Nous avons tous des tics verbaux (ou de langage) quand nous nous exprimons à l’oral ou à l’écrit.
Mais, ce phénomène gâche considérablement votre expression générale.
Ces tics de langage empêchent votre interlocuteur de vous lire ou de vous écouter avec efficacité. Ils nuisent même à votre crédibilité.
Et franchement, très souvent, ces tics ne veulent rien dire du tout!
Que cherchez-vous en les utilisant à tout propos?
De plus, ces tics verbaux nuisent à votre CV, nuisent à vos courriels, nuisent à tout échange oral ou écrit, nuisent au bureau, nuisent à tout écrit professionnel ainsi qu’à votre futur entretien d’embauche.
En conséquence, vous devez absolument les bannir de votre pratique.
Ces tics créent des lourdeurs, occasionnent des fautes de français et sont vraiment de mauvais goût.
Ces tics verbaux sont partout: au travail, à la maison, au supermarché, dans les médias, sur Internet, dans la rue!
Incorrects ou maladroits, les tics de langage sont omniprésents. pire, ils devenus banals!
STOP!
Pour vous en débarrasser, vous devez commencer par les identifier.
Pourquoi utilise-t-on les tics verbaux?
Dans la vie de tous les jours, vos petits tics de langage, souvent attachants par ailleurs, font partie de votre personnalité.
Reconnaissez que ces expressions sonnent creux, frôlent souvent le ridicule et sont particulièrement utilisées à mauvais escient.
Vous êtes vous-même pris dans cette ambiance de mots et d’expressions béquilles qui changent selon les modes et les époques.
Etes-vous obligé d’imiter les autres dans ce domaine?
La manière dont vous vous exprimez est tout aussi importante que la façon dont vous vous comportez.
Ces tics prouvent que vous avez besoin d ‘appartenir à un groupe. Ils vous rattachent à tel ou tel groupe:par exemple, au groupe de “jeunes” qui utilisent les “grave, carrément, cool, etc.”, ou à un milieu branché, comme les “en mode boulot, c’est énorme, etc.”
Ces tics de langage vous permettent de vous positionner socialement.
Vos tics verbaux peuvent aussi dire de vous que vous manquez d’assurance dans la vie.
Ils peuvent donner l’impression que vous êtes timide, ou que vous ne maîtrisez pas ou que vous n’assumez pas vos propos.
Comme par exemple, les trop nombreux “euh”, “je pense que…”, “il me semble que…” et “je dirais que …”.
Ces tics sont souvent utilisés en cas de stress. C’est le point sur lequel vous devez travailler!
Vous pouvez utiliser aussi ces tics de langage par peur du ou des silences.
Réconciliez-vous avec le silence; laissez respirer vos phrases pour trouver les mots les plus justes, les plus proches de votre ressenti.
Lorsque vous ne savez pas très bien quoi répondre, ou quand vous voulez éviter un silence gênant, vous avez parfois tendance à utiliser ces tics de langage, tels que: “c’est clair, ça le fait, voili voilou”.
Ces tics verbaux, un peu creux, trahissent de votre part, une certaine anxiété.
Vous vous contentez d’asséner des formules toutes faites.
Les mots servent alors à cacher un contenu émotionnel.
Ces tics verbaux seraient-ils présents dans vos propos pour vous rassurer?
Ces automatismes bouche-trous ne sont que des subterfuges pour engager un dialogue ou des protections pour ne pas s’engager d’emblée dans une conversation.
Vous cherchez sans doute à limiter les risques; vous cherchez à montrer à l’autre que vous êtes engagé dans la conversation, mais est-ce vraiment le cas?
De nos jours, à la place de “je stresse”, qui utiliserait “j’ai du chagrin” ou “je suis en colère“?
Pourquoi cachez-vous vos émotions sous des formules toutes faites, et creuses de surcroît?
Ce sont des mots qui font écran, qui créent une barrière entre vous et la personne à laquelle vous vous adressez.
