
Je me sens légère, je cavale, je presse le pas, mon impatience grandit. J’observe attentivement les environs, espérant y trouver une manifestation de notre amour. Je scrute le ciel, cherchant un signe. Un petit nuage qui affirmerait sa présence. Une grenouille se manifeste, un héron s’envole, c’est sa façon de saluer ma venue. Je ne suis pas seule.
J’ai du mal à décrire mes sentiments, je tremble, Je flotte, je ferme les yeux, une multitude de souvenirs défilent. Je parle seule.
Te rappelles-tu cet après-midi d’été où nous étions partis en tenue légère ? Cet orage qui nous a surpris ? Nous avons couru nous abriter et blottis l’un contre l’autre sous un arbre. Nous avons attendu qu’il se calme. Nous sommes rentrés au village, penauds comme deux chats mouillés.
Nous avons parcouru les berges de cette rivière, par toutes les saisons, par tous les temps. Nous étions jeunes, amoureux, insouciants.
C’est étrange, je ressens une douce chaleur et pourtant j’ai un frisson que me parcourt le dos. Je suis heureuse, en même temps je suis triste, je suis nostalgique. Toi et moi c’était hier, c’est aujourd’hui, ce sera demain. Toi, tu sais ce qui je ressens, toi seul tu peux comprendre.
J’ai entrepris ce long voyage du retour il y a 48 heures. Je l’attendais avec impatience.
De peur de rater le départ de mon train, je suis arrivée à la gare avec une demi-heure d’avance. Auparavant, je suis allée me recueillir à la Cathédrale Saint Eloi pour placer nos retrouvailles sous de bons auspices. Je suis sereine. Je souhaite laisser derrière moi les souvenirs de ces quatre dernières années, mes joies, mes peines. Mon contrat de travail en Afrique a pris fin. Je rentre au pays natal. Je suis décidée à tourner une page de ma vie, à prendre un nouveau départ.
Je m’appelle Noémie j’ai 28 ans. Je suis née dans un petit village de l’Indre. J’y ai fréquenté l’école primaire, puis je suis partie faire mes études à la grande ville, à Bourges. Mon diplôme d’infirmière en poche je suis revenue au village et j’ai commencé à exercer. Mon métier me passionnait. Durant mes temps libres je fréquentais les associations de jeunes. C’est à l’occasion d’un voyage de vacances d’été avec les jeunes que j’ai fait la connaissance de Gabriel. Il était le fils d’un propriétaire terrien de la région. Ce qui n’aurait pu être qu’une amourette d ‘été se transforma immédiatement en amour fou. C’était une évidence, nous étions faits l’un pour l’autre. Nous avions de nombreuses passions communes et particulièrement la nature et les animaux.
Gabriel était intéressé par la photographie. Il avait un rêve, aller en Afrique observer la flore et la faune sauvages, naviguer sur les grands fleuves et approcher les chutes d’eau.
Un jour, il se plaignit d’avoir un point douloureux dans la poitrine. La maladie fut foudroyante et je me retrouvais seule. Complètement désemparée, anéantie, après son départ, j’allais à sa rencontre sur les lieux où nous avions l’habitude d’aller, ici, nous y étions tellement heureux. Le bruit de l’eau m’apaisait. Je voulais retrouver Gabriel. Je l’appelais. Je scrutais l’horizon, les bosquets, les clairières et je revenais déçue, mais apaisée, heureuse malgré tout d‘avoir espéré qu’il allait apparaître et me consoler.
Le temps passant, je me suis dit, puisque la vie a décidé que nous n’irions pas en Afrique ensemble, je vais donc y aller seule et réaliser son rêve en tant qu’infirmière. Je n’ai eu aucun mal à signer un contrat de mission humanitaire avec une O.N.G.
Là-bas, je n’ai jamais cessé de penser à lui, j’ai passé des jours heureux en découvrant les habitants, la flore et la faune du pays. J’ai emmagasiné des milliers de clichés. Tout ce que j’y ai entrepris, je l’ai fait en souvenir de Gabriel, sans jamais me lasser. Je voulais qu’il soit heureux et fière de moi. Aujourd’hui je rentre au pays, rassérénée.
Je suis de retour, devant ce paysage où nous avons connu des jours de bonheur. Je suis tellement heureuse de penser à ce que nous étions, aux merveilleux moments que nous avons passés ensemble.
Les minutes, les heures sont passées, je ne peux pas dire combien de temps je suis restée immobile, les yeux fermés, perdue dans mes pensées. La journée est bien entamée. Je dois me remettre en route et je me dirige vers le village. Je passe devant le cimetière. Je vais y faire une halte. Je suis impatiente de retrouver Gabriel.
Appuyée sur la pierre tombale, je bredouille un ‘bonjour mon amour’. Je pleure, je parle, je me confie, je n’arrive pas à contrôler mes émotions. Je n’ai rien à lui apprendre, il a toujours été avec moi. Je sais qu’il m’écoute. Il est heureux de savoir que j’ai réalisé son rêve, que je suis de retour auprès de lui.
Depuis mon retour, les semaines ont passé, laissant derrière elles une vague d’émotions qui se sont peu à peu estompées. Le poids de la séparation s’est adouci, et j’ai retrouvé mon métier avec une nouvelle détermination. Chaque jour, je me réveille avec l’espoir vibrant dans mon cœur, prêt à saisir les opportunités qui se présentent à moi.
Dans cette quête de reconstruction, je m’invente une nouvelle vie, comme un artiste qui façonne une toile vierge. Je peins les moments précieux et je brosse les contours des souvenirs qui m’ont forgée. J’entremêle les sentiments, mêlant la nostalgie des jours passés et l’excitation des aventures à venir. Mes souvenirs, tels des trésors cachés, m’accompagnent dans chaque pas que je fais.
Parmi ces souvenirs, il y a Gabriel, mon guide invisible. Son esprit bienveillant continue de veiller sur moi, enveloppant mes pensées de sa présence réconfortante. À chaque promenade que je fais sur le chemin qui longe le ruisseau, je sens sa compagnie subtile, comme une brise légère caressant mon visage. Les murmures du ruisseau semblent porter les échos de ses mots doux, me rappelant de rester fidèle à mes rêves et de ne jamais abandonner.
Dans ces moments de solitude paisible, je laisse mon esprit vagabonder, cherchant à deviner ce que l’avenir me réserve. Je ne sais pas quels trésors il ne me révélera ni quelles rencontres inattendues m’attendent. Cependant, une étincelle d’espoir brûle en moi, illuminant mon chemin incertain. Je sais que quelque part, au détour d’une rencontre fortuite, la vie me sourira de nouveau.
Avec confiance et détermination, je poursuis ma route… Je suis prête à embrasser les défis qui se dresseront sur mon chemin, car je sais que chaque obstacle est une opportunité déguisée. Mon cœur palpite d’une énergie renouvelée, car je crois fermement en ma bonne étoile, qui scintille au-dessus de moi, éclairant ma route vers de nouveaux horizons radieux.
Et ainsi, je continue à marcher, portée par l’espoir, guidée par les souvenirs, en quête d’une rencontre qui illuminera ma vie.

