Et de 3…semaine 3 du confinement. Je n’ai pas vu la semaine passer, comme en temps normal. J’ai la vague impression que le temps s’accélère, car je peux dire que j’ai manqué de temps pour faire tout ce que j’avais prévu de faire cette semaine.

C’est curieux et étrange à la fois cette impression de galoper après le temps, alors que nous sommes confinés. Il est vrai que pour moi, à part mes activités sportives et intellectuelles forcément annulées, le programme ne change guère: je télétravaille avec mes élèves, je tiens le blog, je lis, je fais des recherches, je regarde des films et je marche avec ma chienne tous les jours dans mon coin de campagne charentaise.

Une chose a néanmoins changé: je crois que nous faisons plus attention aux petits signes, de rien du tout parfois, et que nous nous attardons sur de petits détails, qui n’avaient aucune importance avant. C’est le cas pour moi. Tout événement mineur -puisqu’il ne se passe pas grand chose dans nos vies en ce moment- prend une importance considérable.

La météo s’affole

Cette semaine, ici en Charente-Maritime, et ailleurs je le sais, lundi 30 mars, la neige est tombée, assez drue, sans tenir au sol. Nous n’avions pas vu de neige depuis pratiquement 10 ans dans notre région. Quel exploit! Que j’ai tout de suite partager avec mes proches via des messages interposés!

L’hiver nous a fait un salut de la main: au revoir les amis, à l’année prochaine. Je lui ai répondu: prends ton temps, on n’est pas pressés de te revoir, mon cher!”.

C’était quand même rigolo. J’ai un chat qui n’a pas encore deux ans. Il cherchait à sortir, mais le froid l’en dissuadait depuis le début de la matinée. A un moment, je l’ai forcé un peu et il est resté assis sur le rebord de la fenêtre de la cuisine. Un flocon l’a atteint, et pris de panique, il a gratté sur le carreau pour rentrer. C’était le première fois de sa vie qu’il assistait à ce spectacle de la nature. Visiblement, il n’a pas apprécié.

Depuis, le soleil est revenu en force et nous fait accepter plus facilement notre confinement. Mais, quand même, la météo s’est joué de nous en nous offrant un sacré caprice!

La magie de la technologie

Laissez-moi vous conter un épisode survenu cette semaine et que je trouve cocasse. Comme nous ne pouvons plus nous rendre directement dans les magasins de bricolage, et que nous sommes en train de rénover notre plafond de salle à manger mais qu’il nous manque des ingrédients, je me suis rendue sur le site internet de Bricomarché.

Jusque-là, rien de bien passionnant. Sauf que j’ai dû attendre, faire la queue sur Internet, comme avec un numéro de ticket et un temps d’attente. Un petit bonhomme blanc avançait sur une ligne verte, m’indiquant mon avancée et le temps qui me restait à attendre.

J’étais stupéfaite que cela existe aussi sur Internet. J’ai dû attendre 18 minutes. Le délai d’attente imparti, une sonnerie a retenti et c’était mon tour. Enfin! Ensuite, je n’ai eu aucun problème pour commander et payer pour finaliser ma commande, ce qui n’avait pas été le cas la semaine passée pour commander mes courses en ligne sur le drive d’Intermarché. impossible d’ailleurs d’y parvenir.

Les sites sont vicitimes de leur succès. Incroyable mais vrai!

Néanmoins, il faut avouer que grâce aux nouvelles technologies présentes dans nos vies, il est quand même aisé de rester proches de nos familles et amis, via les réseaux sociaux, Whatsapp en vidéo ou Skype. Il est vrai que la communication est démultipliée depuis le début du confinement.

Merci à la technologie du XXIe siècle, merci à tous les professionnels qui oeuvrent dans l’ombre pour que cela soit possible!

Rendez-vous en terre inconnue

Vous pensez que j’évoque, par ce titre, la célèbre émission de Frédéric Lopez, émission que j’adore par ailleurs. Que nenni! J’évoque notre situation de confinés et ce que nous vivons actuellement.

Cette pandémie nous pendait au nez, mais nous avons fait l’autruche. Après deux décennies d’épidémies du H1N1, du SRAS, de la grippe aviaire, et sans doute d’autres qui ne me reviennent pas à l’esprit, nous n’avons pas agi ni considéré que quelque chose de grave pouvait nous arriver et nous tomber dessus.

