Avant de se mettre à penser écrire un roman, on a toutes et tous d’abord écrit des poèmes, de simples lettres, puis des textes courts. Tout le monde a tâtonné, a eu des moments de doutes, des pannes, l’envie de procrastiner et même parfois, l’envie de tout abandonner.

Les traversées du désert nous en apprennent beaucoup sur la manière d’écrire des histoires. Après de multiples hésitations et tergiversations, j’ai créé mon blog LA PLUME DE LAURENCE pour aider mes lecteurs et mes lectrices à penser l’écriture autrement. J’aimerais aider toutes celles et tous ceux qui sont bloqués dans leur processus d’écriture.

Il y a celles et ceux qui rêvent d’écrire, mais qui ne se lancent pas. Il y a celles et ceux qui se lancent, mais qui ne terminent jamais leurs manuscrits et qui les rangent au fond d’un tiroir. Il y a celles et ceux qui ne savent pas comment avancer leur trame ou s’adresser aux éditeurs. Il y a celles et ceux qui voudraient s’autoéditer, mais qui ne savent pas comment faire pour émerger de la masse d’auteurs proposant leurs e-books.

Pour écrire cet article, je me base sur le livre en PDF de Malik Khali, “Comment écrire son premier roman et être certain de le terminer”, livre en téléchargement gratuit sur son blog, Ecrivain en devenir.

L’ambition d’écrire un livre

Un jour, on se met à écrire sur tout et rien: des textes courts, des poèmes, des textes de slam. Puis, un jour vient l’ambition d’écrire un livre. On est rempli d’enthousiasme par l’inspiration du moment. L’inspiration finit indubitablement par s’émousser. Et on abandonne le projet à peine amorcé!

Pour réussir à écrire un livre, le cheminement est long. Cela nécessite plusieurs années. En général, on remet tout à demain et on préfère procrastiner pour se divertir. On a envie d’écrire, mais on ne passe jamais à l’action. L’envie ne fait que rester une chimère qu’on ne concrétisera jamais.

Puis, un beau jour, l’inspiration et l’envie reviennent. Même si l’inspiration représente une partie importante dans le processus d’écriture, elle est loin de suffire. La persévérance, l’organisation, la motivation, la patience et bien d’autres qualités sont indispensables pour passer de courts textes ou débuts d’histoires à un manuscrit achevé, prêt à être envoyé aux maisons d’adition.

Malik Kahli – crédit photo: amazon.fr

Se jeter à corps perdu dans son récit

Généralement, il existe deux manières de procéder pour se lancer dans l’écriture d’un livre : foncer tête baissée et se laisser guider par l’inspiration tout au long du processus d’écriture ou alors, préparer minutieusement son récit et établir un plan. Les deux méthodes présentent leurs avantages et inconvénients. Selon Malik Kahli, l’une est beaucoup plus efficace que l’autre.

De nombreux écrivains disent qu’ils écrivent au gré de leur inspiration. Ils se lancent dans l’écriture d’un livre sur un coup de tête, portés par une idée maîtresse, une scène ou un sentiment général. Ils démarrent et n’ont aucune visibilité. Ils ne connaissent pas leurs personnages, ils ne connaissent pas encore l’intrigue, ni même la fin la plupart du temps.

C’est plus difficile d’écrire un roman de cette façon, car le travail de relecture s’en trouve considérablement augmenté. De plus, l’écriture risque d’être inégale à travers le roman. Cela fera fuir les lecteurs, à coup sûr. Vous l’aurez compris, cette méthode n’est pas la bonne!

Crédit photo: mon-poeme.fr

Planifier son roman

Planifier son roman est d’une efficacité redoutable. Elaborer un plan ne tue pas l’inspiration. Cela permet de poser plus méthodiquement les jalons qui vous conduiront d’une idée toute simple à un roman conséquent, cohérent et bien rythmé. En agissant ainsi, vous garderez votre motivation et l’énergie nécessaire pour vous attaquer à la phase de relecture-correction.

Au lieu de vous jeter à corps perdu dans votre récit, prenez le temps de le laisser mûrir. Commencez par une phase de réflexion et notez toutes les idées qui vous traversent l’esprit, même quelques mots. Cumulez vos idées. Joël Dicker procède ainsi avant de commencer tout roman.

Ne vous inquiétez pas de noircir des pages, votre subconscient va faire le tri. Ensuite, vous reprenez toutes vos idées et commencez par donner un titre à votre travail. Je ne parle pas là du titre définitif de votre roman. Résumez-le en une phrase. Cherchez ensuite des possibilités de rebondissements pour insérer dans votre roman et vos personnages. Développez simplement le gros des idées.

Crédit photo: mecanismes-dhistoires.fr

Quand vous avez suffisamment d’idées, vous découpez les événements en chapitres. A partir de là, vous commencez à construire un plan précis. Cela devient l’ossature de votre texte, la colonne vertébrale qui soutiendra toute votre phase d’écriture. Une fois le plan établi, vous aurez une idée assez précise de tout votre récit dans le détail.