De Jean-Claude

J’aime bien venir à cet endroit, contempler l’eau qui coule, les canards, une scène vivante, et pourtant une histoire s’y est passée dans le silence, sans témoin, bref, ni vu ni connu ! …
Au bord de cette paisible rivière, dont les eaux scintillaient sous les rayons du soleil, se dressaient fièrement de majestueux frênes et saules. Leurs branches retombaient gracieusement vers l’eau, accordaient une voûte ombragée qui invitait à la détente et à la contemplation. Des canards glissaient sans effort sur la surface calme, formant de petites vagues en ondulant doucement.
Cependant, au cœur de cette idylle naturelle, se jouait un drame bien différent. Un homme, les yeux remplis de culpabilité, son esprit agité par un vol qu’il venait de commettre. Dans ses mains tremblantes, il contenait l’objet de son forfait, une précieuse montre en or, étincelante de richesse.
Pris de remords et de peur d’être découvert, l’homme avait décidé de faire disparaître tout lien avec son acte répréhensible. Son regard se perdait dans le courant de la rivière, tandis que les arbres semblaient se pencher vers lui, cherchant à comprendre son trouble intérieur. Les canards, insouciants de ses tourments, poursuivaient leur balade gracieuse sur l’eau, ignorant les secrets qui se jouaient à leurs côtés.
Le voleur hésita un instant, luttant contre sa conscience qui le poussait à se racheter, à réparer le tort qu’il avait amélioré. Mais, l’appât du gain et la peur d’être découvert l’emportèrent finalement. D’un geste rapide empreint de détermination, il lança la montre dans les flots paisibles, espérant ainsi effacer les preuves de sa faute.
La montre dorée plongea dans l’eau avec grâce, disparaissant rapidement sous la surface. Les canards, curieux de ce mouvement brusque, s’approchèrent pour inspecter ce nouvel élément étranger à leur habitat. Mais, la rivière, témoin silencieux des actes humains, garda jalousement le secret du voleur.
L’homme, le souffle court, observait la scène avec un mélange de ralentissement et de regret. Il était conscient que ses actes le hanteraient encore longtemps, mais il espérait que la rivière, avec sa sagesse millénaire, pourrait engloutir sa faute et lui offrir une chance de rédemption.
Les arbres, toujours témoins bienveillants de cette scène troublante, semblaient murmurer une douce mélodie apaisante. Les canards, quant à eux, suivaient leur danse tranquille sur l’eau, ignorant la noirceur qui se cachait sous la surface.
Ainsi, ce coin de nature d’arbres, la rivière et les canards insouciants continuèrent d’incarner la beauté paisible, tandis que l’homme, chargé de secrets, cherchait un moyen de trouver la paix intérieure et de se libérer du fardeau de ses actes. Après quelques cinq minutes de réflexion, il alluma une cigarette, ajusta son chapeau de feutre noir, puis fit demi-tour pour partir les mains dans les poches de son imperméable.