Nous avons reçu beaucoup d’alertes, mais nous les avons ignorées tout bonnement. Je n’en cherche pas les raisons, ce n’est pas mon propos. Je n’accuse personne, ce n’est pas mon rôle. Nous avons pensé et cru, à tort, que nous étions protégés de tout, de la guerre, des épidémies, de la pollution grave. Nous sommes commes les autres. Constat criant et affligeant de la vérité!

Nous n’avons pas voulu voir! Nous avons oublié l’Histoire! Comme d’habitude! Pourtant, l’Histoire et la Nature nous rappellent que nous sommes mortels, petits et fragiles. Comment oublier l’épidémie que l’on nomme sans doute à tort de ‘grippe espagnole’, survenue il y a 100 ans et l’épouvantable inondation de Paris en 1910: comment pourrait-on, un seul instant, penser que les calamités n’appartiennent qu’au passé ou ne surviennent que dans d’autres pays plus lointains?

Nous avons oublié que nous sommes reliés à nos ancêtres, à leurs tragédies et aussi à leur résilience! Que retiendra l’Histoire de cet épisode malheureux que nous vivons actuellement?

Bill Gates, par des algorythmes, avait prédit une épidémie mondiale en 2015. Il s’est juste trompé de 5 ans! Personne ne l’a écouté et tout le monde l’a ignoré, malgré une conférence où il en parlait! Nous n’étions pas prêts! “Nous ne sommes pas prêts pour la prochaine épidémie” : c’est par ces mots qui semblent aujourd’hui prophétiques que Bill Gates débutait en 2015 une conférence sur les leçons à tirer d’Ebola.  “La prochaine épidémie pourrait être bien plus dramatique. Il pourrait y avoir un virus avec lequel les gens infectés se sentiraient suffisamment bien pour prendre l’avion, aller au marché…”, annonçait-il! On le disait alarmiste à l’époque…

Nous avons peut-être considéré certains événements par le trou de la serrure. Nous avons du mal à accepter que cela arrive chez nous, 5e puissance mondiale. Car, nous n’avons aucune expérience en la matière.

Comment un petit virus peut stopper 3 milliards d’êtres humains? Comment un petit virus peut bloquer et confiner la moitié de la planète? Vu d’une autre planète, la situation pourrait paraître loufoque et cocasse, s’il n’y avait pas autant de victimes sur notre planète!

Ce confinement est-il une punition? Voire une punition divine, comme certains pourraient nous le laisser croire? Devant nous, c’est un monde inconnu. Ce virus, c’est un monstre, comme une jungle qui nous happe.

Notre chez-nous devient un territoire à conquérir, à reconquérir. Sans doute, certaines et certains d’entre nous vont découvrir des choses chez eux qu’ils ne soupçonnaient pas. Des pièces dans lesquelles nous n’avions pas d’habitude précise. Notre chez-nous est à explorer de manière différente et nouvelle. Nous sommes exilés chez nous, contraints de subir les désordres liés à ce virus virulent. Alors, partons en terre inconnue, vers ce chez-nous que d’aucuns peuvent délaisser en temps normal! Que raconte de nous notre intérieur?

L’enfer, c’est les autres

Cette citation de Jean-Paul Sartre reflète bien notre situation de confinés. Nous commençons à craindre de nous rendre au supermarché, car certains clients n’ont pas de gants pour toucher les produits. Et ça tâte, ça tâte…on ne tâte plus, on regarde simplement!

J’ai laissé à mon compagnon le soin d’aller faire les courses, car j’ai du travail et je veux m’y consacrer pleinement. D’un commun accord, nous avons décidé de prendre des mesures: il met son casque de bricolage désinfecté à l’avance et après sa visite, une paire de gants jetables, une tenue qu’il enlève dans le garage dès son retour et qu’il étend ensuite dehors. Mon rôle est de conditionner les courses: je mets du gel sur les mains avant et après et je lave tous les légumes abondamment.

Jean-Paul Sartre

Certains, devenus hypersensibles aux nouvelles et craignant d’attraper ce fichu virus juste en respirant ou en bougeant un petit doigt, se badigeonnent de gel hydroalcoolique sur tout le corps, en appliquant la même méthode sur leurs animaux familiers. Conclusion: des pathologies graves apparaissent chez les uns et les autres!

Le Président de la République a dit que nous étions en guerre. Il a oublié de nous dire que nous étions en guerre contre nous-mêmes! La folie gagne certains et leur fait perdre leur lucidité!