Vos tics verbaux et de langage risquent de parasiter votre communication à tous égards, et ruiner votre crédibilité.
La manière dont vous vous exprimez à l’écrit ou à l’oral a un impact sur les autres encore plus important que votre façon de vous habiller ou de vous tenir.
En utilisant des tics de langage, machinaux ou inconscients, parfois voulus et plus ou moins ridicules, vous pouvez aussi avoir tendance à vouloir orienter votre propos.
Les tics verbaux peuvent passer inaperçus dans votre vie privée – cela vous permet, sans doute, de donner de vous une image sympathique- mais ils nuisent à votre sérieux dans le monde du travail.
Pour les repérer, il faut d’abord vous écouter parler, puis ensuite vous vous lancez le défi de les éliminer de vos discours et de vos écrits.
Avant un événement important, comme un entretien ou un concours par exemple, essayez de vous entraîner avec un proche qui sera capable de signaler vos tics de langage.
Vous devez -et vous pouvez- vous débarrasser de ces abus de formules toutes faites, en essayant de diversifier votre vocabulaire.
Avant toute chose, vous devez savoir si vous utilisez des tics de langage qui parasitent votre discours.
Mais, ne vous auto-analysez pas à outrance lors d’une entretien ou dans une conversation!
Vous y perdrez en naturel, et vous serez assez vite déconcentré!
Des exemples de tics verbaux
Où est donc passée la langue de Molière?
Les tics de langage sont aussi un phénomène de génération.
Ces expressions envahissantes éclairent la société dans laquelle nous vivons.
Ne refléteraient-elles pas une certaine langue de bois, une certaine frilosité à s’engager, ne serait-ce qu’au niveau du langage?
Les tics de langage ferment la porte à toute discussion et empêchent tout prolongement éventuel.
Auriez-vous peur de débattre, d’affirmer vos opinions clairement, de penser différemment des autres?
Pourquoi utilise-t-on l’expression envahissante “c’est clair!“, alors que le monde ne nous a jamais paru aussi opaque?
Pourquoi le terme économique “je gère” envahit-il les propos les plus intimes?
Désormais, tout le monde gère tout: le portefeuille d’actions, la grand-mère malade, la caisse du chat ou le dernier échec amoureux? Pour ne citer que quelques exemples….
Pire encore: j’entends, dans ma pratique professionnelle d’enseignante ou autour de moi, la formule verbale “ils croivent”!
De quel ‘croiver’ est-il question? Ce verbe n’existe pas dans le dictionnaire!
Et que dire de l’absence de négation, entendue à longueur de journée?
Que dire aussi de l’expression avec la négation absente “je dis ça, je dis rien”?
Cette phrase n’a aucun sens concret! Soit vous dites quelque chose ou alors vous ne dites rien!
L’expression “c’est juste pas possible” – au passage, vous remarquerez l’absence de négation- placardée à tout bout de champ, n’et absolument pas acceptable!
C’est un anglicisme sans intérêt, mal traduit, et de surcroît, qui alourdit votre propos de manière pédante!
En français, le terme “juste” s’emploie dans le sens de ‘trop, vraiment‘. Alors qu’en anglais, le même terme signifie “précisément, exactement”.
Voici une petite liste de tics de langage les plus fréquents que j’ai concoctée pour vous:
- j’avoue
- si vous voulez
- entre guillemets
- c’est clair
- absolument
- tout à fait
- je gère
- c’est évident
- point barre
- pour faire court
- on va dire ça comme ça
- il me semble
- moi, je…
- en mode…
- ça le fait
- ça va pas le faire
- voili voilou
- j’imagine
- carrément
- certainement
- genre
- grave
- cool
- bref
- au jour d’aujourd’hui
- c’est que du bonheur
- c’est pas faux
- il n’a pas tort
- c’est ouf
- du coup
- trop pas
- trop peu
- abusé
- pas de souci
- voilà
- win-win
ETC….