De Christophe

L’été s’approchait, à petits coups de température en hausse, l’air de rien. La clim au bureau se hasardait à faire oublier que, dehors, on pouvait se promener de plus en plus léger. En-dedans, rien de tel, ou si peu. Les tenues ne variaient guère côté messieurs, tandis que, du côté des dames, les escarpins donnaient lieu à l’exposition de vernis aux coloris divers sur les ongles, signe de beau temps comme sont les papillons blancs.
Les temps de poser ses congés remontait déjà à des semaines, à un moment où l’idée de soleil et de vacances demeurait encore une vague abstraction pour tout le monde. Les plus prévoyants n’avaient pas loupé le coche, leurs weeks off tartinaient déjà copieusement les plages horaires de l’agenda partagé.
Gisèle, elle, l’avait loupé, le coche, pour ainsi dire. Où donc avait-elle eu la tête ? Voilà qu’on arrivait mi- juin et elle ne savait toujours pas quand ni où elle irait. Normalement, c’est le graal d’une année d’application méticuleuse à ce taf de bureau, la compensation suprême : les congés, les vacances, et au soleil, loin, de préférence. Sinon, ça rime à quoi de faire cadre, dans son secteur ? De traîner ces heures de réunion, de prises de notes, ces présentations powerpoint interminables et finalement de trimballer ce sentiment d’heures perdues à force de carburer à la routine ?
Parmi l’auguste cénacle des collègues, figurent celles et ceux qui iront ici ou là, « comme chaque année », celles et ceux qui partiront là où il y aura tout à volonté, qui ne jurent que par le sacro-saint « all inclusive », dans des lieux qui varient de plusieurs latitudes à chaque fois, mais sont strictement identiques. Il y a les fanatiques des sensations fortes qui descendront une rivière en rafting ou se suspendront à un parapente, dérisoires petits Icares modernes.

Et toi, Gisèle, tu pars cette année ?Christian de la compta, bien-sûr, pipelette du et de service. Avec lui, l’info circule plus vite qu’avec le WhatsApp des employés et employées de la boîte, un chouette outil pour favoriser l’esprit corporate.
Rapidement, Gisèle passe en revue les différents types de réponses envisageables, dans un éventail de tolérance limité par, d’une part : « Pourquoi, ça te regarde, bouffon ? » et, de l’autre : « J’hésite encore entre un séjour randonnée dans les Alpes et un resort all in à Marrakech ! »

Là, répond-elle, en montrant la photo sur son écran.Gisèle n’a pas encore regardé l’objet de l’e-mail. Juste aperçu la photo dans le corps du courriel. Qu’importe, au fond. Le but est de donner une réponse. Pas de laisser prise au doute, qu’elle, Gisèle, pourrait faire naître dans le chef des personnes qui l’entourent dans l’open space. Donner à penser qu’elle s’écarte des codes prescrits par son monde. Ou pire encore, qu’elle couve un burn out. Alors, ce sera « Là », sa réponse, et « Là » sa destination. Christian se penche poliment sur l’écran.
Difficile de dissimuler à quel point il tombe des nues, qui aurait l’idée d’aller passer ses congés annuels dans un tel trou, ça transpire la vase à chaque pixel, et sur ce marigot, y a quoi, des canards, des foutus canards, je parie que, pas loin, une espèce de vieille barque à moitié pourrie doit traîner, et ça doit grouiller de moustiques et de ragondins, en prime.

Ah oui, un petit air de ruralité… Sympa !