Dans cette pandémie, l’homme est face à l’homme!

Après la razzia sur les pâtes, le papier toilette, la farine, et autres produits, désormais, c’est la razzia sur les produits ménagers. Pour quoi faire? Certains nettoient leur lieu de vie avec de l’eau de Javel pure, ou avec d’autres produits toxiques et industriels, de peur d’attraper le virus. Il me semble que ce virus ne voyage pas par lui-même dans les airs comme Superman. Récurons, mais avec modération!

Je ne ferai pas un résumé des fausses informations, des “fake news” circulant sur Internet ainsi que des thèses complotistes. Les gens n’ont rien d’autre à faire pendant ce confinement? Il n’y a aucun symbole de l’au-delà dans cette pandémie. Il n’y a pas de complot: il y a juste notre aveuglement!

Ces théories complotistes ne sont qu’un ramassis et une succession d’arguments non connectés les uns aux autres, un mille-feuille de “conneries” diverses et variées pour faire peur aux gens. Il faut savoir raison garder! Il vaut mieux se serrer les coudes que de jouer des coudes, non?

La liberté mise à l’épreuve

Certes, nous sommes assignés à résidence, comme certains qui ont eu maille à partir avec la justice. Certes, la situation est difficile. Relativisons: nous sommes globalement en bonne santé, c’est un miracle! Tout le monde n’a pas cette chance!

Nous avons tous un besoin vital de liberté. Mais, nous avons le temps de réfléchir à quelle ou quelles liberté(s) nous souhaitons vraiment pour notre vie. Nous sommes privés de liberté- pour l’instant.

Que veut dire réellement ce mot ou cette notion? Quelle est exactement notre expression de la liberté? Nécessairement, cela revient à faire des choix. En ce moment, la liberté, cela veut dire ne pas sortir de chez soi. Cela reste physique.

Nos frontières sont surtout mentales, n’est-ce-pas? Nelson Mandela, lui, est réellement resté confiné pendant de très longues années. Il répétait sans cesse qu’il pensait et qu’il récitait de la poésie, et que c’était là que résidait sa liberté. Il voyageait tout en étant enfermé!

Nous pouvons être confinés et nous sentir libres. Nous pouvons être confinés heureux et joyeux. Est-on obligés d’être dans la jérémiade, dans la plainte? Pourquoi ressentir de la tristesse?

Un mot devenu à la mode

“Confinement”: à vrai dire, ce mot n’était pas très utilisé dans la langue française. Avant. Le virus l’a dépoussiéré, l’a sorti de son tiroir à oubliettes. Le confinement ressemble à l’enfermement. Ce mot à la mode de chez nous arrive brutalement dans le langage. Sans crier gare – comme le virus!

Ce mot est devenu populaire, utilisé sur une base planétaire. Chaque langue doit savoir accueillir un nouveau mot dès que l’usage le certifie. Ce mot n’est pas très beau. C’est vrai. Il évoque surtout une certaine forme d’angoisse. Il évoque l’univers médical.

Ce mot définit des mesures prises pour séparer des personnes atteintes d’une maladie des autres. Le synonyme pourrait être “réclusion”. Ce mot évoque aussi l’univers carcéral. Fort heureusement, espérons que nous prendrons pas “perpet” avec le Covid-19.

Le déconfinement ou le monde d’après

Voilà encore un mot nouveau qui sonne à nos oreilles depuis peu: “déconfinement”. Cela me fait penser à ‘déconfiture’. C’est une vague notion et il y va de notre intérêt de ne pas trop fantasmer le déconfinement.

Certes, il nous faudra nous relever et compter nos morts. Il faudra surtout faire surgir un nouveau monde. Je supporte ce confinement avec mes interrogations et ma philosphie, que je partage avec vous par le biais de ce journal de confinement.

Mais, je ne pourrai pas revenir en arrière. Il y a eu un avant. Il y aura un après. Nous serons tous de nouveau ensemble un jour, pas si lointain. Quand nous serons devenus des déconfinés!

Nous devons habiter cette expérience qui nous est envoyée, pour la transformer et la métamorphoser. C’est comme une aventure à mettre à profit pour questionner sa vie, sa façon de vivre, sur l’après. Nous sommes dans l’attente.