Vous pouvez aussi commencer par écrire les chapitres qui vous emballent le plus, tout en gardant une cohérence globale. Vous avez parfaitement le droit de dévier de votre plan initial: c’est normal, rien n’est figé pour l’éternité, surtout pas en matière d’écriture! Il vous suffira de revenir à votre plan et de procéder aux ajustements nécessaires. Nous sommes bien d’accord: rien ne se fera si vous ne prenez pas du temps et de l’énergie à concrétiser votre projet, tout en restant motivé jusqu’au bout.

La méthode de Malik Kahli

  1. Se préparer

Pour mener votre projet jusqu’à la fin, c’est simple: vous devez écrire! Cela paraît évident, mais c’est toujours bien d’en prendre conscience. Vous devez trouver un endroit calme ou inspirant pour écrire: un bureau, un café, la table de votre cuisine. Décorez votre bureau d’une manière qui vous inspire et installez-vous confortablement. A vous de voir où vous vous sentez le mieux!

Crédit photo: stereotexte.fr

2. Créer ses rituels

Choisissez un moment de la journée qui est le plus propice pour vous pour écrire. Essayez de déterminer si vous êtes plus inspiré et efficace tôt le matin ou si vous êtes plutôt un oiseau de nuit. Une fois que vous aurez déterminé cela, tenez-vous-y quotidiennement.

Coupez impérativement de toute distraction: télévision, internet, téléphone, réseaux sociaux, etc. Faites en sorte de consacrer ce moment exclusivement à l’écriture. Il suffit d’un texto, d’un mail ou tout autre élément étranger pour vous faire perdre toute concentration. Ensuite, il vous faudra plusieurs minutes pour retrouver un état de concentration proche ou identique à celui que vous aviez avant d’être interrompu. C’est encore plus vrai si vous manquez de temps pour écrire.

Crédit photo: welcometothejungle.com

3. Ecrire tous les jours

Donnez-vous un nombre de mots à faire par jour. Commencez petit si vous pensez ne pas avoir de temps, par exemple par 250 ou 500 mots, 3000 signes… Ensuite, écrivez. Si vous ne vous sentez pas inspiré, écrivez tout ce qui vous passe par la tête. Au pire, commencez à recopier un texte. Le simple fait de dégripper la machine vous permettra de vous lancer derrière avec vos propres mots et vos propres idées.

Quoi qu’il arrive, écrivez. Il suffit de faire un calcul très simple. Admettons que vous visiez un premier
roman assez court ou dans la moyenne, disons 400 000 signes (espaces compris, cela va de soi). Au format éditorial, il est en général considéré qu’un feuillet est composé de 1500 signes. Ce qui veut dire qu’un roman de 400 000 signes tiendrait sur 267 pages. Ce qui en fait un ouvrage honorable, ni trop court, ni trop long pour bien commencer.

Admettons que vous écriviez 5000 signes par jour (ce qui est totalement faisable). Combien de temps vous faudra-t-il pour atteindre cet objectif faramineux de 400 000 signes!? Je vous donne la réponse : 80 jours!!

Crédit photo: youtube.com

Si vous respectez ces 3 points et les installez comme une routine, cela permettra à votre cerveau de s’épargner des efforts. Cela vous évitera aussi de trop procrastiner. Vous devez conditionner votre cerveau à écrire et à être créatif, tous les jours, au moment choisi. Vous serez ainsi plus efficace: vous optimiserez votre temps et vous gagnerez en confiance!

La structure d’un récit

Il existe une structure du récit qui a fait ses preuves depuis l’antiquité. Les Grecs l’utilisaient déjà dans leur dramaturgie. Cette structure est toujours utilisée de nos jours et la plupart des livres ou des films contemporains sont basés dessus.

Les écueils représentent les obstacles, les difficultés et/ou les imprévus que votre ou vos personnages auront à franchir pour évoluer au sein de votre histoire. Ils peuvent affronter un antagoniste, ou bien eux mêmes (conflit intérieur). Parfois, l’environnement lui-même peut apporter du conflit. C’est notamment le cas dans la majeure partie des dystopies comme “1984 ” de George
Orwell
par exemple.

Le conflit sous toutes ses formes est essentiel. Il est important de bien l’amener et surtout de bien traiter et résoudre tous les conflits dont vous aurez agrémenté votre histoire. Au début, vous allez mettre en place l’intrigue et présenter les personnages. Ensuite, un premier écueil vient sortir le personnage principal de sa situation initiale.

La suite du récit racontera comment votre personnage tentera de se sortir de cet écueil, ou comment il essaiera de revenir à sa situation initiale. Cet écueil initial change toute la donne pour votre personnage. De cet événement inattendu découleront toutes les autres situations qui finiront par faire évoluer vos protagonistes.

Crédit photo: faire-un-film.fr

En général, un second écueil apparaît au centre du récit. Il rebooste l’histoire. La partie centrale servant au développement et étant la plus longue, il se peut que parfois le rythme vienne à s’essouffler. Le nouvel écueil redonne du rythme et permet d’aller crescendo jusqu’au climax, là où le suspense atteint son paroxysme, juste avant la chute, la fin de l’histoire, où toutes les intrigues et les
conflits apportés tout au long du roman doivent absolument être résolues.