Il reprend sa tournée, le mug à la main, rempli de café au lait.
A priori, on devrait lui ficher la paix au moins jusque début juillet. Bon, pense Gisèle, ça me laisse le temps de savoir où se situe ce coin. Aller camper dans les parages avec ses deux filles ? Why not ? Du camping ?! Mince, elle ne se reconnaît plus, Gisèle. Plus fait de camping depuis des années. C’était la tradition familiale, pourtant, avec papa, maman et les deux jumeaux, quand elle était gamine.
Plus qu’à trouver où c’est, soupire-t-elle pour elle-même. Elle lit l’objet de l’e-mail : « Proposition d’écriture n°169 ». Aucun souvenir de s’être abonnée à ce machin… C’est quoi ? Une sorte d’atelier d’écriture en ligne, on dirait. Elle se rappelle alors d’un petit carnet, avec des brouillons griffonnés, remplis de sa petite écriture serrée et bourrés de ratures. Est-ce qu’elle se souvient encore comment on écrit à la main ? Une évidence, la première depuis longtemps : le carnet sera du voyage. On peut clore une histoire et en commencer une nouvelle. En laisser d’autres inachevées. Pas d’âge pour ça.
Possible même qu’à la fin du séjour, elle pense pour de bon à ne pas reprendre le travail.

De Nicole

Le coin secret

Laure et Jean, après une course à travers une prairie aux herbes folles, de bleuets couleur ciel d’été, du garance des frêles coquelicots, ont découvert un endroit bucolique.
Une rivière à l’eau verte, miroir des arbres qui la protègent. Des canards, des poules d’eau, des libellules.
Une bande sableuse la borde.
Leur trouvaille les a émerveillés, un petit coin rien que pour eux, qu’ils tiendront secret.
Les vacances d’été commençaient.
Ils avaient dix ans, une certaine liberté de temps, des grands-parents fermiers.
Ils y passaient des journées idylliques.
Un pique-nique, des maillots, des illustrés pour les jours sans soleil.
Ils nageaient, avaient construit un barrage, petit pont pour passer de l’autre côté.
De leurs confidences est née une amitié indestructible.
A chaque rentrée, une peu de tristesse se glissait dans leurs cartables mais aussi l’espoir du retour.
Adolescents, l’avenir avançait à grands pas, toujours leur coin secret les emmenait dans sa douceur de vivre.
Après leurs études, installés dans la région, leur amitié est devenue amour.
Le coin secret les voit au bord de leurs souvenirs heureux…

De Saxof

UN MATIN D’ETE……

La brigade est sur les dents. Un appel anonyme les a fait sortir du lit en ce dimanche matin. Après avoir signalé l’intervention aux autorités soignantes, ils se dirigent tous les deux vers les berges de la Saône, sirène hurlante, là où le bras du fleuve, très calme à cet endroit, se coupe en deux. Le lieu est magnifique, les arbres charnus sous le poids des branches se penchent comme pour boire.
Un homme d’âge mûr les attend. Il est grand, mince, avec un canotier et semble affolé en leur montrant le corps de l’enfant qui heurte doucement les bords de la berge. C’est une petite fille d’environ 9/10ans qui semble dormir. Elle est dans l’eau depuis peu de temps, son visage est encore intact, sa robe se gonfle comme un ballon.
Alors que les pompiers l’allongent sur une civière, l’homme se met à pleurer à chaudes larmes. Il semble touché par la mort de cet enfant.
Dans cette ambiance morose et délicate, les policiers s’approchent en douceur pour lui poser quelques questions : « qu’avez-vous vu ? » « L’enfant était-elle seule ? » « La connaissez-vous ? » Mais, l’homme hoche la tête sans pouvoir ouvrir la bouche.
« Asseyez-vous, monsieur », en lui indiquant le banc, à l’ombre, sous les arbres
« Pouvez-vous nous expliquer ce que vous avez vu ?? L’enfant était-elle en vie, quand vous êtes arrivé ?»
Tout en redoublant de larmes il murmura « Je ne sais pas nager, Elise, ma petite Elise ».
« C’est votre fille, votre petite fille ? »
“Oui, ma petite fille. Je ne voulais pas, je ne voulais pas »
« Vous ne vouliez pas quoi ?”
« Je ne voulais pas… » et dans un sanglot « à la M… c’était plus facile ».
L’homme se laisse emmener, sans aucune réticence, vers la voiture des policiers qui les conduira au commissariat. Entre temps, un pompier tend une feuille au policier sur laquelle il est écrit « la petite n’avait pas de culotte ».
Le soleil se lève pour darder ses rayons sur les branches et faire éclater ses prismes dans les reflets changeants de l’eau qui semble verte grâce aux arbres qui y dansent.
Les canards continuent leur sortie en famille sur cette surface presque lisse.
Le lieu a repris ses droits pendant que le grand-père, à quelques kilomètres de là, avouera l’inceste qu’il faisait subir régulièrement à sa petite fille qui a voulu mettre fin à son calvaire en sautant dans l’eau.
Deux heures plus tard, un couple d’amoureux s’est installé sur le banc. La beauté des lieux les a comblés, le site s’est tu, et n’a rien dévoilé de l’horreur.
La vie est douce et cruelle à la fois.