Nous pouvons contempler la nature sans cette pollution qui nous tue à petits feux. Nous pouvons profiter de ces moments de silence pour les faire pénétrer en nous. Nous pouvons repenser l’expérience de notre solitude. Nous pouvons repenser nos habitudes.

Que dit cette expérience de notre monde intérieur? Vraisemblablement, cette expérience devrait et doit nous faire grandir et nous faire apprendre des choses. Sinon, à quoi bon? Cela demande des efforts. A-t-on déjà évolué ou changé de société sans effort?

Cette expérience nous fait découvrir (ou redécouvrir) les besoins simples de la vie. Nous faisons des choses que nous n’avions plus l’habitude de faire. Nous faisons des découvertes sur nous grâce au confinement.

Pour une fois que du temps nous est donné, pour ne pas dire offert, notre espace nous est retiré. C’est certes une épreuve inimaginable aux conséquences inimaginables. Il est souvent douloureux d’être contraints à l’introspection. Il ne faut surtout pas se laisser envahir par la vacuité. Un monde à l’arrêt n’est pas un monde qui s’appauvrit.

Pour moi, cette tragédie est un mal pour un bien. Elle doit déboucher sur une prise de conscience. Elle devrait nous faire prendre conscience de notre folie consumériste. Elle devrait nous faire prendre conscience de notre avidité et de notre manque de partage. L’économie en est venue à gouverner le monde. Est-de cela que nous voulons?

Pour ne pas revivre dans le monde d’avant, il faut tout remettre en question. Y compris son ego! Il est sans doute temps d’exprimer une conscience collective concrète pour qu’elle soit enfin écoutée! Il faut revenir aux choses essentielles, comme au temps de nos aïeux.

Il en faut peu pour être heureux
Vraiment très peu pour être heureux
Il faut se satisfaire du nécessaire
Un peu d’eau fraîche et de verdure
Que nous prodigue la nature
Quelques rayons de miel et de soleil

Il en faut peu pour être heureux
Vraiment très peu pour être heureux
Chassez de votre esprit tous vos soucis
Prenez la vie du bon côté
Riez, sautez, dansez, chantez

(chanson “Il en faut peu pour être heureux” du dessin animé de Walt Disney, “Le livre de la jungle”).

Plutôt que de caresser sans cesse notre portable, ne serait-il pas profitable de caresser plus son conjoint ou conjointe ou ses enfants ou ses animaux? Plutôt que de se lamenter, ne serait-il pas profitable de développer sa puissance créatrice face à la tragédie?

Moi, je veux après un monde moins carboné comme il est en ce moment. Je veux plus de vert et moins de CO2. Nous sommes tous d’accord sur ce point. Serons-nous capables de redéfinir nos vies pour aller au bout de nos envies d’un autre monde?

Nous nous trouvons à la jonction entre deux mondes. Le temps nous est offert pendant cette période pour penser quelle normalité nous souhaitons trouver après. Le temps est propice pour désirer un nouveau monde. Il est impératif d’avoir un regard critique sur le monde dans lequel nous vivions avant le confinement.

Le modèle d’avant n’est pas tenable. Il est normal qu’il s’effondre. Nous désirons vivre plus en symbiose avec ce qui nous entoure. Nous devons nous désintoxiquer de notre mode de vie, système pensé dans les années 60 dans un monde en plein boom économique et pensé pour des Européens par des Européens?

Nous devons devenir des acteurs de notre vie plutôt que de toujours la subir. L’urgent a envahi nos pensées du moment. Je suis sonvaincue que nous pouvons faire mieux dans notre société avec moins. Nous devons inventer le XXIe siècle et en terminer avec ce XXe siècle qui a du mal à en finir.

Bien sûr, il y aura des résistances. Cela nous empêchera-t-il d’avancer? Les seigneurs du monde d’avant ne capituleront pas d’un claquement de doigts! Forcément! De toute façon, nous n’avons pas le choix. Nous allons droit dans le mur!

Beaucoup d’alternatives existent déjà. Il faut les expérimenter plus car ces modèles ne sont pas utopistes. Il y a plus de risques à ne rien faire et à tout critiquer qu’à bouger!

Demain sera ce que nous en ferons. Cela doit commencer chez nous! Nous ne pourrons pas revenir à l’anormalité d’avant. Nous possédons les outils et les forces vives. Nous voulons de toute notre force cette reconnexion à la nature comme ultime survie.

La lueur est forcément au bout du tunnel!