Toutes les portes que vous avez ouvertes doivent se refermer avant le mot FIN. C’est un contrat moral que vous passez avec le lecteur. Il se laisse happer dans l’univers que vous lui proposerez, mais ne vous moquez pas de lui. En échange, il s’attend à ce que vous le divertissiez, que vous lui procuriez des émotions, mais il faut absolument que votre histoire soit crédible et cohérente et que votre fin le soit également. C’est capital!!

Trouver son inspiration

Prenez le temps de regarder ce qui vous entoure, les gens dans la rue, de chercher des idées, de penser à des situations, des dialogues, ou de vous souvenir de scènes intéressantes de votre propre vécu. Prenez des notes dès que possible pour ne pas perdre une idée potentielle. Ayez toujours un petit carnet sur vous ou servez-vous de votre téléphone pour immortaliser le moindre détail. On ne sait jamais, en vous relisant vous aurez peut-être une illumination qui va tout changer!

blog LA PLUME DE LAURENCE laurencesmits.com

La phrase d’accroche

Posez-vous au calme pendant au moins une heure ou deux. Là démarre le brainstorming à proprement parler. Couchez le maximum d’idées en vrac. Ne vous bridez surtout pas. C’est seulement pour vous et il n’y a pas de témoins. Allez-y, lâchez-vous!! Assemblez les idées comme bon vous semble. Testez tout ce que voulez. Normalement, une idée maîtresse devrait finir par jaillir de cet exercice. Elle vous servira de base pour construire votre scénario dans les phases suivantes.

Votre phrase d’accroche vous servira à déterminer tout le reste. Choisissez-la bien!! Dans l’idéal,
elle doit contenir l’ensemble de votre futur manuscrit. Elle doit faire référence au personnage principal et au nœud de l’intrigue et faire part de la résolution de cette dernière. Cette phrase d’accroche est personnelle et vous servira uniquement à mettre en place votre plan. Donc, n’hésitez pas à être explicite.

Crédit photo: 5euros.com

Les personnages

Ensuite, commencez à développer vos personnages. C’est le moment de les nommer si vous ne l’avez pas déjà fait. Faites-le brièvement dans un premier temps, en indiquant en une phrase leur description et leur rôle. Faites un petit résumé du personnage dans l’histoire. Son propre point de vue, ses tenants et aboutissants. Ensuite, écrivez sa fin. En gros, c’est le même schéma que pour les
étapes du récit. Vous verrez, tout finira par se rejoindre à un moment donné.

Une fois que c’est fait, revenez au récit. Développez vos phrases précédentes en un paragraphe. Joignez le début et le premier écueil. Ensuite, développez indépendamment chacune des autres phrases en un paragraphe. Vous devriez obtenir un court résumé de votre intrigue de quatre
paragraphes.

Commencez à insérer vos personnages et leurs actions dans ces paragraphes. Ces différents allers-retours vous aideront à construire une histoire cohérente, en ayant toujours en tête l’histoire dans sa globalité et l’histoire du point de vue de chaque personnage.

Crédit photo: enviedecrire.com

Créez ensuite une fiche complète par personnage. Inventez-leur une vie, une naissance, une mort, des tatouages si vous voulez, des frères et des sœurs, des tics, des lunettes, etc. En un mot, tout ce dont vous avez envie, afin de les connaître comme votre poche.

Le premier jet

Créez aussi une fiche détaillée par chapitre. Le vrai travail commence par écrire le premier jet de votre roman. Vous pouvez commencer par là où vous le souhaitez. Si vous ne sentez pas un paragraphe, écrivez cet autre chapitre qui vous inspire sur le moment. Le tout restera très cohérent étant donné que vous avez un plan détaillé de chaque partie. Avec ça, finis les blocages et l’angoisse de la page blanche!

Après le premier jet, votre travail est loin d’être terminé! Vous n’envoyez pas ce jet aux éditeurs, cela va de soi! Le premier jet, c’est un diamant brut qu’il faut maintenant polir! Dans les phases de relectures et de corrections, vous corrigez d’abord le fond. Puis la forme. Ensuite la syntaxe. Vient la phase de test sur des bêta lecteurs triés sur le volet qui vous feront normalement des retours pertinents. Restez humble et à l’écoute. Faites taire votre ego, il n’a pas sa place dans cette phase!

Après toutes ces étapes, à vous les éditeurs!

Crédit photo: pinterest.fr

En guise de conclusion

Quoi qu’il arrive avec votre manuscrit par la suite, ne désespérez jamais! Avec le temps, vous ne pouvez que vous améliorer. Vous finirez par développer votre propre style et votre propre manière d’écrire vos livres. Patience et persévérance sont les maîtres mots en écriture.

A chaque étape réussie dans le parcours, célébrez-la. C’est très important de se féliciter par un moyen ou un autre. Célébrez aussi votre première lettre de refus. Cela prouvera que vous êtes allé au bout de votre démarche. Profitez de toutes les richesses que l’on peut trouver sur internet pour vous former ou prendre de précieux conseils, sans vous noyer toutefois!


Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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