De Christine

Il y avait bien longtemps que Florian n’était pas venu dans la maison de ses grands-parents. Bien qu’ayant été élevé à la campagne, il n’aimait pas y revenir. C’est maintenant un citadin pur et dur depuis qu’il a intégré cette école de mode à Paris, il y a vingt ans. Devenu designer, il a voyagé pour construire son expérience : Londres, Milan, New-York, Anvers. Il est donc très loin de cette petite maison au fond de la Dordogne. Il est revenu depuis quelques jours parce qu’il a besoin de faire une pause et le bilan de sa vie.
Depuis deux décennies, il enchaîne les collections dans les grandes maisons de couture où il a eu la chance de travailler et de côtoyer les plus doués dans leur domaine. Mais, il arrive à la quarantaine et s’interroge sur la suite de sa carrière. Continuer dans ce monde implacable où il faut sans arrêt trouver de nouvelles idées, de nouvelles matières, faire du chiffre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête si la collection n’est pas rentable. Il gagne plutôt bien sa vie et a mis de côté pas mal d’argent. Il aimerait lancer sa propre marque pour ne plus avoir de contraintes et dessiner des vêtements vraiment à son image. Il sait qu’il y a du potentiel.
Alors, l’idée lui est venue de passer chez ses parents à Tours, récupérer les clés et de descendre dans cette maison isolée dans la campagne. Rien n’a changé, à part le jardin qui est en friche. Si ses souvenirs sont exacts, il y a un petit chemin derrière la maison qui mène au bout d’un kilomètres à une rivière. Il décide donc d’aller faire un tour. Il allait à la pêche avec papy Robert dans sa barque. Ils descendaient le cours d’eau tranquille au milieu des arbres.
Quand il arrive, il reconnaît immédiatement le coin. La rivière qui se sépare en deux bras, avec une bande de terre étroite entre les deux. Les saules qui se penchent et se reflètent dans l’eau, et les canards qui barbotent. Il y en avait déjà à l’époque. Florian leur apportait toujours du pain sec, même que mamie Madeleine le grondait parce que c’était le pain pour les lapins.
La grande branche en forme d’arche est toujours là. A l’époque, elle servait à son frère et lui, pour jouer à Tarzan. Ils s’amusaient à se jeter de la berge, attraper la branche et se laisser tomber dans l’eau. Aujourd’hui, la branche est plus grosse mais toute sèche. Il ne se risquerait pas à se pendre après, surtout qu’il n’a plus huit ans.
Il faudra qu’il trouve une barque pour faire une balade. Il fait bon frais dans ce petit coin de paradis. On y respire mieux qu’à Paris.
Ce sera un endroit idéal pour venir se ressourcer de temps en temps et créer. Il a déjà une idée pour utiliser la rivière comme cadre pour ses shootings. Il faut qu’il en parle avec sa copine Zoé. Elle aimera sûrement ce coin, elle qui est toujours nostalgique de son sud-ouest natal.
En attendant, il va y rester quelques jours, histoire de souffler.

De Claudine

Six amis en balades.