Un printemps pas comme les autres

Cet espace temps assez bizarre en notre possession permet aussi de se cultiver en ce printemps si particulier. Des offres considérables sont proposées à tous les niveaux dans tous les medias. Bien sûr, la lecture nous accompagne, ainsi que l’écriture. Le monde actuel est plein de celles et ceux qui lisent et qui écrivent.

J’ai relevé, tout au long de cette semaine 3 du confinement, quelques possibilités d’ouverture. Le site “Les furets du Nord” propose des centaines d’ebooks en téléchargement gratuit. J.K Rowling propose le tome 1 des aventures de son héros fétiche, Harry Potter, gratuit en format numérique. C’est en anglais, accessible et ce sera un bon exercice d’anglais pour des enfants ou pour les adultes aussi .

Il existe un nombre conséquent de plateformes de livres audio également. Christophe Hondelatte, journaliste sur la radio Europe 1, qui raconte une histoire chaque jour, propose 600 podcasts de son émission “Hondelatte raconte”.

https://www.europe1.fr/emissions/hondelatte-raconte

Les musées proposent des visites virtuelles. La bibliothèque de Lyon propose des ressources numériques nombreuse. Les musées des Beaux-Arts et le musée d’art contemporain de cette même ville proposent des ressources accessibles. France TV propose, tous les lundis soirs, un opéra. Mike Horn propose sa conférence de deux heures sur ses 20 ans d’expéditions en mode gratuit.

Le musée d’Orsay propose de découvrir des oeuvres commentées via son site.

https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/accueil.html

Je ne compte pas le nombre d’artistes se mettant à chanter chaque soir offrant ainsi leur âme d’artistes aux confinés que nous sommes!

En guise de conclusion

Quant à moi, ce confinement me permet de ralentir le rythme et de vivre au rythme de mes animaux. Pour certains, des vacances en mode confiné ont commencé. On commence à oublier de plus en plus quel jour on est. Les weekends ressemblent aux autres jours. Les jours se succèdent aux précédents et ressemblent aux suivants. De nouveaux rituels se sont créés.

On vit plus au rythme de la nature. C’est une bonne chose. Nos échappées sont désormais intérieures, mais elles restent néanmoins belles. Cela, à terme, nous offrira des ouvertures et des perspectives.

Mais, ce que je sais, c’est que nous nous sortirons plus forts de ce confinement! Rendez-vous est pris pour la semaine 4!

Une petite histoire pour finir

Catherine, une amie, m’a envoyé cette histoire drôle qui circule sur Internet, de source inconnue.

JOURNAL DE CONFINEMENT

JOUR 1

Mercredi 18 mars. Premier jour à quatre à la maison. Journée ensoleillée, les enfants ont pu profiter du jardin. Pas encore de nouvelles de la maîtresse, j’imagine qu’il faut le temps de s’organiser. Ce midi, apéritif en famille, jeux l’après-midi ; Mathilde avait fait un gâteau au chocolat pour le goûter. Petit air de vacances !


JOUR 2

Jeudi 19 mars. Première tonte de l’année ! J’adore l’odeur de l’herbe coupée. Les arbres sont en bourgeons, les tulipes sortent de terre, les premiers jours de printemps sont toujours agréables !
Foot avec les enfants qui ont fini par se disputer, comme toujours. La vie s’organise tranquillement.

JOUR 3


Vendredi 20 mars. Les premiers devoirs sont tombés pour Mathis : révisions sur les divisions. Surtout rester calme…
Léa fait des dessins pour papa et maman. Trop mignon.


JOUR 5

Dimanche 22 mars. Le jardin est au carré, on dirait Versailles ! Comme quoi il y a toujours du bon à prendre ! Mathilde a les mains dans la farine la moitié du temps : gare aux kilos en trop !
Léa a épuisé la moitié du stock de pages blanches, c’est moche pour la planète.
Côté divisions, on rame…

JOUR 7


Mercredi 25 mars. Si Mathis me demande encore une fois ce qu’est un dividende, je lui fais manger son cahier !
Léa a enfoncé toutes les pointes de feutres et chouine à longueur de journée.
Mathilde s’est lancée dans la confection d’un gâteau roumain à la purée de marrons et aux pruneaux. Est-ce vraiment une bonne idée ? Le temps commence à sembler long.