La liste paraît bien longue; elle n’est pas exhaustive!
Comment vous exprimer correctement?
Bannissez à tout prix le jargon qui fait fuir!
Les informaticiens, les techniciens, les ingénieurs et les scientifiques en général détiennent probablement la palme du jargon!
Il est vrai que chaque milieu professionnel a ses codes et ses expressions.
Mais, cela peut devenir vite agaçant pour les autres, à l’écrit ou à l’oral, voire même clivant pour vos interlocuteurs!
Essayez donc de vulgariser vos propos pour retenir toute l’attention de votre auditoire ou de vos lecteurs!
Éliminez d’office tous les tics de langage cités dans cet article – au moins, ceux-là, de par leur fréquence!- qui exaspèrent et n’apportent rien du tout dans votre discours!
Cela manque de rigueur, de force de conviction. En utilisant ces tics, vous coupez court à toute discussion alors que vous auriez tout intérêt à rebondir et à étayer les idées d’autrui, ainsi qu’à développer votre argumentation!
Comprenez bien que vos tics verbaux nuisent à votre crédibilité!
Privilégiez aussi, au maximum, les mots français, et non les anglicismes du genre “cool, trop cool”.
Cela fait vraiment mauvais effet.
De plus, vous afficherez à tous votre pauvreté de vocabulaire.
Les clichés doivent être utilisés avec parcimonie.
J’entends par là des proverbes ou expressions métaphoriques, comme par exemple: “vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué”, “la vie appartient à ceux qui se lèvent tôt”.
Ces expressions génériques sont vides de sens dans un écrit ou dans un discours. Elles donnent aussi à votre auditoire l’impression que vous n’avez rien préparé avant de discourir.
Si vous ne voulez pas que vos auditeurs prennent leur stylo pour commencer à compter le nombre de “euh” que vous prononcez en 5 minutes, vous devez absolument éviter ce genre de tics de langage également.
A la place, préférez faire une pause, sans émettre de son! Votre discours gagnera en clarté!
Vous aurez même l’air d’un sage qui choisit ses mots avec soin, pour ne pas dire avec méticulosité!
Car, en abusant des tics verbaux, vous affichez aux autres votre paresse intellectuelle.
Le tic de langage n’est pas un outil de communication. Il sert simplement à vous retrancher derrière des barricades verbales dépourvues de signification, et qui évite un véritable échange, dans lequel de vraies paroles sont prononcées.
Là est le problème!
Ce sont des mots qui servent à ne pas répondre. Certains tics ne sont que des relances pour signifier à celui ou celle qui parle que vous l’écoutez bel et bien, sans pour autant vous engager.
Ces tics verbaux sont des mots écran. Vous faites écran en les utilisant. Mais que pensent les autres de ce qui se cache derrière cet écran?
En guise de conclusion
Il est important pour vous de prendre conscience de vos tics de langage et d’essayer d’y remédier.
Je vous y encourage!
Ces tics verbaux sont de mauvaise habitudes, machinales ou inconscientes, certes, parfois voulues et plus ou moins ridicules; vous les avez contractés généralement sans vous en apercevoir!
Vous n’êtes pas obligé de remplir tous les blancs ou vides dans une conversation, surtout par ces tics de langage insupportables!
Retenez que parfois, les tics verbaux peuvent perturber la compréhension, en particulier chez des individus d’âge différent.
Je ne porte aucun jugement moral sur l’évolution de la langue, mais j’attire simplement votre attention sur un défaut qui peut vous nuire au quotidien.
Toutes les langues évoluent. Pourrions-nous faire en sorte que notre français garde malgré tout une certaine richesse de vocabulaire?
Identifier vos tics de langage vous permettra de mieux vous en débarrasser.
E faisant cet effort, tous ces mots parasites ne seront bientôt qu’un lointain souvenir pour vous!
Du moins, je l’espère!
Ce sont des “modes” de langage, que l’on attrape à force de les entendre chez les autres. A surveiller…
Sympa