Léa, Emma, Chloé et moi, nous retrouvons pour la première fois après un an de séparation.
Pour fêter cet évènement, et nous reparler de vive voix de notre incroyable expérience dans les troglos en Oman, nous décidons à nouveau de programmer des vacances ensemble en partant cette fois ci avec nos compagnons. Pas question de repartir dans des contrées lointaines. La France où il y a tant à voir sera notre terrain de découvertes.
Après concertation, nous choisissons de débuter notre périple par La Rochelle au moment des Francofolies. Paul, le conjoint de Léa, en rêve depuis longtemps, ce sera son cadeau d’anniversaire qui tombe juste en juillet. Ensuite, nous aviserons. Nous ne connaissons pas cette région et nous nous documentons sur les lieux.
Un formidable terrain de jeux et de joies s’offre à nous, chacun va y trouver son compte et nous sommes déjà partis dans nos têtes. Ces vacances s’annoncent sous les meilleurs auspices.
Nous projetons de découvrir les joies de l’eau, en dehors de la foule estivale du bord de mer. Le kayak, la barque à fond plat, le vélo, la marche et pourquoi pas un tour en montgolfière, tout y passe.
La journée à La Rochelle terminée, nous filons vers le marais poitevin. La première journée est ubuesque, kayaks renversés, pagaies perdues et plongeon dans l’eau pour Ludo. On nous avait pourtant bien dit : « en kayak, bien naviguer, c’est avant tout bien tenir sa pagaie et maitriser la rotation du buste ».
Emotions, sensations fortes nous laissent émerveillés en ce premier jour dans ces lieux magnifiques. Le soir, nous nous retrouvons fourbus mais heureux. Direction le gîte situé dans une maison maraîchine.
Après une bonne douche, nous apprécions l’excellent repas préparé par Georgette, notre hôtesse : une matelote d’anguille ; nous nous regardons, nous n’avons jamais mangé cette espèce de poisson. C’est bon ! et ce plat est suivi par un gâteau des marais aux framboises « de mon jardin », nous dit Georgette.
Nous regagnons notre lit pour nous blottir dans les bras de Morphée sans demander notre reste.
Le jour suivant est réservé à une randonnée à vélo. Sur les petits chemins, ça roule bien et l’ombre des arbres est bienvenu. La faune et la flore sont de magnifiques compagnons de voyage. Superbe ! Nous arrivons le soir au camping, fatigués, contents de trouver un autre lieu chaleureux pour nous accueillir.
Le lendemain, nous prévoyons de partir à pied pour visiter certains sites qui nous ont été recommandés. Nous fonçons vers l’abbaye de Maillezais dont il ne reste que des ruines, mais quelles ruines ! Tout est prévu pour le confort du visiteur et nous nous installons pour déguster les produits locaux achetés à la Cabane. Trois d’entre nous décident de goûter au pâté de ragondin. Les filles, moi la première, refusons absolument de déguster ce met. Dans ragondin, il y a « rat », beurk ! Le reste est trop bon pour nous empêcher de profiter de ces spécialités locales, dans un cadre aussi magnifique sur les emplacements de pique-nique. Nous cogitons sur la suite de notre parcours. Il y a tant à voir que nous ne savons plus où donner de la tête.
Direction l’embarcadère et nous voici dans une barque à fond plat en compagnie d’un batelier. Le charme opère dès les premiers coups de rame. Entre les arbres, l’abbaye de Maillezais s’offre majestueuse à nos regards. Le batelier en profite pour nous raconter l’histoire de ce site religieux et de beaucoup d’autres paysages. Nous nous engouffrons sur des canaux plus étroits qui forment comme des tunnels de végétaux à certains endroits.
A l’occasion de nos visites suivantes, de nombreux petits villages de caractère nous appellent à la sérénité. La dernière journée est réservée à une expérience exceptionnelle : un voyage en montgolfière. Après un décollage en douceur, nous voilà partis pour une aventure inoubliable ! Le trajet dépend du vent, la montgolfière n’étant pas dirigeable. Nous survolons les plus beaux paysages de ce marais poitevin que nous regrettons de ne pas avoir découvert plus tôt.
Séjour inoubliable ; qui aurait pu parier sur un tel enjeu ? Après sept jours de vie commune, nous avons repris le chemin du retour avec des souvenirs plein la tête. Riches de ces épreuves à la fois amicales et sportives, nous avons décidé de ne plus attendre si longtemps pour nous retrouver.

De Françoise B

Un endroit de rêve

Depuis qu’il connaissait cet endroit, il en rêvait sans cesse. Presque une obsession. Ce lieu magique l’attirait comme un envoûtement. C’était une paisible rivière qui somnolait sous la voûte des arbres. Une dense végétation ombrageait ses berges. Un paysage noyé dans un vert de jade. La plupart du temps, il se contentait de rester assis sur la grève. Il respirait les odeurs de vase. Il sentait la fraîcheur de l’eau sur son visage. Il se laissait bercer par le bruissement des arbres. Il écoutait les canards insouciants se chamailler dans l’eau vive.
Quand il se promenait sur les rives, il attrapait des branches pour caresser le velours de leurs feuilles.
Parfois, il prenait une barque pour se laisser dériver dans le faible courant. Parfois, il pêchait.
Quand rarement, il se trouvait avec d’autres visiteurs, il se mêlait à eux de bonne grâce.
Mais, par-dessus tout, il préférait être seul. Alors, il goûtait une paix qui le transportait de bonheur. Il en retirait une sérénité absolue. Il oubliait la fatigue de ses journées de labeur.
Il avait découvert cet endroit un peu par hasard. Un soir qu’il rentrait d’une journée de travail harassante, il avait demandé à son intelligence artificielle de compagnie de lui trouver un endroit propice à la détente. Un endroit qu’il n’aurait jamais exploré, dont les statistiques de visite étaient quasi nulles. Il voulait être seul, sans être obligé de devoir partager des activités forcées avec d’autres voyageurs. Il s’était installé dans le caisson et le reste avait suivi. Il s’était retrouvé dans ce paysage inconnu mais qu’il savait appartenir à la Terre.
Ce fut une découverte fabuleuse. Après cette première expérience, il n’eut de cesse de vouloir y retourner, de sentir à nouveau cet intense bien être.
Comme à chaque fois, plongé dans son immersion maintenant quasi quotidienne, il entendit la sonnerie mettant fin à la simulation. Il appuya sur un bouton. Le couvercle du caisson se souleva. Il sortit du coffre, un peu étourdi. Il enleva son casque de réalité virtuelle. Il vit son reflet sur l’écran mural de sa chambre. Demain, il aurait quinze ans, selon le calendrier martien, presque trente ans terrestres. La Terre ! Devenue un sanctuaire, interdite à toute présence humaine depuis que la colonisation de Mars avait permis l’expatriation des hommes. Seules de rares expéditions scientifiques pouvaient se rendre sur la planète bleue, observer son retour à l’état primaire. Pour consacrer cet abandon définitif, le calendrier terrestre avait été remplacé par le calendrier martien. Lui-même était né dans une des usines à reproduction de Mars. Demain, ce serait le cent-vingt-cinquième jour de l’année martienne mille trois cent vingt-cinq. Demain, il aurait quinze ans.