JOUR 10

Samedi 28 mars. Je crois que mon fils est con, j’ai abandonné la division. On a une semaine de retard sur le travail envoyé par la maîtresse. J’ai vomi le gâteau aux marrons.


JOUR 11

Dimanche 29 mars. La caisse à outil est nickel, j’ai rangé mes clefs plates par ordre de grandeur, les marteaux par ordre croissant de poids. J’ai trié tout ce qui pouvait se trier dans la maison : clous, vis, boutons, punaises (par couleurs), slips.. Je commence à voir flou.

JOUR 14

Mercredi 1er avril. On continue sur le passé simple. La décence m’oblige à me taire. ..

JOUR 15
Je rédige une lettre à l’attention du pape pour faire canoniser la maîtresse de mon fils. J’ai envie d’écouter Céline Dion en passant l’aspirateur dans le garage. Je crois que ça va pas le faire.

JOUR 16

Vendredi 3 avril. « Les enfants prenâmes le goûter sur la terrasse ». Bon c’est fois-ci c’est clair, Mathis n’aura pas non plus le prix Nobel de littérature… J’ai envie d’épouser sa maîtresse…je crois que je commence à délirer…
Léa regarde la télé H 24.
Mathilde a commencé une pièce montée à cinq étages. Je le sens pas trop. J’ai déjà pris cinq kilos…

JOUR 17


Samedi 4 avril. Je crois que j’ai chopé un Gilles de la Tourette avec ce putain de passé simple de merde !
La pièce montée s’est cassé la gueule.
J’ai des hallucinations, les dessins de ma fille me parlent !

JOUR 18

Dimanche 5 avril. Pour la première fois de ma vie, j’ai prié Dieu…

JOUR 19

J’ai bouffé la page du livre de conjugaison. Problème réglé…

JOUR 20

Passé la journée à chercher le chien, on l’a perdu !

JOUR 21


Merde, c’est vrai, on n’a pas de chien ! J’attaque ma cinquième bière de la journée.
Léa ressemble à un lapin qui aurait attrapé la Myxomatose.

JOUR 30

36 mars. Je suis sûr d’avoir vu passer la maîtresse de Mathis dans la pâture derrière chez nous : elle promenait son Bescherelle en laisse.
Je vais reprendre un ricard


JOUR 31

J’ai les dents qui grattent, je transpire des yeux. Je me rends compte que mon slip est à l’envers. Comme je le porte au-dessus mon pyjama, j’ai l’air encore plus con.

JOUR 32

An 3020 après ma belle-mère. Plus de farine dans les magasins, Mathilde est prostrée sur une chaise dans la cuisine, elle fait la conversation au four.
Mathis essaye de diviser le passé simple. Léa bave devant la télévision. Les stocks de Ricard sont épuisés. Au secours…

JOUR 40


37 avril 2028. Oh putain on a remonté le temps ! Il se passe des trucs bizarres… Il y a une dame dans ma cuisine qui pleure en regardant le four, je ne sais pas du tout qui c’est. Et cette petite assise dans le coin qui regarde en ricanant, elle me file je jetons. De toute façon je ne sais plus comment je m’appelle. Je ne sais même plus pourquoi j’écris. C’est la fin…

JOUR 50

Il s’est passé quelque chose. Il y a des gens partout, on entend « c’est fini ! », « C’est fini ! », « Plus de confinement ! ». Je ne sais pas ce qu’il se passe. Je sors pour voir. Je m’y reprends à trois fois avant de savoir enfin passer la baie vitrée. Je respire à pleins poumons. Je tombe dans les pommes. Direction les urgences.


JOUR 60

Vendredi 15 mai. Reprise du travail depuis une semaine. Mathilde, Mathis et Léa vont bien. La vie a repris son cours normal, si ce n’est que j’ai du cholestérol, du diabète, des troubles de la personnalité (mon double ne parle qu’au passé simple et cherche à diviser tout ce qu’il peut, c’est un peu pénible…) Mais bon nous en sommes sortis vivants ! Rendez-vous demain chez la psy, 15h30..
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Passionnée de lecture et d’écriture, de voyages et d’art, je partage mes conseils sur l’écriture. L'écriture est devenue ma passion: j'écris des livres pratiques et des romans.

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  • Merci Laurence, vivement la quatrième semaine pour te lire.
    Avec, comme toi, une pensée pour ceux qui souffrent.
    Oui la vie doit continuer..
    Bisous ..

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