De Roselyne

La découverte

Sébastien est un bel adolescent de seize ans, blond, yeux noisette, un mètre quatre-vingt, d’allure sportive, bref un ado bien bâti. Juché sur son scooter électrique, il emprunte une belle allée bordée de hêtres. Il va pour la première fois, chez Valentine qui a invité une bande d’amis pour fêter ses dix-sept ans. Au bout de cette superbe allée, une magnifique demeure bourgeoise, posée au milieu d’un parc aux différentes essences.
Il stoppe son scooter et gravit les quelques marches du perron. A son grand étonnement, la porte est ouverte sur un long corridor d’où lui parviennent des voix et des rires. Il se dit qu’il est inutile de chercher une quelconque sonnette, personne ne l’entendrait. Donc, d’un pas vif, il se dirige vers les sons. Il arrive dans une grande salle qui ouvre sur une vaste véranda. Déjà, de nombreux jeunes sont réunis, une joyeuse ambiance règne dans ce lieu. Sébastien cherche Valentine. Il a vite fait de la repérer et se dirige vers elle. Valentine l’aperçoit et lui fait un grand sourire. Elle est splendide, svelte, élégante, de grands yeux bleus, des cheveux châtain clair encadrent son visage.
-Bonjour Sébastien, je ne te présente pas, tu connais quasiment tout le monde.
-Non, ce n’est pas la peine. Mais, dis donc, c’est vraiment chouette chez toi.
– Oui, lui dit Valentine. Mes parents sont tous les deux architectes et décorateurs d’intérieur. Ils ont remis en état cette bâtisse.
– C’est grandiose, siffle Sébastien.
– Viens, je vais te faire le tour du propriétaire, mais les parties extérieures.
– D’accord, je te suis.
Valentine lui fait découvrir le jardin botanique où se côtoient de nombreuses variétés de plantes. Puis, c’est au tour d’une splendide roseraie. De nombreuses allées magnifiquement entretenues sont ornées de fleurs plus somptueuses les unes que les autres. Sébastien se dit que les jardiniers ne doivent pas flâner pour entretenir un tel espace.
Valentine est tout heureuse de faire admirer à son ami Sébastien ce vaste jardin. Elle lui prend la main.
-Viens Sébastien, je t’emmène vers un petit lieu où j’aime bien me réfugier.
Sur un sentier qui descend en pente douce, Sébastien aperçoit un endroit ombragé sous lequel passe un cours d’eau.
-Voilà, je te présente mon petit coin de paradis. J’aime y venir pour me retrouver seule. Mais je dis seule, pas tout à fait. Regarde, les canards ils sont, ici, chez eux. Ils ont tout l’espace voulu pour nicher, ils trouvent la nourriture nécessaire pour leur survie. J’adore les regarder lorsqu’ils plongent et j’admire les canetons, au printemps qui s’évertuent à nager à en perdre haleine. Ils me font trop rire. Ecoute, le silence il est apaisant. Parfois, il est interrompu par une barque qui passe, pourtant le plus silencieusement possible. Admire ces arbres, certains sont petits et trapus. D’autres, comme celui que tu vois, enjambent le cours d’eau. Parfois, je me demande comment ils tiennent, car ils donnent l’impression d’être très peu ancrés dans le sol tellement leurs racines sont visibles. Tu sais, des petits coins comme celui-ci, c’est aussi le paradis des pêcheurs. Tu vois, la petite plateforme où nous sommes, permet de se poser tranquillement. Tu peux venir avec un bouquin, lire en toute quiétude, t’extraire un moment de l’agitation du monde. La nature est belle et elle est un véritable génie de l’architecture des formes, des couleurs. A elle seule, elle sait comment harmoniser tous les éléments. Regarde, comme ce cours d’eau file et s’enfuit à l’infini sous la voûte de verdure qui abrite nombre d’espèces d’oiseaux. J’appelle cet endroit, ma petite conche.
Valentine, depuis leur départ de la maison de ses parents, tient la main de Sébastien, celui-ci est subjugué, peut-être par la description qu’elle vient de faire, mais plus sûrement par la beauté de la jeune fille.
-Allez, lui dit-elle, nous remontons.
Mais, avant qu’elle n’en dise plus, subrepticement, Sébastien lui fait un baiser en effleurant légèrement ses lèvres. La nature est extraordinaire et sait garder les secrets…

De Pierre

Né sous le signe de l’eau, Geoffroy De Ceyrac décida une fois de plus de s’approcher du rivage et de se repaître du paysage qu’il connaissait dans ses moindres détails. Ce lieu baignait dans un silence monacal hormis le chant des oiseaux et le clapotis de l’eau ; il inspirait à Geoffroy contemplation, méditation aussi.
Ce jour-là était particulier, Geoffroy accomplissait pour la dernière fois son pèlerinage car il devait partir. Il n’avait plus sa place dans le domaine proche, qui fut le sien et qu’il dût vendre à son grand désarroi, car il était ruiné.
Geoffroy pensait à ses descendants en particulier au comte Alban De Ceyrac, qui eut l’initiative heureuse d’acquérir ce beau domaine situé en plein marais poitevin, au bord de l’eau et à quelques encablures de La Rochelle. Le comte Alban de Ceyrac avait trente ans durant la période révolutionnaire et la terreur. A plusieurs reprises, ses amis lui enjoignirent de partir au plus vite à l’étranger car sa tête était mise à prix. Il tenta de fuir mais fut arrêté avant de prendre un bateau pour l’Espagne. Il fut guillotiné après un simulacre de procès. Son épouse et son fils Gaspar eurent plus de chance ; épargnés par la justice révolutionnaire, ils purent quitter le domaine et se réfugier en Espagne.
Après la période révolutionnaire, le domaine redevint propriété de la famille et le resta jusqu’à ce jour. Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands l’occupèrent quelques mois, mais leur présence était très discrète, voire courtoise, ce qui fut reproché à son père à la fin de la guerre.
Aujourd’hui, Geoffroy De Ceyrac, seul survivant de cette noble famille, était un homme très malheureux, ruiné, sans famille, des amis vivants très loin et les nombreux maux dont il souffrait lui rappelait à son grand âge.
Retraité de la marine marchande, Geoffroy repassait en permanence ses souvenirs de voyages au long cours, les pays qu’il découvrit, dans un monde à la fois magnifique et cruel mais ce matin, c’est la fin du voyage.
La rivière se jetait un peu plus loin dans un étang très profond, de grande dimension ; il le connaissait aussi pour y avoir pêché de nombreuses fois. Arrivé au bord de l’étang, il décida de le parcourir dans toute sa longueur et ensuite s’arrêta sous un arbre pour reprendre son souffle. Le soleil brillait, il faisait beau, c’était le début du printemps et la nature s’éveillait après un long sommeil d’hiver.
Geoffray dormait ; il fut réveillé par une ombre proche de lui qui lui disait :
-Geoffray, il est temps de partir, de quitter ce monde qui n’est plus le tien. Allez ! vas-y, nous t’attendons là-bas, loin, sur l’autre rive.
Geoffray prit son courage à deux mains, fit ses adieux à la faune et la flore environnante et s’élança pour son ultime voyage, au fond de l’eau, son univers.

Encore une fois, je vous remercie du fond du coeur de participer à l’atelier d’écriture.

Grâce à vous, nous avons le privilège de lire de sacrées histoires. L’imagination et l’écriture font toujours bon ménage…

Je vous souhaite sincèrement un bel été, même pour celles et ceux qui ne partent pas en vacances, ou qui traversent des périodes difficiles.

J’en sais quelque chose avec le drame que j’ai vécu l’an dernier, et pour lequel j’ai encore du mal à me remettre. 

La fin de l’été va être difficile pour moi, car les visions de l’an dernier affleurent dans mon esprit. 

Après le chaos, restent les doux souvenirs…

Je vous donne donc rendez-vous le 31 août 2023 pour une nouvelle proposition d’écriture.

D’ici là, portez-vous bien et surtout prenez bien soin de vous!

Je vous retrouverai avec grand plaisir et en pleine forme!

Je compte sur vous toutes et tous!

A bientôt…

Créativement vôtre,

Laurence Smits, LA PLUME DE LAURENCE


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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